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[RP] Baptême de Muzzo

Navigius


C’est dans le Soleil levant que la litière archépiscopale fit son entrée dans la petite ville d’Eauze, en provenance de la capitale. Quelques enfants courraient à ses côtés, sachant que l’occupant, sans nul doute, ramenait quelques friandises, le caractère débonnaire du prélat était reconnu par plusieurs. Rapidement, ils furent récompensées, une main parue par la fenêtre du véhicule et laissa échapper quelques gourmandises rapportés de la capitale, dans un cri de joie visiblement puissant des enfants. La diligence s’immobilisa devant l’Église Saint-Bynarr, et une canne argentée précéda la sortie du prélat d’Auch, tâtant le galet avant les pieds du bon ecclésiaste.

- Frère Christophe, c’est une excellente journée que nous avons. Avez-vous fait préparé l’Église comme nous l’avions mentionné? Nous avons de grands espoirs pour le jeune homme que nous baptisons aujourd’hui cher ami, espérons que nous ne serons pas déçu.


Aidé par son fidèle frère Christophe, arrivé la veille, l’italien grimpa le parvis jusque dans l’église, contemplant une décorations sobre et parfaite de l’endroit, ne s’attendant à rien de moins du frère Christophe. Au centre de l’allée, le redoutable prie-dieu de l’Archevêque, qu’il trimballait en toute cérémonie avec lui, trônait, en l’attente de sa prochaine victime. L’italien passa une main sur le bois usé, empli de fierté devant ce qui avait une fois, jadis, accueillis les genoux d’un Roy de France.

- Faites donc sonner les cloches mon bon Christophe, est-ce toujours le petit Thomas de Méricourt qui s’en occupe?

Un bruit d’enfant courant vers le clocher fut la seule réponse, qui déclencha un sourire sur les lèvres de l’homme d’église. Il se dirigea vers l’entrée, appuyé sur sa canne, attendant la venue des fidèles. Sur la grande place, la population se préparait à la messe. Les mères replaçaient les cheveux de leurs enfants, ébouriffés par des aventures dans le marché ou bien en marge des murs. Les pères, vidaient la dernière choppe, tentant d’éviter le regard de l’ecclésiaste. Tous se dirigeaient vers la messe…

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Muzzo


Oui, tous se dirigeaient vers la messe... Et Muzzo ne dérogeait pas à la règle. Surtout pas aujourd'hui car c'était le jour. Celui de son entrée dans la grande famille des croyants. Un jour longtemps attendu, espéré, rêvé. Le moment où ce qu'il était depuis toujours serait officiellement inscrit dans les registres de l'Eglise Aristotélicienne.

Heureux, ainsi allait-il de son pas claudiquant - cicatrice d'un passé maintenant derrière lui - qui donnait à sa démarche une allure mal assurée. Pour une fois, ce n'était là rien d'autre que la stricte vérité.
Aujourd'hui, Muzzo avait rendez-vous avec le Très-Haut, tous ses Saints et ses Prophètes... Sans oublier monseigneur Navigius. Il y avait de quoi avoir peur !
C'est à la fois le plus heureux et le plus terrifié des hommes qui posa le pied sur le parvis de l'église Saint-Bynarr.

Arrivé devant l'archevêque, il s'inclina le plus bas possible - faisant fi des douleurs qui électrisaient sa jambe.
Il voulu dire un mot, mais aucun son ne sorti. Aussi attendit-il que Navigius Di Carrenza prenne la parole.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Navigius


Le prélat, qui discutait des affaires de la mine avec Madame Trépanier, avisa du regard Messire Muzzo. Il s'en approcha et le salua gaiement.

- Bien le bonjour Messire Muzzo! Près pour cette importante journée? Vous vous rendez compte, dans quelques minutes, un homme nouveau sortira d'ici. Un départ neuf, une nouvelle vie s'apprête à débuter. Lorsque vous serez prêt à débuter la cérémonie, n'hésitez pas à vous agenouiller sur le prie dieu placé au centre de l'allée.

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Muzzo


- bonjour mon père. Oui, je pense être prêt, bien que tout cela soit impressionant.

Muzzo lui fit un franc sourire.

- Je ne voudrais pas abuser de votre temps précieux. Aussi nous pouvons commencer quand vous le souhaitez. Je vais de ce pas m'agenouiller.

Et, ce disant, il se dirigea vers le prie dieu en boitillant.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Navigius


Le visage de l’italien se fendit d’un sourire de connivence face à l’excitation de Messire Muzzo. Il savait très bien ce que ressentait le jeune homme, se souvenant dans les moindres détails de son propre baptême, à Cambrai, dans la Cathédrale Saincte-Raphaëlle-Archanges, quand des jours encore heureux soufflaient sur l’Artois. Chassant ces pensées de son esprit, il acquiesça poliment vers Soeur Jeanne

Au devant de l’Église, dans le chœur, les enfants d’Eauze prenaient leur place, finement dirigés vers leurs sièges par Sœur Jeanne, qui adorait la musique tout autant que les enfants. En un instant, leurs fines voix résonnèrent dans l’Église. Ce n’était pas une chorale de la capitale, bien entendu, il manquait quelques sopranos, mais pour l’Archevêque, c’était là une perfection divine. La foy, chanté, dans une petite église de campagne au Sud.

Le cortège se mit en branle, l’italien descendant l’allée au rythme de ses claudications. Passant près de messire Muzzo, qui était agenouillé, il pose sur son épaule une main rassurante, afin de dissiper une partie du stress qui devait l’envahir. Le prélat fit une pénible génuflexion devant l’autel, puis monta dans le chœur de façon tout aussi difficile, les jambes étant capricieuses à cette partie de l’année. Il se retourna vers la populace assemblée, l’Église étant presque pleine.

- Fratelli e Sorelle! Frères et Sœurs! Nous voici ici assemblés afin de célébrer une fois de plus l’amour et la reconnaissance que nous témoignons envers notre Créateur, le Très-Haut. Nous, fidèles paroissiens d’Eauze, faisons preuve chaque jour d’une volonté de tendre vers la perfection divine et de mener la sage vie, que le Très-Haut nous fasse grâce de sa bienveillance. Aujourd’hui, un jeune homme, provenant de cette ville, que nous connaissons tous, désire faire son entrée dans notre grande famille de l’Aristotélisme. Ce jeune homme est Muzzo, une personne passionnée, possédant nombres de qualités et certains défauts, comme nous tous. Non seulement désire t’il reconnaître l’amour de Dieu, mais il souhaite aussi s’engager à le répandre, et de n’avoir de cesse d’aider tous et chacun.


L’introduction étant faite, l’italien redescendit auprès du candidat au baptême. Encore une fois, les quelques marches furent une lente agonie, mais rien n’y parut. Il s’avança devant Muzzo et reprit les paroles classiques :

- Messire Muzzo. Le baptême est un acte qui ne saurait être imposé. Il doit être demandé et reçu de bon cœur, car telle est la volonté de Dieu. Demandez-vous, aujourd’hui, devant l’Église assemblée, le baptême?

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Muzzo


Il avait décidé qu'il resterait sobre et digne. C'était ce qui lui semblait le mieux convenir avec la magnificence de l'instant.
De sa gorge, rendue sèche par le trac, sorti un sonore et enroué:

- Oui, je veux recevoir le baptême.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Navigius


L'italien acquiesça d'un large signe de tête avant de reprendre.

- Muzzo, la procédure canonique exige que le baptême soit demandé en liberté de toute contrainte. Une personne de l'assemblée doit donc témoigner de votre sanité d'esprit et de votre liberté de contrainte. Quiconque puisse s'acquitter de celà, se manifeste.

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Claubetr
Claubetr qui assistait à la cérémonie, se leva et assura à l'évèque que le sieur Muzzo était tout à fait sain d'esprit.

Il regarda Muzzo, lui tapota sur l'épaule et reprit sa place.

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Je m'emporte pour ce qui m'importe
Muzzo


Le jeune immigré italien sourit de toutes ses dents à l'homme providentiel qui lui permettait d'entrer dans la famille aristotélicienne. Se promettant qu'un jour, il le lui revaudrait. Une petite brise fraîche fit frissonner le candidat au baptême. Elle transportait avec elle les effluves de la place d'Eauze. Chassant les odeurs d'encens régnant dans l'église, elle en atténua également la chaleur. Mais Muzzo sentait que son cœur brûlait comme jamais auparavant.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Navigius


L'italien sourit devant la confirmation de sanité par Claubetr. Le fidèle était d'une aide précieuse en la ville d'Eauze. Il l'avait lui même baptisé une année auparavant. Le prélat descendit du choeur pour s'approcher de Messire Muzzo.

- Messire Muzzo, le chemin de la foy est long et ardu. Les défis vous y attendent et forgeront votre caractère. Certains désirent arpenter ce long sentier seul, ou à l'aide d'un parrain et d'une marraine. Quel est votre choix?

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Muzzo


Muzzo ne prit que quelques secondes pour formuler mentalement sa réponse.

- Je suivrai le chemin sans parrain ou marraine. Car je sais qu'en entrant dans la famille aristotélicienne, je ne serai jamais seul.


A cette déclaration, il sourit. Il paraissait prendre confiance en lui et en sa Foy au fur et à mesure de la cérémonie.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Navigius




Le prélat acquieça, solennellement. Il descendit du choeur et s'approcha des fonts baptismaux, ou il prit une lampée d'eau dans ses mains, pour la déverse sur le front du fidèle.

- Je te baptise, Muzzo, au nom de l’Eglise Aristotélicienne et au nom du Très Haut, pour l’amitié de tous les Saint et pour l’amour du Père de l’humanité.

Il sorti un vélin et le tendit au baptisé, le parchemin contenait le Crédo.

- Répétez après moi, le serment aristotélicien qui guide toute vie.

Citation:
CREDO


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN


- Vous êtes désormais baptisé. Tous ici sont vos frères et soeurs, unis à vous par la foy et le désir d'arpenter le chemin de la vertu. Soyez-juste avec eux, et ils vous le rendront. Allez, dans la paix du Seigneur!


_________________




Navigius



Citation:
Certificat de Baptême de Messire Muzzo





À l'attention de l'Aristotélisme,


Nous, Navigius di Carrenza, Grand Aumônier de France par la volonté de Sa Très Aristotélicienne Majesté Lévan III de Normandie, Archevêque Métropolitain d'Auch par la grâce de Dieu et la volonté manifeste de l'Assemblée Épiscopale de France, prenons aujourd'hui la plume le coeur empli de sérénité afin de rédiger la missive suivante :

Qu’il soit sû que Messire Muzzo, fut baptisée en l'Église Sainct-Bynarr, par Monseigneur Navigius di Carrenza, Archevêque Métropolitain d'Auch, le 6e de Novembre 1457

Que quiconque doutant de la véracité de cette affirmation soit rassuré par l'apposition de notre signature et de notre scel.

Aristotéliquement vôtre,

Navigius di Carrenza,
Grand Aumônier de France
Archevêque Métropolitain d'Auch



Faict à Auch le 6e de Novembre de l'an de grâce 1457


_________________

Muzzo


Muzzo ferma les yeux lorsque le prélat, italien, comme lui, versa sur son front l'eau consacrée. L'eau froide coula doucement sur le long du visage du baptisé qui frissonna, entouré par le parfum d'encens. Il écouta attentivement l'archevêque réciter le crédo et, lorsque ce fut son tour, il le récita sans trébucher:

Citation:
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN


Lorsqu'il eut fini, il sourit au prêtre et à l'assemblée des fidèles. Désormais, il était officiellement, l'un des leurs.

- Grazie padre, murmura-t-il entre ses lèvres à l'attention du prêtre Di Carrenza.

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Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.




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