Ana.lise
Cela faisait maintenant plusieurs jours quAna.lise était rentrée de voyage, fatiguée, courbaturée. Elle avait fait plusieurs villes et villages du duché avec les enfants, profitant de ce que les beaux jours leur laissés comme luminosité et chaleur pour sillonner encore un peu les chemins. Mais maintenant, il était temps de réintégrer la maison de Reims et de retrouver le père de Flavien et Jehanne.
Un peu anxieux dêtre à nouveau sous lautorité de leur paternel, les enfants étaient beaucoup plus calmes quà laccoutumée ce qui amusa considérablement Ana.Lise. Il fallait bien avouer que les voyages leur avaient laissé énormément de liberté et que maintenant, ils leur étaient nécessaires de rentrer à nouveau dans un moule de bienséance et dapparence ce qui semblait ne pas les ravir du tout.
Un matin, alors que le soleil nétait pas très haut, la jeune femme sinstalla dans la cuisine et demanda aux enfants de ly suivre. Elle porta son regard tendre sur les deux petites têtes blondes puis respira un grand coup avant de se lancer.
Jehanne, Flavien, nos voyages nous ont beaucoup enseigné, à tous les trois. Grâce à Aristote, nous avons pu nous déplacer sans jamais éprouver ni la peur ni même la faim. Vous avez été deux enfants dune bravoure exemplaire. Et vous avez appris beaucoup de choses pendant toutes ces semaines par monts et par vaux et je suis fière de vous. Elle leur prit à chacun une main et leur serra très fort. Vous noublierez jamais ces acquis, vous noublierez jamais les paysans qui vous ont donné refuge et nourriture pour la journée ou la nuit, qui vous ont évités de marcher trop longtemps, vous noublierez point la beauté de la nature qui sest mise à changer sous vos yeux, ni même les amitiés que toi Flavien tu as lié avec quelques petites villageois à Compiègne et toi Jehanne, la petite fille de Troyes qui ta prêtée sa poupée de chiffon le temps dune journée pour oublier ta tristesse. Ce sont des valeurs que vous avez maintenant dans le cur. Le partage, laide apporté à son prochain, la gentillesse, tout ceci fait partie de vos vies. Maintenant, nous voilà de retour à la maison mais je veux que vous continuiez à appliquer ces valeurs dans vos actes même les plus simples. Je sais que ce ne sera point facile et que bien des embuches se mettront sur votre route mais donner cest aussi recevoir de bien différente façon.
Ana.Lise leur offrit un doux sourire, rassurant, aimant. Elle avait appris à apprécier ces enfants, à les découvrir, à les aider à grandir et elle les défendrait au péril de sa vie si cela savérait nécessaire. Personne ne pouvait envisager de leur faire du mal sans se retrouver face à une furie. Elle nétait pas leur mère mais un lien très fort les unissait tous les trois. Son regard sadoucit en regardant la petite Jehanne qui même si elle était très jeune, écoutait sans broncher. Ana lui caressa la joue en un geste dune tendresse infinie.
Maintenant les enfants, vous allez retrouver votre père. Vous pourrez ainsi le voir tous les jours, enfin si son emploi du temps le lui permets mais certainement plus souvent que lorsquil était dans une armée. Il va falloir lui montrer tout ce que vous avez appris et bien lécouter car cest quelquun qui connait beaucoup de choses, qui a vu aussi beaucoup dendroits alors apprenez aussi de lui et montrez lui combien vous laimez, cest important aussi. Vous êtes une famille ne loubliez jamais. Allez, maintenant filez. Jai encore quelques menus travaux de couture à faire et nous sortirons au parc tout à lheure.
La jeune femme regarda les deux enfants courir dans la petite maisonnée ce qui lui mit un sourire sur ses lèvres. Elle savait quils étaient perdus, que rien ne pourrait remplacer laffection de leur mère et elle faisait de son mieux pour leur permettre de grandir et prendre confiance en eux comme sa propre tante lavait fait pour elle. Elle aussi avait beaucoup pleuré lorsquAristote avait rappelé sa mère auprès de lui mais son oncle et sa femme avaient uvré à merveille pour faire d'elle la jeune femme honnête et instruite quelle était à présent et à chacun de ses regards sur les petits de Ghost, elle espérait leur inculquer cette force qui était sienne.
Redressant le menton, fière de ce quelle accomplissait chaque jour, elle se dirigea dun bon pas vers la fenêtre de la grande pièce où son panier de couture lattendait et duquel elle tira une robe quelle était en train de réaliser pour Jehanne tout en Camelin quelle avait trouvé lors dun de ses voyages avec les enfants par le biais dun contact de son oncle. Elle désirait en faire la surprise à la petite fille et se mit à travailler darrache-pied afin davancer le plus possible pendant que cette dernière jouait avec son frère.
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