---fromFRDame Mendoza
Hilare, Dame Mendoza arrive vers le groupe habituel de femmes rassemblées autour du lavoir. Il est là, le véritable coeur de Péronne (et non à la taverne, bande d'alcoliques) et c'est notamment grâce à ce lavoir que Péronne est réputée à travers tout l'Artois pour sa bonne ambiance qui y règne. Ici, il n'y a plus de secret, il n'y a donc plus de raison de s'en vouloir...
Dame Mendoza se rendait donc joyeusement au lavoir. Sa mine réjouie a tôt fait d'attirer l'attention de toutes les femmes présentes.
-Eh bien, que se passe-t-il, Cunégonde ? demande-t-on. Qu'est ce qui te fait donc tant rire ?
- La semaine dernière, mon mari a acheté une rame à Pantxo pour lui rendre service. Une rame à Péronne. Il l'avait trouvée devant sa porte. Une belle rame sculptée. Encore un coup d'un hibou tordu ou d'hirondelles d'Afrique. Bref, que faire d'une rame ici ? Ca n'allait pas aider notre Basque à trouver femme dans notre village...Il parait qu'il est célibataire, le brave homme. Un beau gaillard, avec son béret toujours vissé sur la tête...Mais je m'éloigne du sujet. Donc Pantxo vend sa rame à mon mari. Mon mari me demande pensivement le soir si je vois ce qu'il pourrait faire d'un tel objet à Péronne. Alors moi, je lui réponds en rigolant qu'il n'a qu'à faire une barque autour. Cet imbécile me prend au pied de la lettre. Que ça peut être bête, un homme, parfois ! Surtout le mien, d'ailleurs. Mais pas Pantxo, lui, on voit tout de suite qu'il est intelligent. Mesdames, si vous êtes intéressées, je peux vous dire où il habite...Donc mon imbécile de mari passe trois jours dans son échoppe à faire une barque et une autre rame. Je lui demande sans arrêt "mais que vas-tu en faire ? qui pourrait vouloir d'un tel objet à Péronne ?". Et lui, il me répond "ben si, on peut par exemple jeter les rames dans les branches et récolter les fruits qui tombent...". Il est horripilant quand il prend son air niais comme ça. Mais vous savez de quoi je parle. C'est ce même air niais que vous voyez sur son visage quand il sort de la taverne. Il finit donc sa barque après trois jours de travail (Soit dit en passant, j'aurai moyennement confiance dans une barque faite par un charpentier spécialisé en échelles...). Il n'y connait rien en prix pour ce genre d'objets, alors il en fixe un au hasard. Eh bien, vous savez quoi ? Moins de dix minutes plus tard, la barque était vendue. Alors si vous croisez quelqu'un promenant sa barque et l'emmenant au verger, vous saurez maintenant pourquoi !
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Un secret d'état, ce n'est jamais qu'un ragot qui a réussi.
Quino
Dame Mendoza se rendait donc joyeusement au lavoir. Sa mine réjouie a tôt fait d'attirer l'attention de toutes les femmes présentes.
-Eh bien, que se passe-t-il, Cunégonde ? demande-t-on. Qu'est ce qui te fait donc tant rire ?
- La semaine dernière, mon mari a acheté une rame à Pantxo pour lui rendre service. Une rame à Péronne. Il l'avait trouvée devant sa porte. Une belle rame sculptée. Encore un coup d'un hibou tordu ou d'hirondelles d'Afrique. Bref, que faire d'une rame ici ? Ca n'allait pas aider notre Basque à trouver femme dans notre village...Il parait qu'il est célibataire, le brave homme. Un beau gaillard, avec son béret toujours vissé sur la tête...Mais je m'éloigne du sujet. Donc Pantxo vend sa rame à mon mari. Mon mari me demande pensivement le soir si je vois ce qu'il pourrait faire d'un tel objet à Péronne. Alors moi, je lui réponds en rigolant qu'il n'a qu'à faire une barque autour. Cet imbécile me prend au pied de la lettre. Que ça peut être bête, un homme, parfois ! Surtout le mien, d'ailleurs. Mais pas Pantxo, lui, on voit tout de suite qu'il est intelligent. Mesdames, si vous êtes intéressées, je peux vous dire où il habite...Donc mon imbécile de mari passe trois jours dans son échoppe à faire une barque et une autre rame. Je lui demande sans arrêt "mais que vas-tu en faire ? qui pourrait vouloir d'un tel objet à Péronne ?". Et lui, il me répond "ben si, on peut par exemple jeter les rames dans les branches et récolter les fruits qui tombent...". Il est horripilant quand il prend son air niais comme ça. Mais vous savez de quoi je parle. C'est ce même air niais que vous voyez sur son visage quand il sort de la taverne. Il finit donc sa barque après trois jours de travail (Soit dit en passant, j'aurai moyennement confiance dans une barque faite par un charpentier spécialisé en échelles...). Il n'y connait rien en prix pour ce genre d'objets, alors il en fixe un au hasard. Eh bien, vous savez quoi ? Moins de dix minutes plus tard, la barque était vendue. Alors si vous croisez quelqu'un promenant sa barque et l'emmenant au verger, vous saurez maintenant pourquoi !
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Un secret d'état, ce n'est jamais qu'un ragot qui a réussi.
Quino