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Info:
Une nuit de fin d'octobre, à Nancy... ou comment se faire un bon gueleton de cadavres.

[RP] Le théâtre des ombres...

--Mimi_la_sadique


[Cimetière derrière l’église Saint Epvre, la nuit]

Balade nocturne…
Mimi formait une ombre gracieuse dans l’obscurité, ondulant entre les stèles.
Ses yeux verdâ… hum… émeraude… accrochaient la lueur de la lune.
Si elle s’était vue, elle se serait trouvée divine.
Ce qu’elle faisait parfaitement, même sans se voir.

Le cimetière avait été nettoyé.
Car bientôt pour les hommes serait la Toussaint.
Bientôt pour les hommes serait la fête des morts, et ils craignaient que vieillards putréfiés et mômes morts de froid sortent des tombes et des fosses communes se plaindre de la saleté de leur dernière demeure.

Les hommes étaient stupides.
Ils craignaient ceux qui ne viendraient jamais les importuner, plutôt que de la craindre elle.
Alors que Mimi représentait une menace bien vivante.
Et sa colère divine vous aveuglait si vous n’y prêtiez pas attention !

Sa colère divine, justement, était royalement plantée sur le dos d’un tout jeune raton qui avait eu l’inconscience de s’éloigner de son trou.
Bientôt le rongeur apprendrait de façon tout à fait définitive et particulièrement douloureuse à ne pas sortir à découvert.
Mimi en ronronnait d’avance, et se délectait des effluves de peur que dégageait sa proie.

Soudain, une écoeurante odeur de mort.
Des silhouettes.
Des bruits de pas, hésitants à cause de la pénombre.
Des chuchotements.

Mimi se hérissa, sur le qui-vive…


RP ouvert à ceux qui le veulent
Bulle
[Cette même nuit, deux ombres]

SPAF !

Crotouille ! S’exclama la voix de Bulle dans le noir.

Puis, plus bas :

Marche moins vite ! Y’a la tombe qui m’a frappée. C’doit êt’ celle du gros moche. ‘Ttends…

La gueuse se retourna.

Prrrrrtttpfffpffff !

Un crachat et puis s’en va.
Enfin… Essaye de s’en aller.
Un cri dans la nuit.
Une plainte, lugubre et angoissante...


Corniaaaaauud ! J’t’avais dit d’m’attendre ! Chuis perduuuuue ! En plus j’te r’trouve pu tout a la même odeur qu’toi icite…

Reniflements.
Froncement de narine.
Trouvé !

La maraude s’accroupit à côté de la carpette et eut enfin la bonne idée d’allumer un moignon de chandelle tiré des replis de ses haillons à l’aide d’un briquet à amadou emprunté de façon définitive à on-ne-sait-qui.
Elle plaça la lumière sur une stèle, puis se frotta les mains.


T’sais, chu pas sûre qu’on devrait l’faire. C’bientôt l’jour ou qu’les morts ils s’réveillent… J’voudrais pas m’faire zigouiller paskeuh j’les ai empêché d’faire leur grasse mat’…

Scratch… Scratch… Scratch…

Tu m’écoutes quand j’cause ?

Le clébard ne répondit pas et continua à creuser.
Bulle haussa les épaules et l’imita.

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A perdu le pouce gauche en offrant un cadeau. Moralité : soyez égoïstes !
--Le_chien_corniaud


[Dire que certains imbéciles déterrent des truffes… y’a mieux quand même !]

Et l’humaine piaillait, et elle piaillait !
Corniaud n’écoutait plus, bien trop affairé.
Il avait découvert un filon, il en était certain !

Les petites pattes arthritiques de la carpette s’agitaient avec une vigueur que d’aucuns auraient trouvé surprenante.
La courbe d’une griffe trop longue sauta durant l’effort, allant rejoindre les mottes de terre froide autour du trou.
Puis le rythme s’accéléra ! Une bouffée d’odeurs malsaines venait frapper la truffe de la bestiole.

Corniaud reprit son souffle, frétillant.
Ça y était ! Une fosse commune ! Avec des morceaux presque neufs dedans !
Le pied ! La papatte intégrale !
Corniaud se jeta sur le premier bout qui dépassait, l’arrière-train si enthousiaste qu’on se demande si c’était le chien qui remuait la queue ou la queue qui remuait le chien.

Il gronda férocement contre la cheffe de meute qui semblait vouloir prélever sa part, puis la laissa faire.
L’alpha se devait de manger en premier – même si Corniaud espérait lui usurper la place un jour.
Et après tout, il y en avait tant qu’il n’était pas sûr de tout finir avant le jour…
Plus loin, il lui sembla apercevoir une petite ombre menaçante.
Bulle
Bulle avait tendu la main vers le charnier, et avait entendu le raclement de gorge asthmatique de la carpette.
La gueuse jeta un regard noir au machin qui lui servait de chien, outrée.
Elle lui colla une taloche sur la caboche.
Nan mais oh !

La simple d’esprit sortit la dague offerte par m’ssire Selee d’entre ses haillons et découpa, au hasard, ce qui lui sembla être un morceau de mollet.
Petit, petit le mollet. Encore un jeune vagabond mort d’on ne savait quoi.
Bulle s’en fichait, de tout façon.
Peu importait à son estomac ce qu’elle mangeait, du moment qu’elle mangeait.
Sa conscience suivait le même raisonnement.
Un mort n’est que de la viande, après tout.

L’estropiée mangea à satiété, une bonne partie de la nuit.
Elle finit par s’endormir à même le sol dur et froid, au milieu de son repas, Corniaud ronflant contre son épaule.
Se réveilla, quelques heures plus tard.
Elle avait froid. Et à vrai dire, elle ne se sentait pas très bien.
Bulle tenta de se lever, tituba, et finit par vomir.

Elle resta un instant, pantelante, essayant vainement de calmer son mal de ventre.
Sa vision s’était embrouillée, mais elle aperçut tout de même le mouvement dans l’ombre.
Elle amorça quelques pas en direction du monstre.


Là ! Là ! Une sorcière ! Hurla-t-elle espérant réveiller les villageois. Une sorcière ! Au meurtre ! Au vol ! À la viole ! Au bain ! Sus ! Sus !

Et, vacillante, elle poursuivit maladroitement la bête, se raccrochant à toutes les stèle pour ne pas s’écrouler.
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--Mimi_la_sadique


Mimi avait observé les deux charognards fouisseurs, son délicat petit nez retroussé.
Quelles immondes créatures que ces deux-là !
Mimi ne se serait jamais abaissée à se repaître de macchabées, elle !
Pas de cadavres qu’elle n’eût gaiement charcuté elle-même, tout du moins.

Les pilleurs de tombes puaient tout autant que leur pitance et avaient grosso modo la même allure.
Mimi était probablement le seul animal au monde capable de ricaner, et elle ne s’en priva pas devant ces piètres animaux.
Assise sur une pierre tombale, elle les observa un long moment, faisant de temps à autre gicler une gerbe de sang du raton qu’elle avait attrapé, tandis que le pauvre petit poussait des couinements déchirants.
Mimi allait dignement s’en aller, d’un gracieux demi-tour dans l’ombre, laissant sa proie désormais morte et déchiquetée sur la tombe, quand…

La plus grande des deux bestioles s’était mise à éructer en sa direction.
Grossière créature !
Mimi se hérissa, furieuse contre l’impudente.
Elle attendit patiemment que l’empotée passe à sa hauteur pour lui griffer méchamment le bout du nez et lui filer pernicieusement entre les pattes afin de la faire tomber.

Puis elle disparut entre les tombes.
L’horizon, au loin, rougissait.
Bulle
Bulle poursuivait la sorcière, puis soudain…

Slarf !

Une griffe qui croche la chair. Vague de douleur.
Le monstre avait dû lui jeter un sort !
La petite estropiée tomba à genoux, les mains crispées sur son visage crasseux.
Un petit filet de sang chaud lui coulait le long de la joue.


Aïe, aïe, aïe… Couina la gueuse avant d’éclater en sanglots tout enfantins.

À tâtons, elle chercha une caillasse qu’elle jeta vaguement dans la direction où avait disparu la sorcière.
La pierre retomba avec un bruit mou, sans avoir touché ni même approché sa cible.
Bulle pesta.


La tuer… Ronchonna-t-elle. Vais la tuer c’te sale bestiole. Sorcière ! Sorcière !

Elle montra le poing en direction de l’aube.

Prends garde à ton derrière !

Et elle s’en alla elle aussi, traînant derrière elle la carpette enflée de toute la viandaille qu’elle avait englouti.
Jurant de se venger de la sorcière de l’avoir défigurée – une simple égratignure en réalité, mais ça commence par là, et puis…

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--Andrei.le.boucher


Depuis la nuit des temps, on raconte aux petits enfants que des horreurs viendraient les enlever pour les emmener loin de leur famille, dans un coin sombre et sordide pour les manger...
Que cela soit un ogre ou un croque-mitaine, ces monstres imaginaires, fantastiques et effrayants, de certains contes de fées, qu'on évoque le soir à la veillée à la lueur faiblissante du foyer de cheminée, pour faire leur faire peur, dont on les menace ou prévient pour s'en faire obéir.

Des générations entières d'enfants frémirent rien qu'à songer qu'à la nuit tombée, un de ceux-la surgirait du placard, de sous leur lit, se faufilerait à travers les toits de chaume ou surgirait non-loin de là de l'orée du bois, bruissant ténébreusement, gémissant du souffle léger de la brise, sous la lune, seule témoin des activités nocturnes de ces êtres maléfiques.

Mais qu'en est-il vraiment?
Et si cela s'avérait tangible, que ses contes n'étaient pas des inventions, mais de simples mises en gardes visant à expliquer une chose si obscure aux enfants qu'il valait mieux les cacher en de jolis récits, bercé d'une sombre romantisme... non moins véritables cependant dans cette nuisance existante... sombre... maléfique...

Et si...

Et si ces monstres n'en étais pas?
Des êtres humains, le mal prenant la forme la plus banale, la plus accessible, renforçant de faite sa dangerosité de se camoufler en...

...une simple grand mère souriante, offrant des gateaux tout chauds en disant "Entre... entre ma petite, ils sont sur la table de ma cuisine..." ...

...un simple lieutenant de la marréchaussé, toujours jovial et près à rendre service, prenant un ton chaleureux et parternaliste: "Alors ma petite? tu est perdue? viens... viens... je vais te ramener chez toi..." ...

...ou alors un simple et gentil commerçant, comme ce boucher débonnaire, dénommé Andrei, que toute sa clientèle appèle si gentiment "le Dédé".
Père de famille, il se caractérise de prime abords par une grande bonté, une tendance à se montrer favorable et secourable à autrui. Qui est si facile à vivre, qui se montre accommodant, conciliant dans ses rapports avec autrui. Son visage égaillé d'un air jovial, au ton toujours gai, enjoué, enclin à rire, à plaisanter, de bonne humeur...
Et qui adore les petits enfants...
A un point insoupçonné...

[ Trois jours plus tôt... Quelque part, dans une rue commerçante, un petite échoppe de boucher... ]


Le raclement strident et réguler du hachoir contre la pierre à aiguisée résonna dans une petite boucherie d'un quartier commerçant. Cette échoppe où bien peu de lumière peinait à filtrer à travers la vitre sale de cet humble commerce. Toujours gai et sifflotant, ce brave bonhomme débonnaire venait à peine d'ouvrir au petit matin comme à son habitude, une mine de plomb posée sur l'oreille une fois les comptes fait sur le parchemin de calcul, ce large bonhomme vieillissant, à la grosse bedaine, préparait ses ustensiles pour découper le gros morceau de viande morte posée lymphatiquement devant lui sur le bois de planche à découper maculée de sang.

Son commerce marchait plutôt bien, et ses clients venaient même le félicitant souvent sur la qualité de ses viandes et préparation.

Tout autours de lui, aux poutres basses étaient suspendus des jambons, saucissons de toutes tailles, des saucisses liées bout à bout en d'étranges chapelets de viande pendouillante nonchalamanent dans l'attente d'etre vendues.

La porte tinta de sa clochette, son regard se releva pour capter la silhouette de la personne sans qu'il n'interrompt ce qu'il faisait, toujours affairé à aiguiser son hachoir...

Bien le bonjour ma p'tite Demoiselle... Qu'est-ce que j'peux faire pour vôt'service?...
J'ai de joli quartiers de viande en arriere boutique, venez... venez... je vais vous les montrer...




Et là, l'horreur commença une fois que Tohsaka la jeune vagabonde le suivi....



Andreï le boucher......

[Aujourd'hui, dans la noirceur de la nuit... un sac suintant étrangement posé sur son épaule...]


A la faveur de la nuit, la boucher macabre vint, sac sur son épaule, une bêche dans l'autre, et arriva dans le cimetière qu'il savait pertinemment désert à cette heure déjà bien avancée dans a nuit, et sa vue, encline a percer les ténèbres, décelait son chemin dans la pénombre que la lune blafarde baignait de ses lueurs ténues...
Camouflé de son étrange masque, pour le cas où il aurait mauvaise rencontre, il avançait...

Là où il allait, c'était son petit coin favori, à savoir la fosse commune où personne n'irait chercher ce qu'il tenait au secret dans son sac a viande.... le corps morcelé de Tohsaka... une jeune vagabonde qu'il eu le soin de soulager des meilleurs bouts, pour la confection de ses saucisses....

L'aube allait poindre sous peu, il se devait de se dépêcher au plus vite, et contre toute attente, la fosse se révéla déja partiellement creusée, un chien sans aucun doute, au vu des traces laissées dans le sol. Bon, pas si grave se dit-il.
Qui se préoccupe des morts de la fosse?
Personne...
Déja que même les vivants, personne ne s'en souciait au vu de la vacuité des tavernes ces temps-ci...

Le sac fut jeté au sol, et la bêche plantée vivement, les coups s'enchainant un a un, le tas de terre s'accroissant sans que le boucher ne se doute de ce qui allait se produire... car sans qu'il ne l'entende, trop concentré à agrandir le trou fait par le chien, une présence fit son apparition non loin de là...
Bulle
[Cling !]

Bulle l’avait distinctement entendu, lorsqu’elle sortait du cimetière.
La dague que lui avait offert m’ssire Selee avait glissé des replis de ses haillons.
Et elle était tombée sur les caillasses pavant les allées entre les stèles.


Crotouille, marmonna la petite estropiée.

Elle retourna sur ses pas, le regard baissé vers le sol.
Elle n’y voyait pas grand-chose. La lumière de l’aube, grise et terne malgré le filet de lumière rouge à l’horizon, ne lui permettait pas de distinguer les formes au sol avec précision.
Soudain, un bruit.


Schlarf… Schlarf…

Le bruit de la terre remuée par le fer.
Bulle leva la tête.

Les cheveux lui tombaient devant les yeux.
Elle avait le regard videet le teint trop pâle, à cause du malaise dû à la nourriture faisandée.
Du sang, encroûté autour de sa bouche, relief d’une orgie.
Du sang, lui courant le long de la joue, blessure d’une guerre avec la sorcière.

Du sang, devant elle.
Sur l’homme qui se tenait face à elle.

La simple d’esprit le contempla longuement, interdite.
Guettant une réaction.
N’osant bouger.

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