Robinus70
Robinne, un joli soir dautomne, regardait le village. Le vent jouait dans ses cheveux noirs, et les ailes des moulins lui portaient les rumeurs de la ville.
Une jeune génération, sétait installée en Castillon, et des maisons, montaient des mots damours, des promesses échangées.
Elle entendait le souffle de leurs cris, de leurs impudeurs, et parfois elle seffrayait de la banalisation que risquaient de créer tous ces verbes, toutes ses phrases.
Bien sur elle aussi avait compagnon, et ses crises de jalousies à la taverne étaient connues, et faisaient même parfois fuir la clientèle. Mais de ses relations avec Gawin, il nen filtrait que le sourire malicieux de Kahhlan au lavoir qui voyant passer Gawin, encore couvert dun voile de Farine, lui murmurait à loreille : « Il est bien pâlot ton homme ce matin » et partait dun fou rire entendu en regardant les petits yeux de Robinne.
Ce soir là donc, dans son quartier, elle méditait en dégustant les douceurs de Gaudali, espérant que toutes ces jeunes plumes se réunissent pour créer inventer, mettent à profit leur imaginaire, pour retrouver leur pudeur de vie de couple et partager avec la communauté, le rire, le mystère, la folie de notre siècle.
Bien que très attachée à son quartier, elle aimait à présent monter sur la colline et aller écouter le moulin à parole de Fingil.
Que de bonheur elle avait trouvé dans ce lieu, que de magie et de rêve.
Elle réfléchit, se leva et partit pour le moulin, un soir là bas elle inviterait elle aussi à écouter à la veillée, un soir elle aussi aurait une histoire à partager