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[RP] L'Hostel Barbette

Ilargia
Foutue ville. Foutue baraque. Foutue famille. Foutue vie. La blondinette, on l'aura compris était d'humeur maussade. Comme à chaque fois qu'elle avait honte de ce qu'elle faisait. Et le mariage _ ou plutôt aurait-elle du appeler ça le sacrifice _ de sa jeune soeur était l'un de ses plus vifs sujet de malaise. Comment pouvaient-ils lui faire cela? Qu'est-ce qui les poussaient à respecter envers et contre tout les volontés d'une mère devant laquelle, certes, ils avaient tremblé quand elle était vivante, mais désormais morte et inoffensive? Difficile de le dire. Sinon qu'on ne faisait pas, dans ce noble monde, machine arrière sur une affaire aussi engagée sans faire naître des ressentiments mortels. Et insulter ainsi le rejeton de deux puissantes familles n'était pas le plus indiqué pour l'avenir de Boucles d'Or.

N'empêche que toutes les justifications du monde n'ôtaient pas de la bouche de la blondinette le goût de fiel de ces épousailles. Et de leur pénible prélude: l'examen prénuptial.

Incapable d'affronter le regard de biche effarouchée de sa soeur, Aélis avait fui la salle principale et s'était réfugiée dans une autre pièce. C'est là que le bruit de coups frappés à la porte vint la tirer de ses moroses pensées.

N'ayant rien de mieux à faire, la blondinette s'en alla ouvrir elle-même et se trouva face à ... la mort?

Non, ca n'était évidemment pas la faucheuse, cette sombre silhouette vêtue de noir et balafrée d'une cicatrice qui la rend peu amène. N'étant pas d'humeur à perdre son temps, elle faillit claquer la porte au nez de l'apparition. Un je-ne-sais-quoi la retint pourtant. Une lueur dans le regard de son étrange vis-à-vis, le souvenir d'un ancien brasier dans les flammes éteintes de la chevelure... Incrédule, la jeune femme pencha doucement la tête sur le côté et murmura d'une voix étouffée.


T-Tante? Tante Cerrid?
Cerridween
Ça fait mal...

Mal de sentir les yeux de la jeune femme qui soulignent, étrangers, le visage qu'elle lui offre.
Mal de ne pas voir les pupilles qui s'étirent de surprise ou de joie.
Mal de se voir comme dans un miroir.
Mal d'être devenue une inconnue.
Tu n'es plus la même Pivoine.

Ton corps est devenu ta prison.
Celle où tu rêves encore de fendre et de pourfendre. D'ouvrir tes bras au vent quand tu chevauches au triple galop, avalant les landes grises de la Normandie ou vallonnées du Limousin.
Ce n'est pas fini pourtant.
Du fond de tes chaines, tu as déjà recommencé. Même si ça fait mal, même si ça tire, même si ça crispe de n'être qu'une demi maître, tu forges dans le silence des matins, dans l'ombre d'autres salles d'armes, un autre combat avec d'autres lames.


T-Tante? Tante Cerrid?

Un demi sourire triste s'échappe à la commissure gauche des lèvres.

Difficile à croire, n'est ce pas ?...


Elle ne veut pas l'effrayer, ni voir la pitié.
Elle a lu dans les yeux de la jeune femme, le même désespoir que le sien. Elle se tait elle aussi, Pivoine, tu le sais. Elle aussi est bâtarde en somme. Elle avance sa main et caresse doucement la joue blanche et jolie.

Tu n'as pas grandi... mais tu as embellis encore...

Elle reste un instant sans rien dire, laissant les questions en suspens dans l'air. Point trop, elles pourraient tomber et elle ne veut pas y répondre.

Tu me laisses sur le palier parce que tu as honte ?

La petite lueur vient faire crépiter les pépites d'or au fond de l'eau verte des yeux de la Pivoine. Elle embraye un mouvement pour entrer, l'écartant doucement. La chaleur du hall vient lui colorer les joues et doit la faire paraître un peu plus humaine.

Un instant ses yeux se posent sur le décor.

Le hall est plein de tapisseries. Flamandes. Elle n'y connait pas grand chose pourtant la Pivoine, qui est plus habituée au granit nu des pierres de Ryes et aux échoppes où l'on ne s'arrête que pour s'endormir dans un mauvais lit. Mais elle reconnaît la patte Harlegnan. Le cousin Phillau ne doit pas être étranger à tout cela. Qu'est-il devenu... il n'est pas mort, elle le saurait. On lui aurait dit. Du moins elle le suppose. Quelques coffres et quatre portes dont une double qui doit être l'entrée de la grand salle. Des écus avec un blason Vergy. Un autre avec celui des Louvelle. Pas difficile d'identifier les propriétaires du lieu.

Elle se retourne vers Aélis et lui dit comme pour elle même...

Elle est terrifiée...
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Ilargia
Difficile à croire? Oh oui! Elle n'aurait certes pas pensé se retrouver face à sa tante dans ces cironstances, la blondinette, pas non plus pensé la retrouver dans cet état, à ce point marquée par des épreuves dont sa nièce ignore tout. Et sur lesquelles elle ne la questionnera pas. D'abord parce qu'on ne questionne pas beaucoup dans la famille. Et qu'on se confie moins encore, trop acharnés à porter ses fardeaux en solitaire. Et puis... Et puis il pourrait y avoir des questions en retour aussi, et la blonde diaphane les redoute tant ce qu'elle cache est lourd. Alors elle esquive avec autant de soin que sa tante.

Tu n'as pas grandi... mais tu as embellis encore...


Un sourire ironique étire les lèvres d'Aélis et la réponse fuse, brève réminiscence de sa malice de jadis..

Je n'ai pas assez mangé de soupe que veux-tu, et si ma petite taille peut continuer à écarter les prétendants, j'en suis ravie!

Pas de rancoeur dans la voix, un simple constat: les années passent et la blondinette reste fille. Ce qui lui convient, au fond, se dit-elle en s'effaçant, suivant le mouvement de sa tante.

Le hall serait bien vite traversé. Rien de particulier ne les y retient après tout. Si ce n'est la phrase qui tombe des lèvres de la Pivoine, et qui sonne comme un reproche aux oreilles de la blondinette. Pas besoin de demander de qui elle parle.....


Terrifiée... Je le sais bien... Je crois qu'à force d'entendre parler de ce mariage sans le voir se réaliser, elle avait réussi à l'écarter de ses pensées. Mais... Elle ne peut plus maintenant, bien sûr.... Et elle s'affole, même si elle ne sait pas vraiment ce qui l'attend...

Un soupir, discret. Etait-elle un monstre, de traiter ainsi une soeur qu'elle adore? Aurait-elle du la mettre au courant, faire son "éducation"? Elle y a songé, un temps. Avant d'y renoncer, lâchement incapable de briser l'innocence de Boucles d'Or. Etait-ce vraiment mieux de savoir? Elle avait voulu, elle, savoir ce que signifiait le mariage. Et elle avait appris. Et en apprenant elle était tombée, bien consentante, trop consentante, dans un tourbillon de péchés qui s'était achevé dans le sang de son enfant. Un sang qui lui rougissait encore les mains. Ne valait-il pas mieux l'ignorance?

Et je t'avoue que je n'ai pas le courage de lui dire. Ce qui l'attend. J'ai peur que cela ne lui rende les choses encore plus difficiles...

Re-soupir tandis qu'elle pose la main sur la poignée de la porte et pousse le lourd huis de chêne. Dévoilant ainsi la salle principale. Qui aurait tout pour être accueillante et chaleureuse: là encore de riches tapisseries, des meubles ouvragés, des tapis précieux, un feu qui flambe clair dans les cheminées...

Et une Elianor pâle comme un fantôme, qui brode avec une maladresse inhabituelle chez elle. Une Elianor terrifiée, comme l'avait bien senti sa tante.
Cerridween
Elle regarde la petite tête blonde qui se redresse et qui scrute l'arrivée et l'arrivante.
Elle est si jeune encore...
Elle peut lire l'enfance sur les joues rebondies même si le corps n'en a plus qu'une mince trace. Elle la regarde sans rien dire se lever et faire tomber sa broderie.
Son coeur se serre...et tu ne dis rien... et tu ne peux rien dire... et tu maudis cette autre balafre qui orne ton écu et qui ne fait d'un trait plus rien de légitime...
La jeunette fait quelques pas rapide vers elle et s'arrête d'un coup... les larmes commencent à rouler sur les joues blêmes et elle reste là sans bruit, sans mot à la regarder la bouche ouverte. Et tu hurles à l'intérieur, et tu dois le garder en travers de la gorge, et tu la maudis encore...
Elle avance lentement et prend Elianor contre elle. Elle n'a qu'un bras à mettre autour des frêles épaules qui tressautent lentement... elle attend, en caressant les boucles que la source se tarisse avant de délicatement lui remonter le menton pour la regarder dans les yeux et dire doucement :


Bonjour, jeune fille...

Elle est venue.... Tatie a répondu, elle ne l'a pas abandonné... Le premier mouvement de la poupée, soulagée au-delà des mots par cette arrivée, c'est de courir _enfin boiter_ se jeter dans les bras de cette revenante. Alors elle se lève, elle claudique, maudissant au passage sa jambe défaillante. Et pile net. Tatie? Est-ce bien tatie, cette femme vêtue de noir, au visage marqué par une blessure dont la poupée ne se souvient pas, qui la regarde approcher sans mot dire? Et si elle allait te repousser, comme mère le faisait parfois lorsque ses crises la prenait? Et si, et si....
Doute insupportable, qui lui coupe les jambes tandis que les larmes jaillissent de ses yeux. Comme une digue qui se rompt, l'inquiétude qui la ronge depuis des jours éclate et dévaste tout sur son passage. Le regard brouillé, elle devine à peine les mouvements de la sombre silhouette qui s'avance vers elle. Elle sent soudain le poids d'un bras autour de ses épaules, la caresse d'une main sur ses cheveux.

Oh, comme elle voudrait redevenir une enfant, se blottir tout contre cette présence rassurante, ne plus quitter son giron...


"Bonjour jeune fille"

Légèrement, mais fermement, on lui relève le visage et ses mirettes viennent se poser dans celles de sa tante. Elle sent la honte l'envahir. Face à cette femme qui a affronté tant de dangers dans sa vie, comment ose-t-elle se laisser aller ainsi? Elle voudrait ravaler ses larmes, sourire, être forte, pour faire honneur à sa famille. Oui mais être forte n'a jamais été sa tasse d'hydromel, à la poupée. Au comble de ses efforts, elle parvient tout de même à arrêter de sangloter pour répondre.

Bonjour tatie. Je suis... contente que tu sois là tu sais...

Bien maigre, comme accueil? Oui et non. Les mots sont faibles, mais ce qu'ils expriment les dépasse. Oui, elle est contente. Alors elle le dit, et c'est tout ce qu'elle arrive à faire pour l'instant.

Un baiser se pose sur le front alors qu'elle lâche le menton. Elle veut oublier un instant les yeux baignés de larmes et ravaler son impuissance. La sensation qu'elle déteste le plus au monde a prit les traits d'un contrat qui laboure les traits d'une de ses protégées. Serre les dents et expire, tu n'as pas le choix.


Je suis contente de te voir... pourrais-tu m'aider s'il te plait à enlever mon mantel afin que nous allions parler un peu au coin du feu ? Ta tante se fait vieille...

La poupée s'exécute, et trouve soudain un certain apaisement à accomplir des gestes aussi simples. Tirer à elle l'étoffe du mantel tandis que sa tante en dégage son bras, la plier avant de la déposer avec soin sur une escabelle, trottiner aux côtés de sa parente pour venir se jucher jambes ballantes, sur un siège trop haut pour elle. Petits riens de la vie de tous les jours qui relèguent soudain l'épreuve à venir dans un futur qu'elle peut, pour quelques instants, croire lointain. Et qu'elle tente de repousser encore en se mettant à babiller de tout, de rien. De la Guyenne, de ses travaux, de sa nouvelle robe. Et de tatie. Mais prudemment. Si jeune et ignorante qu'on soit, on devine qu'il y a des questions qu'on ne pose pas. Alors on se cantonne à celles qui présentent... moins de risques....

Viens te réchauffer ma tatie. Il fait un froid affreux dans cette ville! Je ne sais comment font ses habitants pour demeurer là toute l'année pleine!

Elle la laisse faire... elle la laisse vivre... elle la laisse parler...
Lentement elle va prendre place face à celui de la blondinette aux boucles qui dansent à chacun de ses pas. Elle la regarde dans les yeux doucement et lui prend la main.


Elianor...

La voix est posée, grave, berceuse...
La même qu'elle avait entendu un soir de confidence, à la lueur d'un feu, quand elle croyait encore naïve que derrière Charybde ne se cachait pas Scylla. On m'appelle la louve, mais ils se trompent ma douce... c'est toi qui l'es...
Maudite sois-tu, Médée... maudite sois-tu...


Je ne sais pas dire les choses en masquant ou déguisant la vérité... ce que je vais te dire pourra te faire peur, mais je te le dois et je préfère que tu le saches maintenant pour que tu endurcisses un peu ton coeur. Ce que tu vas vivre va être désagréable. Je ne peux te l'éviter. Je voudrais pouvoir te l'expliquer. Mais... je ne suis pas de celles qui savent le faire. On va chercher à savoir si tu as déjà couché avec un homme et si tu es toujours vierge. Ce ne sera pas douloureux physiquement, ma petit Elianor, mais ce sera difficile à supporter pour toi. Mais sache, que quoi qu'il arrive, je suis là. Je suis près de toi. Attrape ma main, plante y tes ongles, serre la, broie la si tu as besoin. Et aie confiance en moi...

La menotte se crispa autour de la main de sa tante. La poupée sentait sa résolution d'être forte, déjà bien ténue, vaciller face aux paroles de sa tante. Ce qu'elle lui décrivait n'avait rien pour la rassurer, au contraire. La gamine piqua un fard et baissa les yeux, honteuse et gênée.

Je... Je te fais confiance tatie, et je serais forte. Enfin... J'essaierai...

Elle faillit ajouter quelque chose mais se ravisa. Comment aurait-elle pu avouer qu'elle craignait les résultats de cet examen qui l'attendait? Naïve à l'extrême, elle avait pris au pied de la lettre l'expression « coucher avec un homme » et s'imaginait déjà flétrie en public, rejetée et déshonorée... Après tout, n'avait-elle pas déjà partagé le même lit que son jeune frère? Ils avaient donc couché ensemble, donc elle avait déjà couché avec un membre du sexe opposé, donc elle allait être traitée comme une traînée !
Effondrée, elle ne sut rien ajouter de plus et refondit en larmes.

Elle soupire, tatie et elle essaie de ne pas frapper du poing de rage…
Lentement elle se relève après avoir posé un baiser sur les boucles et va chercher un peu de vin dans un verre. Elle le tend à la petiote en murmurant :


Avale ça doucement… ça te fera du bien…

La môme attrape le verre et le regarde un instant, hésitante. Elle n'a pas l'habitude du vin pur, une demoiselle de son âge et de son rang ne le boit d'ordinaire que coupé d'eau. Mais là, visiblement, sa tante pense qu'il lui faudra le breuvage intact pour affronter ce qui l'attend... La poupée prend donc une grande inspiration et, obéissante, commence à siroter le liquide qui ne tarde pas à lui enflammer les joues...
Le silence s'installe pendant que la Pivoine se cale dans un siège un verre à la main, faisant tourner le liquide pourpre dans le verre, comme elle pourrait tourner dans une cage, si son corps n'en était pas déjà une...


HRP : Post écrit à quatre mains avec LJD Elianor.
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Chlodwig_von_frayner
Encore une journée qui aurait pu (aurait du ?) commencer par un truc genre… Le ciel d’encre pleurait sur la tristesse des toits parisiens. Paris… Une ville triste dans le fond, qui lui donnait et rappelait à chaque fois de mauvais souvenirs. Sauf un peut être… mais qui s’était passé il y a si longtemps déjà… et qui tendait à se transformer à son tour en souvenir triste. Ah Paris… triste ville du royaume des lévanides… triste capitale d’un royaume en débâcle dont les valeurs et l’essence même se perdaient et s’écoulaient goutte à goutte comme on vide de son sang un corps déjà mourrant. Oui… ça aurait été parfait pour qualifier l’espère de calvaire que la gamine risquait de vivre aujourd’hui… et en prime ça aurait mis tout le monde d’une humeur maussade ou bien même franchement déprimante…

Mais non ! Ce jour là il faisait un magnifique beau temps, un soleil éclatant avec presque aucun nuage… Et bien que le froid fut un peu vif, la puanteur et les détritus qui régnaient en maitre dans les rues de la capitale propageaient néanmoins une certaine chaleur. Bon il était vrai que porter un manteau de zibeline brodée d’hermine et des gants de cuir n’aidaient pas à avoir froid. Mais enfin… toujours était il qu’il était d’une humeur éclatante notre petit Chlo !

Il fallait bien avouer que la présence de son parrain (LE parrain ?) qui quand à lui découvrait apparemment la capitale française aidait l’atmosphère à se détendre. Ses commentaires, toujours drôles, sur les français, leur mode de vie, la façon dont il aurait géré les affaires si il avait eu la chance de naître ici, sur Armoria aussi… ça il était prolixe… sur Levan tiens, ça il ne s’en privait pas non plus. Au moins ça changeait des sempiternelles atermoiements sur les lorrains (un bon lorrain est un lorrain mort disait il souvent), les savoyards (un bon savoyard est un savoyard qui vole) et les franc comtois (un bon franc vicomtois n’existe pas), ou même l’empire en général, ce qui, pour celles-ci se résumaient souvent à un grand éclat de rire ponctué par un « des buses… des tas de buse » ou autre joyeuseté. Contrairement à leur habitude, et bien parce qu’il devait déplacer son cousin grabataire et incontinent (certains le disaient même impuissant), ils étaient venus en carrosse. Mais attention hein, avec toute la garde de Bolchen bien sur. Enfin la plupart étaient resté à l’hôtel particulier… histoire de pas trop passer pour des ploucs provinciaux. Mais bon… le vieux souverain était tellement paranoïaque qu’il croyait voir des savoyards presque partout à présent. Sa dernière lubie avait été de croire qu’ils se cachaient sous son lit… et de le détruire bien sur à coup de… pelle. Enfin… peut être étais ce à cause des substances souvent hallucinogènes dont il était malheureusement devenu dépendant. Enfin… toujours est il qu’il était bien plus à l’aise que le vieillard croulant qui l’accompagnait. Il l’avait traîné pour lui présenter sa future promise… et partie de sa belle famille tenez tant qu’à faire. Il n’était pas sur que se fut le meilleur moyen de faire bonne impression, mais pour l’heure ce « détail ne lui semblait pas des plus importants » tant cette fameuse belle famille semblait avoir à cœur à le détester très cordialement… au moins c’était réciproque !

Arrivé devant le fameux hotel (ah quel fameux hôtel… si beau… si magnifique… et plein de beaux souvenirs… c’était à vous en faire frissonner…), le Chlo descendit du fameux carrosse, s’étirant comme il pouvait. Il détestait les voyages dans ce genre d’attelages. Enfin… c’était pour la bonne cause… il allait enfin savoir si son contrat serait annulé prématurément… pour cause de… non… trop jeune… zut… humpf… Enfin… on pouvait toujours espérer qu’elle serait assez traumatisée pour refuser de venir. Il devrait peut être lui faire croire que le patriarche de la famille devait tester toutes les jeunes mariées avant tout… quoi que… pas crédible… il en était sûrement incapable. On verrait bien… la journée avançait. Il manquait juste celle à qui il avait demandé de venir faire les ultimes vérifications. Elle serait payée en espèces sonnantes et trébuchantes. Il aurait pu s’abstenir de faire ces menues dépenses, bien sur… mais bon… cette solution au moins avait le don de le faire sourire. Il posa la main sur son épée, la bottine ferrée raisonnant sur le pavé. Il veilla à ce que les gardes aident le patriarche à se lever. Le pauvre ne se déplaçait plus que sur son trône portatif… qu’il s’était fait construire. Enfin sauf pour les moments importants… comme son mariage, ou encore pour ça. Le pauvre… un jour faudrait vraiment qu’il l’aide à mourir… un coup de poignard et il ne souffrirait plus.


Bien… alors hum… tu te souviens pourquoi on est là, hein ? Tu perds pas encore la mémoire ? Bon… Il n’y a aucun savoyard… aucun impériaux même… juste des français ! Tu n’as aucune raison de t’énerver… que des nobles de bonne famille. Tu… laisses ta pelle s’il te plait.

Il souffla légèrement… le grabataire devenait de plus en plus incontrôlable… il préférait le rassurer à l’avance, histoire que le choc de découvrir un endroit nouveau ne soit pas trop rude pour lui. Autant dans un débat politique il était très bon, autant pour les bonnes manière et la diplomatie, il manquait parfois de tact. Aucune importance me direz vous… en effet. Aussi les deux Von Frayner se décidèrent ils alors enfin à entrer dans l’hôtel. Des coups sont frappés à l’entrée, tandis que le Souverain s’échine étrangement à vouloir placer ses gardes en position défensive. Heureusement le temps n’est pas long avant que quelqu’un ne vienne les accueillir. Un grand sourire aux lèvres, il s’engagea dans les couloirs, suivant un des serviteurs qui les menait apparemment là où il le fallait… bizarrement le simple fait de dire qu’il était le duc de l’Aigle avait provoque cette soudaine réaction… Au moins ils étaient au courant, c’était signe qu’il ne s’était pas trompé de date.

Une porte s’ouvrit alors et l’homme s’effaça pour les laisser passer. Léger soupire… il ferma imperceptiblement les yeux, comme si il voulait de lui-même retarder cet évènement qui s’annonçait. Il ne le voulait pas… cet examen devait être négatif… oui il le devait… il éclaterait de joie, romprait publiquement ses fiançailles… se ferait une joie d’humilier poupée peut être… ou peut être pas… mais qu’importe. Ça DEVAIT être négatif. Légère inspiration et il pénétra à l’intérieur, son éternel demi sourire aux lèvres. Il détailla légèrement l’assistance… trois femmes… dont deux qu’il connaissait. Eh beh… l’ambiance avait l’air d’être sacrément à la fête… il pouvait presque en sentir les effluves… à vous glacer le sang. Il sourit un peu plus… hum parfait. Il s’éclaircit légèrement la gorge, inclinant légèrement la tête, très légèrement… sachant que le souverain n’e ferait rien… si il se rendait compte que des gens étaient là.


Bien ! J’espère que je ne suis pas trop en retard. Ça m’aurait ennuyé de trop vous faire attendre. Bonjour à vous ! Alors pour ceux qui ne le connaitraient pas, voici mon cousin et Chef de famille, Guise Von Frayner, Souverain de Bolchen… et je vous épargne les autres titres.

Son sourire s’élargit un peu plus lorsqu’il vit que personne ne semblait réellement rire de ce qu’il venait dire… ni même esquisser un rictus.

Rassurez vous, il ne s’agit pas de la personne qui procédera à l’examen. Celle qui doit venir ne devrait pas tarder, un de mes hommes de confiance la conduira auprès de nous dés qu’elle arrivera. Je suis désolé… si vous souhaitez commencer au plus vite c’est un peu raté…
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Elianor_de_vergy
C'est fou tout ce qu'on peut voir dans un verre de vin. Sans doute, pour de plus aguerris et plus expérimentés que la poupée, le rouge liquide rappellerait le sang, sang versé sur les champs de bataille, sang versé pour des naissances... Si le spectre de la défunte reine Isabeau de Bavière avait l'idée de se pencher à cet instant par-dessus l'épaule de la jeune de Vergy, elle pourrait lui souffler méchamment à l'oreille que ce rouge était aussi celui du sang qu'elle allait verser lorsqu'elle deviendrait, dans les larmes et la douleur, femme.

Mais le fantôme de la reine débauchée ne passait pas ce jour-là au-dessus de son ancienne demeure. Et dans sa totale innocence, la blonde enfant ne voyait dans ce vin que le produit des vignes et ses pensées s'envolaient vers *ses* vignes, sa terre, Lesparre, Castelnau, le Médoc...

Elle fut arrachée à ses songeries passablement éthyliques par l'arrivée de son promis. Sonore, joyeuse, détachée, sa voix résonna dans la pièce, brisant le calme relatif qui s'y était établi.

Elle le détesta soudain. Elle le détesta d'être là, d'être la cause de ce maudit examen, elle le détesta pour son détachement qui insultait sa propre angoisse. Elle le détesta tout en trouvant qu'il était beau comme un héros de roman, son blond promis; elle le détestant tout en rêvant de se perdre dans ses yeux verts et d'y voir, pour une fois, s'y allumer une lueur d'affection au lieu de l'agacement qu'elle y lisait d'ordinaire.

Bref, elle délirait sec, la poupée. Preuve était donc faite qu'elle ne tenait pas l'alcool. Mais qu'elle aimait bien ça, vu la façon dont elle se cramponnait à sa coupe tout en s'inclinant _ un peu chancelante tout de même _ pour saluer les deux Impériaux. On a beau avoir un petit coup dans le nez et une trouille de tous les diables chevillée au corps, on n'oublie pas comme ça quatorze années d'éducation et de convenances.


Messire mon promis, Votre Grâce...

Et de redevenir muette comme une carpe. Qu'aurait-elle pu ajouter de plus? Qu'elle était heureuse de les voir? Fallait pas exagérer non plus. Surtout quand le promis avait le culot d'annoncer tranquillement que sa torture n'était pas prête de commencer. Et que donc elle n'était pas prête d'être tranquille.

Le monde est décidément rempli de butors.

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Cerridween
Bien ! J’espère que je ne suis pas trop en retard. Ça m’aurait ennuyé de trop vous faire attendre.

C'est pas comme si elles patientaient déjà...
Léger tic de la Pivoine assise dans son siège.


Alors pour ceux qui ne le connaitraient pas, voici mon cousin et Chef de famille, Guise Von Frayner, Souverain de Bolchen… et je vous épargne les autres titres.


Non... jure...
Les yeux détaillent lentement et sans ambages le jeune homme de pied en cap. Pas un coup d'oeil pour le souverain de Bolchen qui semblait avoir un certain... vide entre les deux oreilles. Ou tout du moins ne pas avoir les chandelles à tous les étages...
Ce sourire n'a rien de franc. Non. Il est trop... poussé... agrandi... mesquin... ça transpire la méchanceté gratuite. Jeune coq. Sûr. Confiant. De ses droits, de son pouvoir, de sa position.


Rassurez vous, il ne s’agit pas de la personne qui procédera à l’examen. Celle qui doit venir ne devrait pas tarder, un de mes hommes de confiance la conduira auprès de nous dés qu’elle arrivera. Je suis désolé… si vous souhaitez commencer au plus vite c’est un peu raté…

Elle ne relève pas l'ignominie masquée de sarcasme ou de plaisanterie déplacée. Elle continue sans vergogne à la regarder. Suffisant. Habitude des armes. Mais sans plus. Des épaules. Un peu. Sortie de l'adolescence. Qui se fait homme. Qui croit qu'il l'est ou qu'il va le devenir parce qu'il écrase. Parce qu'il rabaisse. Parce qu'il broie.

Le genre parfait et caricatural qui a le don d'aiguiser la canine pivoinesque. Et l'aiguisage de lame avait pourtant commencé bien avant son entrée. Contre une autre certes, mais à défaut de merles on se contente de grives. Et ce piaf qui se prenait pour un paon en faisant la roue de toute sa superbe supériorité acquise avec une couronne sur une caboche blondine, serait parfait... saignant.

Oui elle le déteste. Il n'y a pas vraiment à tergiverser. Mais il attend du mécontentement on dirait. Et la Pivoine a la colère qui n'est pas à point. Juste frémissante. Et elle ne donne pas satisfaction. Alors elle se contente de dessiner les contours du jeune corps en détail, du bout des mirettes, ne rendant pas le petit hochement de tête suffisant. Elle comprendrait presque pourquoi la matrone aux mains rouges l'a choisi celui-là. Qui se ressemble s'assemblent.

Et un petit sourire en coin s'affiche à la commissure de ses lèvres. Oh pas de sa faute, voyons, la cicatrice qui balafre sa face dextre l'empêche de le faire pleinement. Un petit sourire aussi suffisant que le sien, pesé, mesuré, au gramme, métré au millimètre, pour qu'il soit entre le lard et le cochon. Un sourire de façade, de comédien. S'il joue, elle jouera aussi. Au jeu du plus con, elle a des atouts dans la manche à force de voir défiler des pelletés d'écuyers... le dernier lui ayant fait la même, vertes et pas mures y comprit... il a mal fini d'ailleurs, dans ses souvenirs... mais soit, nous sommes entre gens civilisés, du moins lorsqu'ils portent des masques de convenance. Un sourire point. Même si les doigts commencent à jouer sur le verre et que le liquide pourpre roule doucement dans le verre au flux et reflux des pensées.


« Bonjour votre... Grace »


Donc attendons... les plats froids ne l'ont jamais rebuter à la louve noire...

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Guise
Savoyards.
« Pleins de savoyards. Partout ! Ah !
Mes catapultes viteeeeeeeeeeuh ! Garde ! Aux « rutilantes » !

Gna… gromph… zzzzZZZZZzzzzz …

Mes pelles… ô oui mes douces pelles… tuer …pleins … tuer … lorrains … morts… tous les tuer…
Gardiens de porcs… pendus… tous …

ZzzzZZZZZzzzz zzz…

Annexer… annexer ! … ANNEXER ! »


- « Réveillez-vous Maître … vous étiez en train de faire un… hmm.. Mauvais rêve.
Votre Dauphin vous attend déjà -pour une fois- à l’entrée du Castel… n’oubliez pas vous lui aviez promis d’être son témoin de « moralité » , à Paris…


Précisa « l’intendant de La Chambre » du Souverain .

Dure tache que celle-ci.
Rarement de bonne humeur au réveil, encore moins fréquemment « clair » et « serein » de bon matin, moult avaient été les serviteurs s’étant succédés à cette tache des plus ingrates que de gérer le levé du Souverain.

Certes, certains avaient été simplement congédiés, ou bien encore réaffectés à d’autres missions (comme celle de nettoyer les latrines, qu’il avait lui-même baptisé, en hommage à « l’affection » qu’il portait à leurs homonymes, « Latrines-Cassandres », ou bien encore « Latrines-Pauv’-Cloche », et autre « Latrines-Corbeilles-Toutes-Moches » -Oh, les visés se reconnaitront sans aucun doute.); néanmoins, Guise se délectait à « faire disparaitre » ceux dont la tête ne lui revenaient pas.

Oui, car nul n’est censé ignorer, selon la Loi de Bolchen, que le « délit de sale gueule » est punit de peine de mort en ses innombrables Terres.
Alors bien sur, le Souverain prenait un malin plaisir (oui il est très sadique) à déclarer à la presse venant le visiter que lesdits « intendants de La Chambre » avaient été « transformés » tantôt en poules, tantôt en chiens (de chasse), tantôt en…moutons.

Poussant le vice jusqu’au bout, il prenait au hasard des bêtes (qu’il préférait aux Hommes au demeurant) et les baptisait du nom des vils gueux ayant fort peu accidentellement perdus la vie, sacrifiés sur l’autel de la Beauté, de la richesse et du Sang.
M’enfin.

Toujours est il que ce matin là… non ! je fais une pause dans la narration ici.
Guise n’avait pas pu assister aux funérailles de l’éternelle Duchesse, feue Enorig d’Azayes, son légendaire mentor, à Nostre Dame, justement parce que son état de santé (à Guise donc, faut suivre !) toujours fragile depuis son dernier coma, ne lui permettait pas le voyage depuis Aix-la-Chapelle, scène de son Triomphe.

Qui plus est, son voyage de Noces d’avec sa Souveraine et jeune épouse était prévu de longue date -bien avant qu’un petit roux d’amiral « à la botte d’on sait qui » y débarque bien indument- sur les plages provençales, histoire de retrouver cette Mer qui avait bercé son « adolescence » ..
Las, fallait toujours qu’il y ait quelqu’un « pour l’faire chi… » !

Alors « comment qu’on s’arrange pour le cadre spatio-temporel, là ? »
Disons que, après succincte réflexion: revigoré par la présence au jour le jour de sa nouvelle épouse à ses côtés, peu après la cérémonie du Mariage , mais avant le voyage de noces, le Souverain avait quelque peu retrouvé la forme. Du moins suffisamment pour supporter un trajet « je sais pas trop où dans le feu empire francophone » jusqu’à Paris.

Alors basons nous la dessus. Vous voulez bien ? À vrai dire même si vous voulez pas… je m’en cogne. Bref.

Ce matin là, Guise ne fit massacrer personne pour l’exemple.
De mauvaise humeur, certes. Mais sans plus. Pourquoi ?
L’épisode est savoureux.
« L’intendant de La chambre » donc, prénommé Grimoald (que c’est laid, je sais, ça méritait de le buter rien que pour ça) savait tout l’amour que Guise portait à son immense fortune amassée ces dernières années à Bolchen.

Passons sur les accusations d’enrichissement sur le dos des finances des petit-bourgeois et de l’Etat de lorraine.
Passons aussi sur les formes proto-industrielles incomparables sur ses Terres, source de revenus inconnus jusqu’alors.

Comme la légende urbaine le laissait entendre, Guise, parmi d’autres, était surnommé « picsou ». Car entre autres excentricités, le Souverain adorait prendre dans des « baignoires » remplies d’Or, des bains.
Il ne s’en lassait jamais. Ô que non, jamais.

Ainsi, Grimoald, soucieux de rester en vie tenta un pari; il prit le risque de prendre une bassine de l’or stocké dans une des ailes du Castel, pour lui laisser doucement entendre le bruit fait par l’entrechoc des pièces entre-elles lorsque celles-ci sont délicatement lâchées à quelques centimètres de hauteur les unes des autres.
Bien lui en prit.

A l’écoute de cette douce mélodie incomparable, de cet entrechoc de ses merveilles, l’on vit même poindre un léger sourire de satisfaction sur le visage du Souverain.
De nombreuses minutes s’écoulèrent ainsi, offrant un spectacle des plus burlesques.

Finissant par obliger Grimoald à recompter les pièces une à une, à grand renfort de gestes de manivelles avec ses mains, signifiant qu’il devait continuer, Guise, une fois contenté se leva.
Que voulez-vous. C’est ce qu’on appelle, «la folie des Grandeurs ».

*« Louis de » , si tu nous vois, c’est pour toi*


Mais avançons dans cette journée.
Lavé et apprêté, maquillé et le protocole de la journée avec son cousin et archichancelier réglé, Guise parti donc, entouré de sa Garde (oué il n’avait pas vu que Chlo avait ordonné à certains de rester « à quai » pour pas qu’ils paraissent ploucs dans la capitale de la Monarchie des francoys.), déplacé sur son trône portatif jusque dans le luxueux carrosse.

De là, le « périple » commença. Périple, parce que pu…ain que c’est long le chemin des territoires confédérés de l’empire francophone jusqu’à Paris.
Périple parce que Guise avait décidé ce jour là, étant donné que c’était pour un acte solennel en vue du mariage prochain de son Chlo, de ne pas s’enfiler chiantos sur chiantos.
Et vu le camé qu’c’est quand il s’agit de ses fameux chiantos, et ben je peux vous dire que si il était pas de franche mauvaise humeur avant, il était, à présent et à mesure que le chemin durait, de plus en plus d’humeur massacrante.

Et lorsque Guise est d’humeur massacrante, c’est-à-dire très souvent, tout ce qu’il n’aime pas, en prend pour son grade. Et Dieu sait qu’il en a des cibles vivantes à son opprobre !
C’est tellement connu dans le « grand est » francophone, qu’on aurait pu lui décerner la récompense incontestable de « l’en-foi-ré le plus célèbre de l’Est ».

D’autant que là, pour compenser le « manque », sa pelle qu’on l’avait empêché de prendre (on ne sait jamais combien de lorrains on peut croiser ) le vieux s’enfilait les verres de rhum pur, les uns derrière les autres. Jusqu’à la déraison et au-delà !
Alors, Chlo voyant bien que son vieux cousin était capable de faire une connerie sans ses chiantos pour le faire tenir de son pénible état de santé, lui laissa passer cette surconsommation d’alcool. -Faut dire que le Chlo là, question picole, n’était pas franchement non plus un modèle de vertu (il l’était pas tout court); le nombre de déchires communes depuis des années en était le meilleur des témoignages.

D’une certaine façon, il était probable, qu’un de ces jours, à bout de tout, Guise demande à son dauphin et successeur à la tête des Von Frayner, de l’achever.
S’il devait périr par la main de quelqu’un, autant que ce soit celle d’un être apprécié et complice.
Mais pour l’heure ça serait tellement dommage.



Alors est-ce que je vous passerais sous silence, les moult et féroces critiques à l’égard des « débiles lorrains » , des « nains savoyards » , des « inexistants franc-vicomtois » , du « minable feu Lordfear » et son « pseudo-marquisat indépendant qu’il pouvait bien se carrer profond » et autres joyeusetés « impériales » ? Oui surement.
Le lecteur que vous êtes aura bien l’occasion de lire plus en avant les récriminations guiséennes, très vite.


Là, ce serait plutôt les turpitudes lévanesques du « parricide » que dû supporter Chlo dans le carrosse.
Ah ba oué ! La jalousie née de la concurrence entre les deux Souverains (l’un de France, l’autre de Bolchen) qui s’étaient tirés la bourre pour conquérir la main de Béatrice de Castelmaure, à l’époque « le plus beau parti de France », à présent l’épouse de Guise, a laissé des traces.
Oh certes, le respect attenant à la dignité du Rang du Roy de France, était un fait « intouchable » pour Guise. En tout cas depuis que celui-ci s’était fait oindre à Reims.

Mais en tant qu’homme en fonction, se laissant mener par le bout de la b…hmm.. du nez par les pires médiocres conseillers et hauts fonctionnaires (bon certes pas tous, mais bon…) que la France ait jamais connu… là était une autre histoire.


Florilège: « Nan mais regarde moi dans quel état ils ont foutu le DR ! Regarde moi le nombre exponentiel de duchés qui sont au bord de la sécession avec la Couronne !
Tout le sud et le Grand ouest va finir par se barrer ! Regarde moi l’état de ses institutions ! Regarde moi l’absolutisme galopant du p’tit fan club là, des médiocres sans dimension ! Et bord’el ! C’était la responsabilité de l’aut’ tâche là, la plus mauvaise qu’il y ait eu à cette Charge ! Bon c’est sur, c’est p’tèt la moins pire de sa génération.. elle est habile tacticienne, elle a ses obligés… elle avait le soutien de l’Eglise fut un temps.. Mais regarde moi dans quel état est la France !
Si rien ne peut atteindre la déchéance et l’état de décomposition des marches francophones de l’empire, tout se casse la tronche quand même, lentement mais surement !
‘tain quoi… si j’étais né en France… si j’avais été là à l’époque de la Fronde … »


Cette « conversation » (un long et alcoolisé monologue en vérité) avec Chlo, s’acheva peu de temps avant l’arrivée dans l’enceinte des Murs de Paris.
Par un mémorable
« de toute façon il va prendre pour Reyne une vieille catin dé-gueulasse remplie de fout’… manquerait plus que ce soit celle à qui il manque une… dent là, devant… tu sais là… celle qui fait des pi.. ;… dé-gueu-lasse … tu sais la catin là ! ‘ordel … qu’est-ce qu’elle est dé-gueu-lasse … »


Dans Paris même, Guise se tût. Oh non pas qu’il craigne quoi que ce soit. Mais il était songeur -et déchiré.
Il croyait se souvenir qu’il était déjà venu ici. Était ce le fruit de son imagination ?
La fulgurance d’une hallucination ? Ou le sentiment étrange, presque nostalgique, d’être passé en ces lieux en compagnie, à l’époque, de sa fille aujourd’hui disparue ?

Toujours est il que le silence fut.


Chlo semblait nerveux. Oh certes le caractère hautement imprévisible du Souverain devait y jouer indéniablement… tout autant que de devoir se siffler les sempiternelles litanies du vieux.
Oui tel un (futur) Mac-Mahon, la diplomatie, ça se faisait à la pointe d’une épée. Trop de crétins et de boulets à se siffler à longueur de journée autour de soi, manquerait plus qu’il faille faire semblant d’être sympa avec ceux des autres Terres ! Vous êtes pas des grands malades vous ?
Mais tout de même. Chlo lui causait peu de sa future épouse. Epouse qui, par la force de l’alliance, deviendrait une Von Frayner… et pas n’importe laquelle: l’épouse du futur chef de famille. Et dans cette famille, croyez moi, de cette charge de pouvoir découlait des responsabilités dont peu de Nobles pouvaient aisément s’accommoder.
Un jour croyez moi, lecteur français, vous aussi vous comprendrez.


Bref. Destination à présent atteinte. Un Hostel particulier en plein centre de Paris.
Outre les odeurs pestilentielles, ignobles, coutumières d’une si grande ville françoise, tant de gueux partout, c’était à s’y méprendre de voir des fourmis grouiller en tout sens.
Et vu comment Guise déteste « les gens », et d’autant plus « la masse », sa Garde fut d’autant plus utile pour des frappes préventives.

Mais à peine celle-ci fut placée par le Souverain, que, d’abord son Dauphin l’interrompit avec ces mots:


« Bien… alors hum… tu te souviens pourquoi on est là, hein ? Tu perds pas encore la mémoire ? Bon… Il n’y a aucun savoyard… aucun impériaux même… juste des français ! Tu n’as aucune raison de t’énerver… que des nobles de bonne famille. Tu… laisses ta pelle s’il te plait ».

Oui Guise avait quand même réussi à embarquer une pelle (celui qui lui confisquera quoi que ce soit il est pas encore né !) malgré « l’interdiction » des récriminations appuyées au départ du « voyage ».
Puis, sans lui laisser plus de temps, c’est la Porte de l’Hostel qui s’ouvrit.
Ils rentrèrent donc, non sans l’aide de deux de ses serfs pour le Souverain.


Arrivés en haut d’un escalier, ou peu s’en faut Chlo reprit de nouveau la parole, devant trois femmes.


« Bien ! J’espère que je ne suis pas trop en retard. Ça m’aurait ennuyé de trop vous faire attendre. Bonjour à vous ! Alors pour ceux qui ne le connaitraient pas, voici mon cousin et Chef de famille, Guise Von Frayner, Souverain de Bolchen… et je vous épargne les autres titres ».

Nonobstant le bide et l’atmosphère des plus… glaciales (ça tombe bien, Guise ne comptait pas être agréable), le Souverain acquiesça, silencieusement. Pas envie de parler, là.

Chlo poursuivit, très vite:

« Rassurez vous, il ne s’agit pas de la personne qui procédera à l’examen. Celle qui doit venir ne devrait pas tarder, un de mes hommes de confiance la conduira auprès de nous dés qu’elle arrivera. Je suis désolé… si vous souhaitez commencer au plus vite c’est un peu raté » …


Oh ! Et puis aller, si. Rien n'à fout'. L’envie de se faire passer pour un vrai fumier fut plus forte. Le vieux s’épancha, droit dans les yeux, tour à tour des protagonistes présentes. Mouai...

- « Appelez moi Vôtre Souveraineté, si l‘étiquette vous sied. Mais si cela vous plait, en guise d’affection ou en témoignage de votre respect, l’on me nomme « parrain » , tout simplement.

Son éternel regard noir insondable, malgré l’état d’alcoolémie avancée (le Guise était aussi un vieux routard de la bouteille) accompagna cette intervention. Seul un léger sourire en coin laissait présager d’une quelconque légèreté cordiale.
Après tout, il y avait la future femme de son Chlo, là.
Lyhra
Serrant le manteau contre son corps joliment dénudé –elle n’avait jugé bon de se changer- la Maquerelle eut tôt fait de quitter les Miracles par quelques ruelles et passages dissimulés connus de ses seuls habitants.
Personne pour la retarder ni tenter de l’estourbir pour la voler tant elle était connue ici de tous, et respectée.
La Reyne Pourpre des Miracles si elle ne craignait rien des siens se méfiait de tout un chacun une fois au dehors de la Cour et n’y mettait que très rarement les bottines d’ailleurs. Les gens d’armes avaient toujours querelle à lui faire, comme les bourgeoises, comme les culs bénis. C’était par trop ennuyeux !

Elle se pressa donc, autant que possible, pour se rendre à l’adresse dite. L’hostel Barbette c’était inscrit sur la missive toujours calée dans la tiédeur de son entre-sein.

Un Duc la mandait dans les beaux quartiers pour tâter l’intimité de sa promise, une sacrée farce quand même !
La Rousse ne doutait pas un instant qu’il réservait cette surprise avec de bien curieuses intentions mais ce n’était pas ses oignons, du moment qu’on la payait rubis sur l’ongle.

La voici arrivée. Son visage émergea du capuchon pour regarder la façade dans son entier.
L’endroit n’était pas des plus impressionnants… mais de taille conséquente tout de même apprécia-t-elle en fronçant les sourcils, espérant que sa venue, annoncée, ne déclenche les aboiements de chiens enragés ou pire ceux de la valetaille.

Elle frappa à l’huis, plusieurs fois, et vigoureusement.

Saint Foutre ! Pourvu que l’affaire se fasse vite et que la mignonne soit propre car elle n’avait pas la moindre envie d’aller frotter ses doigts dans un cloaque.

HOLA ! Y a-t-il âme qui vive par ici ?
On m'attend !

_________________
--La_margaux
Fichue ville, pour sur ! Campagnarde dans l'âme, Margaux préférait amplement le calme des castels de Beaumont ou de Lesparre plutôt que l'agitation et le bruit presque incessant de la capitale. C'était à se demander comment le Roy pouvait trouver à dormir avec pareils bruits !

M'enfin. Fallait une gouvernante à l'Hostel Barbette, quelqu'un ayant assez de poigne pour tenir en laisse le petit monde des domestiques de la demeure parisienne de la petite duchesse, et elle était la seule capable de tenir ce rôle. Elle se serait mal vu refuser un poste pareil, alors, elle s'efforçait de cacher à quel point la capitale lui déplaisait, à quel point elle préfèrerait houspiller les servantes de la baronnie guyennoise de la duchesse plutôt que celles de cet ostal reflétant le luxe et le paraître.

Et, en ce jour, la Margaux était de fort mauvaise humeur. Fichues articulations qui souffraient à cause du temps maussade et des années de service ! Levée du pied gauche, obligée de veiller sur un personnel parfois maladroit et peu soucieux du travail bien fait, la gouvernante soupira à fendre l'âme lorsque le garde barrant l'entrée de l'hostel vint la voir.


Qu'est-ce que c'est, cette fois ? Manda-t-elle de sa voix sèche et autoritaire.

Ben... Y a une femme à l'entrée... Elle dit qu'elle est attendue...

Mais ? Eructa la Margaux, devinant à l'air gêné du garde que quelque chose ne tournait pas rond.

L'est Rousse et un peu trop barbouillée du visage pour une bourgeoise ou une nobliaude, té ! Pis... L'a pas donné son nom, la drôlesse !

C'est bon, je viens ! Conclut la vieille servante en détachant son tablier de sa taille.

Elle quitta les cuisines, le garde sur ses talons, et se rendit à la porte d'entrée. Sourcils haussés et regard peu amène adressé à la visiteuse.


B'jour ! Parait que vous êtes attendue ? Je peux savoir pour quoi faire, et par qui ?

Revêche, la gouvernante, et de fort mauvaise foi, car elle savait fort bien ce qui devait avoir lieu en ce jour. Mais autant s'assurer de la véritable identité de la visiteuse, au cas ou...

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Ancienne suivante d'Izarra de Ozta d'Harlegnan, Gouvernante de l'Hostel Barbette, toujours fidèle à la mesnie De Vergy-Harlegnan...
Lyhra
La matrone qui venait d’apparaître avait l’air aussi revêche que le garde qui l’avait précédée paraissait gourdiflot.
Ça en disait long sur l’état des maîtres !
Dans quelle maison était-elle tombée où on laissait les visiteurs plantés sur le seuil ?
Si son manteau la garantissait des coups d’œil égrillards ou choqués selon qui la regardait, il ne la soustrayait pas au froid qui lui hachait la peau.

Le bonjour. Paraitrait qu’on m’attend oui répondit-elle avec un sourire des plus avenants pour compenser l’agacement qu’elle sentait poindre et d’ailleurs voici de quoi prouver mes dires.
En même temps, franchement, que serait-elle venue faire ici de son propre chef ?!

Elle tendit la missive sous les yeux de la femme, c’est un Duc Von « quelque chose » qui me mande icelieu afin de vérifier l’hymen de sa promise, regardez… là… il y a son sceau, cela vous semble-il suffisant pour ne pas me laisser prendre par le gel ?

Je suis la Reyne Pourpre des Miracles, c’est bien moi qu’on attend je puis vous l’assurer.
Ce titre gagné de haute lutte avait toujours suffit et son véritable nom n’était jamais dévoilé.

Il ne faudra pas moins qu'un bon cruchon de vin chaud pour lui redonner couleur et dégourdir ses doigts !
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--La_margaux
Le regard maussade, la mine sceptique, la Margaux se saisit de la missive présentée et en prit connaissance.
Elle faillit pester en voyant que la visiteuse avait effectivement le sésame pour entrer, et s'effaça donc pour lui laisser le passage dans le hall.


C'est bon, entrez.

Le tout sans sourire ni geste esquissé pour l'aider à ôter son mantel, fallait pas pousser non plus !

Et son air renfrogné s'accentua encore quand elle entendit la nouvelle venue se présenter. Une ribaude ! L'Impérial osait laissser entrer une ribaude chez sa promise ! Or ça, c'était la meilleure de l'année !

En silence, et de son pas ralenti par le poids des années de service et la vieillesse, la gouvernante mena la maquerelle jusqu'à la porte de la salle principale.
Elle y toqua deux coups secs, ne se souciant guère de réveiller les morts ni de faire sursauter les personnes présentes de l'autre côté de la porte, puis ouvrit et laissa le passage à la maquerelle.

Et, une fois qu'elle y fut entrée, la Margaux referma la lourde porte et s'en retourna aux cuisines, non sans maugréer à tout va, le son de sa voix décroissant au fil de son pas boiteux.


Non mais pour qui il se prend le ducaillon ! Une maquerelle, il fait venir une maquerelle pour s'assurer d'la virginité de not'duchesse.Pis pas n'importe qui en plus, la Reyne Pourpre, la chef des ribaudes de c'te fichue Cour ! Pffff... Pov'Boucles d'Or...

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Ancienne suivante d'Izarra de Ozta d'Harlegnan, Gouvernante de l'Hostel Barbette, toujours fidèle à la mesnie De Vergy-Harlegnan...
Lyhra
A défaut de s'être montrée un peu aimable, la vieille grincheuse avait finit par faire entrer la maquerelle à moitié gelée à l'intérieur et conduite où, probablement, l'affaire allait se tenir.

Toujours emmitouflée dans son manteau, elle avait rangé à nouveau la missive contre sa peau et s'était avancée, pas impressionnée pour deux sous, ni par le décor -pompeux- ni par les personnes présentes dans la pièce. De par son « métier » elle voyait du beau monde et quand celui ci était dépouillé de ses atours et emporté dans les affres du désir, il ressemblait à tout un chacun, avait les mêmes travers, parfois même en bien pire.

Saint Foutre ! Il y en a du monde. Elle ne s'attendait qu'à trouver la promise et son futur... Une affaire de ce genre se devait-elle d'être tenue devant tant de témoins ?! A croire qu'on était au spectacle.

Elle salua la compagnie de sa belle voix rauque et demanda qui était le Duc qui l'avait sollicitée, se présentant pour la deuxième fois par la même occasion.

Je suis venue au jour dit pour ce service que vous m'avez mandé.
J'entends être payée d'abord.


Quelques oeillades habilement coulées agrémentèrent cette entrée en matière pour le moins prosaïque.

Il ne faudrait pas que le promis, apprenant une funeste nouvelle -que l'hymen de sa douce ait été déchiré par un autre vit- ne la rende responsable d'un tel revers et la fasse jeter sur le pavé sans la rétribution promise. Avec cette noblesse dégénérée, tout était à craindre...
Aussi, était-il prudent de régler d'abord cette question.

Elle attendit donc que le dénommé Chlodwig se fasse connaître.
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Elianor_de_vergy
La miniature chancela lorsque la nouvelle venue se présenta. Elle ne connaissait pas grand chose de la vie, pour ne pas dire rien du tout. Elle n'avait évidemment jamais mis le bout de son peton chaussé de cuir coûteux à la Cour des Miracles, encore moins à la Rose Pourpre... En fait, elle ne savait même pas exactement ce qu'était un bordel et ce qui s'y passait.

Mais si ignorante qu'elle soit, elle savait tout de même que c'était ce que, dans son monde, on qualifiait de "lieu de mauvaise vie". Et c'était la tenancière d'un de ces endroits que sa belle-famille avait choisi?? Alors qu'on trouvait à chaque coin de rue pléthore de sage-femmes et de médicastres, ils avaient choisi une... une.... ah fichtre, elle ne savait pas comment on nommait les femmes de cette sorte et elle ne voulait pas le savoir! En fait, tout ce qu'elle voulait, c'était en finir avec ce maudit examen. Mais l'épreuve ne faisait visiblement que commencer...

Décontenancée, elle jeta un regard noyé de détresse à sa demi-soeur, n'osa pas se tourner vers son promis ou sa tante, et parvint à peine à saluer l'arrivante, d'une voix étranglée où pointaient les sanglots.


Le bon jour à vous...

Elle se frotta farouchement les yeux. Elle n'allait pas fondre en larmes à nouveau, pas devant tout ce monde, pas devant lui! Non! Il ne fallait pas! Cherchant à donner le change et à se redonner une contenance par la même occasion, elle claudiqua jusqu'à la table et se resservit une large rasade de vin qu'elle but d'une traite, recolorant ainsi ses joues d'écarlate.
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Ilargia
Si la blondinette avait pu se trouver à des centaines de lieues de cet hostel, elle en aurait été ravie. Seulement il est bien connu que dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on veut, plutôt ce que l'on peut. Et encore. Car en l'occurrence, elle ne pouvait pas grand chose non plus à part assister, mi-impuissante mi-coupable, au tourment commençant de sa cadette.

L'arrivée de La Succube parvint toutefois à la sortir de sa passivité. La présence de cette belle femme_ car indéniablement elle était belle _ à la sensualité presque palpable et au maintien dégagé, la prit au dépourvu. Elle commença par se demander ce qu'elle pouvait bien faire là, étant bien loin d'imaginer la raison de cette présence.

Mais lorsque la sculpturale rousse eut nonchalamment fait comprendre qu'elle était là pour procéder à l'examen de la poupée, la blondinette lâcha un hoquet de surprise. Contrairement à Boucles d'Or, elle savait parfaitement, elle, ce qu'était un bordel et ce qu'était une maquerelle. Et que son futur beau-frère ait fait appel à la plus célèbre du genre pour examiner la naïve duchesse était des plus outrageants. Même venant de la part d'une enflure comme Chlo, cela passait les bornes.

Hors d'elle, elle quitta sa chaire d'un mouvement brusque, s'approcha de l'Impérial, lèvres pincées et regard furieux, et lui décocha une claque retentissante dont l'écho dans le silence lourd de la pièce attira tous les regards sur eux.


Pourriture ! Paie cette femme et fous-le camp! Sors de cette pièce! Et emmène ton vieux débris avec toi! Ce qui se passe dans cette salle ne te concerne plus!
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