Margotlaprude
Margot était arrivée à Aurillac, par un beau jour doctobre
Avant... Avant c'était la Bourgogne...
Elle s'était sauvée de chez la vieille, un beau matin en allant au marché Il y avait un moment que ça la travaillait Ce désir de changer de vie
Cette attente dans le cur et dans la tête, qui disent sans cesse : Tu vaux mieux que ça, tu vaux mieux que ça
Une gentille Dame lavait prise en amitié, elle, la petite souillon Elle lui avait montré quune autre vie est possible, quon peut redresser les épaules, et se saisir de son destin
Et un matin
Un matin Margot en avait eu plus quassez des brimades, des coups de tisonnier sur les mollets, du brouet froid, du pain noir
Elle sétait levée bien avant le soleil Etait entrée sur la pointe des pieds dans la chambre de la vieille, pour se saisir de la grosse clé qui ne la quittait jamais Et navait pas demandé son reste pour redescendre dans la cave, et ouvrir la grosse porte cadenassée
Derrière Derrière la petite ny avait pas trouvé de trésor
Non Pas de pierres précieuses, pas de vases débordant de lingots dor !!
Juste la fortune dun vieux grippe-sou, qui se résume à quelques bonbonnes de vin, et à de vieux sacs entassés Lesquels sacs sont malgré tout emplis despèces sonnantes et trébuchantes
La jeunette navait pas commis lerreur de se charger inutilement Elle nétait pas envieuse de tout ça, elle ne cherchait que le moyen de changer son destin Et aussi se payer de toutes ses peines, de toutes ses misères
Elle avait rempli un petit baluchon, caché les écus au milieu de ses nippes
Lorsque le jour est né, elle sest glissée par la porte, se dirigeant vers le marché, quelques piécettes serrées dans la main, juste de quoi se procurer à manger Un peu de pain Qui devra lui faire au moins deux jours Elle ne sait pas où elle va, elle est ignorante de la vie
Mais paradoxalement, elle sait lire La vieille lui a donné de léducation pour pallier à ses yeux défaillants, et continuer à se tenir au courant de la vie extérieure
Margot décide de quitter sa ville, marchant en direction du soleil Mais à la vue du peuple plus ou moins patibulaire qui hante les routes, elle change bien vite de programme Se cachant la journée dans les taillis pour prendre quelque repos Et suivant les chemins la nuit, petite souris ne faisant aucun bruit Heureusement, le temps lui fut clément
Un jour
Et elle arrive un beau matin à Aurillac Enfin, ça elle ne le sait pas encore Elle est épuisée la jeunette Na plus rien à se mettre sous la dent Plus beaucoup de pièces non plus, le trésor nest pas inépuisable Elle croise la file des mineurs, et les suit machinalement, étonnée de voir la lumière du jour autrement quà travers les broussailles
Un certain temps plus tard
Elle avait trimé, Margot, au fond de la mine Avait fait quelques connaissances, compagnons de peine Quelle quittait le soir pour aller se cacher dans la forêt et dormir Et quelle retrouvait le matin, debout comme elle au lever du jour, déjà fatigués
Mais ce travail ne la dérangeait pas, car elle travaillait pour elle, et pour personne dautre Les écus tombaient bien dans sa poche
A force de persévérance, elle avait amassé assez décus pour avoir un petit bout de terrain, et récolter quelque mais Encore faudrait il le vendre au marché, mais elle sen préoccuperait plus tard
Elle pouvait se permettre daller un peu en taverne maintenant, nayant plus à rougir de sa pauvreté, mais ayant un champ et une modeste demeure
Un beau matin...
Margot rentre de la mine, les jambes trainantes...
Encore un jour à trimer... Toute son énergie s'enfuit jour après jour, son optimisme aussi...
Les rues d'Aurillac sont vides... Les tavernes peu occupées...
Tiens, un pigeon qui l'attend à la fenêtre...
Elle déroule le parchemin d'une main tremblante... Hésitant entre la tristesse et l'espoir en déchiffrant les lignes...
Mais.... Mais comment ce pigeon épuisé l'a trouvé??
Te souviens-tu Margot, de ce jour où nous nous sommes rencontrées ?
A l'époque tu avais les yeux grands ouverts sur le monde, tu rêvais d'aventures. Comme toutes les jeunes filles avant toi.
J'ai appris, en passant récemment chez la vieille, que tu t'étais enfuie.
Je m'imagine bien que tes raisons sont bonnes. Le temps passe mais les promesses durent. T'en souviens-tu ?
Aujourd'hui j'ai le temps. Plus de temps qu'auparavant, plus de mairie à ma charge. Je te propose donc de me rejoindre, afin que nous passions quelques moments ensembles.
Tu n'y es pas obligée, je ne sais ce qu'est devenu ta vie maintenant.
Je serais heureuse de revoir ce que cette jeune fille curieuse de tout est devenue. Une belle jeune femme, probablement.
Je vais repasser en Bourgogne dans peu de temps. S'il t'intéresse de répondre favorablement à cette invitation, n'hésite pas à m'écrire.
Amicalement,
Pumae
Que faire, que dire??
Margot replonge dans ses souvenirs...
Des souvenirs heureux, les visites à Pumae étaient le soleil qui illuminait ses jours sombres...
Un petit sourire se dessine sur ses lèvres...
Pumae ne l'a pas oublié!! Qu'elle serait contente de la revoir...
Mais où est-elle? Que fait-elle??
D'un coup, la jeunette sort de sa stupéfaction, une fébrilité soudaine s'empare d'elle...
Vite, vite... Un parchemin...
Lui répondre... Lui dire qu'elle n'aille pas la chercher pas en Bourgogne, lui raconter sa vie maintenant...
_________________
Avant... Avant c'était la Bourgogne...
Elle s'était sauvée de chez la vieille, un beau matin en allant au marché Il y avait un moment que ça la travaillait Ce désir de changer de vie
Cette attente dans le cur et dans la tête, qui disent sans cesse : Tu vaux mieux que ça, tu vaux mieux que ça
Une gentille Dame lavait prise en amitié, elle, la petite souillon Elle lui avait montré quune autre vie est possible, quon peut redresser les épaules, et se saisir de son destin
Et un matin
Un matin Margot en avait eu plus quassez des brimades, des coups de tisonnier sur les mollets, du brouet froid, du pain noir
Elle sétait levée bien avant le soleil Etait entrée sur la pointe des pieds dans la chambre de la vieille, pour se saisir de la grosse clé qui ne la quittait jamais Et navait pas demandé son reste pour redescendre dans la cave, et ouvrir la grosse porte cadenassée
Derrière Derrière la petite ny avait pas trouvé de trésor
Non Pas de pierres précieuses, pas de vases débordant de lingots dor !!
Juste la fortune dun vieux grippe-sou, qui se résume à quelques bonbonnes de vin, et à de vieux sacs entassés Lesquels sacs sont malgré tout emplis despèces sonnantes et trébuchantes
La jeunette navait pas commis lerreur de se charger inutilement Elle nétait pas envieuse de tout ça, elle ne cherchait que le moyen de changer son destin Et aussi se payer de toutes ses peines, de toutes ses misères
Elle avait rempli un petit baluchon, caché les écus au milieu de ses nippes
Lorsque le jour est né, elle sest glissée par la porte, se dirigeant vers le marché, quelques piécettes serrées dans la main, juste de quoi se procurer à manger Un peu de pain Qui devra lui faire au moins deux jours Elle ne sait pas où elle va, elle est ignorante de la vie
Mais paradoxalement, elle sait lire La vieille lui a donné de léducation pour pallier à ses yeux défaillants, et continuer à se tenir au courant de la vie extérieure
Margot décide de quitter sa ville, marchant en direction du soleil Mais à la vue du peuple plus ou moins patibulaire qui hante les routes, elle change bien vite de programme Se cachant la journée dans les taillis pour prendre quelque repos Et suivant les chemins la nuit, petite souris ne faisant aucun bruit Heureusement, le temps lui fut clément
Un jour
Et elle arrive un beau matin à Aurillac Enfin, ça elle ne le sait pas encore Elle est épuisée la jeunette Na plus rien à se mettre sous la dent Plus beaucoup de pièces non plus, le trésor nest pas inépuisable Elle croise la file des mineurs, et les suit machinalement, étonnée de voir la lumière du jour autrement quà travers les broussailles
Un certain temps plus tard
Elle avait trimé, Margot, au fond de la mine Avait fait quelques connaissances, compagnons de peine Quelle quittait le soir pour aller se cacher dans la forêt et dormir Et quelle retrouvait le matin, debout comme elle au lever du jour, déjà fatigués
Mais ce travail ne la dérangeait pas, car elle travaillait pour elle, et pour personne dautre Les écus tombaient bien dans sa poche
A force de persévérance, elle avait amassé assez décus pour avoir un petit bout de terrain, et récolter quelque mais Encore faudrait il le vendre au marché, mais elle sen préoccuperait plus tard
Elle pouvait se permettre daller un peu en taverne maintenant, nayant plus à rougir de sa pauvreté, mais ayant un champ et une modeste demeure
Un beau matin...
Margot rentre de la mine, les jambes trainantes...
Encore un jour à trimer... Toute son énergie s'enfuit jour après jour, son optimisme aussi...
Les rues d'Aurillac sont vides... Les tavernes peu occupées...
Tiens, un pigeon qui l'attend à la fenêtre...
Elle déroule le parchemin d'une main tremblante... Hésitant entre la tristesse et l'espoir en déchiffrant les lignes...
Mais.... Mais comment ce pigeon épuisé l'a trouvé??
Te souviens-tu Margot, de ce jour où nous nous sommes rencontrées ?
A l'époque tu avais les yeux grands ouverts sur le monde, tu rêvais d'aventures. Comme toutes les jeunes filles avant toi.
J'ai appris, en passant récemment chez la vieille, que tu t'étais enfuie.
Je m'imagine bien que tes raisons sont bonnes. Le temps passe mais les promesses durent. T'en souviens-tu ?
Aujourd'hui j'ai le temps. Plus de temps qu'auparavant, plus de mairie à ma charge. Je te propose donc de me rejoindre, afin que nous passions quelques moments ensembles.
Tu n'y es pas obligée, je ne sais ce qu'est devenu ta vie maintenant.
Je serais heureuse de revoir ce que cette jeune fille curieuse de tout est devenue. Une belle jeune femme, probablement.
Je vais repasser en Bourgogne dans peu de temps. S'il t'intéresse de répondre favorablement à cette invitation, n'hésite pas à m'écrire.
Amicalement,
Pumae
Que faire, que dire??
Margot replonge dans ses souvenirs...
Des souvenirs heureux, les visites à Pumae étaient le soleil qui illuminait ses jours sombres...
Un petit sourire se dessine sur ses lèvres...
Pumae ne l'a pas oublié!! Qu'elle serait contente de la revoir...
Mais où est-elle? Que fait-elle??
D'un coup, la jeunette sort de sa stupéfaction, une fébrilité soudaine s'empare d'elle...
Vite, vite... Un parchemin...
Lui répondre... Lui dire qu'elle n'aille pas la chercher pas en Bourgogne, lui raconter sa vie maintenant...
_________________