Abby8659
Un pas en avant, deux pas en arrière, un pas sur lcôté, un pas de lautre côté. Jolie petite danse que la tulliste venait deffectuer. Sans réel utilité, son voyage était fait de va et viens et lavait ramené à Loches.
Loches, ville ravagée, au pourcentage déclopés le plus important du Royaume, autrefois assaillie de berrichons, brigands ou chevaliers désorganisés. Une ville ou la jeune tulliste navait guère envie de remettre les pieds mais où elle avait tout de même mené son étalon. Une noble quête lavait amené en ces terres et elle était ravie que laventure frappe de nouveau à sa porte. Cétait désespéré quelle sétait encroutée à Bourbon, déçue par ceux dont elle attendait beaucoup, abandonnée dans sa grande solitude. Pourtant une rumeur nordique lavait appelé, comme un beau gros steak appelle la fourchette, sans raison ni volonté, juste instinctivement, naïvement et maladivement.
Un bon gros steak, voilà qui naurait pas été pour lui déplaire mais lheure était à la disette et sa bourse sonnait cruellement vide dans sa besace. Appauvrie, amincie, fatiguée, elle passa devant les murs denceinte de la ville et stoppa son canasson devant la porte. Quatre jours quelle parcourait les chemins, avec la bête puante et sa bouteille de clairette pour seule véritable compagnie.
Mais pleine despoir, la brunette partait à la recherche dun joyau, une pierre aussi brute que la roche mais précieuse à ses yeux. Ainsi devrait-elle fouiller les auberges et les tavernes, interrogeant taverniers et ivrognes du coin, nobles, artisans ou simple paysans, pour retrouver sa trace. Loches, ville aux mille et une merveilles, enfin surtout une qui était loin de passer inaperçu.
Laube se levait à peine et ne parvenait pas à faire disparaître le vent glacial de la nuit. Une rasade du breuvage alcoolisé et la chaleur revint, donnant lcarburant à ses muscles pour avancer. Pénétrant dans la cité, elle smit en marche vers lauberge quelle cherchait. Une fois dans la taverne, son regard fut attiré par un grand miroir sur un pan du mur. Une bonne toilette simposait, elle prit donc le temps de se faire une ptite beauté et de grimacer devant ses cernes et sa pâleur. Elle eut également le temps de boire trois pintes, de tournicoter ses pouces, de compter lnombre de poutres au plafond et de décortiquer les ailes dune pauv mouche qui passait par là. Sréveillant dun coup après un brève somme, elle saperçut quil était presque lheure du déjeuner. Voyant quil ne servait à rien dattendre au lieu de rendez-vous, elle smit en tête de partir à la recherche du trésor quelle était venue chercher.
Hors de la taverne, quelques rayons de soleil perçaient faiblement et rendaient la ville encore plus terne quelle ne létait. Cétait une certitude, elle ne viendrait pas y finir ses vieux jours. Un coup de tête à droite, un coup à gauche, oui mais par où commencer ? Les ruelles étaient presque désertes malgré lheure avancée de la journée mais un jeune garçon était accolé au mur, regardant dans le vague.
Hé gamin, viens là ! Jai un truc à te demander
Il leva la tête et la regarda interloqué. Oui mdame ?
Taurais pas vu une belle femme, genre attirante, qui passe pas inaperçue en taverne, éclopée en cmoment et qui nhésite pas à sortir la dague si tu la cherches de trop et que tes un mâle .
Cest une brigande quvous cherchez mdame, jsais pô mais y en a plein la ville.
Grognant, elle lança dun coup une calotte sur lsommet du crâne du morveux.
Menfin non, cest dune noble dame que jte parle, andouille.
Des nobles dames, jen connais pas, par contre des pouilleuses comme vous, jen connais un tas, sur que si cest une de vos amies, jdois la connaître
Restant médusée par la réponse du garçon, elle maugréa dans sa barbe avant de lancer un « Sale mioche ! » si fort que les quelques passants dans la rue se retournèrent tous avec un air de réprobation. Haussant les épaules, mettant les mains dans ses poches, elle continua son chemin. Elle commençait doucement à désespérer, sdisant que le coucher du soleil serait peut-être plus enclin à faire sortir son amie dsa couche. Quand soudain, un vieil homme avec une grande barbe larrêta dans la rue. Sur le qui vive, elle le repoussa et le regarda, méfiante.
Oh dame, nayez crainte, je nvous veux pas dmal. Mais ma vue baisse et je voulais savoir si vous étiez cette personne que je connaissais.
Je npense pas vous connaître, vous devez faire erreur msire.
Oh cest que vous lui ressemblez tant à ma fille. Elle est partie voyez-vous, avec cette guerre qui menaçait notre Duché. Mais je nai toujours pas de nouvelles. En lattendant je moccupe des blessés mais jattends son retour avec impatience.
Oh, je vois Bien peut-être que si vous me donniez son nom, je pourrais me renseigner, et en contrepartie, peut-être pourriez-vous maider à trouver une amie, cest une Dame blanche qui a été blessée par larmée berrichonne il y a presque un mois...
Oh, bien oui, ça je peux ma bonne damoiselle. Les chevalières sont toutes installées dans lauberge un peu plus loin. Attendez, je vais vous indiquer le chemin
Sen suivi quelques explications et des paroles rassurantes données au vieil homme à propos de sa fille. Après plusieurs dizaines de minutes à tournicoter dans la ville, elle trouve enfin lauberge quil lui avait indiquée. Elle leva le menton pour observer la fenêtre à létage. Souriant en coin, un peu enivrée par les litres dalcools engloutis, elle cria à la fenêtre.
Baileeeeeeeeeeeee, ma mie, ma dulcinée, sors tes fesses de ta paillasse et cours me rejoindre. Jvais temmener sur mon cheval blanc pour te faire enfin goûter au bonheur.
Elle éclata de rire, sdisant que décidément lalcool nétait pas lmieux de bon matin, même pour la ptite bretonne quelle était.
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Loches, ville ravagée, au pourcentage déclopés le plus important du Royaume, autrefois assaillie de berrichons, brigands ou chevaliers désorganisés. Une ville ou la jeune tulliste navait guère envie de remettre les pieds mais où elle avait tout de même mené son étalon. Une noble quête lavait amené en ces terres et elle était ravie que laventure frappe de nouveau à sa porte. Cétait désespéré quelle sétait encroutée à Bourbon, déçue par ceux dont elle attendait beaucoup, abandonnée dans sa grande solitude. Pourtant une rumeur nordique lavait appelé, comme un beau gros steak appelle la fourchette, sans raison ni volonté, juste instinctivement, naïvement et maladivement.
Un bon gros steak, voilà qui naurait pas été pour lui déplaire mais lheure était à la disette et sa bourse sonnait cruellement vide dans sa besace. Appauvrie, amincie, fatiguée, elle passa devant les murs denceinte de la ville et stoppa son canasson devant la porte. Quatre jours quelle parcourait les chemins, avec la bête puante et sa bouteille de clairette pour seule véritable compagnie.
Mais pleine despoir, la brunette partait à la recherche dun joyau, une pierre aussi brute que la roche mais précieuse à ses yeux. Ainsi devrait-elle fouiller les auberges et les tavernes, interrogeant taverniers et ivrognes du coin, nobles, artisans ou simple paysans, pour retrouver sa trace. Loches, ville aux mille et une merveilles, enfin surtout une qui était loin de passer inaperçu.
Laube se levait à peine et ne parvenait pas à faire disparaître le vent glacial de la nuit. Une rasade du breuvage alcoolisé et la chaleur revint, donnant lcarburant à ses muscles pour avancer. Pénétrant dans la cité, elle smit en marche vers lauberge quelle cherchait. Une fois dans la taverne, son regard fut attiré par un grand miroir sur un pan du mur. Une bonne toilette simposait, elle prit donc le temps de se faire une ptite beauté et de grimacer devant ses cernes et sa pâleur. Elle eut également le temps de boire trois pintes, de tournicoter ses pouces, de compter lnombre de poutres au plafond et de décortiquer les ailes dune pauv mouche qui passait par là. Sréveillant dun coup après un brève somme, elle saperçut quil était presque lheure du déjeuner. Voyant quil ne servait à rien dattendre au lieu de rendez-vous, elle smit en tête de partir à la recherche du trésor quelle était venue chercher.
Hors de la taverne, quelques rayons de soleil perçaient faiblement et rendaient la ville encore plus terne quelle ne létait. Cétait une certitude, elle ne viendrait pas y finir ses vieux jours. Un coup de tête à droite, un coup à gauche, oui mais par où commencer ? Les ruelles étaient presque désertes malgré lheure avancée de la journée mais un jeune garçon était accolé au mur, regardant dans le vague.
Hé gamin, viens là ! Jai un truc à te demander
Il leva la tête et la regarda interloqué. Oui mdame ?
Taurais pas vu une belle femme, genre attirante, qui passe pas inaperçue en taverne, éclopée en cmoment et qui nhésite pas à sortir la dague si tu la cherches de trop et que tes un mâle .
Cest une brigande quvous cherchez mdame, jsais pô mais y en a plein la ville.
Grognant, elle lança dun coup une calotte sur lsommet du crâne du morveux.
Menfin non, cest dune noble dame que jte parle, andouille.
Des nobles dames, jen connais pas, par contre des pouilleuses comme vous, jen connais un tas, sur que si cest une de vos amies, jdois la connaître
Restant médusée par la réponse du garçon, elle maugréa dans sa barbe avant de lancer un « Sale mioche ! » si fort que les quelques passants dans la rue se retournèrent tous avec un air de réprobation. Haussant les épaules, mettant les mains dans ses poches, elle continua son chemin. Elle commençait doucement à désespérer, sdisant que le coucher du soleil serait peut-être plus enclin à faire sortir son amie dsa couche. Quand soudain, un vieil homme avec une grande barbe larrêta dans la rue. Sur le qui vive, elle le repoussa et le regarda, méfiante.
Oh dame, nayez crainte, je nvous veux pas dmal. Mais ma vue baisse et je voulais savoir si vous étiez cette personne que je connaissais.
Je npense pas vous connaître, vous devez faire erreur msire.
Oh cest que vous lui ressemblez tant à ma fille. Elle est partie voyez-vous, avec cette guerre qui menaçait notre Duché. Mais je nai toujours pas de nouvelles. En lattendant je moccupe des blessés mais jattends son retour avec impatience.
Oh, je vois Bien peut-être que si vous me donniez son nom, je pourrais me renseigner, et en contrepartie, peut-être pourriez-vous maider à trouver une amie, cest une Dame blanche qui a été blessée par larmée berrichonne il y a presque un mois...
Oh, bien oui, ça je peux ma bonne damoiselle. Les chevalières sont toutes installées dans lauberge un peu plus loin. Attendez, je vais vous indiquer le chemin
Sen suivi quelques explications et des paroles rassurantes données au vieil homme à propos de sa fille. Après plusieurs dizaines de minutes à tournicoter dans la ville, elle trouve enfin lauberge quil lui avait indiquée. Elle leva le menton pour observer la fenêtre à létage. Souriant en coin, un peu enivrée par les litres dalcools engloutis, elle cria à la fenêtre.
Baileeeeeeeeeeeee, ma mie, ma dulcinée, sors tes fesses de ta paillasse et cours me rejoindre. Jvais temmener sur mon cheval blanc pour te faire enfin goûter au bonheur.
Elle éclata de rire, sdisant que décidément lalcool nétait pas lmieux de bon matin, même pour la ptite bretonne quelle était.
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