Enored
Elles avaient quitté la Provence en urgence. Ce genre d'urgences que l'Irlandaise n'aimait pas. Mais il fallait trouver refuge ailleurs le temps que les choses se calment là bas, en Provence.
La petite troupe avait élu domicile à Montélimar... pour combien de temps ? Aucune des trois n'aurait su le dire. Enored avait proposé à Edonice de monter voir sa mère à Lyon, mais là grimace qu'elle avait eu pour toute réponse dissuada la rouquine de bouger de la ville qui avait accueillit leur fuite.
Depuis qu'elles avaient quitté le domaine des Trévières, la rouquine n'était pas tranquille. Elle aurait voulu 'éliminer' ce qui pouvait menacer ses amies avant de quitter la Provence. Avec un peu de chance, il ne les avait pas suivies ... la chance ... moui ... ça ... elle ne connaissait pas à vrai dire la rouquine. C'était plutôt la poisse qu'elle semblait attirer sur ceux qui l'entouraient.
Elle avaient trouvé une petite maison à louer, pas trop chère, pas plus que des nuits en taverne et au moins, là elle pourrait contrôler les allées et venues. Elle avait proposé à Edo et Caline de rester chez les Trévières, à l'abri du danger, mais toutes deux avaient décidé de la suivre une fois de plus. Et à défaut de pouvoir remettre les pieds en Provence, elles pourraient remonter en Flandres pour récupérer les écus des filles.
Au bord du verger de Montélimar, la rouquine, assise sur une souche, songeait aux années écoulées depuis qu'elle avait rencontré Edonice et Caline. Caline entrainée dans leur fuite pour avoir défendu Edonice, avait quitté précipitamment Dunkerque, la ville qui l'avait accueillie à bras ouverts il y a si longtemps. Ville où elle pensait revenir et puis ... et puis elle avait tout perdu. Une ombre de tristesse passa dans le regard de la rouquine. Renoan, qui aurait, avec le temps pu la réconcilier avec l'Eglise, peut être ... ou pas ... à présent on ne pouvait rien dire. Sans comprendre pourquoi, il lui manquait.
Depuis qu'elle avait mis pied à terre en Guyenne, elle ne cherchait plus à comprendre quoique ce soit quand il s'agissait de sentiments. Elle était loin la Guyenne et le serment qu'elle s'était fait de réunir les Rastignacs. A ce moment là, il était encore là. Les poings de la rouquine se serrèrent et elle chassa rapidement ces pensées pour revenir à l'instant présent. Aujourd'hui Edo voyageait à ses côtés, bien sur elle l'avait retrouvé, mais sa mère était folle et son père... Il n'y avait plus aucune trace de lui depuis un moment. Au moins, en lançant Jean-jean sur sa piste, elle s'était débarrassée du colosse. Un danger en moins ...
Ses pensées voguèrent ensuite vers Dahut, le cadeau qu'il lui avait promis et qu'elle ne verrait jamais. Mais il avait au moins réussit à lui redonner espoir, à faire renaître en elle l'envie d'avancer. Elle était redevenue celle qu'elle avait toujours été, même si une partie d'elle était morte en même temps qu'Henri. Décidément, l'amour de sa vie occupait ses pensées là, à Montélimar. L'Irlandaise ferma les yeux un moment, respirant l'air frais de la fin de journée. Puis elle se leva, se demandant si Edo et Caline étaient dans le verger ou déjà rentrées. Elle aurait préféré qu'elles l'attendent pour rentrer. Mais la petite et la grande avaient pris des leçons à ses côtés et sauraient surement se défendre face au vieux boiteux.
L'Irlandaise prit dont le chemin de leur petite maison, décidant d'écrire à la marraine de la petite une fois là bas. Une fois arrivée elle poussa la porte, les filles n'étaient pas encore arrivées. Aussi elle s'installa à la table, prit une plume, un parchemin et un petit encrier dans sa sacoche, et se mit à écrire.
La petite troupe avait élu domicile à Montélimar... pour combien de temps ? Aucune des trois n'aurait su le dire. Enored avait proposé à Edonice de monter voir sa mère à Lyon, mais là grimace qu'elle avait eu pour toute réponse dissuada la rouquine de bouger de la ville qui avait accueillit leur fuite.
Depuis qu'elles avaient quitté le domaine des Trévières, la rouquine n'était pas tranquille. Elle aurait voulu 'éliminer' ce qui pouvait menacer ses amies avant de quitter la Provence. Avec un peu de chance, il ne les avait pas suivies ... la chance ... moui ... ça ... elle ne connaissait pas à vrai dire la rouquine. C'était plutôt la poisse qu'elle semblait attirer sur ceux qui l'entouraient.
Elle avaient trouvé une petite maison à louer, pas trop chère, pas plus que des nuits en taverne et au moins, là elle pourrait contrôler les allées et venues. Elle avait proposé à Edo et Caline de rester chez les Trévières, à l'abri du danger, mais toutes deux avaient décidé de la suivre une fois de plus. Et à défaut de pouvoir remettre les pieds en Provence, elles pourraient remonter en Flandres pour récupérer les écus des filles.
Au bord du verger de Montélimar, la rouquine, assise sur une souche, songeait aux années écoulées depuis qu'elle avait rencontré Edonice et Caline. Caline entrainée dans leur fuite pour avoir défendu Edonice, avait quitté précipitamment Dunkerque, la ville qui l'avait accueillie à bras ouverts il y a si longtemps. Ville où elle pensait revenir et puis ... et puis elle avait tout perdu. Une ombre de tristesse passa dans le regard de la rouquine. Renoan, qui aurait, avec le temps pu la réconcilier avec l'Eglise, peut être ... ou pas ... à présent on ne pouvait rien dire. Sans comprendre pourquoi, il lui manquait.
Depuis qu'elle avait mis pied à terre en Guyenne, elle ne cherchait plus à comprendre quoique ce soit quand il s'agissait de sentiments. Elle était loin la Guyenne et le serment qu'elle s'était fait de réunir les Rastignacs. A ce moment là, il était encore là. Les poings de la rouquine se serrèrent et elle chassa rapidement ces pensées pour revenir à l'instant présent. Aujourd'hui Edo voyageait à ses côtés, bien sur elle l'avait retrouvé, mais sa mère était folle et son père... Il n'y avait plus aucune trace de lui depuis un moment. Au moins, en lançant Jean-jean sur sa piste, elle s'était débarrassée du colosse. Un danger en moins ...
Ses pensées voguèrent ensuite vers Dahut, le cadeau qu'il lui avait promis et qu'elle ne verrait jamais. Mais il avait au moins réussit à lui redonner espoir, à faire renaître en elle l'envie d'avancer. Elle était redevenue celle qu'elle avait toujours été, même si une partie d'elle était morte en même temps qu'Henri. Décidément, l'amour de sa vie occupait ses pensées là, à Montélimar. L'Irlandaise ferma les yeux un moment, respirant l'air frais de la fin de journée. Puis elle se leva, se demandant si Edo et Caline étaient dans le verger ou déjà rentrées. Elle aurait préféré qu'elles l'attendent pour rentrer. Mais la petite et la grande avaient pris des leçons à ses côtés et sauraient surement se défendre face au vieux boiteux.
L'Irlandaise prit dont le chemin de leur petite maison, décidant d'écrire à la marraine de la petite une fois là bas. Une fois arrivée elle poussa la porte, les filles n'étaient pas encore arrivées. Aussi elle s'installa à la table, prit une plume, un parchemin et un petit encrier dans sa sacoche, et se mit à écrire.
Citation:
M'dame Adrienne,
J'vous écris pour vous donner des nouvelles de votre filleule. Elle se porte bien. Nous sommes à Montélimar quelques temps. Pour l'moment, elle n'veut pas v'nir voir sa mère. J'imagine que vous d'vez être bien occupée et qu'vous n'aurez surement pas l'temps de passer.
Pour le moment j'sais pas si on remonte vers Lyon pour retourner en Flandres ou si l'on redescend en Provence. Dans le premier cas, nous passerons vous saluer. Dans le second, nous viendrons aussi, mais beaucoup plus tard.
Comment va Cassandre ? Retrouve-t-elle ses esprits ?
Cordialement
Enored O'Caellaigh.
J'vous écris pour vous donner des nouvelles de votre filleule. Elle se porte bien. Nous sommes à Montélimar quelques temps. Pour l'moment, elle n'veut pas v'nir voir sa mère. J'imagine que vous d'vez être bien occupée et qu'vous n'aurez surement pas l'temps de passer.
Pour le moment j'sais pas si on remonte vers Lyon pour retourner en Flandres ou si l'on redescend en Provence. Dans le premier cas, nous passerons vous saluer. Dans le second, nous viendrons aussi, mais beaucoup plus tard.
Comment va Cassandre ? Retrouve-t-elle ses esprits ?
Cordialement
Enored O'Caellaigh.
La rouquine relu son parchemin, qu'elle roula ensuite avant de le nouer avec un lacet de cuir à la patte de son Corbeau qu'elle envoya vers Lyon afin qu'il trouve la marraine de la petite. En attendant que les filles rentrent, la rouquine se servit un verre de vin et se posta à la fenêtre, laissant ses yeux divaguer au fil de ses pensées ...
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