Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Tout première histoire. C'est ici que Grimoald rencontre celle qui va devenir sa seconde mère, Ellesya de la Louveterie. RP terminé.

[RP] Suivre son chemin, et trouver la duchesse.

Grimoald
[Liberta]

Un jour, maman m'avait dit, suis toujours ton chemin. Peu importe celui que tu suivras, je serai toujours fière de toi, tant que tu le suis. Ne laisse jamais quelqu'un te dire où aller, que faire, ou encore comment faire. Reste fier, mon fils, reste fier. C'est là le principe de la vie, garde tes amis proche de toi, trouve une femme, et quoi que tu fasses, tu seras heureux. Car jamais tu ne dois te retourner, sois fier, mon fils, sois fier... Puis un autre jour, maman est morte. Elle est partie rejoindre le soleil, comme papa. Ils vont recommencer leur vie là haut, et ils suivront le chemin des étoiles. J'en suis sur...

Elle était morte? J'étais très triste, avant, mais maintenant, c'est passé. C'est comme ça... De ma famille, il ne me restait que mes deux sœurs. Enfin... Elles avaient mon sang, j'avais le leur, mais je n'avais pas leur cœur. Elles sont cruelles et méchantes... Elles n'ont plus voulu de moi. Alors, je suis partit. Avant ça, j'ai cependant été une dernière fois dans la chambre de maman... Celle là même où j'étais né, celle là même où elle me prenait dans ses bras quand il y avait l'orage et que j'avais peur.

J'ai ouvert le secrétaire, et j'y ai trouvé une lettre. Qui a dit que la curiosité était un vilain défaut? Je l'ai regardé, elle était fermée. Je n'osait pas l'ouvrir, et pourtant... Ce fut trop fort, ma curiosité prit le dessus. J'ai ouvert ça comme si elle m'était destinée. J'ai lu les quelques lignes qui étaient écrites, et j'ai tout de suite reconnu la plume de ma mère, et... elle m'écrivait ! La lettre disait que si un jour, j'avais besoin d'aide, de secours, je pourrai toujours aller chez Ellesya, qui m'accueillerai sans aucun doute.

J'ai donc pris la lettre que j'ai mis dans la poche intérieure de mon mantel, et je suis partit, baluchon sur l'épaule. Je ne connaissais pas cette femme, et je ne savais même pas où elle habitait. Alors j'ai marché, encore et encore. Je suis passé par la Bourgogne, et le Berry. Il y avait même la guerre, par là bas. Je trouvais ça chouette, la guerre. Mais quand j'ai vu toutes ces atrocités, ces morts, ce sang, je n'aimais plus. Enfin, j'aimais moins.

Quand je marchais, je perdais complètement la notion de temps. Je ne me référais qu'au soleil, alors, les jours de mauvais temps, je travaillais. Je faisais des travaux simples, pas très rémunérés. Mais ça me suffisait, tant que j'avais assez à manger. Pour arriver en Touraine, j'ai mis du temps, mais je n'ai pas trop souffert. Peut être que le pire ennemi aura été le froid, car mes habits n'étaient pas très chaud. Je trouvais parfois des gens pour m'héberger, l'histoire d'un jour... Je ne savais pas que les français étaient aussi aimable.

« Bonjour m'sieur, savez vous où se trouve Amboise? »

J'avais demandé ça à un vieux, qui gardait ses chèvres. Il me paraissait gentil, et c'est pour ça que je lui avait demandé à lui, et non pas à la vieille bigote qui se trouvait dans le champs d'en face, et qui gardait ses maigres vaches, qui n'avaient plus rien à manger a part de la boue.

« Oh bha oui mon p'tit gars, c'est à un jour de marche, en continuant sur c'te route ! »

Alors comme ça j'y étais presque, enfin. J'avais mis un mois pour y arriver, et mon voyage touchait à sa fin. Le sourire au lèvre, j'ai continué mon chemin jusqu'au village le plus proche. En effet, le soleil se couchait, et je finirai demain la route jusqu'à, peut être, une nouvelle vie. Parce que je ne savais rien de cette Ellesya... C'était peut être une gueuse, une noble, une bourgeoise... Il me tardait de la voir...

J'ai passé la nuit dans une auberge miteuse... Les gens parlaient de la guerre, de la guerre, et encore de la guerre. Ils disaient qu'ils avaient vaincu le Berry, et qu'ils en étaient fier. D'autres disaient que a cinq contre un, ce n'était pas une belle bataille. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, qu'il avait dit. Je n'avais pas peur de grand chose, cependant, l'orage m'effrayait. J'en avais peur, et il n'y avait plus maman pour me prendre dans ses bras et me rassurer. J'entendis la pluie tomber toute la nuit, et je vis, à travers les épais rideaux troués les éclairs.

Cependant, le lendemain, le temps ne se calma pas. Il pleuvait comme vache qui pisse, comme on dit pas chez nous; mais je devais partir. J'en avais marre de voyager, et je voulais me poser pour quelques temps. Pas une seule fois l'idée que la femme ne veuille m'accueillir chez elle ne traversa mon esprit, maman avait dit qu'elle le ferai, et j'avais confiance en elle. Elle ne m'avait jamais menti. Alors, sous la pluie, j'ai marché. Moi, Grimoald, 10 ans, j'allais enfin arriver chez la femme.

J'ai marché toute la journée, et comme m'avait dit le vieux personnage, je suis arrivé à Amboise. Le château surplombait la ville, et je le trouvais magnifique. Je suis monté jusqu'à une auberge, et j'ai demandé où vivait la dame Ellesya... On m'a répondu que c'était la duchesse de ce château... J'ai regardé les gueux qui m'avaient répondu avec de gros yeux... Maman connaissait une duchesse ?! Je suis ressorti de la taverne et je suis monté par une ruelle escarpée. Arrivé devant la grande porte, j'ai donné trois coups de poing dedans, et j'ai attendu.
ellesya
Depuis le matin, il tombait des hallebardes. La Loire se voyait à peine au travers du rideau d'eau s'abattant sur Amboise mais cela n'avait pas entamé la bonne humeur de Sya.
La jeune duchesse contemplait la pile de missives, essentiellement romaines, qui jonchait sa table de travail entre deux vestiges de pain d'épices. Seules lui importaient pour l'heure les nouvelles toutes fraîches venant de Toul. Une lettre de la brave Guigone, nourrice de son état et chaperon de petite princesse illégitime, et l'autre de sa soeurette, Esyllt Catarina. Visiblement, même si cette dernière avait hâte de venir en France, elle trouvait largement de quoi s'occuper et s'instruire de la société impériale et touloise. Cela suffisait à mettre la jeune femme d'heureuse humeur... Cela et un petit coup de trop...

Le regard métallique quitta sa contemplation oisive du bureau qu'elle délaisserait aujourd'hui pour voguer parmi les motifs colorés du plafond de sa chambre.
Le gobelet vidé de son contenu vineux et épicé fut abandonné. Les paupières se fermaient. Morphée s'invitait. Voilà le seul à avoir jamais partagé les nuits de la Valkyrie de Tyr, depuis qu'elle était séparée de ses frère et soeur auxquels elle n'avait jamais rechigné à ouvrir son lit.
Elle avait grandi sans sa mère alors que celle-ci était vivante mais donnant sa vie à la France. Eux se passeraient aussi d'Elle. Pas pour la même raison.

Le délice de l'intimité rêvée lui fut arraché sans pitié par son intendante, la vieille, rondouillarde et obsédée -par Hakon- Guillemine. Ca lui apprendrait à ne pas verrouiller sa porte à son envahissante intendante. Et à être accessible à tous selon sa volonté de rester fidèle à sa vision de l'Amitié aristotélicienne.
« Un jeune garçon, un enfant même, Madame ! L'petiot était aussi trempé qu'une soupe. Faisait peine à voir. On l'a rendu présentable et je viens maint'nant vous appeler.
Il dit qu'il veut voir... »

Les grommèlements cédèrent la place à la curiosité. La sieste serait pour plus tard. Les jours secs et ensoleillés apportaient plus de visites que les jours pluvieux et frisquets.
De l'ordre remise dans sa robe de velours, les doigts passés dans sa chevelure sombre, et voilà la jeune maîtresse des lieux prête. De toute manière, ce n'était qu'un gamin, elle n'allait pas se mettre en tenue de grand apparat.

Elle abandonna sa tanière et prit le chemin vers l'aula. Le jeune garçon devait l'y attendre et c'était la pièce d'accueil et de vie, bien chauffée et agréable.
L'huis passée, elle se dirigea de suite vers son curieux visiteur. A deux pas de lui, elle s'arrêta et lui sourit avec gentillesse, l'étudiant malgré tout avec intérêt.


Bonjour. Je suis la Duchesse Ellesya. Dame Guillemine m'a dit que tu es venu ici pour me parler.
Comment t'appèles-tu et d'où viens tu ?


Ses questions posées, elle prit place sans plus de cérémonie, le regard vif argent toujours posé sur la frimousse lui faisant face.
_________________
~~ Ellesya de la Louveterie ~~
Grimoald
J'avais trouvé un peu de sec sous le porche... Enfin, du sec... Tout était relatif. Je n'avais qu'une hâte : que la dame, ou l'homme, qui s'occupait de recevoir arrive vite, car de stagner sous ce porche, au vent, me glaçait les entrailles. J'avais collé mes bras ensemble, pour essayer de capter la chaleur qu'ils dégageaient, mais rien à faire, j'avais froid.

Coup d'œil désespéré vers le ciel... Aujourd'hui, je ne voyais pas ma mère dans sa maison dorée... Je ne voyais que les horribles nuages noirs. Car d'habitude, j'aimais la pluie, et passer dessous. Mais aujourd'hui, il y en avait trop... Et puis, le tonnerre pouvait revenir, alors il fallait se mettre à l'abri.

J'ai attendu comme ça pendant cinq minutes. Après ça, j'entendis un bruit derrière la porte, comme un verrou et je la vis s'ouvrir. Elle laissa dégager une chaleur et une bonne odeur qui contrastait bien avec ce qui régnait dehors. Je vis une femme, un peu potelette, venir vers moi. Je la regardais dans les yeux, puis mon regard vif dévia ensuite vers le bas. Je regardais ses vêtements, et je me dis que sois, le grand duché d'Amboise, qui était connu pour son magnifique château, n'était en réalité que très peu riche, sois ce n'était pas la duchesse, que j'avais devant moi, mais une servante.

Bonjour, je souhaiterais m'entretenir avec la Duchesse Ellsya.

Bha oui, j'avais dix ans, et je savais causer, quand même ! Mes parents m'avaient bien éduquer, faut pas se faire du soucis là dessus. Ils étaient intendant d'une grande seigneurie, c'est pas n'importe quoi. Je sais aussi lire et écrire, et compter, même deux par deux (et lasser ses chaussures mais j'avais peur que ça fasse trop penser à un dessin animé...).

Je compris alors que la femme devant moi n'était qu'une servante, mais qu'elle était quand même bien habillé pour un servante. Elle me fit entrer et m'entraina dans une multitude de couloirs tous aussi grands les une que les autres. Parfois, il y avait des escaliers, mais la plupart du temps, les couloirs étaient en faux plats.

On rencontrait, de ça, de là, des portes. La majorité étaient ouvertes, mais nous nous arrêtâmes devant une fermée. Elle l'ouvrit et je vis une grande antichambre, où il y avait quatre armoires. Elle m'expliqua que je ne pouvais monter à la cours dans cet état, alors elle me dit qu'il fallait me changer. Effectivement, ce n'était pas du luxe. Mes poches étaient remplies d'eau, et quand j'ai enlevé mon mantel, une grande flaque se forma sous mes pieds. La femme m'aida, et elle m'enleva presque tout... Hey !

Je la regardais bizarrement et elle me donna des habits sec. Le feu qui crépitait dans la cheminée me donnait envi de me rapprocher de lui, mais je ne pouvais pas. Une fois tout proprement vêtu, je me suis rendu, avec la servante, à un grand couloir qui montait en rond. Elle m'expliqua que c'était pour les chevaliers à cheval, qui pouvaient monter par là depuis la seine, jusqu'à la cours.

Nous montâmes doucement, et je l'entendais à côté de moi qui soufflait comme un bœuf qui venait de faire Hannibal en franchissant les Alpes en hiver. Enfin, nous arrivâmes en haut. Je le savais parce que le couloir avait arrêté de monter. Elle poussa une porte en bois et me dit de rester là. Elle reviendrait... Bon, alors, je suis resté là, et quelques minutes plus tard, elle me fit signe de venir.

La pièce dans laquelle la Duchesse allait me recevoir (si toutefois c'était celle ci) était magnifique. Richement décorée, chaude, belle. J'étais trop occupé à regarder les murs, et je ne la vis pas, elle. Cependant, elle prononça quelques mots qui me sortirent de ma torpeur. J'entendis sa voix douce, mais en même temps assez franche. Je me suis retourné en sursaut.

Bonjour. Je suis la Duchesse Ellesya. Dame Guillemine m'a dit que tu es venu ici pour me parler.

Ah ah ! C'était elle ! Qu'est ce qu'elle était belle... J'ai légèrement incliné la tête, et j'ai prononcé du bout des lèvres un petit "Votre Grâce...".

Comment t'appèles-tu et d'où viens tu ?

Je me suis un peu approché et l'ai regardé.

Je m'appelle Grimoald Chanteclair. Je viens de Paris, enfin, Paris...

Son regarda quitta celui de la Duchesse pour trouver la fenêtre.

Je dirais plutôt Île de France. Mes parents étaient intendants de Mercy... Vous les avez connu. Ils m'ont toujours dit que, si j'avais un problème, je pourrai aller trouver la duchesse Ellsya, car elle et sa famille étaient des gens bons. Et... aujourd'hui... je suis là...

Une petite moue dubitative se dessina sur mon visage.
ellesya
Le gamin fit bonne impression, n'omettant pas un "votre Grâce" qui la surprit et la fit sourire avec bienveillance.

Chanteclair... Ce nom lui rappelait vaguement quelque chose mais qui?

Mercy... Léger raidissement. Un nom presque oublié. Ou du moins chassé de son esprit. Un poids se posa sur son ventre.


Je ne me souviens guère de Mercy et de ta famille. J'étais bien plus jeune que toi lorsque j'y vins pour la dernière fois.

Grimoald lui apparut alors comme accompagné d'une escorte de fantômes.
Il n'était pas nécessairement de rappeler pourquoi... Mais pour le lecteur, sûrement que oui.
Mercy et Ellesya... la genèse d'une détestation paternelle.

Mercy fut la terre octroyée à Rassaln d'Arduilet lorsque celui-ci fut fait Chevalier de St Ouen, Ordre qu'il avait fondé au service du Roy.
Ellesya était haute comme trois pommes lorsque son père l'avait emmenée là-bas, loin de sa maman. Ce n'était que des années plus tard qu'elle avait appris que c'était la conséquence de la séparation de ses parents. Son père avait tant délaissé sa famille et fait souffrir sa mère que celle-ci avait fini par chercher le réconfort auprès d'un autre, après 10 ans à attendre un époux tant aimé que détesté. Cet autre sera, pour Ellesya, officiellement son tuteur pendant 10 années suivantes, et surtout son vrai père. Celui du coeur.

Ils n'étaient à Mercy que depuis quelques jours, en compagnie de ses frères, Aldur et Rehaël, et de son cousin, Barahir, lorsque la dépouille du Taureau avait été retrouvée sans vie à quelques lieues de sa terre francilienne. Le Pair de France avait été assassiné et encore à ce jour nul ne savait qui et pourquoi.

A la mort de ce dernier avait suivi l'ouverture de son testament. A sa fille ainée, il laissait une demi seigneurie humide et pauvre en Limousin. Le foyer d'origine des Arduilets. Famille maudite.
C'était tout ce qu'il lui laissait, préférant laisser comté, baronnie et surtout l'héritage de Mercy et de l'accession à la chevalerie à son jeune frère toujours baveux et babillard dans son berceau. Jamais il n'avait été accepté dans la famille qu'il existe une primogéniture masculine et voilà que sur son lit de mort, il faisait ce camouflet à ses engagements.
De sa plus petite enfance, la jeune Sya se sentit désaimée de ce père dont elle ne gardait plus de souvenir. Mais le Très lui avait offert l'Amour paternel de Kreuz, puis celle d'Asdrubael. Large compensation qui lui permettait aujourd'hui de ne pas haïr les hommes.

De l'épisode de Mercy, il ne restait qu'elle également. Grimoald n'était pas encore né. Rassaln était mort, gachant une partie du coeur de la jeune fille. Rehaël, l'héritier, avait suivi le même chemin que son géniteur. Mort assassiné.
Aldur avait disparu en Helvétie et devait être depuis des années auprès du Très Haut. Barahir, idem?

Et voilà ce petit bout d'homme qui venait remuer la vase de ses souvenirs et amertumes sans s'en douter. Mais venant de cette seigneurie, tout autre étant mort, il était logique que ce soit vers elle qu'il se tourne.

Elle fronça les sourcils.


Enchantée, Grimoald Chanteclair. Tu as fait une longue route pour une jeune garçon. Et si je comprend bien tes paroles, cette route fut motivée par un conseil donné par tes parents ...en cas de problème.

Parle, je ferais en sorte de t'aider.

_________________
~~ Ellesya de la Louveterie ~~
Grimoald
Je vis que la jeune femme, qui était, malgré son âge encore précoce, Duchesse, sourire. D'ailleurs, son rang de Duchesse me fit réfléchir. Peut être avait-elle elle aussi perdu ses parents, pour être si jeune et si riche. Ou peut être avait-elle était Duchesse dans une province, ce qui lui valut, en fief de retraite, ce magnifique Château. Je ne savais que peu de choses sur l'héraldique, et tout ce qui est lois des nobles. Seulement, ça, je le savais. C'est papa qui me l'avait expliqué. Il avait même dit qu'être Duc ou Comte en exercice, c'était le poste le plus haut que l'on puisse exercer dans un duché. Il était intelligent, mon père...

J'ai jeté un regard furtif derrière moi, où la vieille femme écoutait en ayant un regard concentré.
Elle devait surement s'alimenter, pour l'après midi.
Il lui fallait quelque chose à raconter, au bourg...

Puis mon regard bifurqua sur la Duchesse, et, en même temps, elle se mit à parler. « Je ne me souviens guère de Mercy et de ta famille. » Et mon regard se fit vide. Un léger soupir, presque inaudible, sortit de mon nez. C'était foutu... Jamais je ne pourrai vivre ici, comme je l'avais voulu. Passer une nuit dans ce château... Comment avais-je pu ne serait-ce qu'y penser? Je n'étais pas noble, encore moins riche. « J'étais bien plus jeune que toi lorsque j'y vins pour la dernière fois. » Mon regard se posa sur le sol. Même le sol était riche... Un parquet parfaitement entretenu, brillant...

Je me suis tourné vers la porte. Je n'avais plus rien à faire ici, a quoi bon? Elle ne voulait pas de moi, elle ne savait même pas qui j'étais. Maman ne m'avait jamais mentit, sauf le jour de sa mort. Elle m'avait promis un endroit où me réfugier, elle m'avait même ordonné de venir ici. Mais elle s'était trompé... Ses dures années de labeur au compte de la famille n'avaient pas servi à son fils. Ces dures années ne l'auront pas sauvé, et fait de lui un grand homme. Je me suis incline légèrement et j'ai pris le chemin de la sortie, mes pas se faisant lourds.

« Enchantée, Grimoald Chanteclair. » Comme un chien qui entend le sifflet de son maitre, je me suis arrêté de marché et j'ai ouvert grand mes oreilles. Lentement, je me suis retourné. J'ai posé mon regard sombre dans le sien, si beau, si pur. « Tu as fait une longue route pour une jeune garçon. Et si je comprend bien tes paroles, cette route fut motivée par un conseil donné par tes parents ...en cas de problème. » Mon cœur, mort pendant quelques secondes, reprit force vive et s'emballa même dans ma poitrine. Elle ne m'avait pas congédié... Cependant, la chose allait être moins commode à présent, il allait falloir lui dire... Tout lui dire, sans faire d'erreur, sans mentir, sans même cacher une part de la vérité. Non, il fallait être courageux, comme papa.

Je pris une profonde respiration, attend un quelconque signe venant d'elle qui puisse m'indiquer le top départ. « Parle, je ferais en sorte de t'aider. » J'ai légèrement incliné la tête et j'ai commencé.

« Merci, votre Grâce. Eh bien voilà... Ma mère, Marie de Montmorency, a perdu son époux, feu monsieur mon père, Vincent Chanteclair, lorsque j'avais cinq ans. Je le revois encore clairement dans ma tête, tout comme ma mère, qui est morte il y a de ça trois mois. Sur son lit de morte, elle m'a dit de venir vous voir. Que vous pourriez... » voilà, les choses allaient commencer à se compliquer. « Que vous pourriez m'aider, m'héberger, comme un fils... Elle m'a même dit de vous dire qu'elle n'attendait pas ça en échange de service rendu, et que, si j'étais pour vous un boulet, que je ne devais pas m'imposer et rentrer à Paris. »

J'ai alors regardé les murs, encore une fois. Ici, contrairement à chez nous, à Paris, tout était si riche, tout était si beau. C'est alors qu'une question m'est venu à l'esprit, qu'est-ce que je fais là? Mon regard se baissa, non, mon cas était désespéré.

« Je n'aurai pas du... ça ne se fait pas... Mais comprenez moi, ma mère est morte, elle est partie, me laissant seul... tout seul... »

Je sentis les larmes monter. Les larmes que je n'avais que trop gardés, lors du voyage, et même à mon arrivée ici. Je ne pouvais plus les garder, mes yeux étaient trop sec... Je sentis la chaleur d'une goute perler sur mon visage frais, qui devais avoir rosit avec la température. Mais qu'est-ce que j'étais en train de faire?
ellesya
La peine de l'enfant lui serra le coeur. Elle même avait longtemps sombré suite à des deuils. De sang, elle était aujourd'hui orpheline. Mais avant de mourir, sa mère lui avait offert une famille de coeur en se remariant avec le Duc Asdrubael. Homme de principe et sévère, mais tellement aimant et protecteur avec son fils et ses filles adoptives.

Le "comme un fils" la fit légèrement tiquer. Voilà qui avait le mérite d'être direct... Elle n'aimait guère se faire dicter sa conduite. Devant elle se tenait un jeune garçon qui venait de perdre sa mère. Ainsi, elle chassa sans soucis la petite ruade de son caractère pas si doux que cela.

D'un geste de la main, elle l'invita à s'approcher vers elle. Quand il fut à sa portée, elle lui sourit avec aménité et essuya les joues du garçonnet avec sa propre manche.


Ta mère a eu une sage idée que de te donner ce conseil.

Je suis sincèrement désolée de la peine que tu ressens de l'avoir perdue. Mais réjouis toi pour elle. Je suis persuadée que c'était une Dame très bonne. Elle doit déjà être près de Notre Seigneur, au Paradis.
Quand son esprit a quitté son corps, elle s'est envolée vers le Soleil. Et ce sont les 7 archanges qui l'ont accueillie avec plein d'amitié et de douceur.

Tu sais comment est le Paradis où tes parents vivent maintenant ?

_________________
~~ Ellesya de la Louveterie ~~
Grimoald
Pleurer. Qu'elle idée avais-je eu en laissant couler mes larmes. Personne a part maman ne les avait vu, et la dernière fois qu'elles avaient coulés, c'était justement sur son cercueil. J'étais lâche d'avoir ainsi exprimé mes sentiments. Je n'étais pas digne de papa, qui lui restait fort et droit en toutes circonstances.

Elle me fit signe d'avancer et je me suis exécuté. Chaque pas me portait un peu plus vers elle. La première chose, quand j'étais au plus près d'elle, qui me vint à l'esprit, était qu'elle sentait bon. Elle avait comme un parfum envoutant de rose, ou peu être de fruit rouge.

Je sentis ensuite sa manche contre la joue... Elle était gentille, cette dame là.

« Ta mère a eu une sage idée que de te donner ce conseil. » Commença-t-elle. Mes joues se tordirent en un sourire. « Je suis sincèrement désolée de la peine que tu ressens de l'avoir perdue. Mais réjouis toi pour elle. Je suis persuadée que c'était une Dame très bonne. Elle doit déjà être près de Notre Seigneur, au Paradis. » Euh... Oui, si elle le dit je la crois... Mais je le savais. Je regardais souvent le ciel, et le soleil, pour voir qi je la voyais. Mais je ne l'avais encore jamais vu... « Quand son esprit a quitté son corps, elle s'est envolée vers le Soleil. Et ce sont les 7 archanges qui l'ont accueillie avec plein d'amitié et de douceur. » Je la regardais maintenant avec une mine un peu curieuse. Qu'est ce qu'elle me racontait là?

« Tu sais comment est le Paradis où tes parents vivent maintenant ? »

Ah ah ! Je vis la question piège arriver ! Et je n'allais pas me laisser berner ! Je savais ce qu'il fallait répondre.

« Hum... Je dirai que c'est au soleil, tout blanc et brillant... Avec des gâteaux et des crêpes... Mais en fait, je pense que personne ne le sait. Oui, c'est ça. Il n'y a que ceux qui nous ont quittés le savent... »

La duchesse était beaucoup plus grande que moi. J'étais obligé de lever les yeux pour la regarder.
Et mon visage reprit ce petit sourire angélique.

« Et vous, vous savez comment c'est, là haut? »
ellesya
Je le sais parce que le Très Haut a permis à un homme de s'en souvenir et de revenir parmi les vivants pour en témoigner. Je te raconterais cette histoire un jour prochain. En tout cas, tes parents sont heureux où ils sont et ils peuvent veiller sur toi.

Elle le jaugea une dernière fois, réfléchissant à toute vitesse. Il lui faisait penser à elle dans un sens. Malgré son air malheureux, elle pressentait qu'il pourrait se révéler malicieux et avec un caractère bien trempé. Sa présente démarche et la franchise dont il faisait montre lui plaisait en définitive.
Elle glissa un doigt son son menton pour le lui relever et planter son regard vif-argent dans celui de l'enfant. Avec un sérieux presque solennel, elle décida.


Grimoald, aujourd'hui, comme ta mère l'a voulu, tu m'as demandé mon aide, mon hébergement. Je te l'accorde.

Elle retira sa main et lui sourit un peu, sans se départir de son air.

En venant ici te placer sous ma main, tu n'auras pas que lit et nourriture. Tu n'auras pas à servir, tu recevras éducation et attention. Cela signifie qu'à partir de maintenant, je lie ta vie à la mienne et ce au moins jusqu'à ta majorité où tu pourras regagner ta liberté. Tu es un enfant. Un enfant courageux, certes. Mais il est maintenant de ma responsabilité de veiller sur toi.
Ce n'est pas sans contre partie. Il te faudra accepter les règles de ma maison et dont je t'entourerais pour t'aider et t'élever.


Elle fit quelque pas. Si la vie du garçonnet avait changé. Son arrivée dans la sienne venait en quelques minutes de la modifier définitivement.

Je vais demander à Dame Guillemine de te faire préparer une chambre, qui sera à toi, dans le Logis ducal, avec ma famille.
Et ensuite, qu'elle fasse venir une lingère pour que l'on s'occupe de te constituer de quoi affronter correctement l'hiver...

Ensuite, ma foi, nous ferons plus amples connaissances et je te ferais découvrir ma demeure ambacienne qui est maintenant la tienne.


A la fin de sa phrase, toute intonation solennelle s'était estompée pour ne laisser finalement que le sourire accueillant de la jeune fille, orpheline elle aussi, mais adoptante et adoptée depuis. Si elle avait pu se recréer une famille via le coeur. Cet enfant le pourrait aussi. Que le Très Haut soit béni pour l'Amitié qu'il nous permettait de vivre et faire partager. Son remerciement à Dieu ne transparut pas sur ses lèvres. Tout au plus eut-elle le regard un peu plus brillant, un instant.
_________________
~~ Ellesya de la Louveterie ~~
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)