Tyecelin
De belles rencontres et de trouver l'inspiration aussi. Car n'en doutons point, c'est un vrai artiste notre bonhomme.
Attablé devant son reste de diner qu'il a repoussé un peu plus vers le centre de la table, Tyecelin réfléchit.
Et ça fume je vous le dis. La plume d'oie tourne entre ses doigts. Son regard est perdu dans la contemplation des poutres à défaut du ciel.
Il aperçoit quelques toiles d'araignées géante et les imagines descendant pour venir le dévorer.
Un frisson lui parcours l'échine et il repose ses yeux sur son parchemin désespérément blanc. Et puis tout à coup...
Rourou... Roucoullee...rourourou..
Il relève le museau pour tomber nez à bec avec un pigeon.
A sa patte un petit rouleau. Ni une ni deux, il l'attrape et délie le piaf de son fardeau pour le dérouler prestement.
Il lit. Au fur et à mesure ses yeux s'agrandissent et il laisse éclater sa joie.
Aouiiiii! Ouaiii!!! Ouaiii!!!
J'en croig poing mes oeilleuxxx!!!
Acceptéggg!!!!
Il lâche le parchemin qui se recroqueville un peu laissant tout de même aux curieux avis de pouvoir lire ces quelques lignes.
Takoda a écrit:Bonjour!
Je prends le temps de vous écrire pour vous annoncer une bonne nouvelle et vous adresser un grand bravo...
Vous êtes devenu, suite à la dernière session de nomination, apprenti au sein de la Confrérie Troubadour.
Je vous rappelle donc qu'il va vous falloir passer par la salle de communication et d'inscription des prétendants
afin de retirer vos clés auprès de notre architroubadour messire Flaiche.
Une fois cela fait, vous pourrez prendre connaissance de vos obligations au niveau du hall d'accueil!
Enfin, il ne vous restera plus qu'à choisir un parrain ou une marraine parmi les troubadours et maitres troubadour du Château...
Si celui ci ou celle ci accepte de vous guider, il vous sera alors donné un accès libre à sa salle de travail
qui deviendra la votre pour le temps de votre apprentissage!!!
Je vous félicite de nouveau!!! Bienvenue parmi nous!
Dame Takoda, pour le conseil de la Confrérie
Et c'est les poings serrés, levés en signe de victoire qu'il tourne sur lui même au milieu de la taverne sous le regard ébahis de certains. Se rendant compte de la situation, il devint tout rouge de confusion et se rassit en rentrant le plus possible la tête dans les épaules tentant de se faire aussi petit que possible. Il récupère le parchemin lui annonçant la bonne nouvelle et le relit, le relit un sourire béa aux lèvres. Enfin il est apprenti troubadour...
Tyecelin
Une chose est certaine, on le laissait tranquille.
Pas que cela lui déplaise hein, il ne faut pas croire.
Un peu de calme ne nuisait point à son homme loin de là.
Et puis il avait à faire aussi. Des courriers.
Oui et puis il devait trouver un parrain ou une marraine.
Pas chose facile lorsque l'on ne connait pas grand monde dans la profession.
Il avait bien visité un peu le lieu ou se retrouve les troubadours.
Mais aucuns nom ne lui disait quelque chose. A force de rester trop seul...
Il se décida tout de même et lança une missive pas plus convaincu que cela.
Tyecelin a écrit:Bonjour Messire...
Vous ne me connaissez point et pourtant je vous admire... Oui, vous admire car vous êtes un être exceptionnel dans le maniement des mots.
Ma requête est la suivante... Accepteriez-vous de prendre sous votre aile un piètre apprenti troubadour afin de le mener vers les sommets de votre art.
Messire, je ne sais si vous aurez le temps de me répondre ni si vous accepterez, mais rien ne me ferait plus plaisir que cela.
Votre dévoué.
Tyecelin d'Anteuil
Celle ci faite, il sourit et se permit une seconde.
On ne savait jamais. des fois que la première serait négative.
Il garda la même forme mais indiqua un tout autre destinataire.
Par moment, il jetait un il au dehors.
Il pouvait voir l'avancement du port.
Un port à Toulouse qui l'eut cru.
Mais apparemment cela plaisait.
Les habitants allaient et venaient apporter leur pièce à l'édifice.
Il but une gorgée de sa chope avant de se plonger dans l'écriture.
Il se devait de rendre un hommage à son mentor.
Tyecelin a écrit:A toi Azyuna
Par un beau matin je vous croisai.
Par quelques mots échangés
j'ai su que je vous avais trouvé
et que mon mentor vous seriez.
Une semaine durant
Vous avez pris le temps
D'enseigner à votre apprenti
Tout ce qui vous était permis.
Et puis par un beau matin
Tout être à une fin
Vous vous en êtes allée
dans un panache de fumée.
Combien fus je triste
De n'avoir pu voir l'artiste
Que vous fûtes en votre temps
Et que vous laissez dans le vent.
Kar1
La blonde est éreintée du voyage. Enfin elle arrive à l'escale prévue par le groupe. Son dos, sa nuque, ses jambes et ses bras vont enfin pouvoir se reposer dans un lit bien douillet qu'elle espère. Il sera vide, pour la première fois, et elle ne peut s'empêcher d'y penser. Mais de trêve elle a besoin elle aussi. Pas éternelle, pas comme le Noir, pas en brûlant, mais en dormant tout de même très profondément.
Pour sur, Karine a fait exprès tout ce temps, d'éviter de pioncer pour ne pas sentir la fraicheur de la place d'à coté. Ou alors, y avait toujours la Louise pour la serrer dans ses bras. Elle est en manque. Elle manque d'affection, de tendresse, de tellement de choses à la fois. D'attention aussi. Mais que peut-elle y faire. Louise ne la laisse pas approcher un seul gars qu'elle croise. Elle se met en travers à chaque fois alors que Karine est toujours à deux doigts de retrouver ce qu'elle recherche pour une nuit.
Un peu de tendresse..
La voilà donc à Toulouse, ça fait un bout qu'elle n'est pas venue dans ce Comté. Elle qui s'était promis de ne jamais y remettre les pieds. C'est comme le Poitou ça hein. Eviter de promettre, on ne sais jamais ce qui peut arriver, déjouer les plans à la dernière minute. Mais en Toulouse, elle a annoncé sont arrivée. Ses deux fillots devraient être venus juste pour l'occasion.
Ca lui fera du bien à la blonde de revenir un peu sur son passé. Elle pourra aussi peut être se rendre compte qu'il y avait une vie avant le Noir, et qu'il y en aura une après lui. Ne pas y penser, avancer avancer..
Elle entre finalement dans une taverne quelconque. Ce n'est ni la pancarte, ni le menu affiché qui l'attire. Tout bonnement, elle est la première à s'être fichue sur le passage de la blonde. Fourbue, elle pose ses affaire, secoue un peu ses jupons poussiéreux à cause du voyage et s'installe sur une table vide et encore propre.
Ses yeux parcourent le lieu d'un regard rapide. Il n'y a pas grand monde. Enfin si, les tables sont presque toutes prises, mais la taverne est minuscule à vrai dire. Son regard se pose sur un blond. Il la zieute, il la fixe. Pourquoi allez savoir. Karine n'y fait pas plus attention, elle a soif, elle a faim, elle a sommeil.
Un taulier dans l'coin?
Elle entend le claquement du mord entre les dents gigantesques de son cheval, les autres vont ils la rejoindre. That is the question..
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Karine de Pommières.
Tyecelin
Et c'est à ce moment là que la porte de la taverne s'ouvre et que, dans un halo illuminant toute la taverne,
elle fit son entrée dans la vie de notre troubadour. Il resta comme deux ronds de flan. Tout juste si sa plume d'oie ne tomba de ses mains.
Sa bouche s'ouvrit un peu, mais aucun son n'en sortit.
Là devant lui, cherchant une table, le regard hagard, la jeune femme de ses rêves, se tenait.
Il n'en croyait point ses yeux. D'ailleurs il se les frotta pour être bien sur.
Allant jusqu'à se pincer pour tenter de se réveiller. Mais il l'était bel et bien...
Réveillé.
Il la suivit du regard. La regarda s'installer gracieusement à une table et ne fit rien lorsqu'elle croisa ses mirettes.
Ils se regardèrent un moment avant qu'elle ne se détourne afin de héler le tavernier.
Un taulier dans l'coin?
La voix se voulait autoritaire. Tyecelin se leva sans avoir rien rangé de son fourbi. Il ne pouvait imaginer qu'il allait rencontrer
la femme qui hantait ses rêves. Et pourtant. Elle était bien là.
Tout chamboulé, il fit les quelques pas que la séparait de lui sans s'en rendre compte, se prit les bottes dans une paire de chausses qui dépassaient d'une autre tablée.
Il s'affala en avant se retrouvant du même coup le nez dans le décolleté de la belle blonde fatiguée.
Groumph!!... Euh...
Rouge de confusion. Il posa ses mains sur la poitrine de la jeune femme avant de les retirer prestement et de rougir encore pire qu'un coquelicot.
Ne sachant plus ou se mettre, il tenta de faire bonne figure en disant...
Pardonnèg moince.... je ne saig ce qui c'est passèg... une jambe... Un pièg... et me voilàg sur vous... Je vous aime...
Euh... Bonjourn... Vous allèg bieng.... C'est incroyable... Pfiouuu... fait chaud nong... Je vous ai vue en rêve...
Il ne pouvait s'arrêter de parler. une vraie commère. Enfin presque hein, car un homme il en était un pour sur. Mais là, devant elle...
Il perdait ses moyens encore pire que avec une autre femme. Même Maria ne lui avait point fait cet effet. Pour dire. Oui, Maria, c'est sa presque sur on dira.
Il l'a perdue de vue depuis un moment d'ailleurs.
Par contre il était sur d'une chose... Cette jeune femme blonde. Là devant lui... C'est bien celle de ses rêves.
Kar1
Un halo lumineux. Un halo lumineux, la blonde. Je veux bien dire qu'elle est blonde et qu'elle attire les rayons du soleil grâce à sa peau blanche. Que sa paille brille comme un pépite d'or parce que ça fait vachement bien. Mais alors qu'on la compare à un ange.. C'est louche.
M'enfin tout ça elle le sait pas encore ou presque hein. Tout ce qu'elle sait et découvre, c'est qu'un blond, qu'elle zieutait un peu plus tôt, ou plutôt qui la zieutait lui fonce en plein dans le décolté. D'habitude, Karine n'aurait absolument aucun mal à dire que cette chute était plus que préméditée. Le nombre incalculable de gens qui aurait aimé être la place du troubaba. Beaucoup l'auraient fait sans sommation, quitte à se ridiculiser ensuite devant Blondine. Mais cette fois, étrangement, vu le comportement de l'homme, elle eu du mal à imaginer que toute cette scène n'était que comédie.
Elle semblait déjà lui pardonner.
Mais.. Mais.. Il en profite en plus!!
Voilà que les mains rejoignent sa figure.
Nan mais, y pourrait pas trouver un autre moyen de se relever pour paraitre homme parmi les hommes!!
Je n'vous dérange pas d'trop j'espère..
Karine ne peut s'enpêcher de ronchonner en attendant les explications du maladroit.
Pardonnèg moince.... je ne saig ce qui c'est passèg... une jambe... Un pièg... et me voilàg sur vous... Je vous aime...
Euh... Bonjourn... Vous allèg bieng.... C'est incroyable... Pfiouuu... fait chaud nong... Je vous ai vue en rêve...
Des gros yeux, ils sont ahuris, des merlans fris, gros comme deux boules de neige qui ont dévalé toute une montagne. Il charie, là c'est pas possible. Elle en revient pas quand même.
Je vous aime? Je vous ai vu en rêve? Et d'aut' donzelles ont gobé ça avant?
Et ben si, c'était forcément une comédie, pas possible autrement. Mais son coté arlequin la fait sourire, ni vu ni connu j't'embrouille. Au moins on ne peut nier qu'il est Roy des galipettes celui là.
Si j'vais bien.. N'a vu mieux comme entrée en matière nan?
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Karine de Pommières.
Tyecelin
Et voilà, les âneries débutaient par une chute grotesque. Notre apprenti troubadour arrivait toujours à se mettre dans des situations pas possible.
Pour le coup, c'était avec la jeune femme qu'il voyait en rêve. Pas possible me direz vous? Et pourtant...
Il s'installe en face d'elle sans demander s'il peut et commence lui expliquer le pourquoi du comment avec force mouvement de mains.
Si j'vais bien.. N'a vu mieux comme entrée en matière nan?
Euh..tant mieug si celag va...
En fait... et bieng, tout est vraig..je vous assure damoiselle... Et..euh... je m'appelle Tyeceling.
Il se relève brusquement et va chercher ses affaires restées sur l'autre table. Il manquerait plus qu'il se fasse voler ses affaire pensa t'il.
Puis il revient prestement à la table de Karine. Il file quelques écus au tavernier qui ramène des godets tout en jetant un il lubrique au décolleté de la blonde.
Tyecelin fronce les sourcils un instant le voyant faire.
Donc... ouig... mon histoire... ou en étais je... Ah..oui.... le théâtre... Voyèg vous... je participaig à une petite représentationg
quand je pris un coup sur le crane là...vous voyèg...
Il se lève et par dessus la table se rapproche tant qu'il peu d'elle afin de lui montrer son front ou une bosse eut existé il y a peu.
Restant ainsi il poursuivit son récit.
Et donc...je me retrouvai étendug sur les planches en train de vous voir... Ensuite... et bieng j'ai reçug de l'eau sur la tête et l'on a continuèg à jouer...
mais par la suite... vous m'apparutes ensuite toutes les nuits jusqu' à encore hier...
et là.... je vous vois... je vous touche... enfing... bien malgré moig heing...
Il la zieute pendant qu'elle passe un peu les doigts sur l'emplacement de la dite bosse. Là, il voit bien l'air incrédule de la jeune femme.
Lui même en entendant son histoire le serait. Alors une femme qui ne le connait ni d'Eve ni d'Adam pensez donc.
Kar1
Nan mais c'est pas possible. Il raconte des salades et en plus de ça elle est en train de les avaler feuille par feuille. Z'avez déjà vu une blonde assoiffée de sang, tueuse à gage ou presque, brigande à ses heures pas perdues se faire avoir par un Troubaba qui lui tombe dans le décolté. Ben grande première.. C'est le cas.
Il parle, il blablate, elle l'écoute, par politesse? Par envie d'en savoir plus?
On lui a jamais dit des mots aussi doux à entendre à son oreille. Fin quoi que si, mais ceux là lui sont plus agréables que bien d'autres. Pis enfin le tavernier arrive. Elle va pouvoir en boire une cul sec pour se remettre de ses émotions. Il en profite pour zieuter le décolté lui aussi. Z'ont pas fini tous. La laisser tranquille il le faut.
Au temps du Noir ça.. Humm.. Bref..
Elle attrape la chope entre ses deux mains, ne prend même pas le temps de remercier celui qui s'est installé à la table avec elle et boit cul sec n'en laissant pas une goute s'échapper de sa bouche. Enfin si, une coule le long de sa joue pour rejoindre son menton. D'un revers de manche, elle met fin à ses jours.
Une histoire de bosse. Elle essaye de la trouver, regarde à droite, puis à gauche, suit les instructions, mais rien. Alors sa main se lève et vient lui toucher le haut du crâne. Elle la sent oui, en effet. Ses yeux redeviennent rond comme des bariques. Incrédule elle appuie dessus, quitte à lui faire mal. Nan en fait, elle a envie de lui faire mal. Juste pour le plaisir, par vengeance peut être, qui sait.
et là.... je vous vois... je vous touche... enfing... bien malgré moig heing...
Ouai ben faites gaffe, j'peux mordre 'ssi..
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Karine de Pommières.
Djenesa
Fichu temps ! S'il y avait bien une chose qu'elle détestait c'était la pluie. Et si celle-ci était fine, il n'en restait pas moins qu'elle la trempait jusqu'aux os. Son fin manteau n'avait pas résisté. Heureusement, elle voyait les remparts de la ville et pourrait se réchauffer dans la première taverne venue. Et envisager les options qui s'offraient à elle...
Elle avait abandonné Castres deux jours avant en laissant tout en plan. A vrai dire et même si elle ne l'avouerait jamais de vive voix, elle pouvait remercier Ruald. S'il n'était pas venu l'avertir, elle serait enterrée six pieds sous terre à présent. Comment l'avaient-il retrouvée ? Mystère. Mais le fait était là. Elle avait tout juste eu le temps de récupérer ses armes, un peu d'argent et de vivres et de filer de nuit. Et elle savait qu'il y avait peu de chances qu'elle y revienne. Elle était grillée par là- bas. Les hommes du Comte étaient pires que des chiens affamés...
Ruald... Ils n'arrêtaient pas de se chercher des noises tous les deux mais il venait de faire preuve d'une amitié qu'elle ne lui connaissait pas. Après tout rien ne l'obligeait à venir la chercher et cela ne lui rapportait rien. Alors à part par amitié, notre voyageuse ne voyait pas pourquoi il avait perdu son temps à faire cents et quelques lieues pour ses beaux yeux...
Mais elle réfléchissait trop. Elle laissa tout ça dans un coin de sa tête et montra patte blanche au garde de la porte principale de la ville. Il la laissa passer sans trop réchigner malgré la nuit tombée depuis longtemps maintenant et elle lui en fut reconnaissante. La route avait été longue et elle n'aspirait qu'au repos.
Enfin la voyageuse passa non loin d'une fenêtre éclairée et on put distinguer son visage. C'était une jeune femme de grande taille, peu courant dans ces régions du sud. Les quelques mèches que laissait voir sa large capuche était d'un noir profond et son teint hâlé, montrait un travail aux champs récent. Elle avait des traits fins mais émaciés et de grands yeux verts. On n'aurait pu la penser de fragile constitution de premier abord. Mais la silhouette athlétique que cachait le long manteau et la lueur volontaire qui se reflétait dans les yeux d'émeraude montrait qu'il valait peut-être mieux se méfier de leur propriétaire.
Djenesa, car tel était son nom, s'arrêta une seconde et parcourut des yeux la place sur laquelle elle s'était arrêtée. Un fin sourire apparut sur ses lèvres quand elle vit ce qu'elle cherchait : une taverne. Aussitôt elle y entra sans se douter qu'elle y retrouverait une personne qui lui était chère. Les vents étaient parfois bien espiègles.
Aussi, quand Djen passa la porte, elle vit cette jeune femme blonde qu'elle connaissait si bien et elle sentit un élan de joie qui ne s'était pas manifesté depuis longtemps. Et si sa présence en ces lieux était une surprise, la situation dans laquelle elle se trouvait ne l'étonnait guère. On ne change pas ses vieilles habitudes après tout. Les dernières paroles de la blonde tira même chez la brune, un sourire narquois. Il était temps de manifester sa présence.
"Et croyez- en mon expérience, Messire, ces mots ne sont guère des menaces en l'air ! Tavernier ! un repas chaud, du cidre et un lit ! Sans vermines de préférence..."
D'un pas d'une désinvolture que beaucoup de braves gens auraient trouvé inconvenante, elle vint s'accouder au comptoir, l'air de rien mais un brin moqueuse :
"Ma chère Marraine, la dernière fois que l'on s'est vues, tu n'aurais pas perdu ton temps à menacer ce triste sire, tu lui aurais cassé le bras directement. Vieillirais-tu ?"
Si Karine avait changé durant ces longs mois de séparation, ce qui était une hypothèse comme une autre, il était clair et la dame pouvait s'en rendre compte sans effort, que sa filleule, elle, était restée la même sale môme...
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Dans la vie, il y a deux types d'individus : ceux qui tiennent l'épée et ceux qui creusent. Toi, tu creuses... :p
Tyecelin
Elle montre les dents. Voilà qui rehausse le problème. Bien sur aussi présenté ainsi, qui voudrait y croire. Et pourtant. Ce n'est que la vérité. Elle vide sa chope, cause d'un Noir.
Il la regarde étrangement un instant alors qu'elle passe ses doigts sur son front en appuyant un peu trop fort à son gout.
Ouai ben faites gaffe, j'peux mordre 'ssi..
Il se recule se rasseyant prestement en se touchant aussi le front.
Il doit être tout rouge maintenant. Pour pas changer d'ailleurs.
Toujours à rougir malgré l'entrainement de dame Azyuna.
Une grande perche était entrée sans qu'il ne s'en aperçoive subjugué par
la présence de Karine. Cette femme semblait connaitre la Blonde à son grand dam.
Et puis, il ne sait ce qu'il lui a pris mais ne laissant répondre Karine, il poursuivit ne faisant point cas de la filleule de cette dernière.
Tyeceling... je suis d'Orethez...
Je ne m'étaig poing présentèg... Tout malotru que je suig...
Oui dis je... Mes rêves... N'allèg poing croire que j'affabule ou que j'invente ...
Bien loin de moi tout cela, même s'il est vrai qu'apprentig troubadour je suig...
Non..Damoiselle... je vous attendais... en faîte... arf... Aristote combieng ce moment je l'attendais...
Combien je me le suig repassèg en tête... Ce que je vous diraig une fois devang moi..
La filleule de Karine, dont il ne savait point encore que c'était sa filleule... Vous me suivez? hihihi... Bref... passons. Je disais donc, la brune s'accoudant au comptoir poursuivit pourtant.
"Ma chère Marraine, la dernière fois que l'on s'est vu, tu n'aurais pas perdu ton temps à menacer ce triste sire, tu lui aurais cassé le bras directement. Vieillirais-tu ?"
Tyecelin n'entendit que les mots marraine, triste sire, cassé le bras. Quelque peu horrifié par ce qu'il venait d'ouïr,
il lança un regard qui en disait long à Karine et des mots jaillirent de sa bouche comme jamais auparavant.
En cet instant présent.
Alors que je me défends.
De tout ignominieux mensonge
Il vous faut admettre qu'en songe
je vous vis plus d'une fois
Entourée d'un halo
Vous surgissiez des flots
Telle une sirène apeurée
Par Poséidon pourchassée
Il avait tendu les mains et prit celles de la jeune femme en face de lui.
Il ne savait trop comment s'y prendre en fait. Lui qui n'avait eu juste à presque à présent que jeux espiègle sans plus avec Maria.
Mais il était certain qu'il pouvait faire ce geste, sentir la peau douce....enfin... il pensait les trouver douce et même si elles ne l'étaient point,
Tyecelin les trouverait douce quand même. Et il était là, les yeux perdus dans ceux de Karine à attendre un signe.
Kar1
Un signe, un signe. Que faut-il qu'elle fasse. Il est là à lui raconter qu'elle surgit de ses songes, et que ce n'est que pure vérité. Sa filleule entre en scène. Une diversion, oui oui, une diversion. Karine attend alors sagement qu'il réagisse au propos de Djen. Mais que nenni, au lieu de ça le voilà qui fait son Trouba.. son Troubaba. sa barbe à papa.
Un tendre..
Il a pas l'air complètement à l'aise. C'est ça qui l'émoustille presque la blonde. Dans les yeux de Tyecelin s'est allumé une lueur d'espoir? de vice?
Non non d'espoir, c'est certain. Alors ses yeux se posent sur lui. Karine sait pertinemment qu'il la fixe avec les siens pendant qu'il lui tient les mains. Mais elle ne s'arrête pas là. Ses yeux vagabondent sur le corps un peu plus jeunot qu'elle. Ses fringue de couleur, tellement différent du Noir. Sa manière de parler, d'être.
Et pourtant..
Et pourtant il a quelque chose. Cet oeil lumineux, cette envie de décrocher la lune pour elle. Un truc lui dit qu'il serait peut être celui qui la fera avancer. Il pourra amuser la galerie avec son coté gauche amusant.
Et pis faut bien dire que ça ne l'a pas rendu indifférente qu'on plonge entièrement son nez dans son décolté. Alors finalement, elle laisse un sourire s'esquisser sur ses lèvres. Elle l'écoute, tend l'oreille, se laisse emporter par la musique de ses mots puis..
Telle une sirène apeurée?
plissage du nez en force. Agacement naissant. Meuuh.. C'est pas juste parce que c'est pas vrai. Il a rêvé d'elle mais n'a même pas vu quelle forte femme c'était? Ronchonnement sur ronchonnement, tout ça pour être un peu agicheuse en plus. Ben oui, elle perd pas le nord la blonde.
Pis quand même, un regard vers sa fillote qu'elle a très envie de voir de plus près quitte à loucher des deux yeux et qu'elle lui raconte comment s'est déroulé ces quelques années sans une blonde à ses cotés. Elle zieute les regard fixe du Troubaba barbe à papa espérant qu'il comprenne.
Permettez qu'elle nous r'joigne?
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Karine de Pommières.
Tyecelin
Il sent qu'il s'enfonce. Un mot de trop. Une rime mal placée. Une image qu'il n'aurait pas du faire. Mais il lui tient enfin les mains. Rien ne compte plus que maintenant, la sentir si proche de lui comme jamais.
Tyecelin est là, tout benêt, ne sachant plus trop que faire ou que dire.
Et la blonde qui ne lui dit pas son nom. Et qui veut inviter une autre femme à la tablée.
Tout va trop vite pour lui.
Permettez qu'elle nous r'joigne?
Sans le vouloir vraiment, il acquiesce de la tête. Son regard est planté dans celui que Karine. Il ne peut s'en décrocher.
Une autre... dix autres... une centaine d'autre... Rien ne changera pour moi tant que vos mains dans les miennes serong et que vous me permettrai de suivre vos pas ou que vous irez j'irai...
Elle était si belle. Avec ses cheveux de paille un peu en bataille. Son visage fatigué qui reflétait les chemins parcourus. Et ses mains... ses mains... Qu'il tenait enfin et pas que dans son rêve.
Djenesa
Il n'y avait que Karine pour intéresser les cas les plus... étranges. D'une manière ou d'une autre, elle attirait les hommes comme le miel les mouches. L'ennui c'était que ce n'était pas toujours probant... Enfin bref. Cela ne la regardait pas et ne la regarderait jamais. Alors pourquoi en parler davantage ? Et pendant que l'homme assidu poursuivait ses manuvres d'approche, Djenesa préféra régler ses comptes auprès du tavernier. S'il ne voulait pas prendre en compte son avertissement, ce n'était pas son problème.
Mais Djen devait admettre que la timidité du "triste sire" était touchante dans un sens. Un homme maladroit... Une espèce qu'on pourrait croire légende. Et pourtant elle pouvait en observer un parfait spécimen. Comme quoi... Accoudée au comptoir, elle se retint d'émettre un rire narquois. Elle ne voulait pas vexer celui qui semblait mettre tant de coeur à l'ouvrage dès leur première rencontre mais n'en pensait pas moins.
Le tavernier ne tarda pas à servir le cidre demandé. Mais ce qu'elle aurait vraiment aimé, c'était du rhum... Au moins cela l'aurait réellement réchauffée et lui aurait rappelé quelques bons souvenirs. Enfin, il ne fallait pas espérer en trouver dans le coin. Soupirant légèrement, elle avala une gorgée du liquide pétillant, attendant que sa Marraine cesse de roucouler et daigne la saluer. Elle devenait ronchon ce n'était pas bon signe... Trop de fatigue, trop faim et trop froid. Djen prit donc son verre et se posta devant la cheminée avec le faible espoir de sécher, non s'en quitter l'étrange couple des yeux. La blonde saurait bien la ramener à elle.
La brune continua d'observer tranquillement la scène bénissant les Dieux pour la chaleur des flammes caressant son dos. Elle se demandait jusqu'où irait ce drôle de dialogue. Le poème déclamé recommença à la faire sourire mais quand elle entendit les mots 'sirène apeurée' et vit la tête de son amie en réponse à ces deux mots, elle ne put empêcher un fou rire de naître sur ses lèvres diaphanes. Fou rire qu'elle eut vite fait d'étouffer et de transformer en soudaine quinte de toux.
Mais alors qu'elle tentait de se calmer, elle entendit sa marraine demander à son vis à vis de l'inclure dans la partie. Et là un dilemme se présenta à elle. Être "aimable" et revenir au comptoir ou jouer les emmerdeuses et rester près du feu, ce qui était quand même la solution qu'elle préférait. ....... Bon il semblait que sa conscience prenne le parti de son illustre éducation... Dans un soupir discret, elle quitta donc le doux confort de l'âtre et revint vers le comptoir de sa démarche insolente, sirotant son verre l'air de rien. Quelque soit la décision du voyageur, elle y trouverait son compte. S'il acceptait, elle rejoindrait sa Marraine et s'il refusait, elle retournerait à sa cheminée, attendant tranquillement que cette même Marraine se lasse et la retrouve. Alors Triste Sire, que décidez-vous ? :p
Mais à peine Djenesa avait-elle rejoint le bar qu'une tornade aux cheveux noirs fit à son tour son entrée dans la taverne, tonitruant et vociférant. La brunette changea alors nettement d'avis et discrètement retourna au feu, laissant la démonstrative arrivante saluer Karine et prendre part au débat.
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Dans la vie, il y a deux types d'individus : ceux qui tiennent l'épée et ceux qui creusent. Toi, tu creuses... :p