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Que le feu grave ces mots...

Gorborenne
Saluant un a un les Dragons qui rejoignent le feu au rythme propre des ailes de leur existences, le Géant ne peut empêcher un large sourire d'éclairer son visage à l'approche d'Isa, sa petite source de lumière. Refermant sur elle ses bras rassurant, il lui glisse un petit baiser dans le cou avant de la guider vers la table. Prenant place au côtés des autres, il se cale confortablement dans sur son siège pour écouter les paroles du Baron.

Il ne peut s'empêcher de rire un peu sous cape quand celui-ci évoque son ancienneté et son implication. Il lui faut reconnaître que bénis par par les dons d'un diligent homme d'église - quoiqu'un peu forcé quand même - ses souvenirs champignonesques, des frontières ou des chemins, prenaient dans sa mémoire une touche de dérision. Ben oui, mieux vaut en rire qu'en pleurer, et puis, le Chauve, il a connu pire, alors, il se plait à sourire au comique de leur témérité....

Recevant le vélin des mains du Baron, il le pose sans le lire sur la table devant lui pour se lever, attraper un verre de vin et le dresser devant lui.


- Mes amis, avant le côté plus formel et officiel de cette Assemblée Draconique, vous me connaissez, j'aime alléger les choses en leur ajoutant une pointe lyrique. Nous portons en bannière le nom de Dragons..... Loin de moi l'idée de me comparer à une de ses fabuleuses créatures, tout au plus, je dirais chercher à atteindre l'idéal de leur sagesse.

Comme un vieux rêve d'enfant que rien vraiment n'efface, il serait fabuleux de pouvoir se trouver face à un Dragon authentique et vivant. Imaginez, contempler de vos yeux plutôt que votre imagination un de ces être magnifiques.

Il s'interrompt un moment pour boire une petite lampée de vin avant de reprendre.


- Seulement, comme tant d'autre choses avant eux, comme pléthore de souvenirs qui leur ont succédés, les Dragons ont disparu du regard des hommes pour ne plus demeurer que dans leurs mémoires. À ce titre, avant de prêter serment surs ces mots, j'aimerais jeter quelques vers, en hommage....

D'un pas lent, il tourne autour de la table, s'adressant à chacun, d'une voix calme et posée, laissant glisser les mots sur les crépitements du feu qui se fond de le silence de la nuit.

Citation:


L’Envol des Milles Crocs d’Argents

Où que nous mènent nos pas hésitants
Quel que soit le bout du monde ou l’horizon
Demeurent quelque part sous le firmament
Ceux qui sont maîtres d’eux même, des Dragons

Gardiens éternels des milles sagesses
Plus immuables que les dieux d’ici et d’ailleurs
Porteurs du feu qui guérit ou qui blesse
D’une Volonté inébranlable ils sont détenteurs

-------------------------

Ferme les yeux et laisse venir l’ombre
Dans l’obscurité veille le Dragon du Nadir
Il recèle de notre âme ce qu’elle a de sombre
La gardant de la souffrance des souvenirs

Laisse donc glisser le Vent du Nord
Sa caresse nous berce, fraîche et légère
Le Dragon Septentrional emporte nos remords
Pour toujours nous pardonner nos chimères

Etends-tu les Mers de l’Est qui s’agitent
Ecoute le chant de des océans qui raisonne
Le Dragon d’Orient au plus profond y abrite
Ce qu’il reste d’espoir quand il nous abandonne

Sens sous nos pieds les Monts du Sud qui vibrent
La puissance de la terre jamais ne faiblit
Le Dragon du Midi, toujours nous garde libre
De ce monde et de ce Destin que l’on fuit

Vois au loin la Flamme de l’Ouest qui s’élève
Sens-tu sa chaleur qui brûle jusqu’ici
Le Dragon du Couchant est porteur des rêves
Au plus profond de nos cœurs enfouis

Toi qui le cœur léger chemine
Lève les yeux et contemple la lumière
Le Dragon du Zénith nous illumine
Veillant sur nos pas d’un regard clair

-------------------------

Ainsi en était-il des Grands Dragons
Veillant depuis la nuit des temps
Sur ce que nous cache l’horizon
Et ce que nous offre le firmament

D’eux ne demeure plus que la sagesse
Disparus des cieux d’ici et d’ailleurs
Ne laissant derrière eux une simple promesse
Un idéal gravé dans nos cœurs…

Souviens-toi des étoiles qui éclairent ta nuit
Dernières mémoires des Dragons d’antan
Marquant d'un trait de feu le ciel infini
Dans l’Envol des Milles Crocs d’Argent






Terminant alors qu'il revient à son siège, il sourit un peu gêné avant de se rassoir.

- mmmmm, pardonnez-moi cette digression.... Bon, passons à chose plus sérieuse.....

Il reprend la charte et la parcourt d'un regard rapide et averti avant de la faire passer au suivant, il hoche la tête avec une moue approbatrice.


- Tout ce qui est écrit ici me semble aller de soi. Je ne vois pour l'instant rien à ajouter ou à soustraire....


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kay
L’espace d’un instant, la Fleur Noire de Sekhmet tenta d’imaginer Gorborenne crachant du feu … drôle d’euphémisme quand on connait son passé, et pourtant en même temps cela ne serait pour lui qu’arme de vengeance non ?

Quoiqu’il en soit, elle avait fermé les paupières alors qu’il s’était adonné à son passe temps favori, l’écoutant avec comme fond le crépitement des flammes … devait-elle rouvrir les yeux ? Certainement oui, bien qu’elle n’en ait aucune envie … elle se sentait très bien dans sa petite bulle, loin de tout … malheureusement, ce soir elle se devait de faire acte de présence et s’isoler ne faisait pas vraiment partie du programme, dommage d’ailleurs … Inspirant profondément la petite sorcière d’Arquian se leva lentement et gagna la table à son tour, elle n’avait rien à redire … Ho bien sur les raisons pour lesquelles elle avait rejoint les dragons n’était pas vraiment l’amour de la Bourgogne, elle ne connaissait pas encore assez cette terre pour cela, en fait elle n’avait jamais vraiment eu le temps de s’attacher à un endroit que déjà elle le quittait … mais peut-être cette fois cela allait-il être différent …

Posant le bout des doigts sur le vélin, elle le parcourut rapidement des yeux, relisant juste un mot ou deux pour être bien sûre d’elle … faut dire qu’elle avait l’art de parfois mal comprendre les choses, et par le passé cela lui avait parfois amené quelques problèmes mais … pas ce soir … Relevant lentement la tête, elle porta ses prunelles vers le Dragon … esquisse d’un sourire alors que les flammes dansent dans son regard …


Parfait …

Doigts agiles qui doucement font glisser le parchemin à la personne suivante avant que la brune ne reprenne sa place sur la pierre de taille … elle n’avait rien dit de plus parce qu’elle détestait parler pour ne rien dire …

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sadnezz
Sadnezz écouta le baron, puis le conteur. Il avait du talent, c'était indéniable. Elle l'avait su le soir où il conta l'histoire du tigre... le parchemin passait déjà entre les mains, et Sadnezz l'ayant déja lu avant de dire.. 'Oui'.. Se permit le relire juste en gros traits. Elle hocha la tête à son passage, dans un murmure.

perfetto.

La brune fit suivre et se resservit du vin. C'est qu'il était plutôt fameux celui ci, leur hôte ne s'était pas moqué d'eux.

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tigrounette44
Tigrounette rit vaguement en entendant le Baron, et plus franchement en lisant le parchemin dans ses paumes. Ses yeux rieurs captèrent ceux de Theognis.

En fait, nous vivons à la grâce de Dieu ... De la sagesse, de l'amitié, de la liberté, l'absence de conflits entre "frères" ... Nous voici en plein Commandement ! Et même le bras droit, s'il vous plait ! Poète avec ça ! La langue et le bras de Dieu ...
Quel homme, Baron, pour avoir tout ceci à vous seul ! Faut il que je m'incline ? ^^

La jeune femme sourit, caressant du bout des doigts la tête agitée de Venin, empêchant par la même occasion Frelon de lui bouffer l'autre main, et réfléchit quelques instants.

C'est bien, d'avoir autant d'amis. Mais c'est mal d'accorder si vite sa confiance. La couche ne fait jamais bon ménage avec la loyauté ... qu'elle survienne avant ou après, d'ailleurs. Elle est le meilleur moyen de tuer quelqu'un, et je pense que certaines personnes ici présentes comprendront très bien que quoi je parle. Il ne faut pas être si effarouchées mesdames, voyons. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure !

Haussement d'épaules.

Mais ce n'est pas là l'essentiel. Permettez, Baron, que je vous pose une petite question : si l'un de nous vous trahis, plus tard, pour n'importe quelle cause, regretterez vous de lui avoir accordé votre confiance ?
Selon votre réponse, je quitterai cette pièce.

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Infirmière de la Section 1 : Les Fléaux de Dieu !

Sous les ordres du Sergent Pas74, fidèle à jamais


sadnezz
Sadnezz qui goutait de bon coeur la cuvée servie ne gouta pas de la même façon la petite remarque de l'illustre inconnue et de sa ménagerie qui était assise non loin d'elle. A vrai dire, elle qui trouvait dejà que d'arriver et ne pas se présenter aux personnes inconnues déjà présentes était une attitude tout a fait douteuse, avala sa gorgée de travers à cette intervention inattendue et déplacée. Elle porta pour la première fois de la soirée son attention sur la femme en question et après l'avoir écoutée poser sa question au baron ne put retenir un petit ricanement qui manqua de peu d'être suivi par un applaudissement ironique. Toisant la concernée elle lui murmura doucement:

- Jusqu'à preuve du contraire, ce qui nous gâte le séant ne vous gâte pas la bouche... Alors je ne vois pas en quoi vous pouvez lier les affaires de couche du baron et votre doute quant aux écrits de ce parchemin ou au degré de confiance à accorder à chacun... Et puis, tout a fait entre nous, je trouve votre intervention de très mauvais gout, mais le ridicule vous incombe, alors je me réserve le droit de ne pas vous enfoncer plus, car ce que je vois moi comme le nez au milieu de la figure, c'est que vous n'avez rien à faire ici ce soir, et que vous ne cherchez peut-être pas à respecter le sérieux de cette petite cérémonie.


Elle lui accorda un fin sourire et saisit du pain frais près de l'ecuelle de la femme. La soirée promettait d'être des plus intéressantes, et Sadnezz se sentit tout à coup sortir de sa torpeur. Elle mordit dans la mie tendre avec gourmandise et attendit la suite des évènements, trop heureuse de participer a un débat tout à fait animé, comme elle les aimait.

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tigrounette44
A la remarque de sa voisine, Tigrounette sourit.

Vous n'avez dont rien écouté de ce que j'ai dis. Je m'adressais à vous, non pas pour savoir si vous regrettiez d'être si faciles, mais si vous savez qu'effectivement, il est plus facile de tuer un homme lorsque l'on a partagé sa couche. Ce que vous faites de vos corps, je m'en moque plutôt pas mal. Et pour ce qui est de se voir comme le nez au milieu de la figure, c'était tout simplement que les dames ici présentes ne sont pas nonnes ! Je voulais juste souligner que pour un groupe "d'hommes de Dieu", nous n'étions pas des anges. C'est en ce sens que je serais ravie de vous connaitre plus avant ...

Pour ce qui est de s'être présenté, je crois que personne ici ne l'a fait, hormis messire Gorborenne. Vous avez donc tord, en ce point, de vous permettre une remarque.

Pour finir, la réponse que je veux obtenir, concerne une question importante à mes yeux. Je ne vois donc pas en quoi, là encore, vous vous permettez d'intervenir. En fait ... je crois que pour certaines personnes, tuer dans l'ombre est plus simple, parce que nécessite plus de silence ... Maintenant, si je n'ai pas le droit de poser une simple question, intéressante pour moi, je me demande ce que je fais là.

Mais passons. Alors Baron, ma réponse ?

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Infirmière de la Section 1 : Les Fléaux de Dieu !

Sous les ordres du Sergent Pas74, fidèle à jamais


sadnezz
C'est bien connu, tendez lui la perche et elle tire dessus pour vous faire tomber... Elle haussa un peu les sourcils face aux propos tenus et serra un peu les poings sous la table. Cette inconnue avait très certainement vu plus d'hommes jouir de son corps que Sadnezz du sien... Elle ne la connaissait nullement, c'est donc un peu interloquée qu'elle répondit:

- premièrement je me demande qui vous pouvez bien être pour vous permettre de me juger ou de nous juger "facile". Secondement, je ne crois pas avoir parlé de présentation ou je ne sais quoi, alors j'ai du mal à vous suivre chère dame. Si vous lisez dans mes pensées, c'est assez inquiétant, car je pensais justement que je ne connaissais pas votre nom... La petite sorcière d'Arquian ne serait pas celle que l'on croit?


Sourire à la belle Kay. Retour à la femme.

- La politesse veut que quand l'on arrive sur des lieux ou l'on ne connait pas tout le monde, l'on se présente. Je suis arrivée avant vous et je connais deja toutes les personnes qui m'entouraient, je n'avais moi, nullement besoin de le faire. Enfin bon, passons, c'est un détail. Tuer un homme plus facilement parce qu'on a partagé sa couche.. Mafoy oui, enfin heu... Quel est le rapport ?? Pensez vous qu'il y ai des personnes icelieu susceptibles de vouloir assassiner le baron? tout cela m'intéresse grandement, vous visez quelqu'un? Pour terminer, je répondrais que "je me permet d'intervenir" car je trouve cela bien plus excitant de répondre à de petites insinuation à demi mot par des réactions franches autour de cette table, qui est après tout dressée pour accueillir débats et conversations.

Elle cessa d'argumenter pour terminer son pain, puis entre deux bouchées lâcha finalement:


- Ha oui, je me nomme Sadnezz Corleone et j'ai grand faim.

Elle se mit à regarder avec insistance la viande qui achevait de cuire.

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tigrounette44
Le regard de Tigrounette se posa à nouveau sur sa voisine, qui avait apparemment décidé de discutailler avec elle. Son sourire s'élargit. Elle trempa ses lèvres dans son verre, et prit son temps pour lui répondre.

Je ne juge personne voyons, c'était une simple constatation. Je l'ai dis, vous avez tellement l'air d'anges qu'il est évident que vous n'en êtes pas.
D'où ma question concernant la facilité de tuer quelqu'un ayant partagé notre couche. Après pour ce qui est de tuer le Baron ...

La jeune femme rit doucement, secouant la tête.

Enfin ! Avec tout ceci, je constate que le français est une langue bien compliquée !!! Je dis des mots qui apparemment n'ont pas le sens que je voudrais leur donner ! Mais soit ! Je me présenterais dont, peut être cela me permettra de trouver un peu d'indulgence de votre part concernant mon vocabulaire.

Tigrounette se lève donc, et salut, tour à tour, les personnes présentes dans la pièce.

Je me nomme Cléa Van Stauffenberg, et si ce nom fait plutôt allemand, je n'en reste pas moins anglaise, pour le meilleur, mais surtout pour le pire, en ces temps troublés.
Je me retrouve en France depuis peu, j'ai rencontré mon Carnassier, qui s'est fait un plaisir de m'amener à Joinville, ou j'y ai rencontré mes amis d'aujourd'hui, qui m'ont appris, assez rapidement je dois bien le reconnaitre, les délices de leur langue, omettant par là même ses déboires.

Si je suis en France ce n'est pas de gaité de cœur. Je suis en fuite, ma tête ayant été mise à prix dans mon pays. Je devais y retourner dernièrement, sur ordre de ma Reine, mais suis restée à Joinville sur ordre de l'un de mes supérieurs, ce qui fait que au final, ma Reine, très déçue, a augmenté encore la somme. Pour un peu, je me tuerais moi même !

Pour finir cette magnifique présentation, je dirais simplement que je suis jugée pour insubordination, moult assassinat, dont un plus grave que les autres, irrespect au Roi, et insulte à mes supérieurs. Pour ceux qui ne sont pas morts, du moins ... Ha ! Et j'étais Colonelle, aussi ! Vu qu'il manquait une tête à cet endroit la ! ^^

Tigrounette éclata de rire, manquant de s'étrangler en avalant son pain, tandis qu'elle saluait une nouvelle fois les personnes alentour, et s'asseyait.

Maintenant, si vous me donniez votre réponse, très cher ?

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Gorborenne
Le Chauve écoute la conversation en sirotant calmement son verre. Son estomac grogne un peu, faut dire qu'il n'a rien mangé depuis le matin, et le cochon qui fumette jusqu'à ces narines lui ouvre l'appétit plus que de raisons. Pourtant, il n'y fait pas trop attention, se questionnant plutôt sur les raisons du débat.

- Votre français est dans la forme tout ce qu'il y a de plus compréhensible, mais j'avoue que le fond m'échappe parfois.

- Si quand vous dites "la langue et le bras de Dieu", par dieu, vous sous entendez le Baron, je crois que personne ici ne lui ait jamais reconnu divine essence. - se tournant vers Théognis - Enfin, pas en ce qui me concerne en tout cas. Nulle offense, je préfère croire en un ami qu'en un dieu quelconque. Par contre si vous parliez du Très Haut qui siège tout là haut, je dirais que vous vous méprenez une seconde fois. En ce qui me concerne, même si j'accorde une certaine foi à son existence, mon existence ne s'accorde nullement à cette foi.

Il reprend calmement un gorgée de vin, avant de reposer son verre et de poursuivre sur un ton neutre.

- Puis, j'avoue que je ne vois pas où vous voulez en venir avec cette histoire d'anges, je n'ai vu personne ici prétendre en être un. Les ailes qui se dessinent sur notre bannière sont celles d'un Dragon, pas d'un Ange... Pour moi, cela est explicite. Tous ici avons en nous une part d'ombre suffisamment grande pour en avoir oublié l'idée même de se prétendre innocent.

Attrapant un cruchon sur la table, il se ressert et avale une gorgée avant de reprendre calmement.


- Quant à la stratégie d'assassinat consistant à infiltrer la couche de sa cible pour mieux la tueur, même s'il faut lui reconnaître son efficacité maintes fois prouvée, je ne vois pas en quoi elle occupe nos actuelles préoccupations.

- Par contre, en ce qui concerne le problème de la "couche" proprement dite. Je ne vois pas où il se pose. Chacun est assez grand ici pour assumer ses relations sans avoir à en faire étalage devant tout le monde. Je sais ce que vous allez me dire, qu'une relation sentimentale pourrait interférer et créer des troubles au sein des Dragons. En soi, il y a du vrai la dedans, mais d'un autre côté, cela est vrai dans toute relation au sein de n'importe quelle communauté, que ça soit entre un artisan et son apprenti, entre un maître d'ouvrage et son client, entre un suzerain et son vassal, entre un mari et son épouse, un père et son fils. Rare sont les relations qui filent éternellement le vent dans les voiles. La nature même des choses est de suivre un cycle de naissance, de mort, de renaissance et ainsi de suite, mais je m'égare....

Vidant son verre de vin d'un trait et le reposant d'un geste sec sur la table, puis continue, la voix toujours calme, mais le regard un peu plus ardent.

- Pour répondre à votre question de savoir s'il faut regretter d'avoir fait confiance à quelqu'un qui vous trahit. J'ignore l'avis du Baron à ce sujet, mais, regardez autour de cette table. Moi je vois brûler les douleurs de la trahison de presque tous les regards. Qui ne regrette pas de s'être fait trahir? Qui n'a pas senti comme le froid de l'acier lui transpercer le cœur le jour où sa confiance s'est effondrée?...... Au mieux, on peut trouver une maigre consolation dans les raisons qui ont poussé l'autre à vous trahir quand on leur accorde quelque valeur..... Pourtant, rien ne remplace le morceau d'âme que vous avez offert à l'autre et que jamais plus il ne vous rendra.

Plongeant ses yeux virant doucement au rouge dans ceux de Bastet, un léger sourire vient se tracer au bord de ses lèvres.

- Ce qui m'amène à vous retourner la question: Comment arriver à ne pas regretter d'avoir été trahi?

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Theognis
[HRP] Nous sommes pas dans une salle, mais dehors [/HRP]

Un débat qui se développe, qui s'allonge de questions et de réponses, et de réponses vers d'autres questions. Théo se laisse le temps de tout entendre, de bien comprendre.
La viande finit de cuire, découpée en lanières par de grands couteaux blancs, elle est disposée sur de larges assiettes en terre cuite, lumineuse de graisse sous les couleurs des flammes. Chacun est servi, mais le Baron ne mange pas encore. Il répond à Tigroue, après Gorborenne.


Chacun est libre de ses relations. Mais cette liberté de mœurs n'est pas une mer tranquille et sans vagues. Elle crée des remous, parfois dangereux pour l'équilibre d'un groupe. Je sais, par exemple, que le chef de la Zoko, Eikorc, évite ce type de relations avec les membres de sa compagnie. En tout cas, c'est ce que l'on m'a dit, et je le comprends.
C'est pourquoi, avant tout, il faut de la franchise. Il n'y a rien de pire de faire des promesses en sachant qu'on ne pourra les tenir, dans le seul but d'obtenir ce que l'on veut. Ce n'est pas de la ruse, mais de la fourberie. Une des déclinaisons de la trahison.

Si j'apprends, un jour, que ces fausses promesses, ces fourberies, sont infligées à un Dragon par un autre, je dégagerai, sans hésiter, le coupable.
Car, tu as raison, Tigroue. La jalousie est une source puissante de rancoeur, d'autant plus dangereuse qu'elle est souvent secrète, par honte de ces sentiments.


Théo fait une pause pour s'accorder un temps de réflexion, puis continue:

Ta question, Cléa, est donc: "si l'un de nous vous trahis, plus tard, pour n'importe quelle cause, regretterez vous de lui avoir accordé votre confiance ? "
S'il y a trahison, évidemment il y aura regret. Je ne vois pas comment cela pourrait être autrement. Il y aura aussi de la colère, et une volonté de vengeance.

Ceci mis dans cela, la question serait plutôt: doit-on interdire les sentiments d'amour entre nous, pour célébrer au mieux les valeurs de l'amitié? Si deux membres des Dragons viennent à s'aimer, dois-je les demander de partir, puis les exclure de la compagnie?


Il considère chacun des dragons:

Pour ma part, je ne crois pas. Nous ne pouvons pas empêcher quelqu'un de tomber en amour, et nous-même, nous ne pouvons nous contraindre vraiment. Ce n'est pas une raison pour faire de notre groupe une compagnie de célibataires. Célébrons au contraire celui qui le trouve, et soyons content pour eux.
Car nous ne devons pas agir par peur de l'avenir, par crainte de l'horizon, en tremblant face aux conséquences de chacun de nos engagements. Affrontons la vie, les lâchetés, les fourberies, pour savourer l'amitié, l'amour et l'existence. Revêtons notre armure d'écailles, allumons les flammes en notre esprit, et soyons dragons! Soyons dragons!

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Luwangel
Luwangel rêvassait comme à son habitude. Son regard se portait sur les étoiles qui commençaient à briller dans le ciel de plus en plus sombre. Le crépuscule envahissait la compagnie des Dragons à présent totalement pris dans leur conversation.

La plupart tentaient d'argumenter avec ardeur un débat bien futile au goût du jeune Breton. A quoi bon parler de trahison, d'amour entre les Dragons alors que la compagnie venait tout juste de naître ou du moins que c'était la première fois qu'ils se réunissaient tous ? Tous ne se connaissaient pas forcément mais ils avaient en revanche tous choisit de suivre le Baron d'Arquian dans une grande aventure et Aristote seul savait où cela les mèneraient.

Pour l'heure, il fallait accepter une charte que Théognis avait déroulée auparavant à la lumière vacillante du feu. Or ce dernier s'était lui aussi fait prendre dans le jeu des discutions animées. Le regard de Luwangel décrocha des étoiles naissantes pour se porter naturellement sur le bout de parchemin laissé à l'abandon aux pieds du baron. Il s'en empara après s'être levé discrètement de son siège. Puisqu'il fallait accepter cette charte, autant en prendre connaissance. Il commença donc sa lecture attentive.

Ce n'est qu'aux mots pleins de passions du baron qu'il releva la tête. Ceux ci l'avaient sorti de son état hors du lieu et du temps dans lequel il s'était plongé, oubliant ce qui se passait autours de lui.


"Affrontons la vie, les lâchetés, les fourberies, pour savourer l'amitié, l'amour et l'existence. Revêtons notre armure d'écailles, allumons les flammes en notre esprit, et soyons dragons! Soyons dragons!"

Luwangel se releva alors et éleva la voix.

Oui, soyons Dragons. Et en tant que tel, j'approuve de tout cœur la charte des Dragons. Je choisis d'être le Fléau de Caswallawn. Vous êtes peut être intéressés, ou non par son histoire, mais je vais quand même vous la compter brièvement.

Il y a des centaines d'années de cela, la Grande île de Bretagne était déjà Celte et Caswallawn en était le roi. C'était un roi juste et puissant, un courageux guerrier qui jamais n'hésitait à aller au combat. Il était juste et loyal. Mais les envahisseurs ne sont jamais loin. Un peuple d'Italie actuelle dont les traces sont à quelques endroits du monde connu encore visibles, les Romains décidèrent d'envahir la Bretagne. Leur général se nommait Jules César et par trois fois il tenta d'envahir la Grand Ile, et deux fois il échoua repoussé par la bravoure de Caswallawn. Vous parliez de trahison, et c'est bien par trahison que la dernière tentative du général se solda par une victoire bien que cette dernière soit entachée. Un fourbe dont j'ai oublié le nom souillé aida Jules César à s'emparer de la Sainte Bretagne par une simple diversion. Et alors que le bon roi était en train d'assiéger le fief du traître, le général romain envahit le territoire de Caswallawn. Le Roi Breton fut acculé, mais jamais il ne céda. Il se retrancha sur une colline et des jours durant il combattit l'ennemi leur infligeant de lourdes pertes. Malheureusement les Romains sont lâches eux aussi. A défaut d'être assez brave pour battre sur le champ de bataille les Bretons, ils les affamèrent et la guerre fut ainsi soldée.

Mais de cette histoire il faut principalement retenir deux choses. La bravoure au combat est chose importante, mais il faut toujours regarder dans son dos. Nos alliés sont parfois bien plus dangereux que nos ennemis.

Tournons nous vers l'avenir, l'aventure commence et moi, Luwangel Wolback, originaire des terres de l'ouest, de la Bretagne et de la Grande Bretagne, je serais heureux de la vivre à vos côtés. Memento Audere Semper.


Il ne savait pas bien pourquoi il avait prit la parole, mais il l'avait fait. Sortant de nul part. Mais ainsi était Luwangel qui une fois terminé se rassit tout en se servant un bon morceau de cochon rôti qu'il coucha sur une bonne tranche de pain.
kay
La petite sorcière d’Arquian étouffa un bâillement, non pas qu’elle était fatiguée mais cette joute verbale faisait plus que l’ennuyer … elle se moquait bien de qui couchait avec qui … elle se moquait bien de connaitre l’histoire des autres … si elle avait voulu savoir tout cela, elle aurait posé la question tout simplement !

Mouvement félin quand la Fleur Noire de Sekhmet se lève de son siège de pierre et rejoint d’un pas nonchalant la table … se servant à son tour un verre de vin qu’elle porte à ses lèvres … petite gorgée qu’elle avale lentement avant de laisser le verre rouler entre ses paumes … Elle esquissa tout de même un sourire en entendant Théo parler du Colosse, se demandant si ils seraient encore amants si elle avait accepté de faire partie de ses troupes … elle secoua légèrement la tête en faisant quelques pas … nul besoin de coucher avec un homme pour avoir plus facile le tuer, au contraire, pour sa part la belle avait plus facile tuer les gens qu’elle ne connaissait pas … d’ailleurs depuis qu’elle avait renoncé à être une femme fidèle, le critère de sélection de Kay est devenu assez stricte … elle ne partagerait la couche qu'avec une personne avec laquelle elle se sentirait une certaine complicité, amitié … et surtout qui accepterait et comprendrait son côté sombre … Eik le partageait avec elle, Théo s’y intéressait … ils étaient des amants idéaux et des amis, même si le Colosse ne pouvait pas vraiment se définir par ce mot …

Enfin … il était temps que cette joute verbale prenne fin … sinon la brune allait finir par rejoindre sa tanière … il y avait beaucoup trop de mots inutiles qui enveloppait l’essentiel, et comme cela ennuyait profondément la petite sorcière, elle n’en avait pas écouté un traitre mot … elle bu à nouveau une gorgée et son verre à la main alla reprendre place sur la pierre … croisant les jambes, elle attendit un instant plus intéressant pour elle … jamais on ne pourrait tous se comprendre et être d’accord mais tant qu’on ne lui imposait aucun point de vue, la belle n’avait pas de soucis avec cela …

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sadnezz
Beaucoup de bruits pour une présentation. Son nom aurait amplement suffit à la Corleone, plutôt qu'un curriculum vitae ... M'enfin c'était chose faite. Sad écouta Gorborenne avec attention, il avait le mot juste et la question ciblée, comme toujours, elle hocha doucement la tête pour approuver ses dires. Theo répondit à la question, plus précisément qu'on ne pourrait le faire et prit le Crok pour exemple.

Elle sourit imperceptiblement quand il fit apporter la viande. Haaaaa chère pitance, désirés mets aux senteurs envoutantes... Sadnezz se hâta de mordre dans la tendre carne, et d'user de la fameuse forchetta. Cuite comme elle l'aimait. Regard plongé dans son écuelle, elle écoutait les converses. Un dernier verre de vin en main, elle observa l'homme resté un moment silencieux qui prit la parole pour leur conter l'histoire de son nom de dragon. Sa gorge gatée par la gouleyante vinasse, elle s'étouffa soudain aux mots du messire, avalant de travers.

...moi, Luwangel Wolback...


Sadnezz toussa à s'en décrocher un poumon sous la table et rosit immédiatement. Un Wolback à sa table! Non, c'était une mauvaise blague... Elle s'en remit doucement et scruta l'homme jusqu'à ses derniers mots. Luwangel Wolback... Se pouvait-il qu'il soit parent de... Sadnezz fit mine d'aller se resservir un bon morceau de viande pour aller mander à celui ci d'une voix perceptible par eux seuls:

- Assouvissez ma curiosité je vous prie.. Seriez vous parent d'Eriadan et Luna Wolback...?

Elle se rassit, intriguée.

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Luwangel
Luwangel se tenait encore debout lorsqu'il mordit à belles dents dans la tranche de pain, le jus de viande chaud suintant et coulant dans sa gorge alors qu'il croquait le cochon rôti. Quel délice c'était surtout pour lui qui n'avait pas pris le temps de manger depuis le matin. Les autres Dragons semblaient tout aussi prit dans leur repas, le calme après le déluge de paroles animées sans doutes.

Peu de temps après, une des femmes qui s'était exprimée un peu plus tôt s'approcha pour reprendre de la viande. Du moins c'était ce qu'il semblait au jeune voyageur. Mais alors qu'il s'écartait pour la laisser passer, elle lui glissa quelques mots à l'oreille avant d'aller se rassoir un peu plus loin.


- Assouvissez ma curiosité je vous prie.. Seriez vous parent d'Eriadan et Luna Wolback...?

Luwangel ne comprit tout d'abord pas bien le sens de cette phrase. Qui étaient ces deux personnes ? Il ne les connaissait assurément pas. Le breton gardait une très bonne mémoire de ceux qu'il croisait, ces noms ne lui disaient absolument rien. Mais cette femme avait elle bien parlé de parents ? Alors il aurait de la famille ? Non c'était impossible, même son père ne lui en avait jamais parlé, il trouvait cela plus qu'étrange. Il ne pouvait rester dans le doute. Il s'approcha de la femme et s'assit à ses côtés.

- Vous dites que cet Eriadan et cette Luna auraient le même nom que moi ? En êtes vous sûre ?

Luwangel qui restait perplexe attendit avec impatience la réponse de la femme.
Isa
Isa s'était elle aussi approchée de la table et avait suivi les débats avec attention. Elle avait peu d'expérience ... en tout finalement. Et elle écoutait donc les arguments des uns et des autres, en se rendant compte aussi qu'elle ne s'était pas posé autant de questions. La question du couple retint son attention. Qu'allait dire Théo à ce sujet ? Il savait mieux que quiconque si des affinités se créaient entre l'un ou l'autre membre. Elle même s'était rapprochée du Géant depuis quelques jours mais cela ne mettait pas en péril la mission et les objectifs des dragons.

"Savourer l'amitié, l'amour et l'existence" Les dernières paroles de Théo achevèrent de la conforter dans sa position, face à la charte et face au groupe. Elle se leva alors, profitant du silence des autres convives et d'une voix assurée, elle dit :

Savourer l'amitié, l'amour et l'existence, tel est bien la raison pour laquelle, moi Isa, je veux et j'accepte de faire partie des Dragons d'Arquian. J'accepte la charte que tu nous propose Théo. J'accepte aussi d'être Cédalia bref regard et sourire vers le Géant qui l'écoutait lui aussi avant de terminer et j'ai confiance en l'avenir de cette compagnie.

Elle n'avait pas l'habitude de prendre la parole en public et ces quelques mots furent les seuls qu'elle se sentait capable de sortir à cet instant. Elle accrocha un instant le regard de Théo, esquissa un sourire comme pour s'excuser de ne pouvoir faire une longue tirade . Elle se rassit ensuite tant ses jambes flageolaient. Des caractères aussi trempés l'impressionnait toujours et elle n'enviait pas la place de Théo. Aux paroles et aux discours, elle avait toujours préféré les actes, aussi minimes soient-ils. Seuls les actes montraient la réelle valeur et le fond d'une personne à ses yeux.

Elle se servit un peu de vin et attrapa un des morceaux de viande qui passait à sa portée, puis attendit la suite des débats, dégustant avec entrain le festin qui leur était offert.


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