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[RP]Chronique de la vie quotidienne au Quartier des bleuets

--Grandpapa


L’ordre était parti naturellement, ferme et sec.

Il se tenait là debout appuyé sur sa houlette.
Gardien des temps et des âges, Grand-papa veillait sur les Bleuets, comme un sphinx immobile et immuable.
Au milieu d’un visage ravagé par le temps et les épreuves, deux petits yeux noirs, mobiles et pétillants, tranchaient avec la vieillesse que renvoyait l’apparence générale du vieil homme.

Son regard, ne quittait pas le bâton ferré de Beren.

Grand-papa avait suivit Robinne.
Depuis plusieurs jours déjà, c’est lui qui venait nourrir Raoul, Popotine et Bérengère, alerté par les cris des animaux enfermés dans l’étable.
Témoin muet de l’histoire des bleuets, il savait :
La disparition de Gawin, la souffrance lente qu’elle avait engendrée chez Robinne la menant dans le chemin de la folie, de la réclusion. Il veillait sur elle à distance, la couvant d’un regard protecteur et paternel. Respectant la tradition de la solidarité du quartier, respectant le temps d’un deuil et de ses maux.

Sans bouger, le corps appuyé sur sa canne il ajouta.


Elle est devenue fol’ !

Lentement, son corps se mit en mouvement, tel un berger, il s’approcha de la brebis égarée, posa sa vielle main sur l’épaule de Robinne et parla doucement.

Relève-toi la fille !
Et sans transitions, il se tourna vers Beren, et désigna les bêtes d’un geste du menton.
Belles bêtes que vous avez là ! Et elle s’y connaît la fille, dit-il en prenant Robinne par la main.
Robinus70
Le contact de la main de Grand-papa, son calme sa présence, sa prestance sage et bienfaitrice, apaisa Robinne. Son regard retrouva peu à peu vie, et une étincelle de raison se mit à briller lorsqu’il évoqua la beauté des animaux.

Pour sûr c’est une belle bête !

Elle regardait le torse nu de Beren, un léger sourire aux lèvres.

Sa voix était montée comme si elle suivait la conversation depuis toujours, comme si l’épisode passé était effacé de sa mémoire.
La main ridée serra un peu plus fortement la sienne, tendit qu’elle enfouissait l’autre, poing toujours serré sur l’objet, au creux de sa poche.
Mordock45
Céraphin et Mordock étaient arrivés dans le champ derrière la maison de gawin et robinne..... une haie vive, dans laquelle une bonne quantité de muriers avaient élu domicile, longeait le chemin et remplissait son role de bouchure : sans elle, le chemin en leger contrebas n'aurait pas résisté à l'érosion des bas coté dûe aux ruissellements des eaux de pluie.
Quand ils posèrent leurs paniers, une escadrille de moineaux s'envola en piaillant...

"On n'est pas les seuls à aimer les mûres !!! J'en connais bien une ou deux qui devraient changer leurs parcours de ballade amoureuse....le passage d'un ou deux épouvantails ici, ça serait servir la collectivité amatrice de confiture !!!" dit il en grognant."

Par dessus la haie, il regarda si la position choisie, permettait de pouvoir bien observer la maison de gawin et robinne.

"C'est parfait Céraphin... tu vois, la bas, la petite maison sans étage au bord du chemin.... c'est la maison de robinne...."

Mordock plissait les yeux...

"Bon d'la.... mais c'est la friche !!!! ça n'a pas été fauché depuis au moins 3 semaines.... tout est en graine....ça va lui ensemencer son potager en cochonneries pour au moins 3 ans !!!"

Mordock donnant un coup de coude a Céraphin ....

"Monte dans le noisetier et dis moi ce que tu vois de la haut... les volets sont fermés mais avec tes yeux de chat.... est ce que tu la voies ?"

_________________
Ceraphin
Un panier dans chaque main ça ne laissait pas de place pour une épée.
Et si pas d'épée, pas de bouclier sinon ça n'a plus de sens, ça brise l'harmonie esthétique du chevalier en herbe.
Et puis, accessoirement, ça encombrait pour la cueillette des mures.

Voilà donc le territoire qu'on allait disputer aux piafs qui s'envolaient, furieux de cette annexion de leur territoire.
Qu'importe, la bonne cause est notre: tartes et confitures!

Silencieux pour préserver son crâne mais actif des mains, Ceraphin avait entamé la rafle qui tacherait bientôt tarder ses ongles d'une encre sucrée.
Quoique... non, le Murdock semblant vouloir changer de moisson et posant désormais son dévolu sur la noisette sauvage.
Acquiesçant au passage la précision sur la maisonnette que l'on apercevait non loin...
Ah oui, Robinne... c'était court bref et concis comme peu souvent mais ce matin, digestion d'abus de Ziac oblige, le gamin était devenu momentanément avare de mots.

Obéissant à Mordock, Ceraphin escalada précautionneusement le frêle noisetier, observa un instant puis répondit enfin...


Oui je la vois.

Il étendit le bras gauche cependant que le droit le maintenait accroché.

Là... une belle grappe de noisettes!

Et la décrocha du bout des doigts.

Ah euh... non j'vois point de Robinne...
Tu crois qu'elle dort encore?
M'étonnerait...

_________________
--Narrateur
Jour 2, le matin, tandis que les deux compères jouent aux écureuils...

GrandPapa a écrit:
LAISSEZ LA !


Beren tourna brusquement la tête et aperçu le vieillard. Il n’avait pas fait le moindre bruit en approchant et surgissait là comme une invocation surnaturelle. La voix était impérieuse, autoritaire, mais tranchait tellement avec l’aura de sagesse qui se dégageait du mystérieux personnage que Beren relâcha ses bras et desserra l’étreinte de son bâton ferré. Avec ses vêtements râpés, sa voix rocailleuse et son visage lacéré de rides, il lui rappelait ces vieux oncles qu’on recueille à la maison, qui ont leur couche attitrée sous l’escalier, et qui, au coin du feu, vous conte à voix basse les vieilles racontotes du pays, les yeux brillants d’enthousiasme et de mélancolie à la fois. Il sentait soudain le rösti, la soupe de haricots, le foin frais, le vin d’Arbois. Un berger du pays de Dole échappé des bagages.

GrandPapa a écrit:
Elle est devenue fol’ !


Beren sortit de sa rêverie et se tourna vers Robinne, incrédule. Il ressentit immédiatement de l’amitié, plus que de la compassion, pour ce petit bout de femme qui semblait vivre dans un autre monde, posée sur terre par erreur comme un oisillon tombé du nid. Elle restait immobile, les mains jointe sur son ventre, la tête penchée sur le côté, absorbée dans la contemplation du Comtois qui, comme Beren, semblait lentement retrouver son calme et se laisser envahir par une curiosité timide.

Etait il possible que le vieil homme soit un rebouteux, ces gens étranges dont on parle à demi-mot par peur d’attirer le mauvais œil et qui suscite autant de méfiance que de fantasmes ? Au contact de ses mains, la transformation de la jeune femme avait été si criante que Beren ne put empêcher la question de germer en lui. Il observa silencieusement l’osmose subtile et l’enlacement de leur doigts. Il était envoûté par cette scène hors du temps, par ce couple étrange sortit de nul part, et ses yeux passaient de l’un à l’autre comme un spectateur attendant fébrilement la suite.


Robinne a écrit:
Pour sûr c’est une belle bête !


La voix était claire, forte, ressuscitée, et Beren sentit une joie irrépressible lui envahir la gorge, comme s’il assistait à la naissance d’un enfant. Les mots se bousculèrent dans sa bouche et il répondit en s’ébouriffant les cheveux, confus et guilleret.

Ma foi, il y a beau temps que cette brave bête nous accompagne, et j’peux bien dire que ses sabots ont foulé tous les chemins de notre chère Comté. Et il est pas cancoille, j’vous assure, faut voir comme il tire sans broncher tout notre butin depuis Dole. Plus qu’un cheval, c’est un compagnon, presque un parent.

Il s’approcha du Comtois et lui flatta l’encolure.

Va Azufeld, va dire bonjour à la demoiselle.

--Grandpapa



L’œil vif de Grandpapa ne quittait pas les traits de Robinne. Il la couvait comme on protège une enfant fragile, avec l’attention du sculpteur de pierre qui glisse le ciseau sur le fil de sa création.*
Il vit les muscles de ses mâchoires se relâcher, l’ovale de son visage redevenir doux.
Il vit son regard s’animer et son bercement cesser.

Une nouvelle crise s’achevait au milieu d’autres, lui rendant la Boubotte du quartier telle qu’il l’avait connue à son arrivée. Gaie, pleine de vie, de partage et de facétie.
Mais il savait aussi que le chemin de la douleur était long, et sinueux et qu’à chaque jour, voir chaque instant, une nouvelle épreuve pouvait surgir, dans les moments de solitude et peurs.

Il observait aussi cet homme qui se tenait là près d’eux. Il y avait sur son visage, et dans son discourt comme une réminiscence venant de loin, qui semblait magnétique sur Robinne.

Le vieil homme, l’écouta et l’observa approcher Robinne par le biais de l’animal.Il lacha la main de la jeune femme et la poussa doucement dans la direction du Comtois


*(Hommage à l’artiste du joueur de Honhon qui jouait aussi bien de la massette et du ciseau sur la pierre que de l’encre et des mots sur le papier…)
Robinus70
Azufeld ? Vous avez dit ?

Moi c’est Robinne !
Elle s’approchait lentement du Comtois et caressa sa crinière blonde.

Il est très beau ! On voit que c’est un cheval de travail ! Mais vous devriez vérifier sa ferrure !
Il boite très légèrement regardez !


Avant que Béren n’ait pu dire quoique ce soit Robinne était montée en croupe et elle le talonna doucement.

Vous voyez ! dit elle en se retournant vers l’homme et en désignant le postérieur du cheval.

Pointant son doigt en direction des habitations, elle enchaina…

Allez chez Alti là bas, il est forgeron, il vous arrangera ça !

Soudain, son regard s’assombrit et sautant du coq à l’âne elle regarda Béren.

C’est vous qu’êtes venu tourner autour de ma maison cette nuit ?

Mais alors qu’elle attendait la réponse, perchée sur sa tour de guet, elle remarqua de l’agitation autour de chez elle.
Son corps s’anima de tremblements, elle glissa du cheval, son regard reprit un aspect vide, et son front se parsema de sueurs.
--Narrateur
Beren la regardait en souriant, totalement rassuré. Il s’appuyait nonchalamment à son bâton ferrée dont la fonction martiale semblait s’être à jamais volatilisée. La scène prenait des allures champêtres et gais, le contraste avec la minute d’avant était saisissant. Robinne avait de suite remarqué le sabot mal ferré d’Azufeld mais Beren se garda bien de dire qu’un fer neuf était depuis longtemps forgé à son attention. Il se dit quand même qu’il irait voir cet Altiligerien, car s’il était aussi bon forgeron que Robinne était thérapeute, il promettait d’être de bon conseil.

Robinne a écrit:
C’est vous qu’êtes venu tourner autour de ma maison cette nuit ?


La question le saisie comme une claque dans la gueule et tout son corps se raidit, crispant son sourire dans une sorte de rictus tordu. Le bâton lui échappa des mains et son corps se figea sur un geste avorté pour le rattraper.

Mais….non point non point bredouilla t’il maladroitement

J’étais au lit, avec mon épouse

Il semblait chercher ses mots et courir après les excuses.

Et nous dormions. A poings fermés.

Mais Robinne ne semblait plus l’entendre et son attention fut attirée au loin. C’est au moment où Beren tourna la tête dans la même direction qu’une voix de stentor tonna derrière lui.

Beren !

La voix était aigre et tranchante. En se retournant, Beren aperçu son beau-père, dressé devant sa tente, les deux poing serrés sur ses hanches rebondies.

Ce n’est pas en contant fleurette que tu trouveras du raisin. Va te couvrir et prépare toi pour descendre en ville.

Le ton était dur, autoritaire, et ne souffrait aucune contestation. Une sorte de chape de plomb s’abattit entre les deux hommes. De leur regards figés volaient des échardes de glace et l’on pouvait entendre le sang battre à la gorge de Beren. C’est visiblement contre son gré qu’il opina de la tête.
Maître Passenmoye savoura ce petit moment de domination gratuite puis regarda alentours.


Où est ma fille ?

--Grandpapa



Grand-papa était resté silencieux, sa stature de vieillard semblait figée au milieu des bleuets, son œil écoutait plus que son oreille.
Mobile et perçant son regard passait de Béren à Robinne, suivant la scène avec attention.

Dans l’esprit du vieil homme des liens se faisaient, il avait appris depuis longtemps à percevoir et dépister les émotions humaines.
Il discerna les peurs de Robinne, le mensonge de Béren.

Il s’approcha doucement et serra la jeune femme contre lui.
Levant lentement son bâton il désigna le bouquet de noisetier que fixait Robinne.


Regarde la fille ! regarde bien, là où tu vois la peur je perçois le bonheur.

N’est ce pas un enfant que j’aperçois au loin ?


Puis se tournant vers Béren il le transperça du regard comme un ordre l’obligeant à une vérité à dire.

Se séparant un instant du petit corps de Robinne serré contre lui, alors qu’il se baissait pour ramasser le bâton ferré de Beren, une voix impérieuse raisonna derrière eux.
Béren semblait être rappelé à l’ordre.

Un homme opulent invectivait le Jurassien.

Grand-pa’ rendit la houlette, tourna lentement son visage vers le nouveau venu et cracha au sol sans un mot pour lui.
Il attira Robinne sous son aile, reprenant sa posture calme et immobile.
Robinne le visage toujours tourné vers sa maisonnée, scrutait le bouquet de noisetiers en interrogeant sa raison et en calmant ses peurs.
Ceraphin
C'était une belle année, pleine de pluie et de soleil, une année à fruits et le noisetier ne dérogeait pas.
D'une grappe de noisettes à l'autre, Ceraphin avait suspendu la quête visuelle de la Robinne pour une récolte gourmande et concrète tant et si bien qu'il finit par défier et la pesanteur et la souplesse légendaire du noisetier, outre mesure, au delà du raisonnable.
Et... crac!


Un Ceraf' au sol, les poches pleines de noisettes fraiches qui feraient merveille rôties auprès d'une volaille ou encore sur une tartine de fromage de chèvre frais.
Arf faut trouver la chèvre...


Emergeant d''un taillis, Ceraphin se redressa, pas spécialement mécontent de sa chute puisqu'elle avait eu un sens et qu'elle n'avait pas été vaine.
Il allait y aller de son commentaire sur la robustesse des noisetiers qui n'était plus ce qu'elle était (bien qu'il semblait plus évident de constater que c'était lui qui prenait en stature et en poids ces derniers temps) lorsqu'il s'arrêta net à la vue d'un groupe de personnes qui, non loin mais dans une direction différente de celle qui était surveillée jusque là, semblait s'animer, converser mais surtout les observer.


Eh Mordock... y a des gens là bas... à mi-voix.
Y nous regardent, tu crois que c'est leur noisetier?
Ca serait fâcheux... j'aime bien les noisettes moi...
enfonçant plus profondément son trésor dans les poches... et pis y en plein encore dans l'arbre, d'abord.
Et j'ai même pas cassé de branche, suis tombé c'est tout.

_________________
Mordock45
Citation:
Eh Mordock... y a des gens là bas... à mi-voix.
Y nous regardent, tu crois que c'est leur noisetier?
Ca serait fâcheux... j'aime bien les noisettes moi... enfonçant plus profondément son trésor dans les poches... et pis y en plein encore dans l'arbre, d'abord.
Et j'ai même pas cassé de branche, suis tombé c'est tout.


"Et bien voilà, quand on a une bouille d'ange... ya des fois, ça vous prend, on s'essaye à voler !!!!", pensa mordock en grommelant.

Le gamin venait de se prendre une belle buche.... seules les jambes étaient touchées, aucun humerus n'était tordu... (1ere alerte contrepetrie)


"Bon d'la, mais il est t'y pas dégourdi celui là !!! j't'avais pas demandé de faire l'écureil mais seulement de regarder !!! Les noisettes a castillon, elles sont comme les gens..... elles se ressemblent toutes et les 3 quarts sont creuses ou vereuses !!!
Allez debout, que je regarde si tout va bien..... et que diable, redresse toi ... un peu de panache, mon écureuil....."



Mordock plissait des yeux en direction des gens que ceraphin venait de pointer avec son index insolent (2eme alerte contrepetrie).....

" Ben j'crois bien que c'est robine, avec le vieux tout noueux.... attends, je prends les paniers de mures ...... allons y.... et puis boite un peu, ça va l'attendrir !"


Céraphin clopinait derrière un mordock catastrophé ....

"B'jour......Robine, tu tombes bien .... le gamin a essayé d'apprendre à voler en se lançant d'un arbre !!! Il s'est fait mal.... regarde, il est tout blanc.... tu n'aurais pas un fond de verre de gnole pour le requinquer ?"

Mordock se retourna affolé vers grand papa... et profita de tourner le dos a robine pour lui faire un clin d'oeil....Mordock voulait acculer robinne dans son antre (3eme alerte contrepetrie, toujours aussi fine ...) afin d'essayer de la sortir du gouffre.

"Et puis, vous qui etes rebouteux, vous ne pourriez pas regarder ce qu'il a à la jambes ? ... Je ne suis pas sur qu'il puisse rentrer à la maison comme ça."

_________________
Robinus70
Robinne plissait les yeux et vit arriver l’enfant et son renard. Avaient-ils enfin trouvé comment s’apprivoiser ?
Elle suspendit sa réflexion là ne voulant pas aller plus loin sur la « chose oubliée »…

Elle se redressa un peu et reprit une attitude d’adulte responsable et sérieuse. Elle les regarda s’approcher avec patience, rester un peu loin d’elle, comme, ça, elle les observait du coin de l’œil et elle ne disait rien. Le langage est source de malentendus. Mais ils vinrent s’installer un peu plus près ….

Sournoisement le renard se mit à tourner autour de sa proie, Robinne s’en saisit et dit :


Apprends beau parleur qu’on ne donne pas de la gnôle à un boubot !

Puis pendant que Mordock semblait s’intéresser aux talents de Grand’pa, elle s’approcha du jeune homme, lui pinça chaque joue entre son pouce et son index et une fois la couleur rouge vif appliquée par pincements affectueux sur les joues de Céraphin elle compléta le remède par deux gros bécots à sa façon.

Ben t’as encore grandi toi !
Son œil coulissa sur les poches de Céraphin….

Enfin par pour tout ! t’as encore lesté tes poches de trésors ! M’étonne pas que tu tombes !
Vous m’avez fait peur tout les deux à roder ainsi autour de chez moi !


Un petit groupe s’était formé aux bleuets, Grandpa ‘ examinait la jambe du boubot, Mordock rusait, Beren tremblait, et Robinne … Robinne elle rêvait ….
--Narrateur
Juste quelques minutes auparavant...*

A mesure que le vieillard approchait, Beren sentait son regard peser sur lui comme un bistouri. Sa vieille robe râpée devenait celle d’un juge inquisiteur fouillant son honnêteté et bousculant son aplomb. Il détourna les yeux, le feu aux joues. Etait il donc si déboussolé, si acculé, pour croire que chacun de ses gestes était suspect et méritait un petit voile de mensonge, même grossier, pour passer inaperçu ? Peut-être voulait il surtout éviter les questions, ne laisser personne tirer sur les petits bouts de fils dépassant de la pelote, et la voir se dérouler jusqu’au cœur à force d’interrogatoire. Sa fébrilité lui confirmait en tout cas que cette nuit avait été une charnière, un virage irréversible, et que sa décision, à peine entérinée, pesait sur ses épaules comme un joug en chêne massif, ébranlant sa lucidité et son sang-froid. Il n’avait pourtant rien fait de mal, mais croirait on un étranger ?

Hypnotisé, muet de curiosité, il en oubliait totalement son beau-père. Il agrippa inconsciemment le bâton que le vieux lui tendit, esquissant un merci maladroit. Il observa silencieusement son attitude face à Passenmoye, admiratif – le vieux osait au premier contact ce que lui même n’avait jamais osé en plusieurs années - puis le suivi encore du regard lorsqu’il s’approcha de Robinne. Etait-ce sa petite fille ou une lointaine filleule ?


Où est ma fille Beren ?

Le maître rondouillard, toujours planté devant sa tente, s’impatientait en agitant son lard, mais son beau-fils ne l’entendait plus. Au loin grandissait l’objet de l’attention de Robinne et du vieillard et Beren ne pouvait en détacher ses yeux. Dans la lumière éclatante et les nuées de chaleur dansant à la surface du chemin apparu un homme de taille moyenne, à l’aspect bourru, accompagné d’un jeune garçon au visage d’ange, traînant douloureusement la jambe. Ils semblaient tous se connaître et Beren se surprit à s’en étonner. A force de sillonner les routes et de croiser les visages inconnus, il avait oublié qu’on put avoir des amis au moindre coin de champs et que connaître la moitié de ses voisins était l’apanage classique des petits villages de province.

Mordock a écrit:
tu n'aurais pas un fond de verre de gnole pour le requinquer ?


C’est sur cet appel que Beren sorti de son hypnose. Si l’on oubliait les grimaces grossières et disproportionnées, le gamin semblait souffrir du genoux ou d’une cheville, et sans réellement calculer Beren trouva là un bon moyen de nouer le contact.

Claudine ! Claudine ! Apporte donc un peu de liqueur ! Il y a un enfant à soigner par ici !

Maître Passenmoye, estomaqué, bouillait de se voir ainsi remisé au rang de porte-manteau. Son front se barra de plis sévères et contrits aussitôt imité par son triple menton. Au moment d’hurler sa rage, il ressemblait à s’y méprendre à un crapaud cornu souffrant d’aérophagie chronique.

Jeune pouilleux, habille toi sur le champs et disparait d’ici, immédiatement!!! C’est le matin qu’on fait les meilleures affaires et ta paresse me fait perdre des fortunes !!

Ameuté par les hurlements, Ropartz sortit en se grattant le dos, un œil fermé, la lèvre pâteuse tordue sur une barbe de trois jours. Il sentait la bière et l’eau croupie à cents pieds et sa démarche laisser présager une imminente envie de pisser. Hugolin apparut à son tour, donnant à la scène des allures de champs de foire où ne manquaient que les bœufs et les marchands de poules.


z'avez tiré trop vite pour moi ma chère, mais tant pis, je poste!
Ceraphin
Ah la belle affaire!
Voilà qu'on le faisait mentir.
Bon si c'était pour la bonne cause, pourquoi pas mais bizarrement, l'air qu'avait pris Mordock en le lui demandant rendait Ceraphin méfiant.

Et voilà qu'à son mélodrame joué sur commande, le comédien faillit bondir littéralement hors de ses chausses à l'évocation d'un remède à la gnole.
Ajoutez à cela le rebouteux interpellé par Mordock qui lui inspirait une certaine crainte tant il avait le physique de l'emploi, sans parler de son regard après l'avoir examiné rapidement.


Ah non, pas d'gnôle!
J'ai encore le Ziac qui me tambourine la tête, j'veux que d'l'eau ce jour et rien d'autre à boire!
D'ailleurs je vais bien, regardez...
improvisant une gigue timide mais leste... pas de soucis!
Merci messire le soigneur, je vais mieux.


Le rouge du traitement de Robinne finit par envahir tout son visage tant la situation était gênante.
Fort heureusement, d'autres personnages auxquels il n'avait pas encore prêté attention, vinrent détourner l'attention de sur sa petite personne... à grand renfort de voix et de mouvements.


J'suis content d'te r'voir Robinne... glissa timidement Ceraphin, impressionné par tant de visages inconnus auparavant tournés vers lui.

Et pour se donner une contenance ou bien reprendre quelques forces, l'enfant sortit machinalement une noisette qu'il craqua entre deux molaires.

_________________
--Grandpapa


Grand-pa’ comme aimait l’appeler Robinne, joua le jeu de la complicité avec Mordock.
Mais comme les enfants doivent être indulgents envers les grandes personnes...
Céraphin préféra exécuter pour son nouveau public quelques pas de danse en rassurant tout le monde sur sa souplesse et sa santé.

Le vieil homme amusé, regardait le renard, se souvenant d’une ancienne fable ou le gourmand goupil avait eu à faire à une cigogne au long bec, qui tout honteux de sa tromperie s’en retourna à jeun à son logis….

L’espace des bleuets prenait des allures de place de marché un matin de criée.
Qui réclamait de la liqueur, qui d’autre de l'eau ou des affaires.
Mais le patriarche, siégeant dans son fief n’appréciait guère l’impolitesse de l’odieuse et grassouillette personne qui invectivait Beren devant lui.


Ici on respecte les anciens et on salue avant de réveiller le quartier d’un chant de coq enraillé !! Lâcha-t-il en apostrophant le nouveau venu.
Il accompagna sa parole d’un nouveau cracha au sol.

Puis se tournant vers Beren, il ajouta en approuvant le petit homme...

Le boubot n’a pas besoin de gnôle mais Mordock et moi-même ne vous disons pas non !
Rapide coup d’œil au musicien qui ne pouvait lui refuser cet échange de bon procédé.
Son regard ne cessait de percer la profondeur de celui du jeune voyageur.
Il s’approcha de lui, feignant d’examiner le bâton d’un œil de connaisseur, se pencha à son oreille et lui glissa sans que personne ne puisse entendre.

Ce soir au coucher du soleil devant la maison de Robinne…
Beau bâton ! Et belle arme aussi …


Robinne s’était un peu écartée avec Céraphin et goutait aux plaisirs des retrouvailles. Le naturel du jeune Garçon semblait faire fondre les dernières envies d’isolement de Robinne.
Rien de tel que la jeunesse, pour vous tourner vers l’avenir pensait le vieillard.
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