Arilan
- La cathédrale Saint-Etienne. Siège et centre religieux de Toulouse, tant la capitale que le comté.
Demeure du Très-Haut, refuge de ses Enfants, lieu de prière et de commémoration des moments importants de la vie des aristotéliciens de Toulouse.
L'édifice s'élevait sur une des places centrales de la capitale toulousaine, la place de la cathédrale, sans grande originalité, ornée en son centre d'une fontaine quelque peu gothique. En face, à l'opposé de la place, s'élevait l'Archevêché, demeure de l'archevêque et siège des institutions administratives de l'Eglise de Toulouse.
L'édifice, aux origines inconnues, mais certainement très anciennes, présentait une architecture variée et complexe avec un plan centré, en croix grecque.
La légende voulait que saint Saturnin, un saint primitif de l'Eglise vénéré en terres toulousaines ait bâti une chapelle à cet emplacement vers le IIIe siècle, chapelle qui servit de base à l'édifice agrandi au fur et à mesure des années et de l'expansion de la Foi, ainsi que de la richesse de l'Eglise locale.
Edifice composite, la cathédrale présente un assemblage de parties romanes anciennes et gothiques plus récentes. De nombreuses parties ayant été détruites, reconstruites ou rénovées au fil des siècles.
Ce jour de mai, au petit matin, et comme chaque matin depuis qu'il était archevêque de Toulouse et installé en la cité Mondine, le vieux loup s'était levé aux aurores, préparé avec l'aide de son cher Octavien, et après la prière du matin dite et une collation prise, il avait pris, doucement, le chemin de la cathédrale.
S'appuyant et s'aidant de sa crosse-canne pour marcher, soutenu en cas de besoin par Octavien et suivit à quelques pas derrière lui par un garde armé aux couleurs de l'Archidiocèse, il traversa, tranquillement, à petits pas, la place de la cathédrale et les quelques mètres séparant l'entrée du palais épiscopal du parvis de la cathédrale.
Le garde restant en faction devant les portes de l'édifice religieux, le vieux prélat pénétra à l'intérieur de la cathédrale, accompagné d'Octavien, et fit alors le tour des chapelles. Celle de saint Saturnin d'abord. Assez sobre, éclairée par la lumière traversant des vitraux présentant des épisodes de la vie du saint, elle était seulement décoré d'une sculpture en ronde-bosse du premier évêque et saint primitif de Toulouse.
Il faudra engager un artisan-peintre afin de repeindre la chapelle. Et aussi amener des fleurs pour mettre aux pieds de saint Saturnin.
Le commentaire était sorti sans prévenir, d'une voix posée, résonnant quelque peu dans la grand édifice silencieux. À Octavien d'en prendre note et de faire exécuter la demande du vieux loup ensuite. Poursuivant son tour, Arilan s'arrêta dans la chapelle de saint Exupère. Elle présentait la même configuration et décoration que celle de saint Saturnin, exceptée en ce qui concernait la sculpture centrale, représentant bien entendu ici le saint auquel était dédiée la chapelle.
Des fleurs. Et les vitraux sont à refaire.
Nouveau commentaire soudain du prélat, et sans plus de précisions, il poursuivit son tour, passant par la chapelle de saint Sylve, égale aux deux précédentes, mais où seules des fleurs furent requises.
Vint ensuite la chapelle du saint patron de la cathédrale. De dimensions un peu plus grande, avec une sculpture elle aussi plus imposante et mieux travaillée, elle accueillait également un autel sur lequel reposait une châsse gothique finement ouvragée accueillant une relique de saint Etienne. Il y avait peu de temps que cette chapelle avait été aménagée, le vieux loup ne fit aucun commentaire, se contentant d'une prière rapide. Puis il reprit son inspection.
Arrivant finalement à la chapelle axiale de la cathédrale, la plus grande de l'édifice, il posa les genoux à terre, aidé d'Octavien, et inclina la tête devant la représentation d'Aristote. La sculpture, en ronde-bosse, était l'ouvrage d'un maître italien du nord de la péninsule. Issue d'un seul bloc de marbre blanc, aux rainures un peu jaune, elle présentait le Prophète dans la position du philosophe antique. Assis sur un socle carré, un pied en avant, il avait un coude pliée avec la main revenant vers le buste, la tête appuyée dessus dans l'attitude du penseur.
Une fois sa prière terminée, Arilan se redressa, tant bien que mal, et fit alors son dernier commentaire.
Je souhaite une fresque pour le cul-de-four de l'abside.
À Octavien de trouver les artisans et peintres en mesure de proposer un projet qui conviendrait à l'archevêque. Son inspection terminée, le vieux loup prit le chemin du retour. Il était l'heure, à présent, de s'occuper des affaires de l'Archidiocèse pour le reste de la matinée.
Vous me direz, chers lecteurs : et la chapelle de Christos alors ? Ahah, bonne question ! Mais cela, ce sera dans le prochain épisode, so stay tunes !
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