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[RP] Les échos du lavoir

Lady.chatterley
Ma foi, répondit Lady en souriant, ce ne serait pas de refus. Effectivement, je viens d'arriver, il y a 2 jours à peine.... j'ai commencé à faire quelques connaissances forts sympathiques en taverne, mais je ne connais encore pas trop de monde.
Un peu gênée, Lady tourna la tête vers le buisson où séchait sa chemise, puis se retourna vers le jeune homme.
Vous savez, dit-elle après quelques instants, je viens de sortir d'un long coma... dont je me suis réveillée aux portes de Peronne. Si mon passé reste flou, je me souviens fort bien, toutefois, que mon empressement à lier connaissance, dans mon autre vie, m'a été fatal.
Une larme roula sur la joue de Lady, et alla mourir dans le creux de son cou.
Elle l'essuya d'un geste rageur en évitant le regard insistant de Takanomi.

Ceci est du passé, certes... mais je ne veux plus souffrir... vous comprenez, Messire ? Tout ce que je souhaite, à présent, c'est que Dieu m'accorde quelques joies en cette jolie ville. Des amis, quelques verres en taverne... de temps à autre, et mon cœur sera comblé. Je ne demande rien d'autre.
Le silence retomba brusquement, et Lady songea que ce jeune homme devait la trouver bien nigaude de s'épancher ainsi. Que dire ? Que faire, à présent qu'elle se retrouvait dans cette ville inconnue ? Elle se souvenait très bien de son passé.... contrairement à ses dires : les amitiés déçues, les amours impossibles, sa petite échoppe d'herboriste abandonnée... jusqu'à sa fuite éperdue à travers les chemins, mourant de faim peu à peu... tout ceci lui faisait si mal, comme un coup d'épée en plein cœur, qu'elle s'effondra soudain au sol et cacha sa tête entre ses mains, désespérée.
Ne perdez pas votre temps avec moi, Messire... ceci n'est rien qu'un trop lourd chagrin à porter, expliqua-t-elle en reniflant au bout de deux longues minutes. Je m'installerai ici, tranquillement, et puis... si par malheur l'infortune se représente, je laisserai Dieu me rappeler à lui.
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Takanomi
*Je ne sais pas ce qui aurait pu arriver à cette jeune dame qui puisse la mettre dans un tel état si soudainement.La pauvre...*pensa Takanomi.

Tenter de réconforter cette jeune dame aurait paru bien futile.Il ne savait pas ce qui la chagrinnait tant.Mieux valait ne pas s'aventurer sur de tels chemins.Cependant,la vue d'une telle scène l'émut profondément.Plusieurs fois
il trouva sa présence si ridicule.Mais il lui était impossible de s'en aller.Lui demander de se confier à lui irait à l'encontre des règles de bienséance.Lui,parfait inconnu,aurait-il suffisamment de culot pour cette invitation au dialogue?C'était trop tôt.
Il s'était accroupi,pour mieux l'entendre.Il dévia son regard vers les flots de la Somme,l'air pensif.
N'avait-il pas vécu la même situation finalement?Comment avait-il fait pour surmonter ses peines,pour adoucir certaines images horribles ancrées dans sa mémoire?Il rompit le silence,la voix posée.


Je ne pense pas que vous ayez le choix,gente dame.Je ne connais pas la consistance de ce chagrin que vous portez mais vous devez oublier son poids et faire l'effort de vous tourner vers d'autres choses,d'autres personnes.Une ville acceuillante et des gens sympathiques s'offrent à vous.Le hasard fait bien les choses,mettez cette chance de votre côté.Un jour où l'autre vous verrez que ce chagrin sera devenu insignifiant.Les souvenirs ne vous blesseront plus mais pourront cohabiter en paix avec votre esprit.
Oubliez Infortune.Si vous l'évoquez dans votre esprit,elle vous entendra et viendra forcément à vous.

Il esquissait un timide sourire à présent.
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Lady.chatterley
Lady leva vers Takanomi un visage souriant... encore qu'un peu bouffi d'avoir pleuré.
Je ne sais pas ce qui m'a pris de pleurer ainsi, reconnu-t-elle en haussant les épaules. Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes. Sans doute l'alcool que l'on m'a servi, fort généreusement, hier au soir m'a-t-il perturbé l'esprit.
Avisant sa chemise que le vent tentait d'emporter de buisson en buisson, elle se précipita.
Ouf ! Un peu plus, et je me retrouvais en haillons, dit-elle en pliant soigneusement son linge propre et frais. Déjà que je n'ai pas grand-chose, reconnut-elle en indiquant la tenue légère qu'elle portait. Je dois vous laisser Messire Takanomi. Il me faut tenter de trouver un travail... ce matin, au vue de ma gueule de bois carabinée, on m'a refusé l'entrée de la mine, avoua-t-elle, un peu gênée. L'alcool n'est vraiment pas fait pour moi, jugea-t-elle avec un sourire ironique. Je suis enchantée d'avoir fait votre connaissance, Messire. J'espère que nos chemin se recroiseront bientôt...
Elle planta hardiment un furtif baiser sur la joue du jeune homme avant de partir bien vite.
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