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[Rp] Salle de bal

Nebisa
Depuis son poste d'observation tactique, prés du pilier face à l'estrade royale, la Malemort observait la soirée d'un regard à la fois détaché et attentif, détaché car elle n'était point là pour son plaisir et attentif car il en résultait de son devoir... Veiller à ce que les convives soient divertis, les plats et les carafons toujours pleins et les troubadours en alerte...

Le Roy avait enfin lancé le signal de Son divertissement, laissant place à des réactions n'étant pas sans étonner la Comtesse, non que le choix du Roy ne fusse judicieux, au contraire, jeune, bien faites et éduquée ainsi qu'il convient, la damoiselle n'avait pas à rougir et le savait fort bien... mais à croire que tous les invités présents avaient été informé du but de la manoeuvre, de la volonté de la GMF d'aider le Roy à faire son choix, un choix nécessaire au Royaume, et que tous allaient se mettre à crier "vive la Reyne"... non mais ! Pourquoi ne pas livrer directemment les donzelles sur la couche nuptiale tant qu'à y être ?

Réprimant un soupir d'agacement, la Chieuse de France fait signe aux ménestrels de se tenir prêt, qu'ils éxécutent leur morceau avec maestria sans quoi il en serait finit de leurs priviléges de musiciens du Roy...

Et, tandis que nombreux se tenaient prêts à s'incliner devant le Roy et sa cavaliére, la Malemort si peu dévote se surprit à prier, fébrilement, avec force de conviction, que le Royaume tienne enfin une Reyne et qu'elle se voue à son Roy, loin des tristes erreurs du passé et pour l'avenir du Royaume, pour que l'on puisse voir à nouveau un sourrire sur les lévres du monarque si éteint et duremment touché par les épreuves...

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Lexhor
Après avoir erré un peu partout et discuté, Lexhor s'était rapproché de la salle de bal.
Le Roy était le centre d'attention. Il avait, après un long, long moment, finit par se décider...
Et maintenant il voulait danser. Ce mot fit tilt dans la tête de Lexhor. Alors que l'effervescence regagnait l'assemblée, le Duc se fraya un chemin vers la GMF à qui il avait promit une danse...
S'inclinant devant Armoria.


Votre Altesse. Voici venu le plaisant moment où nous allons danser!

Il lui tend sa main afin de l'inciter à venir avec lui...
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Jason
D'ou il était, Le Lieutenant de la Garde du Roy avait vu le Roy s'avancer vers une damoiselle. Il entendit que son Altesse voulait danser.

C'était de ces moments là, que Jason redoutait, lorsque le Roy était au milieu de la foule sans réellement de protection.

Et quand le Roy voulait danser, il dansait, et peut importe sa sécurité.

Jason raffermit sa main sur la garde de son épée, prêt à intervenir si le besoin s'en ferait sentir.

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[url=http://www.heraldique-europeenne.org]en cours de modifiation
melior
Soudain, le roi se mit à parler...et à se mouvoir...Melior, elle, avait le sentiment de s'être totalement statufiée.
Il invita l'une des convives à danser. La jeune femme poussa un grand soupir de soulagement, avec sa menace stupide, elle aurait eu l'air bien bête si elle avait été invitée. Sourire aux lèvres, elle adressa une oeillade malicieuse à Blanche, l'air de dire "chouette, on va pouvoir bouger".

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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord
Armoria
Sur la main tendue de Lexhor, elle posa en souriant la sienne, légère.

Et j'en aurai grand plaisir, messire Duc : sitôt que le Roy aura ouver le bal par ses premiers pas de danse, nous aurons l'honneur de lui emboîter le pas.

Elle continuait à scruter en toute discrétion les diverses réactions, afin de prendre la température quant à la future popularité de la non moins future reine. Et bien évidemment, elle chercha à décrypter ce que révélait - ou pas - le visage de ladite. Son regard semblait errer comme ne sachant pas où se poser.

Allons, redresse-toi, petite ! Tu dois te montrer tout à la fois humble et fière ! fut l'encouragement silencieux qu'elle adressa à la jeune fille. La tête légèrement penchée de côté, les yeux un peu élargis, elle se mit à la fixer : parfois, l'on arrive à faire passer son énergie aux gens d'un simple regard. Elle voulait essayer.

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Plop
Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Lorelei.d.ylfan
Loreleï ne s'intéressait guère, ni au bal, ni à ce que les murmures semblaient dire de sa finalité, et encore moins aux divers ragots. Elle avait opté pour la potiche attitude, trouvant refuge dans un recoin de la salle sitôt que sa mère avait été invitée à danser par le duc d'Orléans. Pour elle, la magie de ce bal avait été brisée dès le moment où elle avait involontairement blessé Clémence. Plus aucun intérêt.

Sa mère ne dansait pas encore, mais cela ne tarderait pas. Elle lui fit une légère révérence, puis se dirigea vers une fenêtre où elle se tint coite, à demi cachée par un rideau.
Blanche_
Chouette on va pouvoir bouger ?
Ohlala, ça promet d'être intéressant. Regardons voir la damoiselle, et comment elle se débrouille. Ce serait marrant qu'elle s'écrase joliment sur le sol, non ? Et puis, ça lui rabattrait un peu son orgueil qui m'a l'air disproportionné. Pardon... Français.
Elle se souvenait même d'une discussion avec sa grand mère adorée, sur le comportement des français. De l'un des leurs, en particulier. Il s'agissait de savoir si l'individu était bien de sa personne... ou pas.
Dis, Grand Mère, il est beau ou il est moche ?
Ma chérie... Il est français.
Bah et alors ? Beau ou moche ?
Disons qu'il se croit beau.
A tord, ou à raison ?
Ma chérie, il est français !

Bref. Aparté personnel de la midinette, qui lança un regard enjoué et rassuré à sa voisine directe, Melior. Quel soulagement ! Quoique, l'idée d'écraser les pieds royaux avait quelques charmes, c'était évident. On lui ôtait, simultanément à ses angoisses, une distraction certaine.

Dites, vous croyez que le Roy se rend compte des conséquences de son choix ? Sacrifier ainsi du Brie, si c'est pas malheureux...
Petit sourire, malicieuse comme jamais. Il est temps de retourner vers le buffet, et de finir la soirée comme elle l'entend : aussi discrète que possible, à passer inaperçue.
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Riches, tenez bon !
Levan
Il avait l'habitude d'attirer les regards. Il avait l'habitude des murmures autour de lui : c'était en quelque sorte livré avec la couronne. Mais la lueur d'intérêt dans les regards lui mit la puce à l'oreille : le but du bal avait-il donc été dévoilé ? Il en était à se demander si c'était ou non une bonne chose. Si au moins il en était sûr, cela lui éviterait d'avoir à expliquer la chose à sa cavalière. Comment annoncer cela ?

Mode maquignon : "nous avons besoin d'une femelle pour refaire un cheptel."

Mode timide : "c'est que voyez-vous, quelle que soit notre désir d'agrandir la famille royale, avec une épouse, n'est-ce pas, enfin, qui accepterait de... enfin, qui serait apte à... enfin que je pourrais... ahem."

Mode je suis le roi et tout m'est dû : "bon, hâtons-nous, que vous soyez reine et me fassiez un fils !"

Mode j'ai une bru pénible : "si je vous épouse et que je vous engrosse, Armoria me laissera tranquille."

Mode je ne sais pas quel mode choisir : "..."

Il opta pour le mode naturel, presque badin :
Tout le monde semble s'en douter, mais en vous invitant, je viens de vous désigner comme la future reine de France, gente pucelle, murmura-t-il.
Beatritz
La danse commençait juste, et il sembla, à la musique dont on entendit les premières notes, au couple qui s'avançait en même temps qu'eux sur la piste, que ce serait une danse à deux couples, de ces danses cérémonieuses où cavalières puis cavaliers se croisent, se saluent, et tournent ensemble, leurs mains jointes, avant quelques autres pas à deux.

Béatrice de Castelmaure n'avait vécu qu'un seul bal, de toute sa vie. C'était celui des joutes de Saint-Omer, en l'honneur du jeune fils du Comte et de la Comtesse de Lille et Saint-Omer. Elle avait appris à danser pour cette occasion. Elle avait revu son maître à danser quelques jours avant le bal royal, parce qu'elle n'avait rien voulu laisser au hasard. Tout aurait dû se passer pour le mieux.

Elle sentait un regard d'un millier d'yeux sur elle, un regard aux multiples facettes, pénétrant, indiscernable, oppressant. Elle entendait un murmure, un léger grondement, c'était la foule, c'était son adversaire. La pauvre béguine qu'elle avait été, incertaine de son avenir, jusqu'à même douter qu'on pensât à lui léguer quoi que ce fût, marchait à ses côtés, fantôme triste, car cette petite béguine n'existait plus, tuée par l'arrogante Duchesse de Nevers.
Elle voyait ses cheveux emprisonnés dans le béguin blanc, et la boucle d'encre qui en sortait toujours, cette boucle qu'elle avait retrouvée sur un portrait de sa mère, Lhise de Tapiolie, si belle, si froide... Elle voyait ses mains peu soignées d'enfant agitée, curieuse de tout, et plus particulièrement de ce qu'on lui interdisait. Ces mains aux ongles rongés, aux coupures multiples, ces mains qu'elle cachait désormais sous de jolis gants, ces gants qu'elle n'ôtait publiquement devant personne, car personne ne méritait cet honneur.

Personne... En vérité il y avait cet homme qu'elle aimait – c'était le mot qu'elle utilisait, c'était pour dire qu'elle le voulait, que son absence peuplait l'esprit de la jeune fille de questions : que fait-il, quand le verrai-je, sait-il seulement que j'existe, et m'aimera-t-il ?, et pour dire que sa présence faisait battre la chamade à son pauvre coeur qui n'avait jamais tant vécu. Qui n'avait jamais tant battu.
Cet homme était tout près d'elle, et elle oublia tout à fait, à ce moment-là, ses gants qu'elle s'était promis d'enlever si elle se trouvait un jour à son bras. Elle oublia tout à fait les gants, comme elle oublia bien des choses.
Elle ne vit pas vraiment le regard d'encouragement de la bru royale. Elle ne se préoccupa pas non plus de sa suivante, des personnes qu'elle avait rencontrées... Et il serait faux pourtant de considérer qu'être au bras du roi lui avait fait prendre une insolente altitude, en dessous de laquelle rien ne valait la peine qu'on s'y intéressât.

Non. Au contraire. Elle était au trente-sixième dessous. Elle était... trop crispée, trop tendue. Le Roi sentait peut-être cette pression sur son bras, une pression intense, une pression d'amoureuse éperdue, une pression d'angoisse grandissante. La peur, la peur. La peur de ce qu'il adviendrait.
Le Roi la mena au centre de la salle, juste en face d'Armoria et de son cavalier, et juste avant le premier pas de danse, sans même la regarder, il articula, d'un ton naturel, nonchalant, étourdissant :


-« Tout le monde semble s'en douter, mais en vous invitant, je viens de vous désigner comme la future reine de France, gente pucelle. »

Oh, oui, tout le monde s'en doutait, surtout après les simagrées de la Duchesse de Brie. Tout le monde s'en doutait, mais qu'est-ce que cela faisait du bien, de l'entendre !

Et qu'est-ce que cela faisait du mal. La Reine. La Reine.
Elle l'avait toujours souhaité. Elle l'avait toujours désiré, exigé en son coeur. C'était normal, de par sa naissance. Elle l'avait toujours cru. Elle l'avait toujours su. Cela lui était dû.

Mais... La Reine.
Il lui fallait répondre quelque chose au Roi.
La Reine. Enfin. Enfin !


Les couples sont face à face, les musiciens donnent le rythme, un salut, les femmes tournent – dis quelque chose, gente pucelle !


-« Nous... Je... Je vous aime. »

Pourquoi, ou pourquoi pas ? Qui pourrait-elle aimer d'autre, en vérité ? Et les deux couples se font face à nouveau, saluent, les hommes partent, et Béatrice regarde le vêtement rouge du Roi, et ses mollets minces, ses épaules droites et sèches... Oui, elle l'aime, n'est-ce pas ?

Puis les hommes reviennent, elle ose croiser son regard. Oui, vivre pour un homme tel que lui, oui !
Et tout allait bien tant qu'elle le regardait, lui, tant qu'elle écoutait la musique, et n'entendait rien d'autre.
Mais les femmes désormais partent, se font face paumes contre paumes, et elle voit enfin le regard d'Armoria, elle voit ce courage que la Princesse veut lui transmettre.

Elle se rappelle. Elle se rappelle qu'on ne lui demandait pas d'épouser un homme, certes âgé, mais d'aimable figure, de grande intelligence et empli de bonté ; on lui demandait d'épouser le Roi. Et le courage que voulut lui transmettre Armoria fut le miroir de ce qui l'attendait : une vie harassante, une vie de cour, une vie entourée de mille courtisans, de bien des soins pour le double de sollicitations, de comparutions publiques, de présidences, d'apparats, de figuration. Et la foule, et le bruit, et le bourdonnement d'une ville telle que Paris, d'une cour telle celle du Louvre.
Sans doute Armoria put-elle voir la peur se profiler dans les yeux de Béatrice. La peur ou l'inconscience. Les tripes, quand la raison s'abandonne.
Oh oui, la fille de Charles de Castelmaure et de Lhise de Tapiolie, la Duchesse de Nevers, la Comtesse du Lauragais, la Vicomtesse de Chastellux, la Baronne de Chablis et de Laignes ne pouvait qu'être Reine. C'était son destin, tracé dès le berceau. Mais le berceau avait été poussé et balancé par des moniales, les berceuses avaient été des cantiques de vêpres, les compagnes de jeu, des poupées de vieille toile et bois, en pieu habits, de petites répliques des Saintes Nitouche et Madeleine.

Et Béatrice de Castelmaure, quand ses paumes gantées quittèrent le contact chaud et réconfortant de celles d'Armoria, crut tomber dans un vide assourdissant.



Elle tourne trois pas, pour rejoindre son royal cavalier, et à son bras, qui n'a plus aucune présence, aucune consistance, ce bras aimé, chéri, ils avancent le long d'un cercle imaginaire, les deux couples marchant symétriquement, et la jeune fille voit tous ces yeux qui les regardent, ces nuques qui se penchent pour murmurer, des sourires narquois, des mines boudeuses, des faciès avides, qui déjà imginent comment tirer le meilleur parti de la jeune Reine. Entrer dans son cercle, courtiser ses vassaux, lui offrir des terres ?
Elle marche au bras de son royal cavalier, et tremble comme une feuille, la jeune fille.
Depuis le début du bal, elle tremblait, presque dès qu'elle avait eu, en compagnie de Della de Volvent, franchi les portes du Louvre.

Ses yeux affolés ne savent où se poser, pour ne rien voir de cette foule étouffante. Le couple pivote, et ils font de nouveau face à la Princesse d'Etampes et au Duc d'Orléans. Les cavaliers à nouveau partent en avant, laissant leurs cavalières en arrière, seules. Tout à fait seules.

Alors Béatrice a l'impression que la foule se resserre autour d'elle, qu'elle ne peut y échapper, que son frêle corps ne pourra faire barrage à un tel assaut de courtisans et d'intriguants.
Le Roi revient vers elle, après sa rencontre avec le Duc d'Orléans, au centre de la piste. C'est à ton tour, jeune Béatrice, d'avancer, de trois pas de côté, en tenant ta somptueuse robe.


C'était son tour, mais d'une voix faible, le Roi put l'entendre dire :


-« Comment... Non... Désolée... »

Et le dernier mot s'étrangle dans sa gorge, tandis qu'elle recule un pied, et l'autre, alors qu'elle devait aller de l'avant, à la rencontre d'Armoria qui vient dans la danse, vers eux. Et elle recule, et Armoria avance, et elle veut fuir cette foule, car sa tête bourdonne, car elle n'y survivra pas ce soir... alors y survivre une vie entière !

Et reculant, elle vit l'objet de son désir, l'objet de son amour, Lévan, cet homme digne, s'éloigner, elle vit Armoria derrière, Lexhor plus loin encor, et marcha sur sa robe, et perdit l'équilibre, de sorte que sa fuite même n'avait rien de gracieux. Elle se trouva tout près de la foule et l'affronta, dans une seule impression, sans réaliser vraiment ce qu'elle faisait, et toutes les conséquences. Elle fendit cette masse humaine la vue trouble et l'ouïe hermétique à toutes les réactions que sa méconduite pouvait engendrer. Elle atteignit les portes et trouva la salle aux mille lys presque déserte.
Elle respira, elle souffla. Elle s'en était tirée ! Tirée de cette maudite foule, qui la faisait trembler tant et plus !

Mais dans la salle aux mille lys, elle vit le trône devant lequel elle avait été présentée au Roi ; elle vit le trône, et se souvint. Elle se souvint de son ardent désir, elle se souvint de cette phrase jetée avec tant d'allant :


-« Tout le monde semble s'en douter, mais en vous invitant, je viens de vous désigner comme la future reine de France, gente pucelle. »

Ses doigts se serrèrent, et ses lèvres pincées ne parvinrent pas à retenir les larmes qui lui vinrent. Elle prit appui sur le mur, ce mur aux lys, ces lys qu'elle n'arborerait jamais...

Elle comprit que plus rien jamais ne serait comme avant.


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[Conséquences de ce RP : forum 2 => Aix-la-Chapelle => Revoir un printemps ^^]
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Bisous, bisous, gentil béa-nours !
Armoria
Elle avait toujours aimé la danse. Petite, sa mam-goz la grondait parce qu'elle revenait en sautillant de la traite des vaches, renversant une partie du lait. Se retrouvant seule à neuf ans, elle avait rencontré cette troupe d'artistes où, très vite, elle avait compris que danser lui permettrait de manger. A douze ans, nubile, un riche admirateur lui avait offert cette fameuse vanille, dont elle était littéralement tombée amoureuse, refusant toutefois de se vendre, et tuant le directeur de la troupe pour pouvoir s'enfuir. Plus tard, elle avait séduit les hommes de sa vie en dansant. Cardinal, Persan, Asterius... Asterius.

Elle aimait danser. Mais ce soir, la danse ne comptait pas, et était presque une gêne, puisque la concentration nécessaire aux pas lui semblait volée au grand intérêt qu'elle portait à ce qui se passait au sein du couple qui formait l'autre partie du carré. La jeune Castelmaure devait être flattée, folle de joie ! Quelle femme ne le serait pas ?

Regards échangés au gré de la danse. Allez, petite, allez !

Au premier échange, elle crut lire, attentive, une ombre qui ne lui plaisait pas dans les yeux de la pucelle. Mais... ? Et le sien, de regard, se fit perplexe, tandis que son attention grandit encore. Peut-être même marcha-t-elle sur le pied de Lexhor, allez savoir.

Ses yeux légèrement agrandis scrutaient le visage de la toute jeune fille, comme tentant de lire ses pensées.

Au second échange, l'ombre avait crû. Non. Non, non, non ! Tout était prêt, il n'y avait pratiquement plus qu'à glisser la jeune vierge dans le lit du roi ! Oui, bon, après le mariage... Détail, détail. Le tout était qu'elle se fasse engrosser au plus vite, et que le sang perdure, morbleu ! Alors, quoi ? Les yeux de Beatritz volaient de tous côtés, tout en elle sentait l'affolement. Ah non, hein ! Ah non, pas de ça, gamine !

...

Parfois, vous voyez les choses comme au ralenti. Et vous avez l'impression que vous pouvez faire quelque chose, que vous devez faire quelque chose, et vous vous trouvez désespérément lent. C'est que l'esprit enregistre plus vite que le corps ne bouge, que la parole s'élève. Ce fut ainsi qu'Armoria vit la jeune fille s'enfuir et sa mine se défit.

Réagir ? Une heure ? Un siècle ? Quelques secondes... Mais si diablement longues !

Forçant sa volonté alors que tout semblait s'écrouler, elle parvint à sourire de nouveau, comme si tout était normal, prévu. Que tout le monde le croie, au moins, ou fasse mine d'y croire ! Lexhor eut droit à une gracieuse révérence, et elle le remercia à voix haute, avant de se tourner vers le roi, le rejoignant d'un pas qu'elle contraignit au rythme de la danse. Nouvelle révérence, plus profonde : celle qu'elle réservait à son souverain.


Majesté...

Doux Christos, sa voix était restée normale ; calme, posée, avec le fond de gaîeté que l'on s'attend à trouver dans un bal.

La danse continuait. Dans tous les sens du terme. Et tout en suivant les pas au bras du roi, elle priait de toutes ses forces, derrière ce sourire de façade, qu'il ne prît pas cet échec comme le signe qu'il devait renoncer.

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Plop
Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Della
Belle...belle...belle comme le jour...Belle Béatrice, toute de grâce et de finesse, féminine jusqu'au bout des ongles et si élégante...Portant tête haute et regard posé...Oh oui, elle allait en faire une belle reine.

Je soupirais d'admiration et de contentement devant ce couple qui aux yeux de tous, se formait pour ne plus se séparer.
Un vrai conte de fées.

Mais sur un froncement de sourcils, je venais de me rappeler que dans les contes de fées, il y a toujours un truc qui coince genre sorcière, marâtre, soeur jalouse. Et je me mis à guetter, prête à chasser l'intrus(e).

Et s'il y avait une chose dont je ne me doutais pas, c'était que la sorcière, la pierre dans le roulement, serait ma Duchesse, elle-même.

Je vis les traits de la belle changer, peu à peu, pendant qu'elle dansait.
Je la vis perdre l'assurance qu'elle tentait de gagner au gré des pas.
Et je la sus perdue et seule au milieu de la salle où les couples semblaient voguer.

Prise moi-même de panique, je suivis Béatrice, le plus dignement possible, vers la salle des Lys...


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Il serait indiscret de raconter ce que les deux jeunes femmes vécurent dans les heures qui suivirent.
Je suis certaine que vous comprendrez, chers lecteurs, que je laisse ceci derrière le paravent de la discrétion.

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Aleanore
Comme tous, elle avait assisté à la scène entre l’ancienne Duchesse Champenoise et le Roy. Comme tous encore, elle avait assisté à l’invitation à danser du Roy, la bouche entrouverte, un sourire ravi aux lèvres, Aléanore observe et ne dit mot, car comme tous, elle avait aussi entendu parler de l’intérêt du bal, trouver parmi toutes les jeunes filles à marier du Royaume celle qui sera la future reine. Il fallait qu’elle soit comme toute bonne reyne qui se respecte, jeune, un regard à Béatrice de Castelmaure qui doit avoir son âge ou un peu plus, belle, la chevelure d’ébène et les azurs s’accordent à merveille avec le bleu de la tenue portée par la riche héritière et même si la lippe est hautaine ou moqueuse, la beauté est là, de belle naissance, et qui d’autres hormis l’héritière de la Louveterie peut prétendre à un si haut rang, alors sous les noisettes étincelantes d’admiration de la jeune fille, Béatrice de Castelmaure revêt des allures de princesse de contes de fées, de future reyne de France et il lui semble alors que le Roy l’invite à danser que le mariage sera célébré sous peu et qu’ils seront tous invités pour fêter la magnifique reyne qu’on leur présente ce soir. Bras passé autour de celui de son cavalier, la jeune fille se prend à rêver d’une danse avec celui-ci, une danse comme celle qui oppose la bru du roy et sa future femme, comme celle qu’elles imposent au Roy et au Duc Orléanais.

Enfin, cela, c’est ce qui aurait du se passer, si la belle princesse du conte de fées n’avait pas pris ses jambes à son cou, laissant ainsi une Etincelle perplexe qui regarde perdue les jupons bleus de la Duchesse de Nevers quitter la salle de bal, suivie de près par une jeune blonde qui doit être sa dame de compagnie, air digne de la blonde pour préserver l’image mise à mal de la jeune vierge et de nouveau, les yeux de la petite Alterac se posent sur la piste de dance où déjà la princesse offre au public, un jeu de saute-moutons des plus parfaits, ou comment passer discrètement d’un cavalier à l’autre sans manquer ruiner l’harmonie de la chorégraphie. Mais si le Roy n’est plus sans cavalière, l’ancien cavalier de la princesse l’est, mordillement de lèvres, avant de regarder sa mère, puis son cavalier, la piste de danse, et enfin de se décider, sourire enjoué aux lèvres, tournée vers son cavalier, puis vers sa sœur. Sourire d’excuses aussi, à son cavalier, qu’il y voit ce qu’il veut, elle est jeune et a besoin de s’amuser, de s’étourdir, et l’Etincelle limousine de fendre la foule doucement, trainée verdoyante comme les plaines de son comté. Et là, où quelques minutes auparavant, se tenait une Bourguignonne toute vêtue de bleu, c’est une limousine habillée de vert amande qui vient se joindre aux trois danseurs, attendant sagement à l’orée de la piste de danse qu’une occasion se présente pour pouvoir sans trop passer pour une impertinente rejoindre le trio. L’occasion la voilà venue, les musiciens enchainent sur un autre morceau, invitant peut être d’autres danseurs à les rejoindre, et l’autre danseuse, c’est elle, qui, sourire aux lèvres, salue la Princesse au moment où celle-ci s’écarte du Roy, suivant les notes de musiques.

Et là, où se tenaient quelques minutes auparavant, une éternité, une paire de gants bleus, où se tenait la princesse de sa soirée, voici, une paire de gants vert d’eau qui se posent contre les paumes d’Armoria, avec un sourire sincère.


-« Votre Altesse.. »

Les mots ont été lâché simplement, c’est un constat, un salut, et quand ses paumes quittent celle de la blonde princière, elle sourit toujours, l’Etincelle, et quand les délicates mules tendues de satin vert effleurent le sol de la salle de bal, que les trois pas sont esquissés, elle sourit encore, et quand elle se retrouve poussée par la danse vers le Duc Orléanais devant lequel, elle se plie dans une révérence avant de se glisser à son bras, elle sourit de plus belle. Mission accomplie, vous avez récupéré le paquet, et maintenant ? Le sourire est toujours là, mais maintenant, qu’elle est au bras du cavalier délaissé, que fait-elle ? Et bien elle danse pardi, oui, c’est cela, elle danse, non sans avoir esquissé un sourire mi-amusé, mi-gêné en direction de son nouveau cavalier.
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melior
Et Melior, pendant ce temps, poursuivait ses pérégrinations. Objectif : remettre la main sur...hum, non les pieds dans...les sabots rouges.
Rapprochement stratégique vers le lieu qui recelait le trésor. La jeune femme avait une conception assez particulière de ce qu'était un trésor, le plus cher à ses yeux revêtant l'aspect d'un caillou, pas l'un de ceux façonnés des mains de l'homme, aux éclats qui aveuglent et suscitent les convoitises de beaucoup, mais un caillou ramassé par un enfant sur un sentier poussiéreux.
Le regard d'onyx parcourait la salle. Les danseurs s'adonnaient à l'art enchanteur des gestes arrondis en volutes, et l'on voyait les couples se faire, se défaire, se refaire...mouvement inlassable de la vie.
Et les sabots restaient hors de portée, la cachette n'avait pas été de meilleur goût. La vicomtesse aux pieds nus.
[Ndlr : ça aurait mieux marché si elle avait été comtesse, mais bon, on fait c'qu'on peut !]
Entre ses doigts graciles, un verre contenant un excellent cru. Nul cavalier pour l'impétueuse brune. Elle avait repoussé toute proposition, s'enorgueillissant de son indépendance. Liberté, je chéris ton nom, aimait-elle à clamer. Que craignait-elle au fond ?
Cette souffrance qui prend les tripes, celle qui fait que l'on se sent plus misérable qu'un serf.
Ainsi était-il plus facile de se tenir loin des choses de l'amour.
Contemplant les doigts qui se rejoignent, les sourires échangés, les regards de ces couples, ce qu'elle fuyait la rattrapa avec une violence qui n'était plus contenue.
Une voix intérieure disait :


Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Melior, en cet instant, fut enveloppée toute entière par sa solitude. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres finement ourlées, elle avait plaisanté sur les chaînes qui retenaient le Roi sur son trône, et le voilà qui évoluait parmi les danseurs en compagnie de la Princesse, tandis qu'elle-même était restée immobile avec ses propres chaînes.
Ce fut donc une bonne leçon pour la vicomtesse...avant de regarder la paille dans l'oeil du voisin, essayer de voir la poutre qui est dans le sien...proverbe de vilain qui montrait bien que les vilains ne disaient pas que des bêtises.
Léger soupir, elle se ressaisit. Elle n'était point d'un tempérament à se laisser abattre.
Alors maintenant...que faire ?

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Duchesse de Castelmoron d'Albret, Vicomtesse de Beaumont en Périgord
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