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[RP] Au bout de la route ... à droite.

Carmeen
Chalon

Et la moue de la gitane se transforme lentement en un sourire, plutôt charmeur, accompagné de cils battants à la vitesse des ailes d'un papillon. Mais le marchand ne bronche pas, ne cille pas. Ses bras sont croisés sur son torse qu'il bombe fièrement. Pourtant, sur sa peau bronzée voir même noire, on peut apercevoir une petite goutte de sueur perler le long de son front. Il a l'air fatigué ?!
Sur son étal, une robe froufrouteuse d'un rouge pourpre, plusieurs bouts de tissus multicolores, une bague et une dizaine de bracelets.


70 écwus! pas plous, pas mouen !

Alors elle souffle, la Carmeen. Encore un petit regard vers le camelot, un regard promettant des milliers de choses mais non, il ne cède pas le gaillard. Avec un calme sorti de nulle ne sait où, elle tente de lui faire comprendre. En vain.


Je vous l'ai déjà dit... j'ai seulement 45 écus, pas plus. Combien de fois il faut vous l'expliquer ? Et de ces affaires là, j'en ai besoin ! Vraiment ! Allez quoi, soyez gentil, 45... un nouveau sourire, laissant découvrir une rangée de dents -presque- blanches.

70 écwus! pas plous, pas mouen! moi avouar besoin argent pour nourrir fwamille! qualité, qualité ! 70, pas plous, pas mouen !

Non, non, non. C'en est trop. Trop, c'est trop! D'habitude, peu de marchands résistent autant. Il y en a des plus robustes, mais au bout de quelques dizaines de minutes ils se laissent amadouer par ses louanges et ses belles promesses. Malheureusement cette fois, il faut passer à la méthode de la dure. Pas la meilleure, certes, mais sûrement l'une des plus efficaces.

Bon, vous allez m'écouter m'sieur le sauveur de ses gosses et d'sa vieille femme. A quoi ça vous sert toutes ces babioles ? Y en a tellement, une d'plus ou d'moins, ça fait quoi ? Vous allez pas les mettre, ces robes ?! J'suis sûr, elle n'a aucune valeur celle-ci ! Vous en faites 10 pour le prix d'une ! Une famille à nourrir, d'accord, moi j'ai des GENS à nourrir ! Des centaines et des milliers de gens qui attendent de voir du spectaculaire, des couleurs, de la beauté, et ça grâce à vos affaires ! Et j'pense que c'est beaucoup plus intelligent c'que je fais moi, que vous. Attendez, vous pouvez vous serrer la ceinture pendant quelques temps pi vlà, y a pas à en faire tout un plat! Alors que moi, non, les clients n'attendent pas. D'ailleurs, vot' dicton, c'est pas "le client est roi"? Mh... pi, entre vous et moi... on est dans la même misère non ? Alors pourquoi ne pas partager un peu ?

Les pupilles de l'africain se savent plus où se mettre, une étrange incompréhension s'y lit. Il doit être perdu, le pauvre, par tous ces mots lancés à la foulée, sans vraiment rapport ni sens, trop écorchés et rapidement prononcés pour lui. Visiblement, sa bouche s'ouvre lentement pour prononcer un de ses fameux "70 écus..." mais, avant même de laisser échapper un son, elle se referme. Alors, profitant de cet instant de flou, la brune monte d'un ton de façon à ce qu'il s'en souvienne. Et par la même occasion, les gens autour.

Non mais vous vous prenez pour qui ? Savez vous au moins à qui vous vous adressez ? Je suis l'une des plus grandes danseuses de tous les temps, du pays, du monde entier! Je recherche des malheureux costumes pour mes spectacles et vous vous ne voulez pas me donner ce que je veux ? JAMAIS personne ne m'a rien refusé, déjà je ne pense pas que vous vous rendez compte de la chance que vous avez de me rencontrer et d'être mon fournisseur, mais la façon dont vous agissez me dépasse. J'ai beaucoup de connaissances, dont des personnes haut placées! J'ai juste un mot à leur dire et hop, a pu rien, pu de commerce, de bénéfice, de bouffe pour la famille, c'est l'EXPULSION, l'EXIL! C'est pas ce que vous voulez, n'est-ce pas ?

Allez, une p'tite couche en plus, pour le plaisir...

J'en connais deux trois là-haut aussi, dit-elle plus calmement en montrant le ciel du doigt. Pareil que pour les autres, un p'tit mot et...

Soudain, le marchand prend sa robe qu'il lui jette dans les bras. Les autres tissus et bijoux la suivent. Il murmure quelques mots dans sa langue (qui veulent sûrement dire: ferme la et prends tes conneries) avant de faire signe à la gitane de partir.

J'paye pas ? Vous êt...

L'homme pousse un cri en tapant du pied.

OOooh, bah si vous insistez. Un peu moins d'agressivité et plus de bonnes manières seraient les bienvenues m'enfin, on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre... A la r'voyure!


Elle tourne les talons pour continuer d'explorer le marché, les mains garnies tout comme sa bourse. Un sourire satisfait s'affiche sur son visage. Les hommes, ils fonctionnent tous pareil : soit on les a par les sentiments... soit on les a par les nerfs.
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Pluie

Oui, il est temps de poursuivre son petit bonhomme de chemin, à la rencontre de cette mystérieuse inconnue nommée Carmeen, qu’ils accompagneront quelques jours, comme promis. Ensuite, ce sera l’improvisation la plus totale, vogue la galère. Une aspiration commune cependant pour nos trois larrons : voir la mer, la seule, la vraie, l’unique. Se rouler dans les vagues et les remous comme des mioches heureux, dégringoler du haut des dunes de sable blanc, s’allonger, se fondre à la plage gorgée d’eau salée pour y graver l’empreinte de leurs corps que le sable avalera aussitôt avec gourmandise. Aaaah, la mer … Elle est là, elle les attend. Leur auberge de Montargis leur a rapporté une belle poignée d’écus scintillants, dissimulés entre deux lattes du plancher de la roulotte. Ils comptent bien en profiter un maximum.

Mais, au préalable, ouvrir l’œil, et le bon. Ne pas louper cette donzelle s’ils la croisent sur les routes, ce serait idiot. Ils n’ont qu’une vague description de la jeune voyageuse, mais ils feront de leur mieux. Une promesse est une promesse, non ?

Le blondinet n’a soudain qu’une hâte, repartir. Quelques brefs claquements de langue pour rameuter les molosses, qui cessent aussitôt de traînasser, truffe au vent, autour des étals des bouchers. Par bonheur, les quatre monstres lui obéissent au doigt et à l’œil. Ils ne risquent pas d’accourir avec, entre les crocs, une carcasse de poulet happée au passage, ni de provoquer un quelconque incident. Quoique, il ne faut jurer de rien. Ne dit-on pas « Fontaine, je ne boirai point de ton eau » ?

Pluie rejoint sa doudou, qui a noué son foulard rouge cerise autour de son cou délicat de jeune sylphide. La belle semble radieuse. Lui, il se léchouille le bout des doigts, imbibés de sucre fin parfumé à la fleur de sureau. Et il note dans un coin de sa caboche : du sureau dans les beignets, mmmm, c’est le pied ! Le coquin prend au passage la main de Boucles d’or, la porte à ses lèvres, et lui boulotte aussi les doigts, comme ça, pour la taquiner, et surtout par gourmandise.

Mmmm, ch’est bon cha … T’es certaine qu’on doit partager les beignets, mon trésor ? Tu sais, mon cœur, tu es très belle avec ton foulard, et je suis certain qu’Ananas va adorer ton cadeau.

Tendrement enlacés, ils longent à nouveau le charmant ruisseau, qui les ramène vers la roulotte. Au loin, leurs chevaux pataugent dans l’eau claire, profitant d’un méandre en pente douce. Et là, Béébéé trottine à leur rencontre, pleurnichant comme un gosse abandonné. Les images du bonheur …

En route ! Cori et Pluie attèlent les chevaux, puis se partagent la banquette et les rênes. Ils glissent en silence un œil dans la roulotte. Azhanna se repose. Sans la réveiller, les blondinets déposent à ses côtés le châle acheté à son intention, se réjouissant à l’avance de sa surprise lorsqu’elle ouvrira les yeux. Le clown dort aussi. Le bougre a du se farcir pas mal de lieues avant qu’ils ne l’embarquent. On ne peut pas dire qu’il soit encombrant. Doudou déplie la carte sur ses genoux. A droite, Nevers. A gauche, la direction de Mâcon. C’est parfait. Le convoi s’ébranle, puis prend de la vitesse en dépit du pavé inégal.

Gisla
Trois jours, j'crois bien que ça fait trois jours que je suis partie. J'ai dû quitter Line et pis tout plein d'autre aussi. J'les aimais bien moi, mais faut que j'obéisse à maman, elle a dit que je devais partir voir une dame. Une dame qui s'appelle Spada. Paraît qu'elle prendra soin de moi. J'espère. Maman elle m'a laissée toute seule. Devant la taverne où j'ai rencontré Line.
C'est vrai que Line, je l'aime bien. Mais quand je lui ai montré le papier que maman m'a donné, ben elle était triste. Elle m'a dit que je devais partir à Toulon. Toulon, c'est loin. On m'a dit que c'était dans le sud. C'est quoi le sud ?

Et ben moi, je marche tout droit, c'est ce que m'a dit un monsieur. Qu'il fallait aller tout droit pour arriver à Toulon. Alors je marche. Je commence à avoir drôlement mal aux pieds. Mes chausses, elles sont toutes trouées. Et puis j'ai mangé tout mon pain. Il me reste que de l'eau. Je dois la garder bien au frais dans ma besace. J'ai bien fait de prendre ma besace ! Dedans, y'a mon doudou et puis la jolie robe que j'ai trouvé vers le marché. Mais chut ! Je crois que prendre une robe sans donner des pièces ... Et ben c'est voler.

Hier, je suis arrivée dans une ville. On m'a dit que c'était Dijon. Mais moi, c'est pas à Dijon que je voulais aller. C'est à Toulon. Alors bon, comme j'avais très faim, j'ai pris du pain sur une table où tout plein de gens se bousculaient. Je crois bien que c'est le marché. Un truc où on peut prendre tout plein de choses. Il y a même des bijoux. J'ai vu un collier. Alors je me suis rappelé que j'avais autour de mon cou un collier que Line m'a donné. Elle m'a dit que c'était pour pas que je l'oublie. Moi, Line, je l'oublierai jamais. C'est ma deuxième maman. Il y a Zizelle, et Line. Deux mamans à qui je tiens beaucoup mais que je ne reverrai sûrement plus.
Quand je serais grande, je partirais voir Line et puis je serai une princesse! Une princesse avec une longue robe et un joli chapeau. Comme la dame que j'ai vue au marché.
Elle était vraiment trop belle. Elle avait de jolis cheveux blonds, comme moi, et comme les champs de blé qui dorent au soleil. Ses yeux étaient tout noirs. Les miens, ils sont bruns – je crois- .
Pff, on s'en fiche. Moi je veux être une princesse.

Comme j'étais fatiguée j'ai dormi vers une taverne, et quand le soleil il est arrivé, je suis repartie tout droit. J'ai pas arrêté de marcher, et j'ai mes chausses qui se sont déchirées. Alors maintenant, je suis à pieds nus sur les cailloux, ça fait vraiment très mal. Il y a même quelque chose de rouge qui est sorti de mon pied. J'avais trop mal alors j'ai mis un peu d'eau et je suis restée assise un petit moment.
Et puis j'ai recommencé à marcher et cette fois-ci, je suis arrivée dans une autre ville. Chalon qu'on m'a dit. C'est une jolie petite ville. Et encore une fois, j'ai volé du pain, mais le monsieur il m'a vu, alors j'ai couru, couru et me suis cachée derrière une fontaine. J'ai tranquillement mangé mon pain et me suis endormie, enfin, je crois.

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--Caracole


L'ami Caracole dévora la ration qui lui avait été offerte, puis décida de s'assagir pour digérer, afin de ne pas éveiller la suspicion de tous ses gens, espérant bien qu'ils l'accepteraient quelques temps en plus s'il se contentait de dormir, les yeux ouverts derrière ses paupières.

Mais il avait un point faible: les pieds. Dès qu'un peton passait à sa portée, il se jetait aux chevilles du propriétaire pour l'avoir à son entière disposition et lui cracher dessus, histoire de bien le lustrer, pour qu'il soit le plus beau des arpions ! Il savait pourtant bien que les gens détestaient ça. Mais cela n'affectait pas tellement sa joie de vivre. C'était un clown méchant qui faisait moins rire que pleurer.


Caracole est laid, fourbe, et ignorant,
Nu comme un ver et souvent rond,
S'il vous le dit, c'est qu'il n'vous ment,
Pas d'affection ni de bonbons !


Et hop, Caracole saute à terre pour s'enfuir du véhicule qui l'avait bercé sur tant de lieues, l'observant s'élancer sur le chemin, disparaître dans le lointain, tout tremblant des secousses de sa cavalcade.
Azhanna
Alors que Cori se place à côté de Blondy, malgré son sourire de façade en regardant le clown dévorer les victuailles présentées devant lui, Azhanna ne quitte ni l'invité surprise des yeux ni la main du coffre cachant les armes.
Au bout d'un moment, Pluie fait arrêter la carriole, Azhanna regarde vers l'avant et voit Cori partir nourrir ses animaux et Pluie la rejoindre puis elle les voit partir tous les deux. Elle entend de loin un cours d'eau et à un petit sourire qui allonge ses lèvres et se murmure à elle-même "petite ballade en amoureux".
Elle est encore faible, mais étant la seule à rester auprès du vagabond maquillé, elle ne se laisse pas emporter par les bras de Morphée même si en apparence ses yeux sont fermés. Elle a d'ailleurs l'étrange impression que le dict vagabond fait de même ce qui lui fait se tenir encore plus sur ses gardes.
Pour ne pas s'endormir, Azhanna essaye de se remémorer toutes les villes où elle est passée depuis son départ du LD en janvier et tous les gens qu'elle a rencontré durant ce voyage, et ça, ça la garde éveillée !
Après un certain temps, elle a l'impression que les tourtereaux s'approchent et, rassurée, se laisse emmener dans des rêves que même elle ne saurait pas déchiffrer.

Du bruit dans la roulotte, Azhanna se réveille ouvre un œil et voit le clown sauter et se diriger sur le bord de la route, dans le sens inverse de leur marche. Les paroles qu'elle l'entend émettre ne trouve pas vraiment de sens dans l'esprit d'Azhanna, mais elle repère qu'il n'a rien dans les mains, ni les poches plus remplies qu'à son arrivée. Elle crie au chauffeur : Il a rien pris ! Pas la peine d'essayer d'le rattraper ! Les vagabonds vont et viennent, s'il a décidé de les laisser c'est qu'il avait ses raisons, peut-être de mauvais souvenirs sur Chalon, qui sait !

Azhanna s'étire, se redresse lentement et voit quelque chose tomber sur le sol, elle regarde et aperçoit un tissu apparemment vert, elle le prend et oui, effectivement il est vert et ce n'est pas seulement du tissu mais un foulard. Vu le nombre d'habitant de la roulotte, elle ne pense pas à une erreur et regarde vers le lieu où se trouve le couple Blondy. Elle noue le foulard autour de son cou d'une manière très peu féminine puis se rapproche de la paroi qui se trouve juste dans le dos des deux tourtereaux aux commandes.

Merci pour l'foulard ! Cori, tu m'montreras comment on l'met hein ?! Tu m'connais, j'sais pas trop comment on fait avec les artifices féminins héhé^^.

Ne sachant pas trop combien de temps elle a encore dormi, - fichue convalescence ! - elle ne sait pas trop où ils peuvent se trouver. Par curiosité, elle ouvre la porte de la roulotte qui continue sa route, et voit des maisons se rapprocher puis un panneau en bois indiquant "Chalon".
Elle n'a pas eu tort, le Caracole a peut-être quelques réticences à entrer dans cette ville !
La compagnie avance doucement et sûrement pour se rapprocher de la mer qu'Azhanna a vu il y a déjà trop longtemps.
Alycianne
Chalon

Cling, cling.
Dans ses poches, les cailloux tressautent joyeusement. Voilà plus d'une semaine qu'elle avance vers Ces-Murs.
Sa petite cape resserrée autour d'elle et la capuche tombant sur ses cheveux sales, elle parcourt le marché, cherchant un boulanger avec une bonne tête, qui pourrait lui faire un bon prix. C'est qu'elle n'est pas riche, qu'elle est crottée, fatiguée, et a le ventre qui s'tord, la mioche.

Mais, bien évidemment, très rapidement le regard se fait moins perçant, et passe émerveillé d'une merveille à une autre. Ça c'est du marché bourg mignon !
Le pain est oublié, et elle découvre ravie de beaux fromages qui sentent le fromage -devrait-elle en acheter pour Jullius ?- et de belles poteries que sa Maman elle pourrait rester admirer pendant des heures. Et là, ô splendeur ! Un éclat attire ses yeux clairs. Une petite pierre bleue, et d'un bleu ! C'est un bleu... Bleu-de-la-mer-quand-le-ciel-il-est-gris-mais-qu'on-voit-un-peu-le-soleil-et-des-oiseaux-ils-chantent-et-le-sable-est-mouillé-sans-oublier-le-vent-léger. Ça, c'est de l'inspiration cailloutesque.

Aussitôt, elle s'approche du caillou, qui pend au bout d'une chaînette. Et apercevant le vendeur, un air un peu abruti -c'est qu'il vient de se faire arnaquer sérieux, le gars-, elle lui lance :


Dis, messire, c'est combien vous vendez le caillou bleu du collier ?


Nous omettrons le révoltant prix en question, vos oreilles, vos yeux, sont bien trop précieux.
Nous reprendrons donc à une Alycianne qui ouvre la bouche de stupeur que ses dents elles sont plus lourdes que l'seau d'eau rempli jusqu'au bord, et que les yeux lui sortent des orbites à la vitesse d'un cheval qui court plus vite que son ombre.
Lentement, les sourcils se froncent, la bouche se referme et se pince en une moue contrariée.

Mais les cailloux d'abord ça ne se vend pas !

Mais déjà le marchand ne l'écoute plus -franchement, une gamine comme elle, se permettre une pierre précieuse ?, et regarde ailleurs. La fillette furibonde se penche, ramasse un caillou terreux à ses pieds, et le montre au dos du vendeur.

Ça messire, c'est du caillou et de toute façon, il est bien plus beau que le bleu de vous !
Aie, nous avons juste là la confirmation que la mauvaise foi est passée de la mère à la fille...

Et d'abord, chuis sure que les cailloux qu'on vend ils perdent tout le pouvoir de sourire !

Et avec un besoin de soutien, elle donne un coup de coude à son voisin, accompagné d'un : Hein, pas vrai, ça ?

Le voisin en question se trouve être un petit garçon, de sa taille à peu près, qui la regarde bizarrement. Peut-être il ne sait pas ce que sont les cailloux. Sacrilège ! Il faut y remédier, ça oui.
Et, dans un souffle :
Les cailloux ça fait sourire, tout le monde y sait ça.

Et, la petite pierre bleue, qui pend toute seule au bout de sa chaîne, attire de nouveau son regard. Pauvre caillou, tu ne connaîtras jamais la joie d'être choyé et entouré d'amis cailloux !
Et si... Elle prenait le collier et partait en courant ? Non.
Voler, c'est mal. Et Alycianne est une fille très sage, comme sa Maman elle veut.

La gamine serre les poings de frustration. Et le messire ne la regarde même plus, il s'en fiche d'elle ! Elle pince les lèvres.
Et très vite, au garçon à côté d'elle :


Tiens, puisque c'est comme ça, je vais donner le caillou gratuit comme ça le vendeur il va voir que ça fait sourire et il va me donner le bleu.
Ça, c'est pas une bonne idée ?

Elle rouvre sa main sur le caillou -pas des plus jolis, avouons-le- et de l'autre, montre tous les gens autour d'elle.

Dis moi, je donne à qui ? lui demande-t-elle, on ne peut plus sérieuse.

Une dame passe devant elle, la mine radieuse, dans les bras une magnifique étoffe écarlate. Là-bas, un homme flâne le long des étals. Une petite mendiante est endormie à côté de la fontaine. Et plus loin, une carriole essaie de se frayer un passage sur la place.
Qui qui veut sourire ?
Corisande

La route est sinueuse et chaotique, et la roulotte avance au pas rythmé des chevaux. La tête appuyée sur l’épaule de son doudou, Cori sent le sommeil la gagner. Ses yeux doucement se ferment. Enroulée dans son châle écarlate, elle est bien. Le soleil d’automne éclaire la campagne de ses rayons mordorés, les arbres perdent doucement leurs feuilles, les vignobles ont pris des teintes d’ocre, la région à l’air douce et paisible.

Soudain, la voix d’Azhanna retentit !
Il a rien pris ! Pas la peine d'essayer d'le rattraper ! ..
La blondinette sursaute.
« Il a rien pris ? Mais qui ? Ha oui ! Le fameux Caracole. »

Ha ! Eh bien tant mieux. On arrive près d’une ville, il a du avoir peur de la maréchaussée ! J’avais pas trop confiance en lui, mais je savais que rien n’échappe à ton œil d’aigle ! Ha ha ha ! Elle éclate de rire en échangeant un regard complice avec Az.

Tendrement elle ébouriffe les cheveux de son compagnon. Il a dû comprendre qu’il avait à faire à un redoutable bretteur ! Un vrai guerrier, mon nnamoureux .

Pluie aime bien taquiner les autres mais quand c’est l’inverse … il regarde Cori en biais et son museau s’allonge …
T’es bien silencieux mon cœur, tu boudes ? Allez viens, un bisou !

Souriante, Az se rapproche du jeune couple. Autour de son cou, elle a entortillé le foulard, qui a pris des allures de corde de pendu plutôt que d’un élément coquet d’une garde robe.
Rhoooooo ! Mais t’as l’air d’un véritable épouvantail ma belle ! Allez, viens près de moi, que j’arrange ça avant d’arriver à Mâcon, que tu ressembles à une fille pour une fois ! En regardant son amie, Cori secoue la tête d’un air tendre et désolé.
Cori prend une brosse et démêle les cheveux en bataille d’ Az, ils sont magnifiques, d’un roux profond, ondulés. Elle y noue l’écharpe en bandeau, les pans retombant sur le côté. Tu vois, tu peux l’arranger comme ça, c’est beaucoup mieux !

Puis le défait et le pose sur une épaule de son amie, la pointe sur un bras et noué a la taille. Et puis comme ça aussi ! Et je te montrerai dix manières de t’en servir pour faire ressortir ton charme…
Le joyeux équipage remonte les berges de la Saône, jusqu’au pont majestueux qui l’enjambe. Au loin ils peuvent apercevoir le beffroi de la Cathédrale.
Mon cœur, presse un peu le pas des chevaux, j’aimerais passer au marché pour acheter une robe digne de ce nom. Il faut qu’Azhanna ait l’air d’une vraie dame, puisque nous sommes dans une vraie grande ville et que nous sortirons dans les tavernes. Peut-être y fera t-elle une belle rencontre ? Elle sourit en clignant d'un oeil.

Le pont traversé, ils arrivent par des ruelles encombrées jusqu’à une place animée. Les chevaux se fraient difficilement un passage au milieu de la foule, mais Pluie est adroit et l’attelage arrive sans dommage près d’une barrière où il attache les longes et les licous.

Cori prend un seau et se dirige vers la fontaine pour abreuver les chevaux. Une petite fille dort recroquevillée contre la pierre humide. Dans ses petits doigts sales et maigres, elle serre très fort un quignon de pain.

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Pluie

Servantes impatientes et paysans balourds, bourgeoises futiles et badauds crédules, gouvernantes respectables et voyous à la mine patibulaire, mioches turbulents et vieillards racornis, se pressent tous autour des échoppes, comme ces abeilles surexcitées qui grouillent à l’entrée de leur ruche, comme ces grosses mouches bleues qui se bousculent autour d’un … euh … parlons d’autre chose. Cette agitation colorée fait sourire béatement le blondinet, qui prend le temps de promener son regard clair sur ce charivari dissonant, après avoir rangé son attelage hors des allées et venues de la foule chamarrée.

Rien ne lui échappe, ni les images, ni les sons, ni les odeurs de ce bric-à-brac et de cette boustifaille. Surtout la boustifaille. Bah oui, c’est un estomac sur pattes, l’échalas.

Soudain, est-ce un mirage ? Un caprice de son imagination ? Le fruit de son neurone unique mais surdéveloppé ? Pluie se retrouve durant quelques instants au cœur de la cour des miracles, sur les trottoirs crasseux et branlants, au centre de la bousculade interminable des parasites, des tire-laine, des éclopés, des catins à la viande faisandée. Vision fugitive d’une populace bien plus misérable. Bref retour dans une vie antérieure.

Non, rien ne lui échappe, mais il couve surtout des yeux sa doudou d’amour qui s’en va remplir son seau à la fontaine, son foulard rouge aussi visible qu’un feu dans la nuit noire. Oui, il la protège à distance. Son regard l’escorte, et la détaille. Boucles blondes en cascades indomptables, mignon popotin haut perché. Mouais, lorsqu’on naît coquin, on le demeure sa vie entière. Bah, et alors Pluie ? Que fais tu là ? Rejoins la en vitesse, donne lui donc un coup de main, Azhanna et la meute suffiront amplement pour garder la roulotte. Hop, trois pas rapides, un écart pour éviter une donzelle préoccupée par une montagne d’oripeaux et de bijoux de pacotille qu’elle transporte à bout de bras, et hop, trois autres pas encore, et Pluie parvient à la fontaine publique une fraction de seconde après Cori.

Mais que fait-elle ? Pourquoi ne remplit-elle pas son seau ?

Compris ! Une petite mendigote blonde en guenilles a attiré l’attention de sa doudou. La fillette somnole, adossée au mur de pierre du vieux puits. Cori se penche vers elle, intriguée, mais surtout touchée en plein cœur par cette détresse si apparente. En retrait, Pluie observe la scène. Mais il connaît ce regard bleu de sa compagne.

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Corisande
D’une main légère, Cori repousse une mèche blonde qui couvre le visage de la petite, et caresse sa joue crasseuse. Du regard, elle cherche les parents de cette blondinette, mais personne n’a l’air de s’intéresser à elle.

L’enfant doit être épuisée, elle ne bouge pas, Cori se penche un peu plus pour sentir si de l’air sort de son mignon nez retroussé. La voilà rassurée, le petit ange dors paisiblement.

Elle va rester à proximité, sait-on jamais. Cette innocente gamine pourrait attirer de vils malandrins, qui s’empresseraient de la vendre dans des maisons mal famées ou a un vieux barbon qui l’aiderait à grandir tout en s’en servant de fille à tout faire, jusqu'à ce qu’elle soit assez grande pour en faire un autre usage moins chaste…

Cori s’assied sur la margelle de la fontaine, observant le marché grouillant.
Elle sourit en apercevant une toute jeune fille brune les bras chargés de tissus multicolores, des babioles au bout des doigts. Elle a l’air bien délurée, cette damoiselle ! Devant l’étal du vendeur maure à l’air exaspéré, deux petits enfants se regardent. La fillette, sous sa capuche rouge, tend un caillou devant elle, le petit garçon la regarde d'un air renfrogné.
Cori pousse un soupir à fendre l’âme .

« Encore des miséreux , c’est insupportable, mais pourquoi ? Pourquoi l’opulence et la misère se côtoient-elles sans que les uns jettent un regard compatissant sur les autres ? »

Ses yeux s’embuent, elle est trop sensible, c’est vrai.

Heureusement le large sourire de Pluie vient illuminer ses sombres pensées. Elle le voit là devant elle, son échalas dégingandé, mais si chaleureux. Elle lit sans peine dans ses prunelles claires. Elle sait qu'il sait. Il a tout compris en la voyant, la peine qui l’envahit et l’envie d’aider ce petit bout de chou.
Il la prend amoureusement dans ses bras, la serre fort contre lui. Elle murmure.

Regarde mon cœur, regarde ce petit ange, regarde ses petits pieds, ils sont en sang. Elle ne doit pas avoir de parents, ils ne la laisseraient pas dans cet état.


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Gisla
Ah , je sais pas combien de temps j'ai dormi , mais beaucoup , beaucoup. Parce que quand je me suis réveillée , et ben j'aurais pu marcher des kilomètres ! Bon d'accord, c'est vrai que j'aurais pu dormir un peu plus , mais avec tout ce bruit , impossible ! Alors , je me suis un peu détendue. J'ai étiré mes jambes , et pis mes bras aussi. J'ai quand même garder mes yeux tout fermé. J'aime pas voir sur quoi je me suis endormie. C'est tout sale par terre.
Mais ou voulez-vous que je dorme moi ? J'ai pas de maison , et personne veut que je vienne chez eux. C'est pas très gentil hein ! On m'a dit que les gens , ben ils aiment pas quand on est sale ! Alors comment je fais moi ? Comment je fais à être propre ?
Ah ! Et si je me baignais dans la fontaine ? C'est une bonne idée que je viens d'avoir là. Et pis comme ça , je serai toute propre.Et les gens , et ben ils auraient plus pitié de moi.
Alors , j'ai sauté sur mes jambes , et pis j'ai lâché le bout de pain. Tant pis , j'en prendrais un autre.
Mais j'ai même pas eu le temps d'enlever mes braies que -assise sur la fontaine- , j'ai vu une jolie dame. Elle avait une longue robe rouge , vraiment très jolie. Et pis y'avait aussi son mari tient ! Un grand monsieur , qui avait l'air de beaucoup l'aimer. Ils se sont chuchoté quelque chose et pis ils m'ont regardée.J'ai alors fait un grand grand sourire jusqu'au ciel.

« 'onzour ! Je m'appel' Zizla et j'ai trois ans et la demie ! »


Ah oui , fallait que je dise que j'avais trois ans et la demie. Comme ça , et ben ils pourront pas dire que je suis petite. Parce que moi , je suis grande ! Et j'aime pas quand les gens ils disent que je suis petite. J'arrive à marcher toute seul , et les grands, ils marchent tout seul eux aussi. Et na'!
Comme j'étais un petit peu plus petite que la dame , et ben je suis montée sur la fontaine et pis j'ai mis mes pieds dans l'eau. Et je peux vous dire que ça fait drôlement du bien un peu de frais sur les pieds. J'ai aussi un peu gratter pour enlever les croutes mais ça m'a fait drôlement mal ! Et mes pieds , ils ont encore fait couler du liquide. Je crois même que j'ai fait une petit grimace tellement j'avais mal. Et pis j'ai pleuré. Parce que moi , j'en ai marre d'être dans la rue. Je veux revoir maman ! Ou bien Line , mais je veux pas rester ici. Je veux être au chaud , loin du bruit , loin de tout.
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Pluie

La p’tite crevette s’est réveillée lorsqu’ils se sont penchés sur elle. Sans doute à cause de leurs chuchotements qu’ils s’efforcent pourtant d’atténuer au maximum. La petiote n’est pas effrayée, c’est plutôt encourageant. Bah, Cori est émue, et ça saute aux yeux. C’est l’évidence même, pour des yeux d’enfants également. Les moutards ont un sixième sens pour détecter s’ils ont du souci à se faire. Ils se trompent rarement sur les intentions des gens à leur égard.

Et Pluie ? Bah, c’est Pluie, avec son éternel sourire tendre et un tantinet narquois. On ne le changera jamais. Ce couple là ne suggère en rien cruauté ou méchanceté. Leur passé aventureux n’a pas durci leurs traits.

Et la gamine sourit, confiante. Tout son visage sourit, de la commissure de ses lèvres à ses yeux pétillants.

Zizla …
Prénom étrange …
Trois ans et demi …
Mouais, grand maximum.

Mais la bambine est craquante avec ses yeux noisette et sa tignasse blonde. D’autant plus qu’elle se met à pleurer après avoir pataugé un brin dans la fontaine et arraché quelques lambeaux de peau ou de chair à ses pieds nus et sales, sous le regard mi-amusé, mi-compatissant des blondinets.

Cori et Pluie se dévisagent. Pas besoin de longs discours entre eux. Non, ils ne peuvent se résoudre à abandonner cette pauvre gosse à sa détresse, à sa douleur, à cette indifférence générale d’une foule pressée qui a d’autres préoccupations qu’une morveuse qui pleurniche. Et Pluie tend gentiment les bras vers la fillette, lui adressant son sourire le plus engageant, le plus rassurant.

Tes parents ne sont pas sur la place du marché, ma poulette ? Viens avec nous, Cori, la belle dame blonde, va te soigner. Et moi je vais te donner à manger, autre chose que ce vieux croûton.

L’échalas indique du doigt l’autre extrémité du marché.

Tu vois la roulotte, là-bas ? C’est la nôtre. A l’intérieur il y a un mouton, un chat, et notre amie Ananas. Et aussi quatre chiens. Tu aimes bien les chiens, petite ? Viens, on va les caresser.

Le blondinet jette un regard embarrassé à sa doudou. Est-ce la bonne méthode ? Les gosses, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé.

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Galaad__vf
Le môme ouvre grand les yeux, la dame aux étoffes a réussi son coup. Et dire qu’on lui a appris qu’il ne faut pas crier que ça sert à rien qu’à énerver les adultes. Les adultes c’est ceusses qui sont grand comme lui mais que ça se voit plus, comme le géant qu’est à côté. Lui c’est un très adulte. Pourtant l’est pas vieux comme son papé. L’a les cheveux tous noirs, comme lui. Et même, même qu’il a… qu’il a… Le gamin reste bouche bée devant le géant. A l’oreille de celui-ci pend la réplique exacte de ce qu’était le pendentif qu’il arbore. Non, ne crie pas Galaad, ne fais pas un scandale, pour les hommes de ta taille, une crise équivaut à une torgnole. Et ce, parce que les gens ne voient pas toujours Felipe qui le suit. La suite est souvent moins drôle pour le torgnoleur, mais bon, la recevoir, ça lui plait pas…

Bref, un chiard persuadé qu’il a devant lui le voleur de la boucle d’oreille manquante de sa mère – bah ouais, elle avait pas idée d’en porter qu’une – se prend un coup de coude d’une gamine pas plus haute que lui. C’est qu’il ne l’avait même pas entendue parler au chaland tellement il était obnubilé par la pierre noire couverte d’or. Et de quoi elle lui parle la petite qui fait sa taille ? Nan, parce qu’il faut bien comprendre que Galaad, il a peut être cinq ans, mais c’est un homme ! Si, si, même que c’est Spada qui l’a dit… Donc tout môme l’approchant, est un petit. Il tend l’oreille, ça a l’air important, pour elle en tous cas.


- Des fois, les cailloux, bah ça fait pleurer. Parce que les cailloux, ça rappelle de la souvenance aussi. Moi, mon caillou, il me rappelle ma maman qu’est dans le trou.

Il observe son caillou tout moche, ne le dit pas, faut pas faire pleurer les filles, et les filles, quand on leur dit qu’un truc est moche, ça pleure. Donc il se retient. Par contre, le bleu au bout de sa chaine, il l’intéresse. Ça ferait un joli cadeau pour Spada ça. Un regard vers Felipe, qui, d’un geste, lui montre les étoffes et autres bibelots. Et Galaad sait qu’il n’a pas tort. Garder de l’argent pour le voyage… Quoi ? Elle lui parle encore ? A qui donner le caillou ? Bof… Ah, si, au géant !


- Tu le donnes au voleur ! Lui, là !


Et la main de Galaad de se tendre vers Thorvald, doigt pointé, accusateur.
Alycianne
Le garçon lui répond gentiment, mais pas très intelligemment, hein, quand même. Un caillou qui fait pleurer ? Vite, il faut le changer !
Question se survie. Si un caillou il est plus bon, soit on jette, soit on lui donne une autre... Souvenance, comme qu'il dit.


C'est peut-être un mauvais caillou. Tu devrais trouver la souvenance du caillou de quand ta maman elle sort du trou. Comme ça il fait plus pleurer.


Puis elle évalue la cible désignée. Grande, mais alors très grande. Et puis ce serait un voleur ?
Mais bon, elle était là en pleine mission, et devait la mener à bien, comme en toute chevalière qu'il se doit. Elle n'a peur de rien, elle. Sauf des poules. Mais ça, elle le dit à personne. Même pas à ses cailloux, sinon ils vont croire que c'est une lâche. Et elle, c'est une plein de courage.


Je le donne à lui, d'accord.


Elle s'avance alors déterminée vers l'homme, se plante devant lui.


Bonjour messire le voleur !
Je sais pas ce quoi vous avez volé mais aujourd'hui c'est gratuit !


Et à elle de sourire.


Donc je vous donne un Trésor, c'est un caillou, il est beau, et il fait sourire. Ils sont au lit les soucis ! Et puis y'a plus besoin de cligner des yeux pour pas pleurer, et on rigole plus mieux, aussi. Tout est bien !


Et cette terrible attente, la main ouverte sur la petite pierre. Va-t-il le prendre, et montrer à tout le monde qu'elle a raison ?
Ou peut-être le pouvoir des cailloux il marche pas sur les voleurs...
Thorvald_
Le temps de payer le marchand, Thorvald lève les yeux, et la belle a disparu. Dommage, ses moues lui plaisaient bien. Ils auraient pu faire un bout de causette, elle avait l'air coriace ... Il la cherche du regard, semble apercevoir une jupe connue, va s'en approcher nonchalamment, mais c'est sans compter sur l'obstacle incommensurable qui se présente devant lui : un enfant ... que dis-je ? deux enfants !

Et comme d'habitude, des enfants qui parlent, et dont le géant ne comprend pas un traitre mot. Hermétique aux mondes que se créent les bambins. Il va les prendre par les pieds, et les secouer à hauteur d'yeux pour les faire taire. Enfin, l'idée l'effleure juste, car si le gars est bâti comme une armoire à glace, il a les gestes doux et le regard tendre. Il ne peut pas s'en empêcher ...

Une menotte, qu'il a d'abord prise pour celle de la mendicité, se tend vers lui, mais elle est déjà pleine d'une petite chose ... et des explications qui vont avec. Le mode d'emploi en quelque sorte.
"Au lit les soucis" ... C'est tellement vrai. Mais ce n'est sûrement pas dans ce sens qu'elle l'entend.
Thorvald prend la pierre, et sourit.
Ca marche !


Merci jolie demoiselle. Mais j'ai très peu de soucis, moi. Il vaudrait mieux la donner à quelqu'un qui semble ronchonner souvent. Comme la dame qui achetait ses robes, tout à l'heure ... Il la cherche des yeux, et enfin l'aperçoit ! Elle, là-bas. Allons la trouver.

Tandis que la petite regarde en direction de la dame, Thorvald fronce les sourcils à l'attention du garçon.


Et je ne suis pas un voleur.
...
Petit.


[édité pour cohérence !!!]
Alycianne
Il sourit !
Vraiment chouette. Ça fonctionne même sur les voleurs.
Et en plus, il a dit qu'elle était jolie. Et toc, dans la figure au marchand de la pierre.
L'idée du géant n'est vraiment pas mauvaise, se dit-elle en penchant la tête sur le côté. Donner le caillou à quelqu'un d'autre, faire sourire quelqu'un d'autre... Ça c'est de la mission de chevalière, hein !
La fillette tourne donc la tête vers la cible suivante. Qui se trouve être la dame au tissu rouge, rouge, rouge comme sa couleur préférée !


La rattraper, mais très vite alors
, marmonne-t-elle en fronçant les sourcils, voyant l'étoffe rouge disparaître derrière quelqu'un.

Vous venez ?

Et, sans attendre de réponse, elle attrape de la main gauche, le garçon, de l'autre, le Très Haut qui tient toujours le caillou.
Jette un regard à l'enfant. On va chercher la dame pour qu'elle "sourrisse" ? Ou... On parle de voleurs ?
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