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[RP] L'Hostel Barbette

Guilhem_de_vergy
Les yeux se lèvent en direction du plafond… Suivit d’un profond soupire…Licorne, un défaut…Et bien celle là il ne l’avais pas encore entendu… Et pourtant il avait déjà subit assez de brimade durant sa jeune vie, pour avoir parié avoir tout subit…Mais non il s’était trompé lourdement… Enfin… Rien ne servait de lui répondre, l’air affaiblit que portait l’impérial ne lui donnait aucune envie de l’enfoncer… Une victoire trop facile ne mérite aucun honneur… Un simple geste de la main en sa direction suffirait pour effacer tout ce qu’il venait de dire…

Regard vers sa grande sœur…


Faisons fi des balivernes impérialiste, et mettons nous au plus vite au travail… Plus tôt nous aurons commencé, plus tôt je pourrais sortir d’ici et retrouver ma vraie famille…N’est-ce pas ?

Sourire carnassier qui se lit sur son visage… Une pique de plus pour continuer à alimenter la pièce de théâtre melo-dramatique qui se jouait entre eux depuis maintenant des mois… Il fixe du coin de l’œil le parchemin que sa sœur dépose sur la table… Puis s’en saisit avant que le Frayner n’ait eu le temps d’esquisser un seul mouvement… Il parcourt le papier des yeux… Sans jamais laisser transpirer une seule émotion de son visage… Une fois la lecture finie, il jette le morceau de vélin comme un vulgaire chiffon sur la table…

Au moins mère aura fait une chose de bien dans ce foutu papier… Notre pauvre sœur gardera notre nom…

Il soupire une nouvelle fois… Passe la main dans ses cheveux, avant de s’étirer longuement tel un félin…

Je me demande d’ailleurs ce qu’elle a bien pu trouver dans une telle alliance… Mis à part les titres, je ne voit rien que cet…Et là Guilhem cherche desesperement un mot qui ne blessera pas trop l’impérialiste, mais assez pour qu’il ne passe pas non plus pour un futur beau-frère aimant……énergumène puisse apporter à notre famille… Peut-être des enfants aussi hideux que lui… Mais là encore il nous faudra espérer que ces derniers récoltent la beauté de leur mère… Enfin…

Cette fois-ci la pique n’avais pu être retenue, et il fallait l’avouer, cela le changeait d’attaquer son futur beau-frère plutôt que sa sœur… Leur dispute commencant à le désespérer… Il commençait à ressentir le fait que plus rien ne serait comme avant entre eux après toute cette mascarade…Il fixe un instant justement sa sœur, puis fouille à l’intérieur de sa bourse de cuir, laissant entendre le cliquetis distinctif des pièces d’écus, et finit par en ressortir après de longues secondes, ce qui ressemble à une bague…qui se trouve être plus exactement un sceau, qu’il avait récupéré de son père, en fouillant son bureau, lors de son emménagement à Beaumont…

Alors Chlodwig… Permettez que je vous appel Chlodwig au moins ? De toute façon vous n’aurez pas le choix… Donc Chlodwig… Ce contrat vous donne-t-il autant la nausée qu’à moi ? Car si tel est le cas, c’est qu’il est parfait pour apposer nos signatures… Si du moins vous avez appris à écrire…
Chlodwig_von_frayner
Mais… c’est qu’il piquait le futur beauf ! Bon d’accord, il l’avait cherché, mais quand même ! Il le toisa, le train de ses injures glissant sur le rail de son indifférence… Méritait il seulement qu’on lui attacha de l’importance ce fils de noble ? Pour Chlo, il était comme tous ces licorneux qui à ses yeux dénaturaient la noblesse… Peu importe qu’il parle… ses mots n’auraient aucune prise sur lui, du moins il l’espérait. Il s’approcha du contrat, tournant volontairement le dos au comte et il en fit une lecture rapide. Peu lui importait les railleries qui se disaient dans son dos. Il se força à tout bien mémoriser, parcourant deux fois chaque article lorsqu’il le fallait. Il repéra plusieurs points qui risquaient de faire défaut… Bah… puisqu’on en était là autant renégocier nan ? Il reprit sur un ton exaspéré.

Cessez vos petits caprices d’écuyer en manque de reconnaissance. Bien sur que ce contrat est à gerber et si j’avais le choix je ne le signerais pas.
Il haussa les épaules d’un air dédaigneux et défit tranquillement son manteau qu’il posa sur une chaise. Puisqu’on peut… renégocier des points autant ne pas se gêner…

Il eut un soupir associé d’une grimace. Les choses s’annonçaient un peu plus longues que prévues. Certaines de ses demandes n’avaient pas été suivies à la lettre… et en prime il y avait cet insupportable beau frère qui lui donnait envie de lui écraser son poing dans la tronche. Malheureusement, il n’était pas sur d’être en état de supporter un duel. Sa main s’aventura vers la poche intérieure de son manteau mais se retint in extremis… ne pas montrer ses faiblesses. Il se tourna alors vers Aelis.


Déjà… je veux l’éducation des enfants à 8 ans et non à 9. Il ne manquerait plus que mes fils se mettent à la broderie… Il se mettront à rêver aux romans de chevalerie et finiront à la Licorne, à délirer sur la fausse noblesse et à parler d’égalité. Et puis ils se suicideront au détour d’un chemin… Rien que l’idée d’avoir des toutous du roy qui porteront mon nom me hérisse les poils.

Ensuite… Cette obligation de copuler… soit, j’imagine que sur le fond du contrat on ne pourra revenir, mais après la naissance du premier mâle, je pense que ça n’est plus obligatoire. Et… ça sera… tant mieux autant pour moi que pour… elle
.

Il fit une moue… oui un peu jeune quand même et puis elle y connaissait rien à ce genre de choses. Et elle allait evoir passer entre les griffes d’un pervers sans scrupules qui lui passerait sur le corps la moitié du mois, cherchant juste son plaisir sans une once de compassion, juste parce qu’il avait signé un foutu papier le jour de ses fiançailles. Oui… autant pour lui que pour elle ça serait mieux.
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Ilargia
La blondinette se contraignit au calme mais les épices lui montaient au nez en voyant les deux jeunes hommes se comporter comme des pages de douze ans jouant à qui pisse le plus loin... Maria, que les hommes étaient donc stupides... Si elle avait été de plus forte carrure, elle en aurait volontiers pris un pour taper sur l'autre! La nature hélas l'ayant doté d'une stature bien trop frêle pour mener à bien cette envie, elle se contenta de serrer les dents et d'attendre que les deux matamores se calment, ou daignent à tout le moins se voler dans les plumes à propos du contrat.

Sans surprise, c'est le Von Frayner qui attaqua l'épineux problème des modifications. Guilhem lui n'avait visiblement qu'une chose en tête: sortir d'ici au plus tôt et aller rejoindre les seules personnes qui comptaient pour lui, comme il venait de le souligner venimeusement. La blondinette lui aurait bien répondu vertement là-dessus mais elle se fit violence. Pas la peine de repartir dans une querelle stérile; elle préféra donc concentrer son attention sur les demandes du futur beau-frère. Ayant pris le temps de la réflexion, elle entreprit de rejeter tout à trac la première, avec son plus beau et suave sourire évidemment.


Pour l'éducation des enfants, il n'en est pas question mon très cher. Tu n'as peut-être pas envie de te retrouver avec des toutous royaux, mais moi je n'ai aucun désir de voir ma famille s'agrandir de pervers dépravés, bavant de morgue, aux muscles aussi épais que leur tête sera vide. Neuf ans donc, pas avant.

Quant à la corvée conjugale ma foi, si tu préfères te contenter d'un seul et fragile marmot comme héritier, libre à toi. Comme tu le soulignes, ma soeur a tout à y gagner également, je ne m'opposerai donc pas à ce changement.

Enfin, il y a un point, moi, que je souhaite revoir: celui de l'hôtel particulier. Bellesme et Lesparre fournissent largement de quoi supporter la dépense d'un nouvel hôtel à Paris mais est-ce vraiment nécessaire? Celui où nous nous trouvons appartient déjà pour moitié à Elianor et toi-même, n'as-tu pas en la capitale un hôtel de famille?

Raidie dans l'attente de la réponse de l'Impérial, la blondinette afficha inconsciemment la mimique qu'elle avait si souvent vue faire à sa mère lorsque celle-ci voulait signifier à ses interlocuteurs une fin de non-recevoir: menton relevé, lèvres pincés et regard glacial.
Elianor_de_vergy
[Les murs ont des oreilles, les portes aussi]

L'oreille appliquée contre le vantail, je me concentrais pour tenter d'attraper quelques mots au vol. L'ambiance avait l'air orageuse de l'autre côté: sans réussir à comprendre distinctement ce qui se disait, j'entendais de temps à autre des éclats prouvant que certains levaient la voix...

Heum, heum....

Je sursautai brusquement en oyant ce raclement de gorge. Me retournant d'un bloc, j'aperçus dans la pénombre qui me l'avait dissimulé à mon arrivée... Maître Luntz, le notaire de notre famille. Je rougis d'être ainsi surprise sur le fait, et m'apprêtai à murmurer une vague explication lorsque je surpris une étrange lueur dans le regard de l'homme de loi. Il me contemplait avec... avec... mais oui, c'était de la compassion!

Horriblement vexée d'apparaître comme un objet de pitié aux yeux d'un inférieur, je redressai autant que je pus ma petite taille et ouvris la porte de la grande salle d'un air décidé. Mais le coeur battant tant j'avais cependant peur de me faire morigéner une fois de l'autre côté...

J'avançais de quelques pas lents, réussissant ainsi à masquer ma claudication. Aélis était là, bien sûr. Guilhem également, ce qui me surprit davantage. Si même mon fantomatique aîné daignait se déplacer... J'aurais encore moins que prévu droit à la parole...

Et puis il était là également bien sûr. Tout de noir vêtu ce qui rehaussait sa blondeur que je trouvais innocemment à celle des héros de roman. Mon promis...

Je saluai silencieusement ce petit monde et vint me placer, sagement, à côté de ma tutrice. Les leçons de mon Dragon, pour une fois, portaient leurs fruits: je n'osais prendre la parole la première.
Guilhem_de_vergy
Haussement de sourcil…Tiens donc… L’impérial voulais l’éducation des enfants… Comme si il était capable de fournir la moindre once d’éducation censée à un enfant… Enfin… Sur ce point Guilhem aurait peut-être accordé l’éducation à son…Beau-frère… Mais à une seule condition, que l’on soit sûr que l’enfant soit atteint mentalement…Car seul un simple d’esprit pouvais apprendre d’un autre simple d’esprit...

Profond soupir… Il écoute les deux autres discuter…Avant de prendre finalement la parole…


Pour une fois je serais d’accord avec ma….soeur… L’éducation des enfants vous sera confiée à neuf ans… Au moins à cet age, nous seront sûr qu’il ne finirons pas bêtes comme un poney… Bête à manger du foin…

Regard entendu vers le frayner… Espérant qu’il aura compris que cette allusion lui était adressé…

Par contre je ne m’oppose pas au deuxième point soulevé… Un seul mini impérial me suffira aussi… Je n’aurais pas ainsi à renier la totalité de ma famille…

Las…il devenait de plus en plus las de devoir faire semblant de ne plus s’entendre avec sa sœur et de devoir à tout instant lui lancé des piques qui lui lacerait autant le cœur qu’à elle… Regard vers le plafond pour effacer tout cela de sa mémoire…Du moins le temps de trouver un autre sujet…

L’hôtel…Faites comme bon vous semble… De toute façon visiblement celui-ci ne m’appartiens pas entièrement…Et j’ai assez de trois domaines avec ses rentes pour acheter une rue de la capitale…

Un grincement…Regard vers le fond de la pièce… La porte s’ouvre… Elianor… Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas revu… Depuis…Depuis…La mort de leur mère… Pincement au cœur de se rendre compte qu’il l’avait délaissé durant si longtemps… Honteux d’avoir manqué à ses devoirs de chef de famille… Sa sœur malgré leurs fausses disputes avait mis le doigt sur un point… Il les délaissait… Tous autant qu’ils étaient… Le remord… Chose bizarre qu’il n’avait senti jusque là qu’une seule fois… Il aurait voulu tout reprendre à zéro avec eux… Mais il ne le pouvait pas… Il secoue la tête pendant que sa jeune sœur se place aux cotés de son aînée… Il se lève…S’approche d’elle, toujours en la fixant de ses azurs hérité de son père… La main se tend vers son visage… Pour venir effleuré sa joue… Le passé vous rattrape toujours… Il ferme les yeux… prend une profonde respiration, puis s’agenouille devant elle…

Tu as vraiment grandi petite sœur… Tu es... magnifique….

Il lui sourit… Comme jamais il ne l’avait fait depuis des années…Son âme venait de faire un tournant à 180 degrés… Voilà ce qui lui avait manqué durant toutes ces années…. Voilà ce qui lui fallait pour opérer ce changement au fond de lui qu’il espérait depuis plusieurs mois… Son passé venait de faire table rase dans sa tête… Il était un nouvel homme…

Il se redresse… Regarde fixement le frayner…


J’aurais peut-être une seule chose à rajouter à tout cela… Mais qui bien évidement ne pourra se voir ratifié sur le contrat…

Il laisse planer quelques secondes le silence avant de reprendre…

Osez simplement portez la main sur elle… Pour quelques raisons que ce soit… Et je vous jure, sur la tombe de mes parents, que vous aurez à faire à moi…

Regard en arrière vers ses deux sœurs…Puis retour sur le visage de Chlo’

Je connais assez des Impériaux pour savoir l’idiotie qui peux naître dans vos esprits…
Elianor_de_vergy
Pendant un instant, j'aurais pu croire que mon entrée avait transformé les trois personnes présentes en statues de sel tant ils se tenaient immobiles et silencieux. Jetant un regard en coin à Aélis, je craignis de la voir exploser dans l'une de ses brusques et violentes colères mais rien ne vint de ce côté-là, pas même la moindre petite réprimande pour m'être montrée sans autorisation.

Guilhem en revanche, à ma grande surprise, se montra finalement plus loquace. Alors que je regardais, gênée par ce silence, la pointe de mes poulaines de satin vert, une paire de bottes entra soudain dans mon champ de vision. Etonnée, je relevai la tête à temps pour voir la main de mon frère s'avancer vers moi, dans un geste heureusement trop lent et trop doux pour être une gifle. Tiède, un peu rude, elle effleura délicatement ma joue qui, je le sentis bien, s'empourpra aussitôt. Depuis combien de temps n'avais-je pas eu droit à une caresse de ce genre? Des courbettes ça oui, j'en avais eu plus que mon content depuis la mort de mère. Des étreintes également, il me fallait bien le reconnaître: de mère quand elle était en vie et pas encore démente; d'Aélis lorsqu'elle n'était pas furieuse; de ma marraine bien souvent, et c'était sans doute les plus spontanées; de mon petit prince aussi lorsque nous ne nous disputions pas. Mais jamais de la part d'un homme plus âgé que moi. Un père trop tôt disparu et dont je ne gardais aucun souvenir, un beau-père qui n'avait eu ni le temps ni probablement l'envie de prendre sa place... Nul homme ne m'avait jamais traité en fille finalement, à part Guilhem, ce grand frère que je connaissais si mal et que je ne découvrais qu'au moment où l'on me vendait à un autre....

Décontenancée, je vis le brun Licorneux s'agenouiller devant moi et me gratifier d'un sourire à vous chavirer le coeur.


Tu as vraiment grandi petite sœur… Tu es... magnifique….

Magnifique... L'étais-je vraiment? Je l'ignorais. J'en doutais même, tant j'avais peu confiance en moi. Mais le compliment ne m'en alla pas moins droit au coeur et fit fondre ma réserve comme neige au soleil. Soudain rassurée, je renvoyai à mon tour à mon aîné le sourire qui illumina ma frimousse et _ oubliant tout à trac les leçons de maintien, ma timidité et la pétrifiante présence de mon promis _ jetait mes deux petits bras autour du cou de mon frère pour me serrer contre lui en riant.

C'est vrai? Tu ne me trouves pas trop petite toi?

Me détachant souplement pour laisser Guilhem se relever, je jetai un petit regard à mon promis. Lui me trouvai trop petite à son goût voici quelques temps, et il ne s'était pas gêné pour me le dire avec rudesse. Aurait-il changé d'avis aujourd'hui? Se montrerait-il moins grossier, plus conforme à mes rêves de petite fille? Oui n'est-ce pas? Sûrement! N'était-il pas mon promis? A coup sûr, il se montrerait aimable cette fois!

Osez simplement portez la main sur elle… Pour quelques raisons que ce soit… Et je vous jure, sur la tombe de mes parents, que vous aurez à faire à moi…

Je me figeais brusquement. Porter la main sur moi? Mon regard interrogateur se mit à faire la navette entre Guilhem et Chlodwig. Je ne comprenais pas pourquoi mon frère déclarait cela, et sur un tel ton de menace. Porter la main sur moi? Quelle drôle d'idée. Nul ne l'avait jamais fait, de toute ma courte vie! Mère elle-même ne m'avait jamais gratifié d'un de ces soufflets dont elle n'était pourtant pas avare pour ses autres enfants. Aélis non plus, même au plus fort de ses colères, n'avait jamais levé la main sur moi. Pourquoi donc mon époux le ferait-il? Je connaissais mon rang, certes, mais je connaissais aussi mes futurs devoirs d'épouse. Ce blond jeune homme silencieux qui ne m'avait pas encore accordé un regard, je savais que, quoi que j'en eusse, je devrais lui être fidèle, dévouée et obéissante. Jamais d'ailleurs je n'aurais pu, élevée comme je l'avais été, envisager de me comporter autrement. Dès lors pourquoi diable me frapperait-il? Il fallait être mécontent de quelqu'un pour le frapper, et jamais mon époux n'aurait à se plaindre de moi!
Guilhem_de_vergy
C'est vrai? Tu ne me trouves pas trop petite toi?

Il continue de fixer l’impérial, ses yeux azur essayant de percer sa carapace… Il attend une réaction qui ne viens pas assez vite à son goût...

Humpf…

Il se retourne, se baisse vers Elianor… Et change totalement de visage, passant de la colère, à la douceur…Passant à nouveau sa main sur le visage de la poupée vivante…

Non tu n’es pas trop petite… Ne te sous-estime pas….

Il la sert une nouvelle fois dans ses bras… Combien de temps avait-il pu tant se tenir aussi éloigner de cette famille qui lui manquait cruellement… Bien trop à son goût… Il lui susurre à l’oreille…

J’ai connu bien des femmes que l’on disait grande, mais qui n’en était rien… Alors qu’au contraire… Regarde Tante… Petite en apparence… Mais l’un des plus grand chevalier du Royaume… Regarde mère… Elle était l’une des plus grandes dames du Royaume… Prend exemple sur elle… Peu te chaud des quolibets des personnes… Ils ne sont que jalousie de leur part… Jalousie de ta beauté… De ta future grandeur… De ta future puissance… Tu es enfant d’une grande lignée… La grandeur coule dans tes veines… Comme à nous tous… Il faut juste nous en montrer digne… Digne d’être des De Vergy…

A ses mots il dépose un baiser sur sa joue… Passant sa main dextre dans la tignasse blonde… Et au passage jette un œil sur Aélis… Tente de voir sa réaction… Il s’était promis de changer devant sa tante… Cette opération avait lieu à l’heure actuelle… Lui qui ne pensais jamais pouvoir changer aussi radicalement, il lui aura simplement fallu toute cette…tragédie… Pour comprendre…

N’oublie jamais… Quoi qu’il arrive… Promet le moi…

Ses yeux s’embuent… Il sert les dents pour ne rien laisser paraître… Mais était-ce réellement réussit….Allez savoir… Il ne devait pas se montrer aussi faible devant Elianor… Elle devait désormais faire de lui un modèle…

Promet moi aussi de m’écrire, ou de venir me voir si jamais tu avais besoin de moi… Et pour quelques raisons que ce soit… Rien ne sera trop ridicule pour que je vienne t’aider…

Il dépose encore une fois un baiser sur sa joue… Incontrôlable qu’il deviens…

Je me dois de réparer toutes ces années où je n’ai pas été présent pour toi… Je doit me faire pardonner…

Il la relâche…Doucement… Tout en baissant les yeux… Honteux de ce qu’il avait pu faire des années durant…
Chlodwig_von_frayner
Il était en minorité à présent car si il avait pu compter sur une sorte de neutralité tacite venant de la jeune bâtarde, elle semblait à présent avoir rejoint le camps de son frère… du moins contre lui. Cela le fatiguait d’autant plus que chaque battement de cœur se répercutait en douleur sourde dans son crâne. Il resta impassible, n’ayant guère envie de s’éterniser dans cette hôtel plus que la raison ne le voulait. Viendrait un moment où il ne pourrait plus cacher qu’il avait mal, ou pire encore il pouvait très bien s’évanouir, et il ne tenait pas à donner à ce bouffeur de foin à corne de quoi nourrir ses quolibets. Il l’aurait bien défié, mais il craignait de ne pas être capable de porter un seul coup, l’on verrait plus tard. Chacun était tombé d’accord… et il n’allait pas chouiner pour une année de différence quant à l’éducation des enfants. Il eut un léger rire.

N’ayez crainte quant aux poneys… chez nous, on les extermine. Une sorte de tradition, bien que récente. Je crois que décidément, la Licorne fait enfler la tête au-delà du nécessaire, et plus que la raison ne le conseillerait. Sortez donc un peu de votre idéal chevaleresque et regardez plutôt autour de vous, je crois que cela vous fera le plus grand bien.

Il jeta un regard à la batarde et se pencha vers le document qu’il relu une dernière fois. Le simple fait de contempler les courbes lui donnait envie de vomir. Il savait ce qu’il faisait, il savait quelles chaines il se posait, mais… pourquoi se taisait il ? Pourquoi ne disait il rien ? Pourquoi ne déchirait il pas ce torchon ? Grimace… mais rien à voir avec la douleur cette fois. Il reposa le parchemin et sortit un coffret d’une sacoche qu’il avait amené avec lui. L’ouvrant, il en tira une matrice
.

Je n’ai rien à redire pour l’hotel… Nous pouvons donc passer à…

Il se tut en entendant le licorneux parler à… mais à qui parlait il donc ? Il se retourna et découvrit, ou plutôt redécouvrit sa future femme. Oui car c’était bien cela qu’elle était à présent… à quelque minutes de la signature de ce… torchon. Il resta neutre, sa vue ne lui évoquant strictement rien… Une gamine, voilà ce qu’elle était, il n’arrivait pas à la considérer autrement. Et comme il le disait souvent, les gosses l’indifféraient. Il eut un léger souvenir d’un autre temps où il avait essayé, réellement essayé de… l’apprécier… de l’aimer même, en la côtoyant un peu. Son caractère n’était pas inintéressant mais aujourd’hui il n’en avait pas l’envie. Elle était le symbole de sa propre lâcheté, de ses propres défauts et en cela il la haïssait… Enfin… il fallait bien avouer qu’on ne pouvait réellement haïr cette petite chose toute mignonne et si fragile. En quoi pouvait il avoir bien envie de la frapper comme le brouteur d’herbe lui suggérait ? Perdu dans ses pensées, il ne réagit pas aux basses provocations dont il le gratifiait, du moins jusqu’à ce que un élancement ne le rappelle à la réalité. Secouant la tête, il gratifia à son tour Elianor d’un sourire, ainsi que d’une légère inclinaison de la tête. Plus tard… il aurait le temps de la haïr… aujourd’hui… c’était juste une enfant.

Bonjour à vous, votre Grâce. Excusez moi si mes mots ont troublé la quiétude de votre maison, mais le bouffon qui vous sert de frère est réellement détestable. Quelle idée d’insinuer que je pourrais vous frapper, comme si je n’avais que cela à faire… Enfin… vous semblez vous porter à merveille aussi je ne laisserais pas ma présence gâcher vos retrouvailles pendant trop de temps
.

Au moins pour le coup de la violence il ne mentait pas. Plus tard, lorsque l’alcool et l’opium auraient altéré ses sens, il serait plus facilement sujet à des crises où il serait capable de frapper même son propre frère, mais en ce jour, cette simple idée de frapper une femme le répugnait au plus au point. Au fond il la plaignait, sa famille la vendait elle aussi comme une simple génisse. Au moins, elle n’aurait pas un vieux pervers qui lui ferait subir toute sorte de saletés… quoi que… le testament ne l’épargnerait pas de ce côté-là. Quelle importance de toute façon, il n’avait même pas envie de la plaindre. Le bien être de cette petite chose viendrait après le sien. Mais si quelqu’un s’avisait un jour de lui faire le moindre mal, il le regretterait toute sa vie… Étrange paradoxe que l’honneur qui peut vous faire défendre jusqu’à la mort quelque chose que vous haïssez… Comme un nom… une personne… C’est ce qui les différenciaient des gueux en fait, ou plutôt ce qui était sensé les différencier… cette défense d’idéaux et de symboles. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui il était là, devant elle et devant ce papier qui l’enchaînerait jusqu’à la fin des jours de l’un d’entre eux. Il aurait du être content… un mariage quasi princier… Qui n’aurait échangé sa place avec la sienne ?
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Ilargia
Les hommes sont de grands enfants idiots. L'évidence s'était rarement imposée à la blondinette avec autant de force qu'en ce moment, en voyant les deux futurs beaux-frères se lancer à la tête des amabilités dignes des harengères des Halles, l'accent gouailleur et vulgaire en moins. Et au milieu de ce combat de coq, elle se sentit soudain prise d'une immense lassitude que même l'arrivée de Boucles d'Or ne réussît pas à secouer. Guilhem lui semblait profondément ému de retrouver sa douce petite soeur, et même l'Impérial mit un frein à ses moqueries pour se comporter _ presque_ civilement. Seule la blondinette resta de marbre, effrayée au fond de sa propre indifférence. Dieu savait pourtant qu'elle raffolait de sa jeune soeur en temps ordinaire, même lorsque celle-ci se laissait entraîner dans les bêtises du mini Louvelle. Mais ce jour elle était si fatiguée de tout, et encore fâchée de l'escapade en Périgord, il fallait bien le reconnaître, qu'elle ne rêvait que de clore cette pénible entrevue en signant ce foutu contrat.

Aussi s'empressa-t-elle de rebondir sur l'acceptation de Chlodwig et d'aller vivement quérir le notaire qui patientait dans la salle voisine.


Maître Luntz, nous voici enfin d'accord. Il convient donc de modifier légèrement ce document: nous allons ôter l'obligation d'acquérir un hôtel particulier. Par ailleurs, vous voudrez bien trouver la formule adéquate pour limiter la fréquence des rapports conjugaux uniquement jusqu'à la naissance du premier héritier mâle du couple...



Vaguement écoeurée de s'entendre maquignonner de la sorte le corps de sa soeur, la blondinette laissa le notaire à ses plumes et adressa un regard désabusé à Guilhem. Qu'il était loin le temps de leur jeunesse insouciante dans les murs de Beaumont pas encore transformé en cimetière... Mais l'heure n'était pas à la nostalgie. L'homme de loi n'avait guère tardé à effectuer les corrections mineures qui s'imposaient et le contrat était désormais prêt à sceller. Ce que la blondinette fit la première, imprimant avec détermination son scel sur l'acte de vente de sa cadette.

Citation:
Au nom du Très Haut et sous son regard bienveillant

Qu'il soit chose sue qu'en ce jour

Messire Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-rouge et Seigneur de Belzaize, de son bon gré et libre et agréable volonté, promet et jure par paroles de futur de prendre pour femme et épouse damoiselle Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc.

Et de la même manière, ladite damoiselle Elianor, sous l'autorité et consentement de damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, sa tutrice, et de messire Guilhem de Vergy, chef de famille, promet et jure par paroles de futur de se donner et octroyer pour femme et épouse audit Chlodwig.

Ce mariage sera solennisé par paroles de présent devant la face de notre Sainte Mère l'Eglise Aristotélicienne, à la première semonce et réquisition de l'une des familles, et au plus tard dans les trois mois des présentes.

Et en faveur et contemplation dudit mariage, il est prévu et arrêté ce qui suit:

Premièrement, que les époux partageront le port de leurs titres et armes, y compris les armes familiales. Néanmoins, et comme il est de coutume en noble famille, la damoiselle Elianor conservera en droit comme en usage le nom de sa famille de sang.

Item, est dit et accordé qu'il sera procédé, préalablement à l'union, à l'examen corporel de la damoiselle Elianor par deux matrones choisies d'un commun accord entre les familles. Lesdites matrones devront, en leur âme et conscience, attester de la pureté physique de ladite damoiselle.

Item, est dit et accordé que ledit mariage sera célébré en la cathédrale Notre Dame de Paris. Ne pourront assister à ladite cérémonie, outre les familles et vassaux des époux, que les personnes ayant a minima rang de Duc ou de Comte. Toutefois à titre gracieux, chaque futur époux pourra inviter cinq personnes de rang inférieur.

Item, est dit et accordé que les festivités suivant les épousailles se dérouleront en la ville de Paris.

Item, est dit et accordé que les futurs époux seront libres de résider où ils le souhaiteront, sous condition de passer a minima un mois par an sur leurs terres alençonnaises.

Item, est dit et accordé que la gestion de l'ensemble des terres, fiefs et immeubles des deux époux sera assurée par le mari. Les deux époux pourront néanmoins après le mariage passer à ce sujet devant notaire toute convention qui leur plaira.

Item, est dit et accordé qu'en vue d'assurer la descendance des lignées, qui est le but et la raison de l'union prévue, les deux époux devront remplir leurs devoirs conjugaux a minima quinze nuits par mois. Etant ici précisé que ces devoirs ne pourront être remplis ni pendant la semaine menstruelle de la damoiselle Elianor, ni dans les nuits de dimanche à lundi. Après naissance d'un héritier mâle, les époux seront néanmoins libres d'espacer à leur guise lesdits rapports conjugaux.

Item est dit et accordé que nul bâtard ne pourra être reconnu par le sire Chlodwig après la célébration du mariage.

Item, est dit et accordé que le choix des prénoms des enfants mâles à naître de cette union reviendra au sire Chlodwig, les prénoms des enfants femelles étant laissés au libre choix de la damoiselle Elianor.

Item, est dit et accordé que l'éducation de enfants à naître de cette union sera confiée à la mère jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de neuf ans. Au-delà, elle conservera l'éducation de ses filles et abandonnera la direction de celle de ses fils à son époux.

Item, est dit et accordé que la seigneurie de Belzaize, dépendant du duché de l'Aigle, devra être octroyée à l'aîné fils à naître de cette union au jour de ses quatorze ans.

Fait et passé à Paris en l'hostel Barbette
Le premier d'août 1457

En présence des futurs époux,
De damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, damoiselle de Beaulieu
De messire Guilhem de Vergy, comte de Beaumont sur Sarthe, baron de Saint Vérain, seigneur d'Auriac
Et de Maître Luntz, Notaire

Ainsi signé et scellé






HRP: contrat daté du 1er août pour respecter (à peu près ^^) la date de début du rp et ne pas télescoper avec l'évolution ultérieure des persos
Chlodwig_von_frayner
Signer ce foutu papelard et se tirer loin de cet hôtel, qui serait bientôt le sien, et de cette famille de tarés. Il espérait bien ne plus jamais avoir à la côtoyer, vœu irréalisable malheureusement puisqu’au moins pour le mariage il devrait les supporter. Quoi que… la blondinette avec qui il négociait le contrat depuis tout à l’heure n’était pas désagréable… enfin… Devant l’absence de réaction de la ptiote, visiblement légèrement choquée (faut dire qu’il y avait de quoi… si lui aussi avait eu un frère comme ça, il se serait sentit perdu), et devant l’invitation de la batarde, il se tourna vers la feuille et attendit les conclusion du notaire. Pendant que l’homme s’activait, il jetait de fréquents regards à sa future, tâchant de sourire mais… se demandant toujours ce qu’il pourrait bien faire avec cette petite chose sur les bras. L’exposer dans un musée peut être… ou la mettre sur la cheminée, en hauteur pour que personne ne puisse la briser par mégarde, enfin … la mettre à l’abri quoi. Bon il était méchant… mais il n’était pas loin de le penser.

Le notaire ayant enfin finit lui fit passer le contrat. Il le saisit d’un geste négligent, le regard toujours perdu en direction de la gamine et de son frère. Se reprenant, il le relu avec une grimace un brin nauséeuse… Il allait signer un truc pareil… humpf… avait il seulement le choix ? Oui il l’avait. Il avait le choix de se lever, de claquer la porte et de déshonorer à jamais sa famille. Se n’était pas tant d’être déshérité qui l’incommodait, non ça il s’en fichait à vrai dire. Il avait coutume de dire que les titres importaient peu… seul le rang avait une réelle valeur… mais déshonorer sa famille, sa mère, son nom et sa maison… ça il ne pouvait. Il fit couler un peu de cire et saisit la matrice… il pouvait encore s’interrompre… mais il ne le fit pas. Elle se posa, imprimant sa marque en bas du parchemin… Il rangea ce qui venait de le condamner dans le coffret qui rejoignit rapidement sa sacoche. Il se donnait lui-même la nausée. Il se leva et promena sur l’assemblée un regard un peu vide.


Bien… je crois que ma présence n’est plus nécessaire et… je m’en voudrais… énormément de troubler vos retrouvailles. Aussi, je ne vais pas m’imposer plus longtemps. Je ne dirais pas que ça a été un plaisir mais au moins… c’est fait.

Il fit glisser la feuille en direction d’Aelis.

Je laisse au chef de famille le soin de clore rapidement ce dossier… A moins que vous n’ayez envie de supporter ma présence plus longtemps ce qui… ne semble pas être le cas.

Citation:
Au nom du Très Haut et sous son regard bienveillant

Qu'il soit chose sue qu'en ce jour

Messire Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-rouge et Seigneur de Belzaize, de son bon gré et libre et agréable volonté, promet et jure par paroles de futur de prendre pour femme et épouse damoiselle Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc.

Et de la même manière, ladite damoiselle Elianor, sous l'autorité et consentement de damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, sa tutrice, et de messire Guilhem de Vergy, chef de famille, promet et jure par paroles de futur de se donner et octroyer pour femme et épouse audit Chlodwig.

Ce mariage sera solennisé par paroles de présent devant la face de notre Sainte Mère l'Eglise Aristotélicienne, à la première semonce et réquisition de l'une des familles, et au plus tard dans les trois mois des présentes.

Et en faveur et contemplation dudit mariage, il est prévu et arrêté ce qui suit:

Premièrement, que les époux partageront le port de leurs titres et armes, y compris les armes familiales. Néanmoins, et comme il est de coutume en noble famille, la damoiselle Elianor conservera en droit comme en usage le nom de sa famille de sang.

Item, est dit et accordé qu'il sera procédé, préalablement à l'union, à l'examen corporel de la damoiselle Elianor par deux matrones choisies d'un commun accord entre les familles. Lesdites matrones devront, en leur âme et conscience, attester de la pureté physique de ladite damoiselle.

Item, est dit et accordé que ledit mariage sera célébré en la cathédrale Notre Dame de Paris. Ne pourront assister à ladite cérémonie, outre les familles et vassaux des époux, que les personnes ayant a minima rang de Duc ou de Comte. Toutefois à titre gracieux, chaque futur époux pourra inviter cinq personnes de rang inférieur.

Item, est dit et accordé que les festivités suivant les épousailles se dérouleront en la ville de Paris.

Item, est dit et accordé que les futurs époux seront libres de résider où ils le souhaiteront, sous condition de passer a minima un mois par an sur leurs terres alençonnaises.

Item, est dit et accordé que la gestion de l'ensemble des terres, fiefs et immeubles des deux époux sera assurée par le mari. Les deux époux pourront néanmoins après le mariage passer à ce sujet devant notaire toute convention qui leur plaira.

Item, est dit et accordé qu'en vue d'assurer la descendance des lignées, qui est le but et la raison de l'union prévue, les deux époux devront remplir leurs devoirs conjugaux a minima quinze nuits par mois. Etant ici précisé que ces devoirs ne pourront être remplis ni pendant la semaine menstruelle de la damoiselle Elianor, ni dans les nuits de dimanche à lundi. Après naissance d'un héritier mâle, les époux seront néanmoins libres d'espacer à leur guise lesdits rapports conjugaux.

Item est dit et accordé que nul bâtard ne pourra être reconnu par le sire Chlodwig après la célébration du mariage.

Item, est dit et accordé que le choix des prénoms des enfants mâles à naître de cette union reviendra au sire Chlodwig, les prénoms des enfants femelles étant laissés au libre choix de la damoiselle Elianor.

Item, est dit et accordé que l'éducation de enfants à naître de cette union sera confiée à la mère jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de neuf ans. Au-delà, elle conservera l'éducation de ses filles et abandonnera la direction de celle de ses fils à son époux.

Item, est dit et accordé que la seigneurie de Belzaize, dépendant du duché de l'Aigle, devra être octroyée à l'aîné fils à naître de cette union au jour de ses quatorze ans.

Fait et passé à Paris en l'hostel Barbette
Le premier d'août 1457

En présence des futurs époux,
De damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, damoiselle de Beaulieu
De messire Guilhem de Vergy, comte de Beaumont sur Sarthe, baron de Saint Vérain, seigneur d'Auriac
Et de Maître Luntz, Notaire

Ainsi signé et scellé




_________________
Guilhem_de_vergy
Il regardait sa sœur, tout aussi désabusé… Qu’aurait-il pu faire pour ce contrat ? Rien… Il était certes chef de famille, mais il ne pouvait decemment le rompre pour sauver sa petite sœur des griffes de l’immonde Baron Poney… Il ne pouvait se résoudre à jetter sur sa famille la honte de la rupture d’un accord obtenu par sa mère avec une autre grande famille du Royaume…Il avait déjà assez plongé cette famille dans les abîmes… Il fallait maintenant qu’il se plie aux dernières volontées maternelles…. Même si elles ne lui plaisait pas… Même si il devait pour cela épouser lui aussi une gamine… Il secoue la tête lentement, tout en fermant les yeux, avant de la relever…

Son regard se porte une dernière fois sur Elianor… Il tente de la rassurer avec un leger sourire… Mais comment pouvait-il l’esperer avec autant de conviction dans ce sourire… Au contraire, avec celui-ci il la terrorriserais surement un peu plus… Il tourne le regard vers ses deux compères de contrat… Les observe apposer leurs scels en bas du parchemin, lorsque ce dernier viens s’echouer devant lui… Sa main dextre ne cesse de tourner dans tout les sens la bague à ses armes… Il hésite réellement… I voudrais donner à sa sœur la chance de pouvoir vivre sa vie comme elle le souhaite… Etre libre… Finalement il se saisie de la cire… La chauffe, et la laisse couler sur le parchemin avant de venir y imprimer ses armes… D’un geste de la main, il eloigne ce maudit papier de lui, et place la bague à son annulaire… Pour mieux se souvenir de ce qu’il doit à sa sœur.. Pour mieux se souvenir que c’est lui qui l’a plongée dans une vie qu’elle n’aurait certainement pas voulu… A nouveau ses yeux se ferment…Il prend une profonde respiration, tandis que Chlo part aussi vite qu’il était venu…Et de sa bouche s’échappe quelques mots, prononcés d’une voix si basse que seuls Elianor pouvait l’entendre…


Puisse tu un jour me pardonner…

Citation:
Au nom du Très Haut et sous son regard bienveillant

Qu'il soit chose sue qu'en ce jour

Messire Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-rouge et Seigneur de Belzaize, de son bon gré et libre et agréable volonté, promet et jure par paroles de futur de prendre pour femme et épouse damoiselle Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc.

Et de la même manière, ladite damoiselle Elianor, sous l'autorité et consentement de damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, sa tutrice, et de messire Guilhem de Vergy, chef de famille, promet et jure par paroles de futur de se donner et octroyer pour femme et épouse audit Chlodwig.

Ce mariage sera solennisé par paroles de présent devant la face de notre Sainte Mère l'Eglise Aristotélicienne, à la première semonce et réquisition de l'une des familles, et au plus tard dans les trois mois des présentes.

Et en faveur et contemplation dudit mariage, il est prévu et arrêté ce qui suit:

Premièrement, que les époux partageront le port de leurs titres et armes, y compris les armes familiales. Néanmoins, et comme il est de coutume en noble famille, la damoiselle Elianor conservera en droit comme en usage le nom de sa famille de sang.

Item, est dit et accordé qu'il sera procédé, préalablement à l'union, à l'examen corporel de la damoiselle Elianor par deux matrones choisies d'un commun accord entre les familles. Lesdites matrones devront, en leur âme et conscience, attester de la pureté physique de ladite damoiselle.

Item, est dit et accordé que ledit mariage sera célébré en la cathédrale Notre Dame de Paris. Ne pourront assister à ladite cérémonie, outre les familles et vassaux des époux, que les personnes ayant a minima rang de Duc ou de Comte. Toutefois à titre gracieux, chaque futur époux pourra inviter cinq personnes de rang inférieur.

Item, est dit et accordé que les festivités suivant les épousailles se dérouleront en la ville de Paris.

Item, est dit et accordé que les futurs époux seront libres de résider où ils le souhaiteront, sous condition de passer a minima un mois par an sur leurs terres alençonnaises.

Item, est dit et accordé que la gestion de l'ensemble des terres, fiefs et immeubles des deux époux sera assurée par le mari. Les deux époux pourront néanmoins après le mariage passer à ce sujet devant notaire toute convention qui leur plaira.

Item, est dit et accordé qu'en vue d'assurer la descendance des lignées, qui est le but et la raison de l'union prévue, les deux époux devront remplir leurs devoirs conjugaux a minima quinze nuits par mois. Etant ici précisé que ces devoirs ne pourront être remplis ni pendant la semaine menstruelle de la damoiselle Elianor, ni dans les nuits de dimanche à lundi. Après naissance d'un héritier mâle, les époux seront néanmoins libres d'espacer à leur guise lesdits rapports conjugaux.

Item est dit et accordé que nul bâtard ne pourra être reconnu par le sire Chlodwig après la célébration du mariage.

Item, est dit et accordé que le choix des prénoms des enfants mâles à naître de cette union reviendra au sire Chlodwig, les prénoms des enfants femelles étant laissés au libre choix de la damoiselle Elianor.

Item, est dit et accordé que l'éducation de enfants à naître de cette union sera confiée à la mère jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de neuf ans. Au-delà, elle conservera l'éducation de ses filles et abandonnera la direction de celle de ses fils à son époux.

Item, est dit et accordé que la seigneurie de Belzaize, dépendant du duché de l'Aigle, devra être octroyée à l'aîné fils à naître de cette union au jour de ses quatorze ans.

Fait et passé à Paris en l'hostel Barbette
Le premier d'août 1457

En présence des futurs époux,
De damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, damoiselle de Beaulieu
De messire Guilhem de Vergy, comte de Beaumont sur Sarthe, baron de Saint Vérain, seigneur d'Auriac
Et de Maître Luntz, Notaire

Ainsi signé et scellé




Elianor_de_vergy
Trop. C'était trop d'un coup pour moi. Entre ma tutrice qui ne m'avait pas adressé la parole depuis mon arrivée, mon promis qui certes s'était pour une fois montré courtois mais qui se souhaitait visiblement à mille lieues de là, et mon frère aîné dont la brusque tendresse me bouleversait, je ne savais plus où j'en étais. Et Guilhem acheva de me décontenancer par ses derniers mots, murmurés si bas que je fus probablement la seule à les entendre. Lui pardonner? La demande m'emplit soudain de crainte. Etait-ce donc si terrible, ce qu'ils faisaient là, pour que j'ai besoin de le leur pardonner? Etait-ce donc si terrible pour qu'il craigne que je leur en veuille?

Désemparée, muette, je les avais regardé apposer tour à tour leur scel au bas du parchemin qui me lierait pour le restant de mes jours à l'impérial. Aucun d'entre eux n'en semblait particulièrement réjoui. Et je m'interrogeai brutalement sur les raisons de cette signature d'un document que nul ne semblait trouver à son goût. Interrogation presque sacrilège à mes yeux de jeune noble élevée dès son plus jeune âge à se taire et à obéir en cette matière. L'on ne m'avait point demandé mon avis, et je ne m'en étonnai ni ne m'en offusquai. C'était dans l'ordre des choses que ma famille se charge de m'établir. Au moins pouvais-je m'estimer heureuse d'être unie à un jeune homme et non à un vieux barbon bavant et tremblotant...

Le fameux document acheva son parcours sous mes yeux. Je le lus, plus par curiosité que par réel intérêt puisqu'il n'était pas en mon pouvoir d'en changer ne serait-ce qu'une virgule. A quoi bon dès lors m'insurger contre cet examen corporel que l'on m'imposait? A quoi bon m'offenser de cette précaution prise, de ce doute à peine voilé exprimé sur ma pureté? De même, à quoi aurait-il servi que j'énonce l'horreur que m'inspirait l'obligation de passer un long mois par an de ma vie dans les brumes alençonnaises, moi qui paniquais dès que je m'éloignais trop de Lesparre? Que je refuse la perspective de me voir dépouillée de tous pouvoirs sur mes terres, sur mes futurs enfants, bref sur tout ce qui faisait et ferait ma vie? Nul n'aurait entendu mes protestations, quand bien même j'aurais eu l'audace de les formuler.

Quant aux fameux devoirs conjugaux, j'ignorai tout à fait quelle réalité se cachait derrière ces mots à la sécheresse toute juridique. Je ne risquai donc pas de m'en inquiéter ou de les redouter. Et le seul mot de "devoir" m'indiquait la seule attitude qu'il m'était possible d'adopter, pouliche bien dressée que j'étais: m'incliner et obéir.

Le silence s'était fait de plus en plus pesant autour de moi tandis que je parcourai des yeux ce texte dont je ne mesurais pas _ pas encore _ toute la portée. L'ambiance lourde et délétère de la pièce finit par m'affecter moi aussi, et je n'aspirai plus qu'à m'enfuir de cet endroit et à retrouver le calme de ma chambre.

Mineure, je n'avais point encore de scel, seule ma signature était donc requise. Aggripant la plume d'une menotte tremblante, je la trempai dans l'encre et m'appliquai à tracer, avec un soin tout enfantin, les lettres de mon nom.


Citation:
Au nom du Très Haut et sous son regard bienveillant

Qu'il soit chose sue qu'en ce jour

Messire Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-rouge et Seigneur de Belzaize, de son bon gré et libre et agréable volonté, promet et jure par paroles de futur de prendre pour femme et épouse damoiselle Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc.

Et de la même manière, ladite damoiselle Elianor, sous l'autorité et consentement de damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, sa tutrice, et de messire Guilhem de Vergy, chef de famille, promet et jure par paroles de futur de se donner et octroyer pour femme et épouse audit Chlodwig.

Ce mariage sera solennisé par paroles de présent devant la face de notre Sainte Mère l'Eglise Aristotélicienne, à la première semonce et réquisition de l'une des familles, et au plus tard dans les trois mois des présentes.

Et en faveur et contemplation dudit mariage, il est prévu et arrêté ce qui suit:

Premièrement, que les époux partageront le port de leurs titres et armes, y compris les armes familiales. Néanmoins, et comme il est de coutume en noble famille, la damoiselle Elianor conservera en droit comme en usage le nom de sa famille de sang.

Item, est dit et accordé qu'il sera procédé, préalablement à l'union, à l'examen corporel de la damoiselle Elianor par deux matrones choisies d'un commun accord entre les familles. Lesdites matrones devront, en leur âme et conscience, attester de la pureté physique de ladite damoiselle.

Item, est dit et accordé que ledit mariage sera célébré en la cathédrale Notre Dame de Paris. Ne pourront assister à ladite cérémonie, outre les familles et vassaux des époux, que les personnes ayant a minima rang de Duc ou de Comte. Toutefois à titre gracieux, chaque futur époux pourra inviter cinq personnes de rang inférieur.

Item, est dit et accordé que les festivités suivant les épousailles se dérouleront en la ville de Paris.

Item, est dit et accordé que les futurs époux seront libres de résider où ils le souhaiteront, sous condition de passer a minima un mois par an sur leurs terres alençonnaises.

Item, est dit et accordé que la gestion de l'ensemble des terres, fiefs et immeubles des deux époux sera assurée par le mari. Les deux époux pourront néanmoins après le mariage passer à ce sujet devant notaire toute convention qui leur plaira.

Item, est dit et accordé qu'en vue d'assurer la descendance des lignées, qui est le but et la raison de l'union prévue, les deux époux devront remplir leurs devoirs conjugaux a minima quinze nuits par mois. Etant ici précisé que ces devoirs ne pourront être remplis ni pendant la semaine menstruelle de la damoiselle Elianor, ni dans les nuits de dimanche à lundi. Après naissance d'un héritier mâle, les époux seront néanmoins libres d'espacer à leur guise lesdits rapports conjugaux.

Item est dit et accordé que nul bâtard ne pourra être reconnu par le sire Chlodwig après la célébration du mariage.

Item, est dit et accordé que le choix des prénoms des enfants mâles à naître de cette union reviendra au sire Chlodwig, les prénoms des enfants femelles étant laissés au libre choix de la damoiselle Elianor.

Item, est dit et accordé que l'éducation de enfants à naître de cette union sera confiée à la mère jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de neuf ans. Au-delà, elle conservera l'éducation de ses filles et abandonnera la direction de celle de ses fils à son époux.

Item, est dit et accordé que la seigneurie de Belzaize, dépendant du duché de l'Aigle, devra être octroyée à l'aîné fils à naître de cette union au jour de ses quatorze ans.

Fait et passé à Paris en l'hostel Barbette
Le premier d'août 1457

En présence des futurs époux,
De damoiselle Aélis Amandine d'Harlegnan, damoiselle de Beaulieu
De messire Guilhem de Vergy, comte de Beaumont sur Sarthe, baron de Saint Vérain, seigneur d'Auriac
Et de Maître Luntz, Notaire

Ainsi signé et scellé






Elianor de Vergy





Je me redressai et tendis la feuille au notaire. Je venais de refermer moi-même mes futures chaînes, et j'en avais jeté la clé au loin. Nul désormais ne pourrait m'en délivrer, sinon la mort.
Eloin
Quelques jours après la signature du fameux contrat d'accordailles entre les deux héritiers, Eloin fict quérir un page, auquel elle tendit un pli.

Fais porter ceste missive à damoyselle Rose de Plantagenest, Hostel de Gilraen, Rue Sainct Anthoine.

Le domestique hocha la teste et prit le parchemin plié mais non scellé, la jeune femme ayant oublié sa matrice en la chambre qu'elle occupoit à Lesparre.
Puys elle rangea la copie de la missive envoyée dans le dossier qu'elle s'estoit consituée pour la rédaction de la biographie de la comtesse de Nijmegen.


Citation:
Paris, Hostel Barbette
Ce vingt décembre 1457.

Damoyselle,

Je serais fort heureuse de vous accueillir au seing de l'Hostel Barbette, sis en la rue du mesme nom, un prochain jour selon vos possibilités.

J'aimerais en effet pouvoir converser avec vous au sujet de vostre mère, qui m'a récemment faict le plaisir de me conter elle-mesme les grandes lignes de son existence.

Les gardes de la demeure possédée par ma filleule seront informés de vostre visite, aussi vous n'aurez guère à attendre dans le vestibule que je ne vienne vous accueillir.

En attente de vostre réponse, recevez, damoyselle, tous mes respects.

Eloin Bellecour.


Elle relut ensuite les divers courriers et aultres notes qu'elle avoit pu récolter depuys le début de son estude, et songea qu'il luy faudrait, lors de son prochain départ de la capitale du Royaume, faire un détour par l'Anjou avant que de retourner à Bordeaux. Elle pourrait ainsi prendre des nouvelles de la demande qu'elle avoit déposé au seing de l'ambassade d'Angers...
_________________

Héraldique
Elianor_de_vergy
L'hôtel familial parisien évoquait plus une auberge de passage qu'une demeure ces derniers mois. La poupée bouclée y venait certes fréquemment, mais c'était toujours pour de brefs passages. Deux jours, trois tout au plus, avant de reprendre la route du sud après avoir passé l'essentiel de ses journées à Saint Antoine.

Mais cette fois, il en allait différemment. Et la raison de ce changement ne lui plaisait que très modérément: c'était l'approche de ses noces.

Oh bien sûr, elle ne pouvait guère prétendre que la chose la prenait au dépourvu. D'aussi loin qu'elle se rappelait, elle savait qu'elle serait unie à un prétendant choisi par sa famille. choisi pour ses titres, pour son lignage, choisi pour ce qu'il pourrait apporter au clan. Elle-même d'ailleurs aurait été sélectionnée par sa belle-famille pour de semblables raisons de stratégie familiales. Oui, elle le savait. Tout comme elle savait qu'elle n'avait pas son mot à dire dans l'affaire. Ou plutôt que le seul mot qu'on attendait d'elle était le "oui" qu'elle devrait prononcer le jour du mariage. Tout comme elle savait depuis des années que son seigneur et maître serait Chlodwig von Frayner d'Azayes, aujourd'hui duc de l'Aigle et baron de Château-Rouge.

Oui, elle savait tout cela. Et elle l'acceptait. Après tout, elle avait été élevée de telle sorte que cela lui paraissait normal. Il était dans l'ordre des choses d'épouser celui qu'on lui désignait, dans l'ordre des choses de se soumettre à lui. Le mariage dans la haute noblesse n'est pas affaire d'amour entre deux êtres mais d'intérêts entre deux familles. "L'amour passe, les titres restent" disait sa défunte mère. Evidemment, c'était plus facile à dire quand on avait comme la maternelle épousé un homme qui vous apportait les deux. Mais s'il fallait choisir, on choisissait les titres. C'est en tout cas ce qu'on avait choisi pour la poupée.

Mais toute la docilité et la résignation du monde ne pouvaient empêcher Boucles d'Or d'être dévorée d'anxiété. Sa dernière rencontre avec son promis avait en effet fait naître en elle une angoisse diffuse et irraisonnée en lui montrant à quel point il pouvait se montrer violent. Et l'examen de ce jour n'était pas fait pour la rassurer. Elle ignorait en quoi cela consistait au juste, un "examen prénuptial". Mais elle savait que s'il concluait qu'elle était en état d'être épousée, il ferait de ses noces une certitude proche, et non plus un lointain évènement auquel elle pouvait encore éviter de songer.

C'est donc une poupée inquiète et ignorant à quelle sauce elle allait être mangée ce jour qui se tenait dans la salle principale de l'hôtel, trompant son attente en brodant nerveusement une tapisserie profane.

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Cerridween
Elle n'aime pas Paris.

Non... elle ne l'a jamais aimée. Trop de monde, trop de bruits, trop d'odeurs... pas assez d'oublis.
Elle dépareille dans le monde où elle va, la Pivoine Noire.
Elle n'a jamais été une femme du monde. De robe elle n'en a qu'une, et elle est parti aux quatre vents de souvenirs et de la vie qui passe... des sentiments qui trépassent et qui font mal dans un coin, comme une écharde qu'on ne peut enlever et qui a chaque pas rappelle pourtant qu'elle est bien là. Non... elle n'est pas de ce monde. Elle a la dent serrée rien que d'y penser.

Ce monde est ce qui lui rappelle... ce qu'elle veut oublier. Une suzeraine aux titres plus long que le bras, qui a tourné le couteau dans la plaie bien après son dernier soupir et qui continue même au fin fond des enfers à être le diable.
La main se serre sur la missive qu'elle tient.

Citation:
Ma chère tatie!

Voilà bien longtemps que je n'ai pas pris de tes nouvelles, et j'ai bien honte de ne le faire qu'au moment où j'ai besoin de toi. Mais aujourd'hui je suis très effrayée de ce qui m'attend. Mon mariage, cette fois ça y est, a été fixé au douze mars prochain. Et avant cela, mon contrat m'oblige à me faire examiner . Je t'avoue que je ne sais pas ce que c'est, au juste, que cet examen. Je sais juste que si quelqu'un doit me toucher, tu es la seule à qui je fais assez confiance pour cela. Aurais-tu le temps d'un séjour à Paris pour procéder à cet examen? Oh je t'en prie tatie, ne me laisse pas seule avec la matrone choisie par Chlodwig. Le connaissant, je doute qu'il l'ait choisie douce et délicate hélas....

Ta nièce tremblante

Elianor

Elle ne pourra pas longtemps serrer les dents... la cicatrice qui barre son visage du menton à la tempe lui rappelle qu'elle n'est plus maitresse de ses expressions. Sa main froisse le parchemin qui va s'écraser dans la boue et la fange du caniveau. De sa main valide, elle remet en place le mantel gris frappé d'une licorne et le drap de toile noire, en accord avec son doublet et ses chausses, à vrai dire l'entièreté de sa mise, qui maintient son bras droit contre son corps, pour éviter de tirer sur son épaule meurtrie. Elle est une ombre sur laquelle seules tranchent les flammèches de sa chevelure qui s'échappent d'un chignon peu ouvragé pour venir lécher son visage et masquer un peu la balafre qui le lacère, comme les ridules qui naissent au coin de ses yeux. Un collier d'argent ceint sa poitrine couverte et est sa seule parure.

Un soupir passe, alors qu'elle se résigne...

Que fait-elle là alors que chaque pore de sa peau se refuse à entrer ?
Parce qu'elle a promit un jour... qu'elle ne renie jamais sa parole. Et qu'elle a entendu dans les mots enfantins ce cri du coeur viscéral. Elle n'aura pas expliqué. Elle ne sait pas, elle la silencieuse. A quoi bon user du vélin... Elle est là. Elle ne peut faire plus, ni moins. Ce sera dur pour la blondinette. Ce sera atroce pour elle. Elle prendra sur elle, comme toujours. En mémoire de ce sourire, qu'elle aimerait proche, maintenant, là. Elle ne pourra le remplacer. Mais elle reste l'alliée, la protectrice, la louve et la silhouette qui veille de loin comme elle l'a promit. Appelle moi, je viendrai, toujours, si je le peux.

Alors elle est là, devant ce théâtre des horreurs qu'elle voudrait incendier, et elle attend, hiératique, après avoir frappé trois coups à l'huis, le bourdonnement du dehors s'effaçant pour ne laisser dans sa tête que la litanie de ses pensées qui la maudisse encore et encore...

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