Belzebuth_l_encapuchonne
Pas la vôtre du moins...
Le ton est presque amusé lors qu'il répond. La farandole ralentit et les voiles retombent avec une langueur qui leur est propre. Il a entendu, mais surtout il a senti le sanglot rieur contre sa poitrine.
L'étreinte se resserre une nouvelle fois tandis qu'il les maintient là, immobiles, conservant cet équilibre précaire, furtif. Sa main gantée presse doucement la tête qui repose sur son torse, ébauche une caresse clandestine.
L'Avarice prend et se délecte de ces instants volés qu'il fait siens.
La question, par trop futile, n'aura d'autre réponse qu'un grondement léger sous l'ivoire.
Les secondes s'écoulent et il devine les battements de coeur de Sorianne, irréguliers, affolés par trop de sensations.
Il sait désormais ce qu'il veut d'elle. La voix assourdie par le masque, il reprend, plus bas.
Vous allez devoir me faire une promesse...
Il traine pour être certain d'avoir toute son attention et laisse planer un soupçon de gravité.
Et l'honorer...
Très lentement, il se détache d'elle, laissant tout juste un espace infime entre eux, avant d'aller chercher son menton pour lui faire redresser le visage, cherche au travers des fentes obscures comme pour sonder ses yeux immenses dans la pénombre. Ils brillent, encore humides, il décèle même une larme encore qui perle accrochée à ses cils noirs.
La promesse de ne plus regarder en arrière ; de vivre et d'aller vers ceux qui vous donneront sans rien demander en retour ; de ne plus craindre d'être hors des sentiers battus ni le jugement stérile des autres.
Il temporise, encore, laissant tout de même ses doigts glisser sur ses reins. Troublant et aussi sombre que la confusion que procure le contexte. Son regard ne se détache à aucun moment du visage pâle de la noiraude. Il sent le trouble, le cherche, autant qu'il a ressenti la vie en elle, l'envie mordante de laisser là tous ses carcans et de poursuivre allégée de ce poids, alors qu'ils tournoyaient enlacés dans leur folle ronde.
Belzébuth, Prince Démon de l'Avarice, attend son du.
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Bien mal acquis profite... mais plus à la même personne, voilà tout !