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[RP] Rusés! Vos papiers! Ou correspondance de la Meyre...

Breiz24
Un certain temps déjà qu'elle n'avait plus de nouvelles de certains de ceux qu'elle avait rencontré - et apprécié - à Joinville.
Profitant d'une calme après midi, elle dégaina plume et parchemin.
Souffla un coup quand, en se pliant pour fouiller dans sa besace, elle contracta les muscles meurtris de son ventre. Il cognait dur, le bougre, et elle ne savait pas se battre à mains nues.
Elle effleura le tissus de sa robe, au niveau de l'hématome noirâtre, un demi sourire aux lèvres, et s'attaqua à la rédaction de son courrier.




    Chère Sad,


Longtemps sans donner de nouvelles, la belle!
Comment vas-tu? Que deviens-tu? Toujours à... la cueillette?
Franchement je ne vous comprends pas, tous...


Elle fit un pause dans sa rédaction, repensant à la dernière soirée passée avec... l'auteur de son bleu. Puis reprit sa plume, secouant la tête.



Est-tu retournée vers Tolosa finalement, ou bien restée avec Armand et Adye?
Que devenez vous?

A Cosne, j'ai retrouvé mes renards. Et même intégrés quelques nouveaux. La Ruse revit, et moi avec! Des tonnes de projets pour nous, de possibles alliances, de l'action, enfin!
J'aurais aimé que tu en sois!

Réponds moi vite si ce pigeon te trouve!

Breiz


Trouver un pigeon, maintenant. Rouvrir sa besace. Secouer un peu le volatile endormi. Vivant? oui, c'était bon. Attacher le court message à sa patte, ouvrir la fenêtre, et le projeter haut dans les airs. Se demandant si une catapulte lui donnerait plus d'élan...
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Sadnezz
Loches, par un après midi paisible.

Attablée dans le repaire de la Zoko, Sadnezz écrit quelques courriers... Ou du moins essaye. Tout serait tellement plus simple si les gosses se taisaient! Trop d'enfants tue. le moral surtout. Elle peste un peu, grogne et leur crie dessus, en vain. Les chamailleries de la meute de gamins reprennent plus virulentes encore. Soupir. Lasse de s'égosiller pour niente, la Corleone se lève, mortifiée et sort en faisant claquer la porte sans ménagement. Foutus bambinis. A petites foulées, elle se rend au pigeonnier Lochois, pour envoyer son courrier aux intéressés. Son oeil fut tout de suite attiré par l'un des volatiles, qui semblait livrer son précieux chargement. Elle l'attrapa non sans délicatesse et s'empara de l'écrit roulé.

Il semblait lui être adressé, ce qui fit rire la brune toute seule dans le pigeonnier. Une signature, Breiz. Une lettre de la rusée? surprise. Après minutieuse lecture, elle s'éloigna et sorti de sa besace une plume encrée. N'ayant plus de vélin pour répondre, elle griffonna au dos de la missive. Après tout, Breiz n'était pas du genre à chipoter.



Chère Breiz,

Te lire est une surprise aussi plaisante qu'inattendue. Les nouvelles se sont faite attendre je le confesse, mais j'ai de bonnes raisons pour mon mea culpa. J'ai depuis mon départ de Joinville, dû ne pas trainer pour sauver ma peau. La "cueillette" fût plus que bonne, voir trop... J'ai fait l'erreur de confondre l'accent Champenois avec le Bourguignon, mais je me suis rattrapée en Berry.

Je suis en planque à Loches, chez mon ami Eikorc et sa Zoko avec Armand et Adye le temps que l'affaire se calme. J'ai aussi retrouvé une chère amie, Miramaz. La ville est calme car ravagée par la guerre, mais hélas remplie d'enfants! Je ne sais pas mais il doit y avoir un élevage dans le coin... Ca crie, ça se bat, ça se moque... C'est insupportable. Je passe le temps avec la promesse de m'amuser avec une catapulte, et en passant des soirées dans les tavernes Lochoises.

Concernant Tolosà, je ne pense pas y aller de sitôt. D'une parce que j'avoue ne pas vouloir assister à la mise en terre de mon enfant, et ce pour le bien de tous... Et de deux car j'ai déjà une prochaine mission à mettre a bien avec Gorborenne et Isabeau qui vont me rejoindre sous peu, pendant que Théo ira voir son enfant en Limousin.

Je suis heureuse de savoir que la Ruse goute à sa renaissance, elle est loin d'être morte si elle gonfle ses rangs de sang neuf et profite de l'expérience de sa meyre. J'en aurais été si pas déja engagée auprès du baron, et si plus sage aussi... J'attendrais la suite de tes mésaventures par la voie des airs, et je t'écrirais de nouveau des que ça bougera un peu de mon coté. J'espère que Gauvain va bien, prend soin de toi la Rusée et de tes goupils.

Sadnezz Corleone
.


Elle scella ces paroles avec les liens de la missive de Breiz et apres en avoir chargé l'oiseau, le renvoya d'où il était venu, Cosne.
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..........Réclamations, menaces et mots d'amour par MP...........
Breiz24
Grimace sur grimace, à la lecture du courrier. Comment, mais comment avait-elle pu croire... faire confiance à des gens qui... se fourvoyer à ce point sur ce début d'amitié...
Elle hésitait. Penchée sur son parchemin vierge, elle se demandait...
Enfin, il fallait bien répondre quelque chose de toutes façons...




Sad,
Je suis ravie de voir que tu te plais dans l'illégalité et le crime. Brigander et devenir mercenaire...
Je pourrais te sermonner des heures, mais je vais t'éviter ce calvaire.
Je comprends que tu ne veuilles pas aller à Toulouse. Ton deuil est le pire qu'une femme ait à faire. Il est contre nature. Indécent. Anormal. Aucun enfant ne devrait mourir avant son parent.
J'espère que tu te plais au sein des dragons, après tout...
Gauvain va bien, oui, il a connu sa première cérémonie rusée il y a quelques jours, il tise plus que jamais, en digne fils de son père.
La Ruse aussi croule de projets...

A bientôt, peut être, si nos routes sont amenées à sa croiser... ou à s'opposer...

Breiz

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Breiz24
Nouvel après midi pluvieux. Le dernier à Cosne. Ce soir, la Ruse éclatait à nouveau, pour mieux se retrouver.
La Meyre chérissait l'avenir, maintenant. Avenir proche et flou, toujours. Mais au moins il existait.
Il lui restait néanmoins un regret. Une envie qu'elle essayait de tuer dans l'oeuf depuis des jours. Lui écrire. Juste pour garder le contact. Même si elle savait que surement, on l'en blâmerait. Elle la première, d'ailleurs. Mais...
C'était lui, c'était elle, et leur dernière conversation lui laissait le goût amer de l'inachevé. Résolue, elle prit une plume, la tailla lentement, cherchant déjà des mots. Qui ne sonnent pas trop... Mais pas non plus moins... Cherchant la neutralité la plus absolue.




Théognis,

J'espère que la présente te trouvera en bonne santé et auprès de ton fils,


Bien, ça, bien neutre, allez, continue sur ta lancée ma fille.



Êtes vous bien arrivés en Limousin?


Avez vous brigandé, pillé, tué, violé, égorgé?



Il semblerait que les routes soient plus sures dorénavant...


Tu parles! Enfin, il fallait bien dire quelque chose...



Je sais que tu as de grands projets pour tes dragons. J'espère que tu pourras les mener à bien...


Ou pas. Comment, comment pouvait-il aimer cette vie de sang et de terreur?



La Ruse sonne le rappel, pour un départ en armée, en janvier, comme tous les ans. Le meilleur moyen de continuer à vivre étant de... continuer à vivre, justement...


Trop personnel, déjà, ça... Revenir vers des platitudes, sans quoi il allait lire entre les lignes, il était loin d'être idiot. Il verrait bien tous les espoirs, les doutes et les craintes qu'elle plaçait dans ce nouveau futur, si proche.



Cela dit, j'espère bien te revoir avant le départ... Notre dernière discussion m'a parue inachevée, il me semblait que d'autres choses auraient pu êtres dites...


Surement, oui. Ses rêves grandissaient, ils finissaient par s'étendre à chacune de ses pensées, chacun de ses gestes. La grandeur, ça en faisait partie. La gloire, les armées, éventuellement. L'honneur, certainement. Le nombre, la force et la puissance, sans aucun doute. Et parfois elle se prenait à penser...



J'espère que les craintes dont tu nous as fait part ne sont finalement pas fondées. Tu ne mérites pas cela.


Non, non, recadre. Trop personnel à nouveau. Allait-il deviner qu'elle se rongeait les sangs, qu'elle n'imaginait pas la Bourgogne sans son baron coureur de jupons, qu'il lui semblait impossible qu'il en vienne à...



Sache que j'espère de tout coeur que cela n'arrive pas.

As tu déjà vu ton fils? Te ressemble-t-il? Comment est-il? Es-tu


Heureux, soulagé, rageur, terrifié, angoissé, apaisé, épouvanté?



content?
Je suis sure que ton héritier te ressemble, et qu'il deviendra un fier guerrier!


Voila, délayer un bon coup avec des questionnements de bonne femme. Noyer le tout. Non, certainement, après ça, il n'irait pas essayer de lire entre les lignes...



Si jamais vous rentriez en Bourgogne avant la fin de l'année, tiens moi au courant, j'


ai une proposition que tu ne pourrais refuser... Non, non... Elle chassa cette idée de sa tête. Cela faisait partie des impossibles. Enfin, des impossibles présentes. Dans le monde des possibles, vers un avenir incertain, peut être... peut être... Mais non, non. Pas là...



aurai grand plaisir à vous revoir, tous!

Chaleureuses salutations,

Breiz,
Meyre Rusée.


Elle reposa sa plume. Machinalement, sa main se posa sur son ventre, au niveau de l'hématome dont les couleurs changeaient au fil des jours. Passé du noir au bleu, la marque-souvenir tendant vers un joli verdâtre maintenant. Bientôt, même ce souvenir là lui serait retiré. La douleur avec. Resterait l'autre. Celle de l'absence.
Elle relut le courrier. Ni trop creux ni trop personnel, ça devrait faire l'affaire. Elle n'était de toutes façons pas vraiment capable de faire mieux.
Et elle n'était même pas sure que le pigeon puisse trouver son destinataire, vu qu'elle ne savait pas où il se trouvait.
Lentement, elle roula le petit parchemin, et se rendit à la volière municipale, Gauvain gambadant sur ses talons, sous la pluie. Pigeon trouvé, parchemin noué. Pigeon propulsé sous la flotte. Et retour à la taverne pour la Meyre et l'enfant. Alea jacta est, comme dirait l'autre.

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Sadnezz
Vole pigeon vole...

Un autre jour, une autre missive. Son regard parcoure les lignes, neutre. Cette fois, elle prendra le temps de chercher un vélin pour écrire, puis une belle plume pour s'exprimer. Les mots reçus sont factices, baignés d'ironie.



Chère Breiz,

Les sermons ne sont que pluie qui tombent sur la ville, effaçant sa crasse momentanément pour mieux laisser place au jours qui la déposeront à nouveau sur les pavés aux premières lueurs du soleil. Je suis mercenaire depuis le tendron, et l'Anjou a vu par tant de fois courir ma jeunesse dans ses troupes. Le mercenariat, je crois que c'est inné, c'est une chose qui nait dans nos tripes et qui nous rappelle à chaque fois que l'on s'en éloigne un peu.

Certains naissent pour les draps de flanelles, d'autres pour l'asservissement à un duché, et d'autre pour leur liberté... Ironie de la vie, je suis née dans le premier cas, ai grandis dans le second et m'épanouis dans le dernier. Je te l'ai déjà dis, je ne m'attend pas à être comprise, et si je me justifie en ces mots à toi aujourd'hui c'est parce que je sens toute la déception qui guide ta plume, et que je ne l'accepte pas.

Un soir, tu m'as à demi mot fais une confidence, qui m'en a dit plus que tu ne le crois sur toi. Aussi de la même façon je t'ouvre un peu le rideau de ce qu'est ma vie, et de ce qu'elle n'est plus. Je ne suis pas de celle qui crois aux amitiés et aux amours d'arrangements, aussi, que tu sois rusée Zokoïste sentinelle ou dragon, tu n'en reste pas moins une amie. Le pain noir qui garnit ton écuelle chaque jour est le même que le mien, même si tes idées ne le sont pas. Le sein que tu offres peut-être encore aux lèvres de ton fils, est celui que j'ai offert au mien, enterré quelque part à Tolosa sans cérémonie pour s'être pendu.

J'ai appris la noblesse de l'amour et ses bassesses aussi, j'ai aimé, tout comme toi. Certes, ton regard n'est pas le mien, et nos vies sont antipodes, mais si un jour entre mille guerriers dans une horde ou une troupe, je reconnais ton visage, il sera bien le seul que je ne pourrais me résoudre à toucher. Breiz, regarde au delà de ce que tes yeux veulent bien te montrer... Ainsi tu verras que la confiance n'est pas à placer là ou l'on croit.

Sadnezz Corleone.


Peut-être est-ce inutile, peut-être qu'a défaut de se perdre dans le vent, cette missive se perdra dans les oubliettes de l'esprit Rusé... Mais ceci étant fait, ceci n'est plus à faire.

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..........Réclamations, menaces et mots d'amour par MP...........
Breiz24
Un pigeon de retour, déjà!
Elle déroula le parchemin et le lut. Un sourire, parfois teinté d'amertume, se formant au fil de sa lecture.
Elle se rassit à sa table, dans la taverne. Dégotta un minuscule bout de parchemin, et y griffonna simplement :




Merci.


Et d'envoyer le pigeon exténué.
Sad comprendrait. Surement. Tout les non-dits de ce simple mot. Besoin de rien d'autre. Les deux femmes s'étaient tout de suite entendues, ce n'était pas pour rien. La Rusé s'enorgueillissait d'amitiés disparates. Après tout, l'hétéroclicité de sa vie n'était pas nouvelle.
Pas besoin de plus. Elle comprendrait.

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Breiz24
Enervée, la Meyre. Pas rien de le dire. Tous les mêmes, tous! Surtout les blonds!
Autun. Taverne, parchemin, plume, encre. Pigeon.




    Celeste

Je veux pas savoir ce que vous avez glandé en chemin cette nuit Leg et toi ni pourquoi vous vous êtes pes réveillés pour le départ, mais vous avez interêt à être à Autun demain!
Alors groupe, chausse de course, et en avant, marche!
Et s'il arrive quoi que ce soit à mon frère sur les routes parce que vous êtes pas assez nombreux pour vous défendre, je t'épile poil par poil, des pieds à la tête!

Breiz


Non mais!
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Theognis
Sur le bord d'une manche, au coin tordu d'une plume, trace des mots sans réfléchir, mélangeant ce qui vient. Sous la pluie froide, c'est un orage noir, une tempête sanglante.

Citation:
Breiz,

Mon fils Théophane a été enlevé par un homme de confiance d'Aelyce, qui prétendait veiller sur l'enfant. Je ne sais quoi penser sur la mère, je ne sais quoi penser tout court, je me trouve bouleversé et dans un état fébrile. Mes lettres bavent sur la feuille comme je salive de rage. Je n'ai à présent qu'un seul but, retrouver cet homme et le tuer.
Il s'appelle Kervineg. S'il échappe, par miracle, à ma lame, qu'ils n'échappent pas aux Rusés. Je vais retrouver la mère à Bourganeuf en brûlant chaque buisson sur la route.
Aelyce a été attaqué par deux hommes. Je te donne leurs descriptions.

"1m93, mince, barbu, une cicatrice sur l'arcade droite."

"Cheveux bruns clairs, pas gros mais gras du bide, 1.80 et de la barbe abondante."

Voilà mes nouvelles de Guéret, pardon de ne pouvoir t'accorder plus de temps, Meyre affectueuse.

Théo.


La main lâche la plume et prend l'épée. La colère et la peur chevaucheront avec lui.
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Partage des RP
Les terres d'Arquian
Breiz24
L'horreur. La première sensation à la lecture. D'un geste machinal, elle avait pris son fils dans ses bras. Elle savait, oui, elle savait ce qu'il vivait. Gauvain, lui, n'en savait rien, et se débattit jusqu'à ce que sa mère le libère.
Et la haine. La haine viscérale, violente, noire, sale. La haine à la hauteur des sentiments inavoués qui lui étreignaient le ventre quand on évoquait son nom. La haine pour ceux qui osaient lui faire subir cela.
Tue! Tue! Le cris que les veneurs utilisaient pour exciter les chiens avant une chasse résonnaient dans sa tête.
Pourtant la Meyre ne chassait pas. Répugnait à tuer. La Meyre aimait et protégeait. C'était son travail. Mais le cri le broyait le ventre.


Citation:


Théo,

Cet homme ne t'échappera pas, je le sais. S'il devait croiser la route de la ruse, nous saurions le garder en vie jusqu'à l'arrivée de ton courroux.
Sais tu si c'est Aelyce qui a ordonné l'enlèvement de ton fils où si elle en est elle aussi une victime?
Si l'attaque qu'elle a subit est liée? As tu découvert qui pourrait en vouloir à ton enfant?
J'ai bien noté les descriptions que tu me donnes. Je ferais mon possible.
Je t'embrasse.
Breiz


Tue! Tue!
Voila ce qu'elle aurait du dire. Tue tout sur ton passage jusqu'à ce qu'on te rende ton fils, torture sa mère, ses oncles, ses tantes, ses cousins, ses grands parents, broie chaque membre de sa famille jusqu'à ce qu'on te le rende. Ne brule pas que les buissons, incendie les villes, les villages, les hameaux, démonte chaque grange pierre par pierre, jusqu'à l'avoir retrouvé.
Que faire? Pieds et poings liés, la Ruse naviguait à vue, sans assez de repères encore pour permettre une action d'envergure. Trop peu d'informations. Grands, barbus, l'un avec un ventre et l'autre avec une cicatrice. Combien d'hommes dans les royaumes ressemblaient à ça?
Qui pourrait enlever un enfant? Sinon sa propre mère?
Tue, Théo, tue sans gloire et sans honneur, tue pour ta progéniture.
Oui, elle l'appelait Théo, oui, elle avait simplement signé de son nom, oui elle l'embrassait au lieu de le saluer aristotéliciennement. L'heure était aux émotions et non à la raison.
Tue jusqu'à ce qu'on te le rende. Si j'étais là, je tuerais avec toi.

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Breiz24
Une semaine, ou peu s'en fallait. La peur au ventre. Littéralement. Pour lui. Pour la Ruse. Pour la rusée. Pour lui.
Oserait-elle, au cœur des heures sombres, s'immiscer dans ce qui n'était pas sa vie, mais qui depuis une semaine, la torturait?
Oui. Elle allait oser. Peu importait si le message se perdait. Peu importait s'il restait sans réponse. Au moins, il saurait qu'une autre personne avait le ventre rongé d'inquiétudes.




    Théo,

L'as tu retrouvé?
Breiz


Le parchemin était minuscule. Avec un peu de chance, l'emplumé volerait à tire d'ailes et trouverait le destinataire là où il fallait. Ou pas.

Quelques instants de réflexion, et la Meyre griffonna un autre parchemin, à la va-vite :




    Isa,

Je n'ai plus de tes nouvelles depuis notre dernière discussion, à Cosne. Je suppose que ce silence est du au fait que tu n'as pas eu le temps de songer à ce que nous nous étions dit, ou bien es-tu déjà accoutumée au mercenariat...
Quoi qu'il en soit, donne moi de vos nouvelles, et dis bien à Gorborenne que s'il t'arrive quoi que ce soit je me chargerais personnellement de lui botter le train jusqu'à l'Enfer Lunaire.

Sois prudente.

Je vous embrasse,
Breiz.


Volière, pigeon, menace de petits pois, et volatile filant dare-dare vers l'ouest. Ou le nord. du moment qu'il filait vers là où il fallait...
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Theognis
Une lettre. Non, plutôt un ruban, fin et court, que l'on déroule précautionneusement entre deux doigts prudents. Peine perdue! La question jaillit, brûlante, avec un point d'interrogation en forme de faucille. L'as-tu retrouvé....
La réponse appropriée serait:




Oui.


Dans la tête de Théo, il résume tout, et bien. Mais pour Breiz, c'est un feu d'incompréhension et de colère qui brûlerait la syllabe sibylline.



Ma chère Breiz,

Je l'ai retrouvé, oui, et vivant, bien vivant, affamé de vie, il a pleuré de nous voir et pleure encore. A force de téter le sein de sa mère, ses larmes se transformeront en perles de lait.
Son gredin de ravisseur, je voudrai l'écorcher vif. Mais je dois me contenter, hélas, d'écorcher son nom entre deux jurons inutiles. Il s'est enfui, alors que nous récupérions Théophane, il a couru sans demander son reste, sans demander la moindre rançon.
Fâché d'avoir été dégagé de la garde de l'enfançon, ce bougre s'était mis en tête de l'enlever. Mais il croyait que Théophane se trouvait avec sa mère et son nouveau compagnon, Curtius. Alors, il les a séquestré, en usant de violences, pour te révéler comme cet homme était incompatible avec la surveillance d'un nourrisson!
Hélas, nous pourrions en sourire, s'il n'avait pas tué brutalement Curtius, son ancien ami. Vraiment, il était devenu fou, mais je ne le savais pas encore. En revenant à Guéret, il voulut me rencontrer et me présenter ces excuses. Chapelet de futilités grossières! Je ne l'écoutai pas, mais à peine avais-je le dos tourné qu'il arracha le bébé des mains de la nourrice, Alenya. Immédiatement, je me lançai derrière lui, mais il eut l'avantage de mieux connaître le pays que moi.
Pendant ce temps, Aelyce, tuant le complice geôlier, réussit à s'évader. Je la retrouvai à Bourganeuf, où mes soupçons s'envolèrent dès que je la vis, haletante, pâle, désespérée. Nous partîmes immédiatement en chasse du ravisseur, sautant sur les charrettes que nous croisions sur les chemins. Quelques pauvres bougres regrettèrent notre rencontre. Mais nous n'avions rien pris à manger, et, pour tout dire, nous nous fichions éperdument de faire des victimes sur notre route. Seul comptait l'enfant.

Aelyce eut alors l'idée de revenir à la cabane, car elle pensait que ce brigand aurait du mal à nourrir l'enfant, et qu'il aurait besoin de la mère pour cela. Elle avait deviné juste....A la suite d'un bref combat, elle s'emparait du bébé, pendant que je mettais Kervineg en fuite.
Fatigués par des jours intenses de traque dans le pays limousin, nous n'avons pas eu, Aelyce et moi, la force de le poursuivre.

Voilà, maintenant, tu sais tout, et je ne peux en écrire davantage, car je suis à Bourganeuf, et Aelyce m'attend pour une dernière soirée à passer ensemble, avec notre enfant. Que je profite de lui avant que nos routes à nouveau se séparent....Je n'ai pas grand amour des bébés, mais quand il s'agit du sien, c'est différent.

Porte-toi bien, Breiz, et donne moi régulièrement des nouvelles de toi et de Gauvain.
Théo d'Arquian.

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