Accueil pour funérailles de Necroman

Il était une fois...
Moui, leur histoire pourrait presque commencer ainsi, car aujourd'hui, elle n'est plus que souvenir à raconter.
Conte de fée?
Ce le fut, malgré parfois leurs incertitudes sur l’avenir.

On la disait indomptable et pourtant…
Elle rencontra un jour un tavernier Castelroussin, qui lui fut présenté par son entremetteuse de marraine et sa blondinette de Nouchette.
D’abord repoussé, il finira par prendre une place telle dans la vie de Lucie, qu’il était difficile d’imaginer qu’elle pourrait continuer sans lui.
L’histoire ne dira pas que la Dame Blanche y avait fortement songé, mais était restée pour leur fille.

Elle chercha machinalement du regard la Fée ou le Dragon avant de retourner à la réalité… eux aussi s’étaient envolés, il y a peu.
Sentiment de panique qui s’empara alors un instant de l’écuyère avant de retrouver son calme… en apparence.

Son regard se posa alors sur les fanions.
La Cruet… de Castelléo…
Il faudrait vraiment qu’elle remercie le frérot pour tout.
Il avait su se montrer incroyablement patient, tandis qu’elle lui cassait les pieds quotidiennement afin que les démarches avancent le plus rapidement possible.
Mais ayant vécu cette étape, il y a quelques années maintenant, il devait comprendre ce qu’elle traversait, sans aucun doute.

D’ailleurs Chloé et Necro se retrouveraient-ils là haut ?
Elle l’espérait du fond du cœur.

Lucie s’approcha ensuite de l’autel, avant de s’agenouiller au premier rang.
Une longue prière commença alors, en attendant les premiers venus.
J’ai tant de choses à te dire encore, mon âme sœur…

Pherea arriva au domaine de la Cruet pour les funérailles officielles du mari de Lucie.
Sans avoir connu Necroman, la jeune femme avait tenu à être présente pour soutenir l’écuyère dans ce moment difficile.
Arrivée assez tôt, l’aspirante Blanche ne croisa que quelques gardes à l’entrée du domaine. Elle suivit le chemin indiqué par ceux-ci et arriva à la chapelle, y entra sans bruit et reconnue Lulue qui se recueillait près de l’autel. Pour ne pas la déranger, elle s’installa discrètement vers le milieu de la salle et se mit à prier pour le défunt.

Une prière interminable mais qui lui sembla courte.
Petite grimace en entendant que l’on pénètre dans la chapelle.
Egoïstement, elle aurait aimé que celle-ci ne cesse jamais car croyez le ou non, elle le sentait tout contre elle à cet instant.

Lentement Lucie se releva dans le but de découvrir qui était « l’intrus ».
Larmes essuyées, silencieux soupire, et puis une sorte de gymnastique pour essayer de sauver les apparences, remette sa carapace…
Et oui, paraître encore et toujours naïve, malicieuse et pourquoi pas niaise en toutes circonstances pour en rassurer plus d’un.

Tour à 180° pour découvrir le visage de Pherea.
Petit sourire en voyant l’aspirante et Castelroussine qu’elle devait prendre sous son aile.
Ses jambes n’ont qu’une envie de lâcher, mais la Dame Blanche rassemble le peu de force qu’il lui reste pour s’avancer jusqu’à elle et esquisser un sourire qu’elle espère chaleureux.

Bonjour Phe

Posant sa main sur la sienne.

Merci d’être venue…

Sourire de Pherea qui se veut rassurant.

Bonjour Lucie... toutes mes condoléances. Ne t'occupes pas de moi. Vois tes amis qui arrivent déjà. Je reste là, à prier pour ton défunt aimé. Si tu as besoin de moi, n'hésite pas à venir me trouver.

Nouveau sourire, difficilement sincère face à la peine de l'écuyère.

Depuis quelques mois , la blondinette avait arrêté son périple aux portes de Montpensier , ni trop loin ni trop près de sa terre natale .
Une décision prise d'un commun accord avec Loco , sa tendre moitié depuis toujours ... Ils souhaitaient que leur future progéniture
voit le jour ailleurs que dans le Berry , à l'abri des querelles intestines des politiciens avides de pouvoir ..
Une page de leur vie était tournée , une nouvelle restait à écrire . Pour l'heure , ils avaient opté pour le repos que rien ne troublait ,
enfin c'est ce qu'ils avaient cru jusqu'à ce que .... une missive leur parvint dans leur retraite bien méritée .

Aristote avait rappelé à lui un berrichon qu'ils appréciaient tout particulièrement. Necro.... Son tavernier préféré ,
l'époux de son amie Lulue , venait de passer de vie à trépas.
La liste de défunts ne cessait de s'allonger depuis quelque temps , ce qui assombrit le regard de la blondinette , toute à son bonheur .
Nouche avait pris la route contre l'avis des médecins et de son aimé pour se rendre auprès de Lucie ,
afin de lui apporter un tant soi peu de réconfort et de soutien dans cette nouvelle épreuve qui la touchait .

Le voyage s'était passé sans encombres , les étapes plus nombreuses que d'accoutumée afin de se reposer .
Point de tavernes , elle l'avait promis . Le supplice de Tantale pour elle , mais Nouche ne reviendrait pas sur sa promesse ...


Arrivée devant le castel , l'accueil d'Ambre l'avait un peu rassurée , une tête connue de son village natal .
Cette dernière la conduisit à la chapelle où Lulue se recueillait agenouillée au premier rang .
Nouche avança à pas feutrés, impressionnée par la lourdeur de l'atmosphère .
La dernière fois qu'elle s'était retrouvée dans une église avec ses amis , c'était à leur ... mariage à Cahors .
La gorge nouée, elle sentit les larmes lui monter aux yeux , tant l'émotion qui l'envahissait était forte .

Observant discrètement une demoiselle en prière , elle reconnut la jeune Pherea ,
castelroussine de sa connaissance , bientôt rejointe par la jeune veuve .
Nouche stoppa sa progression , préférant les laisser à leur conversation ou plutôt à leurs murmures en ce lieu sacré .
Les mots qu'elle s'était préparée à lui dire s'étranglèrent dans sa gorge. Simplement le silence ... Un silence
mais une présence amicale dans cette nouvelle épreuve que la Dame Blanche devait affronter .

Nouvelle entrée.
Le visage de la Dame se retourna et son sang se glaça.
Elle était heureuse de revoir sa Nouchette, son ventre arrondi lui allait à merveille mais la voir ici lui confirma ce qu’elle espérait au fond comme un cauchemar où elle aurait pu se réveiller, en riant de ce rêve complètement idiot.

Sourire machinale qui s’afficha alors.
Lulue ne pouvait que rester immobile en cet instant.

Pour dire vrai, elle était en train de prendre une leçon de vie, qu’il me faut partager…
Avez-vous remarqué le nombre de personne dans votre entourage qui vous annonce sans une once de honte qu’ils seront là, lorsque vous en aurez besoin ?
Avez-vous remarqué, que les trois quarts tournent les talons au moindre problème ?
Avez-vous remarqué que certains ne sont présents que pour assouvir leur curiosité malsaine ?
Avez-vous remarqué que lorsque vous êtes inconsolable de par la tragédie qui vous frappe, vous devenez transparent ?
Pourtant…

Pourtant, une présence silencieuse vaut mille fois mieux que les longs discours emplis de promesses mensongères.
Et c’est ce dont l’Inaccessible avait besoin depuis quelques semaines.
Une présence, une épaule sur laquelle se reposer, pleurer si l’envie lui prenait… mais ça personne ne l’avait comprit ou presque.
Oui, c'est dans la difficulté qu'on reconnait ses vrais amis...
Et puis parfois, une main se tend.
Elle appartient à une personne que vous connaissez à peine, pourtant, son soutien est sans faille... et cette présence disparait à nouveau lorsque les journées sont moins sombres.

Voir sa Blondinette ici, la toucha plus que les mots ne peuvent l’exprimer.
Cela faisait des mois qu’elles ne s’étaient pas vues et pourtant… l’amitié sans faille était toujours présente.

Lucie se leva pour saluer son amie.
Elle l’étreignit et puis telle une enfant se mit à fondre en larmes dans les bras de la Blondinette.
Pas de force pour parler, la gorge était nouée par une douleur qu’elle espérait inconnue par la plupart.
Après un long moment, les pleurs laissèrent place à quelques sanglots et puis, dans un souffle…

Je veux qu’il me revienne Nouchette… Je veux qu’il me revienne.

Rhiana arriva avec Noko au domaine du Cruet. E
lles se rendirent toutes deux à la chapelle, entrèrent discrètement virent Lucie dans les bras d’une dame ?
Sans les déranger, elles rejoignirent Pherea assise sur un banc, et se mirent à prier comme elle.
Elles présenteraient leur hommage à la veuve plus tard.

Leurs regards se croisèrent un instant qui lui sembla une éternité , seul le bruissement de leurs houppelandes
se fit entendre sous la voute quand elles se jetèrent dans les bras l’une de l’autre .
Secouée par des sanglots , Lulue laissa libre cours à son chagrin immense dans les bras de son amie .
Nouche ne relâchait pas son étreinte , caressant tendrement les longs cheveux de Lucie ,
comme une mère pouvait le faire en consolant son enfant .

Elle écarta de son épaule le visage de son amie , ravagé par la douleur , ses paumes enserrant délicatement les joues
et tenta d’essuyer de ses pouces les larmes qui coulaient sans retenue sur son joli minois si grave , malgré la jeunesse ….
Elle lui murmura au creux de l’oreille : Tout doux ma belle , tout doux…. Je suis là , je n’allais pas te laisser seule affronter ce malheur …
Laisse toi aller , ne retiens pas ta peine ..

Et ces simples mots que lui souffla Lulue , mais lourds de sens et importants qui traduisaient si bien
le désarroi dans lequel elle se trouvait plongée dorénavant .
Je veux qu’il me revienne Nouchette … je veux qu’il me revienne ….

La jeune femme l’étreignit de plus belle , ravalant ses propres larmes pour trouver la force de lui chuchoter :
Je sais , ma Lulue , à quel point il peut te manquer … La vie peut se montrer injuste envers les meilleurs et ceux qu’on aime ….
Mais il restera vivant dans nos cœurs , dans nos mémoires .. Et puis , tu as Cassandre , le fruit de votre amour ..

Elle a laissé ses armes au Palazzo, et galopé à brides abattues vers le domaine de la Cruet.
Nul besoin d'épée là où elle va, et elle est parfaitement capable de faire face à n'importe quelle mauvaise rencontre en cours de route, en paroles ou à mains nues...

Comme d'hab elle a laissé son cheval attaché loin de l'entrée et de tout regard.
Comme d'hab elle a cherché à éviter toute rencontre qui pouvait la refouler...
Comme la brigande qu'elle était encore aux yeux du monde, elle s'est faufilée en douce dans le domaine, et avait pénétré la chapelle encore déserte.
Elle s'est immédiatement tapie à l'ombre d'une colonne, en retrait de la porte, où elle espère rester le plus longtemps invisible, pour ne pas risquer de causer le moindre souci à celle qu'elle ne connait pas depuis longtemps mais qui représente déjà beaucoup pour elle...

Elle l'a vue entrer et offrir une prière au seul qui avait réellement conquis son coeur et son être.
Et son coeur à elle, de pseudo dure à cuire, s'était serré de la voir souffrir et de ne rien pouvoir faire...
Puis deux femmes étaient entrées, qu'elle ne connait pas même si l'une d'entre elle lui est plutôt familière. Deux amies de Lulue, pour l'accompagner dans ce long chemin qu'est le deuil de la personne qu'on a le plus aimée...
Et son ange gardien qui éclate en pleurs... La baile serre le poing et le presse contre la pierre pour s'empêcher d'bouger et d'aller vers elle...
Malgré son désir de ne pas être vue, elle aurait tout donné pour qu'en cet instant la chapelle soit remplie de toutes les Dames Blanches et autres Berrichons possibles...
Que la présence des autres, même si elle ne remplacera jamais celle de Necroman, lui redonne la joie et l'envie d'vivre...
Besoin de toi namazone...

Se laisse glisser contre la pierre, tout en gardant Lulue dans son champ d'vision...

Les mots de Nouchette la transpercèrent en plein cœur, bien qu’en cendre.
Elle se retira délicatement des bras de son amie pour chercher sa fille du regard.
Sourire en la voyant arriver à la main de Ambre.
Ses petits pas maladroits avaient pour habitude d'amuser tendrement Lulue.
Elle ressemblait tellement à Necro…
Comment Aristote, avait-il pu rappeler le père de cet enfant qui a encore tout à apprendre ?

Mon petit ange va grandir sans son père… comment peut-on faire vivre ça à un petit être si fragile, Nouche ?

Et puis, pour éviter à son amie d’essayer de trouver une réponse qui ne serait de toute façon pas satisfaisante, la Dame Blanche, l’invita à s’asseoir.
C’est alors qu’elle vit les présences qu’elle n’avait pas encore remarquées.

Salutations rapides et remerciement pour être venue à Dame Rhiana et puis au fond de cette chapelle, une silhouette qu’elle connaissait bien attira son attention.

Elle s’approcha lentement et pris place à côté de l’Indomptable.
Lucie resta un long moment silencieuse, fixant le pilier qui les cachait.
Une grande inspiration fut prise pour se donner du courage pour parler.
Cela devenait de plus en plus difficile.

Tu ne crois pas que tu serais mieux sur un banc ?

Bernold avait reçu le message de sa très chère mère adoptive et amie Lucie. Les funérailles de Necroman auraient lieu en la chapelle du domaine de son oncle Izidore. Que de temps passé depuis la rencontre de ces deux asticots là.

A n'en point douter, ils étaient fait l'un pour l'autre, une complicité de chaque instant, un amour vrai, pur et sincère les unissait. De leur union était née la petite Cassandre, elle était ce trait d'union qui à jamais rappellerait que Lulue et Necro ne faisaient qu'un.

Peu enclin aux cérémonies funèbres, Bernold appréhendait ce moment, il aurait voulu être aveugle et sourd pour ne voir, ni entendre la souffrance de sa mère. Mais il se devait d'être là, dans les moments de joie, même s'il avait la facheuse tendance d'arriver à la bourre à cause de blondinettes au sens de l'orientation approximatif .... comme dans les moments de peine.

Il avait revêtu de simples habits noir pour le voyage. Il savait qu'il devrait rejoindre Noirlac dès la fin de la cérémonie, sa tenue ferait, au moins, plaisir aux moines.

Il se présenta à l'entrée de la chapelle puis se dirigea d'abord vers Nouchette qu'il gratifia d'une sincère bise en se disant qu'il fallait un décès pour qu'il sorte de son lointain Limousin.

Il alla ensuite prendre sa petite soeur dans ses bras et se dirigea sans mot dire vers sa mère. Il l'étreint affectueusement, incapable de prononcer un mot, la petite entre eux deux ne comprenant pas tout.

Ils restèrent un long moments dans les bras l'un de l'autre, puis, Bernold rendit la petite à sa mère et alla s'asseoir discrètement sur un banc du fond, dans l'ombre, comme à son habitude, et se mit à prier.


[HRP] Désolé pour ce RP posté à la hâte, c'est la course effrénée depuis hier soir .... préparatifs ... préparatifs .... Pauline, n'hésite pas à faire évoluer mon perso dans tes posts, il se laissera faire de bon gré ^^. Gros bisous à vous et à dans un semaine [/HRP]

Sentiment d'impuissance face à la question dont elle n'avait aucune réponse rassurante à donner ...
Nouche s'assit sur un banc à l'invitation de son amie , la fatigue du voyage se faisait ressentir tout doucement .
Des bruits de pas furtifs annonçaient l'arrivée d'autres personnes pour la cérémonie , Lucie alla les rejoindre et les accueillir .

Une bise sur sa joue la fit sursauter ... La blondinette tourna la tête , intriguée . Berni ! Son ami de toujours et fils adoptif de la Dame Blanche .
Pourquoi fallait il que leurs chemins se croisent seulement en pareilles circonstances ?
Un pâle sourire éclaira son visage , au souvenir d'une soirée à la taverne des Trois blondes , au temps de l'insouciance .
Une union scellée par le propriétaire des lieux , entre une tisserande et son forgeron ...
Nouche lui rendit sa bise , serra affectueusement son bras et lui montra le fond de la chapelle , d'où s'élevait la voix de Lucie .
Elle a besoin de toi , prends soin d'elle .

Langueur monotone d’un hiver Artésien qui vient blesser la dignité des escorteurs de sa Majesté le Roy. Refoulés tels des mécréants aux portes de ce comté devenu autonomiste par la folie décadente de son régnant. S’étant vu refusé son allégeance au Roy par excommunication de l’EA, YeuxBleus en avait piqué une colère qu’il avait réussi à influer aux plus extrémistes de ses concitoyens.

A peine arrivés à Bertincourt, ils s’étaient tous vus apostrophés et menacés des pires sévices. Tout y était passé, les insultes, la calomnie, les bassesses … De son côté, l’Errant avait subit l’intolérance et le mépris en taverne. On l’avait attaqué verbalement, on l’avait invectivé sous toutes ses formes … Il avait dû se fustiger intérieurement pour ne pas répondre et tenter de raisonner ceux qu’il aurait pu passer par le fil de son épée sans leur laisser aucune opportunité d’en réchapper. Sa dignité en fut atteinte, quand bien même il n’en laissa rien paraître. Son honneur fut bafoué quand on leur ordonna de dissoudre les lances et de repartir immédiatement sous peine de procès. Chacun reprit le chemin de Dieppe comme il le put, contrit, blessé, n’ayant pas compris le fond réel de cette acharnement.

Lucie le lui avait annoncé presque trop calmement, n’osant même pas le regarder dans les yeux quand elle lui demanda s’il pourrait venir y assister. L’inhumation de son époux, de celui qui semblait avoir été l’une des personnes les plus chères à son cœur. Il n’avait su quoi lui répondre, tant il lui était difficile d’envisager d’être à ses côtés en de telles circonstances. Quelles que pussent être les cérémonies, il avait toujours fait en sorte de pouvoir y échapper, mais là c’était différent. Il ne l’avait pas connu son Necro, et pourtant elle lui en avait tant parlé …

L’escorte étant donc stoppée sans aucune idée de ce qu’il allait advenir, il enfourcha sans plus y réfléchir son fidèle destrier et entreprit de se diriger vers cette contrée qu’il avait déjà maintes fois traversée. Coupant au plus court à travers champs et forêts, il avait galopé pendant des heures sans prendre le temps de se reposer. Enfin arrivé près des portes du domaine, il avait préféré attacher les brides de Storm aux branches d’un arbre, et d’escalader un des murets pour s’y faufiler tel un maraudeur en quête de son futur méfait … Epiant un instant les allers et venues, il put distinguer une petite chapelle au sein de laquelle quelques rares personnes pénétraient … Ce devait être là … Patientant encore quelque peu, il s’y insinua sans un bruit, telle l’ombre qu’il lui arrivait parfois de devenir …

Couvert de sa cape bleue azur brodée de l’animal mythique, la capuche couvrant sa tête et dissimulant son visage, il se glissa dans l’ombre d’un recoin pour s’y tenir dissimulé. Sa vision s’acclimatant à la faible luminosité régnante, il prit connaissance des lieux. Il la remarqua elle tout d’abord. Lucie, le visage emprunt d’une incommensurable tristesse qui vint lui tenailler les entrailles. Elle étreignait une damoiselle blonde que l’Errant ne connaissait pas. En fait il était presque certain de ne connaître personne en ces lieux. Les présents se comptaient sur les doigts d’une seule main.

Que n’aurait-il donné-il pour avoir le courage de la rejoindre, de l’étreindre et pour lui faire part de tout ce qu’il ressentait en cet instant, l’Errant. Mais il n’était pas de ceux-là ! En aucun cas il ne pouvait laisser penser que quelque part en lui, une infime étincelle brûlait encore. C’est donc silencieusement qu’il patienta, son regard rivé sur elle, espérant lui insuffler la force de traverser cette épreuve dont il savait déjà que jamais elle ne pourrait en guérir. La vie était malheureusement ainsi faite de trop de souffrances pour certains de ceux qui, tout comme lui, avaient fait serment de la dédier au bonheur des autres …

Des pas furtifs...
Quelqu'un qui s'adresse à elle...
La baile sursaute, ne s'attendant pas à être vue, mais se calme aussi vite en reconnaissant Lulue.

Son visage est ravagé par la douleur, mais plus rien n'empêche la jeune femme de la serrer contre elle. Ce qu'elle fait, sans un mot, juste un "je t'aime, namazone", lâché avant que ses bras ne se détachent d'elle.

Si, le banc est certainement mieux que la pierre pour mes muscles..
Elle esquisse un sourire pour la remercier d'son attention.
Mais je laisse cette place à quelqu'un qui a envie d'prier et qui y croit..
Moi j'suis là juste pour toi, et je ne pensais pas que t'allais me voir..
Je vais rester là et faire ce que je sais faire, monter la garde pour chasser je n'sais pas qui..
Et râler parce que je ne suis pas dieu et que je n'peux pas le faire renaitre..

Lui tient le bras avant qu'elle ne s'en retourne là où elle doit être.

Et, Lulue..
T'es pas seule pour traverser ce moment.. Appuie-toi sur tes amis..
Désigne les présents du menton.
Sois triste le temps que tu veux, mais après, reviens... on a b'soin de toi...

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, jamais elle n’avait montré à ce point sa détresse devant autrui.
C’est pour cette raison qu’elle avait voulu une cérémonie intimiste.
Peu de personnes avaient été prévenues du jour des funérailles, et elle savait que dans ce petit groupe, certains ne prendraient pas la peine de venir.
Mais elle avait fait ce qui lui semblait juste...
Ainsi, on ne pourrait pas lui reprocher par la suite de leur avoir enlevé le droit de lui faire leurs adieux… de les tenir à l’écart de sa vie…
Ensuite, chacun était libre de ses mouvements, de ses choix.

Malgré ce que l’on pouvait penser, Baile avait un grand cœur et savait rester à sa place quoi qu’on puisse dire.
Une fois encore, elle le prouvait à Lucie.
Petit sourire qui se veut rassurant.

Tu ne crains rien en ces lieux, mais soit, reste ici si cela te met plus à l’aise.
Et puis, malgré mes yeux rouges, je détaille la chapelle espérant y voir certains visages importants, tu ne pouvais donc pas rester complètement invisible.

Oui, les animosités qu'avaient certains les uns envers les autres n'avaient rien à faire ici, et Lucie comptait bien y veiller.
Nouveau sourire en entendant les paroles de l’Indomptable.
Besoin d’elle…
Elle se sentait pourtant tellement inutile et instable.
Mais ça, il valait mieux qu’elle le garde pour elle à cet instant.

Elle quitta l’ombre presque à regrets pour y découvrir un fils… son fils près de Nouchette.
L’étreinte fut longue, silencieuse, et lourde de sens malgré tout.
Un baiser déposé sur sa joue pour le remercier, et puis elle prononça une phrase comme-ci cela pouvait soulager leur peine…

Ton frère va forcement le guider là haut, et puis Chloé aussi, ça ne peut être autrement.

Prise de Cassandre dans ses bras.
La petite fille tentait d’essuyer les larmes qui continuaient de rouler discrètement sur les joues de la Dame.
La petite menotte blanche fut saisit et Lucie y déposa une tendre bise dessus, tandis que son regard balayait une nouvelle fois la chapelle sous toutes ses coutures.

Et puis la Dame Blanche sentit un regard sur elle.
Elle chercha inlassablement dans les coins les plus sombres de la Chapelle.
Son regard croisa enfin le sien.
Pas besoin de voir le visage de l’homme pour savoir de qui il s’agissait.
Jamais elle n’aurait cru qu’il viendrait.
Sourire, petit signe de tête et un merci miné à son égard, n’osant le rejoindre comme elle l’avait fait avec Baile, de peur qu’il s’évanouisse dans la nature.
L’écuyère espérait qu’il prendrait place dans un rang, qu'elle puisse le présenter, mais elle ne voulait le forcer…
Il était là, elle se savait, c’était le principal.
La cérémonie terminée elle irait le remercier plus longuement, si toutefois il lui en laissait le temps.

Les portes de la bâtisse furent ensuite fixées.
Elle espérait qu’Izidore allait arriver rapidement, que la torture cesse…



[Comme déjà dit, Régis, je me fiche du nombre de post, de la longueur... ce qui compte c'est la présence. Je vais pouvoir faire passer Bernie pour un fils indigne? chouette. Bisous à toi, profites bien de tes vacances et reviens nous en pleine forme, petit veinard va ^^]