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[RP]La vie est devant soi

Ana.lise


Cela faisait maintenant plusieurs jours qu’Ana.lise était rentrée de voyage, fatiguée, courbaturée. Elle avait fait plusieurs villes et villages du duché avec les enfants, profitant de ce que les beaux jours leur laissés comme luminosité et chaleur pour sillonner encore un peu les chemins. Mais maintenant, il était temps de réintégrer la maison de Reims et de retrouver le père de Flavien et Jehanne.

Un peu anxieux d’être à nouveau sous l’autorité de leur paternel, les enfants étaient beaucoup plus calmes qu’à l’accoutumée ce qui amusa considérablement Ana.Lise. Il fallait bien avouer que les voyages leur avaient laissé énormément de liberté et que maintenant, ils leur étaient nécessaires de rentrer à nouveau dans un moule de bienséance et d’apparence ce qui semblait ne pas les ravir du tout.

Un matin, alors que le soleil n’était pas très haut, la jeune femme s’installa dans la cuisine et demanda aux enfants de l’y suivre. Elle porta son regard tendre sur les deux petites têtes blondes puis respira un grand coup avant de se lancer.


Jehanne, Flavien, nos voyages nous ont beaucoup enseigné, à tous les trois. Grâce à Aristote, nous avons pu nous déplacer sans jamais éprouver ni la peur ni même la faim. Vous avez été deux enfants d’une bravoure exemplaire. Et vous avez appris beaucoup de choses pendant toutes ces semaines par monts et par vaux et je suis fière de vous. Elle leur prit à chacun une main et leur serra très fort. Vous n’oublierez jamais ces acquis, vous n’oublierez jamais les paysans qui vous ont donné refuge et nourriture pour la journée ou la nuit, qui vous ont évités de marcher trop longtemps, vous n’oublierez point la beauté de la nature qui s’est mise à changer sous vos yeux, ni même les amitiés que toi Flavien tu as lié avec quelques petites villageois à Compiègne et toi Jehanne, la petite fille de Troyes qui t’a prêtée sa poupée de chiffon le temps d’une journée pour oublier ta tristesse. Ce sont des valeurs que vous avez maintenant dans le cœur. Le partage, l’aide apporté à son prochain, la gentillesse, tout ceci fait partie de vos vies. Maintenant, nous voilà de retour à la maison mais je veux que vous continuiez à appliquer ces valeurs dans vos actes même les plus simples. Je sais que ce ne sera point facile et que bien des embuches se mettront sur votre route mais donner c’est aussi recevoir de bien différente façon.

Ana.Lise leur offrit un doux sourire, rassurant, aimant. Elle avait appris à apprécier ces enfants, à les découvrir, à les aider à grandir et elle les défendrait au péril de sa vie si cela s’avérait nécessaire. Personne ne pouvait envisager de leur faire du mal sans se retrouver face à une furie. Elle n’était pas leur mère mais un lien très fort les unissait tous les trois. Son regard s’adoucit en regardant la petite Jehanne qui même si elle était très jeune, écoutait sans broncher. Ana lui caressa la joue en un geste d’une tendresse infinie.

Maintenant les enfants, vous allez retrouver votre père. Vous pourrez ainsi le voir tous les jours, enfin si son emploi du temps le lui permets mais certainement plus souvent que lorsqu’il était dans une armée. Il va falloir lui montrer tout ce que vous avez appris et bien l’écouter car c’est quelqu’un qui connait beaucoup de choses, qui a vu aussi beaucoup d’endroits alors apprenez aussi de lui et montrez lui combien vous l’aimez, c’est important aussi. Vous êtes une famille ne l’oubliez jamais. Allez, maintenant filez. J’ai encore quelques menus travaux de couture à faire et nous sortirons au parc tout à l’heure.

La jeune femme regarda les deux enfants courir dans la petite maisonnée ce qui lui mit un sourire sur ses lèvres. Elle savait qu’ils étaient perdus, que rien ne pourrait remplacer l’affection de leur mère et elle faisait de son mieux pour leur permettre de grandir et prendre confiance en eux comme sa propre tante l’avait fait pour elle. Elle aussi avait beaucoup pleuré lorsqu’Aristote avait rappelé sa mère auprès de lui mais son oncle et sa femme avaient œuvré à merveille pour faire d'elle la jeune femme honnête et instruite qu’elle était à présent et à chacun de ses regards sur les petits de Ghost, elle espérait leur inculquer cette force qui était sienne.

Redressant le menton, fière de ce qu’elle accomplissait chaque jour, elle se dirigea d’un bon pas vers la fenêtre de la grande pièce où son panier de couture l’attendait et duquel elle tira une robe qu’elle était en train de réaliser pour Jehanne tout en Camelin qu’elle avait trouvé lors d’un de ses voyages avec les enfants par le biais d’un contact de son oncle. Elle désirait en faire la surprise à la petite fille et se mit à travailler d’arrache-pied afin d’avancer le plus possible pendant que cette dernière jouait avec son frère.

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Ghost60


Ghost avait recu une missive quelques jours auparavant, ses enfants accompagné de leur nourrice allaient rentrer sur Reims. Ca faisait des semaines qu'ils étaient sur les routes, leur nourrice les instruisant par les voyages. Ils pouvaient apprendre tout un tas de chose, connaitre du monde... . Leur pere n'avait pas fait tout ca à leur age.

Ghost travaillait sur quelques contrats, un grand sourire aux levres, la joie de revoir ses enfants mélé à la joie des arnaques potentielles qu'il allait encore faire , décidement la journée semblait merveilleuse.
Malgrés ses sourires et sa bonne humeur, il y avait quand meme dans le fond une blessure qui ne semblait pas se refermé. Il tentait comme il pouvait de la cacher mais parfois son comportement envers certaines personne le trahissait. La seule facon de gerer se mal était celle qui allait avoir lieu, le rapprochement de ses enfants.

Le grand jour était là, les quelques parchemins signé, le boulier soigneusement rangé, la journée se terminait. Ghost s'appretait a rejoindre la petite demeure de la nourrice, plus que quelques formalités au chateau.

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Ana.lise


La robe sur les genoux, une couverture par-dessus afin de cacher le maximum de tissu aux yeux des visiteurs importuns, Ana.Lise continuait patiemment à consolider les coutures de son ouvrage quand la voix de Jehanne retentit non loin d’elle. La jeune femme releva la tête en souriant.

Nana, Nana, r’garde c’que z’ai trouvé dehors… tu crois que j’pourrais l’offrir à mon papa ?

Doucement, prenant le temps de regarder ce qu’elle faisait, la nourrice piqua l’aiguille qu’elle tenait dans ses doigts quelques instants plus tôt dans le tissu qui lui servait de doublure afin de ne pas abimer le Camelin puis releva les yeux vers ce que lui tendait la petite fille. Elle examina la trouvaille avec attention avant de lui répondre.

Et bien jeune damoiselle, est-ce que le cœur vous en dit d’offrir un tel présent à votre père ?

La petite tête blonde fit un immense signe de haut en bas afin de répondre par l’affirmatif, ce dont Ana.Lise n’aurait jamais douté. Ses lèvres s’étirèrent d’elle-même en un sourire amusé mais elle se mordit l’intérieur de la joue afin de garder son sérieux.


Alors je pense qu’il faut faire ce que votre cœur vous dicte damoiselle Jehanne d’Izard et peu importe ce qu’en pense les autres. Cela vient de vous, de votre cœur et c’est pour exprimer vos sentiments à votre père. Il n’y a pas plus belle raison pour offrir ce présent.

Jehanna sauta au cou de sa nourrice, le cœur en fête tout en lui murmurant
« merci Nana » avant de s’échapper dans sa chambre sans doute pour polir le trésor auquel elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Se levant complètement afin de ranger son ouvrage, Ana vit que Flavien se tenait toujours dans l’encadrement de la porte de la pièce. S’approchant doucement de lui, Ana.Lise posa une main sur son épaule.

C’est ridicule, ce n’est qu’un caillou…
lâcha-t-il enfin, sur un ton de reproche, le visage fermé et butté.
Ana crispa sa main qui longeait son corps. Encore un mouvement d’humeur du petit garçon qui en présentait de plus en plus ces derniers temps. Sans doute l’âge y était pour quelque chose, sans doute que le manque de ce père qui était souvent sur les routes ou dans des bureaux pour ses activités se faisait sentir, sans doute que Flavien commençait à s’affirmer. Mais Ana.Lise ne voulait pas que cela se retourne contre un membre de la famille. Peut être qu’il était temps que le petit garçon grandisse un peu et sorte de ses jupes à elle afin de se frotter aux bottes et aux railleries des autres présences masculines qu’il pouvait avoir dans son entourage. Prenant une grande respiration, elle se retourna vers le garçon.


Pour toi c’est ridicule, pour Jehanne c’est une merveille. De quoi as-tu peur Flavien, que ta sœur se fasse plus proche de ton père que toi-même ? À mon avis, tu te trompes grandement. Messire Ghost vous aime tous les deux mais c’est à toi de lui montrer qu’il peut être fier de toi, qu’il peut t’aimer comme toi tu le désires. Ne vois pas dans le geste de ta sœur une concurrence mais simplement le besoin qu’elle a de lui dire qu’il lui manque.

Passant lentement son bras autour de ses épaules tout en faisant attention que le jeune garçon ne se crispe pas, Ana.Lise avança de quelques pas dans le couloir avec ce dernier avant de se stopper et de le regarder droit dans les yeux.


Flavien, ne mets pas de barrière entre vous parce qu'il est loin la plupart du temps mais laisse-toi une chance de lui faire voir qui tu es vraiment. Je te connais depuis quelques mois et on en a fait du chemin toi, Jehanne et moi et je sais que pour toi ce n’est pas facile. Toutefois, j’ai confiance en toi et je sais que tu peux y arriver.


Le visage du garçon se détendait lentement, sans doute heureux que la jeune femme lui dise ce qu'il avait besoin d'entendre lorsque quelques coups de butoir résonnèrent dans la maisonnée. Le regard de la nourrice croisa celui du fils de Ghost. Quelques secondes d’hésitation dans celui de l’enfant et Ana reprenait sa voix directive.

Va voir qui est-ce Flavien et fais entrer notre visiteur.

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Ana.lise


Ana.Lise s’était légèrement mise en retrait afin d’observer le petit garçon. Et ce dernier avança, d’un pas malhabile et presque hésitant vers la porte d’entrée d’où les coups avaient résonné quelques instants plus tôt. La jeune femme sentait son cœur battre à tout rompre comprenant cette angoisse dont faisait preuve Flavien. Il était impressionné par ce père qu’il connaissait mal et dont il entendait parler, pas toujours en bien il fallait l’admettre. La nourrice avait beau leur dresser un portrait flatteur de cet homme, il était le plus souvent un vrai râleur, cynique et parfois cruel. Elle en avait fait elle-même l’expérience à une ou deux reprises mais de son caractère fort qu’elle avait hérité du côté de son père, elle ne s’en laissé pas compter et s’exprimer sans courbettes ni même peur dans la voix. Elle était là pour donner une éducation à ces deux enfants et non pour subir la fatigue, le mauvais caractère et tout ce que le père des enfants pouvait ressentir. D’ailleurs, preuve qu’il ne lui en tenait pas rigueur, elle était toujours à son service. Et puis, elle se serait détestée si elle avait dû courber l’échine face à des détails qui devaient rester des détails et qui n’avaient aucunement d’incidence sur leur vie.

Reprenant une respiration plus posée, elle attendit que Flavien ouvre la porte pour comprendre que Ghost ne serait pas encore à l’heure ce jour-là. Il l’avait fait prévenir qu’il passerait voir les petits dans la matinée or dans quelques instants, le clocher de la cathédrale retentirait annonçant Sexte et comme à l’accoutumée, manquerait l’heure de ce rendez-vous. D’ailleurs, Ana n’avait rien dit aux enfants, juste que la visite de leur père se ferait le jour-même et ceci afin de ne pas leur créer de faux espoirs.

Posant les yeux sur Flavien, la nourrice le vit revenir vers elle un paquet à la main. Fronçant les sourcils, elle chercha dans un coin de sa tête ce que cela pouvait être et ne fut entièrement satisfaite que lorsqu’elle vit l’emblème d’un marchand bien connu sur la place de Reims à qui elle s’était adressée afin d’avoir des fils de différentes couleurs pour broder quelques motifs sur le rebord des manches de la future robe de Jehanne. Ana avait décidé d’utiliser le point de satin et voulait que les couleurs soient vives et aussi belles que possibles et toujours d'après son oncle, ce commerçant était l'homme de la situation. Et une nouvelle fois, il ne s'était point trompé et l'avait bien aiguillée. Ana eut une tendre pensée pour cet homme qui connaissait si bien son métier et avait su lier connaissance avec autant de monde de part le royaume. C'était un soulagement pour elle que de pouvoir compter sur une famille qui n'hésitait pas à l'aider malgré les lieues qui les séparaient.

Souriante, elle remercia Flavien et l’autorisa à aller s’occuper dans le jardin avant que le repas ne soit servi… Peut être que d’ici-là, leur père aurait enfin fait son apparition. Se mordant la lèvre inférieure dans le doute, n’osant point l’exprimer, la jeune femme offrit un masque d’impassibilité aux enfants qui passèrent non loin d’elle quelques instants plus tard. Ce n’était pas le moment de les rendre plus nerveux qu’ils ne l’étaient déjà.

La nourrice alla ranger le précieux coffret contenant les différents écheveaux de fils colorés qui lui serviraient très bientôt puis se mit en quête de confectionner un repas digne de ce nom. Après tout, la bonne odeur de cuisine attiré parfois les ours même mal léchés. Un sourire satisfait aux lèvres dû à cette dernière pensée, Ana.Lise disparue dans la cuisine afin de se mettre au travail.

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Ghost60


Les heures défilaient rapidement, le soleil allait atteindre son apogée, la réunion n'en finissait plus, Ghost avait l'esprit vers sa promesse plutot que vers cette réunion sans grande importance, il y avait été mander mais sa presence s'avérait bien inutile.
Il décida de prendre congé, saluant la salle il pris la direction de la petite demeure paisible où du monde l'attendait.

Il s'arreta rapidement sur le marché récupéré sa commande, quelques objets dont il avait fait fabriqué depuis le jour ou il recu cette lettre annoncant le retour de ses enfants.

Le voila à a peine 2 arpents de la demeure, son coeur ayant accelerer sa cadence, une petit pointe d'anxiété quand a la facon dont il serait vu par ses enfants...

Plus qu'une perche d'arpent avant d'atteindre la porte, Ghost hume le fumet qui se dégage de la fenetre legerement entrouverte, son estomac faisant le rappel de son interessement à une colation.

Le voila a une toise, faisant en deux pas les 6 pieds du roi qui le separait de la porte. Ghost , d'un coup rapide, fait heurter le butoir pour signaler sa presence.

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Ana.lise


Louison, tu peux me passer les épices qui sont sur la table s’il te plait ?

Ana.Lise était dans la cuisine s’affairant afin que le repas soit prêt à tant. Elle avait réussi à acheter une bonne poule sur le marché ainsi que des aromates frais et les quelques légumes qui lui fallait pour la recette de « la poullaille en sauge froide » qu’elle tenait de sa tante sans oublier des pommes qu’elle ferait en dessert avec des amandes. *N’est point une femme celle qui ne sait point tenir son logis !* lui répétait sans cesse Ysabeau Monge tout en contraignant la jeune fille qu’elle était à l’époque à la suivre dans la cuisine afin de préparer le repas ou jusqu’au lavoir pour y nettoyer habits et vêtements de travail. Certes sa tante avait une cuisinière mais Ysabeau aimait passer du temps à la cuisine afin de tester de nouveaux goûts qui soit dit en passant n’étaient pas toujours plaisants à manger mais son éducation ne permettait pas à Ana.Lise de rechigner et en bonne enfant, elle se pliait à faire plaisir à sa tante.

Accompagnée de la jeune Louison, fille ainée de la voisine dont elle aimait la compagnie, Ana.Lise s’activait à finir la sauce qui accompagnait la poulaille en y incorporant la sauge qui viendrait parfumer le tout. Et le fumet qui s’échappait du chaudron venait titiller les papilles de toute la maisonnée, mettant à mal les ventres qui commençaient à gargouiller.

La petite Louison faisait des yeux plus gros que le ventre et Ana.Lise, dans un sourire, s’approcha de la jeunette et lui souffla :
prends vite une assiette et sers-toi ma toute belle, après tu pourras rentrer chez toi… Je ne sais pas si le papa de Flavien et Jehanne sera là pour le déjeuner mais on fera avec…

Et alors que la jeune femme finissait sa phrase, un coup donné contre le butoir la fit se retourner vivement. Fronçant les sourcils, elle se demanda qui pouvait bien déranger les gens à l’heure du repas puis l’image de Ghost s’imposa à son esprit. Et si par le plus grand des miracles il avait réussi à se libérer pour faire une surprise aux enfants. Son cœur s’était mis à battre de plus belle, trop heureuse de cette éventuelle surprise. Elle défit les rubans de son tablier, fit signe à Louison de manger sans se soucier d’elle puis embrassa l’adolescente sur le front pour la remercier de son aide et enfin, remit sa robe en place se donnant ainsi un air plus civilisé. Elle marcha jusqu’à la porte d’entrée d’un pas aérien, prit le temps de visualiser les enfants dans le jardin et alla ouvrir doucement la porte.

Les rayons du soleil lui cachèrent légèrement la vue et elle dut plisser les yeux pour se rendre compte qu’elle ne s’était pas tromper. L’imposante stature était là devant elle. Un sourire vint fleurir sur ses lèvres qu’elle essaya de réprimander mais elle ne put le contenir malgré ses efforts.


Oh vous ici messire, on ne vous attendez plus… une boutade pour la forme, juste pour ne pas lui dire qu’elle était impatiente de voir le bonheur des enfants sur leurs petits visages lorsque ce père viendrait à leur rencontre et puis, elle ne s’était jamais laissé faire, ni en acte, ni en parole, ce n’était pas maintenant qu’elle allait commencer. Les rumeurs avaient beau colporter ce qu’elles voulaient sur Ghost, Ana.Lise n’en avait cure. Pour elle, elle voyait un père qui faisait tout pour que ses enfants reçoivent une bonne éducation, qui faisait des efforts pour les voir le plus souvent possible et même si physiquement il n’était pas présent, il gardait le contact avec eux par le biais de missive quotidienne. Elle voyait un homme qui avait dû penser ses blessures de mari tout en élevant ses enfants et pour rien au monde, elle ne voudrait donner sa place à une autre. Même si parfois ils s’accrochaient tous les deux, elle aimait à penser que cette famille l’avait acceptée telle qu’elle était et ne pensait pas à ce que pourrait être l’avenir sans ses enfants. Elle chassa vite ses pensées, mit un doigt sur ses lèvres afin de faire signe à Ghost de ne rien dire, sa voix puissante aurait pu le trahir et elle s’avança vers la porte qui donnait sur le jardinet dans lequel jouait Flavien et Jehanne. Se retournant, elle fit signe au père de la suivre et tous deux s’arrêtèrent afin d’observer les enfants qui se courraient l’un après l’autre en criant. Ana posa une main sur l’avant bras de Ghost et murmura à son intention tout en se tournant afin de prendre congés.

Ils sont impatients de vous voir… allez-y tranquillement, je m’occupe de mettre une dernière touche au repas.


Et la jeune femme s’éclipsa silencieusement sachant très bien que la peur de se revoir existait de part et d’autre et qu’une fois cette frontière franchie, le père et les enfants se retrouveraient avec joie.

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Ghost60


Le temps était venu de retrouver ses enfants. Depuis le coup de butoir il sent une petite pointe d'anxiété l'envahir. Lui qui n'a pas pu accorder autant de temps qu'il aurait voulu à ses enfants, comment vont ils le recevoir?

A peine le temps d'y penser que des pas se font entendre de l'autre coté de la porte, Ghost quittait ses pensées fixant la poignée, quand elle se mit à bouger, Ghost releva la tête...


Oh vous ici messire, on ne vous attendez plus…

Première réprimande venant de la jeune femme, si elle le pense que vont penser les enfants? Ghost n'a même pasle temps de s'excuser que la jeune femme lui fait comprendre de ne pas dire un mot. Il se laissait mener jusqu'au jardinet d'où retentissait des cris d'enfants qui jouaient sans soucier de ce qui se passait autour, l'innocence enfantile dans tout son état. Ana.lise se pencha légèrement vers Ghost lui murmurant...

Ils sont impatients de vous voir… allez-y tranquillement, je m’occupe de mettre une dernière touche au repas.

Ghost lui fit un petit sourire qui cachait à peine l'inquiétude que pouvait avoir un père dans pareille circonstance. Plusieurs jours sans les voir, sans qu'eux puissent profiter de la présence du seul parent qu'il leur restait.
Ils avaient encore grandi, Flavien est en age de comprendre mais aussi celui d'être le plus marqué des absences de son père. Ghost redoutait la réaction de ses enfants... D'un pas douteux, Ghost passa le portail qui permettait d'entrée dans le jardinet. Les yeux rivés vers les deux enfants souriant, jouant, courant... Jehanne l'apercu, la petite fille se mit à courir de plus belle, mais cette fois c'était en direction de son père, Ghost s'accroupi tendant les bras vers la petite tete qui lui saute au cou, de quoi réchauffé le coeur de Ghost. Mais Flavien regardant la scene sans avoir bouger de là où il était, juste un regard qui s'humidifiait. Les soupcons de Ghost s'avéraient être exacte, le jeune garcon avait bien du mal à accepter les absences de son père. Le père qui s'était relevé avec sa fille accroché à son cou, s'approchait de Flavien


Tu sais Flavien, ce n'est pas parceque je ne suis pas toujours présent que je ne pense pas à vous. Mes absences ne m'empechent pas de vous aimer Jehanne et toi...

Flavien l'avait écouté attentivement, une larme caressait sa joue, un sourire apparaissait, le jeune garcon se jetait sur son père pour l'enlacer.
Ghost souriant à son tour soulagé que son fils l'ai compris, serrant fort les deux êtres les plus cher à son coeur.
Relachant son etreinte, Ghost s'adressait à nouveau aux enfants.


Je vous ai ramener quelques petites objets

Ghost sorti de sa besace une petite bourse de tissu remplit de billes d'argile qu'il tendit à Flavien ainsi qu'une petite épée en bois

Tiens Flavien, tu pourra veiller sur ta soeur quand je ne serais pas là lui dit il d'un ton amusé

Ghost remis les mains dans sa besace sortant une poupée de chiffon avec quelques habits pour celle ci qu'un tisserand avait confectionné quelques jours auparavant et les tendit vers Jehanne



C'est pour toi jehanne.
Une fois la remise de cadeau effectué, Ghost proposa aux enfants de rentrer dans la maison où un délicieux repas allait être servi.

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Ana.lise


Ana.Lise avait, légèrement en retrait afin de ne pas troubler la quiétude des retrouvailles, observé un moment la scène qui se déroulait sous ses yeux et l’émotion s’était glissée en elle en quelques secondes. Elle qui avait été privée très jeune de ses deux parents savait quelle importance cela pouvait prendre de les retrouver et leur dire combien on les aimait. Elle n’avait jamais pu le chuchoter à nouveau à sa mère, emportée auprès d’Aristote très peu de temps après son départ, quant à son père, il n’était plus que l’ombre de lui-même, peu vaillant et dépendant du bon vouloir de ses frères et sœurs. Elle ne les avait jamais revu ou juste au début, lorsqu’ils venaient jusqu’à Bourges voir leur oncle pour lui demander une petite aide financière et à chaque fois, le brave homme payait sans mot dire ou alors la petite qu’elle était à cette époque n’y prêtait guère attention, trop heureuse de rencontrer ceux avec qui elle avait passé beaucoup de temps… puis peu à peu, la joie de les retrouver s’était estompée d’elle-même, Ana.Lise ne se trouvant plus aucun point commun avec les membres de sa famille, eux la rejetant parce qu’elle n’était plus à la ferme pour les y aider, tout en criant à l’injustice que cela soit la petite dernière qui profitait des largesses de leur oncle.

Bien sûr, la jeune fille qu’elle devenait était complètement différente de ses frères et sœurs. Martin et Ysabeau lui avaient fait donner une éducation. Elle savait lire et écrire grâce au bon vouloir du sacristain de Bourges qui s’était échiné à lui enseigné l’art des mots, elle avait été formée au métier de tisserand par le meilleur artisan de la grande place de la ville, son propre oncle, et ne déméritait pas en ce qui concernait la confection d’habits et maintenant, grâce certainement à sa gentillesse et à sa patience, elle avait su trouver un travail dans une famille qu’elle aidait au mieux. Oh certes, elle n’avait point de qualification, n’ayant pas eu d’enfants elle-même. N’étant pas mariée ce n’était pas la solution idéale pour concevoir un petit mais elle préférait s’occuper de ceux des autres. Un compagnon impliquait un engagement qu’elle avait du mal à concevoir vraiment. Ana.Lise était une jeune femme au caractère bien trempé et affirmé et beaucoup s’était cassé les dents contre son obstination. Oh elle n’était pas de celles qui revendiquaient une totale liberté mais elle aimait se savoir libre de ses mouvements. Quel compagnon accepterait ainsi de laisser sa femme mener sa barque à sa guise ? En tous les cas, elle ne le connaissait pas encore et douta qu’il fut né alors, en attendant que ce prince charmant pointe son nez avant qu’elle ne soit trop vieille, elle se consacrait entièrement au bien être des petits qu’elle aidait à faire grandir.

La nourrice reporta discrètement son regard sur son employeur, lui trouvant les traits soudain adoucis. Il tenait Jehanne dans ses bras et s’approchait de son fils. Ana se mordit la lèvre inférieure, de peur que ce dernier rejette son père comme il lui laissait à penser mais contre toute attente, le garçonnet se laissa aller à enlacer ce père trop méconnu dont il aspirait secrètement à lui ressembler, cela se sentait dans ses actes et sa façon de se tenir. Son éternel sourire refit son apparition et heureuse de la tournure des évènements, elle se dirigea enfin vers la cuisine où le bon fumet se répandait tranquillement.

A peine franchit le seuil de la cuisine la jeune femme fut ravie de ce qu’elle vit. Louison s’était déjà occupée des préparatifs, lui rendant la tâche plus aisée. Quatre couverts étaient disposés sur la modeste table qui trônait au centre de la pièce, du pain frais découpé en fine tranche dans un panier d’osier était mis en valeur à côté d’une carafe de vin qu’Ana.Lise avait déniché sur le marché pour l’occasion. Elle ne voulait pas que son invité pense qu’elle ne savait ni recevoir, ni s’occuper de la maison où ses enfants vivaient et le moindre détail avait alors son importance. Réajustant sa robe, Ana fit un dernier tour de la pièce avant d’entendre galoper dans le couloir des petites jambes qui venaient enfin à sa rencontre. Dans quelques secondes, ils feraient enfin leur premier repas tous ensemble dans la maison de Reims et c’est légèrement tremblante qu’Ana attendait cet évènement.


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Ana.lise


Nana…. Nana regarde ce que mon papa m’a offert !

La voix de Jehanne tira Ana.Lise de sa torpeur ce qui obligea cette dernier à regarder dans la direction de la fillette qui accourait vers elle tout en lui tendant les bras pour lui montrer l’objet en question.
D’un mouvement léger, la nourrice se baissa afin de se mettre à la hauteur de cette petite fille qui, à peine âgée de cinq ans, menait son monde par le bout du nez. Sourire grandissant sur les lèvres, Ana prit la poupée que Jehanne lui montrait.


Et bien damoiselle Jehanne, votre papa sait parler aux cœur des petites filles. Vous avez là une magnifique poupée unique en son genre et je suis même certaine qu’il l’a fait faire spécialement pour vous.

A ces dires, Jehanne se retourna vers son père, les yeux grands ouverts puis regarda Ana en soufflant un « c’est vrai ? » que la nourrice confirma d’un signe de tête. La jeune femme venait de rendre l’objet offert spécial, exceptionnel aux yeux de l’enfant et comme elle s’y attendait, cette dernière enserra la poupée de chiffon fortement dans ses bras tout en la câlinant. Une vive émotion prit la nourrice qui ferma les yeux rapidement puis battit des cils chassant les larmes qui venaient lui picoter l’iris. Elle savait pour l’avoir vécu que Jehanne souffrait de ce manque maternel. Et bien que sa présence auprès de la fillette adoucisse ses journées, elle avait deviné aisément que celle-ci avait besoin de quelque chose à laquelle se rattacher et cette poupée était tout indiquée. Venant du père de l’enfant, elle prenait toute son importance en devenant unique. Ana venait de tendre un fil entre le père et la petite, un fil indestructible, un fil qui les lierait à jamais.

Reprenant sa respiration, elle embrassa le front de Jehanne avant de se lever et d’adresser un sourire bienveillant à Ghost. Puis elle chercha du regard Flavien qui sans mot dire montra son épée de bois. Les billes d’argile étaient secondaires mais l’épée c’était tout à fait ce que le garçon espérait. Ainsi, il suivait les traces de son père et pourrait défendre sa sœur contre quiconque voudrait lui faire du mal. Ana, amusée de le voir si fier, se pencha afin d’observer un peu mieux la lame car même de bois, cette dernière était très bien réalisée.


En voilà une belle arme pour devenir chevalier n’est-ce pas Flavien. Je crois que messire Ghost votre père vient de vous confier la vie de votre sœur ainsi que la mienne. Avec vous à nos côtés mon jeune ami, nous ne risquons plus rien.

Tout comme sa sœur avait eu besoin de cette petite phrase qui avait rendu unique sa poupée, Flavien devenait important aux yeux de tous car garant de la vie de ses proches et Ana vit immédiatement les traits du visage de l’enfant prendre un air grave devant cette responsabilité tout comme ses yeux qui brillaient d’une nouvelle intensité. En quelques instants, Ghost avait comblé le vide de son absence en donnant à ses enfants ce qu’ils voulaient sans jamais l’avoir demandé et la nourrice se permit de regarder cet homme qui en impressionnait plus d’un en Champagne. Le premier qui affirmerait que Ghost était sans cœur aurait affaire à elle. Il suffisait de le voir ici même pour comprendre que l'homme était un mur derrière lequel il dissimulait tant de choses. Elle lui sourit alors.

Et bien messire, après ces instants de joie pour tout le monde, je vous propose de goûter à un autre bonheur et de vous restaurer…


Ana fit un signe de la main afin que l’invité d’honneur prenne place en tête de table puis plaça Jehanne et Flavien de chaque côté. Elle, elle se mit à côté de la petite, un peu plus éloigné afin de faire le service et de s’occuper de la fillette. Cette journée se passait on ne peut mieux et l’angoisse que ressentait encore la jeune femme avant l’arrivée du père des enfants s’était complètement estompée laissant la place à une douce euphorie de voir les petits si heureux de passer du temps avec celui qu’ils aimaient sincèrement et sans aucune condition.


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Ghost60


La petite famille rentrait dans la demeure agréablement ornementé, c'était la première fois que Ghost mettait les pieds dans la batisse de la nourrice. Tout lui semblait agréable au regard et bien rangé, la personalité d'Ana se ressentait dans son habitat. Tout ses sens était en action, la vue par la décoration simple mais élégante, l'odorat par le fumet que dégageait les marmittes , le touché par la texture de l'ornement de table, l'ouïe par les petites phrases echangé entre la jeune femme et les enfants de Ghost et bientot le Gout par le repas que l'hotesse de maison avait concocté.

Ghost alla s'installer en tête de table là où Ana lui avait indiqué, petit sourire aux lèvres de pouvoir partagé ce moment avec ses enfants et celle qui les à pris en charge.

Le repas s'annoncait merveilleux, les mets délicatement préparé par la jeune femme et dont le fumet envoutait les narines de la tablée faisait frémir les papilles à en faire accroitre le taux de salive dans les petits bouches affamées.
Ghost regardait les enfants qui habitué des lieux connaissait les qualités culinaires de la jeune femme et a en voir leur air pressé, ceux ci devait être dévelloppé.
Le festin pouvait commencé, Ghost se delectait autant des plats finement cuisiné que de la presence de ses enfants. Trop souvent indisponible de par ses charges , Ghost prenait un plaisir immense quand il pouvait rester aussi longtemps avec ses enfants. Etre a reims ayant beaucoup aidé a pouvoir les voir plus souvent, cela se ressentait dans son tempéremment, il semblait plus posé, plus serein.
Les enfants étaient en bonne santé , une personne aimante leur donnait une affection particuliere, certes ce la ne pouvait remplacé l'affection maternelle dont ils ont été brutalement séparé, mais permettait de combler une partie du vide affectif qui pouvait les toucher. Que pouvait on demandé de mieux apres les tristes evenements qui ont touché la famille.

Ils avaient l'air heureux d'être avec Ana, en esperant qu'elle reste pres d'eux contre vents et marées. Ghost repensait a son ami qui lui avait parler d'ana , il ne s'etait pas trompé, une persone de confiance et aimable, pretes rendre service, meme si elle avait un sacré tempérement, qu'elle tienne tete à Ghost était preuve qu'elle n'etait pas du genre a se laisser faire, une qualité importante.

Le repas arrivait à sa fin, Ghost avait le sourire aux levres d'avoir pu profiter pleinement et d'etre avec ses enfants et d'engloutir un merveilleux repas.
Ghost s'adressa a Ana.


Je vous remercie Ana, pour ce repas et pour ce que vous apportez aux enfants.

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Ana.lise


La nourrice qui quelque peu angoissée de l’accueil que réserverait son employeur à son repas, n’avait eu de cesse d’observer son invité à la dérobée tout le long de ce dernier afin de savoir ce qu’il pensait de sa cuisine. Il avait semblé apprécier chaque met que la jeune femme avait préparé soigneusement et cette dernière remercia mentalement et à chaque instant sa tante Ysabeau pour cet enseignement à l’art culinaire qu’elle lui avait donné. Elle se rendit vraiment compte ce jour-là de l’importance de savoir tenir une maison et de pouvoir offrir de quoi se régaler à ceux qui s’arrêtaient chez elle.

Enfant effacé, Ana avait toujours fait ce qu’on attendait d’elle de peur de se mettre à dos sa famille mais aujourd’hui, devenue une adulte, elle se disait qu’après tout, son petit caractère plus mordant lui avait permis d’acquérir autant de belles capacités que sa timidité d’autrefois. Cependant, devant Ghost, elle avait soudain ressentit cet enfant ressurgir du passé, attendant bien sagement les commentaires qui n’allaient surement pas tarder à pleuvoir. En une fraction de seconde, elle se revit durant de longues années, sujette à ne pas se montrer désagréable et vindicative et faire ce qu’on lui demandait. Un dicton disait que c’était en forgeant qu’on devenait forgeron et bien c’est enfermé des heures durant dans la cuisine, qu’Ana.Lise avait appris à confectionner des repas digne de ce nom. Ysabeau et Martin recevant beaucoup à cette époque, la tâche en incombait à Ana de devoir offrir un festin de choix aux invités. L’adolescente qu’elle était à ce moment là avait été un atout de taille pour certaines négociations. Le prix des étoffes et des fournitures se commerçait souvent autour de la table et un menu flattant autant les papilles que l’appétit mettait d’humeur réceptive les commerçants. Bien sûr, sa tante veillait à ce que tout se passe pour le mieux mais aujourd’hui, oui aujourd’hui, Ana n’avait point bénéficier des précieux conseils de la dame et c’était normal que son esprit travaille à décortiquer les émotions chez le père des enfants. Et le sourire qu’il affichait en disait long, rassurant d’un coup la jeune femme.

Lorsqu’il prit la parole, Ana.Lise sentit un sourire étirer ses lèvres. Certes, l’appréciation du repas y faisait pour beaucoup mais en fin de compte c’était contre toute attente la remarque concernant les enfants qui la satisfaisait le plus. Elle le savait pour avoir elle aussi été marqué par la séparation brutale d’avec sa mère ce que les petits pouvaient ressentir au fond d’eux même. Elle devinait leur souffrance silencieuse en voyant leurs yeux se voiler quelque peu lorsqu’un souvenir, si minime soit-il, leur traversait l’esprit. Elle les comprenait et semblait les apprivoiser un peu plus chaque jour. Sans doute que si elle-même elle n’avait pas eu un parcours similaire, elle serait passée à côté de beaucoup de leur besoin mais ce n’était absolument pas le cas et elle s’en réjouissait. Jehanne fit un mouvement à ses côtés et Ana lui permit de sortir de table pour aller jouer. Flavien montra aussi des signes d’impatience, peu habitué à un repas en longueur et il prétexta le fait d’aller surveiller sa sœur afin de pouvoir s’éloigner un peu et sans doute pouvoir observer son père d’un peu plus loin, mémorisant ainsi chaque expression, chaque trait, chaque détail qui faisait de cet homme son père.

Prenant soin de bien s’essuyer les mains, se donnant ainsi le temps de choisir les mots pour sa réponse, la jeune femme releva son visage vers Ghost tout en soutenant son regard.


Maistre Ghost, j’essaie chaque jour d’apporter aux enfants ce dont ils ont le plus besoin. Je sais pour l’avoir vécu qu’une maman ne se remplace point. On doit se faire à son absence, on doit se faire à ce manque qui nous étreint le cœur et je fais au mieux pour effacer ces blessures qui les rongent en leur rendant la vie plus douce chaque jour qu’Aristote nous fait vivre. Marquant une pause de courte durée, Ana inspira profondément puis reprit…. Et je suis heureuse que vous vous en rendiez compte par vous-même, c’est que mon travail n’est pas vain. Toutefois, je sais que je fais des erreurs, je ne suis pas infaillible et j’espère sincèrement que vous saurez m’en faire part si le cas se présentait…

Ana savait cette dernière phrase inutile car la réputation de son employeur était parvenue jusqu’à ces oreilles mais elle tenait à ce que cela soit clair pour eux deux. Une réputation naissait de quelques faits auxquels on avait brodé quelques vérités que tout le monde connaissait, du moins semblait connaître, ce qui bien évidemment n’était pas toujours exact. Mais bonne ou mauvaise, elle était là et faisait son chemin jusqu’à la nourrice. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme n’était pas du genre à s’arrêter à ce qu’on disait sur les gens qui l’entouraient comme sur elle-même. Sa vie était faite de vérité et non pas de petits piques lancés par une réputation. Amusée à ses pensées, un sourire aux lèvres, Ana reprit plus sérieusement.

Désirez-vous prendre les enfants et aller faire une promenade avec eux ? Le temps le permet encore aujourd’hui et même si vous avez à faire, quelques pas en votre compagnie leur feraient un bien fou…

La nourrice suggérait sans imposer. Elle savait le temps précieux de Ghost mais connaissait aussi les désirs secrets des petits et leur regard en disait long sur cette envie de prolonger de quelque façon qu’il soit ces instants qu’ils leur appartenaient à tout jamais.



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Ana.lise


Ana.lise croisa les yeux de la petite Jehanne qui semblaient lui demander son aide afin de garder son père un peu plus longtemps avec eux. La jeune femme savait que cela serait peut être un coup pour rien mais elle devait, pour une fois, forcer un peu le destin. Prenant la petite dans ses bras, la calant tranquillement sur sa hanche, elle s’approcha du père des enfants puis doucement, après s’être penchée, lui murmura :

Serait-il possible que vous restiez encore un petit peu… pour les petits… je crois que Jehanne aimerait profiter encore de votre présence. Vous lui manquez terriblement et ces derniers temps, elle est plus morose que d'ordinaire. De voir que vous ne les oubliez pas, elle et son frère, lui fait du bien. J’ai beau leur répéter tous les jours que vous pensez à eux, ce n’est pas vraiment concret. Là, votre présence dans cette demeure prouve que vous êtes une famille et c’est simplement ce dont ils ont besoin en ce moment.

Les changements de vie, de villes qui s’étaient succédées ces derniers temps, les nouveaux visages, de nouveaux noms à connaître, se faire de nouvelles connaissances et pourquoi pas des amis perturbait un adulte alors que dire d’un enfant… c’était un lourd fardeau pour les petits et Ana voulait simplement leur simplifier la vie et la rendre un tant soit plus jolie. Oh elle savait qu’elle ne pourrait point faire de miracle, leur chagrin était profondément encré en eux mais au moins adoucir leur jour était ce qu’elle savait faire de mieux et elle s’en rendait compte en voyant Jehanne moins sauvage avec elle et Flavien plus proche, se confiant un peu mais sans plus, petit garçon oblige. Ceci dit, la nourrice savait qu’elle ne pourrait jamais remplacer ce qu’ils partageaient avec leur père et ce n’était pas ce qu’elle souhaitait, bien au contraire et si lui pouvait sacrifier quelques heures dans sa semaine alors l’épanouissement des petits se feraient tout en douceur.

Jehanne posa sa tête sur l’épaule d’Ana et regarda son père avec ses grands yeux clairs. Souriant intérieurement, la jeune femme sut que Ghost était perdu. Comment résister à ce joli minois qui vous faisait les yeux les plus doux du royaume afin d’obtenir satisfaction ? Attendant fébrilement la réponse de leur père, Flavien avait vu le manège de sa sœur et s’était lui aussi rapproché. Le temps avait suspendu sa course dans la petite maisonnée de Reims.

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--Petite.jehanne




Il n’y avait rien eu de plus beau aujourd’hui pour Jehanne. Son papa était là ! Là et bien là ! Et pas seulement en pensées comme lui répétait souvent sa nourrice. Non cette fois il était venu, pour de vrai.
La fillette avait attendu de longue heure, son petit cadeau dans la poche, espérant, au moindre bruit que ce serait lui. Elle avait questionné sa nourrice inlassablement jusqu'à ce qu’enfin… enfin la porte s’ouvre sur ce père tant et tant attendu.
La fillette se mit a courir, sautant au cou de cette homme qu’elle considérait comme un héros, le héros dont toute les petites filles rêves. Son père !

Pourquoi fallait-il vivre loin de lui ? C’était bien trop difficile a comprendre pour la petite fille, mais tout ce qu’elle savait, était que pour l’instant il était là. Il l’a serrait dans ses bras fort, tendrement et plus rien n’existait autour d’elle, pas même sa nourrice qu’elle chérissait pourtant comme une maman, ni même son frère qui semblait un peu retissant a s’approcher…

S’en était suivit de longue histoire, assis tout a coté de son père, Jehanne voulait tout lui raconter, de sa fabuleuse découverte qu’elle s’était empressée d’offrir, a la rencontre avec l’horrible araignée que Flavien avait tué avec bravoure. Jehanne n’avait pas arrêté de parler jusqu'à ce que son père lui offre une petite poupée de chiffon.
Quel cadeau merveilleux ! Le plus beau pour une fillette comme elle. Un cadeau tout spécialement fait pour elle, comme le lui avait dis Nana…

Et puis le repas était arrivé lui aussi. Jehanne n’avait pas quitté son père d’une semelle, insistant même pour se trouver a ses cotés, elle voulait profiter de lui. Chaque minute, chaque seconde et cela, malgré les regards réprobateur de son frère ainé, qui comme toujours ne comprenait pas…

-Dis papa, tu joueras avec moi après le repas ? Nana elle m’a appris a habiller la poupée, tu voudra que je te montre ? Tu va rester longtemps cette fois ? Tu va rester avec nous ? Babillait la fillette, incendiant l’homme de question sans même lui laissait le temps de répondre. Et n’attendant plus, son dessert engloutis, elle s’était déjà lever pour retrouver le trésor immense que venait de lui offrir son père.

Et lorsqu’elle revint quelque minute plus tard, elle comprit que le départ était proche. Il allait partir. Déjà… Encore une fois les laisser sans même prendre le temps de les emmener se promener…
Jehanne s’approcha doucement, croisant le regard de sa nourrice, suppliant de l’aider à retenir son père…
Grimpant alors dans les bras d’Ana, la fillette essaya d’user de son charme. La tête posée sur l’épaule de la nourrice, regardant son père d’une petite moue triste, elle espérait le faire flancher. Qu’il accepte… Une balade, juste une balade rien qu’eux trois… Avec Nana bien sur si elle voulait. Mais une petite balade, juste une…
Même Flavien avait compris le petit manège et s’était lui aussi rapproché.

Un petit sourire au coin des yeux, faisant cligner ses petites paupières en faisant une moue de plus en plus triste, essayant de faire couler les larmes qui ferait à coup sûr craquer son père, Jehanne attendait, le regard fixé sur cet homme, espérant qu’il accepte.

Ana.lise


Ana.Lise tenait la petite dans ses bras et se doutait que Ghost ne pourrait résister au sourire ravageur de sa fille. Il fallait dire que la damoiselle avait déjà du savoir-faire et menait son monde par le bout du nez lorsqu'elle voulait obtenir quelque chose. Mais comment la blâmer lorsqu'il s'agissait de passer un peu de temps avec son père. La nourrice regarda donc le père des enfants avec une petite mine qui voulait non pas le faire culpabiliser de partir s'il le devait mais au moins faire pencher la balance du côté des enfants.

Tous les trois avaient besoin de ce petit moment rien qu'à eux, précieux instant dans la vie de chacun qui mettrait du baume dans le cœur des petits et adouciraient un peu plus leur vie. Quant à leur paternel, Ana.Lise ne doutait pas qu'il apprécierait lui aussi, le rapprochant un peu plus de ses enfants, resserrant les liens déjà existants.

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