Ceraphin
RP se déroulant après celui nommé "Moi Ceraphin d'Azayes, 13 ans..." même si celui-ci n'est pas complètement achevé.
RP prévu de longue date, percuté de plein fouet par une guerre pas prévue par le joueur, mais on s'adapte avec plaisir mais du coup c'est sur cette gargote qu'il sera, bien fait pour vous... .
RP privé car se déroulant dans un cadre familial et donc clos mais s'il y a une envie de participer en incarnant via PNJ un p'tit frère ou une p'tite sur, envoyez moi donc un MP.
RP prévu de longue date, percuté de plein fouet par une guerre pas prévue par le joueur, mais on s'adapte avec plaisir mais du coup c'est sur cette gargote qu'il sera, bien fait pour vous... .
RP privé car se déroulant dans un cadre familial et donc clos mais s'il y a une envie de participer en incarnant via PNJ un p'tit frère ou une p'tite sur, envoyez moi donc un MP.
Oui quel pays, c'était bien là la question qui lui dansait dans la caboche.
Certes, les pavés qu'il piétinait depuis quelques instants étaient bien ceux de Châteauroux, sa ville natale mais la présence de bannière limousine rendaient Ceraphin perplexe.
Quelle était donc cette supercherie?
A moins qu'une mauvaise blague... ?
De fait, il avait bien ouïe dire au sujet d'une annexion territoriale mais cela dépassait l'entendement du gamin et allait à contrario de sa logique naturelle.
Car après, fussent ils légions à clamer qu'un cochon était désormais une vache que cela ne changeait rien à l'affaire... alors bon.
Chemin poursuivant, Ceraphin se mit à redouter l'arrivé du sempiternel douanier qui parlait à la manière d'une marionnette de bois, au visage pas très expressif mais débitant un discours parfaitement rodé.
Allait-il, au terme de son monologue habituel, conclure sur une phrase du genre...
Vous êtes en terre limousine, laisser passer je vous prie!
Mais non... pas de douanier.
De toutes façon, le gamin lui aurait répondu, à l'hypothétique douanier un truc du genre...
J'en viens des terres limousines, j'étais en... balade.
Certes il était inutile de préciser qu'il s'en revenait au bercail après avoir louvoyé sur les chemins, esquivant autant que faire se peut, armées et lances.
Aristote avait encore une fois veillé sur lui, manifestement.
Pourtant il n'aurait pas parié là dessus le gamin.
Faut dire qu'il avait la conscience lourde, lourde d'avoir participé au fauchage de probables malheureux voyageurs qui s'ne venaient trop près de l'armée dans laquelle il s'était retrouvé incorporé, presque par la force des évènements.
Une armée qui avait été le dernier rempart pour protéger Châteauroux, une armée qui s'était retrouvée contrainte à s'enfoncer au cur de l'ennemi puisque le retour au pays n'était plus possible.
Fort heureux d'être encore vivant à l'issu du fracas des armées qui se percutèrent lors du second assaut contre la ville, l'enfant avait acquiescé aux arguments du général Tadek, comme il l'appelait par complète méconnaissance des grades... faute de pouvoir rentrer désormais, il suivrait les rangs des soldats berrichons.
Mais Ceraphin avait gardé l'espoir ténu de rentrer au village dès que possible, afin de pouvoir assurer lui même la protection de sa famille mais aussi de pouvoir défendre sa ville.
Or une brèche lui était apparue au fil d'une rencontre improbable avec le vassal de feue Maman qui n'était autre que le commandant en chef de la Memento Mori.
Etrange rencontre.
Une opportunité confortée par les nouvelles du pays qui disaient que la ville étaient tombée et que rapidement les combats avaient migré vers Bourges, la capitale.
Qu'était il advenu des siens?
Et voici donc qu'il s'en revenait chercher, anxieux, la réponse à cette fatidique question.
Le cur serré et l'esprit fiévreux, l'enfant Malherbe devenu Azayes remontait le chemin s'éloignant du centre et menant aux abords du village, en direction de Neuvy St Sepulchre.
Les pavés avaient cédé le pas à la terre battue, devenue boueuse à cette saison.
Quelques cailloux de ci de là qui ne l'attirent guère, ce jour.
Ses yeux sont ailleurs, fixés sur la façade de la masure familiale qui s'agrandit à mesure qu'il s'en rapproche, la peur aux tripes.
Non la guerre n'est décidemment pas une affaire d'enfant, quoi que certains pourront conter.
Et si vous croisez, sur un champ de bataille, quelque minot ou minote qui semble y être heureux l'épée à la main... probable qu'il s'agisse plutôt là d'une très petite personne déguisée en bambin pour tromper l'ennemi, mais pas d'un enfant.
Car comme on ne peut mêler le sang au lait en espérant lui faire garder sa blancheur naturelle, de même on ne peut espérer voir l'enfance s'épanouir dans telles circonstances faites cris, larmes et mort.
Néanmoins, si tant est que l'enfant soldat existe parfois, probable qu'il y soit contraint par les actes ou les mots d'adultes qui le dupent... or ne vous fiez pas aux apparences, cet enfant là n'en est déjà plus un, il est déjà vieillissant, il va bientôt mourir.
Et lui, après avoir vécu la mort d'autrui parfois par sa main, est-il toujours le même?
Il refoule pour mieux renier.
Mais une fois l'obscurité venue, dans l'intimité de la nuit, cette terre fertile qu'est l'esprit d'un enfant ne sait empêcher les cadavres ensevelis remonter à la surface et le hanter jusqu'à la nausée.
Mais pour l'heure, le soleil est haut et les cauchemars seront pour plus tard.
Mais pour l'heure, le seuil de la masure est à portée d'un pas... il s'est arrêté.
Nul bruit, nulle vie, l'angoisse le saisit.
S'il en manque un, l'enfance s'envolera définitivement et la vengeance envahira irrémédiablement son âme.
Dieu comme cette porte lui semble lourde à pousser.
A ses tempes martèle douloureusement un cur effréné.
Une suée froide lui brûle l'échine...
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