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[Rp] Salle de bal

ellesya
Finalement ce n'était pas plus mal que son père ne soit pas venu avec elle. La compagnie de ses parrain et marraine, Ingeburge et Aaron, avait comme avantage d'être bien plus présentable et de mieux se tenir que celle de son révolté paternel.
Il n'empêchait qu'il manquait passablement à la jeune femme... un peu d'irrévérence teintée de sa naissance bretonne et de sa vie bourguignonne avait le don d'amuser la Valkyrie et d'aiguiser sa soif de liberté. Liberté souvent entravée par sa condition, son illustre lignage auquel elle devait faire honneur et surtout à un sens de la morale et des convenances inculqué depuis l'enfance.
De retour de Paris, elle manderait sans attendre son cher maître d'armes pour quelques passes. Avec ce dernier, elle goûtait à nouveau l'insouciance et le piquant de la vie dont sa vie avait perdu le goût depuis la mort de son tuteur, le Cardinal Kreuz.

Dans l'antichambre, Ellesya avait perdu un peu de vue Clémence qu'elle désirait saluer, n'avait pu faire connaissance avec beaucoup d'autres personnes. Peu habitude à une telle presse, elle s'était ecclipsée pour respirer, réfléchir à ses motivations et redresser le menton.
La Demoiselle du Clos Lucé n'était plus.
C'était la Valkyrie, tranquille et sûre.
La Louveterie, teintée de Montfort, aussi.
La descendante de la Louve et du Taureau.
Dans son esprit, elle continuait la litanie des dénominations, des titres et autres qualificatifs qui faisaient son identité. Qu'elle les apprécie ou non. Et cela lui rendit la paix et l'assurance qui lui avait manqué un petit moment.

La présentation elle-même, à Sa Majesté, ne laisserait point un souvenir impérissable. Sa mère lui avait compté quelques souvenirs de la Cour avant de trépasser en martyre. Elle s'attendait à plus, à mieux, à ressentir ce que la Louve avait éprouvé. Mais elle n'était pas sa mère, ni son père -géniteur-, ni son père -adoptif-. Elle se trouvait à mi chemin entre leurs diverses tendances bien différentes, inconciliables.
C'était Dieu qui avait remporté l'ascendance. Elle avait foi en Sa bienveillance et au rôle qu'Il lui donnerait à jouer un jour.
En attendant, elle avait un bal dont elle devait profiter. Des gens à rencontrer, des informations à glaner.

Elle apercut la Duchesse du Nivernais dont depuis tout à l'heure, elle avait eu le temps de s'enquérir de l'identité. Toutes deux étaient issues de Pairs de France. On la disait aussi orgueilleuse qu'elle-même était pieuse. Plutôt que de faire fuir Ellesya, cela avait augmenté sa curiosité. Et puis comme elle, elle était orpheline, avait un lourd et précieux héritage sur les épaules. Sûrement des motivations différentes des siennes, mais justement... Cela pouvait être intéressant.

Cette fois, ce ne fut pas son désir d'air qui mit fin prématurément à son projet. Mais l'entrée remarquée du Roy de France et sa vague de révérence pliant la foule mondaine en une vague bruissante.
Avec un intérêt amusé, le regard vif argent glissant sur l'assemblée, elle attendit la suite des événements. Ce n'était tout de même pas tous les jours qu'une Reyne allait être choisie, bien qu'il en soit déjà à sa troisième.

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Catalina_constance
C'est dans un froissement de robe qu'enfin elle se retourne, trop tard pour pouvoir reprendre un brin de discussion avec Clémence mais assez tôt pour la voir qu'elle s'éloigne à l'autre bout de la pièce, plus sereine mais pétrifiée comme si la menace pesait sur elle, sur les gestes qu'elle pourrait maintenant avoir.

Alors elle ne s'élance pas à sa poursuite non bien sur, mais elle se dirige vers la salle d'où on entend la musique qui s'élève, esprit de contradiction ou bien trop abasourdi elle a beau repenser aux paroles de la comtesse elle sait maintenant qu'elle restera ici jusqu'à la fin de la soirée.
A quoi bon lorsque... plus rien de bon ne semble l'attendre surtout qu'ici surtout avant que Paula arrive elle se sentait paisible, tout à fait bien la jeune Alixe semblait tout à fait agréable et sa curiosité avait été égayé par la demoiselle de l'Epine.

Alors elle releva la tête, pour ne plus s'apitoyer, non elle ne voulait plus y penser de toute façon tous l'avait laissé seul alors ici elle évoluerait à travers la foule mondaine sans la bénédiction des survivants.
Peut être que cela ne respectait pas l'étiquette au pied de la lettre, une demoiselle plutôt seule mais celle avec qui elle avait voulu être était partit... il lui fallait laissé le répits celui dont on a besoin lorsque l'on vient d'assister à une dispute si hargneuse, et à la fois si silencieuse.
Passé inaperçu d'ailleurs... car on ne semble pas la regarder plus étrangement qu'avant.
Alors comme presque transparente elle ressert doucement sa main autour d'un pan de sa robe qu'elle lève à peine, juste pour avancer de façon plus commode à travers l'océan de robe, c'est ainsi que laissant sa tristesse de coté, déterminé elle arriva dans une salle plus belle encore, illuminé par les chandelles ou les troubadours jouait de leur musique.

La rousse resta quelques instants à regarder ce spectacle, certain danse, le cavalier menant chaque pas...
Elle cherche un visage connu, sans n'en trouver un seul, mais voila qu'entre sa Majesté au bras de la princesse Armoria, elle se laisse porter par le mouvement de la foule qui dans le silence de la musique se baisse.
Ouvrira t-il le bal au bras de la blonde princesse, c'est ainsi qu'elle l'imagine tout du moins chacun semble pourtant s'éloigner l'un de l'autre.
Catalina regarde donc sa voisine, puis une autre plus loin, peut être que ce sera celle la... ou... celle ci qui ouvrira plus officiellement le bal au bras du Roy.

Tout du moins la voila qui continu discrètement, en balayant légèrement la foule des yeux de chercher la belle aux yeux d'azur, car comme elle le lui avait demandé oui c'était un peu le visage amicale qu'elle aurait tant aimé accompagner, celui qui lui manque tant...
Comme celui de Margot...
Songeuse, et à la fois elle continu de regarder du coin de l'œil le reste des dames.


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Benduguesclin
Le Roy venait de pénétrer dans la salle de bal. Pour la première fois, BenDuguesclin avait à quelque mètre de lui le premier personnage du royaume.
Finalement, c'était décevant. On s'image des choses, on voit le souverain comme un surhomme désincarné.
Et finalement, il est là devant soi et on est déçu.
BenDuguesclin ne put s'empêcher de penser à la guerre de Bretagne, à tous ces soldats répondants fièrement à l'appel de leur souverain et qui se retrouvèrent englués dans un conflit terrible.
Des blessés, des morts... et au final une immense amertume lorsque les combats se terminèrent en un statu quo inutile.
Il eut une pensée également pour Perturabo, le Louvelle qui finit sa vie en étant déclaré félon à la courronne. Lui aussi se méfiait d'un Roy qui l'avait empêché de conserver la ville de Cahors duement prise à la faible mais immense Guyenne.

Enfin... Le jour n'était pas à la politique. BenDuguesclin chassa ces images sombres de son esprit et regardait autour de lui les jeunes filles qui jetait un regard enfiévré vers leur souverain.
A se remémorer toute les proposition reçus lors de son règne de Comte, BenDuguesclin imagina en souriant que le Roy devait rarement s'ennuyer dans sa couche.

Le Roy allait maintenant ouvrir le bal. Le silence régnait dans la salle.

Le Vicomte de Biron chercha du regard la jeune Bretonne qui devait lui accorder la danse suivante.

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Damisella
Tranquillement accoudée à un haut dossier de chaise, un verre d'hypocras en main qu'elle sirote par intermittence, elle regarde sans les écouter les demoiselles sages et celles qui le sont moins, fronce légèrement les sourcils en voyant le fils d'Aliviane flirter avec une demoiselle Penthièvre et se donner en spectacle, sans doute a-t-il trop bu, elle détourne le regard, après tout c'est son affaire, il faut bien que jeunesse se passe.

Mais le Roy entre dans la grande salle de bal, elle pose discrètement son verre, fait une gracieuse révérence, se met en retrait.

*Avec qui va-t-il ouvrir le bal*.

Elle parierai bien pour sa belle-fille, la princesse Armoria, sourit doucement en se demandant à quoi Sa Majesté peut penser... Hum, sans doute aux parchemins qu'il a du abandonner sur son bureau pour se préparer à cette réception....
Pourtant la salle est remplie de belles femmes, jeunes filles nubiles, jeunes femmes toutes resplendissantes.
La lueur des chandelles fait briller les yeux, étinceler les bijoux.
Elle frissonne doucement, au zéphyr qui passe par une fenêtre entrouverte, ses pensées s'envolent vers le sud et son auvergne ....

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Alatariel
[et quelques semaines de retard... je m'excuse]

Alatariel croisa le regard de "blondinette"... Ca elle était bretonne y avait plus de doute... ou alors Bourguignonne... les bourguignons aussi connaissaient les bonnes manières. Mais si c'était une d'Azaye, cela expliquerait bien des choses... surtout qu'il y en avait plein ce soir.

Elle vit alors la Vicomtesse Melior discuter avec le sujet de ses interrogations. Voilà un prétexte pour aborder la jeune fille qui l'intrigue tant. Il lui fallait bien ça à la Baronne, car elle n'était présente que par ses fonctions alors que le reste des invités étaient tous au moins vicomtes où "fils de"...

Regard circulaire, personne ne semble la regarder maintenant, elle reprend donc un verre de vin, le boit sans grande grâce d'un trait pour se redonner courage et s'avance d'un pas lent et posé vers la jeune blonde.

Mais le Roy décida à ce moment de faire son entrée dans la salle de bal... malin.. la Baronne fait une nouvelle révérence, soupire, puis repart en direction de la jeune blonde... comment les aborder... La baronne fixe soudain son attention sur la tenue de la jeune femme et les hermines. Oh, ça la Grand maitre de la garde robe et fournisseuse royale avait l'oeil. Ce coup-ci, c'était définitif, la jeune femme était bretonne.


Alatariel plia le genou avec grâce, devant les femmes... vu sa position d'officier royal et donc de simple organisatrice, c'était toujours de circonstance, quelque soit leur rang. Une grande respiration et la voix légèrement éraillée de l'angevine arrive enfin à sortir


- Vicomtesse, Demoiselle...Demoiselle... arff la bourde, c'était inélégant et complètement déplacé si la jeune femme était mariée... m'enfin on ne se refait pas.


- Pardonnez-moi de vous importuner ainsi... mais j'étais fort intriguée par la vesture que vous portez...Erff, elle a oublié de se présenter. Ou comment montrer que la rumeur disant que les angevins étaient des rustres était fort justifiée...
- Je m'excuse je ne me suis pas présentée... Alatariel du Bois doré de Penthièvre, Grand-Maître de la Garde robe... je n'ai pas manqué de remarquer l'hermine qui orne votre robe... Je n'en ai vue de pareille qu'à la Cour de Bretagne du temps de Gomoz... Seriez-vous bretonne?

La question qui la taraudait, c'était de savoir si on avait invité les Bretons à ce bal, au but si important pour le royaume de France... L'angevine était restée sur la haine fondamentale du breton qui régnait à Paris lorsqu'elle était diplomate... Si on les invitait, c'est que cela changeait, et c'était une bonne chose.
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Blanche_
Au chuchotement de la Vicomtesse, la môme ne sut sur l'instant pas quoi répondre. On disait dans certains cercles, que les questions posées par les courtisanes françoyses ne servaient qu'à juger leurs interlocuteurs, qu'à sonder leurs âmes pour mieux les corrompre. Mais l'on disait tellement d'abominations sur les peuplades étrangères, que l'Hermine cette fois-ci choisit de suivre son instinct. Des plus grandes bêtises jamais réalisées, celle-ci était la plus adroite, et la plus agréablement réalisée : après tout, n'encourait elle pas le seul risque de se trouver une nouvelle amie ?

On aurait tord, murmura t'elle malicieusement, de se laisser surprendre par telle nouvelle, alors que les rumeurs l'annonçaient. Je me félicite cependant de ne correspondre en rien aux goûts royaux.

Bien plus habituée à la spontanéité angevine qu'à l'étiquette du Louvre, Blanche-Anne accueillit avec joie l'arrivée impromptue de la Baronne Alatariel. Un nom, d'ailleurs, qu'elle avait bien des fois entendu à la cour bretonne, laissant glisser une oreille indiscrète dans les conversations nobles des duchesses de Breizh. Un nom, qui immanquablement se retrouvait mêlé aux soieries précieuses, aux dentelles perlées, aux tenues d'apparat. Un nom de grâce, d'élégance, chuchoté avec le respect que l'on doit aux artistes.
Certes, elle connaissait bien l'étendue des talents de la Baronne, puisqu'ils étaient parvenus jusqu'en Rohan. Elle était pourtant étonnée de n'avoir jamais vu la dame en personne au Palais de Rennes, puisqu'elle semblait affirmer s'y être présentée à plusieurs reprises.

Mais tout d'abord, avant d'oser poser les questions qui lui brûlent les lèvres, avant d'assouvir le désir qui la ronge, elle s'incline légèrement ; remerciant ainsi le geste de politesse que le brun officier royal lui avait accordé.


Baronne, je suis ravie de faire votre connaissance.
Oups. S'ils ne connaissaient pas la spontanéité bretonne, c'est désormais chose faite. Et puisqu'elle semblait affectionner Melior -et donc, par là-même, l'avoir déjà rencontrée-, l'enfante tenta une présentation rapide, la voix teintée d'une émotion certaine. Ce n'était pas tous les jours que l'on croisait une femme d'une telle importance, presque plus connue en son pays que le Roy lui-même !
Je suis Blanche-Anne de Walsh de Serrant, Fille du Duc Mériadoc du Rohannais, Baron de Saint Père en Retz.

Puis, caressant du regard le surcot doux qui lui semble soudain plus élégant, puisque remarqué par une femme au goût certain, elle continue.

Votre œil est fort expert, Baronne. Je suis bretonne, tout autant que l'hermine que je porte.

Mais voilà qu'elle se souvient, la môme, du temps pas si lointain où son grand-papi régnait sur la pointe glacée. Du temps, où, gamine, elle courait sans retenue dans les couloirs du château. Y a t'elle croisé cette figure incontournable de la mode française, sans y avoir fait attention ? L'insouciance de la jeunesse nous ôte parfois de ces occasions, comme celle de rencontrer le Grand-Maître de la Garde robe au détour d'un couloir...

Ainsi donc, vous êtes venue en Bretagne, sous le règne de Gomoz ? J'étais à l'époque, fort jeune, et je ne me souviens pas vous avoir croisée à la cour de mon arrière grand père. Elle sourit. Vous m'en voyez toute désolée.

Sentant le regard du vicomte sur elle, elle redresse les yeux. Et les iris se croisent, la faisant immédiatement rougir. Joues timidement rosies par l'inquiétude qui la ronge qu'on la regarde de cette façon. Insistant, sans retenue... Que veut il d'elle pour la mettre à ce point mal à l'aise ?
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Riches, tenez bon !
Elegie
les chuchotements vont bon train. La jeune Balsac tend l'oreille. Une voix près d'elle retient son attention

Ainsi donc, vous êtes venue en Bretagne, sous le règne de Gomoz ? J'étais à l'époque, fort jeune, et je ne me souviens pas vous avoir croisée à la cour de mon arrière grand père. Vous m'en voyez toute désolée.

Tournant légèrement la tête vers la jeune femme qui vient de parler, Elegie l'observe.

Gomoz ? son arrière grand père ?

mais .. cette jeune fille doit être ma nièce dès lors ! à la mode de Bretagne !

L'arrière petite fille de mon grand père.. extraordinaire ça !

Semias lui jette un coup d'oeil. Il a entendu également. D'autres chuchotements de gauche. Le Roy cherche épouse disent ils.

Elegie regarde autour d'elle ces superbes femmes aux atours si riches et bijoux si precieux. Toutes sont belles et avenantes. Chacune d'elles portant le piquant de son caractère sur son visage. Quelle plus belle parure le roy se verrait il offrir que celle de ces comtesses, baronnes ou autres duchesses.

Elle s'approche un peu de son jumeau et lui murmure en lèvres presque closes ainsi qu'ils s'entrainaient tous deux lorsqu'ils étaient enfants pour narguer leur précepteur,



Tu me feras danser ? j'en ai tant envie !
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melior
Aux murmures de Blanche, Melior se départit d'un rire léger :

Héhé, nous verrons bien quelle tournure prendra ce bal. Je pense également ne posséder aucune des qualités requises...primo...

La vicomtesse se mit à compter sur ses doigts :

je suis toujours fourrée dans des livres...deuxio, je n'aime pas obéir à un homme...tertio, je fais des gaffes tout le temps...quatro, je peux fort bien m'éprendre d'une cuisse de chevreau...bref, vous voyez.

-Nous devons avertir le lecteur que Melior étant plus portée sur le trivium que sur le quadrivium, il ne fallait pas lui demander de compter plus loin que... quatre-
Heureusement pour elle, arriva, de façon opportune, dame Alatariel, qu'elle salua de belle et courtoisement manière.
S'ensuivirent les présentations entre l'angevine et la bretonne. Gomoz fut évoqué, Melior sourit, elle se souvenait de cette soirée où le vieillard tâchait de se montrer bien vert encore, et de l'invitation qu'elle avait déclinée, ce qu'il semblait avoir eu du mal à comprendre.

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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord
Benduguesclin
Ah ça y est, la jeune fille était là tout près de Mélior et d'un petit groupe.
BenDuguesclin, enhardi par sa danse avec la Présidente de la cour d'Appel, s'approcha de la Bretonne.
Il fallait chuchoter car désormais, en attendant la parole du Roy le silence s'était imposé dans la salle. Un silence tout relatif, bruyant de murmures, de soupirs, de froissement d'étoffes.


Damoiselle Blanche...
M'accorderez-vous cette danse ?


Puis avec un sourire...

A moins que vous n'ayez encore changé d'avis.

Evidemment, il nous faut attendre le petit mot que sa majesté ne manquera d'adresser à l'assistance.
Vous pensez qu'il ouvrira lui-même le bal ? Et avec qui ?


Le Vicomte de Biron lança un regard circulaire pour jauger les prétendantes.

Il y avait celles qui étaient sûres d'elles, pomponnées, fardées, poudrées et attifées par leurs parents depuis des jours, qui connaissaient par coeur la vie du Roy, son oeuvre, auraient pu réciter par coeur l'histoire du royaume apprise laborieusement depuis de long mois. Toutes transportées à l'idée d'être choisie par leur souverain,celles-ci se voyaient déjà invitant à la cours, rencontrant les grands d'Europes, répudiant tel ou tel leur ayant manqué de respect. Pendant ce temps Papa et Maman de Tructmuche se frottaient les mains en imaginant la gloire pour la famille, les écus, les dîners où ils pourraient désormais parader.

Il y avait les jeunes filles au contraire qui trop libres ou insouciantes pour mesurer l'enjeu, profitaient de la soirée comme d'une belle récréation : les mets, la danse, les beaux jeunes nobles... On avait entendu des rires insouciants et cristallins, vu flotter des robes un peu plus que ce que la convenance imposait.
Pendant ce temps, leurs parents, qui avaient pourtant déjà perdu tout espoir ("avec cette jeune écervelée !!!) réajustaient en permanence la tenue trop légère qu'elles avaient insisté à porter tout en jetant un regard implorant à leur souverain.

Il y avait enfin celles qui se cachaient du mieux qu'elles pouvaient derrière les recoins de la salle ou les tables de buffet.
Pâles d'une timidité maladive, le rouge au joue, plissant nerveusement les plis d'une robe trop sage, celles-ci faisaient tout pour éviter le regard du souverain et des hommes de la cour. Leurs parents, que BenDuguesclin imaginaient braves mais de petites noblesses s'étaient surement fait refoulés à l'entrée à cause de leur tenue. Ils avaient embrassé leur fille en lui demandant de faire de son mieux pour "la famille" mais que ce n'était pas grave...

Finalement, loin de ses à priori, Biron avait apprécié sa danse avec la spontanée Adrienne. Il se effaça donc de son esprits les stéréotypes qu'il était en train d'imaginer. Puis, il jaugea du regard la petite Bretonne :


Est-elle plus qu'une enfant gatée et capricieuse ?
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Gwenhwyvar
Le silence royal, à peine couvert par les bruissements des robes lors des révérences. La salle entière était suspendue aux lèvres du Roy, attendant de savoir qui il inviterait pour ouvrir le bal, ce qui signifierait très logiquement qu'il avait choisi sa Reyne. Le souverain parcourait la foule de ses yeux perçants, comme s'il cherchait quelqu'une du regard, ou bien comme si il voulait que l'instant solennel le soit démesurément. C'est à ce moment là que Gwen prit son courage à deux mains, et avança doucement dans l'allée qui fut le sillage du Roy quelques instants avant. Elle ne s'arrêta qu'arrivée à quelques coudées du trône, lança un regard inquiet à Armoria, puis après une profonde révérence, se redressa et ficha son regard dans les yeux de Lévan :

Mon Roy, je vous supplie de pardonner mon audace, mais je prends le risque maintenant de me couvrir de ridicule. J'ai une offre à vous faire.

Reprenant sa respiration, Gwen entendit des chuchotements tout autour d'elle, et l'ambiance générale devint soudain pesante. Elle reprit :

Je suis une de vos Grands Officiers, et en vérité, je m'occupe déjà de vos comptes en tant que Surintendante des Finances, comme une parfaite épouse le ferait pour son ménage...


Nouvelle respiration, et Gwen luttait pour ne pas bégayer ni trembler, alors qu'elle s'apprêtait à se jeter à l'eau.


Votre Majesté, je fus instruite en terre sacrée d'Irlande pour devenir une épouse idéale, tant amante que mère, et tant confidente que femme, guerrière si elle le faut, douce à tout instant. Mon père, Fergus, Pennarth de Mayo, Roi de son peuple, a veillé à ce que mon instruction soit la meilleure, comme mon rang de princesse irlandaise l'exigeait.

Respiration à nouveau, regard fier en direction de son suzerain, Gwen rayonnait de volonté. Elle enchaîna presque aussitôt :

Votre Majesté, je suis toujours pure, ma fleur n'appartient à personne, mais je suis instruite dans l'art de l'amour, les femmes de mon clan m'ayant parfaitement initiée dans ce but. Je suis également devenue duchesse en Champagne, gérant des terres que vous m'avez octroyées dans votre grande bonté. On y produit du fromage, le "Duchesse de Brie", dont je ne suis pas peu fière, je vous en ai ramené.


Ça y est, c'est le moment, avant de dire n'importe quoi.

Votre majesté, mon Roy, je suis venue icelieu vous offrir mon corps, mon esprit, mon âme et mon sang.

Gwen baissa alors la tête, soumise à la parole royale, priant intérieurement que le Roy ne la châtie pas sur le champ, et espérant de tout son être qu'il n'avait pas déjà choisi sa promise si ce n'était elle...
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Gwenhwyvar uí Fergus, Duchesse de Brie, Baronne de Boissy-le-Châtel, Dame de Creil
Alatariel
La tension retomba. Si bretons et angevin s 'étaient si souvent alliés ce n'était pas non plus pour rien... En matière d'étiquette, les deux faisaient la paire... cela dit, les années de brouille diplomatique avait éloignée la baronne de la Bretagne et le nom de Walsh ne lui évoquait rien de plus qu'un grand nom Breton...

- Ainsi donc, vous êtes venue en Bretagne, sous le règne de Gomoz ? J'étais à l'époque, fort jeune, et je ne me souviens pas vous avoir croisée à la cour de mon arrière grand père.

La baronne sourit, la jeune fille était une lointaine parente... plus que lointaine car Gomoz était son arrière grand oncle...

- J'y suis venue une fois, oui, lors de son mariage avec Amra... C'était il y a longtemps, bien avant que je rentre au service de Sa Majesté comme couturière... J'avais réalisé le costume de Gomoz et des robes pour Amra pour les jours de noces qui suivaient... Un brin de nostalgie passa dans ses yeux, souvenirs des conflits et du sang versé, et puis la joie revient dans ses yeux.
- Cela peut vous paraitre étrange, mais je me réjouis de savoir des bretonnes présentent à la Cours de France ce soir... J'espère que vous vous y plaisez...

Le silence se faisait pesant et la baronne avait baissé la voix pour prononcer ses derniers mots...

Une chose improbable arriva (improbable car la baronne ne comprenait pas que l'ont puisse concevoir autre chose que du respect ou de l'admiration à l'égard du Roy ) : une femme, une Duchesse venait s'offrir au roy, et ce devant toute la cours. La chose lui semblait tellement grotesque, qu'elle eut du mal à contenir son rire et du se retourner pour ne pas se donner en spectacle. Son calme revenu, elle s'inquiéta pour la jeune femme.
Sa demande semblait si sincère et si spontanée que la baronne s'attristait de la réponse qui lui serait faite. Il y avait offense et même si le roy se montrait clément et lui pardonnait ses paroles aussi inconsidérées que sincères, elle verrait son honneur entaché et se serai la risée de la noblesse de France...

Le visage de la baronne se fit plus sévère, regardant la jeune Blanche-Anne en quête de sa réaction face à cet incident.

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Elegie
La soirée qui semblait devenir pesante vint se fleurir d'un égayant intermède. Une femme, enfin .. une Duchesse venait offrir son amour au Roy et sa fleur par la même occasion.

Élégie, toute jeune qu'elle fut, était déjà aguerrie aux armes de la diplomatie et apprécia sans laisser paraitre le sourire qui passait de son cœur à cette "bravade" de la Dame. Un prestidigitateur maniant les cartes n'aurait pas fait mieux. La dame de pique pour sortir la dame de cœur. C'était joli. Et joliment fait. Espérant que personne ne prenne ombrage de ce fait sans doute inhabituel en la cour, et sans doute hors d'usage, la jeune fille offrit un regard de sympathie à cette Iphigénie de cour.

La suite s'annonçait piquante et la fille de Themis ne perdait rien du spectacle.

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melior
La conversation fut interrompue par une offre...une offre...inattendue

Citation:
Votre majesté, mon Roy, je suis venue icelieu vous offrir mon corps, mon esprit, mon âme et mon sang.


Melior murmura pour elle-même plus que pour les autres :

Et le brie...elle a oublié le brie !
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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord
Beatritz
Lorsqu'une femme s'avança au devant du Roi et le regarda dans les yeux, Béatrice de Castelmaure eut la peur que ce fût une chose convenue dans le secret avec ladite Dame, et que le Roi danserait avec elle - son cœur s'emballa.
Bien vite toutefois, il eut des raisons de se calmer.


-« Mon Roy, je vous supplie de pardonner mon audace, mais je prends le risque maintenant de me couvrir de ridicule. J'ai une offre à vous faire. »

Et bien ! Le poids sur le coeur de Béatrice se leva aussitôt, et elle se trouva plus détendue qu'elle ne l'avait été de longtemps, à cette cérémonie. Elle ne put s'empêcher de tourner la tête vers Della, et les yeux pétillants, murmurer :

-« Voilà ce qu'il manquait à cette cour : un bouffon ! »

Et, reprenant contenance, elle songeait combien, en sus de son audace, la dame savait mal tourner ses mots. Une offre à faire au roi ? Était-il de ceux avec qui l'on traite comme avec un poissonnier ?
La dame avait fait une pause courte dans son discours, et les chuchotements avaient comblé ce silence. Elle reprit alors :


-« Je suis une de vos Grands Officiers, et en vérité, je m'occupe déjà de vos comptes en tant que Surintendante des Finances, comme une parfaite épouse le ferait pour son ménage... »

Double pensée de la Duchesse de Nevers : la première, que s'il existe un Surintendant aux Finances, c'est bien que la Reine aura bien mieux à faire que gérer les comptes du Royaume pour le Roi... Qu'elle reste donc à sa place de comptable, l'insolente !
Et la seconde pensée était la suivante, davantage apitoyée sur la pauvre dame : n'avait-elle donc pas compris que le moment de s'offrir était passé, qu'il aurait fallu le faire dans la salle aux mille lys ?
Entre chaque phrase, la Surintendante aux Finances laissait la salle chuchoter, ce qui devait lui être une torture !


-« Votre Majesté, je fus instruite en terre sacrée d'Irlande pour devenir une épouse idéale, tant amante que mère, et tant confidente que femme, guerrière si elle le faut, douce à tout instant. Mon père, Fergus, Pennarth de Mayo, Roi de son peuple, a veillé à ce que mon instruction soit la meilleure, comme mon rang de princesse irlandaise l'exigeait. »

Avant même la fin de la phrase, Béatrice de Castelmaure n'avait pu réprimer un pouffement. Guerrière ? Princesse ? La meilleure instruction qui soit ? Pauvre Irlande, si ses princesses sont aussi grossières et se battent plutôt qu'enfanter... Et de se tourner vers Della :

-« Vous croyez qu'en Irlande, ils leur apprennent les convenances, et la retenue qui sied à une épouse ? »

La fierté qui émanait de la pauvre femme faisait pitié à la Duchesse de Nevers. Quel ridicule !

-« Votre Majesté, je suis toujours pure, ma fleur n'appartient à personne, mais je suis instruite dans l'art de l'amour, les femmes de mon clan m'ayant parfaitement initiée dans ce but. »

Une vierge sans chaperon ? Cela seul était déjà fort inconvenant, et plus la jeune femme parlait, plus Béatrice de Castelmaure se faisait de ce « clan » qu'elle invoquait à chaque phrase une idée propre : un petit village insalubre, aux murs poissant, dans les rues duquel erraient porcs, poules et moutons.

-« Je suis également devenue duchesse en Champagne, gérant des terres que vous m'avez octroyées dans votre grande bonté. On y produit du fromage, le "Duchesse de Brie", dont je ne suis pas peu fière, je vous en ai ramené. »

Les moutons, le fromage... Grand dieu ! Que le bleu du Lauragais, que le Chablis, que les bois de Chastellux avaient plus de dignité, plus de richesse, et devaient dégager de meilleurs bénéfices ! À tous points de vue, ce petit événement conforta Béatrice de Castelmaure dans l'idée que son parti était résolument le meilleur.

-« Votre majesté, mon Roy, je suis venue icelieu vous offrir mon corps, mon esprit, mon âme et mon sang. »

Votre Majesté, je suis venue vous proposer la main d'une fille qui vient de prouver à la cour entière sur laquelle elle prétend régner qu'elle ne connaît ni les convenances, ni la place qui sied à une épouse et reine.
Dans le silence qui suivit, dans l'attente de la réponse du roi, Béatrice de Castelmaure se pinçait les lèvres, en échangeant quelques regards éloquents avec Della.

Et en son cœur une crainte étrange ; car en cet instant, la Duchesse de Brie était la risée de tous. Mais si le Roi, contre toute attente, acceptait cette demande ? Alors la honte serait sur Béatrice de Castelmaure. On pouvait en préférer d'autres à elle - d'autres, comme une princesse étrangère, comme une Clémence de l'Epine, comme une Ellesya de la Louveterie - , mais lui préférer une campagnarde inconvenante... Ce serait pire que la mort.

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Bisous, bisous, gentil béa-nours !
Clemence.de.lepine
De salle en salle, Clémence se retrouva finalement dans la salle de bal une fois passée l'épreuve du Trône. Les conversations allaient déjà bon train et de façon fugace, la demoiselle eut peur de devoir à nouveau faire face au malaise ressenti lors de son entrée dans le premier salon. Découragée, la demoiselle se demanda s'il y aurait une fin à tout ça.

Elle était ici pour représenter sa famille, parce qu'elle y avait sa place, elle en était maintenant certaine, mais encore fallait-il que le comportement suive le raisonnement. Combien y avait-il de pucelles ou de veuves, ici, qui rêvaient de devenir la prochaine Reyne de France ? Beaucoup, sans doute. Certaines se persuadaient peut-être du contraire, se donnaient une apparence détachée, mais au fond, se trouveraient-elles insensibles au fait que le choix de leur souverain se porte sur leur personne ? Clémence ne pouvait même le concevoir.

Elle-même ignorait jusqu'à son arrivée le véritable but de ce bal organisé au Louvre. Mais rapidement, elle en avait saisi la teneur. Bien entendu, elle n'avait alors que pu s'imaginer l'inimaginable. Non pour elle, parce qu'éduquée comme elle l'avait été, elle avait laissé de côté ce sentiment égoïste qui lui était de toute façon inutile. Non pour elle, donc, mais pour ses parents ! Être choisie par le Roy, devenir l'épouse royale, quelle jeune pucelle ne rêverait de ça, quelle damoiselle ne souhaiterait combler sa famille par un tel mariage ! A cette pensée, encore, Clémence tremblait. Pouvait-elle seulement espérer se placer du côté des "favorites" ? Sa lignée le permettait, mais voilà tellement longtemps que son nom n'avait plus été entendu à la cour qu'elle refusait de croire à sa chance. Il y en aurait de plus belles, il y en aurait de plus influentes, sinon de plus nobles.

Sa Majesté elle-même vint mettre fin à ses réflexions et à ses observations. Son entrée majestueuse provoqua les révérences, qui s'étendirent jusqu'au fond de la salle. Et comme un jeu dans lequel les dominos s'abattent et se couchent les uns après les autres, il ne resta bientôt plus une seule personne dont le chef ne fut pas courbé jusqu'à terre - ou peu s'en faut. Le pourpre camocas lui-même bruissa à l'unisson des autres étoffes lorsque Clémence se courba. Le silence se fit alors.

Jusqu'à ce qu'il soit rompu par une voix féminine. S'autorisant alors à redresser l'échine, la demoiselle de Villorceau, abasourdie, observa le spectacle fascinant qui se déroulait devant de multiples paires d'yeux. Les chuchotements moqueurs se firent rapidement entendre, et Clémence ne put s'empêcher de rougir violemment. Elle qui, pourtant, s'attachait à refouler de la façon la plus ferme possible toute expression de ses émotions.

Elle connaissait cette jeune femme. Non pas personnellement, mais... elle était Champenoise. Et à mesure que les mots étaient débités, maladroits mais surtout trop audacieux, la demoiselle lançaient des regards effrayés autour d'elle. Elle reconnut certains visages, dont celui de la Duchesse de Nevers, qui bien entendu affichaient des sourires narquois, et alors qu'elle n'aurait dû les prendre pour elle, tout son être en souffra.

Pourquoi ? Mais pourquoi cela devait-il la toucher à ce point ? Parce-que la Duchesse de Brie était Champenoise et que son attitude pouvait nuire à ce que l'on pourrait alors penser de la Champagne ? Parce-que les moqueries railleuses que Clémence pouvait deviner de la part des autres damoiselles étaient adressées à une Champenoise et que, l'étant elle-même, elle ne pouvait que se sentir jugée, également ?

Oh, vite, il fallait que l'événement prenne fin, et que l'on ne revienne pas sur celui-ci. Clémence observait avec une pitié angoissée la scène qui avait lieu à quelques pas d'elle. Que la Duchesse s'excuse, ou que le Roy, même, ne prenne pas la mouche. Cela était-il au moins possible ?

Pour se rassurer, alors, Clémence s'efforça de penser que la Duchesse de Brie - ces terres si familières à ses yeux - était Irlandaise avant d'être Champenoise.

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