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[RP]Le crime est leur affaire (et quel crime ! my favourite)

--Astim


Voilà une mission qui promettait d'être aisée. Mais après avoir retrouvé conduit l'insolent Bordebaste au Vicomte d'Arezac, tout pouvait sembler aisé en vérité.

Astim savait qu'il devait se rendre chez Faster, le seul souci étant qu'il ignorait précisément où habitait ce dernier et s'il serait chez lui ...

Un Lieutenant de l'OST, c'est connu, est rarement chez lui, rarement dans son foyer, rarement auprès des siens ...

Il ignorait son lieu de résidence, il ignorait sa présence ... Décidément, il avait bien peu d'informations ... Aisé, aisé ... C'était rapidement pensé tout de même ...

Un gamin passa et Astim l'accosta ...

C'est affligeant comme les gamins ont toujours les pires rôles, ils passent toujours au hasard dans la rue, se font accoster, vendent l'information qu'ils détiennent à coup sur pour de misérables deniers et disparaissent tout de suite après, ravis de leur butin ...

Celui-là ne dérogeant pas à la règle, il lui indiqua mieux qu'un cadastre, la maison du Lieutenant et de son épouse et Astim put mener à bien sa mission.

La ville était calme, pas grand monde ne trainait dans les rues à cette heure, et Astim n'avait guère envie de croiser davantage de monde que l'enfant de tout à l'heure.

Il arriva rapidement devant la porte de Faster, il regarda une nouvelle fois qu'il était bien en possession de la missive, puis, faisant fi des convenances, il frappe ... L'urgence prévaut sur la bienséance ... Nul ne l'ignore, surtout pas l'homme qui réside en cette demeure.

Et ça, Astim le sait parfaitement.
Faster83




Avec sa tête des mauvais jours, le lieut’ se dirige vers la porte. Il pose la main sur le bouton de porte et l’ouvre d’un coup de seul. Astim, surpris se recule d’un pas. C’est qu’il n’a pas l’air commode l’homme qu’il a en face de lui.
Faster le regarde, le dévisage, sachant qu’il a déjà vu ce jeune homme, mais sans savoir ou.
Ce n’est pas un militaire en tous cas, le garçon est bien trop frêle pour cela.

Oui……..

Le jeune homme s’assure qu’il est bien chez le lieutenant Faster. Quand le soldat lui répond par l’affirmative, voilà que qu’il lui remet une missive.
Le Clos du Chesne voit le sceau du vicomte sur le parchemin.
Il se rappelle alors en quel lieu et en quelle circonstance il a déjà vu le messager.
Faster déroule la missive, se demandant ce qu’on peut bien lui vouloir.
Peux être est ce de nouveau un ordre de mission…..
Pourtant, Varden à l’habitude de passer par l’état major pour ce genre de missive.
L’Homme parcours la lettre. Une fois celle-ci lut en entier, il pousse un long soupire.
Capturer Iban……Dans quel but ? Certes le basques est un brigand, un criminel, mais n’avait t’il pas voulu sauver Lyris, il y quelques années. D’ailleurs sans lui et sans Elloyan, Faster aurait périt dans « Le Perly » en feu. N’avait t’il pas aussi escorter Elena, en pleine Gascogne en guerre pour la ramener auprès de son père.
Non la vraiment, Faster ne sait plus. La dernière fois, il avait pour ordre d’aider la prévôté à capturer Iban. Mais c’était pour le juger, pour un procès équitable. La….. C’était pour Varden.
Malgré que le vicomte soit le parrain du basque, Faster sait que ces deux la ne se sont jamais porté dans leur cœur. Quasi en avait été la raison, peux être y’en avaient t »ils eu d’autres.
Dépité, le lieutenant tient la lettre du bout des doigts. Comme si il avait besoin de cela aujourd’hui. Il regarde Mikiss, cherchant un réconfort moral.
Qu’est ce que Varden pourrait faire si jamais ils viendraient à réussir à le capturer. Le pourraient t’ils seulement ????

Bon….dis à ton maitre que j’arrive……

Sans attendre que le messager lui réponde, il lui ferme la porte au nez.
Il se tourne vers son épouse.

Montons à l’étage….je dois me changer, et je t’expliquerais … en même temps.

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Ibanetchegorri
[Le soir venu]

La pluie ne tarderait plus. De lourdes nuées menaçaient de se déchirer en bourrasques et en torrents sur le sombre village. Dans la rue haute, les derniers marchands s'empressaient de plier leurs étals tandis qu'une mère craintive courait après ses insouciants marmots pour qu'ils cessent de jouer au dehors et viennent se réfugier sous la chaume. On se hâtait de trouver refuge. Les dernières portes claquaient lorsque les cloches du Charitable brisèrent les mornes alentours de leur glas froid, jetant sur les ruelles de Mauléon des lueurs d'outre-tombe.

Et tandis que dans les cieux, d'obscures colères promettaient de se répandre, une violente tempête faisait rage dans l'esprit vacillant du Lynx. A la nouvelle de l'arrestation de son compère, il avait quitté à contre-coeur les terres de Vergy et les trésors de la jolie Louise, pour gagner de nouveau le Béarn. Il avait eu toutes les peines à parvenir jusqu'à Mauléon, honni et traqué qu'il était en ce comté. Accroupi derrière le muret d'une accueillante chaumière, il guettait, alerte et silencieux. Cette maison était celle qu'habitait Aimelin, un villageois qu'Iban connaissait mal pour ne l'avoir croisé que rarement, mais qu'il abhorrait pourtant farouchement. Cet Aimelin entretenait en effet une relation avec Quasi ce qui faisait de lui, par voie directe de conséquence, une engeance méprisable et nuisible à laquelle le Basque se promettait de faire rendre gorge dés qu'il en aurait l'occasion, ce soir même si celle-ci se présentait. Convaincre Quasi de partir avec lui, délivrer Bordebaste et s'enfuir vers le Nord : trois fins que le Lynx se devait de réaliser afin de réparer sa bévue. Que n'avait il vérifié que son sottard de parrain était bien mort ce soir de décembre ? Il était Duc à présent...Tout semblait au Basque bien vain et peine perdue. « Se peut il que je finisse mon épopée au bout d'une corde ? » se demandait il fébrilement, jetant d'un œil furtif des regards alentours. On prétendait que les félins de son espèce avaient neuf vies : à coup sur, le temps de rendre des comptes n'était pas encore venu.

La lueur d'une torche venait d'éclairer la salle à vivre du logis. Sans bruit, Iban s'approcha de la fenêtre et tacha de distinguer au travers des carreaux poussiéreux et embués qui se trouvait là. Il frémit. C'était bien elle, le visage empreint d'une tristesse qui la rendait plus belle encore.

Les premières gouttes de la tempête vinrent tacheter la cape brune que le Lynx avait préférée, compte tenue de la discrétion qui s'imposait, à son mantel écarlate. Aimelin semblait absent, l'occasion était trop belle. Iban se redressa d'un élan soudain et se dirigea d'un pas décidé vers la porte. Son coeur d'ordinaire si gonflé d'orgueil, de hargne ou de mépris, souffrait une cavalcade sans précédent. Quel piètre galant il faisait ! Il fallait pourtant cacher tout trouble. Enfin résolu, il frappa trois grands coups sur la porte claire.
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Quasi
[Les avok Haillons !! demandez la dernière édition des Avok Haillons. Qu’on les appelle AH, qu’on les appelle Avok, qu’on les appelle pas, ils sont toujours là. Une duchesse à votre service : les Avok Haillons !! Un vilain prévôt vous ennui ? Les Avok Haillons !! Vous voulez devenir Coms ? les Av..euh..non, les Urnes !! Ce post est sponsorisé par les AVOK HAILLONS DU BEARN . ]

Ranger, déplacer, remettre, nettoyer et tous les autres verbes que la ménagère de moins de cinquante ans dans ces belles années 1450 conjuguait au quotidien, voila ce qu’elle était en train de faire. Le quotidien justement, qui évolue si bien depuis que la voisine, Simone, veille. Un quotidien qui étrangement se reproduisait chaque jour. Finit les Quasi mangés sur le pouce, enfin plus souvent avec les cinq doigts, finit les promenades sans raison, finit les ….ah non pas ça, elle était diacre. Si la maison était en ordre, c’était loin d’être le cas dans les différentes pièces de son cerveau. Beaucoup de bouleversements, beaucoup d’agitation et le rangement était laborieux et son visage portait les marques de ces dernières semaines.

Au dehors le ciel grondait. La pluie proche s'annonçait terrible. Si les nuages criaient leur colère, le bruit était loin de l'effrayer. La jeune, si si, diaconesse tachait de se concentrer sur ce qu'il fallait prévoir pour abriter les vagabonds et autres démunis qui allaient traverser le village .



Alors qu’elle vaquait à ses préoccupations, elle regardait les roses qu’on lui avait offert. Des roses, des roses et encore des magnifiques roses. Certaines venues de loin , d’autre d’ici. Elle soupira. Elle aimait les roses bien sur, enfin sauf celles de Mikiss qui lui piquaient les doigts en permanence, mais avec autant d’envois pas un n’avait pensé à envoyé le vase avec. C’est perdu dans ces questions existentielles qu’elle entendit les trois coups sur la porte.
Pur moment de surprise qui fut suivit de prés par celui de la réflexion. Aimelin est chez lui..peu de raisons pour qu’il frappe. William est dans sa forge à cette heure ci et peu de raison de venir ici. Mikiss ..elle ne frapperait pas et jetterait des pierres sur le toit pour lui faire peur. Manou absente…Lara..c’était bien sur Lara. Lara et son habitude de venir à l’improviste ou a la maison, même sous ce ciel si peu clément. Et peut être avait elle apporté un vase !
Un regard sur sa tenue, un sourire pour masquer les plaies, elle ouvrit la porte et la bouche. Aucune des deux ne se refermèrent. Iban..le nom résonnait dans sa tête mais ne franchissait pas ses lèvres. Iban..toujours là et ailleurs, aux bras de l’une, au bout de l’épée qui embroche un autre..Iban..pour qui elle avait risqué la corde et pire, pour qui elle avait aliénée sa liberté se mettant au service d’un groupe douteux..Iban..le basque, le lynx..Iban..Oui, à ce stade là elle était sure d’une chose, son prénom.

Iban, que fa..es tu fou ? Entres !
Elle referma la porte derrière lui. Les tremblements succédèrent au sourire.

Ibanetchegorri
Dés que la porte fu t claquée, Iban prit les mains de la diaconesse dans les sienne et les porta fébrilement à ses lèvres rugueuses. Les Lisons, les Margots et autres Sylvies, les projets de crimes et de débauches, en somme toutes les sombres ou lubriques pensées qui habitaient d'ordinaire son esprit se dissipèrent tout à fait à la vue du charmant visage de la belle et au contact de la douce peau de ses mains qui sentaient bon le froment cuit et la fleur du pays. Mais l'urgence de la situation rejeta bientôt le Basque hors de ses rêveries.

"Je quitte ce soir le pays, ma douce," lui dit il vivement,"Viens avec moi mon aimée, partons ensemble loin; je mettrai fin à mes escapades, nous vivrons bien tous deux. "

Quasi était bien l'unique femme devant laquelle le Basque osait prononcer de telles paroles, qu'il aurait jugées niaises et méprisables dans tout autre contexte. Mais un amour sincère et profond, que le Basque ne comprenait qu'à demi, tenait son âme sous son joug ferme. Le regard pressant et inquiet du Basque attendait une réponse.
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Faster83


[Au même moment]

C’est le noir complet dans le bureau de l’officier. Il n’y a même pas un chandelier allumé pour apporter la moindre lueur.
Faster assis sur sa chaise, ne cesse de ressasser sa conversation avec Varden. Pourquoi avait t’il accepter si facilement ?
Certes Iban était devenu depuis fort longtemps un paria, mais à chaque fois qu’il avait eu besoin d’aide, le basque était au rendez vous.
Mais sa loyauté envers son Coms avait pris le dessus. Même si le lieutenant ne fait pas partis des lames, en tant que soldat, il se doit de protéger le comte du Béarn, quitte à en mourir.
Mourir……… quelle dérision. Lui qui a toujours pensé tomber aux champs d’honneur, voilà qu’il risque de perdre la vie en brettant contre une fine lame, contre quelqu’un à qui il doit la vie.
Voilà deux bonnes heures que le soldat attend. Les informateurs du Coms ont fais savoir que le basque avait été aperçut tout prés de Mauléon. Dehors le ciel est d’un noir d’encre. Des goutes commence à tomber. Les ruelles de Mauléon doivent être vides. C’est surement le soir idéal pour qu’Iban passe à l’action. Des hommes de mains se sont postés discrètement aux abords du domaine de Varden. Partout ou le lynx pourrait se montrer, des personnes cachées observent sans être vues.
Le lieut’ a force d’attendre, commence à somnoler. Il est la, à lutter contre le sommeil, perdant toute notion du temps, quand tout à coup, on frappe à la porte. Faster ouvre les yeux d’un coup. Il se lève et va ouvrir la porte. Devant lui se tient un homme à la mine patibulaire. Celui-ci lui informe qu’Iban vient d’être aperçu dans la rue des noisetiers, tout prés de la demeure d’Aimelin et de Quasi. L’officier récupère son épée qui pendouille dans son fourreau, au bout de ceinture. Rapidement il l’attache.

Le coms à été prevenu ????

L’homme lui répond en hochant de la tête.

Morbleu, il ne manque plus que ça….

Pourvu que par orgueil, le coms n’ai pas envie d’aller affronter Iban tous seul.
Prise en main du mantel qui est posé sur le dossier de la chaise et voilà le Faster qui bouscule l’informateur pour sortir. D’un pas rapide et décider, il traverse le couloir, la cour de la caserne. Tout en enfilant le manteau, il tourne à gauche en direction droite en direction de la route du verger. La pluie fine et glacée lui fouette le visage. Les arbres fruitiers s’agitent comme dans une danse harmonieuse. Tout au long du chemin qui mène jusque dans la rue des Noisetiers, le soldat pense à sa famille et à ceux qui ont partagé sa vie. Yvain….Yvain….
Les premières lueurs des chaumières apparaissent. Arrivé prés de la demeure d’Aimelin, Faster ralentit le pas. Il s’accroupit légèrement, et se rend prés de la fenêtre. Doucement, très doucement, il se relève, jette une œillade rapide et se rabaisse.
Il est la…. avec Quasi….Quelle folie lui ai passé par la tête.
Rapidement, Faster jette de nouveau un coup d’œil pour voir si le basque n’est pas venu avec un complice. Il se déplace alors jusque devant la porte avant de se relever. Il défouraille son épée, prend une bonne inspiration et ouvre la porte brusquement.

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--Quasi

Quasi le regarde. Le regard aussi sombre que tous l’avaient toujours connu, le regard aussi chaud qu’elle lui connaissait. Que de temps avait passé depuis ces jours paisibles à Argonne. Il aurait pu être un grand politicien, c’est en débattant ainsi qu’ils s’étaient connus. Un grand avocat aussi certainement, elle avait réussi à le convaincre. Elle lui sourit. Leur vie avait basculé pour un simple regard, un jour maudit, celui où il avait croisé la sorcière. Il avait disparu quelques jours, était revenu, meurtri dans ses chairs, meurtri dans sa fierté de mâle. Elle avait soigné épaule et cœur mais ce jour là avait tout changé. Ils n’avaient jamais été aussi proche, si ce n’est quand il la veillait, souffrante, au monastère où il entrait en cachette pour lui tenir la main et la ramener à la vie.
Elle ne pouvait se détacher de son regard. Il y avait en cet homme tant et tant à lire. Fier et libre, voila comment elle l’avait toujours aimé. Elle prit sa main, passa un doigt sur la griffe qui remplaçait la seconde. Elle avait appris a ne plus avoir peur des autres mais n’avait jamais réussi a ne plus avoir peur pour lui.
Un souvenir, celui d’une gifle. Jamais elle n’aurait cru souffrir comme ce jour à Compiègne où au bras de sa maitresse il l’avait rabaissé devant tous. Elle avait frappé si fort que le bracelet qu’elle portait s’était brisé et elle avait perdu ce jour là cet objet venu de nulle part mais qui la réconfortait.

Iban était là..lui demandant de partir avec lui. Elle était déjà partie pour lui, elle avait aliéné sa propre liberté pour lui, pour qu’il reste sauf. Elle ne quittait pas son regard brulant. Il avait tenté d’assassiner Varden..Comment lui pardonner ça..Comment ne pas lui pardonner… Entre les deux hommes le lien avait toujours était très fort. Tissé de fils de haine mélangés à ceux du respect. Mais de respect il ne pouvait plus exister entre eux maintenant.
Elle serra sa main et lui sourit. Il était fou, fou d’être venu, fou de risquer sa vie et la liberté..
Iban, mon beau basque, je..

La porte s’ouvrit avec fracas. Faster était là. Elle hurla.
Varden
[Le même soir. Au même endroit. Dans le même temps. Quel hasard ...]

Il avait mal jugé. Il pensait détenir la clé, le jeune Bordebaste, prisonnier d'une geôle agencée pour capturer l'animal ... Instrument de vengeance. Mais Valère avait eu tout faux. Des semaines, des mois à l'attendre, à poster des gardes fidèles à veiller au-delà de Mauléon, aux abords des chemins pour le traquer, se venger de sa folie ...

Éperdument en colère, Valère l'est. Iban était source d'espoir, si le fou n'avait pas pris la tangente, il aurait pu devenir son vassal, serviteur de la cause d'Arezac, maisonnée jeune mais prometteuse. Il aurait pu, sous couvert de sa protection, agir dans l'ombre et mener projets d'envergure contre ... Contre qui ? Sa rancœur champenoise était passée, il chérissait ce Duché qui lui avait tant donné, il n'avait nulle vengeance à orchestrer ... En Béarn, il était populaire, certains ne cachaient pas une certaine jalousie mais il n'en avait cure, il était au dessus des querelles de personnes, n'avait rien à gagner et tout à donner ... Mais le Lynx était venu à lui, il l'avait piégé et presque mis à mort sans remords ...

Soupir de dépit, il avait fondé tant d'espoirs dans le basque ... Espoirs brisés par une cupidité sans vergogne ...

Faster était venu et avait accepté. A contrecœur ? Peut être mais peu importait, il était de confiance et habile bretteur bien que moins doué qu'Iban, virevoltant épée à la main, briseur de garde, pourfendeur de cœurs ... Dans tous les sens du terme. A cela Faster n'avait rien à lui envier, à croire qu'il fallait manier l'épée pour charmer les demoiselles. Varden maniait l'épée également, en duel mieux qu'en combat militaire mais l'usage de la plume avait émoussé sa maitrise de l'épée et il craignait de faillir une nouvelle fois. Et l'échec n'était, ne serait plus dans ses attributions. Il se l'était promis.

Ce soir devait être un soir d'attente sans fin, nuit noir, pluie fine ... Pas de lune ...

Et les rues sont ... Non ... Pas vides, un homme arrive vers lui, instinctivement le Coms pose la main sur la garde de son épée. Le souffle court, il parait être un messager, un parchemin à la main ... Il délivre son message dans les mains du Coms, qui commence à être trempé par la pluie qui tombe petit à petit. Quelques mots, rien de plus.

Il est là ... Et sa cible n'est plus Valère, ni Bordebaste abandonné au Coms, non il vient pour Quasi ...

De rage, Arezac jette à terre le parchemin, rentre en sa demeure, enfile mantel et chapeau et sort, le visage masqué par un col qui ne lui découvre que les yeux, l'eau ruisselant par delà les bords de son chapeau.

Pas rapide, épée ceinte à la taille frappant contre sa cuisse, et le cœur qui s'enflamme, l'esprit qui bout de le savoir revenu, à portée d'estoc ... Chez Quasi, qui plus est, comble du destin, elle les réunissait une nouvelle fois.

La maisonnée n'était pas loin mais rien n'aurait pu le faire arriver avant Faster, averti le premier, le Lieutenant était arrivé sur place avant lui et alors que le jeune Coms arrivait en vue de la maison de la charpentière, un cri déchira la nuit ... Son cri à elle ...

Le pas devient course pour franchir les quelques centaines de mètres le séparant de la demeure d'Aimelin et de Quasi ... Porte ouverte, Faster dans l'embrasure, et un peu masqués, Quasi criant, et Iban auprès d'elle ...

Épée hors du fourreau, Valère se consume, il est là et il ne lui échappera plus ...

D'un mouvement du bras gauche, il écarte le Lieutenant, pénétrant dans la pièce, entraînant l'eau de la pluie drue qui tombe désormais sur Mauléon ...

Larmes du destin ... Ennemis ... Il aurait aimé que cela soit différent ... Tout aurait été si simple. Liés et alliés ... Utopie perdue ... Utopie du passé ...

De l'épée, le menacer, avant que Faster ne s'interpose peut-être inévitablement arbitre déclaré de ce duel, ou aide précieuse ?

Le regard brillant, sourire narquois aux lèvres, raillerie pour le Lynx ...

Te voilà fait Iban ... Fait comme un rat !

Prédateur devenu proie ... Nouvelle scène dans une pièce habilement jouée ...

Et qu'il prenne acte ! Le crépuscule d'une nouvelle vie sonnait ce soir ...
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Ibanetchegorri
Etrange situation. Seule une fatalité maligne pouvait les avoir réunis tous les quatre sous ce toit. La situation devenait pour le Lynx des plus incertaines. Il n'était pour l'instant que deux à vouloir lui barrer la route mais on l'attendait surement derrière la porte à grand renfort de lances. A peine Varden avait il tiré son épée que le Lynx, alerte, s'empara de la sienne. Gardant toute sa contenance, il s'avança de quelques pas et esquissa une de ces moues à l'ironie viscéralement malveillante dont il avait le secret.

“Comme un chat, noble Parrain, pas un rat...auriez vous oublié que je sais toujours malgré les déconvenues retomber sur mes pattes. Je suis bel et bien flatté de voir que vostre personne a daigné se déplacer jusqu'ici pour venir me voir... et point accompagné de n'importe quel hère : Messire Faster... comme quoi : aidez le monde, il vous en sera reconnaissant à l'avenir...Eh bien, Messire le Duc, je vous vois bien faché du petit incident de tantôt : un travail mal terminé est toujours très décevant, en effet. Mais n'ayez crainte, je puis maintenant réparer cette légère bévue...”

Un rictus haineux défigurait à présent son visage. Sa lèvre fiévreuse et agressive révélait par moment ses canines de fauve. A l'affut du moindre mouvement, il s'apprêtait, campé fièrement en garde, à bondir toutes griffes dehors.

“Par qui dois je commencer ? Allons, Messires, décidez vous...qui veut donc mourir le premier ? Ou peut être, votre honneur laissant pragmatiquement la place à une prudence bien compréhensible, voulez vous me combattre tous deux en même temps ? Soyez prompt...je ne saurai perdre trop de temps à rosser deux marauds de votre espèce.”

Prends garde, Varden D'Arezac, se disait-il, on déplorera bientôt à travers le pays la mort tragique du Comte de Béarn...
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