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[RP]Chronique de la vie quotidienne au Quartier des bleuets

Robinus70


Robinne, un joli soir d’automne, regardait le village. Le vent jouait dans ses cheveux noirs, et les ailes des moulins lui portaient les rumeurs de la ville.
Une jeune génération, s’était installée en Castillon, et des maisons, montaient des mots d’amours, des promesses échangées.
Elle entendait le souffle de leurs cris, de leurs impudeurs, et parfois elle s’effrayait de la banalisation que risquaient de créer tous ces verbes, toutes ses phrases.
Bien sur elle aussi avait compagnon, et ses crises de jalousies à la taverne étaient connues, et faisaient même parfois fuir la clientèle. Mais de ses relations avec Gawin, il n’en filtrait que le sourire malicieux de Kahhlan au lavoir qui voyant passer Gawin, encore couvert d’un voile de Farine, lui murmurait à l’oreille : « Il est bien pâlot ton homme ce matin » et partait d’un fou rire entendu en regardant les petits yeux de Robinne.
Ce soir là donc, dans son quartier, elle méditait en dégustant les douceurs de Gaudali, espérant que toutes ces jeunes plumes se réunissent pour créer inventer, mettent à profit leur imaginaire, pour retrouver leur pudeur de vie de couple et partager avec la communauté, le rire, le mystère, la folie de notre siècle.
Bien que très attachée à son quartier, elle aimait à présent monter sur la colline et aller écouter le moulin à parole de Fingil.
Que de bonheur elle avait trouvé dans ce lieu, que de magie et de rêve.
Elle réfléchit, se leva et partit pour le moulin, un soir là bas elle inviterait elle aussi à écouter à la veillée, un soir elle aussi aurait une histoire à partager…
pnj
Puzz se hâtait de rentrer, il lui fallait préparer son baluchon, un départ improvisé, annoncé ce matin même, il n'aimait pas trop cela, partir sans même pouvoir saluer tout le monde. De plus la perspective d'une dizaine de jours imbibé de tisane ne le réjouissait guère. Il chargea son baluchon sur son cheval nouvellement acquis, mais dont Robinne l'avait prévenu du peu de robustesse, il se demanda s'il ne valait pas mieux prendre une vache finalement, mais il est vrai que le cheval lui permettrait d'aller plus vite.
En quittant les bleuets, il fit halte auprès de Gaudali


Oh mon ami, je viens te saluer, et aussi te demander, ne pourrais-tu me donner une fiole de ton bourret là, pour la route, en cas de nécessité, et puis, si je ne craignais d'abuser je te demanderais aussi un petit sac de châtaignes, mais là j'abuserais vraiment!

Pour mieux apprivoiser le moustachu, Puzz lui fit une bonne accolade, et l'assura de son amitié, qui elle était sincère
Gaudali
GauDali fila illico à sa cabane chercher un tonnelet de bourret et un sac de châtaignes.
Il les rapporta à Puzz, et regardait la rossinante sur laquelle il comptait voyager. Elle semblait recyclée des joutes et tournois


Non de non tu as confiance là dessus,
seigneur d'ymfo_unchval, tu aurais du te faire titrer d'ymfo_une gazelle, elle aurait été plus rapide et tout aussi solide !
ça va te changer de la croupe de Popotine.
Quoique comme elle est de traviole tu vas l'adopter, elle fera la paire avec ta Bestiole



Si GauDali riait c'était avec un léger rictus, car c'est avec inquiétude qu'il regardait s'éloigner son ami...
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"Je ne puis regarder une feuille d'arbre sans être écrasé par l'univers."
Robinus70
Pour des raisons de concervation, car nous voyageons, le livre des Bleuets à été transferé à cette adresse :
http://forum.rp.non-off.rr.xooit.fr/f79-Castillon.htm

Bon jeux à tous.
pnj
Une fois de plus, Puzz partait, encore un baluchon, encore la route, mais c'est qu'il aimait ça le bougre, la poussière de la route, rien de tel qu'une bonne excuse pour entrer en taverne!

Allez Bestiole, dépêche, faut qu'on y aille, et pour l'amour du ciel arrête de mordre les jarrets de ce pauvre cheval, il est censé me porter, bougre d'andouille!
T'as pris ton os? Allez zou, on est parti, c'est que les nuits sont fraîches maintenant et j'aimerai trouver abri avant la nuit.

En route


Puzz s'éloignait, sur son cheval bancal, se prenant pour un grand chevalier, tenant haut son bâton
Gawin_derohan
Quelques jours plus tard

Assis entre un cochon pansu, une charolaise alanguie et une montagne de courges, Gawin mondait tranquillement des amandes.

Perdu dans ses pensées, comme d’habitude, le tintement des graines déshabillées tombant dans le saladier en verre berçait sa rêverie mélancolique. Sa vie se nourrissait de tous ces petits riens glanés ici et là, de ces éclats de rires transperçant les volets des tavernes aux psaumes enivrants s’exhalant des vitraux. Un coup de cuillère dans un plat de fèves, un verre de sauget aux saveurs camphrées, un baiser volage au milieu d’un champs de tulipes, une rime délicieuse coiffant un trait d’esprit. Mais aussi la couleur des feuilles à l’automne, comme toutes celles qui l’environnaient à cet instant, en une émouvante palette allant de l’or au cuivre. Quand la nature devient artiste, quand la canopée devient sa toile, Gawin était le plus émerveillé des spectateurs.

Et pourtant, il s’était sentit bien seul d’un coup. Robinne partit sur Bergerac. Puzz en mission pour le comté, et Gaudali disparu pour une destination et une durée inconnues. On ne croisait plus les habitants des autres quartiers non plus. Zarhroc n’y déambuleraient jamais plus. Les Bleuets hurlaient de silence et dans cette nourriture que la vie lui offrait chaque jour, Gawin trouvait là un goût bien amer.

Les Bleuets…ses parties de crêpes, ses retours de beuveries improbables à dos de montbéliardes, les anniversaires arrosés à l’alambic d’Alti, les omelettes aux truffes, le grand pressoir à vin de fabrication locale, les siestes au pied des meules de foin, le chant des enfants …Et ce cache-cache-vache dans les bleuets ! Bon sang, à son seul souvenir il en avait retrouvé le sourire, le fou rire même, aux larmes, et une nouvelle énergie.

De sa mémoire avait surgit les récits de ces fêtes irlandaises, le Samhain, célébrées depuis la nuit des temps lors du passage de la saison claire à la saison sombre, de la chaleur de l’été aux glaces de l’hiver. Une fête éminemment païenne mais qui se perpétuait dans le secret des caravanes et des villages reclus. L’évidence lui était apparue comme le nez au milieu de la figure : pourquoi ne pas la célébrer ici, aux Bleuets, à sa façon ? Sans bien sur la référence aux mythes et légendes antiques ni à leurs farfadets grimaçant à faire pleuvoir des inquisiteurs. Rien de cela, juste un grand repas offert, un repas d’amitié, ouvert à tous. Une soupe de potiron tient ! Pour bien se réchauffer la panse et les arpions avant d’affronter l’hiver, pour s’entourer de bras chaleureux et de bouilles réjouies ! Quoi de plus festif qu’un grand chaudron en cuivre mijotant sur le feu, exhalant son parfum alentour, et de plus sain qu’une soupe de légumes de saisons ! Oh l‘idée ferait fuir les plus gros viandards de Castillon, mais Gawin se disait qu’il y avait là comme un défi à relever pour eux, et la simple vision d’un Takéo tout vêtu d’acier avalant son potage le quinquin en l’air l’avait fait éclater de rire.

La fête aurait lieu vers le 1er novembre, comme le voulait la tradition.

Et c’est ainsi que ce matin là, Gawin se planta devant la maison de Robinne, assis dans l’herbe fraîche à côté d’une montagne de courges, repassant dans sa tête les images du passé et imaginant celles de l’avenir, hypnotisé par l’effeuillage méthodique de son panier d’amandes.

Et si quelqu'un venait l'aider, ils seraient déjà deux à savourer l'instant. Et puis rien n'est plus triste qu'un souvenir solitaire...


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"Si tout travail mérite salaire, il faut une prime à l'accouchement" (anonyme)

"La vieillesse, c'est encore le meilleur moyen de ne pas mourir jeune" (extrait de la Fée Carabine, D.Pennac)
Nabeille
Nabeille informée des intentions de Gawin, arriva avec un parchemin pour le lui remettre. Elle accrocha sa missive et s'en retourna à ses moutons.



Cher Gawin,

Je trouve votre idée excellente et je suis prète à vous apporter mon soutien dans votre démarche. Je vous propose deux de mes jolis moutons bien gras pour accompagner votre soupe. Ainsi, les "viandards" n'auront aucune excuse pour justifier leur absence !

Cependant, vous avez sans doute appris le mariage de Saber et d'Iseut le 1 novembre. Je me suis demandé, si nous pouvions lier les deux évènements. Qu'en pensez-vous ? Je ne connais pas les intentions des futurs mariés, et si vous êtes d'accord, je me propose de leur glisser un mot à ce sujet.

Je ne suis pas de votre quartier, mais j'espère que vous accepterez mon aide gracieuse, pour animer un peu la vie de Castillon.

Avec mes amitiés, Nabeille.

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Gawin_derohan
Alors qu’il revenait du sellier avec une petite bouteille d’alcool de mirabelle de son cru, petit remontant nécessaire alors qu’il passait le cap du quart d’amandes mondées, Gawin aperçu un parchemin coincé entre deux courges.

Belle écriture calligraphiée, signée de Dame Nabeille, croisée avec plaisir au « Clair de ma Plume ».

« Ah des moutons ce n’est pas de refus, et votre aide aussi gente dame » pensa t’il en caressant un potiron. « Il faudra des bras si cette soupe attire les foules. »

Il poursuivi sa lecture.

« ah oui, pour le mariage de Saber et Iseult. J’suis au courant, j’ai vu l’affiche en sortant de l’église après l’hommage à Olryx »

Il n’y avait en fait pas vraiment de problème. Dans ses souvenirs, la fête durait une semaine pleine autour du 1er novembre, trois jours avant et trois jours après. Samhain n’était pas vraiment un jour particulier mais une période à part entière, une parenthèse, qui n’appartenait ni à l’année qui s’achevait, ni à celle qui allait commencer. Si les mariés voulaient faire de cette fêtes leur repas de noce et bien pourquoi pas ! Et sinon, on irait tous les voir chez eux en laissant mijoter la marmite ici ! En matière de fêtes, il n’y avait pas de priorité ni de préséance à Castillon, l’important était de prendre plaisir à donner et recevoir ensemble.

Après cette reflexion métaphysique qui failli lui coller un mal de tronche, Gawin se replongea dans l’effeuillage méthodique et sensuel de son monceau d’amandes, ce qui lui valait d'autres reflexions nettement moins avouables...



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"Si tout travail mérite salaire, il faut une prime à l'accouchement" (anonyme)

"La vieillesse, c'est encore le meilleur moyen de ne pas mourir jeune" (extrait de la Fée Carabine, D.Pennac)
Robinus70
Robinne rentrait en Castillon après un séjour à Bergerac.
Elle rapportait à la maison, provisions de fruits, et autres denrées achetées à bon prix pour ajouter aux réserves hivernales.
Arrivée à la maison, elle trouva Gawin fort occupé à monder des amandes.
Il était cuisse à l’air, assis à même le sol, potiron et parchemin à ses côtés.
Elle sourit en le voyant ainsi, retirant ses braies à son tour, elle laissa sa charrette et vint s’asseoir à ses côtés.
Robinne eut pleine conscience à cet instant de l’importance qu’il avait dans sa vie. Elle était gauche et maladroite, ne savait pas dire les choses.
Le temps l’absorbait dans son travail, et c’est sans paroles qu’elle aimait lui montrer combien chaque jour à ses côtés était important à ses yeux.
Une fois pourtant, récemment, elle lui avait dit un mot d’amour, de façon maladroite impromptue. Il était sorti ainsi de sa bouche entre la poire et le fromage, comme quelque chose de longtemps retenu, comme le lait déborde du feu.
Elle ne ressentait pas le besoin de preuves, comme si tout s’imposait naturellement, comme des évidences de vie.
Le temps s’écoulait au rythme des saisons, apportant force et longévité au couple.
Les fesses chatouillées par la fraicheur automnale, elle caressait sans y penser les formes rondes aux couleurs chaudes de la courge.
Elle plongea sa main dans le sac, prit une amande, et se mit à l’ouvrage.
Elle souriait heureuse de retrouver, son quartier, son village et toutes les valeurs sures que Gawin savait lui enseigner.


Dites moi mon tendre ??? Dans quelle entreprise vous lancez vous ???

Elle l’écouta lui conter, ses projets, ses envies, ses yeux s’animaient de brillance sous l’enthousiasme dont faisait preuve Gawin, elle goutait chaque mot annonciateur de demain.
Lorsqu’il eu terminé de lui raconter, sa main effleura d’une caresse ses cuisses, regarda ce qu’il nommait ses mollets de coq, et dans un petit rire entendu lui souffla à l’oreille qu’elle n’avait toujours pas l’explication de la disparition subite et inexpliquée de ses braies.
Car ses dernières, ne se trouvaient ni sur un clou de chaise de taverne, ni dans le pétrin, comme lui avait suggéré Kahhlan…


Qu’il en soit ainsi mon tendre gardez vos secrets et vos mystères, car c’est ainsi que je vous aime, mais permettez moi de garder par solidarité la même tenue ….

Elle riait, tout en prenant d’autres amandes à émonder…
Gawin_derohan
"Partie"

Ce mot résonnait dans sa tête comme le tocsin, comme si l’abbé du village prenait son crâne pour une cloche de fonte et sonnait à tout rompre pour appeler ses ouailles.

Il arriva aux Bleuets tel un fantôme, une coquille vide et ivre, titubant, hagard.

"Partie"

Aux portes de la ville il n’avait pas osé se montrer, tout boursouflé d’émotion, une grosse boule âpre coincée dans sa gorge et le cœur étreint par une paire de tenailles. Robinne devait partir, question de fidélité, indiscutable. Mais combien il avait lutté entre l’envie de se jeter dans ses bras pour pleurer sa révolte et la certitude qu’il fallait rester caché pour s’épargner pareil épanchement ! Il avait vu son regard se retourner vers Castillon, des yeux intenses et brillants, où se voyait le combat d’une femme prise entre le désir de rester et le devoir de partir. Tiraillée, elle aussi. Elle était magnifique à cet instant, formidable de courage et de dévouement, sublime dans son abnégation et son amitié indéfectible.

Gawin arriva devant l’herbe foulée la veille, entre le seau d’amandes et la montagne de citrouilles soigneusement empilées, ce qui le projeta en arrière lorsque Robinne était rentrée de Bergerac . Ah cet instant ! Où il l’avait sentie arriver, d’abord par le rythme de ses pas, puis le chant de sa respiration, et le souffle délicieux de son parfum, enfin, comme une apothéose. Il n’avait pas levé la tête, savourant ces secondes rares et précieuses comme une gorgée de miel s’exhalant en bouche à chaque millimètre, devinant son visage, son sourire et ses yeux rayonnants, attendant la caresse et le contact de ses doigts. Et puis elle s’était assise, complice, câline, et ils avaient ri toute l’après-midi, simplement, comme deux enfants se racontant des petits secrets, profitant des rayons bienveillants et chaleureux du soleil, jusqu’à ce que la tombée de la nuit les cueille et les entraîne dans l’intimité de leur demeure pour fêter leurs retrouvailles dans la fusion de leurs sens.

"Partie"

Le vent soufflait de l’est et des nuages de plomb plongeaient la ville dans un froid morne présageant l’hiver. Gawin s’installa à nouveau à son travail là où ils l’avaient laissé ensemble. La sueur de son visage en s’évaporant lui formait un masque glacial et ses épaules avachies frissonnèrent un instant.

« Prenez soin de vous Robinne, et revenez nous bien vite » songea il en observant l’horizon de cendres tâché d’arbres effeuillés.

Et c’est ainsi que Gawin se remit au travail pour préparer la fête de Samhain, et aménager la grange comme promis à Saber et Iseult afin d’accueillir leur repas de noce. Les amandes étaient prêtes, il fallait maintenant les moudre et les mouiller à l’eau afin dans extraire par pression ce lait si savoureux. Viendrait ensuite l’épluchage, la découpe, la cuisson juste à point des citrouilles, et l’assemblage final, infiniment délicat et précis, permettant d’obtenir le velouté idéal. Voilà qui lui occuperait l’esprit, même si au fond de lui il savait que rien ni personne ne pourrait chasser de son cœur le souvenir d’une chevelure brune enveloppant un regard éternellement rieur assortit d'un sourire irrésistible.


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"Si tout travail mérite salaire, il faut une prime à l'accouchement" (anonyme)

"La vieillesse, c'est encore le meilleur moyen de ne pas mourir jeune" (extrait de la Fée Carabine, D.Pennac)
Nabeille
N'ayant pas discuté avec Gawin depuis fort longtemps, Nabeille se demanda si les moutons qu'elle avait proposé il y a quelques temps l'intéressaient toujours. Vu l'heure tardive, elle coinça un parchemin préparé dans la journée près de la porte de la maison.

Pff, encore raté ! Normal à cette heure ... On m'y reprendra à faire la sieste dans une grange ... !



Cher Gawin,

Si mes moutons te conviennent toujours, je peux venir demain pour te les déposer.

Envoie moi un pigeon pour me dire l'heure où je pourrais te trouver. Je n'ai pas envie de me promener avec mes bélins toute la journée, alors ... Si tu peux m'informer de tes disponiblités ... Et puis, tu me vois devant l'église pendant le mariage avec mes beaux ovins bien gras ...

Franchement, j'aurai l'air bien malin !

Amicalement, Nabeille


Tout en pensant qu'elle s'était déjà rendue assez ridicule pour cette journée, elle fila vers sa demeure, trouver un repos bien mérité.
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Gawin_derohan
Dame Nabeille, ne partez pas !

La voix essoufflée provenait de la chaumière de Robinne, et quand l’interpellée se retourna, elle aperçu un Gawin tout excité, revêtu d’une toque façon marchand de pizza italien et d’un grand tablier blanc suspendu à son cou et ceint autour de la taille.

Je guettais votre arrivée par la fenêtre car mon chaudron mijote dans l’âtre à l’intérieur et ne souffre aucune absence de ma part. Mais je n’oublie pas vos moutons, croyez le bien, car l’idée d’un grand méchoui me fait d’avance rire le ventre ! Et le temps presse ! il faut les avoir écorché au plus vite, ce soir sans doute, si on veux pouvoir en profiter. La viande fraîche doit attendre un peu pour être dégusté sinon c’est de la carne bonne à ressemeler les chausses !

Il riait d’enthousiasme en se frottant les mains, et dans ses yeux gourmands tournaient sans fin les broches à rôtir.

Avec la cérémonie qui démarre, tout est en train de s’accélérer n’est ce pas ! Si vous le voulez bien, nous nous retrouvons ici juste après l’église pour saigner vos moutons. Je me chargerai ensuite de débiter les morceaux - petite pointe de fierté dans la voix - c’est mon métier après tout, même si je serai honoré de vous en dévoiler quelques secrets !

Qu’en dites vous ?

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"Si tout travail mérite salaire, il faut une prime à l'accouchement" (anonyme)

"La vieillesse, c'est encore le meilleur moyen de ne pas mourir jeune" (extrait de la Fée Carabine, D.Pennac)
--Neigeuse
Neigeuse, ravie de revoir Pantoufle se pressa d'entrer dans la grange de Gawin ..
Elle battait des ailes comme on pouvait battre des cils à chaque fois qu'elle voyait ce bel hibou ...le plus beau que j'ai connu ça c'est de sur ...
en attendant le retour de Gawin qui semblait bien occupé à faire causette ...


mmmmumm ....encore des histoires de mangeailles, décidément celui là ne pensera dons jamais qu'à son ventre ...faudrait pourtant bien qu'il le surveille ..

Las d'attendre la belle Neigeuse pour jouer, Pantoufle l'aida à se débarrasser de son parchemin à la patte ..et le posa bien en évidence sur la table ..au pire il l' apporterait plus tard à son maître ...

Nabeille
Nabeille observa d'un oeil critique la tenue de Gawin, tout en faisant mine de la trouver naturelle.
Elle se dit en son for intérieur qu'elle espérait pour Dame Robinne, certes, absente pour un temps, que son tendre fisse des efforts sur sa toilette afin d'entretenir son désir.


D'accord Gawin, je reviens tout à l'heure avec mes bélins. Mais je ne pense pas que cela soit si pressé, je crois que le diacre devant célébrer le rituel se fait désirer. La viande risque de faisander, avant la fin de la cérémonie … A moins que vous n'ayez l'intention d'organiser une collation devant les portes de l'église, rien ne nous oblige à une telle promptitude ...

Quand à assister à la mise à mort de mes bêtes, .. Euh, … Vous savez, je vous aurait bien secondé dans cette tâche … Tant il est vrai que ma soif d'apprendre est grande … Mais je suis une incorrigible sentimentale et … Voyez vous, je ne peux m'empêcher de m'attacher à mon cheptel …
Et, si je pouvais éviter … Enfin, vous me comprenez … J'espère … Que vous ne m'en tiendrez pas rigueur … Cependant, je peux vous prêter main forte pour la préparation de la soupe, ou d'autre chose, selon vos besoins. Je vais chez moi de ce pas, et je vous rapporte mes moutons. N'hésitez pas à me donner des instructions à mon retour.

Je vous laisse maintenant, votre chaudron me semble dégager une odeur bizarre, je la perçois d'ici … Désolée, de vous avoir détourné de votre travail si longtemps.


Elle repris son chemin et se retourna, juste le temps de voir Gawin, se précipiter comme un beau diable à l'intérieur de la maison.
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Nabeille
Nabeille arriva enfin, en compagnie de ses moutons. Elle n'était pas en avance, car il ne lui avait pas été aisé de conduire ses bêtes au travers de Castillon, celles-ci se montrant réticentes, comme averties du sort que leur réservait Gawin. De plus, elle dut traverser une bonne partie du village d'Ouest en Est et s'arrêter souvent pour saluer celui-ci, demander des nouvelles de celui-là ... Sans oublier de répondre aux questions de chacun, étonné de la voir se promener avec un tel équipage ...

La bergère attacha finalement ses bélins à une barrière et frappa à la porte de la demeure à l'allure si accueillante. Des bruits d'ustensiles de cuisine traités sans ménagement lui parvenaient au travers de l'huis, soulignés par quelques grommellements . Il lui semblait percevoir aussi quelques jurons, marmonnés sans grande conviction. Gawin s'activait certainement autour des ses fourneaux ... Prêtant l'oreille aux sons qui filtraient jusqu'à elle, elle toqua à nouveau, plus fort ...

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