Trunks88
[Sur la route du retour]
Le Trunks ne s'était pas déplacé en Berry pour rien ! Une promenade de plus d'une semaine à travers les lignes amies ou ennemies avant d'enfin trouver sa reyne et ses amis. Puis une semaine de combats acharnés afin de faire tomber les murs de Bourges, et réduire le Poilu et ses défenseurs à néant.
Dans l'intervalle, une blessée et un mort, ou quasi, à l'actif du sayen. Il conservait telle une relique une prémolaire du corps d'Horvy, dont il ne savait même pas qu'elle provenait du râtelier d'un membre du conseil ducal.
Pas peu fier de son bilan, il reprenait avec un jour de retard, la route de Loches. Il avait du rester à Bourges pour que la fin de son récit de guerre soit entendu par un conteur public qui serait désormais le dépositaire de ses aventures à travers les comtés, duchés et royaumes.
Ayant quitté Châteauroux dans l'après midi, c'est au crépuscule qu'il se retrouva dans les alentours de Loches. Les lumières du village pouvait déjà se voir au loin, encore toute regroupées en un faible halo, les complies sonnaient, et Trunks avait hâte d'arriver en les murs de la cité afin de prendre un bon bain dans une booone aubeeerge et y commander de quoi se sustenter et se rafraichir.
C'est alors qu'un bandit de petit chemin se jette sur lui en baragouinant dans un incompréhensible françoy
Se protégeant le visage, notre héros vit son écu éclater en mille morceau. Attrapant son bâton, il en profitant pour délacer les liens de sa bourse qu'il jeta dans le fourré alentour, profitant de la pénombre et du fait que son vil agresseur rigolait de ses tentatives de défense.
Citation:"Tu crois que s't'avec ça que tu vas me r'pousser ?"
Il n'aura ni ma dent, ni mes écus, foy de presque zokoïste. Ad vitam eternam qui disaient ... mouarf, ça semble plus proche que je ne le croyais.
pensa t-il en lui même. Cherchant toujours à captiver et à dévier son attention, il échangea avec lui de manière peu aimable, quoi que la situation ne s'y prêta guère, à la réflexion faite.
"J'ai déjà mis au tapis deux personnes avec ce bois, tu crois que tu me fais peur, bélître ventripotent ?"
Sans même comprendre ce qu'il lui arrivait, il assista impuissant au coupage en deux de son manche par le pouacre sans vergogne. Ensuite, voilà qu'une lumière intense lui éclaircit et éblouit son il gauche, puis droit. Au début il ne ressentit pas le choc, ni même sa violence. Sonné, ce fut au moment où son corps, totalement inerte vint s'échouer sur le sol bruyamment que le sayen se rendit compte qu'il a été touché. Et puis il commença à sentir le liquide chaud sur son front et ses joues. Après une fouille sommaire, les détrousseurs se mettaient en branle et le laissèrent à l'abandon sur le chemin. Il tenta de ramper pour s'approcher du butin qu'il avait habilement caché, mais là seule qu'il réussit à faire fut un râle de douleur long et puissant. Il n'eut plus alors qu'à se résigner à laisser l'Ankou s'emparer de son être...
Trunks88
[In tha vapes]
Trunks avait déjà abandonné toute idée de recouvrer ses esprits et encore plus celle de se voir extirpé des griffes de cette douleur lancinante qui tançait son être entier et plus précisément sa tête. Pourtant voilà qu'on le retournait, sans qu'il ne comprit qui, quoi et d'où, il se faisait balloter vigoureusement de droite à gauche. Puis une voix familière vint tinter à ses oreilles, la voix de son cap'tain, son chef ... elle... la Rastignac.
Il s'imaginait déjà qu'elle était celle chargée de l'accueillir en enfer, son esprit encore baguenaudant, perdu entre l'inconscience et le réveil, il parvint tout de même à arriver à la conclusion que nan, elle ne pouvait être là pour ça, elle n'était pas encore morte, pas elle, impossible, et puis ... la mort n'est-elle pas censée être reposante ? Ici-bas, il ressentait encore plus vivement la douleur à chaque fois qu'elle le secouait. Peu à peu il émergea et finit par comprendre ce qu'elle lui intimait, les yeux toujours clos :
Citation:"Trunks
cest moi Félina
Ouvrez les yeux !! Cest
Cest un ordre !!"
Il tente de se lever sur ses coudes afin d'être assez haut pour murmurer à son oreille. Mais les forces lui manque, se laissant retomber dans ses bras, il attend qu'elle se penche pour articuler tant bien que mal :
"Il ferait beau voir que je suive un de vos ordres ..."
Sourire railleur affiché qu'il ne réussi pas longtemps à conserver plus de quelques secondes, bien que maintenant il avait les yeux grand ouvert. La douleur à nouveau lui tordit le visage, ce rictus étant presque visible dans la façon à laquelle réagit Félina qui réussissait apparemment bien mieux à le voir lui que l'inverse. Il est vrai que sa vision féline la rendait presque nyctalope. C'est à ce moment qu'il comprit que pour lui il n'y aurait point d'aurore. La rivière de sang qui coulait sur le visage de notre godelureau semblait tarir, bien qu'elle continua de le recouvrir d'un pourpre dense. La douleur restait si intense quant à elle que le sayen devait se concentrer pour continuer à respirer ! Et le simple fait de penser devenait quasi mission impossible tant son attention est obnubilée par la souffrance. Plongeant son regard dans les prunelles brunes de la féline, il réussit néanmoins à lui indiquer vaguement l'endroit où il a caché sa bourse d'un furtif coup d'il.
"Vous ramènerez cela à Loches, pour ma reyne ... Mira ... elle saura quoi en faire. Et puis ... autre chose .."
Sa voix s'étouffa un moment en plein milieu de sa phrase lorsque la peine l'obligea à déployer toute sa volonté pour ne pas pousser un hurlement qui aurait crevé les tympans de celle qui était là, sans doute sans le vouloir, pour le secourir.
Il dut reprendre son souffle avant que de n'exprimer une dernière volonté.
Trunks88
[Dans ses bras, abandonné à son bon vouloir]
Il lui semblait bien qu'elle n'eût pas compris qu'elle était la chose vers laquelle il avait tenté d'attirer son attention. Pas grave, elle verrait plus tard. La voilà qui lui répond :
Citation:Jvous écoute
Que puis je faire ?
Il appréciait le fait qu'elle ne chercha pas à faire semblant de croire et de lui faire croire qu'il y avait encore un espoir qu'il se remette de sa blessure dont peu à peu il s'habituait à la douleur. Cela était peut être dû au ton rassérénant de la voix de sa cheftaine, ou à ce regard félin et si pénétrant de la Rastignac qui semblait le traverser de part en part. Toujours était-il qu'il remerciait le Très haut de l'avoir amenée ici. Cette présence amie était très réconfortante. Elle se pencha à nouveau vers lui afin qu'il puisse terminer de formuler son ultime requête. En temps normal il n'aurait pas pu lui demander une telle chose, mais l'imminence du trépas lui ôtait toute inhibition, et bien qu'il eut le cur tourné vers une autre, il lui murmura, plus bas que ses dernières forces pouvaient lui permettre, tel un secret à garder entre eux deux :
"Félina .. je n'ai pas envie de passer l'arme à gauche sans avoir connu une dernière fois l'amour..."
Il ne dit rien de plus, espérant qu'il n'en avait pas déjà trop dit, se contentant de la contempler silencieusement.
Trunks88
[Quand l'amour vous prend à la gorge ...]
Le visage de la panthère qui se fige, sans qu'aucune émotion puisse en transparaître, totalement impassible elle ferme ses yeux, puis les rouvre et vient presser ses lèvres sur celles du jouvenceau, puis approfondit ce baiser qu'elle rend passionné. Le sayen ferme les yeux et alors qu'il se perd dans cette jonction délicieuse, son esprit vagabonde ailleurs, il revoit celle qu'il aime, sa reyne, ses amis et tout ceux qu'il ne reverra certainement jamais, ou seulement comme maintenant, les yeux clos.
Alors que la Rastignac quittait ses lèvres, il continuait de voir défiler devant lui ces visages, ces souvenirs, ces rires et ces pleurs, la bière et le sang quand d'un coup il ressentit une nouvelle douleur, encore plus vive car tranchante, au cou celle-ci. Il ouvrit les yeux aussitôt en sursaut, et croisa le regard impénétrable de la brune qui enfonçait sa dague dans sa gorge. Ses yeux commencèrent à être emplis de larme de douleur et d'incompréhension.
P... Pourquoi ? tenta t-il de lui exprimer sans le pouvoir. Se pourrait-il que ses mots aient été mal compris ? Il est vrai que le freluquet avait des difficultés à se faire comprendre par tous, lui même ne se comprenait pas parfois... Il s'en remit à elle, elle avait fait cela pour son bien certainement, pour lui éviter des souffrances plus longues encore qu'effroyables. De toutes les façons il lui avait toujours fait confiance quand le sang coulait à flot.
Alors qu'il aimerait lui parler, lui donner d'autres recommandations, d'autres messages, sa gorge est justement obstruée par ce liquide dont il croyait qu'il fut dorénavant en quantité insuffisante dans son corps . Mais nan, le voici qui jaillit au rythme de ses battements de curs qui faiblissent déjà. Une gerbe carmin atteignit même le visage de son exécutrice, accroissant encore sa beauté, encore plus excitante aux yeux de Trunks avec son propre sang sur elle, elle continuait de le dévisager la guerrière farouche, cette walkyrie qui l'avait envouté le jour où il l'avait rencontrée. Elle était si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle doux et sucré qui venait s'échouer sur les lèvres su sayen et voir perler une goutte sur sa joue, révélant un début de larmoiement bien qu'aucune expression de tristesse ne puisse être recueillie sur ce visage ami. Qu'il aimerait l'embrasser encore, goûter une dernière fois ses lèvres pulpeuses, mais sa tête est trop lourde, déjà ses paupières lui pèsent, ses yeux se révulsent et le noir l'engloutit alors qu'elle retire sa lame de sa trachée.
Dans le chaos qui l'emporte il n'entend qu'à moitié sa dernière apostrophe :
Citation:
Adieu ... toi ...
Le dernier effort qu'il put faire avant de quitter cette vie pour rejoindre l'autre fut d'étirer un sourire sur ses lèvres. C'était la première fois que la féline le tutoyait...