Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

Auberge et Taverne, "Aux Perles des Neiges". Toujours...

--Kryss_de_norval


"Aux Perles des Neiges" était la taverne la plus fréquentée de la bourgade. Dans tous les coins où elle avait fouiné, c'était ce qu'on lui avait dit. S'il lui restait une mince chance de trouver une infime information lui permettant de retrouver ce qu'elle était venu chercher, il se pouvait qu'elle la déniche ici. L'établissement jouissait d'une excellente réputation, si l'on en croyait la populace. Pas de dessous de table ni de trafics louches ici, contrairement à l'auberge dans laquelle elle logeait, ou à quelques autres lieux parfois insolites qu'elle avait visités. Tenu par une ancienne bourgmestre, il paraissait. Kryss poussa la porte. Quelques habitués occupaient une table dans un coin, quelques autres étaient au comptoir. Certains des regards qu'on lui jeta mêlait étonnement et envie toute masculine. D'autres trahissaient davantage de suspicion. Elle n'était pas passée aussi inaperçue qu'elle le voulait au départ, et c'était en grande partie sa faute. Eveiller quelques doutes n'étaient pas si grave au demeurant, et Kryss restait aux aguets du moindre changement d'attitude à son égard. Dans chaque lieu qu'elle traversait, son premier réflexe était d'étudier toutes les solutions de repli. L'auberge ne détonnait pas et en quelques minutes, le temps de traverser la pièce et de se rendre au comptoir, Kryss avait repéré les différents sorties et possibilités de fuite. Adressant un petit signe de tête aux personnes présentes, elle s'installa sur un des tabourets et ôta sa capuche. Ses tresses de guerrières étaient toujours nouées ensemble et une petite queue de cheval, ce qui la rendait moins repérable au sein de la foule. Mais ici, dans ce lieu clos, capuche ou non, elle était reconnaissable entre mille, ne serait-ce que par son regard bleu glace que personne ne pouvait manquer à ces distances réduites. Kryss posa quelques piécettes sur le bois.

"Y'a un tavernier par ici?"
Grid
Remplir, servir, cuisiner, servir, retourner chercher la vaisselle sale, afficher un beau sourire bien commercial, même à ceux qui refoulent à deux pieds autour d'eux... Diantre que ça peut être compliqué d'être tavernier à cette époque ! Parce que certains pourraient croire qu'être tavernier c'est bien beau, on sert tout le monde, c'est moins usant que la mine, et en plus on peut boire en même temps que ses clients, discuter avec eux et tellement d'autres choses ! Mais il n'en est rien. Courir entre chaises et tables n'a rien de très amusant en soi, et tout le plaisir apporté par l'activité peut même complètement s'éclipser lorsqu'un ivrogne complètement imbibé décide de laisser trainer sa jambe en plein milieu du passage... Enfin bon, comme quoi y'a des jours où on ne voit que les mauvais côtés des choses. Les jours où nous sommes plus grognons que d'habitude par exemple, tout comme le tavernier des Perles ce jour.

En effet, la journée s'écoulant n'a rien de réjouissant pour le moulinois. Aujourd'hui, presqu'aucun client de connu, mis à part les habituels poivrots bien trop revêches et à l'existence trop misérable pour qu'on s'intéresse à eux... Somme toute, il s'ennuie et le regrette bien. Malgré ça, il ne désespère pas ! Une bonne rencontre ou une visite chaleureuse sont si vite arrivées. Donc, c'est concentré dans son travail, et dans l'attente d'un courant d'air libérateur qu'il voit les minutes passer... Puis les heures, et toujours rien en vue. Pourtant, ses allers et venus s'accélèrent. L'affluence augmente lentement, progressivement, jusqu'à atteindre un point où les clients deviennent de simples commandes. Les passages en cuisine se font également plus fréquent. Le train train habituel à cet heure de la journée jusqu'à ce que la cadence diminue. Ne reste alors que le nettoyage de tout ce remue-ménage... Humpf... Bon un petit soupire et c'est parti ! Empiler, regrouper puis nettoyer, si bien qu'il en délaisse un moment tous ses clients qui sont redevenus un petit nombre maintenant. 'Fin... Il les délaissent jusqu'à ce que ça râle au comptoir...


- Y'a un tavernier par ici ?

- Ça vient, ça vient !


La réponse est sortie par automatisme, mais au fond de lui, le choc opère. Cette voix, il la connait sans nul doute, par un souvenir trop horrible pour pouvoir être effacé... Que fait-elle ici ?! Il n'y a pas si longtemps, il l'a croisée, mais n'a finalement pas juger bon de prévenir toute la garde... Etant donné que la description de la donzelle avait déjà été donnée aux autorités par Ninon. Quoi qu'il en soit, elle aussi l'a sûrement reconnu maintenant, rien ne sert de se cacher. Les idées et autre suppositions bouillonnent et fusent alors dans sa tête... Finalement, la curiosité seule ressort de ce bouillon indéfini, car après brève analyse, il pense que la donzelle l'aurait tuer depuis longtemps, si elle l'avait voulu... Droit et sans honte aucune, il décide alors de passer la porte de la cuisine pour se retrouver derrière le comptoir. Sa seule sécurité, aussi ridicule qu'indispensable à ses yeux, une poêle tenue par sa main droite.

Qu'est-ce que je vous sers ? Je me ferais un plaisir de vous compter parmi mes clientes !

Le ton est plein de sarcasme et le sourire affiché a tout de faux... S'il doit converser avec elle, autant ne pas tout de suite la faire fuir pour peut-être savoir ce qu'elle est venue chercher...
--Kryss_de_norval


"Ça vient, ça vient !"

L'air félin de Kryss fut accentué par un plissement des yeux évoquant celui d'un prédateur venant de repérer sa proie. De la reconnaître, plutôt. Quelle étrange coïncidence... Ce tavernier qui s'agitait là bas, petite souris pas si loin de ses griffes, n'était autre que le joli minois. Celui qu'elle avait découvert gisant au sol dans une mare de sang, le jour où la bande de tarés qu'elle avait rejoint avait attaqué la bourgade. Celui qui l'avait poursuivi le jour même où elle était revenue ici, sur la place du marché. Enfin, coïncidence... depuis le temps qu'elle traînait dans la bourgade à la recherche d'informations sur le blondinet, il était même étonnant qu'elle ne soit pas retombé sur le ténébreux plus tôt. Elle l'avait bien aperçu au tournoi d'archerie, mais lui ne l'avait pas vue, ou alors seulement au moment où elle avait tiré ses flèches et filé vers la ville. Le fait qu'il ait été présent à la réception donnée pour leur duc prouvait qu'il était quelqu'un d'important ou de connu par ici. Tomber sur lui n'était donc pas tant que cela le fruit du hasard. Un moment, elle songea à s'enfuir. Mais que risquait-elle? Qu'il la dénonce? Ce n'était pas les quelques poivrots présents à l'auberge qui pouvaient lui faire peur. Quant au joli minois... il n'avait pas précisément l'air d'un fier guerrier capable de lui tenir tête. Elle se souvenait encore de la peur qui transpirait de lui lorsqu'elle l'avait eu à sa merci, dans cette ruelle. Le tavernier hésita. Il l'avait reconnue aussi, à présent, et après un moment de flottement, il s'avança vers elle. Il tenait fermement une poêle dans sa main droite et ne boitillait pas, comme elle avait pu s'en apercevoir sur la place du marché, signe que le poignard qu'elle avait arraché de sa jambe n'avait pas fait de dégâts irréversibles.

"Qu'est-ce que je vous sers ? Je me ferais un plaisir de vous compter parmi mes clientes !"

Le ton était ironique. Un semblant de courage l'avait visiblement envahi. Pourtant, la poêle n'avait pas quitté sa main, et il restait au fond de son regard une infime lueur de méfiance.

"Une bonne chope de bière, joli tavernier. Et si possible, quelque chose à me mettre sous la dent. Vous pourriez me faire revenir une de vos spécialités dans la poêle que vous semblez tant affectionner?"

Valse hésitation dans le regard du ténébreux, qui remplit néanmoins son office en lui servant une bière, sans toutefois la quitter des yeux. Elle non plus, comme le chat guettant le moindre mouvement de fuite de sa proie pour bondir à nouveau dessus, ne détachant pas son regard bleu glace du visage du tavernier. Avec agilité, elle passa du vouvoiement ou tutoiement, alors qu'il posait la chope devant elle.

"Je t'ai vu à la réception pour le duc, joli minois. A ton bras, il y avait une petite brune. Enfin, petite... elle faisait trois fois ton gabarit. Je ne t'imaginais pas en père de famille."
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)