Apolonie
Le chateau se dresse devant elle. L'accent occitan des gens qui gravitent autour, des marchands et artisans du coin ne laisse aucun doute. Apolonie est arrivée en Languedoc. Première étape d'un voyage dont l'idée a germé un jour dans une taverne moulinoise. Non, pas le fait de prendre la route, ça c'est ancré en elle comme son appartenance à la terre auvergnate. Il était sûr qu'elle courrait les chemins dès qu'elle serait en état de le faire et enfin débarrassée de sa fonction de bourgmestre. C'est surtout pourquoi et comment qui l'avait amenée à réfléchir - oui il est bien connu qu'une femme ne réfléchit qu'avec une sacrément bonne raison - et petit à petit, ça s'était imposé dans son esprit.
C'est ainsi qu'elle avait pris la route du Sud... Une question en tête qu'elle compte bien poser un peu partout où elle passe. Une question qui la travaille, et ce à chaque fois qu'elle effleure d'un doigt ou d'une pensée les cicatrices qui zèbrent son corps de demoiselle. Et c'est au petit matin que la joyeuse troupe arrive devant le château languedocien. Les rumeurs qui filent du sud au nord, et de l'est vers l'ouest ont laissé courir le bruit qu'elle devrait la poser là. Enfin "là". Pas là maintenant, ça n'aurait aucun sens, ses compagnons de route seraient bien incapables d'y répondre... Mais dans une pièce de ce château. Au Coms, s'il daigne lui accorder audience. Elle ne croit pas aux rumeurs, et aimerait bien découvrir que celle-ci est infondée.
Elle est aux portes. A sénestre son écuyer, jeune homme qui doit à son impulsivité la punition de la servir pendant deux mois malgré son rang supérieur. Sourire en coin d'Apolonie à chaque fois qu'elle y songe. Chlodwig Von Frayner d'Azayes, Baron de Chateau-Rouge et Seigneur de Belzaize, écuyer de la brunette pour avoir osé porter un regard insistant sur sa poitrine, et posé le pied lourdement botté sur celui finement chaussé de sa partenaire de danse d'un soir. Peu avant, Grid et Lilou se sont arrêtés. Un besoin de se retrouver seuls, la fatigue du voyage pour deux moulinois qui commencent à peine à s'habituer aux chevauchées nocturnes, on ne saura pas, mais ils ont bifurqué à l'orée du village, rejoignant une auberge. Regort, en bon ancien diacre, et sûrement parfaitement paniqué à l'idée de quitter pour la première fois en trois ans les terres auvergnates, a loupé le départ de Polignac, et les rejoindra demain.
L'azur, quittant un instant le bâtiment imposant qui leur fait face, caresse tendrement le visage de celui qui se tient à ses côtés. A dextre, sa main se tend, rejoignant la sienne dans un geste qui se fait réflexe depuis ... Depuis toujours ? Non... Quelques semaines, qui semblent être passées à la fois si vite, et si lentement... Un sourire vient fleurir sur ses lèvres de le savoir là. Alayn sait à peu près qui elle est, mais elle se demande parfois s'il réalise vraiment ce qu'elle a pu être, accomplir, ce qu'elle est encore et les conséquences des choix qu'elle a fait bien après l'avoir connu, bien avant l'avoir revu. Une première étape, la première d'une longue série rajoute-t-elle avec espoir. Redressant les épaules, et reportant son regard sur le poste de garde, elle vérifie :
Je peux le faire seule vous savez. Après tout, c'est mon problème, pas le votre.
Chlo, si tu veux aller courir la gueuse ou monter le camp avant la nuit...
Alayn, si vous voulez aller vous reposer...
Elle s'attendait bien à la réponse et elle en rit presque devant leur "On reste" catégorique et uni. Sa tresse légèrement défaite en pendule dans le dos de sa cape salie par la route coule en une rivière auburn jusqu'à ses reins, les bottes du même cuir usé et noir que ses braies claquent sur le sol alors qu'elle s'avance de quelques pas. Et de la voix rauque et forte qui a déjà crié sur nombre de remparts et de champs de bataille, elle demande autorisation pour entrer.
Ola ! Veuillez s'il vous plait annoncer et faire entrer Alayn de Viverols, vicomte d'Ambert, Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-Rouge et seigneur de Belzaize, et Apolonie de Nerra, dame d'Orval et de Varennes-sur-Allier, auvergnats.
Vache c'est de plus en plus long ces présentations... Dire qu'il y a quelques temps, un simple "Libertad" était considéré comme un passe pour entrer, de gré ou pas. Et puis avant ça... Elle se dit qu'au final c'est presque plus court que lorsqu'elle remplissait encore un tas de fonctions en BA et qu'elle devait les énoncer à chaque entrée... Elle n'a même pas pensé à préciser qu'elle était conseillère diplomatique. Mais après tout, c'est une affaire personnelle et elle détesterait faire la même sottise que Jariane qui engage son duché en se présentant comme Capitaine pour toute requête même à son titre propre. Non, cela ne concerne pas le Bourbonnais-Auvergne, juste elle.
Je souhaiterais obtenir audience auprès du Coms Cristòl de Siarr s'il accepte de me recevoir, accompagnée de mon écuyer et mon compagnon.
Compagnon... Elle se demande si c'est le bon terme, mais sur le coup n'en a pas trouvé d'autre. Et puis c'est bien ce qu'il est non ? Pas le temps de s'appesantir que déjà elle s'interroge sur la réponse de Cristòl. Il doit être en pleine campagne d'après les bruits qui courent dans les villages traversés. Mais peut-être se souviendra-t-il de la jeune femme avec qui il avait agréablement, lui semble-t-il, devisé à l'entrée de la tente du banquet des joutes du Lavardin. Il ne reste plus qu'à attendre, et on verra...
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Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.
C'est ainsi qu'elle avait pris la route du Sud... Une question en tête qu'elle compte bien poser un peu partout où elle passe. Une question qui la travaille, et ce à chaque fois qu'elle effleure d'un doigt ou d'une pensée les cicatrices qui zèbrent son corps de demoiselle. Et c'est au petit matin que la joyeuse troupe arrive devant le château languedocien. Les rumeurs qui filent du sud au nord, et de l'est vers l'ouest ont laissé courir le bruit qu'elle devrait la poser là. Enfin "là". Pas là maintenant, ça n'aurait aucun sens, ses compagnons de route seraient bien incapables d'y répondre... Mais dans une pièce de ce château. Au Coms, s'il daigne lui accorder audience. Elle ne croit pas aux rumeurs, et aimerait bien découvrir que celle-ci est infondée.
Elle est aux portes. A sénestre son écuyer, jeune homme qui doit à son impulsivité la punition de la servir pendant deux mois malgré son rang supérieur. Sourire en coin d'Apolonie à chaque fois qu'elle y songe. Chlodwig Von Frayner d'Azayes, Baron de Chateau-Rouge et Seigneur de Belzaize, écuyer de la brunette pour avoir osé porter un regard insistant sur sa poitrine, et posé le pied lourdement botté sur celui finement chaussé de sa partenaire de danse d'un soir. Peu avant, Grid et Lilou se sont arrêtés. Un besoin de se retrouver seuls, la fatigue du voyage pour deux moulinois qui commencent à peine à s'habituer aux chevauchées nocturnes, on ne saura pas, mais ils ont bifurqué à l'orée du village, rejoignant une auberge. Regort, en bon ancien diacre, et sûrement parfaitement paniqué à l'idée de quitter pour la première fois en trois ans les terres auvergnates, a loupé le départ de Polignac, et les rejoindra demain.
L'azur, quittant un instant le bâtiment imposant qui leur fait face, caresse tendrement le visage de celui qui se tient à ses côtés. A dextre, sa main se tend, rejoignant la sienne dans un geste qui se fait réflexe depuis ... Depuis toujours ? Non... Quelques semaines, qui semblent être passées à la fois si vite, et si lentement... Un sourire vient fleurir sur ses lèvres de le savoir là. Alayn sait à peu près qui elle est, mais elle se demande parfois s'il réalise vraiment ce qu'elle a pu être, accomplir, ce qu'elle est encore et les conséquences des choix qu'elle a fait bien après l'avoir connu, bien avant l'avoir revu. Une première étape, la première d'une longue série rajoute-t-elle avec espoir. Redressant les épaules, et reportant son regard sur le poste de garde, elle vérifie :
Je peux le faire seule vous savez. Après tout, c'est mon problème, pas le votre.
Chlo, si tu veux aller courir la gueuse ou monter le camp avant la nuit...
Alayn, si vous voulez aller vous reposer...
Elle s'attendait bien à la réponse et elle en rit presque devant leur "On reste" catégorique et uni. Sa tresse légèrement défaite en pendule dans le dos de sa cape salie par la route coule en une rivière auburn jusqu'à ses reins, les bottes du même cuir usé et noir que ses braies claquent sur le sol alors qu'elle s'avance de quelques pas. Et de la voix rauque et forte qui a déjà crié sur nombre de remparts et de champs de bataille, elle demande autorisation pour entrer.
Ola ! Veuillez s'il vous plait annoncer et faire entrer Alayn de Viverols, vicomte d'Ambert, Chlodwig Von Frayner d'Azayes, baron de Chateau-Rouge et seigneur de Belzaize, et Apolonie de Nerra, dame d'Orval et de Varennes-sur-Allier, auvergnats.
Vache c'est de plus en plus long ces présentations... Dire qu'il y a quelques temps, un simple "Libertad" était considéré comme un passe pour entrer, de gré ou pas. Et puis avant ça... Elle se dit qu'au final c'est presque plus court que lorsqu'elle remplissait encore un tas de fonctions en BA et qu'elle devait les énoncer à chaque entrée... Elle n'a même pas pensé à préciser qu'elle était conseillère diplomatique. Mais après tout, c'est une affaire personnelle et elle détesterait faire la même sottise que Jariane qui engage son duché en se présentant comme Capitaine pour toute requête même à son titre propre. Non, cela ne concerne pas le Bourbonnais-Auvergne, juste elle.
Je souhaiterais obtenir audience auprès du Coms Cristòl de Siarr s'il accepte de me recevoir, accompagnée de mon écuyer et mon compagnon.
Compagnon... Elle se demande si c'est le bon terme, mais sur le coup n'en a pas trouvé d'autre. Et puis c'est bien ce qu'il est non ? Pas le temps de s'appesantir que déjà elle s'interroge sur la réponse de Cristòl. Il doit être en pleine campagne d'après les bruits qui courent dans les villages traversés. Mais peut-être se souviendra-t-il de la jeune femme avec qui il avait agréablement, lui semble-t-il, devisé à l'entrée de la tente du banquet des joutes du Lavardin. Il ne reste plus qu'à attendre, et on verra...
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Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.