Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] La Grande Faucheuse...

Mabelle


[Dieppe, 20 novembre]

C'était enfin le soir du départ. Mabelle vérifiait pour la dixième fois au moins le contenu de sa besace. Onguents, lotions, flacons de plantes séchées, tout semblait y être. Elle avait attendu avec un espoir immense que sa chère amie se rétablisse doucement. Elle envoyait un messager régulièrement afin de s'enquérir de ses nouvelles. Enfin elle apprit que "Dame Kerwin se remet faiblement mais vaillamment". Mabelle se répétait ces mots "faiblement mais vaillamment". Oui vaillante elle l'était la belle sirène d'Honfleur. Courageuse, généreuse, toujours là pour les autres. Dire qu'à Avranches, Kerd la houspillait de s'être portée soldate volontaire...et la malheureuse avait subi le pire...Comment peut on infliger un tel châtiment à une femme enceinte et de surcroit normande ?! Quel homme était aussi monstrueux pour battre une femme sans défense de la sorte ? Mabelle serrait la mâchoire pour contenir sa rage. Ce n'était pas le moment...."calmes toi" se répétait-elle sans cesse...

Elles s'étaient réjouies d'accoucher au même moment...comment réagirait Kerdwin à la vue du ventre prédominant de Mabelle ? Elle l'avait décidé : elle se rendait à Bayeux mais ne la verrait pas. Elle donnerait les prescriptions à Stefanov qui lui appliquerait les onguents. Mabelle craignait le choc...elle ne pouvait plus camoufler son ventre...Kerd serait ébranlée en la voyant. C'était trop dangereux.
Fidès attelée à la nouvelle charrette que Mabelle s'était procurée ne pouvant plus utiliser sans un frisson dans le dos celle qu'elle avait prêtée à Kerd, Mabelle s'installa pour rejoindre la lance qui l'escortait. Khan avait tout prévu sans l'en informer...elle sourit. Il ne serait pas loin d'elle et c'est ainsi qu'elle quitta de nouveau Dieppe mais cette fois sans aucune ombre brumeuse dans son esprit ni dans son cœur. Elle avait retrouvé le souffle de vie perdu qui la faisait étouffer depuis des semaines. A présent, confiante auprès de Khan, elle partait voir sa tendre amie avec toute son énergie d'autrefois.

_________________
Patsy


[Avranches...camp "d'In Phooka Mémoriam"]


Le Vicomte de Conches lisait différent rapports et autres courriers de l'Etat Major Normand...
Il avait oublié qu'être capitaine nobiliaire demandait de longues heures à éplucher de la paperasse, mais bon chaque charge avait son lot.
Ce qui était le plus dur, c'est qu'il était loin de chez lui...ses terres lui manquaient...fort heureusement sa femme l'accompagnait.

Un soldat entra dans la tente du capitaine, porteur d'une nouvelle...l'homme entra et salua le Vicomte.


Vicomte, nous avons reçu certaines nouvelles, il semblerait que lors d'une patrouille, nous ayons attaqué un convois normand...

Le Vicomte écouta avec attention...

Continuez...

Ils semblerait, selon les rapports reçus, que cette Normande...Kerdwin...avait le droit de circuler.
Elle est grièvement blessé sur Bayeux et apparemment une jeune fille l'accompagnait , elle n'a rien du moins physiquement...


Conches se mit à chercher différents papiers...Kerdwin, aucune trace.

Savez vous vers quelle date se situe cette attaque?
Car nous n'avons point manqué d'activité ces derniers temps...


Le soldat se rapprocha afin de renseigner au mieux le capitaine nobiliaire...peu après Conches s'exclama.

Bien...je vois.
Il semblerait que les services de la Prévôté aient omis de m'informer que cette Normande avait l'autorisation de voyager.
Il est donc logique que sans information nous n'ayons pas pu prévenir cette attaque.


Patsy avait l'habitude de se genre de chose...
Les erreurs pouvaient arriver, l'Homme était ainsi, imparfait. Le soucis est qu'il y avait parfois des victimes.
Chaque charge avait son lot...mais aussi sa part de responsabilité, Conches n'allait pas se défausser des siennes, même si sans informations correct sur les voyageurs, il ne pouvait faire mieux...


Très bien...je me rendrais donc à Bayeux quelques jours...dites à mon médecin personnel de se préparer.
Que l'on se renseigne sur le lieu où se trouve cette personne...


Il allait réunir ses officiers afin de donner les ordres à suivre pendant son absence...
Kerdwin


[Bayeux - 21 novembre - Pièce prêtée par la maréchaussée]

Encore un de ces jours pluvieux entrecoupé de faibles éclaircies… La luminosité pratiquement inexistante de cette pièce était sordide… La Sirène en perdait le moral… Car si les forces revenaient le moral état au plus bas…

Elle promenait inlassablement ses mains abîmées sur son ventre vide… Ce deuxième enfant qu’ils avaient attendu avec tant de joie… Ce petit cadavre resté aux bords de la route… Il ne devait plus en rester guère, les charognards avaient du se charger de lui…
Cette idée glaçait la jeune femme faisant perler à ses yeux les larmes qu’elle laissait aller le long de ses joues… Tout au long des jours, enfermée dans ce bureau sombre qui lui servait de chambre, elle ressassait les évènements qu'elle venait de vivre... Inlassablement...

Stefanov, malgré ce temps des plus maussades, avait emmener leur petite fille au verger, la fillette semblait apprécier mais bien qu’elle ait retrouvé un peu de sourire elle ne re parlait toujours pas… Kerd s’en inquiétait énormément…


Oh oui il vont payer ! Ca ne me rendra pas mon petit et ne fera sûrement pas prononcer paroles à ma fille… mais je vais les faire payer cette injustice ! s’écria a t-elle

Derrières les pleurs, son regard était glacial, l’océan avait englouti la crique…
Sa colère était immense et rien n’allait l’arrêter…
D’abord elle devait rédiger sa plainte… si elle savait à qui l’adresser elle se demandait encore qui elle allait accuser…


Les chefs… même s’ils ne sont pas à cent pour cent responsables… Ordres mal transmis, papiers égarés, surcroît de travail… que sais-je… et là n’est pas mon problème… Ils sont responsables bien qu’ils ne doivent pas être grassement payé… enfin j’imagine… on a jamais vu un soldat bien payé…
Mais celui que je veux par-dessus tous c’est ce monstre, ce Lasteyrie…


Lasteyrie… point ne faiblit!

A tout jamais elle se souviendrait de cette phrase, de ce nom… C’était lui le responsable de la perte de son enfant, les premiers coups qu’il lui avait portés avait été d’une telle violence, d’un tel sadisme… Elle avait su quand l’incommensurable douleur avait arraché ses entrailles…

Et si un seul doit payer, ce sera lui !… Je le traînerai plus bas que terre... sans épargner les autres…

La rage, la tristesse avaient fatigué Kerd, la fièvre la brûlait à nouveau…
Elle retourna s’allonger après avoir bu un peu de la médication du moine…Elle espérait bien que son amie allait venir la voir, qu'il serait bon de lui parler, de voir son sourire... Elle avait promis de l'enduire de la tête aux pieds!

Les onguents de la Princesse! Oh viens vite Mabelle, comme j'ai hâte de te voir, murmura t-elle en fermant les yeux...

_________________
Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Mabelle
Que la route semblait longue...intégrée dans un groupe armé elle devait se plier à leurs exigences militaires, s'arrêter lorsqu'ils s'arrêtaient, dormir lorsqu'ils dormaient, manger, surveiller et repartir...Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle ne s'arrêterait qu'à bout de forces.
Mabelle reconnut toutefois que ces arrêts lui étaient plus que bienfaisants, elle sentait qu'elle devait se reposer, son ventre se tendait de plus en plus. Elle aimait s'isoler au pied des chênes qu'elle s'amusait toujours à en dénicher partout où elle allait. Elle rêvassait, réfléchissait, écrivait...Khan lui manquait terriblement, elle voulait partager avec lui toute la douleur qu'elle ressentait pour son amie, lui parler, sentir ses bras autour d'elle pour l'apaiser.
Elle lui écrivit une belle missive puis ses pensées retournèrent vers Kerd. Elle appréhendait son arrivée à Bayeux et de nouveau hésitante malgré sa décision de ne pas la voir. Elle voulait tellement la serrer dans ses bras, lui prendre la main, et surtout appliquer ses onguents avec toute l'amitié qu'elle lui portait.
Mais Kerd lui en voudrait peut être de ne pas l'approcher ? Par Aristote..."que puis-je faire ?" songeait t-elle.
Tourmentée, elle eut soudain l'idée d'écrire à Stefanov. Lui seul pourrait lui dire ce qui était préférable :

Citation:
Cher Stefanov,

Je suis terribelement bouleversée par ce tragique évènement qui vous terrasse. Sachez que toutes mes pensées les plus amicales et affectueuses vous accompagnent tous les deux.
Je suis actuellement en route pour rendre visite à Kerdwin. Je lui avais promis de lui apporter mes onguents destinés à effacer au mieux quelques cicatrices une fois qu'elle irait mieux.
Seulement voilà..j'ai un énorme souci. Tu sais que je suis enceinte et bientôt à terme. Kerd et moi nous réjouissions d'accoucher au même moment...tu comprends qu'aujourd'hui je suis bien tourmentée à l'idée qu'elle me voit...Je crains qu'à la vue de mon ventre elle ne s'effondre de tristesse...Et pourtant il nous sera difficile de ne pas nous voir.
Tu comprends donc mon dilemme...? Qu'en penses-tu ?
J'avais décidé de ne pas la voir et de te donner les onguents en t'expliquant comment les appliquer. Et voilà que j'hésite de nouveau.
Ton avis me sera précieux. Je serai là après demain.

Amitiés,

Mabelle


Satisfaite et un peu soulagée d'avoir pu exprimer ses doutes, elle emprunta le pigeon d' Antil qui semblait ne pas lui servir et le sien étant déjà dans les airs vers son Mongol, puis accrocha sa missive le cœur serré en murmurant "reviens vite"...
_________________
Patsy


[Car j'étais sur la route...]


Voilà moins d'une heure que le Vicomtes avait quitté le campement de son armée afin de rendre sur la ville de Bayeux...
Les ordres avaient été donné afin que son absence n'amène aucun flottement sur la marche à suivre.

Il faisait route avec son médecin personnel et une petite escorte de sa mesnie.
L'allure était vive, ils y allaient de bon train.
Voilà qui permettait au Vicomte de souffler quelque peu...

Son médecin vint à sa hauteur...


Monseigneur, je crains quand même que cela soit délicat, vous ne préférez pas que j'y aille seul, porteur d'une missive?

Pierre de Courtalain fit faire halte à la petite troupe en faisait un simple geste du bras...
Il se tourna vers cet homme de science


Que croyez vous Victor, serais-je un couard? ou encore pire...breton?
Je tiens à me rendre moi même au chevet de Kerdwin te de lui procurer toute aide...
Pour le reste...je vois cela avec le Très Haut.


Victor fut surpris de la réaction du Vicomte...il était fort rare de le voir rudoyer les gens ainsi.
Inutile de s'excuser, cela aurait été pire, pensa-t-il!

Le Vicomte donna l'ordre de reprendre la route...
Aldoncine


La nuit avait été fort courte. Lors du voyage de la veille, la petite Yseut, d'abord ravie de mener la chariote, s'était vite lassée de sa tâche, et c'était l'abbesse qui avait fini par s'en charger. Malheureusement, la vieille mule, peu habituée à ce trajet un peu long, avait renâclé plus que de raison et le voyage s'était prolongé fort avant dans la nuit, ce qu'Aldoncine avait voulu éviter en partant de bon matin. Aristote soit loué, elles n'avaient croisé le chemin de nul brigand ni soldat normand et étaient parvenues à Bayeux sans encombre, aux alentours de deux heures du matin - Yseut était profondément endormie depuis belle lurette, bercée par les cahots du chemin.
Après une nuit agitée dans une auberge pourtant fort convenable - mais l'abbesse n'avait plus guère l'habitude de dormir ailleurs que chez elle - Aldoncine partit à la recherche de sa chère maîtresse, toujours en convalescence après l'agression sauvage dont elle avait été victime. Après avoir questionné un groupe de vieilles femmes qui se rendaient à l'église - et n'osèrent pas envoyer promener une ecclésiastique - elle apprit que Kerdwin logeait à la maréchaussée, non loin de là. Pressant le pas, l'abbesse se présenta à la porte et dut parlementer quelques instants avant d'entrer. Mais parvenue devant le bureau qui devait abriter Kerd, elle hésita : si la maîtresse dormait encore ? Si elle préférait n'être pas dérangée ? Indécise tout à coup, Aldoncine finit par frapper trois légers coups à la porte, espérant que sa venue serait bien accueillie.

_________________

Abbesse de Honfleur
Kerdwin


[Bayeux, 27 novembre]

Elle allait mieux la Sirène mais ne voyant que très peu son époux et leur fille, pour qui il avait trouvé une nourrice, ne pouvant laisser la pauvre enfant confinée dans cette pièce… Elle s’ennuyait, ressassant sans arrêt les évènements… La mort de son enfant l’obsédait… La vision de ce petit corps laissé sur le bord du chemin… était-ce fille ou garçon, elle ne le saurait jamais…

Elle venait de terminer la plainte qu’elle devait porter au lieutenant Louvalou et la relisait consciencieusement une dernière fois…

Citation:
Moi, Kerdwin Kalachnikov, Dame de Tourgeville, conseillère municipale, garde pêche et MA à Honfleur le Belle, déclare porter plainte contre l’armée normande « d'In Phooka Mémoriam »dirigée, cette nuit du sept novembre de l’an de grasce Mil quatre cent cinquante sept, par Messire Patsy, vicomte de Conches. Armée m’ayant attaquée, ce jour cité, après qu’un certain Piyen de Lasteyrie, membre de ce dit corps d’armes, m'ait lâchement frappée de sa lame à plusieurs reprises, entraînant ainsi la perte de l’enfant que je portais et qui n’était pas loin du terme.

Ce jour là, en tant que MA pour ma ville, je me rendais à Avranches pour y livrer du poisson pour un contrat signé entre les deux mairies.
Munie de la missive de Dame Jamie68, Prévôt, me confirmant qu’elle avait fait la demande, auprès des armées, de ma mise sur la liste des amis de la Normandie, me disant même de voyager tranquille…

Ce que je faisais… tranquillement… enceinte, accompagnée de ma fillette de 26 mois, je menais le cheval très doucement, ne voulant pas risquer de faire basculer la chariote qu’il tirait, ma fille y dormant.

C’est alors que j’ai vu ce soldat courir vers moi… A peine avais-je eu le temps de mettre la petite à l’abri, qu’il me frappait déjà, j’avais beau hurler que j’était Normande… il continuait avec acharnement… sauvagement… et l’armée m’est tombée dessus… Quand ils ont trouvé le laissez-passer, il était trop tard…
Voici les noms de ceux qui m’ont frappée :
-Gabriel Morkar
- Patsy
- Arianrod
- Melusinee
- Myladybe
- Galahad
- Morkar
- Piyen

Par la présente je porte donc plainte : Contre toute la section militaire et son chef sus nommé
Et, de plus,
Une plainte particulière contre le Sieur Lasteyrie.
Pour blessures ayant entraînées la mort… celle de l’enfant dont j’étais enceinte…
Pour traumatisme envers ma fille Maureen qui, depuis les évènements, n’a plus prononcé un seul mot.
Pour violences corporelles envers ma personne ayant provoquées des lésions irréversibles et un choc émotionnel sans commune mesure… La perte de son enfant n’est déjà pas chose facile en temps normal, alors dans de telles au conditions…

Remis, le Vingt sept novembre de l’an Mil quatre cent cinquante sept, au lieutenant Louve, Maréchaussée de Bayeux, Normandie
Pour valoir ce que de droit

Signée : Kerdwin Kalachnikov, Dame de Tourgeville


Elle roulait le parchemin et s’appêtait à se lever quand trois légers coups sur la porte la firent sursauter… Peut être son ami le maréchal… Mabelle ?...

Entrez ! cria t-elle

_________________
Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Patsy


[Bayeux...trois jours après les faits]

La petite troupe du Vicomte était arrivé sur Bayeux...
Le chevaux étaient claqués, ils avaient été mené à vive allure.
Conches se tourna vers un de ses suivants...

Trouvez un endroit pour les chevaux, ainsi qu'un endroit où nous pourrions dormir, je vais me rendre à la maréchaussée de la ville.
Apparemment, Kerdwin se trouverait là bas...


Les hommes s'exécutèrent...
Conches parti en compagnie de Victor vers la maréchaussée locale...
Il ne savait plus trop où elle était...cela faisait longtemps qu'il n'était venu dans cette ville.



[A la Maréchaussée de Bayeux...]

Conches et Victor avaient finit par trouver...non sans avoir demander leurs chemins à des passants et s'être perdu plus d'une fois...

La porte était close...Pierre de Courtalain frappa...


Y a -t-il quelqu'un?
Aldoncine


Entrez !

Reconnaissant avec soulagement la voix de son amie, Aldoncine poussa la porte et entra dans une petite pièce chichement meublée. L'abbesse comprenait mieux pourquoi les vieilles femmes avaient dit, en secouant la tête avec commisération, que la "pauvre dame" ne devait pas être bien à l'aise à la maréchaussée. A peine entrée, elle se jeta dans les bras de Kerdwin, se reculant aussitôt de peur de heurter des blessures récentes. Blessée, mourante, elle avait lu tout cela, mais jusqu'à quel point ces brutes avaient-elles massacré sa chère maîtresse ?

Ma belle Kerd ! Comment vas-tu ? Tu as meilleure mine que ce que je pensais trouver. Tu m'excuseras de t'avoir laissée croupir ici sans même une lettre, mais mon meilleur pigeon est parti pour l'Italie, avec une lettre pour Sinbad, et les autres ne sont plus que de vieilles carcasses qui n'auraient jamais trouvé Bayeux. Heureusement, ton époux est avec toi. Comment va-t-il ? Et Maureen ? S'est-elle remise ?

A ce moment, quelqu'un frappa à la porte, interrompant le monologue de l'abbesse, qui aurait pu continuer longtemps sans cela. Elle lança un regard interrogateur à son amie. Peut-être Kerdwin attendait-elle quelqu'un, peut-être n'était-elle pas la bienvenue pour le moment ?

_________________

Abbesse de Honfleur
Kerdwin


Stupéfaite, Kerd en resta bouche bée… aucun son ne sortait de sa bouche…
Aldoncine, là devant elle… l’embrassant… Aldo qu’elle pensait disparue… Aristote ne devait même pas savoir où elle se trouvait tellement elle s’était bien cachée…


Oh !... que ça me fait plaisir finit par hurler Kerd dans un cri de joie
Toi, ici !
Quel bonheur !
Oui, je vais mieux, je reprend des forces et des couleurs aussi, Stefanov fait tout ce qu’il peut pour… sourire ému à cette douce pensée… et ne me parle pas des pigeons ! Ils ne font que ce qu’ils veulent en ce moment ! Un jour ils vont finir par porter à notre Duc une lettre destinée à un coquin !
Oh pardonne moi, je divague…


Après avoir été muette de stupeur elle ne tarissait plus en paroles, la Sirène ! Elle n'était pas la seule... Aldocine lui donnait bien le change!

Maureen ne parle toujours pas mais recommence à sourire un peu, Stefanov l’a confié à une nourrice, elle ne pouvait pas rester ici… dans cette petite pièce nous serions devenues folles, elle et moi…. Quant à Stefanov, il est très pris, ses nouvell…

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase… des coups venaient de heurter l’huis et la voix d’un homme, inconnu d’elle se fit entendre

Y a -t-il quelqu'un?

Kerd croisa le regard de l’abbesse, lui faisant signe qu’elle n’attendait personne…

Je ne veux voir personne d’autre , chuchota t-elle à Aldo… Si on ne répond pas, il finira bien par partir… Je ne connais pas cette voix et suis encore trop mal en point pour voir qui que ce soit d’inconnu…

_________________
Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Aldoncine


L'abbesse fit un signe de tête compréhensif et garda le silence le plus total. Après quelques instants, on entendit des pas s'éloigner et redescendre l'escalier. Aldoncine reprit à mi-voix :

Je te comprends, ma chère maîtresse. Après toutes ces mésaventures, il te faut du repos et du calme.
Je ne vais pas rester bien longtemps à Bayeux, ni même en Normandie, mais te voir me remplit d'une joie que j'avais oubliée depuis longtemps. Tu sais que j'ai pris la route avec Yseut, la petite que Fafa avait tirée du couvent des dévouées. Nous sommes descendues à l'auberge hier soir, et elle est restée là-bas. Tu verrais comme elle a bonne mine ! Pas comme moi...


L'abbesse s'interrompit un instant. Le voyage l'avait fatiguée, mais elle se sentait bien plus vivante que durant les semaines passées, où elle avait dû garder la chambre, sans avoir d'ailleurs très envie de la quitter.

_________________

Abbesse de Honfleur
Kerdwin


La porte… elle fixait la porte avec inquiétude… mais la voix de l’homme s’était tue et les bruits de bottes s’amenuisant, Kerd en déduit qu’il était parti… Rassurée elle se tourna de nouveau vers son amie qui terminait une phrase dont elle n’avait pas entendu le début…

… avec Yseut, la petite que Fafa avait tirée du couvent des dévouées. Nous sommes descendues à l'auberge hier soir, et elle est restée là-bas. Tu verrais comme elle a bonne mine ! Pas comme moi...

C’est vrai que tu as mauvaise mine… j’ai appris que tu avais été malade… mais si tu es là, c’est que tu vas mieux et Farandole m’a dit que tu allais certainement aller la voir… Mais fais bien attention à toi… Un malheur est si vite arrivé…

La Sirène soupira…

Tu as vu dans quel état ils m’ont mise… Je vais être couverte de cicatrices jusqu’à la fin de mes jours… Oserai-je encore montrer ma nudité à Stefanov… Laisser ses mains sur ma peau… Me regarder dans un miroir… Je suis si abîmée… Aurons nous un autre enfant… Maureen va-t-elle reparler…

Mabelle doit m’envoyer des onguents miracles qui, à ses dires, font disparaître les cicatrices… Je les attends avec impatience… Quelle chance, aussi, j’ai eu d’avoir un si bon médicastre, sans lui je ne serais plus de ce monde…


Soudain son regard vira, l’océan dans la crique se réveillait… Elle redressa la tête…

Ah mais je ne vais pas laisser ça comme ça ! Une bonne plainte pour que jamais une telle chose ne commence… Trop d’innocents ont été touché cette fois… Regarde Fafa, il lui est arrivé la même chose qu’à moi… Que penses-tu de tout ça mon Aldo ?

_________________
Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Aldoncine


Aldoncine comprenait à présent ce que signifiaient les mots "attaquée par l'armée" : la pauvre Kerdwin était encore toute chamboulée. Probablement mettrait-elle des mois, voire des années à s'en remettre, et sans doute n'oublierait-elle jamais cette aventure. A la pensée de sa petite nièce, Maureen, traumatisée par la vision de sa mère perdant son sang sur le bord de la route, l'abbesse eut les larmes aux yeux. Et dire que sa chère amie Farandole était dans le même état. Deux fières Normandes aimant leur patrie, lâchement attaquées par leurs frères... Elle était belle, l'armée normande !

Je ne peux que déplorer ces crimes affreux, qui ont dû coûter la vie à beaucoup, et faire souffrir bien des familles. Je ne comprends pas comment de telles choses peuvent arriver. Ce ne sont pourtant pas des gens complètement incompétents et irresponsables qui conduisent ces armées ! Enfin, il faut l'espérer...
En tout cas j'ai bien l'intention de passer en Bretagne et d'aller visiter cette pauvre Fafa, qui doit se languir à Fougères. Je suis navrée de ne pouvoir rester plus longtemps auprès de toi. Tu embrasseras Maureen et Stefanov pour moi ? Dis à ton époux que je compte sur lui pour te redonner le sourire...


Aldoncine accompagna ces derniers mots de son propre sourire, bien plus lumineux que la pâle ombre de joie qui était la sienne en quittant Honfleur. Soulagée de voir que Kerdwin reprenait des forces, elle avait hâte de voir comment allait sa meilleure amie.

_________________

Abbesse de Honfleur
Kerdwin


[Quelques heures plus tard...]

Aldoncine étant partie rejoindre sa meilleure amie à Fougères où la pauvre Farandole était, elle aussi, en convalescence forcée, Kerd prit ses rares effets dans cette pièce prêtée par la maréchaussée et, avec l’immense plaisir de quitter cet endroit sombre et très petit, regagna la maison que Stefanov leur avait louée à Bayeux, pour le temps qu’ils avaient encore à y séjourner…

[Dans la maison...]

Assise devant l'âtre, les yeux mis clos, elle se mit à réfléchir à comment rédiger sa missive pour le duché...

Elle doit être précise, brève mais explicite... Ne portant préjudice à personne en particulier mais mettant en cause l'organisation ducale quant aux actions de l' armée normande... Elle avala quelques gorgées de la tisane qu'elle s'était préparée, reposa son bol et, peu de temps après, Morphée l'accueillait dans ses bras...

_________________
Normands, jusqu'à la pointe de l'épée
Mabelle
Mabelle tournait en rond. Stefanov avait pris ses onguents mais elle mourait d'envie de voir son amie, de la réconforter, de l'épauler, lui parler, et même tenter de rire un peu toutes les deux.
Assise sur le fauteuil, la main sur son ventre à quelques jours du terme, elle hésitait encore. Maintes fois elle s'était décidée à se rendre vers le logement où Kerd se rétablissait, maintes fois son ventre lui rappelait qu'il pouvait être la cause d'un grand chagrin si Kerd devait le voir...
Mabelle aurait aimé passer sur ses plaies l'onguent à base de castoréum, vulnéraire argile et miel que la Princesse Armoria lui avait offert, lui faire des décoctions avec de la sauge et de la saule, passer quelques jours à la soigner et l'aider à apaiser toutes ces douleurs physiques et morales.

Elle soupira puis se décida à envoyer un billet :


Citation:
Ma chère Kerd...

Stefanov a dû te remettre mes onguents...Je me languis de te voir. Alors voilà...je n'ai osé te rendre visite de peur de raviver ta douleur liée à la perte de ton enfant...
Je prends de tes nouvelles régulièrement et me réjouis que tu te rétablisses doucement. Ta force et ta joie de vivre nous révèlent la préciosité de la vie.
Saches que je suis à tes côtés de tout mon cœur et que si tu te sens prête je cours à ton chevet...
L'onguent à base de castoreum est très odorant...mais très efficace. Nous pourrons ensuite le changer par un autre remède plus parfumé à base de marjolaine ou de camomille.

Je t'embrasse affectueusement,

Mabelle




Elle replia la missive pour la donner à un messager, inspira profondément songeant à cette Normandie qu'elle ne reconnaissait plus et qui lui donnait les mêmes nausées qu'elle subissait au début de sa grossesse...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)