Les appartements de "Marche"

Hostel Saint-Paul, Hostel Saint Paul... à Paris certes, mais Paris est vaste. Si elle avait pris son carosse, sans aucun doute son cocher eu pu l'emmener sans difficulté... mais pour finir elle était perdue. Elle se décida finalement à demander son chemin à un jeune garçon des rues qui en échange du renseignement la délésta de quelques écus. En la ruelle Saint Antoine donc... logique... la chapelle des Héraults ne s'appelait-elle pas Saint Antoine le petit.
Espèrer que l'odeur était plus agréable ici qu'ailleurs eu été naîf...paille, terre déchets et déjéctions ici comme ailleurs. Fort peu ragoutant... fallait-il qu'elle soit bien gentille pour venir visiter la Comtesse de Ségur.
Coude de la rue et brusque embardée de son cheval. Se retrouver face à l'édifice. Elle sourit. Imposante batîsse. Se laissant glisser de sa monture, elle tendit les rênes à un page qui passait par là - quelle chance! - et lissa les plis de sa robe blanche.

Tournant lentement sur elle même, elle essaya de répérer l'endroit où pourrait se trouver Neb... comme si elle laissait des signes distinctifs derrière elle... Haussant les épaules, s'avouant vaincue, elle hella un page pour lui demander où se trouvaient les appartements de "Marche". Celui-ci haussa les sourcils si hauts qu'ils semblèrent disparaître derrière ses mèches.... Comment quelqu'un pouvait avoir envie d'aller visiter une telle folle. Et puis soudain, la lumière se fit dans son esprit et il comprit qu'il avait tout interêt à lui indiquer et à lui refiler le pot de cire destiné à la Dame au passage.
C'est donc un pot de cire dans les bras que la Princesse étonnée se rendit chez la Comtesse. Toquant, elle n'attendit même pas la réponse... mal-polie qu'elle est et entra.
Instant de suprise et sifflement moqueur

Eh bin dis donc... c'est Royal chez toi!

Large sourire, et posant le pot sur une table, elle serra dans bras la Comtesse -autant que sa grossesse le lui permettait avant de plaquer sur ses joues deux bises sonores

Bien le bonjour Comtesse.. j'ai pour vous une livraison de cire...
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Sourire éclatant et oeil rieur.

Bah tu sais la routine... en ce moment je loge à l'Hostel de Montmorency, en plein coeur de la capitale. Et puis je suis en procès... Alors entre deux irruptions intempestives dans mon salon, un procès, des meubles à faire faire, de la correspondance et de nouvelles robes et tenues diverses à faire faire... je livre pour soulager les pages.

Et accesoirement je cire les lustres pour les Comtesses obèses!

Un clin d'oeil accompagne ses propos. A proprement parler la Comtesse n'a jamais été aussi grosse lors de ses grossesses... mais les grossesses passées de la Princesse étaient aussi impresionnante... son époux se moquait d'ailleurs régulièrement d'elle en la soupçonnant d'abriter une équipe de soule et en plus de se rendre régulièrement en cachette dans les cuisines...
et alors qu'elle s'apprête à s'assoir et à répondre, elle voit la Comtesse se plier soudain. Inquiète elle vient s'agenouiller à côté d'elle et pose une main sur son bras

Neb... qu'est ce qu'il se passe?

Un pli de contrarieté barre son front, semblant relier la racine de ses cheveux à son nez et ses yeux se sont légérement assombris...
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Transat en cours de réféction

S'apprêtant à reculer devant le bruit étrange qu'émets la Comtesse, de peur de se faire mordre, elle parvient tout de même à raison garder et se saisit d'un pichet d'eau fraîche et d'un hanap.

Des brûlures d'estomac? Vraiment? Et toi, médecin, tu ne parviens pas à te soigner?

Versant l'eau dans le hanap, elle le tends à la Comtesse et lui adresse un sourire qui se veut réconfortant. En réalité son état l'inquiète plus qu'elle ne veut le laisser paraître

Ni tes côtes, ni le voyage ne pourraient te procurer pareil syndrome il me semble.

Posant un egard entendu sur le ventre, elle redresse la tête vers le visage de Neb

Peut-être quelquechose à expulser non?
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Transat en cours de réféction

Bin... expulser... comme faire sortir en gros...

Elle voit l'air affolée de la Comtesse et se dit que décidément en ce moment tout le monde s'affole... on s'affole quand on se marie, on s'affole quand on baptise, on s'affole quand on accouche... bon d'accord c'est un peu plus normal. Elles n'ont qu'à pas tomber enceinte aussi toutes ses femmes là... Franchement, quelle idée? Est-ce qu'elle tombe enceinte elle? Bah non!

Non, tu n'es pas à Chabrières, mais tu es à Paris... et si tu dois accoucher ici, et bien... alea jacta est..; Alors tu ne peux qu'accoucher... de toutes façons tu ne... floc Comment ça "floc"??? Ahhh tu perds les eaux!

Tornade de pensée sous la brune caboche. "Non pas encore", "Je suis pas sage-femme", "combien de fois faudrat-il que ça m'arrive?", "Et si on faisait en sorte que plus personne dans mon entourage ne puisse plus procréer histoire que j'arrête de m'improviser sage-femme", "Du sang sur ma robe blanche... je vais me faire arrêter pour meurtre..."...
Et puis à nouveau elle se ressaissit.

Moi j'ai des vetements de bébé ici ou à Montmorency, ainsi que des berceaux... et puis sinon il y a d'excellets tailleurs ici et de très bons ébènistes...
Maintenant dis moi ou je peux trouver tout ce dont nous avons besoin et je vais t'aider à sortir de ce fauteuil ou tu ne pourra pas bien accoucher... Guide moi Neb...
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Transat en cours de réféction

Ah ça oui ça fait mal... à qui le dis-tu...

Les larmes aux yeux tandisque son poignet est littéralement broyé, elle serre les dents et étouffe un gémissement de douleur. Enfin elle comprends ce qu'elle a fait subir à Senael et Héraklius lors de ses accouchements. Baissant les yeux un bref instant vers le pauvre poignet, elle s'étonne de ne pas voir perler de sang et se demande combiend e temps les ongles de Nebisa resteront dans sa peau. Et tout en réfléchissant à tout cela, elle enserre d'un bras les reins de la Comtesse et l'emmène avec douceur vers l'alcôve.

Une fois celle-ci confortablement installée, la Princesse se détourne et se demande une autre fois ce qu'elle a bien fait pour mériter ça. Son dernier enfant est mort dans un bain de sang, mort avant d'être né, alors fatalement, se retrouver à accoucher Nebisa s'est la confronter à ce qu'elle ne supporte plus. Et puis... comment être sûr de pouvoir mener à bien cet accouchement lorsqu'on a perdu un enfant... Mais ses inquiètudes, elle les garde pour elle, inutile d'inquièter inutilement son amie avec ça.

Tu te rappeles de cet accouchement Neb? A l'Asta... où il n'y avait que Psy et moi et où nous avons du te charger sur une charette et t'emmener dans la forêt parce que tu ne voulais pas accoucher dans une taverne...
Je crois que je te dois la plus belle panique de ma vie... on a aps idée de se vider sur une gamine comme ça!

Sourire léger à l'encontre de la Comtesse et relevant ses jupons, elle dévoile sa jambe jusqu'à mi-cuisse et tire d'une jarretière une fine lame bleue de Tolède dont elle ne se sépare que très très rarement et en cas d'absolu nécessité.

Je reviens...

Sourire rassurant. Elle sort dans le couloir avec la ferme intention de fondre sur le premier page qui passe... ce qui se passe avec mouls cris, ayant pour but de faire activer le pauvre garçon... car en l'occurence le bougre a l'air de voir le ciel lui tomber sur la tête: "Comment ça un hérault à l'outrecuidance d'accoucher ICI?" Mais la vociférante Princesse lui fait vite ravaler ses objections et rentrant dans la chambre de Neb, elle sourit et plonge sa dague dans le feu pour la désinfecter. A la guerre comme à al guerre.

Alors... à ton avis... cette petite chose... un garçon ou une fille?
Et comment tu vas l'appeler? Et les contractions, elles se rapprochent? Et il fait quoi cet abruti de page?
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Oui et je me suis retrouvée avec toi, ta fille et Psy à m'occuper... une des meilleures soirées de ma vie... moi qui venais juste boire avec des amis... mais maintenant je saurais qu'il faut éviter ton contact à partir du 3è mois de grossesse... oui, oui, du troisième mois, on ne sait jamais!
Les mains... oui les mains...

360° de rotation pour répérer de quoi se laver les mains... enfin trouvé.. vite effectué.. et alors qu'elle secoue ses mains pour les égoutter, le page entre enfin, apportant des draps de la taille d'une toile de tente, une baquet remplie d'eau qui se veut chaude et se trouve être à moitié vide. Posant le regard sur Nebisa, le malheureux écarquille les yeux, ouvre grand la bouche et... tourne de l'oeil...

Non mais c'est pas vraiiii! En plus, il n'y a rien à voir pour le moment!!!

Persuadée qu'il s'agit là d'un complot mondial visant à lui faire perdre la tête et que tout n'est qu'une odieuse manigance, la Princesse prends alors la résolution de rester calme... et de s'énerver après...
Soulevant avec force ahanements et grognements le baquet qui pèse tout de même son poids le bougre, elle parvient à le déplacer jusqu'au feu, espèrant qu'ainsi l'eau restera chaude.

Sage-femme... jamais! Je ne supporterais pas...! En plus, tu vois, je ne pense même pas à me laver les mains... pas possible du tout!

Tu permets je vais regarder sous tes jupes... Pendant ce temps tu vas refléchir au prénom d'un bébé

Soulevant les multiples épaisseurs, la Princesse paniquée (mais presque) jete un regard apeuré vers le "citron" et c'est d'une voix un peu étouffée qu'elle tente de détendre Neb... laissant maladroitement... paix à son âme, son poignet à portée des ongles de la Comtesse..

J'ai toujours eu une affection particulière pour Cunégonde et Frédégonde...
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Aiiiiiie! Maman...

En tout cas si tu en as un autre, compte aps sur ma présence pendant les neufs mois qui suivront!

Grimace de douleur en même temps qu'elle émerge des jupons. Se massant le crâne avec énergie, elle s'étonne de ne pas voir de cheveux entres les doigts de la parturiante.

Ce que je faisais là dessous... et bien une partie de Soule bien entendu!

Levant les yeux au ciel, elle emjamba Alban pour aller chercher un drap et le placa sous les reins de Nebisa

Tu sais, Alix est née prématurèment... pourtant, elle est encore vivante et en pleine santée.. Ne t'inquiètes pas... tout ira bien, et puis ça se présente bien... donc, tout ira bien!

Souriant de manière apisante, elle enlève le lien de cuir qui enserre en permanence son poignet et attache ses cheveux en un long catogan. Sortant de son décoletté la fine croix de Ste-Illinda, elle la caresse du bout des doigst en une prière muette, demandant à ce que la Sainte veuille bien protéger aussi l'enfant à naître et la mère...
Et se retournant, elle cherche autour d'elle quelque chose qui puisse faire l'affaire à ce qu'elle as en tête... Hum... un livre... c'est bien ça non? De ttes façons, elle n'a pas le temps de chercher autre chose! Saisissant "L'héraldique pour les Nuls" après un regard étonné à la couverture, elle le tends à Neb.

Tiens... mords ça...

Et sans attendre de réponse, elle replonge, ayant soin de protéger son cuir chevelu avec les jupons.
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Si elle avait pu soupirer là dessous, nul doute que la Princesse l'aurait fait.. mais elle retient du bout des lèvres le souffle. Les contractions se font de plus en plus rapprochées et l'heure de la délivrance approche.

Oui Neb..; je vois le dessus d'un petit crâne lisse et quelques cheveux clairsemés dessus...
Continue à pousser...

Jusqu'à présent, tout se passe bien, et la Princesse remercie d'une prière muette Sainte Illinda. A tatons, elle se saisit d'un autre draps, qu'elle passe sous la tête du bébé et entreprends de le soutenir ainsi.

Le bouquin survit? Et ne t'arrêtes pas de pousser!

La Princesse avait oublié que la Comtesse ne pouvait répondre! Elle devrait peut-être accoucher plus souvent finalement...
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Le bébé est expulsé avec une rapidité surprenante que nombres de femmes enviraient. Voilà la pauvre Ann bien soulagée. Et recueillant le petit corps au creux de le serviette, elle sourit, l'essuit avec douceur et le retournant, tappote avec douceur les petites fesses rebondies, dégageant voies respiratoires et bronches. Un petit hoquet accompagne son geste et des pleurs stridents mais si rassurants accompagnent le geste.
Pour un bébé né avec un mois d'avance, il paraît bien portant et la Princesse adresse un sourire rassurant à Nebisa

Je te présentes ton fils...

c'est cet instant précis, alors qu'Ann pose l'enfant sur le sein maternel, qu'Alban relève la tête et poussant un cri s'effondre à nouveau par terre. A t'on idée aussi. Une Comtesse jupons retroussés, et ensanglanté. Une petite chose braillarde et encore un peu sanglante et une Princesse blanche, portant deuil, et pourtant rouge de sang!
alors que l'enfant rejoint sa mère, Ann reprends sa dague dans le feu, certaine ainsi de limiter les risques infectieux et tranche le cordon, avant de tirer dessus... mais le placneta ne vient pas... Haussement de sourcils. Tirage de cordon... Haussement de sourcils... Tirage de cordon...

Neeeebounette.... Tu prends ta respiration et tu pousses d'accord?

Large sourire qui semble dévoiler plus de dents que ne peut en avoir un être normalement constitué.
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Gudélon! C'est joli!

Ne pouvant résister, la princesse fait risette au petit garçon et murmure

Bonjour petit Gudélon... comme tu es joli. Oh oui... Bon d'accord Gudélon, c'est pas top, mais je suis sûr que tu arriveras à le porter... de toutes façons avec une mère comme la tienne faut bien s'assumer hein...pis l'assumer aussi!
Hein l'accouchement? Ah oui...

Souriante, elle retourne entre les jupons et tapotte sur la cuisse de Neb. Elle retient difficilement un rire tout de même, mais son sourire en dit long

Allez pousse! Allez, allez.

La tête sort bientôt. Accouchement revé... Elle se rappele du sien. Lorsqu'elle avait accouché d'Hughes, la sage-femme avait du sortir les forceps parce que le bébé se présentait mal...
A nouveau le même rituel. Récupérer le bébé, tappoter les fesses Bonjour Runégonde, le regarder pleurer avec un air d'admiration béate, couper le cordon en le mettant sur l'autre sein maternel (heureusement il y a de la place), bander les deux nombrils, tirer sur le placenta...

Oh Neb...non je plaisante!
Ils sont beaux tes garçons, mais Rudégonde c'est pas terrible pour un petit gars, si? Enfin, c'est comme tu veux...

Sourire large tandisqu'elle se nettoie les mains et qu'Alban ouvr eun oeil pour le refermer aussi vite "plus jamais, plus jamais"...
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Guilhem secoue la tête, sorti de ses pensées par l’arrivée imminente. Sur son cheval , en route pour l’appartement de sa marraine adorée. La tête tourbillonnant de pensées, plus ou moins sombre, plus ou moins compliquées. En ce moment, ce n’était pas trop cela niveau décision.

Bah , maintenant il allait avoir des choses plus agréables auxquels penser. Sa marraine était sur le point d’accoucher quand il avait reçu « l’invitation » il s’était donc précipité a la rencontre ; pour être le premier a féliciter sa marraine adorée et faire connaissance de ses filleuls.

Rangeant son cheval dans une écurie prévue a cet effet, le descellant, en prenant soin de lui. Cela fait, il epouste un peu ses vêtements, a peine taché par la chevauchée. Vérifiant qu’il est a peu près présentable et puis se met en route.

L’appartement de la marche … L’appartement de la marche … mais c’est plutôt compliqué a trouver ça … après une heure de recherche dans le coin , au travers des odeurs peu ragoûtante, des labyrinthe , etc … c’est un peu compliqué. Ha , ça doit être ici ?!

…

Ha bah non … c’est reparti pour un peu de marche. Au bout d’un moment, par chance, ou guidé par on ne sait quel esprit peiné pour l’errance de ce pauvre jeune homme dépité, il arrive enfin a sa destination.

Il passe une mains dans ses cheveux roux qui sont un peu en bataille a cause du chemin, soupirant légèrement. Il s’arrête sur la porte en la voyant s’ouvrir a la volée et sortir en trombe un serviteur a l’air affolé.

Se demande ce qu’il se passe, pourtant une alerte retentit dans un coin de son esprit en se disant que ce n’est peut être pas terminé, mais il préfère l’ignorer ; se disant que non porté par l’innocence de la jeunesse sur ses choses la. Chassant son trouble, il frappe la porte doucement. Patientant, mais n’ayant pas de réponses … normal le serviteur est parti en courant on ne sait ou.

« Euh … Bonjour, c’est moi Guilhem ? je peux entrer ? »

Guilhem sourit joyeusement en voyant sa marraine adorée et sa maman qui se repose dans un coin, il va étreindre légèrement sa maman l’embrassant sur la joue

« Bonjour maman »

puis va étreindre avec encore plus de douceur sa marraine, l’embrasse doucement sur le front, se mettant dans ses bras tendus faisant attention a ne pas la bouger et en faisant très attention au deux nouveaux-nés

« Bonjour ma marraine, j’ai fait aussi vite que j’ai pu … je comprend bien que vous ne pouvez pas bouger, au moins cela vous force a ne rien faire. C’est une grande joie de vous revoir aussi ma marraine.

Toutes mes félicitations … je ne soit pas quoi dire d’autre , mais je suis si heureux pour vous… »

Le jeune homme sourit légèrement, il contemple un peu hébété, ne s’habituant les deux nourrissons, peu habitué a cela. il les contemples un instant , sans rien dire; presque d'un air béat, admirant la calme sérénité des nourissons reposant sur leur mére. Il murmure doucement

« Et me voilà parrain … je n’en reviens toujours pas … »

Lothaire était pourvu de tous ces atours, il était là, devant les appartements de Nébisa, allias "Blanche" ou "Marche" et faisait les 100 pas en récitant à mi voix :

« D'amour mourir me font, belle Comtesse, vos beaux yeux » … ça ne va pas, plutôt: « Vos yeux beaux d'amour me font, belle Comtesse, mourir »… mouais, je suis sûr qu’il y a mieux, comme : « Mourir vos beaux yeux, belle Comtesse, d'amour me font » ... là elle va rien comprendre , pour sûr ... Je peur dire aussi « Me font vos yeux beaux mourir, belle Comtesse, d'amour », de pire ne pire, elle va me prendre pour un fol … c’est sûr … Bon une dernière fois .. ça nous fait : « Belle Comtesse, vos beaux yeux me font mourir d'amour » ; Voilà, ça c’est bien : « Belle Comtesse, vos beaux yeux me font mourir d'amour »

Lothaire continuait de faire les cents pas devant les appartements de la comtesse de Ségur. Il avait dans sa main un petit paquet de papier. Il s’arrêta subitement et dit :

Saperlotte !!! c’était quoi déjà qu’il fallait dire ? C’est fort ça, j’ai oublié ..

Ah oui :« Belle comtesse … nanana … mourir d’amour » …Ca fait pas un peu lourd ça ?

Lothaire continua a parler seul pendant un petit moment dans les couloirs de l’Hôtel Saint Palu, en attendant, non pas Godot, mais Nébisa, en espérant qu’elle viendras, elle (puisque Godot, lui, on l’attend toujours)

Lothaire était tout sourire devant la comtesse, sourire idiot dont il n’arrivait a se défaire, il fit un baise main à sa comtesse en lui soufflant :

Ce n’est rien voyons, vous m’avez l’air forte occupée …

Lothaire ne prit pas la peine de saluer le domestique et dit :

J’ai moi aussi fait quelques emplettes il y a peu, j’ai était dans un nouveau magasin … Comment s’appelle t’il déjà ? Bigre, j’ai la mémoire qui défaille, ha oui : La coste, sûrement un féru des océans, nonobstant il fait des chemises et gilets de bonne facture.

Je viens en effet en visite de courtoisie, vous apporter un modeste présent issu des terres de mon frère, la bière, dont nous avions parlé, j’en ai u,ne bouteille pour vous … Simple présent de … remerciement pour … euh

Lothaire chercha un alibi, il avait pensé à tout sauf à ça …

Pour …. Vous remercier … d’avoir …. Euh … dit du bien de sainct Michel !

Il espérait que cela passerais ….

Je viens aussi pour vous dire que si vous ave besoin de quelque chose, j’ai prit des appartements non loin des vostre, je les ai demandé icilieux, parcque … c’est un joli endroit ce me semble. Dailleurs, pour vos enfants , si vous avez besoin, j’ai une domestique qui pourrait s’en occuper, il faut bien qu’elle touche ses gages pour quelques chose, si on les écoutaient ces petites gens, en plus de leurs gages, il ne devraient travailler que 35 heures par demi semaine et des « congés », on croit rêver, c’est de pire en pire…

Enfin …

Lothaire se demanda si il n'ennuyait pas la comtesse a force de parler. Et lui dit :

Dans tous les cas, vous estes fort en beauté en ce jours … comme d'habitude je doit dire

Lothaire dit à la baronne dans un grand sourire :

Partager cette bouteille avec vous sera un réel plaisir, que dit-je un rêve ...

Puis il lui fit signe d'entrer la première.

Apres vous chère amie, vous permettez que je vous appelle ainsi ?

Pour la cave je vous propose de nous en faire une ... Entre le vin fin de Champagne, vostre prune et ma bière, nous auront de quoi faire, cela vous dit il ? On pourras toujours demander quelques bouteilles à Dauphiné, Bourgogne et au futur Guyenne ...
Une cave, certes en communauté, mais que Touraine jalousera ...

Mais trêve de bavardage, avez vous des verres, que nous puissions goutter ce nectar des Dieux, à la mousse épaisse et au corps vigoureux ?

Lothaire fit un énième sourire à la comtesse, c'était le moment de sortir sa phrase.

Belle ...

Derrière lui un vacarme monstre se fit entendre, vacarme qui en plus d'interrompre Lothaire, le fit sursauter. C'était le domestique de Nébisa qui avait fait tomber quelques plateaux.

Un regard noir su le domestique, Lothaire n'aurait pas hésiter a faire quelques remontrances qi c'était l'un de ses gens.
Puis, au regard de la comtesse, Lothaire ne put que lui rendre la pareil et d'un sourire lui dire

Que voulez vous, se ne sont que des domestiques .... Pour la cave, je tenterais de contacter Champagne sitôt que possible ...

Puis il répondit à la question :

Je disais, euh ...belle .. euh .. belle journée, n'est ce pas ? Avec queste chaleur je suis en sudation …

Une fois la phrase faite, Lothaire se rendit compte que ses sudation, inexistante par ce mois d'août pourri, n'était pas un bon sujet de discussion .. Il fit mine de rien et remercia la comtesse pour la bière.

Belle ...

Et voilà, encore une autre catastrophe empêchait notre héraut de continuer sa phrase ... cette fois s furent les pleures d'un des jeune enfants de la comtesse, reprit par son jumeaux

Je vais peut estre vous laisser en famille ...

Lothaire, but sa choppe d'une traite après que la comtesse l'ai fait. Une fois les deux enfants arrivés il acquiesça en souriant les dires de la comtesse
Allez y je vous en prie ...

Puis il se retourna afin de faire dos à la fenêtre. Il dit, dos à son ôte :

Vous avez de forts beaux enfants comtesse ... Aussi beaux que leur mère est belle ... "Belle mourir, d'vos font beaux Comtesse me yeux amour."

Il dit cela, sans même se rendre compte de l'ordre des mots, heureux d'avoir put enfin le dire ...

Lothaire semblait perdu dans ses pensées. Lorsque la comtesse lui demandas si il voulait fermer les rideaux il répondit ;

Non, voyons ça serait inconvenant .... Vous ne croyez pas ?

En effet Lothaire n'avait pas tout a fait comprit pourquoi la comtesse voulait fermer les rideaux il continua alors ...

Il faut patienter se me semble, cela serait anti-aristotélicien ...

Lothaire était fier de lui, en effet, dans son esprit sa phrase magique avait charmée la comtesse.

Lothaire était devant la table, il n'eu qu'a se baisser pour servir la bière; puis une question le tarauda :

Euh ... vous attendez pour boire la bière ou vostre domestique vous l'apporte ?

Lothaire entendis un bruit de rideaux et la pièce s'assombri ...

Euh ... Pensons à Aristote voyons !

Et oui Lothaire n’a toujours pas comprît sa méprise …

Lothaire sourit à la première réponse de la comtesse. Puis vint la seconde ... plutôt ... particulière, il réfléchit alors aux propos de la comtesse ... ça ne pouvait être possible ... Non ... quoique .. mais non, impossible, un modèle de vertus ...

Mais poussé par un force, plutôt naturelle, qu'en 1959 le biochimiste allemand Peter Karlson et l'entomologiste suisse Martin Lüscher analyserons et baptiserons Phéromone, il prit son courage a deux mains, et surtout une choppe dans chacune de ses mains et dit :

Vous avez peut estre raison ... Voulez vous que je vous raporte vostre bière dans ce cas ?

Ca y est, la dame aux loups était en face de lui ... il était aux anges ... Il se mit a genoux pour lui faire un autre baise main et dit :

La maternité vous va a ravir chère amie ... Et vostre personne se trouve forte en beauté pour ce spectacle de la nature. Je suis prêt à ....

Avant même de finir sa phrase une vague jaunâtre sortie de l'un des enfants de Nebisa pour atterrir sur la jaquette de Lothaire ... Ces petites bêtes on une sacrée puissance de feu ...

Lothaire se retrouva donc à genoux devant la comtesse, couvert d'un mélange de lait, d'acide gastrique et de bile. Mélange tout a fait ignoble qui fit se lever Lothaire d’un bond et de forte mauvaise humeur. Il dit à la comtesse, avec le meilleur sourire possible

Madame veuillez m'excuser, je croit que je vais devoir vous laisser ...

Il entendis alors le valet pouffer, il se tourna vers lui d'un oeil noir et se retient pour ne pas s’énerver devant la comtesse …

Lothaire toujours debout était plus que gêné par L'odeur de la substance projetée par le petit Malemort. Il n'en tenait plus, car en plus d'avoir les narines courroucées par l'odeur il était vexé et mal à l'aise de la situation, il regarda sa tache en faisant une grimace, et dit:

Je ne peut lui en vouloir, mais je doit vous laisser, en effet je n'ai pas vostre talent de parent et n'arrive pas a supporter l'odeur, je me vois donc dans l'obligation de partir afin de me changer, j'en profiterais pour travailler un peu à mon office.

Il fit un signe de la tête en guise d'au revoir et commença a partir ...

A la tombée de la nuit, alors que le jour décline, de solitaires bruits de pas résonnent en la rue Saint-Antoine, pavée de boulets et de bonnes intentions.
Rien ne vient interrompre ou empêcher ce ressac incessant, répétitif, dont l'écho semble peu à peu s'épaissir, se rapprocher.
A mesure que ce bruit de fond se précise, usant la nuit qui débute de son érosion monotone, la fréquence de la marche se trouble, confuse. Tantôt mesurée, elle se fait rapide, puis hésitante. Le marcheur traine des pieds, avouant son indécision de ces quelques balbutiements et raclements de pavés. Il n'est guère plus à l'aise, ici et à ce jour, qu'un autre le serait en pleine nuit, perdu dans les méandres des ruelles de la Cour Affolante.
La Rue est large et sans dangers, pourtant. Elle est encore fréquentée, à cette heure. Non point de bruyantes et rassurantes échoppes, certes, mais quelques passants et hommes d'armes qui lui assurent sécurité et anonymat.
Que craint-il alors ?...

Les pas finissent par s'interrompre, stoppés nets dans leur course qui se faisait folle. Ils laissent place à une atmosphère lourde d'une gravité tacite, résultat d'un mal latent, d'une angoisse irrésistible.
Le marcheur, richement vêtu, s'affale contre la façade d'une imposante bâtisse de cette artère importante de Paris. Il a chancelé, hésité, manqué de tourner les talons pour s'évanouir dans la nature et quitter cette ville maudite. Mais il ne peut rien en faire, sa responsabilité et son honneur d'homme sont impliqués...
Alors il doit reprendre son souffle, qui s'est fait court et haletant à mesure qu'il approchait de son but, et avec ce dernier retrouver un peu de courage.

Il aspire, soupire. Son menton se redresse, son oeil unique cherche dans le ciel une aide quelconque, une réponse aux questions qui se bousculent à la porte de son esprit tourmenté, qui a bien du mal à demeurer close. Mais des Cieux ne vinrent aucune réponse, aucune assistance Divine. Dieu, qui semblait l'avoir abandonné il y a bien longtemps... Pourquoi s'obstinait-il à s'en remettre à lui, ce Tout-Puissant invisible ?
D'un geste ample des mains pour abaisser le capuchon de sa cape, il dévoile son visage, balafré. Son regard reste un instant encore rivé vers les Cieux qui se parsèment d'étoiles.
Puis il finit par s'en détacher, un élan de courage le sortant de sa torpeur méditative, angoissée. Tel un malmené qui se libère de la position foetus dans laquelle il était prostré et se lève pour affronter son bourreau, il reprend le marche vers cet Hostel où l'attend certainement celle qu'il désire voir à tout pris, mais que l'instinct lui dicte de fuir comme le plus grand des périls.

Quelques pas, encore, dans cette Rue 100 fois empruntée lorsqu'il officiait en la chapelle Saint-Antoine. La terreur s'empare de lui, à nouveau, mais il est trop tard pour reculer.
Alors dame Terreur fait place à sa cousine Adrénaline, et son regard étincelle de courage et de détermination. L'ivresse des quelques verres ingurgités juste avant ce rendez-vous obscur aidant, cet état second atteindra rapidement son paroxysme.
Tant mieux, pour entendre ce qu'elle voudra bien lui dire, pour formuler ses excuses pitoyables, mieux vaut être à peine conscient.

Son statut de Hérault n'a changé que depuis peu, alors on lui ouvre encore grandes les portes de l'Hostel, comme s'il était encore l'un des locataires des lieux. Il n'en est rien, mais il reste quelques huissiers qui l'ignorent.
Les caducées qu'il ne porte plus lui permettent d'ailleurs d'accéder aux parties les plus privées et confidentielles de l'Hostel, malgré le désaveux héraldique qui porte sur lui.
Le désormais simple Vicomte accède ainsi à l'étage des appartements, souriant d'amertume lorsqu'il aperçoit la porte fermée de celui qui fut le sien. Son appartement à Elle ne peut plus être très loin. Ses jambes se font plus lourdes, son visage se ferme, il ralentit, tâtonne presque. Devrait-il s'étonner que son coeur batte la chamade, à cet instant crucial, lui qui fut longtemps sans peur et sans reproche ?

Il n'en fait rien. Trop à sa lutte contre ces sentiments, ces sensations oppressantes. Il ne peut plus réfléchir.
La porte, close. Aucune lumière ne filtre de l'intérieur, mais il y devine une présence, dans cette obscurité qu'il affectionne tant pour la sécurité et le réconfort qu'elle lui apporte. Peut-être ont-ils au moins cela en commun...

Bonsoir, Nebisa...

Il a poussé la porte, au bout de quelques pesantes secondes d'hésitation. Toute indécision, toute terreur, toute angoisse a laissé place à l'adrénaline, à la détermination, à sa fierté et à la confiance inébranlable qu'il a en lui-même, et qui le pousse à être d'emblée sur la défensive, sans être agressif. Il est venu s'expliquer, point se faire humilier.
Et c'est ce qu'il veut faire entendre à ces deux prunelles étincelantes qui se sont rivées sur lui, à l'autre bout de la pièce. Carte sur table, et d'entrée de jeu.

Il faut que nous parlions.

Seul l'écho répondit aux mots du Penthièvre, avec la lourdeur tragique d'un appel au secours muet qu'aurait esquissé la Malemort, et qui blessa le Vicomte aussi sûrement que l'aurait fait une dague plantée, non pas en plein coeur, mais au creux de l'estomac.
Ses muscles se tendirent, une goutte de sueur naquit de son front, pour bientôt rouler jusqu'à sa joue, et finir par mourir dans les plis du col de sa chemise. Une brique pesait désormais dans son ventre, le paralysant de tous ses membres, de tout son être, comme si la dague imaginaire qui l'avait poignardé puis traversé quelques instants plus tôt avait été trempée dans un mortel poison.

Quelques secondes d'un silence de plomb s'écoulèrent. Quelques nouvelles gouttes de sueur, d'une sueur froide, les accompagnèrent. Les minutes s'égrènent et les gouttes s'écrasent...

Le silence, la trêve, fut rompue par le pas en avant qu'il finit par faire inconsciemment, et qui fit craquer sous lui le plancher de bois.
Ce fut alors comme si le chasseur qu'il n'était plus avait de son pied fait craquer une branche, et que toute la forêt s'était alertée de sa présence.
Douche froide d'être pris sur le fait. Douche froide qui soigne les sueurs, et qui ramène brutalement l'esprit à la réalité de l'Instant.

Puisqu'un pas avait été fait, il en fit un de plus, puis un autre. Parvenu à distance respectable de la Comtesse de Ségur, il se planta net, prêt à bondir hors de portée s'il le fallait, mais déterminé à camper sur ses positions.
Mais il n'avait toujours pour vis-à-vis que l'obscurité, percée par deux étoiles étincelant dans la nuit de ce spartiate logis. Il s'y accrocha, laissant se perdre son regard dans la blancheur captivante de cette apparition, tel l'astronome ou l'illuminé admirant ses étoiles.
Sans voix, encore quelques instants. D'abord l'émotion de retrouver ce regard chéri et redouté, puis l'oubli, l'hésitation, la panique -un court instant-. Que dire ? Ou plutôt, par quoi commencer, et comment le formuler ?

Finalement, comme le corps malade crachant de ses poumons quelque glaire ambré, l'esprit malade cracha de ses lèvres les mots qu'il avait trop longtemps espérés dire sans pour autant les trouver, sans pouvoir les peser.

Je ne suis pas en quête de Pardon. Je viens juste vous offrir d'obtenir réparation... de la manière... de la manière que vous jugerez adéquate.
Et je suis venu m'enquérir de vous, de vostre état.

Son unique oeil vrilla vers le plancher, l'espace d'une seconde, tandis qu'il se sentait à nouveau submergé par une culpabilité panique.
Il chassa ce sentiment coupable, cette émotion oppressante, d'un raclement de gorge, avant de reprendre d'un ton qui peinait à rester digne et serein :

Mettez-moy à mort, battez-moy, engesolez-moy si cela est vostre bon plaisir... Mais de grasce, laissez moy réparer cela, libérez-moy du poids de ma culpabilité.

Pardon mon bébé... pardon... Tout ira bien maintenant... Tout ira bien pour toi... Je suis là... Je ne te laisserais plus... Dors mon chéri, reposes toi... tu l'as bien mérité...

Dégageant une méche rebelle venue s'écraser sur le front de son fils, la Malemort pose une derniére fois ses lévres carmines sur la tempe de Barahir.

A le voir si serein, détendu, apaisé, il partait tellement jeune et inoffensif... fragile être évanescent... Sa peau si pale, l'angle délicat de sa bouche, comme un sourrire mort avant de s'épanouir... Si seulement elle avait su... si elle avait été plus attentive... elle aurait pu comprendre... deviner... que les blessures reçues en Berry n'avaient guérrie qu'à l'extérieur, que l'organisme de son fils peinait à se remettre, que le sang s'épuisait et que jour aprés jour, Barahir s'éteignait en silence... Combien de jour avait-il passé à Saint Paul, sans se lever de sa couche, dormant des heures entiéres... Et elle... elle n'avait rien fait... elle avait pensé à une banale fatigue...

Parti... disparru... à jamais... son bébé, son ainé, son fils qu'elle défendait bec et ongles, contre tout, contre tous, et qu'elle avait laissé mourrir... Trop tard pour les larmes, trop tard pour les regrets... une fois de plus, elle avait échoué à sauver ceux qu'elle avait le devoir de préserver et n'avait pu que le veiller dans sa mortifére agonie...

Trop tard elle s'était rendu compte de son erreur, trop tard pour un dernier adieux, trop tard pour entendre une derniére fois le son de la voix de son enfant... Elle l'avait veillé la nuit durant, une fois seulement il avait ouvert les yeux... l'avait-il reconnu ? Rien n'était moins sur... il avait serrer briévement sa main, par réflexe peut être, puis était retombé dans son apathie funeste...

Pas de larmes, pas de sang, pas de cris... il s'était éteint dans le calme et le silence, destin brisé d'une vie si prometteuse...châtiment d'un crime inconnu... malédiction d'un sang et d'un nom faisant fuir le bonheur destiné au commun...

Aprés un dernier regard, une caresse esquissée, la Malemort se léve, engourdie par le froid de la chambrette. Le feu éteint dans la nuit, elle n'avait pensé à le ranimer, si son fils ne pouvait plus sentir sa chaleur, à quoi bon qu'il brule... Prévenir... annoncer... organiser des funérailles... Admettre...

Barahir n'est plus... mon ... fils... est mort... mon fils... est mort... mon fils est mort... mort... mon fils... Barahir... mort... m... mort... il est mort...

La voix est enrouée, les mots sont comme du verre dans sa gorge mais les yeux demeurrent secs... Les Malemort pleurent des larmes de sang à l'intérieur mais n'ont pas le soulagement des larmes qui roulent, de la souffrance qui s'écoulent... Lui aurait-on ouvert la poitrine pour en arracher son coeur palpitant, elle n'aurais pas souffert d'avantage qu'en cet instant, pourtant, pour ceux qui viendraient à la croiser à présent, l'étonnement d'un tel détachement apparent serait grand... Pâle, froide, seul le léger écarquillement de ses pupilles dilatées et ses réactions comme anesthésiées pouvaient donner une idée imprécise de l'étendue de son dévastement...

Plus tard, suremment, elle s'effondrerait, donnerait libre cours à sa douleur, mais pour l'instant... elle devait faire front, admettre sa culpabilité, la perte totale et absolu de son fils chéri et lui rendre le dernier hommage qu'il aurait voulu... prévenir ceux qui l'avait connu et peut être estimé... prévenir ses fréres et soeurs...

Machinalement, elle dresse dans son esprit la liste des choses à faire, tandis qu'elle baigne le corps de son fils, comme elle le fit jadis durant sa prime enfance, pour le revêtir de ses plus beaux habits d'apparat... une veillée... en attendant les funérailles...

Tu dois être bien habillé, chéri... les gens de bonne condition ne peuvent.... se vestir comme des gueux... Cousin Nico t'as enseigné l'art subtil de la parrure... Tiens, ce pourpoint vert émeraude te vas si bien... Il s'accorde magnifiquement avec tes yeux... tes yeux... quelle idiote... ils ne s'ouvriront plus à présent... mon chéri... mon bébé...

Un sanglot vient obstruer sa gorge, la Malemort vacille, la Malemort chancelle et choit finalement, entourant de ses bras le corps de son fils, comme pour ne plus s'en défaire, comme pour partager son sort pour être délivrer du poid que portent ceux qui restent... ceux qui survivent... Point de larmes toujours, juste cette souffrance, pure, absolue, qui déferle, la broit, l'emporte aux confins de la follie...

Quelques minutes... une poignée d'heures... impossible de le dire... le soleil semble briller à l'extérieur... une journée, la premiére de celles que sn fils ne vivra pas...

Omnes vulnerat... ultima necat... adieux mon chéri... Pardonnes moi... Je reviens vite... je ne te laisserai pas longtemps...

Il fallait qu'elle se léve, qu'elle se change et qu'elle se rende à la Chapelle, pour prévenir, pour en suite écrire à ses enfants, à Nico aussi... Il fallait qu'elle trouve la force de ne pas s'écrouler... pas tout de suite... pas tant que son devoir exigerait qu'elle tienne bon...

Quelques instants plus tard, vétue d'une houpelande sobre, dénuée de tout ornement, de toile basique, les cheveux emprissonés sous un voile noir et le visage fermé à la vie, elle indique à un page de stationner devant la porte de son apartement et de veiller sur Alençon... que si son fils demeurre seul, sans personne pour le veiller jusqu'à son retour, il ne serait pas seul à traverser le Styx à la prochaine lune, menace pour le moins enjolivée mais qui semble porter ses fruits sur l'imaginaire du page.
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La plus cruelle des pertes, la plus intense des souffrances, les cris les plus déchirants, pour autant silencieux qu'ils soient, avaient ceci de paradoxal qu'ils ne faisaient dévier le cour inexorable du temps. Et, si la Malemort se révoltait à l'idée de cesser un jour de souffrir, tant il lui semblait insignifiant de seulement souffrir quand son enfant n'était plus, elle devait cependant tenir, autant que possible, son rôle et son rang, au quotidien.

Passée maitre dans l'art de créer une frontiére invisible mais infranchissable entre elle et le monde, elle parvenait tant bien que mal à afficher un manque insondable, à discuter et à remplir les parchemins, à ordonner et même, quelque fois, à peindre sur ses lévres un sourrire inerte... pourtant, toutes les deux heures, elle posait sa plume, elle cessait son activité et regagnait son alcôve pour se tenir prés du lit funéraire ou Barahir l'attendait...

Tout petit déjà, son fils ainé luttait contre le sommeil alors que ses cadets dormaient déjà depuis des heures, pour avoir le privilége d'un dernier calin, d'une derniére bise, d'une histoire ou d'une anecdote glanée, quand sa mére avait achevait de mettre de l'ordre dans la taverne municipale qui leur servait de foyer ou, plus tard, quand elle rentrait du Castel comtal, ou d'un voyage ou de... mais, à présent, ses beaux yeux fermés, son corps possédés par la mort... elle ne pouvait plus que le contempler, se souvenir et pleurer de l'intérieur... Peut être priait elle aussi, à sa façon... tourmentée, incohérente et douloureuse...

Ayant rejoint Saint Paul, sans avoir vu déffiler les rues et portes, elle monte l'escaleur et rejoint son petit apartement, enfin ainsi que l'on nomme ironiquement les logements affectés aux hérauts et outrageusement étroits et exigus, elle devine la silhouette femminine penchée sur son fils et se mord la lévre...

L'épreuve est déjà atroce, mais comment pourra-t-elle apaiser ses enfants dans leur douleur, quand la sienne la ravage en permanence ? Comment ? Une fois de plus, elle allait devoir agir sans savoir, faire sans être certaine de ne pas commettre d'erreur...

Chérie...

A genoux prés de sa fille, elle passe un bras autour de ses épaules, sans quitter des yeux le visage de gisant de Barahir, les mots, ces mots futiles, dérisoires et si impropres à témoigner de l'exactitude de son désespoir, de sa peine et de son soulagement aussi de l'avoir présente en cet instant... ces mots demeurrent bloqués dans sa gorge...
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Le jeune Hannibal du haut de ses dix longues et belles années avait reçu une lettre de sa "mère" parmi toutes celles qui recouvraient son bureau. Il aimait avoir de ses nouvelles, elles étaient si rares ces derniers temps, revoir la "famille" était pour lui un doux rêve le sortant de derrière l'amoncèlement de courriers de la diplomatie Limousine.

Sa lecture fut courte et intense.... Il n'avait que peu connu ce "frère" qui ne venait trop peu à Ségur. Il froissa le parchemin de déception...

Il prit alors Plume et encrier et commença à écrire...

Il hurla au coursier, ce dernier arriva en hâte à deux pas de son bureau, il lui tendit alors le courrier.

Amènes ça à la Comtesse de Ségur à l'Hotel St Paul à Paris, Faits au plus vite, je récompenserai ta célérité.

Hanni ne regarda même pas l'homme partir, il relut plus calmement le courrier, l'émotion était toujours la même... il aurait tant voulu partager avec ce grand frère...
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Invitation de la Malemort… La Brienne se gratta doucement le haut de sa blonde chevelure en fronçant les sourcils… cela ne lui disait rien qui vaille. Vu leur entente, pas des plus cordiales, il fallait l‘avouer, l’évitement était plutôt de rigueur… que lui arrivait-il? La vieillesse la radoucirait elle?

Bon.. Réfléchissons bien mais vite… si elle n’y allait pas, cela allait être perçu comme une insulte, alors que c’était juste de la prévention. Si elle y allait et que ça s’enflammait, elle voudrait avoir le dernier mot et y passerait sa vie… et passer les nombreuses années qu’il lui restait avant de passer de vie à trépas en la compagnie de la Malemort, ça avait de quoi foutre la trouille même au plus courageux du Royaume voir de l’Empire, tous les deux réunis… que faire pour bien faire?

Réticences, doutes et soupçons furent enfouis dans le petit sac que la duchesse trimballait partout. Elle hésita tout de même d’y fourrer son venin… était-ce si judicieux de se présenter chez la Malemort désarmé? Tant pis, pour une fois la Brienne ne ferait pas sa gracieuse garce et serait cordiale, voir même sympathique, si l’envie la prenait et si l’ambiance s’y prêtait.

Ses pas la menèrent droit vers l’antre de la fauve, et après un signe du genre « Ave César, celle qui va mourir te salue », pénétra dans celle-ci.

Salutations, Marche, désolée pour le retard…. J’ai eu quelques petits soucis mais c’est arrangé et me voilà.

Petit regard circulaire afin de s’imprégner des lieux et l’étonnement put se lire dans le regard émeraude de la duchesse… diantre, ses appartements étaient plus spacieux que les siens….
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Elle avait fait passer le mot à ses collégues, enfin ceux présent en ce moment, pour que tous sachent qu'ils étaient les bienvenus, si le coeur leur en disait, pour une veillée informelle afin de faire connaissance ou de se retrouver, l'assortiment de liqueurs et boissons pourvoieraient à l'ambiance tandis que des coussins et autres banquettes empruntées ça et là permettrait à chacun de s'installer confortablement dans une ambiance un peu à l'orientale qui ajoutait un charme exotique à la piéce.

La premiére arrivée, suremment poussée par son insatiable curiosité, fut Champagne... une femme absolument insuportable, à la langue acérée et aux piques assassines... autant dire une personne charmante selon les critéres Malemortiens qui honnissaient plus que tout la miévrerie et la tiédeur...

Alors que le Héraut de Champagne s'apprétait suremment à lui faire compliment et remerciement de son invitation, un nouveau confrére se présenta et la porte ouverte révélant Mnémosyne, Neb lui bailla un large sourrire, indiquant aux deux hérauts de s'avancer.

Champagne, Mnemo, vous êtes les premiers, venez, prenez place. J'espére que vous ne me tiendrez pas rigueur du manque de commodité, mais Saint Paul n'est pas le Louvre, bien entendu, sans que cela n'ote en rien à son charme .
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Neb venait de prendre place sur une de ces jolies méridiennes importée d'orient qui faisait fureur à Paris cette saison là, du bois d'ébène sculpté de motifs floreaux et rembourrées de moeulleux coussins en soie écarlate... elle avait surpris le regard de la Champenoise, un mélange sympathique d'étonnement, d'envie et de convoitise... un peu le regard habituel des hommes sur sa personne quoi...

D'un geste élégant de la main, elle enjoint ses invités à se servir en boisson ou en douceurs, un échantillonage de biscuits, pates de fruits et dragées étant placée là à disposition.


Et bien... Pour tout vous dire, je pense que lorsque que vous serez à la fois héraut de votre province, d'un Ordre Royal et en suite vaguement Maréchal d'Armes, si en plus, par chance, le roy d'armes souffre de narcolepsie chronique, vous aurez toute lattitude pour... amménager, à votre guise, vos appartements... Mais, bien sur, il faudra des années pour cela... et soudoyer quelques gardes, vous faire livrer de nuit et éplucher le faubourg Saint Antoyne pour nouer des contacts utils connaissant vos exigences et désirs en matiére d'ammeublement...

Un sourrire satisfait sur ses lévres elle parcourt la piéce des yeux, hochant la tête pour elle même...

Je me demandais si mon logement avait été pillé durant mon absence, mais par chance, il n'en fut rien... un peu de ménage et revoilà les lustres d'antant ... Savez vous que c'est ici que j'ai mis au monde mon fils Arnaut et son frére Arthur ? Par tous les saints... je n'oublierai jamais ce jour là... j'étais folle de rage et un imbécile de page qui ne cessait de s'évanouir dés qu'il devait passer la tête sous mes jupes pour vérifier l'avancée du travail... par chance, la Princesse Anne de Montmorency me visitais et put prendre les choses en main avec un dévouement admirable...

La vérité était loin de ce tableau idyllique bien sur, mais le lecteur n'osera suremment pas remonter quelques pages en arriére pour le vérifier et ni Champagne, ni Mnemosyne n'auront le moyen de déviser la couche superficielle de mensonge dans la bouche Malemortienne, pas plus qu'ils ne pourraient deviner également que c'est là que Barahir, le jeune Malemort, rendu l'âme voici quelques années, là encore qu'elle vit pour la derniére fois Tithieu de Chandos qu'elle avait résolu d'empoisonner pour chasser la haine et la douleur qu'il avait fait naitre en elle en la soumettant par la force à ses désirs... non... tout celà... elle seule pouvait le savoir ...
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Prenant place elle aussi, elle écoutait attentivement son hôte tout en piochant dans les dragées et autres victuailles mises à leur disposition. Une chose était certaine, la Malemort savait recevoir, et c’était assez plaisant de se retrouver en ses appartements. Elle avait du gout, tant en vin qu’en décoration sans parler de toutes ces douceurs débordant des plateaux et dont les couleurs et les odeurs mettaient l‘eau à la bouche de la duchesse… seul les hommes peut-être… le duc de Champagne… tout de même fallait oser… mais la Malemort osait tout, tout comme la di Favara d‘ailleurs…
Pas mauvais cette petite pate de fruit… son gout sucré titillait le palais de la duchesse. Cependant celle-ci ne put s’empêcher de grogner… pour agrandir son appartement c’était fichu. A moins de convaincre le Roy d’armes. Oui voilà elle allait aller geindre à sa façon, peut-être qu’il dirait oui à sa demande. Enfin vu le borné que c’était, fallait pas rêver.

Bon et bien, je pense que je vais oublier l’agrandissement de mes appartements… tant pis, pas le choix.

Marche semblait être partie dans ses souvenirs, et Champagne prenait plaisir à l’écouter. C’est alors qu’elle se rappela d‘un des fils de la Malemort, qu‘elle avait connu. Un sourire s’afficha sur son visage. De bons souvenirs avec son gout de fruit… jamais il n’avait gouté… elle préféra ne pas en parler, sachant qu’il n’était plus et que ça ne devait pas être facile pour une mère de perdre son enfant… elle connaissait ça. Non non non, pas de mauvais souvenirs en ce lieu. Pour une fois que c’était agréable, elle n’allait pas se plomber elle-même sa soirée.

Elle reporta donc son attention sur Félix qui avait l’air très inspiré par la prune…
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Voilà, c'était fait, il l'était devenu un héraut suite à la cérémonie plus tôt dans la journée et il devrait désormais rester dans les alentours de Paris. Le Vicomte avait décidé en conséquent de squatter les appartements de Dauphiné le temps qu'il s'en trouve à son tour. De toute façon, elle était en retraite pour un bout de temps encore et si elle avait pu, elle aurait dit forcément oui. Comme elle lui répétait souvent "chez moi c'est chez toi". Plus accueillant que Nyna, cela n'existait pas.

Les choses auraient été encore mieux si la femme de chambre de la Vicomtesse, une Embrunaise simplette habituée au bûcheronnage dans les hautes montagnes, ne le regardait pas comme si au moindre geste trop brusque elle allait lui sauter dessus avec une hache. Comme chien de garde, on ne trouvait pas mieux.

Un soupir s'échappa des lèvres de l'Imprévisible. La soirée s'annonçait passionnante avec ce mastodonte sur ses talons qui lui avait dit clairement qu'il ne devrait toucher à rien .. même pas à la réserve de bouteille.
Heureusement, une missive salvatrice lui fut remise par un messager, l'invitant à se rendre chez Marche pour un pot de bienvenue.

Entre l'armoire à glace accessoirement servante et Nebisa, même si les rumeurs prétendaient que c’était une veuve noire, le choix est vite fait. Tout sauf rester ici si on pouvait l’éviter.

Le Guerrero farfouilla dans ses affaires à la recherche d'une autre chemise, oui parce qu'il portait encore celle pleine de vin ... mais n'en trouva aucune en meilleur état. S'il fut tenté d'en emprunter une à Nynaeve, l'idée fut abandonnée aussitôt qu'elle fut pensée. L'envie de parlementer avec la chambrière pour en emprunter une et de donner encore matière à être appelé déesse n'y était pas.
Puis, il aurait qu'à dire qu'il la portait encore pour laisser la symbolique de la cérémonie continuer à s'imprégner en lui.

Bref, le Lyonnais confia au molosse de bien surveiller les lieux qui contenaient ses affaires en son absence et satisfait du grognement qu'il reçut en réponse, partit à la recherche de la résidence de la Comtesse de Ségur.

Des heures plus tard, après avoir tourné un peu dans Paris, fallait bien se l'avouer, pour finalement se retrouver au même hôtel, le brun arriva à destination et toqua à la porte.
Le page qui lui ouvrir, plutôt que de l'introduire, fouilla dans sa poche et lui donna un écu avant que le Seigneur de Tassin la Demi Lune n'ait pu dire quoi que ce soit. Il l'avait pris pour un mendiant !

Un grognement irrité et un raclement de gorge plus tard, ce dernier sur le point de s'énerver avait retrouvé son calme et expliqua qu'il était un invité de sa maîtresse.
Sans chercher plus à se justifier, il entra et découvrit le salon meublé avec goût de la Malemort. Un peu perdu au milieu d’autant de luxe, Astrée adressa un hochement de tête aux trois personnes présentes, suivit d'un Bonsoir.
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Allongée sur une banquette, la Malemort grignotait des pralines en étudiant vaguement les gravures que lui avait envoyé son maitre tailleur en espérant dénicher une inspiration pour ses prochaines tenues d'apparat quand l'arrivée de la Bourguignonne lui fut annoncé par les trois coups frappés à sa porte, pensant avoir à faire à un livreur, sans prendre la peine de se lever, elle indique d'entrer sans attendre.

S'apercevant de son erreur, elle se redresse et salut l'arrivante.

Duchesse Ingeburge, c'est une surprise heureuse que de vous voir ici, vous excuserez la simplicité dépouillée de ces lieux, Saint Paul est un refuge et guère un Palais, néanmoins, on s'y sent protégé et reposé. En tout cas, c'est le cas pour moi, je l'avoue.

Indiquant d'un geste de la main une banquette voisine de la sienne, elle se dirige vers une console pour y prendre un porte document orné du croissant des Malemort, à l'intérieur, plusieurs feuilles de parchemin pour l'heure invisibles, rejoignant son invitée, elle se rassoit face à elle, enroulant sur ses épaules une étoile légère .

Asseyez vous, je vous prie. Je présume que, moins que les charmes de ma compagnie, c'est ma petite affaire qui vous conduit chez moi, ce jour ?

Pendant longtemps, elle avait retardé l'échéance et ce n'est que lorsque de "faux Malemort" s'étaient mis à circuler qu'elle avait finit par se rendre à l'évidence, elle avait besoin de protéger les siens de cette façon également... Bien sur, ce cher et estimé Felian s'en serait chargé, mais la nomination de la duchesse Ingeburge à la succession de Sibella avait entrainé un changement de dépendance et la Malemort avait préféré éviter les soucis et attendre pour voir directement avec elle, le moment venu... Après tout, la bourguignonne était une femme tout a fait plaisante, pas du genre à avoir besoin de "penser" pour dire les choses... non... pas du genre à se laisser monter la tête par une clique extrémiste pour en suite réciter leur baratin pré-digéré... non... Et c'est bien pour ça que Nebisa avait eut un de ses rares coups de cœur pour l'adamantine Feudataire de Bourgogne quand elle l'avait vu pour la première fois, au Louvre, dans la Salle du Trône...
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Tout en déposant la coupelle d'argent contenant les pralines qu'elle grignotait, Neb se saisit d'un portafoflio qu'elle dépose face à elle.

Voilà... ma mesnie était jusqu'alors recensée sur la fiche familiale des Arduilet, dont je suis issue à titre de soeur bâtarde de Feu le Comte et Pair Rassaln. La situation me convenait tout a fait car j'ai une profonde estime pour la lignée de mon frére et que la mémoire de Rassaln me semblait digne de cette mesure.

Cependant, des "Malemort" n'étant point de mon sang se font parfois connaitre, usurpant avec ma personne des liens qui ne sont pas et je me dois de préserver la pureté de ma lignée en demandant l'enregistrement de ma propre fiche ... bien sur, s'il est possible de conserver le lien vers la branche mère des Arduilet ou figure également Feu mon cousin le Comte et Pair Nico de Brassac, je serais au comble de l'allégresse.

Sortant le parchemin de sa pochette elle le tend au héraut es généalogie.

J'ai profité de mon retrait héraldique forcé, il y a quelque mois, pour me pencher sur l'affaire et j'ai pris sur moi de mettre en forme la fiche telle que je la ferai conserver dans les archives de Ségur, au coté de mon acte de baptême et autres pièces administratives.

Maison de Malemort



Blason : De sable au croissant contourné d'argent

Devise : Omnia vincit Malemort

Prime génération :


1) Nebisa de Malemort, née Aloïs, bâtarde d'Arduilet, Comtesse de Ségur (8e et 17ème Comtesse du Limousin et de la Marche), Vicomtesse de Chabrières (Ennoblie par le Comte Senael, 4e Comte du Limousin, et fief seigneurial érigé en baronnie par Koyote, 6° Comte du Limousin, baronnie érigée en Vicomté par Dragonet, 16° Comte du Limousin et de la Marche)
= épouse Feu Stannis Le Ray, baron de Chauvigny (anobli par Haverocq Chénaneguène, alors Comte du Poitou, fief rendu en Mars 1456, Seigneur de Lussac (annobli par Trokinas, 22° Comte du Limousin et de la Marche)
Mariage célébré le 27 janvier 1456 à Limoges, par Son Eminence Aaron de Nagan


2) Feue Myléne de Malemort

Seconde génération

De l'union illégitime d'Aloïs et Dolomite



1.1 Feu Barahir de Malemort, Seigneur d'Aubiat (Vassal du Baron d'Albussac, Rassaln d'Arduilet) et de Ligneyrac (Vassal du Comte de Turenne, Nicotortue), décédé en Novembre 1457 .




1.2 Aliènaure Philippa Yolande de Malemort, Dame de Versannat (vassale du Vicomte d'Isles, Adrian Fauconnier)




1.3 Feue Lunedor Cassandre de Malemort, Damoiselle de Lagleygeolle (vassale du Comte de Turenne, Nico de Brassac)




1.4. Louis Abélard Julien de Malemort




1.5 Louise Hélène Judith de Malemort


De l'union illégitime de Nebisa et de Fransou de Lahaye



1.6 Elisa Sophie Mathilde de Lahaye Malemort


De l'union illégitime de Nebisa et BF.


1.7 Feu Arthur de Malemort




1.8 Arnaut Cédric Baudoin de Malemort


De l'union légitime d'Aloïs dicte Nébisa et Stannis



1.9 Blanche* Mélusine Lucie de Malemort-Le Ray




1.10 Foulques* Thybault Donatien de Malemort Arduilet


Branche adoptive



1.11 Hannibal de Malemort, fils de Feu Hasdrupal Sainte Merveille et de Feue Alexaria de Cassel


De l'union légitime de Myléne de Malemort et de Jerem Dehuit



2.1) Argawaen de Malemort


De l'union illégitime de Myléne de Malemort et de Vanack Reynaert



2.2) Fabiola de Malemort


Troisiéme génération

De l'union illégitime d'Aliénaure et de Trokinas



1.2.1 Sixtine Alda* de Malemort


Chef de Famille : Nebisa de Malemort
Héritier : -

* : [N'a pas existé IG]

Bien sur, la fiche est complète à ce jour mais devra être modifiée d'ici quelques temps... Je n'ai pas indiqué mon premier mariage, lequel n'était pas reconnu par l'église... Et j'ai tenu à identifier les brisures familiales de chacun, pour éviter à mes enfants de se disputer inutilement là dessus.
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Pensivement la Malemort tapote de son index sa lèvre inférieure....

Je n'ai pas souvenir que le cardinal Beaux Mollets m'ait fait parvenir de certificat de mariage à l'époque... sans quoi j'en aurais trouvé trace dans mes archives bien sur... Pareillement, mon regrettable époux étant trépassé, pour son certificat de baptême... il l'était bien sur, j'avais rencontré sa marraine d'ailleurs, une femme délicieuse ! Et nous étions bien mariés, vous pouvez demander à ce qu'il reste de hérauts de l'époque, mon regrettable époux était également héraut à cette époque, nous avions convier tout Saint Antoyne et la fête avait été somptueuse et les caves de Ségur avaient fait leur office...

J'ai, bien sur, mon certificat de baptême personnel, j'en ai eut l'usage dernièrement ce qui explique qu'il ne soit pas perdu !



Pour mes enfants... Aliénaure a 17 ans, Louise et Louis en ont 15, Elisa va su ses 14 et Arnaut en a 12. Blanche n'a que 6 ans et Foulques 4.

Pour les contreseings, je dois avoir mes copies personnelles, sauf pour Ségur, mais j'ai soulevé le soucis en Chapelle, j'attends des nouvelles de Montjoye à ce sujet.

Et c'est un plaisir de se plonger dans sa généalogie, même celle des miens, encombrée de trop de fantômes et de souvenirs que l'on voudrait chasser... et puis, je vous sais suffisamment occupée pour ne pas vouloir vous charger inutilement.
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