ellesya
Finalement ce n'était pas plus mal que son père ne soit pas venu avec elle. La compagnie de ses parrain et marraine, Ingeburge et Aaron, avait comme avantage d'être bien plus présentable et de mieux se tenir que celle de son révolté paternel.
Il n'empêchait qu'il manquait passablement à la jeune femme... un peu d'irrévérence teintée de sa naissance bretonne et de sa vie bourguignonne avait le don d'amuser la Valkyrie et d'aiguiser sa soif de liberté. Liberté souvent entravée par sa condition, son illustre lignage auquel elle devait faire honneur et surtout à un sens de la morale et des convenances inculqué depuis l'enfance.
De retour de Paris, elle manderait sans attendre son cher maître d'armes pour quelques passes. Avec ce dernier, elle goûtait à nouveau l'insouciance et le piquant de la vie dont sa vie avait perdu le goût depuis la mort de son tuteur, le Cardinal Kreuz.
Dans l'antichambre, Ellesya avait perdu un peu de vue Clémence qu'elle désirait saluer, n'avait pu faire connaissance avec beaucoup d'autres personnes. Peu habitude à une telle presse, elle s'était ecclipsée pour respirer, réfléchir à ses motivations et redresser le menton.
La Demoiselle du Clos Lucé n'était plus.
C'était la Valkyrie, tranquille et sûre.
La Louveterie, teintée de Montfort, aussi.
La descendante de la Louve et du Taureau.
Dans son esprit, elle continuait la litanie des dénominations, des titres et autres qualificatifs qui faisaient son identité. Qu'elle les apprécie ou non. Et cela lui rendit la paix et l'assurance qui lui avait manqué un petit moment.
La présentation elle-même, à Sa Majesté, ne laisserait point un souvenir impérissable. Sa mère lui avait compté quelques souvenirs de la Cour avant de trépasser en martyre. Elle s'attendait à plus, à mieux, à ressentir ce que la Louve avait éprouvé. Mais elle n'était pas sa mère, ni son père -géniteur-, ni son père -adoptif-. Elle se trouvait à mi chemin entre leurs diverses tendances bien différentes, inconciliables.
C'était Dieu qui avait remporté l'ascendance. Elle avait foi en Sa bienveillance et au rôle qu'Il lui donnerait à jouer un jour.
En attendant, elle avait un bal dont elle devait profiter. Des gens à rencontrer, des informations à glaner.
Elle apercut la Duchesse du Nivernais dont depuis tout à l'heure, elle avait eu le temps de s'enquérir de l'identité. Toutes deux étaient issues de Pairs de France. On la disait aussi orgueilleuse qu'elle-même était pieuse. Plutôt que de faire fuir Ellesya, cela avait augmenté sa curiosité. Et puis comme elle, elle était orpheline, avait un lourd et précieux héritage sur les épaules. Sûrement des motivations différentes des siennes, mais justement... Cela pouvait être intéressant.
Cette fois, ce ne fut pas son désir d'air qui mit fin prématurément à son projet. Mais l'entrée remarquée du Roy de France et sa vague de révérence pliant la foule mondaine en une vague bruissante.
Avec un intérêt amusé, le regard vif argent glissant sur l'assemblée, elle attendit la suite des événements. Ce n'était tout de même pas tous les jours qu'une Reyne allait être choisie, bien qu'il en soit déjà à sa troisième.
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Il n'empêchait qu'il manquait passablement à la jeune femme... un peu d'irrévérence teintée de sa naissance bretonne et de sa vie bourguignonne avait le don d'amuser la Valkyrie et d'aiguiser sa soif de liberté. Liberté souvent entravée par sa condition, son illustre lignage auquel elle devait faire honneur et surtout à un sens de la morale et des convenances inculqué depuis l'enfance.
De retour de Paris, elle manderait sans attendre son cher maître d'armes pour quelques passes. Avec ce dernier, elle goûtait à nouveau l'insouciance et le piquant de la vie dont sa vie avait perdu le goût depuis la mort de son tuteur, le Cardinal Kreuz.
Dans l'antichambre, Ellesya avait perdu un peu de vue Clémence qu'elle désirait saluer, n'avait pu faire connaissance avec beaucoup d'autres personnes. Peu habitude à une telle presse, elle s'était ecclipsée pour respirer, réfléchir à ses motivations et redresser le menton.
La Demoiselle du Clos Lucé n'était plus.
C'était la Valkyrie, tranquille et sûre.
La Louveterie, teintée de Montfort, aussi.
La descendante de la Louve et du Taureau.
Dans son esprit, elle continuait la litanie des dénominations, des titres et autres qualificatifs qui faisaient son identité. Qu'elle les apprécie ou non. Et cela lui rendit la paix et l'assurance qui lui avait manqué un petit moment.
La présentation elle-même, à Sa Majesté, ne laisserait point un souvenir impérissable. Sa mère lui avait compté quelques souvenirs de la Cour avant de trépasser en martyre. Elle s'attendait à plus, à mieux, à ressentir ce que la Louve avait éprouvé. Mais elle n'était pas sa mère, ni son père -géniteur-, ni son père -adoptif-. Elle se trouvait à mi chemin entre leurs diverses tendances bien différentes, inconciliables.
C'était Dieu qui avait remporté l'ascendance. Elle avait foi en Sa bienveillance et au rôle qu'Il lui donnerait à jouer un jour.
En attendant, elle avait un bal dont elle devait profiter. Des gens à rencontrer, des informations à glaner.
Elle apercut la Duchesse du Nivernais dont depuis tout à l'heure, elle avait eu le temps de s'enquérir de l'identité. Toutes deux étaient issues de Pairs de France. On la disait aussi orgueilleuse qu'elle-même était pieuse. Plutôt que de faire fuir Ellesya, cela avait augmenté sa curiosité. Et puis comme elle, elle était orpheline, avait un lourd et précieux héritage sur les épaules. Sûrement des motivations différentes des siennes, mais justement... Cela pouvait être intéressant.
Cette fois, ce ne fut pas son désir d'air qui mit fin prématurément à son projet. Mais l'entrée remarquée du Roy de France et sa vague de révérence pliant la foule mondaine en une vague bruissante.
Avec un intérêt amusé, le regard vif argent glissant sur l'assemblée, elle attendit la suite des événements. Ce n'était tout de même pas tous les jours qu'une Reyne allait être choisie, bien qu'il en soit déjà à sa troisième.
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