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[RP] Le chant du cygne

Zherk
Musique
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[Quartier de la porte rouge]

Deux jours venaient de s'écouter depuis l'incendie qui avait ravagé le passage au brigand. La pluie automnale tombée drue cette nuit là avaient aidé les villageois à le circonscrire avant qu'il ne ravage tout le quartier. Le soulagement ressenti alors laissa cependant place à la désolation lorsqu'au levé du jour tous purent se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Une épaisse couche de cendres noires et mouillées avait pris possession des lieux, les senteurs si envoutantes du lupanar avaient laissé place à une odeur acre de bois vaincu par les flammes. La porte rouge n'était plus qu'un champs de ruines, pire encore.... un cimetière.



[A la lisère des bois]


A l'autre bout de la ville, à la lisière de la forêt, un autre tableau tout aussi tragique se dessinait. Le soleil pourtant berçait le lieu de ses rayons, les feuilles jaunies par l'automne tapissait le sol de leurs couleurs rougeoyantes, et seul le froid piquant venant rappeler que l'on avait, depuis plusieurs mois déjà, quitté la douceur de l'été.

Là, au pied d'un grand chêne, devant un petit monticule de terre richement fleurie, un homme posait un regard vague sur l'écriteau de bois portant le nom de son amie. Aucune expression ne marquait son visage. Seule, une lueur dans ses azurs rendait compte du tourment qui agitait son esprit. Il resta ainsi un long moment sans que son corps ne fasse le moindre mouvement. Puis dans un geste lent, il finit par s'asseoir dans l'herbe mouillée, une chopine encore à la main, il la leva en direction de la tombe et se contenta de dire :
" à ta santé, hima!" avant d'en boire une gorgée.

Pour la première fois de leur relation c'est un lourd silence qui lui répondit. Pourtant Quentin esquissa un sourire en imaginant sans peine la réaction de la jeune femme devant un tel tableau.
"pathétique" dit il alors pour lui-même avant de poursuivre :

Tu as bien raison hima, tout ceci est pathétique. Pourtant je ne sais pas ce qui l'est le plus, toi en train de dormir ou moi encore entrain de picoler. Quoi que c'est la première depuis une bonne semaine... si si je te jure pourquoi je te mentirais.... et arrête de me traiter de menteur ou je te déterre pour t'en coller une!

Tu me croiras pas mais je ne vais même plus en taverne... je sais même plus trop pourquoi je reste là.
* le jeune homme émit un long soupire avant de boire une nouvelle gorgée de son breuvage et de reprendre*. C'est assez ironique tu trouves pas, tu m'as hurlé dessus pendant des mois, notre dernière conversation à été une horrible dispute parce que tu me reprochais de t'abandonner et finalement c'est toi qui l'a fait. Faut croire que j'avais raison quand je t'ai dit en juin que tu abandonnerais la première. *un sourire las se dessina sur son visage alors qui plongeait son regard dans l'alcool*

Tu me manques hima... si tu savais comme tu me manques. J'aimerais tant que ces cauchemars s'arrêtent, que tu reviennes... te dire ce que j'étais venu te dire ce soir là...
Elle me manque aussi tu sais... oh oui je sais bien que tu la détestes, pas la peine de me le répéter.. mais j'aurais tant besoin qu'elle soit à mes côtés en ce moment. Comment vais je trouver la force d'affronter tout cela seul hima? sans toi, sans eux? Pourquoi m'as tu abandonné? Pourquoi tu t'es pas battu?

N'as tu donc jamais compris combien je t'aimais? oh biensur ce n'était pas l'amour que tu attendais de moi mais n'était il pas finalement plus fort celui que je t'offrais? Te souviens tu de notre conversation à Millau ou encore de celle qu'on a eu après que cotis m'ai défoncé la tête? N'étais ce pas çà quelque part ce que tu recherchais vraiment ?


Le jeune homme serra la mâchoire tout à coup alors que son regard se porta sur ce morceau de cuir à son avant bras gauche. Morceau de cuir qui dissimulait aux yeux des autres cette immonde brulure, qui lui permettait à lui même d'oublier qu'il n'avait pas pu la sauver. Avait il seulement essayé comme le lui reprochait si souvent Ophyde?


Quentin se perdit dans ses pensées : comment lui dire aujourd'hui qu'il venant de perdre son ancre, la seule constante de sa vie, sa meilleure amie... sa famille! Pourquoi cette inutile fierté c'était elle toujours mise entre eux? Il aurait pourtant était si simple d'accepter leurs sentiments.
Comment accepter de ne plus la voir, de ne plus l'entendre rire, de ne plus voir ses grand yeux noires se poser sur lui.. comment accepter de ne plus l'entendre lui dire simplement " je t'aime"...
Comment ne pas aujourd'hui laisser cette haine et cette colère qu'il sent monter en lui le consumer? Où donc trouver la force de poursuivre son chemin.

La main tremblante, las de toutes ces interrogations qui ne trouveraient jamais de réponses, l'homme porta la main à sa poche pour en sortir un vieux parchemin froissé en bien mauvais état. Il le parcourra un instant en soupirant avant de rompre à nouveau le silence pour simplement lui dire qu'il savait. Qu'il avait toujours su. Que fitzz, fidèle à lui-même lui avait envoyer la lettre. Cette lettre qui avait tout changé dans le cœur du jeune homme qui se trouvait aujourd'hui au pied de la tombe de celle qu'il considérait comme sa famille.




Citation:
Fitzz,

Vous devez être pour le moins étonné de recevoir un pigeon de moi. Et j’imagine que vous vous attendiez en dépliant le parchemin que voici, à des insultes ou bien pis encore…
Je laisse ici nos différents, car la raison qui me pousse à vous écrire n’est somme toute pas de vous harceler stupidement en vous reprochant ce qu’il s’est passé.

La semaine dernière, je me suis rendu à Millau. J’avais dans l’idée de rejoindre Zherk et partir avec lui jusqu'à Orthez pour vous rejoindre malgré que je ne veuille plus vous revoir. Mais les choses ne se sont pas passer comme je l’aurais souhaité. Quand je suis arrivé à Millau, j’avais le cœur serré, je me sentais infiniment perdue et torturé. Revoir Zherk dans un endroit qui m’étais si étranger me bouleversa, et le revoir dans les bras d’une autre femme encore plus. Bien que seule une profonde amitié nous unisse, j’ai ressenti une extrême jalousie. Cette Maharet nous l’enlevait. Je savais pertinemment que si Zherk venait à refaire sa vie avec cette femme, jamais il ne nous reviendrait. J’ai été égoïste une fois de plus, je préférais qu’il souffre à Lodève avec ce dragon de 1000, plutôt qu’il soit loin de nous, enfin apaisé. Je dois cependant vous dire que le revoir à réalimenté ma haine contre vous. Je n’ai vu que votre trahison dans le fait qu’il se soit en aller à Millau. Tout m’est remonté à la gorge, et j’ai dis tant de choses affreuses, brutales et violentes. Vous savez combien je peux être mauvaise quand je le veux. Et le je voulais cette fois-ci. Avant tout pour me protéger d’une réalité qui m’effraie : celle qui dit que Lodève n’a plus d’avenir. Et ensuite pour lui faire mal, pour qu’il sache combien son départ et le votre m’avais anéantie. J’ai vécu tout ces moments comme des trahisons, et même si vous les avez pensés pardonnés, mon cœur en a gardé une blessure qui ne guérira jamais. Je fais parti intégrante de Lodève, je suis une partie de cette ville. Je l’ai connu dans tous ces états, je l’ai connu intimement. J’ai souffert pour elle, et j’ai été heureuse aussi. Chaque ruelles, chaque mur, chaque maisonnée est imprégné de mes souvenirs et de mon passé. Aujourd’hui Lodève saigne des départs de ses habitants, et je saigne aussi de voir ma ville se dépeupler. Vous trouverez sans doute cela prétentieux de ma part. Je ne peux plus partir de cet endroit, pour la simple et bonne raison que je suis cet endroit, que j’appartiens à cette cité comme le dallage au sol, comme le plus petit des arbrisseaux ou l’air qu’on y respire. Lodève est comme une amante essoufflée, éreintée après un trop dur combat. Elle voit s’en aller un par un ceux qui un jour l’on fait briller. Je vois partir un à un ceux qui m’ont marqué, ceux qui m’ont affecté, ceux que j’aime tout simplement. Je n’ai jamais été aussi fidèle à une personne qu’à cette ville, j’aurais tant voulu qu’il en soit de même pour vous. Mais j’ai compris, bien trop tard cependant, que chacun était libre de choisir la vie qu’il désirait mener. Qui suis-je pour emprisonner à mon tour des gens dans MA geôle ? Car Lodève n’est pas seulement mon amante, elle est aussi ma prison, ma cage.

Je vi dans mes souvenirs, Fitzz. Zherk n’est pas prêt pour revenir à Lodève et se confronter à son passé. Moi, je ne suis pas prête pour ouvrir enfin les yeux et aller de l’avant. Nous voilà totalement opposés. Je n’ai pas su faire le pas que vous avez fais vous et lui. J’en suis tout bonnement incapable, c’est au dessus de mes forces, au dessus de ma volonté.
Après notre incartade avec Zherk, je lui ai dis d’entreprendre le voyage seul. Je ne voulais pas suivre un homme qui se mentait à lui-même. Mais lequel d’entre nous se ment le plus ?
Ce soir là, je me suis réfugié dans une auberge et j’ai attendu. Le lendemain Zherk avait pris la route, moi je n’étais pas rentré à Lodève. J’aurais tant voulu le voir pour lui expliquer que la seule chose que je désirais c’était qu’il rentre. Seulement j’avais dis encore des choses horribles, et cela je sais qu’il m’en voudra jusqu'à sa mort. J’ai perdu trop d’amis, j’ai perdu mon seul et unique amour…Que puis-je encore perdre à présent ? S’il ne me reste rien mise à part mes souvenirs et ma ville ? Je ne suis pas assez forte comme j’ai longtemps voulu le faire croire. Tant de fois pourtant j’ai voulu couper ce lien qui m’unissait à Lodève, tant de fois je me suis confronter à des obstacles. Je croyais que c’était vous autre, les gens que j’appréciais qui me retenaient dans ses murs. Il s’est avéré que non, puisque je suis rentré sur Lodève le jour suivant. C’est bel et bien mon passé et mes souvenirs qui me cloue à cette croix de pénitence. Lodève c’est mon lot, c’est ma tâche, c’est ma souffrance. Je ne suis pas bien loin de vostre crucifié de bon Dieu, même si vous me pensez toujours infiniment hérétique. Quoi que là je dois avouer que la comparaison est pour le moins mégalo.

Je ne sais même plus la raison qui me poussait à vous écrire, tant je me perds dans mon récit. Il semble que j’écris plus pour moi-même que pour vous. J’ai besoin de faire face, de m’avouer enfin les réalités. De prendre le recul que je ne peux avoir dans cette ville.

J’ai regagné Lodève, plus déterminée que jamais. Puisqu’il ne voulait pas revenir, alors tant pis. Après tout, est-ce que Lodève avait besoin de lui pour retrouver sa splendeur d’antan ? Est-ce que j’avais besoin de lui réellement ? Avais-je besoin de vous ? Non ! Non…bien sûr que non…Allons donc, toi mon orgueil tu m’auras fais plus de mal que sauver la face ! Je suis retourné chez moi, le cœur encore en miette mais fermement résolue. J’ai rouvert le bordel, repris mon poste à l’animation. Et d’ici le mois prochain c’est la mairie que je m’en vais récupérer. J’avais besoin d’un coup comme celui-là pour retrouver la motivation qui m’avait fait défaut. Ces « trahisons » mal vécues m’avaient trop longtemps immobilisée. Après que vous soyez parti, je n’ai fais que de rares apparitions dans les tavernes. Je me montrais odieuse, et tout le monde m’insupportait. C’est la remarque de Zherk qui me l’a fait comprendre quand je suis allé à Millau.

« Tu es la seule personne qu’il me reste à Lodève, sauf que tu n’es jamais là » Comment ai-je pu délaisser ceux qui croyaient en moi et pour qui je comptais.

Je pense qu’il m’a fallut un prétexte pour vous en vouloir à vie. Vous me l’avez fournis sur un plateau d’argent, et j’ai pu vous rendre responsable vous et Zherk des malheurs dont je subissais les assauts. Chaque jour une nouvelle déception, une nouvelle contrariété. Cela dit, lorsque vous m’avez avouez qu’une autre serait vostre marraine, j’ai à nouveau ressenti cet abandon. Puisque vous changiez de ville, de duché, d’endroit…Il vous fallait de nouveaux amis, une nouvelle marraine. Celle-là est à la hauteur de vos ambition, elle peut vous offrir ce que vous désirer, et ce que je n’ai pas. Alors vous avez dans doute fais le bon choix.


Je crois que j’en ai finis dans cette lettre, j’ai dis le fond de mes pensées. Je commence à manqué de papier et d’encre. La fatigue me gagne aussi le poignet.

Bonne journée,

Hima.
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