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Info:
feu le Duc Kurt Wagner, Duc de Champagne et Duc de Brienne, a confié sur son lit de mort des documents scellés à Quasi , avec pour charge de les remettre a ses fils.

[Rp] La vérité n'a qu'un visage, le mensonge en a plusieurs.

Isaure!
Le calme est enfin revenu. L’on défait encore des malles, mais la plupart des pièces sont enfin prêtes. Les cheminées fument, signe de la renaissance du lieu. Le château revit, il a enfin un maître. Pour être plus exact, une jeune maîtresse…

Fleur délicate, la jeune damoiselle errait dans son nouveau domaine. Elle s’imprégnait des lieux, visitait chaque pièce. Ses grands yeux bleus ne perdaient rien du spectacle : tout était grand, tout était beau, et tout cela, oui, tout cela était à elle !

Et ces gens qui s’activaient ici et là… Certes peu nombreux, du moins pour le moment, étaient sous ses ordres ! Enfin, plus sous ceux de Catheolia pour le moment, mais quand elle serait un peu plus grande, c’est elle qui les dirigerait ! Tout ce petit monde pour la servir, tout ce petit monde à sa merci et à ceux de ses caprices.

Les journées bien remplies et les nuits bien trop sombres pour la découverte des lieux, il lui avait fallu trois jours pour achever sa visite. Et ce fut satisfaite qu’elle sortît. La cour pavée était vaste. Elle pourrait y jouer à son aise, mais pour l’heure, elle avait envie de connaître les alentours.

Tranquillement, elle traversa la cour. Droit devant elle, près de l’entrée aux deux tours, se trouvaient les dépendances. C’était ainsi que l’on appelait la partie du château réservée au personnel ; et à droite des celles-ci, les écuries, pour le moment bien vides. Passé le pont, elle avait le choix. Continuer tout droit, sur le chemin de terre s’enfonçant dans le bois, ou bien faire le tour du château en longeant les douves pour arriver enfin à cette sorte de petit étang qu’elle avait aperçu depuis une fenêtre.

Tout était parfait ! Le château, le cadre de vie. Encore mieux que ce qu’elle s’était imaginé ! La vie réservait bien des surprises…

D’ailleurs, qui donc pouvait bien s’avancer en sa direction ? Là-bas, sur le chemin, un cheval arrivait. Et puis deux, et trois, et… plusieurs chevaux arrivaient. Isaure, qui avait fini par se décider pour une expédition dans les bois clairs rebroussa chemin. Il fallait qu’elle arrive à la porte avant eux pour les accueillir ! Oui ! Ses premiers invités ! Elle se devait de leur faire bon accueil. Un accueil digne d’une grande Dame !

Elle courut, tant et si bien qu’elle arriva dans la cour. C’est transpirante, rouge et essoufflée qu’elle vit arriver son suzerain.


Vôtre Grâce, soyez le bienvenu à Morvilliers. Que me vaut le plaisir de votre visite ? dit-elle après une légère révérence quelque peu extravagante. C’était d’un comique, mais plein de bonne attention. Un sourire illuminant son visage, elle s’empara de la main de son suzerain qui venait de mettre pied à terre. Au diable les convenances.

Tout est tellement beau ici ! Avez-vous déjà visité Morvilliers ? Venez ! Je vais vous faire visiter ! Vous verrez c’est mer-veil-leux !

Elle se mit à rire. Un rire cristallin qui lui allait si bien et secouaient ses boucles brunes. La voilà déjà qui entraînait le jeune homme… comme si elle l’avait toujours connu. Lui, pour qui elle n'avait jamais témoigné un grand intérêt, chose qu'il lui rendait bien, l'attirait aujourd'hui. Elle était décidé à s'en faire un ami. Juste pour la journée...
Ricw
Pas un, ni deux, mais c'était bien trois vassaux qui venaient peupler les terres de Brienne. Pour deux d'entre eux, il ne doutait pas qu'ils seraient largement à la hauteur. Aylla et Onagre - il songea avec un sourire qu'il faudrait désormais penser à eux comme à Thil et Petit-Mesnil - avaient maintes fois prouvé leur loyauté et leur capacité à commander et à gérer. Mais la dernière, la petite Isaure, c'était la grande inconnue.

Avait-on vu idée plus folle que de donner une seigneurie à une enfant, surtout celle-ci... Certes, il était préférable qu'elle en reçoive une de Brienne, plutôt que d'Avize, comme sa marraine, ou pire, de la Ferté... Mais pourtant, cette décision appartenait essentiellement à un mort... Il était relativement naturel que son père ait voulu laisser à ceux qui étaient le plus proche de lui, un don pour leur fidélité. Même si, pensa-t-il avec un sourire amer, nombreux étaient ceux qui n'avaient pas étendu leur loyauté au delà de sa mort. Mais Saskatchewan... elle n'aurait été qu'une Clermontoise comme une autre, un peu plus proche des Wagner que beaucoup, à cause d'un lien spirituel qui l'unissait à son géniteur, mais en dehors de cela...

Il secoua la tête. Ce n'était pas la seule chose qui le tracassait à propos de son père, mais c'était ainsi. La cérémonie avait été faite, et Isaure était désormais noble, et dame de Morvilliers. La seule chose à faire était de se rendre compte par lui même. Il harnacha donc sa monture, et se rendit au petit trot dans son ancienne terre, suivie de quelques gardes qui en profitèrent pour exercer leurs montures. Il repéra du coin de l'œil Fandral, et se douta que Hogun et Balder devait être les deux autres... Sibeal les avait donc fait engager, finalement... Il secoua la tête... Tant pis, le passé était le passé, et leurs erreurs avaient été en grande partie rattrapées. Il ne pouvait de toute façon guère se passer d'hommes pour sa défense..

Il arriva ainsi rapidement en vue du petit château, et contempla avec un sourire son aspect actuel. Ses maçons avaient bien travaillés, le manoir avait fier allure ainsi. Bien mieux que la première fois qu'il avait fait le tour de son domaine en tout cas... La végétation avait alors repris pas mal de droit... Il sourit également quand il vit la propriétaire des lieux tout essoufflée, ce qui lui fit penser que son arrivée avait du la faire courir un peu, mais sa révérence fut presque parfaite. Elle avait déjà un peu changé depuis la cérémonie, ou peut-être était-ce le fait de la voir dans ce cadre précis... Il eut à peine le temps de mettre pied à terre qu'elle commença à l'entrainer dans son nouveau chez-elle. Il fit un signe à ses hommes, et la suivit, toujours souriant.


Hey, vous me laissez à peine le temps d'arriver chère vassale. Je vous remercie de m'accueillir ainsi dans votre château. C'est un plaisir.

Il fit quelques pas avec elle, calquant son allure sur ses petites enjambées, ne voulant pas la faire courir. Il était après tout invité, c'était à elle de donner la cadence.

Je suis venu voir si tout se passait bien pour votre installation. Vous auriez pu avoir besoin d'aide, et il est naturel que je vienne vous aider un peu.

Il n'osa pas lui dire qu'il avait largement eu le temps de voir son château de fond en comble pour mesure l'étendue des travaux à réaliser, et vérifier leur exécution au fur et à mesure. Il se contenta de sourire, et de la laisser le mener.

Oui, Morvilliers est un beau château ! Je préfère Brienne, bien sur, mais ton château à toi est tout aussi magnifique. Ou vas-tu t'installer alors ? Tu as pu contempler le village, du haut de cette tour ? Et vois-tu mon château d'ailleurs d'en haut ?

Il prit parti de délaisser totalement le vouvoiement. Ils feraient probablement mieux connaissance ainsi. Cette visite s'annonçait après tout sous les meilleurs auspices !
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Isaure!
Douce journée d’automne, ni trop chaude, ni trop froide. Juste de quoi rosir les joues de la damoiselle. Emmitouflée dans son lourd manteau, elle filait en traînant derrière elle son jeune suzerain. Il lui parlait… gentiment semblait-il. Et alors qu’il attendait une réponse, elle arrêta net sa course et se retourna vers le jeune homme.

Vous êtes différent je trouve ! Vous semblez plus gentil qu’en temps ordinaire. Au jour d’hui, je vous aime bien ! Et vous, vous m’aimez bien aujourd’hui ? Ceci dit, peut-être que demain je ne vous aimerai plus ! Et oui, j’ai bien vu votre château de la fenêtre d’en-haut, mais je trouve qu’il est bien petit ! Je trouve le mien fort mieux ! Vous dites que l’on peut voir le village d’en-haut aussi ? Je n’ai pas fait attention. Je n’ai été qu’à l’Eglise du village, mais je sais qu’ensuite on ira plutôt à la Chapelle dans le parc ! C’est moins loin, on ne sera pas obligée de faire venir la voiture.

L’enfant avait repris sa marche, tenant toujours serrée dans sa main celle de l’homme.

C’est dommage, j’aime bien quand il y a des chevaaaa..aux ! Aimez-vous les chevaux, vous aussi ? Est-ce que je pourrai monter sur le votre ? Vous savez, dans le Béarn, mon Parrain m’emmenait faire des promenades ! Je me débrouillais très bien ! Il l’a lui-même dit ! Mais ! Vous m’avez dit « tu » ? Ce n’est pas ce que l’on doit dire normalement à une Damoiselle ! Ne devriez-vous pas me dire « vous » ? Enfin, ce n’est pas grave ! Vous êtes pardonné parce qu’il semble que je vous aime bien !

Bientôt, ils pénétrèrent à l’intérieur du château, traversèrent un long couloir, gravirent un escalier avant d’enfin arriver dans des appartements où un grand feu de cheminée flambait. Isaure se défit de son manteau et laissa choir au sol. Quelqu’un finirait bien par le ramasser.

C’est ici que l’on a installé mes appartements. Tout le monde les nomme la pouponnière, mais moi je préfère dire appartements ! Je trouve que cela fait un peu plus langage de grand ! On ne met que les petits enfants dans une pouponnière, et je ne suis plus une petite enfant ! J’aurai bientôt huit ans ! Le saviez-vous ?

Elle posa alors sur lui ses yeux pervenche. Et enfin, le long babil cessa.
Catheolia
Isaure je t'en prie, ne jette pas tes affaires par terre tu vas les abimer en un rien de temps.

Chose étrange que de se retrouver sur les terres de Brienne pour la jeune Dame de Flavigny. Mais Catheolia avait promis à Isaure de venir visiter son château et en bonne Marraine, elle tenait sa promesse.
Elle la tenait d'autant mieux qu'elle désirait voir Richard. Certaines choses à lui dire.


La jeune femme ramassa le manteau et le posa sur un fauteuil avec un sourire.
Elle ne cessait de sourire depuis l'anoblissement de sa filleule. Même si elle aurait préféré la voir dans la Maison Melani. Maisil s'agissait des dernières volontés d'un mort qui souhaitait protéger ce qu'il avait de cher du temps de son vivant. Saskatchewan aurait fait une parfaite Dame de Morvilliers, Isaure lui rendra honneur et elle le savait.
Cath ne put s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si Saska et elle étaient devenue nobles en même temps. Le beau duo qu'aurait formé la marraine et sa filleule !
Aujourd'hui, c'était toujours une marraine et sa filleule, une filleuile qui venait de basculer dans un monde nouveau, à qui il ne restait plus que sa marraine pour la guider ... enfin pour le moment.


Votre Grace La bienvenue à Morvilliers.
Ricw
Il sourit devant tout ce que pouvait lui dire la jeune fille, émerveillé de voir qu'elle pouvait parler autant sans s'arrêter. Les longues journées de solitude à Brienne ne l'avait plus habitué à autant de paroles dites d'un coup, et il eut bien du mal à trouver un instant pour répondre. Si tant est qu'elle attende des réponses, d'ailleurs. Il ne put s'empêcher de sourire encore plus largement quand elle lui fit les diverses remarques concernant sa façon de parler. Non, décidément, la jeune Isaure était en train de quitter l'enfance à grande vitesse, et ne voulait en tout cas plus être considérée comme telle. D'autant qu'elle avait les arguments pour se défendre. Il se rappela amusé que sa mère avait eu aussi à faire à ses assauts, et à ceux de son frère, mêlant dans leur babil leur logique de petits bonhommes d'une dizaine d'années. A croire que tous les enfants étaient capables de tenir tête à ceux qui étaient plus âgés qu'eux... Il essaya de reprendre le fil de la conversation quand ils rentrèrent dans ses appartements.

Bien sur que je vous aime bien, demoiselle, dit-il en accentuant convenablement le vouvoiement. Vous ne seriez pas ma vassale si ce n'était pas le cas ! Et puis, une chapelle, c'est très bien. La mienne vient d'être construite, elle est consacrée à Sainte Galadrielle. J'espère que tu apprends assez ton Livre des Vertus pour savoir qui elle est ! Et puis, c'est bien d'aller au village aussi ! Les gens aiment bien savoir qui les commande. Et je suis sur qu'ils t'aimeront !

Il faudrait lui enseigner petit à petit les bases de la bonne gestion d'un territoire, et cela commencerait par se faire accepter par la population, et ne pas la rejeter. Mais il était sur qu'elle apprendrait vite que Morvilliers n'était pas qu'un château, mais également des gens qui vivaient et dépendaient d'elle...
Et bien sur que tu... vous aurez des chevaux ! Que ferait une dame son équipage ? Mais promettez-moi de ne jamais en faire seule ! Je n'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose, les chevaux sont parfois des bêtes imprévisibles... Et puis..

Il sourit en voyant arriver Catheolia. Flavigny, se corrigea-t-il aussitôt. Du temps avait passé depuis la première fois qu'ils s'étaient croisés. Elle ne devait probablement pas se rappeler du petit garçon qu'elle avait aidé à se relever après qu'il se soit raté un virage en courant après son frère. Elle l'avait gentiment mené à son dispensaire, un grand bâtiment aux odeurs plus étranges les unes que les autres, et avait pansé son genou, et séché ses larmes... Le temps avait passé pour elle, mais également pour lui...

Je vous remercie, ma dame, pour votre accueil. Et pour vous occuper aussi bien de ma nouvelle vassale, également. Sans vous, je ne sais pas ce qu'elle serait devenue...

Il contempla quelques instants "la pouponnière". Une belle pièce, qui avait bien été aménagé par les diverses servantes qui avaient suivi la petite Isaure. Il lui faudrait en recruter à Morvilliers très vite, et il songea à détacher une expérimentée de Brienne pour aider à leur formation...

Je vois que l'installation se fait fort bien d'ailleurs. Je me sens plutôt inutile du coup, dit-il avec un sourire, adressé aux deux femmes.
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Isaure!
La damoiselle sursauta en entendant sa Marraine s’adresser à elle. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle arrive aux mauvais moments ? Faisant la moue, ce qui lui donnait un petit air particulier, elle se baissa pour ramasser l’habit et le posa sur un fauteuil.

Elle laissa les deux adultes parler un peu, mais se lassa vite de son propre silence.


Peut-être pourrions-nous allez au petit salon ! Il y a un grand feu dans la cheminée ! Et j’ai un peu faim ! Marraine, penses-tu que l’on pourra nous servir quelques petites gourmandises ?

Elle braqua un instant son regard plein d’espoirs sur sa Marraine et quelque fut la réponse qu’elle n’attendit pas, elle se saisit d’une main de chacun des deux adultes et les entraîna à travers couloirs et escaliers jusqu’au petit salon plein de chaleur.

Asseyez-vous ici mon cher suzerain ! Et toi, ici petite Marraine ! Moi, je vais aux cuisines demander de quoi nous restaurer un peu !

Puis elle disparut, laissant aux deux autres le loisir de causer ensemble…
Ricw
Il se laissa conduire par la petite main à travers le château. Fort heureusement, leur guide n'allait pas très vite, ne pouvant faire que de courtes enjambées, et il pu contempler les premières transformations de Morvilliers. Ici et là commençaient à se tendre des tapisseries. Quelques gardes en armes les croisèrent, faisant de larges révérences au petit groupe qu'ils étaient. Les quelques servants ne chômaient pas non plus, et ne cessait de courir ici et là. La vie commençait à reprendre ses droits dans ce bâtiment.

Enfin, ils arrivèrent dans le petit salon, pièce fort confortable de tous les points de vue. La maitresse des lieux les installa, et couru chercher de quoi manger. Cela lui arracha un sourire. Il faudrait lui apprendre qu'il n'était décidément pas convenable pour un noble de courir dans son propre château, sauf en cas d'alerte, et encore, mais encore moins d'aller soit même chercher soit même de la nourriture en cuisine. Il secoua la tête. Il avait du boulot devant lui, pour faire de cette sauvageonne une Dame...

La conversation avec Catheolia s'anima un peu, une fois les banalités échangées, mais elle avait clairement l'esprit ailleurs. Des joutes l'attendaient il ne savait où, et elle ne pouvait rester plus de temps dans son duché, afin de ne pas manquer le départ de Champagne. Elle lui confiait Isaure, ainsi que des documents qu'elle souhaitait qu'il consulte au calme.

Il la laissa faire ses adieux à la jeune fille qui revenait, et se retrouva alors seul avec la demoiselle de Morvilliers. Il lui sourit. Il avait tant à lui apprendre, et probablement à apprendre d'elle.


Et bien, Morvilliers, que dites-vous d'une promenade à cheval ?
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Isaure!
L’enfant partie, les deux adultes eurent tout le loisir de parler. Du moins pendant le court temps qui leur fut imparti, c’est-à-dire juste les quelques minutes qu’il fallut à Isaure pour descendre aux cuisines et donner ses ordres.

On s’activa, l’eau fut mise à chauffer, le lait tiédit et le miel versé dans un petit pot. L’on plaça le tout sur un plateau avec quelques gourmandises et une jeune servante fut dépêchée pour la dure tâche : porter un plateau bien trop lourd pour de si frêles mains.


Dépêche-toi ! Vite ! Si ça refroidit, tu devras retourner en cuisine ! Sa Grâce le Duc n’est pas là pour attendre ! Et puis j’ai bien faim ! Presse le pas !

L’enfant ouvrait la marche. Plus elle courait, plus la servante devait allonger le pas sans pour autant renverser une goutte du précieux contenu. Mais le supplice allait bientôt prendre fin. Après une rapide révérence, elle déposa le plateau et fit le service. Quant à l’enfant, elle alla aux côtés de sa Marraine qui venait de se lever.
Celle-ci lui expliqua succinctement qu’il était temps pour elle de partir, qu’elle était désolée de devoir la quitter si vite alors qu’elle lui avait promis de rester, mais que le départ avait été avancé, et que la vicomtesse Leah l’attendait.

L’enfant ne pensa pas à être déçue, la visite de son suzerain occupait bien trop son esprit pour s’intéresser au départ de sa Marraine. Elle lui souhaita une bonne route, l’embrassa plusieurs fois et la laissa partir sans un regard.

Seule avec le Duc, elle fut d’abord silencieuse. Remplir son estomac était une activité bien trop sacrée, aujourd’hui, pour pouvoir parler. Elle qui d’ordinaire était bavarde se taisait. Elle ne parlait peut-être pas, mais elle observait. Cet homme, là devant elle, était changé. Il était différent, semblait à la fois lointain et proche. Elle le connaissait et pourtant il lui était inconnu. Ce ne fut que lorsqu’il lui parla que l’enfant se décida enfin à délier sa langue.


Une promenade à cheval ? Voilà une excellente idée ! Comment faites-vous pour avoir de pareilles idées si intéressantes !

Mais le visage, qui un instant auparavant, s’était éclairé, se rembrunit tout aussitôt.

Mais comment allons-nous faire une balade à cheval sans chevaux ? Vous savez bien que les écuries sont vides !

Cependant, l’enfant réfléchissait. Elle ne se laissa pas abattre par sa constatation et trouve bientôt une alternative. Tout problème avait une solution, donc tout problème n’était pas un problème !

Mais peut-être que nous pourrions jouer aux chevaux ! Nous nous promènerons, vous serez mon cheval ! Et quand vous serez fatigué, nous échangerons les rôles ! Je serai alors le cheval et vous pourrez monter sur mon dos ! Cela vous va-t-il ?
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Ricw
Il fallut toute l'éducation que sa mère avait patiemment - du moins, autant que Péti pouvait être patiente - fait entrer dans chacun de ses gestes pour ne pas s'étouffer avec le lait qu'il était en train de boire. Lui proposer d'être son cheval ! A lui ! Ca par exemple, cette gamine ne manquait pas de toupet ! Il finit son verre de lait, et prit le soin de le reposer avant de lui répondre avec le sourire.

Et bien, euhh.. Non, ton idée pourrait être bonne, mais en fait, j'en ai une meilleure.

Il sourit à la pensée qui venait de germer. Oui, voila qui ferait comprendre à ces trois hommes qu'il n'avait pas tout à fait fini de leur pardonner leur mésaventure orléanaise.

Je suis venu avec des chevaux, moi, donc j'en ai assez pour nous permettre de faire un tour de votre domaine. Mais comme ils sont un peu hauts pour vous, un de mes gardes pourra monter avec vous et s'assurer que vous ne tombiez pas !


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Les nuages gris de l'hiver avaient remplacé les teintes chaudes de l'automne, et le seigneur briennois se demandait à présent quand tomberait la première neige. Elle ne devrait pas tarder. Mais tout était fin prêt pour l'accueillir, et aucuns de ses gens ne devraient trop en souffrir cette année. Les événements rémois étaient bien loin son duché, et la diminution de la manne financière ducale ne les toucherait pas avant le printemps. Il avait encore une fois invité la demoiselle de Morvilliers à séjourner quelques jours à Brienne. Elle y prenait gout, visiblement, à son hospitalité. Et il devait admettre que lui aussi.

Il avait enfin quelqu'un avec qui passer des journées, même s'il devait bien l'avouer, un peu de calme ne lui aurait pas fait de mal certaines fois. Fort heureusement, elle avait de nombreuses heures consacrées entièrement à son éducation, bien qu'elle oubliait quelque fois d'y aller pour se réfugier chez son trio de garde. Visiblement, ils l'avaient adopté lors de leur petite promenade, et ils occupaient une bonne partie de ces moments libres à lui apprendre tout ce qui à leur sens était utile pour elle.
Bien sur, il avait appris tout cela par les bavardages de ses servantes. Mais il laissait faire. Après tout, il avait été prévenu de la mort de sa marraine, et il valait mieux pour elle qu'elle se raccroche à autre chose...

La lettre sur son bureau lui fit quitter ses pensées. Son frère le prévenait de l'arrivée imminente d'invités. En plus de dame Quasi, dont il savait depuis longtemps l'invitation, au moins deux autres personnes étaient attendues. Il devait les avoir croisé lors de l'enterrement du chevalier, mais dire qu'il avait les yeux ailleurs était un doux euphémisme. Il espérait que son hospitalité lui fasse pardonner son attitude précédente...

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Quasi
enfin!! Avec son sens innée de l'orientation, Quasi leur avait fait traverser la Champagne de long en large pour finalement en arriver au point de départ..Troyes et ses alentours, les terres de son Duc.

Cela faisait des mois qu'elle s'était engagée à rencontrer le fils de Kurt, voire même les deux. Il voulait la rencontrer pour exaucer les dernières volontés de son père, elle voulait le rencontrer pour la même raison.

Aimelin et Yvain l'accompagnaient. La jeune femme n'avait pas demandé a Manou de venir..elle connaissait assez son amie pour éviter de la blesser.

Les voila devant les grilles du château. Quasi avait du mal a retenir le tremblement de ses mains. Ainsi se trouvaient devant elle les terres de Kurt


Un sourire à Aimelin, un regard, qui lui disait de se tenir correctement, à Yvain...elle héla le jardinier.
Yvain.
Elle lui avait fait des recommandations, donné des conseils. Elle avait rectifié sa tenue et lui avait fait moultes consignes ... tant, qu'il avait fini par se demander s' ils allaient faire visite au Duc ou au Roy.
Mais il connaissait sa marraine et n'avait point pris ombrage de ses conseils dont certains étaient futiles.
Il avait éducation, même si de temps en temps il en faisait oubli. Oubli souvent provoqué pour gentiment se faire courroucer la chère marraine.

Les voici donc dans l'enceinte du château.
Depuis quelques jours, il ne tenait plus à l'idée de revoir le Duc et de le visiter. Il ignorait le but de cette visite, mais sa marraine avait souhaité qu'il les accompagne, elle et Aimelin.

Il ne saurait dire pourquoi, mais à cet instant, il se sent comme étrangement envahi par une force sereine.
La beauté du décor peut être, la fierté d'être accueilli, l' inconscience de l' inexpérience qui annihile toutes peurs ou l'envie d'être le digne fils de sa mère ..... Curieux mélange, qui tel un breuvage imprègne le sang de ses veines.
Poison ou élixir ? La coupe est versée ... il boira !


Aimelin_
Haaaa la Champagne ! le froid, les forêts, Troyes, Sainte Ménéhould, Compiègne, Sainte Ménéhould, Compiègne, Sainte, Troyes … le jeune soldat n'avait pas à se plaindre de la visite de ce beau Duché.

Il était en bonne compagnie et entendre Manoue et Quasi discuter de la direction à prendre lui faisait oublier la fatigue de ces longues journées sur les chemins boueux.
L'hiver approchait à grands pas, laissant la gelée du matin recouvrir la campagne, faisant craquer l'herbe sous les pieds. Le froid s'insinuait sous sa cape et ses vêtements et il avait remonté son écharpe sur son nez, ce qui évitait aussi que son sourire taquin n'apparaisse trop aux regards.
Les rênes d'Altaïr dans une main, il le laissait tirer leur chariot, faisant confiance à son fidèle ami pour suivre Manoue.

Lorsque Quasi lui avait demandé de l'accompagner en Champagne, il avait hésité. Il savait qu'il allait revoir le moulin, ce moulin qui lui avait fait vivre tant de bonheurs, mais l'avait privé à tout jamais de sa famille. Mais il était quand même venu. Il avait retrouvé Maltea et avait fait connaissance de son fiancé, avait revu d'autres amies et il s'était convaincu que ce voyage était une bonne chose. Il en avait profité pour s'arrêter au moulin et aller sur la tombe de May. Les souvenirs douloureux s'étaient rappelés à lui mais ils étaient nécessaires pour continuer à vivre.

Quand il entendit parler de Brienne il leva les sourcils étonné d'être déjà arrivé. Le temps de laisser leurs amis, il se mit en marche vers le chateau en compagnie de Quasi et Yvain, tout en écoutant en souriant, les recommandations de la marraine à son filleul.

La grille du château se dessina bientôt devant eux et le jeune homme remit de l'ordre à sa tenue, s'enroulant bien dans sa cape pour éviter au peu de chaleur qu'il avait réussi à attraper, de s'échapper. Il laissa à Quasi le soin de demander leur chemin pendant qu'il regardait autour d'eux. Le décor était de toute beauté, et l'endroit dégageait une impression de sérénité et de calme.

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Isaure!
La porte s’ouvrit à la volée après un léger effleurement. Oui, on lui avait appris à frapper aux portes avant de rentrer. Oui, elle avait toqué à celle du Bureau du jeune Duc. Et non, elle n’avait pas attendu une quelconque autorisation. A quoi bon ? Elle était presque chez elle à présent.

Gabriel… La fillette dévisagea le jeune homme en souriant. Je m’attendais plutôt à voir Richard, mais je suis contente que ce soit vous ! Je vous aime beaucoup mieux… Vous êtes pareil tous les deux ! Vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau, mais vous, vous êtes plus beau ! Et plus gentil !

Cela faisait bientôt un mois et demi qu’elle vivait à Brienne. Depuis le départ de sa Marraine et sa mort, elle n’avait pas remis les pieds à Morvilliers. La disparition soudaine de sa protectrice l’avait plongée dans un mutisme pendant quelques jours ; puis la fougue de son caractère avait pris le dessus. Sa Marraine lui manquait, mais seulement la nuit venue. Les journées étaient dédiées à la joie de vivre. Elle passait son temps entre la salle d’études, l’écurie, les jardins et le bureau ducal, bien que sa présence n’y soit bien souvent pas souhaitée.

Que faites-vous ? Vous travaillez ? Je peux vous aider ?

En disant ceci, l’enfant s’était approchée du bureau afin d’admirer, une fois encore, les différents objets qui y étaient posés. Les manipuler la remplissait de joie. Allez savoir pourquoi, mais c’était ainsi. Une joie inexplicable. Elle les admirait, les caressait du bout des doigts puis, hardiment, les prenait en main afin de les examiner de plus près et se les approprier toujours un peu plus. Alors qu’elle contemplait tous ces trésors, un doux son parvint à ses oreilles. Reposant hâtivement, mais délicatement, l’objet étudié avec soin et adoration, elle se précipita à la fenêtre. Sur la pointe des pieds, elle aperçut des cavaliers mettre pied à terre dans la cour.

Gabriel ! C’est merveilleux ! Nous avons des invités ! Vite, pressez-vous ! Il faut aller leur souhaiter la bienvenue ! Ils risquent de prendre froid dehors !

Le front collé sur le vitrail transparent, elle tentait de détailler les voyageurs. Son cœur se mit à battre. Une femme… Sa Marraine ? Non. Et elle le savait très bien. L’espace d’un instant, sa bouche se tordit, et son nez se fronça. Il ne fallait pas pleurer, il fallait retenir ses larmes. Toujours ! Sauf pour avoir gain de cause… mais là, c’était une autre histoire. Elle s’éloigna vivement de la fenêtre, empoigna la main du jeune homme et le tira vers la porte. Quelques instants plus tard, Isaure allait au devant des nouveaux arrivants.

Je vous souhaite la bienvenue à Brienne, voyageurs de mon cœur !

Gracieuse révérence infantile, puis elle se tourna vers le jeune Wagner qui se tenait derrière elle, guettant un sourire de sa part qui montrerait qu’il l’approuvait.
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Quasi
Son lourd dossier sous le bras, Quasi regardait le château. Le lieu était calme, paisible..on y respirait la tranquillité d'une vie sans souci de biens matériels.

Une jeune enfant vint vers eux. Son pas assuré, ses vêtements de bonne facture, le ton de sa voix, son élocution...tout montrait une grande éducation.

Une jolie révérence qui n'avait pas lieu d'être fit sourire Quasi.



Voyageur de mon coeur....

Quasi sourit. Une enfant...étrange façon que d'envoyer une enfant a leur rencontre..

Quasi fait un pas vers la jeune fille, voulant se présenter mais s'arrête soudainement.

je la connais...enfin la reconnais...c'est la filleule de Varden..

Elle l'avait croisé chez Varden , en Béarn. Elles ne s'étaient pas vues mais Quasi avait entendu, et ne pas le faire aurait été difficile, l'enfant donner ordre a son cocher et a son parrain dans la foulée.

Ainsi c'était la petite Isaure qui avait pour tâche de les accueillir....

Derrière elle, le Duc, était là.

Quasi hésitait quand a l'attitude à avoir, mais la jeune fille avait l'air si résolu qu'elle ne put la rabrouer.


Damoiselle, merci de ce charmant accueil. Je suis Quasi, et voici Messires Aimelin et Yvain , qui m'accompagnent.

Quasi regardait l'enfant avec sérieux.Un regard au jeune homme derrière l'enfant, elle reprit:

Puisque vous êtes venue à notre rencontre, peut être savez vous que nous sommes attendus par sa Grâce, le Duc Richard de Brienne?
Ricw
Le claquement brusque de la porte ne lui fit qu'hausser les paupières avec irritation. Il avait fait un bond prodigieux, la première fois qu'elle était entrée ainsi dans son bureau, et il avait failli lancer une dague sur l'intrus, avant de se rendre compte de qui il était. La seconde fois l'avait fait simplement sursauter, et il avait à présent perdu le compte des entrées fracassantes de la jeune demoiselle. Elle allait vraiment finir par lui abimer la porte, ainsi...

Il passa outre les compliments, même s'il ne put s'empêcher de sourire. Habituellement, c'était Richard qu'on complimentait sur la beauté, ou, tout du moins, sur le charme. Par contre, la gentillesse... C'était probablement que son frère n'avait pas la moindre patience avec elle, ce qu'il comprenait tout à fait, même s'il n'était encore jamais arrivé à s'énerver contre elle. Il fallait bien qu'elle grandisse, et vu la filiation qu'elle avait, et son éducation si morcelée et si incomplète, son attitude ne l'étonnait au final que très peu.

Avant qu'il ait pu lui répondre qu'il tentait tant bien que mal d'équilibrer tout le budget ducal morcelé par les divers problèmes - dont il était en partie responsable - sans devoir augmenter les redevances de ses gens, tout en pensant à la part qu'il lui faudrait verser à l'Eglise, et que son aide aurait probablement autant de chance d'être appréciée qu'un furoncle sur le nez d'une jeune femme, elle était déjà en train d'examiner tout ce qui parsemait son bureau.

Les divers sceaux, les encres et plumes, les décorations de son père sorties pour il ne savait quelle raison et qu'il avait oublié de ranger, la bague pour laquelle il avait faillit tuer le pauvre Xzibit, autant de trésors sans réelle valeur qui fascinaient la petite fille. Il secoua la tête, sortant de sa rêveuse contemplation, et essaya de se re-concentrer sur ses lignes de chiffres, quand il vit Isaure se précipiter à la fenêtre.

Il n'eut même pas le temps de réfléchir posément qu'elle lui avait pris la main et l'entrainait dans les couloirs. Certes, il aurait été aisé de l'arrêter, mais il avait au final aussi hâte qu'elle de savoir qui ils étaient. Il fit cependant quelques signes pendant qu'ils marchaient vers l'entrée, et il put, avant de se présenter, revêtir un manteau et une épée, et être entouré de ses trois gardes habituels. Il y avait tout de même un protocole à respecter, quoiqu'en pense sa jeune vassale.

Sa manière d'accueillir lui arracha d'ailleurs un sourire. Et il continua à s'afficher sur son visage quand il put reconnaitre les arrivants. C’était bien les personnes qu’il attendait. Il les reconnaissait, à présent, surtout la dame. L'enterrement du chevalier n'était donc pas leur première rencontre... Ils s'étaient vu des années auparavant, chez elle, dans sa demeure d'Argonne, alors que son père venait d'expirer, et qu'il était allé leur annoncer la nouvelle... Il tenta de chasser ce souvenir bien loin. L'heure était aux réjouissances.


Dame Quasi, mon frère m'a en effet prévenu de votre visite, et je suis ravi de pouvoir vous offrir l'hospitalité à Brienne.
En revanche, je vous prie de m'excuser, j'ignore si Richard se joindra à nous. Il me laisse une grande liberté pour gérer le domaine, et je ne sais si ses responsabilités rémoises lui permettront de vous saluer à nouveau.
J'ose cependant espérer pouvoir rendre aussi agréable que je le puis votre séjour ici...


Il jeta un coup d'œil à sa vassale, se demandant s'il ne devait pas l'envoyer à Morvillers tant qu'ils étaient là. Mais cela lui briserait probablement le cœur, et il n'avait pas la moindre envie d'infliger cela ni à elle, ni à ses invités. Elle avait intérêt à éviter les bourdes...

Les palefreniers commençaient à sortir des écuries pour s'occuper des chevaux, et il s'approcha du trio, quittant enfin son attitude formelle. Il sourit aux deux hommes, et, après un instant d'hésitation, décida de tendre son bras à la dame. Plus qu'à espérer que personne n'en prenne ombrage, mais il se devait d'être galant.


Dame, messires, votre voyage a du vous épuiser, et si vous le voulez bien, je vous invite à me suivre pour vous réchauffer et vous restaurer. Isaure, nous montrez-vous la voie ?
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