---fromFRLys Noir

N'ayant eu le temps de laver son linge en fin de matinée, Lys Noir retourna au lavoir cette nuit là, pour accomplir sa besogne. Elle aperçu du lointain une silhouette, imposante, un panier de linge sale à ses pieds, une lanterne posée au sol, juste à côté d'un tas de chiffons blancs.
Méfiante, elle s'écarta du chemin et s'approcha furtivement de cet individu. Le lavoir avait été plus tôt dans la journée le lieu d'étranges bousculades, le banditisme croissait à mesure que les nuits succèdaient aux jours, l'insécurité était de mise en ces temps troublés, Lys préférait donc une méfiance passablement inutile plutôt qu'une témérité risquée. A mesure qu'elle se rapprochait, le son de la voix de cet homme ( car c'était un homme, ou alors une femme particulièrement virile, allez savoir ) lui parvenait de plus en plus nettement. Qui diable pouvait bien parler seul en pleine nuit si ce n'est un ivrogne, un fou ou un sorcier? Davantage méfiante, notre délicate âme insomniaque fit preuve d'une agilité remarquable, puisqu'elle pu s'approcher assez près pour reconnaitre le seigneur Cirdan, tremblotant de tous ses membres, pâle et maladroit, manifestement terrifié par l'angoisse de la solitude dans laquelle il se croyait être en cette heure si tardive.
Toujours dans l'ombre, invisible au yeux de ce couard gentilhomme, Lys Noir appréciait la scène: un homme au lavoir est déjà une chose amusante, si celui-ci est angoissé, ça l'est encore plus, et s'il manifeste son inquiètude de façon excessive, le cas devient risible. Et c'était décidement ce dernier point qui était en train de se dérouler. Messire Cirdan semblait pressé d'en finir, tellement hâtif qu'il partit assurément aussi vite qu'il était arrivé, rapide comme un renard, mais maladroit comme une Shuichi alcoolisée, en oubliant un drap pourtant visiblement posé sur une grosse pierre couverte de mousse et soigneusement plié par dessus le marché. Une fois notre courageux et brave mâle disparu, Lys Noir s'approcha de la toile de coton resté à l'abandon, fermement décidée à la ramener à son propriétaire malgrès l'heure avancée. Elle lava paisiblement son linge auparavant, puis prit la direction de la demeure du hardi froussard qui se tenait à sa place à peine quelques minutes plus tôt.
En chemin, elle ria seule de la vivace gaucherie de Cirdan, lui qu'elle croyait si noble et courageux. Comme quoi, les apparences sont bien souvent trompeuses. La nuit était bien calme au sein de Péronne, pas une seule complainte, pas un seul bruissement, pas même le bruit des verres qui s'entrechoquent "Au Bon Vivant". Enfin parvenue devant la résidence du seigneur qu'elle cherchait, Lys Noir décréta qu'il faudrait peut être mieux ne pas affoler cet homme en tappant à sa porte si tard, de peur de lui causer une crise cardiaque dans un premier temps, et d'être accueillie par une floppée d'injures et d'objets de toutes sortes projetés avec vigueur d'autre part. C'est pourquoi elle déposa soigneusement le linge orphelin sur le palier et s'en alla se promener en direction des champs, loin vers l'horizon... ayant tout de même prit la peine de laisser une des délicates roses noires qu'elle cultivait chez elle dans les plis de l'immaculé drap de Cirdan, en gage de son amitié, et également afin de signer sa charitable petite action du soir.
Chacun déguste avec un exquis plaisir le fait de se savoir aimé ou apprécié, mais dans ce genre de cas, l'heure n'est que très rarement à l'anonymat.
Méfiante, elle s'écarta du chemin et s'approcha furtivement de cet individu. Le lavoir avait été plus tôt dans la journée le lieu d'étranges bousculades, le banditisme croissait à mesure que les nuits succèdaient aux jours, l'insécurité était de mise en ces temps troublés, Lys préférait donc une méfiance passablement inutile plutôt qu'une témérité risquée. A mesure qu'elle se rapprochait, le son de la voix de cet homme ( car c'était un homme, ou alors une femme particulièrement virile, allez savoir ) lui parvenait de plus en plus nettement. Qui diable pouvait bien parler seul en pleine nuit si ce n'est un ivrogne, un fou ou un sorcier? Davantage méfiante, notre délicate âme insomniaque fit preuve d'une agilité remarquable, puisqu'elle pu s'approcher assez près pour reconnaitre le seigneur Cirdan, tremblotant de tous ses membres, pâle et maladroit, manifestement terrifié par l'angoisse de la solitude dans laquelle il se croyait être en cette heure si tardive.
Toujours dans l'ombre, invisible au yeux de ce couard gentilhomme, Lys Noir appréciait la scène: un homme au lavoir est déjà une chose amusante, si celui-ci est angoissé, ça l'est encore plus, et s'il manifeste son inquiètude de façon excessive, le cas devient risible. Et c'était décidement ce dernier point qui était en train de se dérouler. Messire Cirdan semblait pressé d'en finir, tellement hâtif qu'il partit assurément aussi vite qu'il était arrivé, rapide comme un renard, mais maladroit comme une Shuichi alcoolisée, en oubliant un drap pourtant visiblement posé sur une grosse pierre couverte de mousse et soigneusement plié par dessus le marché. Une fois notre courageux et brave mâle disparu, Lys Noir s'approcha de la toile de coton resté à l'abandon, fermement décidée à la ramener à son propriétaire malgrès l'heure avancée. Elle lava paisiblement son linge auparavant, puis prit la direction de la demeure du hardi froussard qui se tenait à sa place à peine quelques minutes plus tôt.
En chemin, elle ria seule de la vivace gaucherie de Cirdan, lui qu'elle croyait si noble et courageux. Comme quoi, les apparences sont bien souvent trompeuses. La nuit était bien calme au sein de Péronne, pas une seule complainte, pas un seul bruissement, pas même le bruit des verres qui s'entrechoquent "Au Bon Vivant". Enfin parvenue devant la résidence du seigneur qu'elle cherchait, Lys Noir décréta qu'il faudrait peut être mieux ne pas affoler cet homme en tappant à sa porte si tard, de peur de lui causer une crise cardiaque dans un premier temps, et d'être accueillie par une floppée d'injures et d'objets de toutes sortes projetés avec vigueur d'autre part. C'est pourquoi elle déposa soigneusement le linge orphelin sur le palier et s'en alla se promener en direction des champs, loin vers l'horizon... ayant tout de même prit la peine de laisser une des délicates roses noires qu'elle cultivait chez elle dans les plis de l'immaculé drap de Cirdan, en gage de son amitié, et également afin de signer sa charitable petite action du soir.
Chacun déguste avec un exquis plaisir le fait de se savoir aimé ou apprécié, mais dans ce genre de cas, l'heure n'est que très rarement à l'anonymat.