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[RP-Joutes Angevine]Campement.

Mariealice
[Tente Alterac - O temps suspend ton vol...]

Tente fermée, silence un instant, qui semblait durer des heures alors que juste quelques secondes s'étaient évaporées.

Regard quittant la toile pour se reporter sur lui, soudain centre du monde, du moins du sien.

Rougeurs diffuses sur les joues d'une jeune femme remerciant la lumière tamisée par le tissu de la tente en atténuant une partie.

Et sa voix, calme, alors qu'elle tremblait imperceptiblement et sentait se nouer son ventre. Une gorgée de violette coula dans sa gorge, laissant une trace de feu sur son chemin.


Ne point le craindre? Il est vrai que je vous dois une seconde leçon.

Quelques pas pour la rapprocher du braséro et donc de lui, nouvelle rougeur cette fois par trop visible de par leur proximité alors que les derniers mots atteignaient son oreille.

Je vous remercie Votre Grasce
, pétillement malicieux des noisettes qui commençaient à tirer sur le vert, battements de coeur se précipitant, commençant une course qu'elle savait ne pouvoir dominer, finir dans un souffle. Oserais-je dire que votre présence m'a manquée?

Verre levé et regard planté dans le sien.

Leçon numéro deux donc. Prenez deux êtres humains, de préférence un homme et une femme la chaleur se diffuse mieux, un lieu clos, deux verres d'alcool emplis, jusque là rien de plus que la dernière fois me direz-vous. Et pourtant, ceci, levant son verre à la lumière des flammes pour dévoiler la robe chaude et froide à la fois de la violette en son verre, compose une partie de cette différence. Voici le reste...

Verre à nouveau porté à sa bouche, une gorgée maintenue derrière ses lèvres qui s'avancèrent vers celle du bourguignon jusqu'à se poser sur dessus, s'entrouvrirent et laisser la chaleur liquide se répandre de l'une à l'autre. Réfléchir ne lui était plus possible et elle l'avait su dès qu'au détour d'une tribune, elle avait porté les yeux sur lui. Réddition complète.
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Felian
[Emplacement de ce qui aurait dû être la tente de T'Charly]

Après avoir ramené Fragile aux hommes de T'Charly, brossé rapidement sa livrée pour en ôter la poussière et la boue, nettoyé ses mains à l'eau d'un tonneau et bu un rapide coup d'une sale vinasse des serviteurs du Vicomte, Felian alla chercher quelques choses à manger, poulet, porc, légumes et bouteille de vin angevin. De retour à l'emplacement de T'Charly, il lui fit un grand sourire et lui dit :

Vicomte ! J'ai fait tout comme vous m'avez demandé et je vous ai apporté de quoi reconstituer vos forces : poulet, porc, quelques légumes pour la forme et du bon vin d'ici pour faire passer le tout !
Vous vous êtes bien battu tout à l'heure, pour une première joute, pour l'adversaire que vous avez eu et sachant d'où vous êtes parti avec moi, on peut dire que ce combat était somme toute une réussite, quand bien même vous avez chuté.

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Felian,
Écuyer du Vicomte de Montrésor,
Soldat de la deuxième compagnie des dragons de Touraine,
Ambassadeur de Touraine auprès du Comté de Limousin et de La Marche
Gaborn
[Alterac, le début d'un nouveau rêve ?]

Un premier déplacement qui brise une première barrière tandis que les petits pas la mènent près de lui. Yeux qui se croisent et s’accrochent, noir dans le vert naissant. Nouvelles paroles. Répartie sur le bord des lèvres qui furent scellées plus vite qu’il ne l’aurait cru possible. Lèvres scellées qui s’entrouvrent plus rapidement encore. Et un liquide au senteur violette qui pénètre en sa bouche, coulant doucement dans sa gorge. Liquide qu’il sent descendre dans sa gorge pour entrer dans son estomac. Frisson qui se propage, chaleur qui n’a plus rien à voir avec le feu, ni même avec l’alcool. Et deux mains qui montent enserrer un visage tandis que le baiser continue alors que la justification première disparaît. Plus de violette à déverser, disparition de l’excuse qui voulait qu’on ne gâche point une telle liqueur.

Non plus d’excuse. Simplement deux bouches fermement collées l’une à l’autre. Seulement deux langues qui se croisent et se confrontent sous cette tente. Deux corps qui se pressent l’un contre l’autre dans cette journée. Deux vies qui brûlent dans ce rêve qui les berce.

Rien, pas d’excuse.

Juste des pas de cotés vers ce lit repéré plus tôt en arrivant.

Rien, plus d’excuse.

Deux corps qui s’offre, détruisant les barrières longuement, mûrement construites.

Non, pas d’excuse.

Deux cœurs qui battent depuis des jours vers ce moment qui approche. Deux cœurs qui pensent à ce moment depuis des jours, qui l’anticipent depuis qu’un cocher a crié « Sommes arrivés vo’ Grasces ! ». Deux cœurs qui cognent.

Non, plus d’excuse, mais un sursaut.

Et un instant de flottement tandis que les lèvres se séparent. Tandis que les corps assis l’un prés de l’autre, si prés… tandis que ces deux corps brûlent de continuer plus avant, d’ôter ces oripeaux qui les camouflent et les cachent… de jeter loin d’eux ces vêtements…

Un instant de flottement et d’indécision. Un instant pour reprendre son souffle, pour plonger des puits de ténèbres dans des émeraudes… Une voix qui murmure…

Aella… Mon Émeraude Violette

Un regard, long de signification. Pas de rejet dans ces yeux, la simple expression d’une crainte… Peut être la faiblesse d’un homme…
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Mariealice
[Tente Alterac - Comment quitter la terre et toucher les étoiles]

Et le monde disparut à cette seconde, les laissant seuls au milieu de nul part.

Et plus rien n'importait que lui, que ce moment qu'elle attendait depuis des heures, des jours, des mois même aurait-elle pu dire tellement le temps lui avait paru long depuis cette dernière soirée, ce si étrange voyage en coche....

Emeraudes perdues dans le noir, s'y accrochant mais refusant qu'on vienne les délivrer. Noyade annoncée, prévue, demandée, implorée même.

Lèvres se donnant, prenant, langue se jouant de sa jumelle, l'attirant, se retirant pour mieux venir se mêler, tout comme leurs souffles.

Coeur qui ne galopait plus, vitesse depuis longtemps dépassée, mais qu'y avait-il au-dessus? Tremblante, collée à lui, impossible même de passer un cheveu entre ses corps point encore enlacés.

Mains qui se glissaient sous la cape noire pour se poser au creux de ses reins, sentir cette chaleur que sa présence, son regard, ses lèvres seuls pouvaient désormais lui procurer et qu'elle ressentait avec acuité.

Lit vers lequel il la guidait, vers lequel elle le suivait, s'asseyait. Lèvres détachées mais point leurs yeux, comme liés par un fil visible seulement d'eux.

Une main levée venant se poser sur la joue, caressant du pouce les lèvres douces d'où venait de s'échapper un murmure, sourire tendre, nulle crainte alors qu'elle en lisait un peu en lui.


Mes Yeux Noirs... Je n'aie pas peur...

Main qu'elle posait sur la sienne, la prenant pour la placer sur son coeur, lui faire sentir ce qu'il provoquait, front contre le sien, murmure à nouveau.

Je le veux, je ne peux plus ni ne veux le nier...Mais seul vous déciderez...

Chaleur, brûlure au creux de son ventre, repoussant ce froid qui l'avait gagné, faisant éclater les murs si sagement dressés, envie de sentir une peau contre la sienne, sa peau.
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Tcharly
[Emplacement de ce qui aurait dû être la tente de Montrésor]

Merci Félian.

T'Charly saisi les bonnes choses que son écuyer lui avait ramené et partagea le pain avec celui qui était son ami avant toute chose. Une gorgée de vin et le Vicomte reprit la parole.

Ah les joutes... Il va falloir que je m'entraîne sérieusement. En rentrant je crois que j'irais investir dans un cheval faisant un peu plus bonne figure. Et nous nous exercerons tous deux à Montrésor si tu le veux bien.

Le Vicomte posa la main sur l'épaule de Fél en lui faisant un grand sourire.

Tu en auras besoin tout autant que moi dans quelques temps qui sait ?
Felian
[Emplacement de Montrésor - campement tourangeau]

Une fois que T'Charly eut pris la nourriture, Felian s'assit sur un rondin qui traînait par terre et sur lequel on avait dû s'asseoir durant la veillée du soir précédent. Il prit la chair que lui tendait son seigneur et commença à manger voracement, il avait faim lui aussi à attendre toute la matinée jusqu'aux laudes que le combat commençât, et qu'il se terminât si tristement. Pendant ce temps là le Vicomte parlait, et Felian l'écoutait, ravi que T'Charly ne fût pas si triste de sa défaite que la parole et la faim lui en fussent parties. Acheter une nouvelle monture ? Certes, Fragile n'était pas fait pour les la lice et le champ de bataille, mais lustré, nourri et occupé convenablement, il ferait certainement un bon palefroi et aurait bonne allure assez. C'était étrange ce revirement d'attitude de Felian envers l'animal, lui qui le daubait quelques mois auparavant, le voilà tout à plein prêt à le défendre ! Vraisemblablement la cachexie passée et quelques temps à s'occuper et à promener la bête, elle semblait moins risible à l'écuyer.

Puis T'Charly parla de s'exercer à Montrésor, bonne idée ! il faudrait se maintenir en forme dès le printemps, il manquerait plus que le Vicomte ne se renforçât point au sortir de la morne saison et qu'il échouât dans les prochaines lices qu'il rencontrerait ! Puis il posa sa main sur l'épaule de Felian et lui adressa de ces grands sourires qui signifient au choix qu'il a à demander quelque chose, ou bien qu'il souhaite annoncer quelque chose de joyeux. L'écuyer s'arrêta de mâcher et attendit la suite.


Tu en auras besoin tout autant que moi dans quelques temps qui sait ?


Il divaguait le vicomte ... Seul un noble peut participer à des joutes ! Felian regardait T'Charly avec cet air bête des gens qui ne comprennent pas ou bien n'osent pas comprendre les sous-entendus des autres. Un noble ? Il hésitait à formuler clairement dans sa tête l'explication des paroles de T'Charly. Il dit lentement :

Vicomte, cette phrase veut-elle vraiment dire ce que j'ose espérer qu'elle signifie ? Ce serait grande méchanceté que de faire imaginer fausse espérance à votre bon écuyer ...


Il avait un regard assez étonné, de cet étonnement émerveillé des gens qui ne peuvent croire à l'annonce d'une si grande nouvelle pour eux.
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Felian,
Écuyer du Vicomte de Montrésor,
Soldat de la deuxième compagnie des dragons de Touraine,
Ambassadeur de Touraine auprès du Comté de Limousin et de La Marche
Gaborn
[une tente dans le camp, un monde dans le monde]


Des murmures qui s’échangent dans la tente, tandis que le brasero dégage une douce chaleur. Des murmures qui s’échangent dans la tente tandis que la réalité se retire peu à peu de l’endroit. Des murmures mais rien qui ne soient capable d’exprimer avec précision ce que ressentent les corps et les âmes…

Des silences, ou plutôt un silence. Un seul qui se dispense à travers les paroles… Un seul qui exprime tant et plus.

Des mouvements qui emplissent le vide de la tente et le vide des pensées. Des mouvements qui offrent tant et plus… Une main qui se pose sur une joue et effleure des lèvres… Une main qui porte en son sein le toucher de ses jumelles…

Un conflit de prunelle, une guerre des yeux où se mêlent tant et plus… Et l’obscure qui se fait nuit totale, néant de lumière… Et l’esprit de Gaborn qui s’emballe… Tromper son épouse… Tromper la mère de ses enfants… Tromper sa Djinn… Tromper celle qui le soutint de tout temps… Tromper l’absente….

Tromper….

Le son de ce mot qui se répercute à travers les couches de sa conscience, se coltinant avec sa morale… Se coltinant sévère… Lui qui se veut droit est à deux doigts… ou plutôt à un cheveux, de commettre l’irréparable… Et une part de lui n’en demande pas moins… pas moins non…

La main libre de Gaborn monte au visage de Marie Alice, et s’y pose comme un oiseau qui se niche en toute confiance, trouvant une place mille fois sienne. Un tremblement léger du corps et du cœur, des coups de butoir dans la poitrine qui lui paraisse résonner dans le silence de cette journée. Ce n’est pas possible, tout le monde doit l’entendre pense t il bêtement par lui-même, tout le monde doit savoir ce qui se trame ici…

Un mouvement brusque et le voila debout, tournant comme un lion en cage. Un mouvement brusque pour que l’air afflue à son esprit, pour que la chaleur du corps offert ne lui brouille pas l’esprit en plus des sens. Une marche, les yeux baissés sur ses mains. Une marche pleine de colère et d’amertume. Une marche pleine d’envie et de besoin… Une marche pour elles… elles deux….

Et un arrêt aussi soudain que le fut le lever. Un arrêt pour fermer les yeux et ressentir. Pour penser et réfléchir. Pour sentir les effluves du lieu. Laissez de coté la vue pour se concentrer sur tous les autres sens… L’odorat… la violette… le toucher… la fraîcheur du jour sur la chaleur de sa peau… l’ouie … la respiration qu’il sent retenue de la jeune femme face à lui… le goût … ses lèvres contre les siennes et de la violette dans sa bouche…
Ouie, Toucher, Odorat, Goût… Autant de sens pour une seule conclusion… Il la désirait profondément… totalement… Il voulait la tenir dans ses bras…. Et une autre conclusion dans le marasme de cette pensée. Il aimait son épouse et savait que si un jour elle apprenait cet acte elle ne le lui pardonnerait pas… Les yeux fermés ce fut deux visages qu’il vit, celui de Djemilée et celui de Marie… Deux visages qui lui souriaient… Deux coups de poignards dans le cœur… Il les désirait toutes les deux…. Mais une seule était présente à ses cotés actuellement…

Etait ce l’appel de la chair ? Le besoin de se comporter comme un homme ? La seule infidélité qu’il fit de sa vie ce fut avec Djemilée et il l’épousa finalement… Il repensa à ces amourettes qu’il avait eu jeune homme, comme tout le monde il avait détroussé une ou deux donzelles, mais rien d’extraordinaire n’ayant jamais été un séducteur… Il y repensa en un éclair et se maudit de n’avoir jamais su prendre le meilleur et avoir été droit… il se maudit de se retrouver dans cette position. Les yeux fermés il ressentit pleinement la peur qui le taraudait… Elle aussi avait un époux. C’était cela qui lui faisait peur. Lui qui n’avait jamais rien fait sans aimer, il craignait maintenant qu’elle lui fasse un mal qui ne lui était pas nécessaire…

Confiance…

Tête qui se redresse, épaules qui se détendent… Il jouait beaucoup aujourd’hui, mais le seul problème était dans sa vision de lui-même. Il ouvrit les yeux et contempla Marie. Il la regarda longuement sans un mot, il se mordilla les lèvres avant de s’approcher d’elle. Là il se mit à genoux devant elle.

Une seule question… Il n’y en avait qu’une à poser… Il la savait niaise, il la savait inutile… et pourtant il ne pouvait se résoudre à ne pas la poser. Il ne pouvait refuser ce qu’il était… Il avait besoin de savoir… Il prit finalement ses mains avec tendresse entre les siennes. Il les pressa avec douceur avant de demander dans un murmure, les yeux hésitants entre la fuite ou la confrontation avec les émeraudes.


M’aimerez vous ?

Le regard qu’il lui lança fut alors empli de crainte et d’incertitude. De tendresse et d’affection. D’envie et de besoin… C’était un regard torturé, comme l’était Gaborn… Nuit dans laquelle il vivait, nuit qu’il aimait… Nuit dans laquelle les sentiments avaient une place prépondérante… Nuit où la mort et la vie cohabitaient sans mal… Il ne craignait pas de tuer, mais craignait de ne pas aimer… Et cette question reflétait tout cela, sans que Marie Alice ne puisse forcement le savoir…
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Mariealice
[Tente Alterac – Parce que c'est ainsi....]

Regards plongés l'un dans l'autre, sans plus un mot, s'observant, se questionnant, se cherchant.

Un monde autour? Ah? Pas pour elle, son monde était là, à l'instant, face à elle. Un monde plongé dans le noir de jais des iris de Gaborn. Noir oui et pourtant nulle peur....

Noir qui s'assombrissait encore si cela était possible, visage dont la douceur était petit à petit remplacée par une tension. Tension qu'elle ressentait au plus profond de son être, devenue palpable, insoutenable.

D'ailleurs d'un bond il se leva, s'éloignant d'elle pour se mettre à faire les cent pas tandis qu'elle n'avait pas bougé, restant interdite, là, à l'observer.

Marche comme celle qu'elle avait effectuée ce jour en sa chambre à Niort. Première rencontre de leur vie, premiers mots échangés. Même tension pour une autre raison. Là bas il s'agissait de l'enlèvement de la Princesse, d'un Vicomte angevin à défendre puisqu'alors accusé d'en être l'auteur.

Marche qui les avait en quelque sorte menés à cet instant.

Marche qu'il reprenait à son compte sans doute pour réfléchir lui aussi. Que se passait-il dans sa tête? Elle pouvait le deviner en partie. Une bataille à livrer entre sa conscience et son désir, entre ce qu'il se passait là dehors et ce qu'il pourrait se passer à l'intérieur.

Peur montant alors, la prenant à la gorge, enserrant telles des mains puissantes sa trachée, en réduisant le diamètre, laissant à grand peine filtrer l'air.

Peur à le voir ainsi, à craindre que d'un autre bond il ne sortit de la tente et disparaisse.

Seigneur, qu'avait-elle déclenché? Un baiser qu'il avait pourtant désiré autant elle. Un baiser qu'il lui avait donné ce jour là dans ce coche. S'était-il demandé lui ce que cela allait faire lever en elle? Si cela lui causerait tourment?

Vent soufflant autour de la toile, vent soufflant à l'intérieur et jusqu'en elle, soulevant questions sans réponse, certitudes, faiblesses, besoins, colères en un maelström dont cette tente était désormais le coeur, l'oeil.

Emeraudes où colère et désir s'entremêlaient comme deux amants passionnés. Impossible de voir le début de l'un et la fin de l'autre. Colère contre elle, contre lui, de celles qu'elle contrôlait difficilement, de celles dont normalement sa présence à ses côtés auraient dû la protéger.

Emeraudes baissées, regardant ses mains, l'alliance à son doigt puis le vide. Vide oui. Puits sans fond rougeoyant d'autant plus que les braises reprenaient vie, ranimées par l'ouragan qui couvait.

Elle le devina plus qu'elle le ne vit s'arrêter, telle une statue, droit comme un i. La jeune femme releva alors les yeux vers lui. Paupières fermées sur les sombres prunelles dans lesquelles ce jour là elle avait plongées et qu'elle n'avait voulu quitter. Voulu.... Ou pu d'ailleurs. La frontière était si mince entre les deux, si ténue, si facilement franchissable, souvent même sans s'en rendre compte.

Et à nouveau leurs regards se croisèrent. Ni l'un ni l'autre ne bougeaient, comme tétanisés. Et le Noir de Jais s'ancra dans les Emeraudes.

Quelques pas et il se trouva à genoux devant elle, prenait délicatement ses mains entre les siennes tandis que ses yeux ne cessaient de voyager des siens à divers endroits de la tente, murmurant trois mots.

Mots soulignés par le Noir de Jais qui se plantait à nouveau dans les siens, attentes évidentes même si elle ne pouvait être sûre de voir tout ce qu'il pensait.

Mots résonnants en elle alors qu'elle restait sans voix, surprise, émue, tremblante et sur l'instant sans voix.

Question qu'elle avait, jusque là, soigneusement refusé de se poser. Sans doute parce qu'il était plus simple de l'ignorer que d'y répondre. Sans doute parce qu'à travers les missives échangées, elle s'était petit à petit dévoilée. Main portée à une boule de bois qu'elle sortit de son décolleté tandis qu'elle prenait une profonde inspiration.

Gaborn.... Je ne sais quel pouvoir vous avez sur moi... Je ne sais ni comment ni pourquoi vous avez réussi à ainsi abattre mes défenses, ouvrir une brèche et vous y engouffrer. Mais la réponse à votre question est je crains que cela ne soit déjà le cas.

Réponse était donnée, un certain poids ôté puisque des mots avaient pris la place du silence. Mais était-ce ceux attendus par le bourguignon....
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Gaborn
Les mots avaient été dits. Rien d’explicite et pourtant rien de caché non plus. Un éclair de compréhension. Une envie qui finit de prendre le pas sur le reste. Aimer, vivre… respirer, ne plus penser… Lui qui quelque mois plus tôt avait failli laisser la vie dans une forêt bien sombre, lui qui avait voulu cette mort qu’il s’était préparé… Aujourd’hui il voulait la vie qu’il ressentait en lui.

Ses lèvres rencontrèrent celles de Marie Alice tandis qu’il se relevait d’un mouvement fluide. Une fois les incertitudes vaincues, il ne restait plus qu’à boire le vin jusqu’au bout… quand bien même ce vin ait goût de violette…
Envolées les craintes, dissoutes les peurs… ne restait que le désir et l’envie. Le futur ? Il était confiné dans cet espace clos, entre ces bras blancs qu’il voulait sentir lui enserrant le torse.

Pas de repos, pas de respiration, plus d’hésitation. Quand les barrages cèdent c’est la vallée en son entier qui succombe. Telle était l’âme de Gaborn, submergée par un flot par trop contenu. Il avait su résister, mais cet aveu à demi mot avait brisé les fondations de son refus… Lui non plus n’était pas insensible à la vicomtesse. Lui non plus n’avouerait pas à mot entier ce qu’il ressentait… cela faisait il disparaître pour autant la force de ce qu’il ressentait ?

Les yeux noirs se jetèrent dans les émeraudes à corps perdu, sans crier gare, sans résister. Leurs yeux se parlèrent tandis que leurs corps se tendirent peu à peu. Le coton noir des vêtements du Duc frotta contre l’étoffe plus riche et plus soyeuse de la vicomtesse, le cendal couleur violette. Mais qu’importait les vêtements car ils finiraient sans aucun doute au sol plus vite qu’il n’avait été mis…

Les mains de Gaborn s’affairaient tandis que ses lèvres déposaient des baisers légers sur le cou de Marie. Un moment de respiration et de silence, coupé par leurs seuls halètements d’excitation, pour se regarder. Un coup d’œil de l’homme pour le décolleté de la dame, avec en prime la vue plongeante sur un monde de promesse et une boule de bois protégée en la chaleur de son sein…

Les mains de Gaborn se dirigèrent avec lenteur vers les hanches de la jeune femme, et alors qu’il la rapprochait de lui, il lui murmura quelques mots doux… Emeraude Violette… Aella….
Ses mains remontèrent le long de son dos, provoquant un long frisson chez elle et chez lui. Ses mains tentèrent de dénouer les lacets, tirèrent dessus, s’énervèrent dessus.
Avec un grand éclat de rire, il se baissa et ramassa dans sa botte droite une dague. Tournant la jeune femme vivement, il lui mordilla l’épaule à travers l’étoffe, la main non armée reposant sur son ventre, le caressant à travers le tissu. Après un instant dans cette position, il s’écarta, créant un froid dans le dos de Marie. Là d’un coup relativement précis, suffisamment en tout cas pour atteindre son objectif et ne pas blesser sa partenaire, il coupa les lacets. Ceux-ci relâchèrent toute leur pression et la robe s’ouvrit sans mal, révélant le dos nu de Marie. La robe ne se retrouvait plus maintenue que par les épaules et ces longues manches protégeant la jeune femme de la rigueur de l’hiver…

Se rapprochant, il glissa ses mains sous la robe. Traçant tout d’abord la colonne vertébrale de Marie avec ses doigts pour provoquer un long frisson, il remonta ensuite lentement vers les épaules pour faire tomber l’étoffe qui tenait prisonnière le corps de son amante. Glissant avec le tissu le long des bras blancs de Marie, les mains de Gaborn finirent par rejoindre celle de sa belle. Entrelaçant ses doigts aux siens, il contempla le cendal toucher le sol, Marie au milieu du tissu en bas de laines et cuissardes de cuirs. Nue, ou presque, sous cette tente en plein cœur de l’hiver. La chair de poule semblait recouvrir le corps, chair de poule due au froid ou à l’excitation qu’il percevait à travers sa respiration…

Il la tint un long moment serré contre lui, lui bloquant les bras entre les siens, l’empêchant de bouger pour la sentir contre lui, respirer son odeur… Il la tourna enfin pour l’embrasser. Une fois cela fait, il laissa ses mains caresser son corps et s’attarder sur les cicatrices de ce corps aujourd’hui offert. Celle de l’épaule gauche, puis celle du bras gauche…

Devant l’insistance des yeux verts, il finit par ôter sa propre chemise et dévoiler son torse. Là ils se pelotonnèrent l’un contre l’autre avant que Gaborn ne saisissent la jeune femme et ne la porte sur la couche qu’ils allaient partager… Une fois ou mille, la question pour le moment n’effleurait pas la conscience de Gaborn.

Ils firent l’amour, non pas comme une explosion, non pas comme le ferait un étalon, mais ils firent l’amour comme le peuvent un homme et une femme qui ne se connaissent pas mais meurt d’envie l’un pour l’autre… Ce ne fut sans doute pas la meilleure expérience de Marie, ni la plus longue, mais sans doute pas non plus la pire, ni la plus courte. Tendresse, chaleur, brutalité, douceur, sauvagerie… Ils tentèrent d’explorer leur corps, se dévoilant cicatrice et envie, besoin et plaisir… Le temps passa, non pas des heures, mais des minutes et ce fut un couple en sueur, nu sur une couche qui finit par se prendre dans leur bras, la tête de la jeune femme sur l’épaule de l’homme, la main de celui-ci caressant sa chevelure tandis que les sensations refluaient et avec elle le désir brute et immédiat.

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Mariealice
[Tente Alterac – passez votre chemin ]

Le temps lui avait semblé s'étirer, se ralentir, s'arrêter presque alors qu'elle attendait, assise, ses mains dans celles du Duc.

Le temps qui reprit brutalement son cours lorsqu'il posa ses lèvres sur les siennes, se relevant et l'entrainant avec lui.

Des questions? Des peurs? Des regrets? Oui peut-être pour certains, non clairement pour d'autres. Le dernier pas allait se franchir, la dernière marche se gravir et il était trop tard pour reculer. Plus rien ne pourrait endiguer l'envie et le besoin que leurs bouches jointes avaient déclenché ce jour là dans un coche. Plus rien si ce n'était l'assouvissement de ceux-ci.

Emeraudes et noirs de jais avaient pris le relais, les langues étaient par trop occupées à se parler leur propre langage pour pouvoir former des mots. Les corps de même, devinés, sentis sous les étoffes pressés, se criaient leur désir.

Mains vagabondes, passant de monts à collines, tête penchée pour libérer un cou réclamant à fois attentions et paix, poitrine se soulevant plus vite, gonflant le tissu qui se faisait trop étroit pour la contenir.

Mots doux en réponse aux siens, dans un souffle, amenée plus près de lui encore par ces même mains qui remontaient le long de son dos. Mains à elle cherchant vengeance pour les tourments passés et à venir, posées au creux de ses reins, doigts s'infiltrant dans les braies pour caresser le haut de deux globes jumeaux, tirant un soupir d'envie. Puis un rire, égrené, alors qu'il s'énervait contre des lacets récalcitrants, murmure moqueur à son oreille pour lui demander s'il voulait l'aide d'une chambrière.

Réponse du bourguignon en la faisant tourner sur elle-même, telle une poupée de chiffons mais néanmoins précieuse, dague en main, dents sur son épaule, main sur son ventre. Rire retentissant à son oreille à elle avant un sentiment de froid et d'abandon tandis qu'il se reculait.

Et là, poitrine libérée, froid se faisant plus intense avec l'air caressant son dos, vite rejoint par deux mains brûlantes sur la peau nue de son dos, de ses épaules, repoussant l'étoffe plus loin le long de ses bras jusqu'à la soustraire entièrement à cette gangue violette, doigts rejoignant les siens pour s'y ancrer.

Pivoine l'Emeraude Violette. Pivoine de sentir son regard sans le voir, de le deviner cheminant sur ses formes de dos. Et chair de poule la couvrant, née du froid et du trouble mêlés. Respiration s'accélérant encore, sang battant dans ses tempes comme une armée grondante déferlant sur la plaine au matin de la bataille.

Et pourtant immobile, serrée au creux de ses bras, à le deviner tout contre elle, à entendre son souffle au creux de son oreille, à le sentir sur sa peau.

Marie, muette, perdue dans une tempête de sentiments et de sensations, se trouva enfin face à lui, pressant ses lèvres, mains libres de se promener à leur tour comme leurs consoeurs qui reprenaient leur exploration.

Regard suppliant, de ce besoin impérieux d'enfin sa peau contre la sienne toucher, regard posé sur son torse dévoilé, doigts suivant une cicatrice avant que ses lèvres ne les remplacent, que ses bras ne l'enlacent, qu'il ne la soulève pour la poser sur la couche.

Le monde cessa d'exister alors en dehors de la découverte de l'autre, des sensations naissant sous les doigts de l'un et de l'autre, explosant au creux des ventres, des têtes, des coeurs, rires, soupirs, jeux tendres ou plus sauvages. Soupirs de plus en plus rapides, gémissements emplissant la tente, étouffés contre l'autre, frémissements devenus tremblements, corps inextricablement emmêlés, se fondant l'un dans l'autre jusqu'à la fusion, ciel et étoiles à portée de mains.

Puis le calme, la tendresse, souffles reprenant leur rythme initial, elle au creux de son épaule, lui caressant les longs cheveux noirs, sens apaisés, pour un temps. Oui seulement pour un temps. Elle le savait désormais au tréfonds d'elle et les émeraudes plantés dans le noir de jais le lui transmirent sans un mot.

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