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[ RP ] A la conquête de la Saône

Edonice
L'enfant sourit. Apparemment ses deux protectrices étaient d'accord et elles pensaient avoir vu sa marraine sous une tente. La comédie commençait, elle allait devoir vêtre à la hauteur !

Contrairement à ses habitudes elle n'avait pas enfilé ses vieilles braies mais une jupe, fort simple au demeurant, elles n'avaient pas les moyens de plus. Ses cheveux bruns en revanche étaient pour une fois coiffés avec soin bien emprisonnés sagement dans une tresse.

L'enfant sauta alors de son cheval si ce n'est avec grâce, au moins avec souplesse et se trouva devant une tente fort simple. Elle ne savait si elle devait attendre que sa marraine daigne se souvenir d'elle, mais la patience n'était pas le point fort des Rastignac.

Edonice ignorait si elle devait marcher en tête de ses deux amies, comme la noble qu'elle était ou au contraire faire profile bas pour montrer sa passivité. Après tout puisque sa marraine considérait Enored comme une bandit et qu'elle ne devait guère penser mieux de Cajoline, Edonice se décida pour la sagesse.


"Dame Caline, voulez vous bien allez voir si ma marraine se trouve présentement céant ? Dame Enored restera près de moi afin d'assurer ma sécurité, si vous le permettez."

Edonice se demenda dans quel recoin de sa mémoire elle avait retrouvé les manières de la cour de Flandres et si ses deux amies n'allaient pas exploser de rire. La comédie allait être difficile à jouer !
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--Frere_estienne


Le brasseur cacha instinctivement son verre de vin chaud derrière lui et sourit à Son Envoyée. Tout le monde connaissait son penchant pour les breuvages alcoolisés, mais en général, il ne buvait pas si tôt. Il avait fait là une entorse parce que le temps s'y prêtait. Et puis qu'il allait avoir besoin de beaucoup de courage pour travailler dans ces conditions.

Z'en faites pô Vicomtesse, c'est juste pour me réchauffer avant d'attaquer l'travail. Faudrait pô qu'j'attrape froid hein !

Il trinqua avec son voisin, un pochtron avéré qui lui semblait n'avoir que faire de l'heure à laquelle il prenait sa boisson. Une fois son verre fini, il se dit qu'il devait bien s'y mettre, sinon, ça n'avancerait pas. Laissant là l'alcoolique qui était en bonne compagnie avec la serveuse, Frère Estienne sorti de la tente.

La pluie avait cessé, laissant les marques de son passage dans chaque centimètre carré de terre. Il contempla la scène. Scène dont il allait être à son tour un des personnages. Prenant une pelle, outil qui serait sûrement le moins dangereux pour lui comme pour les autres, il s'enfonça dans la gadoue pour rejoindre les autres ouvriers.

Tournant la tête pour apercevoir la tente des chefs, il aperçut la jeune Sacha sur le bord du chemin. Il lui fit un petit signe de la main avant de revenir sur la tente de commande.

Il y vit plusieurs personnes s'y rendant. D'abord l'ancien Gouverneur. Celui-ci était accoutré d'une étrange manière. Puis suivi le Bailli qui venait sans doute prendre des nouvelles de l'avancée des travaux. Et, peu après son arrivée, Frère Estienne aperçut un étrange cortège.

Il était composé uniquement de femme. Une très jeune, un enfant d'ailleurs. Un peu plus vieille que Jehan sans doute, mais pas de beaucoup. La suivaient deux autres femmes. Avec un caractère marqué. Le brasseur pouvait le voir sur leurs visages. Les actions passées laissaient toujours des traces.

L'enfant était descendu de son cheval et se dirigeait vers la tente où se trouvait maintenant Son Envoyée, Dame Colombine, le Bailli, ainsi que messire Argael, le chef de port. C'est qu'il en fallait du monde pour diriger des opérations comme celles-ci.

Retrouvant le fil de ses pensées, le brasseur atteignit les ouvriers, déjà recouverts de boue. Il regarda la situation globale et se dit qu'il serait sans doute bien qu'il creuse un peu par ici. Il souleva alors sa pelle qu'il enfonça dans la terre molle. Posant son pied — dont il ne pouvait qu'imaginer l'emplacement sous cet amoncellement de terre — sur la pelle pour faire levier, il dégagea la pelletée au-dessus de son épaule gauche, ne cherchant pas trop où elle allait atterrir...
Argael
[La veille au soir, sur les bords de la Saône]

Seul il observait les berges, seul il contemplait l’horizon, seul il foulait cet endroit qui demain grouillerait telle des fourmis au travail d’activité. Le calme avant la tempête, ou bien alors mer plate sans vent pour un chantier au point mort. Angoisse naturelle, défi humain, désir de réussite, mélange de sentiments des plus logique pour le responsable de ce chantier sans équivalent encore dans ce Duché.

La confiance, un sentiment puissant, une marque d’estime voila ce qu’était sa nomination par le conseil municipal de Lyon, à la tête duquel Colombine d’Albon présidait. Il se devait de faire mieux encore que ce qu’on pouvait attendre de lui, ainsi sans relâche il avait arpenté la ville, payé crieur public, et marchand pour que l’information circule. Seront-ils la demain. Cette éternelle et même question que seul le temps avait pouvoir de voir apporter réponse.

Coucher de soleil sur un ciel nuageux, les travaux se ferait sans nul doute en partie dans l’eau dans les bottes et les cheveux trempés. C’est avec l’idée d’apporter victuailles aux ouvriers qu’il rentra dans la nuit naissante, demain serait un jour nouveau….


[Le jour le plus long]


Chef de port on lui avait confirmé cela mais nulle missive officielle, la journée avancée inexorablement, l’homme pestait, déjà à la mi journée, certains Lyonnais s’en étaient retournés à leur routine quotidienne, ses propos les exhortant à rester n’y fit bientôt plus d’effet. Sans travail point d’argent, sans argent point de vie, point de survie.

Maudit, de nouveau la chance, l’abandonnée.

Le soleil décliné, malgré ses missives le conseil ducal restait sourd la décision officielle se faisait attendre.

20 ouvriers, 15, 10, 5 puis bientôt 2….. Une journée de perdue, aucun coup de pioche et de bêche n’aura été donné aujourd’hui, de rage un coup de hache vint très profondément s’enfoncer dans un arbre, le fier était impuissant, sentiment peu plaisant, sentiment d’inutilité.

Regard sur l’horizon, que les bruits d’un cheval lancé au galop, vint troubler; un messager, l’annonce officielle. Le chantier pouvait commencé.

Se tournant vers ses deux derniers ouvriers, il déclara.


Lyonnais, en avant nous pouvons encore abattre deux trois arbres avant la nuit, faites les coucher sur le haut des berges, 18 écus pour vous à la fin de cette journée, 3 heures de travail, votre patience se trouve récompensé.

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Enored
Il me semble bien l’avoir reconnu Enored, c’est Dame Adrienne, la marraine d’Edonice.

La rouquine hocha la tête elle avait vu juste. Si la Vicomtesse ne réagissait pas c'est qu'elle était vraiment sourde... Coup d'oeil vers une Edonice souriante ... Commissure des lèvres qui se relève imperceptiblement, la rouquine était fière de la môme Rastignac.

"Dame Caline, voulez vous bien allez voir si ma marraine se trouve présentement céant ? Dame Enored restera près de moi afin d'assurer ma sécurité, si vous le permettez."

Sourcils qui se froncent, yeux qui s'écarquillent, poing qui se resserre sur le pommeau de l'épée. Mais qu'est ce qui lui prenait à Edo ... et soudain l'Irlandaise comprit et du faire un très gros effort pour ne pas éclater de rire. Sacrée gamine ! Autant rentrer dans son jeu.

La pirate resserra un peu plus sa main sur le pommeau de l'épée. Du regard, elle fouilla les alentours afin de décourager toute personne voulant s'approcher de la gamine. On ne toucherait pas à la petite Rastignac si facilement. Elle se planta à côté de l'enfant en attendant la réaction de la marraine ...

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Cajoline22
Eclater de rire, voilà ce qu’elle avait failli faire en entendant Edonice les appeler si naturellement Dame Enored et Dame Caline, comme si elle les avait toujours nommé ainsi…alors qu’elle se souvenait encore des moments ou sur Dunkerque elle l’appelait d’un tout autre surnom…

En descendant de son cheval, elle en profita pour reprendre un visage calme et impassible, il aurait été mal vu pour leur plan qu’elle éclate de rire, surtout que la marraine les entendait surement de l’intérieur de la tente.

Enored rentrait dans le jeu avec conviction, à son tour de rentrer dans celui de la "dame de compagnie"…une respiration pour reprendre définitivement ses esprits, un sourire léger sur le visage pour le rendre plus doux, bien vérifier que ses cheveux cachaient bien cette cicatrice qui partait de son oreille et descendait le long de son cou et qui pourrait effrayer la marraine…Renoan…non le chasser de son esprit, ce n’était pas le moment de se laisser aller….


Mais bien sur Demoiselle Edonice, je vais voir si Dame Adrienne est bien dans cette tente et je reviens.

Dernier regard aux filles, et elle entra dans la tente à la recherche de la marraine
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Adrienne
[ Chantier de Lyon, sous la tente, bien au sec : ]

Plans précautionneusement déployés sur une table soutenue par quelques tréteaux, invitant les curieux à s'en approcher. L'index de la Commissaire aux Travaux se promène sur les contours et arabesques des croquis. D'esquisse, le dessin prend vie sous ses explications alambiquées et bientôt l'imagination de chacun métamorphose ce terrain spongieux et cette montagne difforme de boue et de gravats en un embarcadère se dressant fièrement sur les rives de la capitale, où flottent navires de plaisance et caraques marchandes, prêts à voguer sur le cours tranquille du Rhône jusqu'à atteindre la Méditerranée.

Soudain, les sortant de leur rêverie maritime, un visage entre-apparaît entre deux pans de tissu. Juché sur un étalon, engoncé dans une rutilante armure, le Vicomte d'Oingt, toujours prompt à se faire remarquer, adressa quelques mots à travers son heaume à la Vicomtesse. Le lyonnais semblait fort déçu. L'espoir de le voir descendre de son piédestal pour leur prêter ses muscles s'évaporant aussitôt, la flamande haussa les épaules en riant :


Vous pouvez ôter votre armure et partir serein, Vicomte, les Vikings n'ont guère encore débarqués. J'espère en tout cas que vous ferez profiter Lyon de vos talents à forger le fer, à l'heure d'oeuvrer aux finitions.

Au moins pendant ce temps-là, il cessera de surproduire des casques, pensait t-elle intérieurement. Elle souhaita une bonne journée au Frère Estienne avant de faire signe à la maritorne de cesser sur le champ de servir du vin chaud au poivrot. Et alors qu'elle se penchait derechef sur les plans, des voix féminines résonnèrent aux abords de la tente. Les propos tenus la firent faire volte-face.

Mais bien sur Demoiselle Edonice, je vais voir si Dame Adrienne est bien dans cette ...

La blonde n'avait pas achevé sa phrase que déjà, la brune déboulait telle une tornade hors de la tente, bousculant sans la voir la damoiselle qui entrait, son regard ne cherchant qu'elle. Sa fillote ... ici ... en vie ! Leurs chemins s'étaient séparés en Flandres voici plus d'un an. Longtemps la Vicomtesse avait espéré sa venue en Normandie avant de devoir se résoudre à partir vers le Sud, seule. Mais jamais elle n'avait oublié la promesse faite à son amie, la Duchesse Cassandre.

Elle s'approcha de l'enfant. La petite princesse à la robe immaculée de Dunkerque avait cédé la place à une fillette à l'apparence certes soignée, mais ordinaire et indigne de son rang. Ce regard et cette moue frondeuse, tout le portrait de son Rastignac de père ... Et de la même manière qu'elle l'avait fait le jour de son baptême, Adrienne glissa la main dans les cheveux de sa fillote, de ce geste affectueux et tendre dont seule une mère est capable :


Bonjour jeune Edonice, je désespérais d'avoir de tes nouvelles. Tu n'imagines pas combien je suis soulagée de te savoir ici.

Elle s'interrompit, apercevant alors l'intriguante rouquine non loin, rejointe par la jeune femme aux cheveux d'or. Les dévisageant froidement, elle asséna un glacial :

Damoiselle Enored et comparse, voilà bien singulière manière de vous présenter face à moi. Sachez que le port d'armes est interdit sur le chantier naval pour raison évidente de sécurité.
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Argael
[Un jour sur le chantier]

Voici le chantier était entamé, et bien vite les Lyonnais répondaient en masse, prit d’un réel engouement pour cette construction à la grande joie du Commissaire aux mines, du bourgmestre et du chef de port, donnant physiquement de leur personne dans la réalisation de ce projet.

Le temps gris, venteux déversé des cordes, des trombes d’eau dur le chantier mouillant un peu plus encore les ouvriers, qui pourtant sans relâche coupaient arbres et souches, piochaient et sortaient nombreux sceaux de terre et de boue.

Tente pour manger et pour les plans avaient été monté, le chantier s’affairant en permanence. Argael Devirieux avait instauré un roulement pour les hommes de sorte que l’on avancé de manière rapide efficace.

Le Bourgmestre et le Commissaire aux Mines donnaient eux coups de mains à remonter les sceaux, au milieux de la population admirable de ténacité forçant l’admiration.

Sans relâche les bêtes de traits évacuer cette terre. Le chantier n’était que bruit, et le chef de port diriger et planifier le sourire aux lèvres. Oui tout ceci serait magnifique.

Votre Excellence, votre Excellence, nous avons un blessée, arriva à dire un homme essoufflé.

Ou donc? Mène moi à lui, vite.


Sans attendre un instant, laissant en suspend la discussion en cour avec le responsable des bucherons, il descendit au niveau du chargement des stères pour constater qu’ un homme était écrasé sous le poids d’un tronc, respirant à grande peine.

Protéger le de la pluie bon sang, quel est son nom ?

C’est le Baptiste Monsieur qu’il s’appel.


Bon Baptiste, ne bouge pas, on va te sortir de la.


En réponse un éclair accompagné de son coup de tonnerre se fit entendre, tandis que l’homme émettait un râle de douleur à peine audible, sans doute la cause en était le poids qui lui comprimer les poumons .

Du cordage, vite, vite, les sols sont meubles par la pluie, une chance s’il en est pour Baptiste. Toi vas me chercher un médicastre, qu’il nous attende dans ma tente. Maintenant les autres silences, je dirige et vous faites pas d’initiative malheureuse, on écoute ma voix…..

…..Et ces cordages ils se bougent le séant, ou je dois moi aussi faire cela, allez, allez on a un brave à sortir.

Toi et toi, attrapez des rondins et venez en bout, cela va faire levier, le cordage a un bout autour du troncs et l’autre partie attachée au bœuf, les autres avec moi pour soulager Baptiste du poids qu’il à sur lui.


L’homme fut dégagé et mené avec précaution sous la tente, sous la responsabilité du médicastre. L’homme de constitution robuste s’en sortirait avait annoncé ce dernier, ce qui soulagea tout le monde présent au premier rang duquel le responsable du chantier.

Prévenir le Bourgmestre et le Commissaire aux mines de l’incident, de l’accident, il se devait de savoir. Silencieux la pluie ruisselant depuis sa chevelure jusque dans ses bottes, songeur il prit la direction de leur tente, ou il imaginait pouvoir trouver l’une ou l’autre de ces deux femmes à moins qu’elles ne soient dans la boue auquel cas il irait ensuite.

Lorsqu’il vit trois étrangères en arme près de cette tente, il fronça les sourcils, et intrigué pressa le pas afin de connaître la raison de la présence de ses étrangers sur son chantier.

Avant même d’avoir combler la distance la Vicomtesse Adrienne de Hoegaarden sortait semblait discourir avec eux. Des connaissances donc mais pourquoi alors ne point l’en avoir averti ? voici chose surprenante.

Damoiselle Enored et comparse, voilà bien singulière manière de vous présenter face à moi. Sachez que le port d'armes est interdit sur le chantier naval pour raison évidente de sécurité.

Arrivant alors il toisa ces intrigantes, des Flamandes ? la chose était possible, des nobles sans doute avec telle monture. Passant par derrière il entra en scène.

Bonjour Damoiselle, pardonner cette intrusion sur mon chantier mais avant quelques joutes verbales savoureuse je ne puis que confirmer les propos de la Commissaire aux Mines en ma qualité de responsable de chantier. Il vous faut laisser vos armes ici même, je puis vous assurer qu’elles seront sous bonne garde.

Fixant de son regard émeraude les visages des protagonistes un à un, le visage paisible, il attendait qu’on lui remette les lames.
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Cajoline22
A peine entrée, voilà qu’elle se retrouvait dehors a essayer de retrouver son équilibre alors que du coin de l’œil elle voyait la tornade brune et ses froufrous qui venait de la bousculer se précipitait vers Edonice .
Elle avait un autre problème plus urgent que de se soucier de la sécurité d’Edonice, Enored veillait sur elle, et elle, elle tentait tant bien que mal de retrouver son équilibre sur un sol glissant. Instinctivement elle attrapa la première chose qui lui tomba sous la main afin de ne pas se retrouver les quatre fesses par terre dans la boue et cette chose c’était la toile de la tente...qui sous la pression fit un grand ….CRAAAAC ….et se déchira sur une bonne partie de sa longueur.

Une fois son équilibre repris, avec un sourire ironique, la bretonne regarda l’intérieur de la tente au travers de la déchirure, ça leur ferrait de l’aération, sur qu’ils devaient avoir trop chaud ! Et qu’on ne vienne pas lui demander de réparer sinon ça allait chauffer, si cette folle et ses froufrous ne s’étaient pas précipité sur elle, ca ne serait pas arrivé. D’ailleurs cette folle, elle l’avait à peine vu et n’avait donc pas remarqué qu’il s’agissait de la marraine de la petite, ce n’est qu’en se retournant vers Edonice et Enored, qu’en entendant les mots prononcés qu’elle le découvrit.

Son sang de bretonne ne fit qu’un tour, elle s’était permis de leur envoyé une lettre sur le manque d’éducation de la petite et elle….toute noble qu’elle était semblait méconnaitre la politesse qui veuille qu’on s’excuse lorsqu’on bouscule une personne ! Elle rejoignit Enored dans cet état d’esprit pour l’entendre leur assener un glacial :


Damoiselle Enored et comparse, voilà bien singulière manière de vous présenter face à moi. Sachez que le port d'armes est interdit sur le chantier naval pour raison évidente de sécurité.

Rester calme, rester calme…dur, très dur, surtout lorsqu’on venait de s’entendre appeler comparse et avant même qu’elle ne put rétorquer à la marraine un homme s’interposa pour confirmer, en sa qualité de responsable du chantier, ce qu’elle venait de leur assener….laisser leurs armes…

Un frisson glacial la parcouru, depuis la perte de Renoan, elle s’était jurée à elle-même, à lui, au Très Haut qu’elle ne se séparerait plus jamais de ses armes, qu’elle ne se retrouverait plus jamais sans défense…que la vie qu’il avait donné pour elle ne finisse pas bêtement parce qu’elle se retrouvait sans moyen de défense.
Soudain, lumière dans son esprit, à force de parcourir les routes avec Enored, elle avait prit quelques unes de ses manières et dissimulait sur elle, une dague ou deux…elle allait remettre son épée et l’une de ses dagues en signe de bonne volonté, il fallait un minimum pour que ce qu’elles avaient prévu se réalise peut etre.
Elle croisa un instant le regard d’Enored, la rouquine semblait sur le point d’exploser, aussi pour s’empressa-t-elle de prendre la parole .


Messire le responsable du chantier, ce n’était indiqué nulle part et personne jusque là ne nous avait demandé nos armes elle prit son épée et sa dague et les lui tendit en souriant Je vous les confie, j’ai toute confiance pour les retrouver à ma sortie de ce chantier.

Puis la bretonne tourna son regard devenu glacial vers la marraine de la petite et d’une voix toute aussi froide lui répondit.

Dame, la comparse s’appelle Caline. Quand à nos manières, elles valent les vôtres, moi quand je bouscule une personne, je m’excuse !
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Terwagne
Penchée sur les plans étendus sur une table de fortune, la Bailli avait cessé de prêter attention aux personnes se trouvant sous la tente, ainsi qu'à celles qui entraient et sortaient.

Oui, comme toujours lorsqu'une chose la passionnait et avait tendance à la faire rêver, le monde autour disparaissait, elle semblait s'enfermer dans une bulle invisible dont personne d'autre qu'elle-même ne pouvait la faire sortir.

Lorsque ce fut enfin le cas et qu'elle retomba les pieds sur boue, elle se rendit compte que la Commissaire aux mines avait disparu, et elle chercha à sortir de la tente pour aller la remercier de lui avoir montré les plans. Elle la trouva bien au dehors, en compagnie de visages inconnus d'elle-même, et n'osa pas la déranger au milieu de ce qui ressemblait fortement à des retrouvailles.

C'est donc avec un simple signe de tête discret qu'elle prit congé, se promettant de revenir voir l'avancée des travaux régulièrement le temps que durerait encore son séjour à Lyon.


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Membre de l'APD : la compétence au service des Lyonnais et Dauphinois
Edonice
Edonice ne comprit que lorsque la tornade la toucha qu'elle se trouvait face à sa marraine. Elle ne retint qu'à grand peine le coup de pied réflexe qu'elle allait mettre dans les jambes de celle qui osait la toucher. Elle était une enfant sans famille depuis tellement longtemps qu'elle ne supportait plus les caresses.

Elle repensa alors à sa tante Félina qui l'avait receuillie quand elle avait 5 ans et qu'elle accusait d'être méchante car elle ne la calinait jamais. 6 ans plus tard, elle était comme sa mercenaire de tante.

La jeune fille commençait à comprendre que le rôle qu'elles avaient décidé de jouer allait s'avérer plus difficile que prévu. Après la caresse, la marraine se mit à insulter ses deux amies. Edonice dut prendre sur elle pour ne pas lui enfoncer dans le ventre la dague de Félina qu'elle portait toujours au côté. L'enfant savait que son regard devait trahir sa haine et que ce n'était qu'au prix d'un effort surhumain qu'elle restait de marbre, s'enfonçant les ongles dans la paume de sa main.

Il allait vraiment falloir que le jeu en vaille la chandelle. Edopnice respira profondément, tenta de se calmer en écoutant les paroles d'apaisement de Caline à l'attention du responsable du chantier.

Se contrôler, ne rien dire et tenter de faire bonne figure. La tâche serait difficile pour la petite sauvageonne. Mais elles avaient besoin de repos et de remplir un peu leurs bourses avant de remonter vers le Nord du Royaume.

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Enored
Caline n'avait pas eu le temps d'entrer qu'une furie se précipitait sur Edonice pour ... la caliner. La main de l'Irlandaise avait glissé du pommeau de l'épée à la garde avant de reconnaitre celle qu'elle avait croisée dans une taverne de Lyon. De l'étonnement la rouquine passa à l'amusement en voyant Edonice se contenir avec peine.

Bonjour jeune Edonice, je désespérais d'avoir de tes nouvelles. Tu n'imagines pas combien je suis soulagée de te savoir ici.


Soulagée, la Vicomtesse était soulagée, elle qui s'était barrée alors qu'elle savait que la petite venait sur Lyon... La pression monta d'un cran lorsque la Vicomtesse lui annonça que les armes étaient interdites sur le chantier. Elle voulu protester lorsqu'elle vit un homme s'approcher, confirmant les dires de la nobliote. Décidément, ils avaient peur d'être embrochés ? Caline tentait d'apaiser la situation, elle le comprit à son regard mais la rouquine n'appréciait pas. Aussi elle planta ses émeraudes dans celles qui la fixaient attendant qu'elle s'exécute.


J'donne pas mon épée à n'importe qui !

Sourcils qui se froncent. Crissement de la lame dans le fourreau. Epée mise à nu devant ces étrangers qui lui font face, léger mouvement de poignet menaçant avant de déposer la lame dans les mains de l'homme.

J'espère qu'elle sera sous bonne garde ! J'veux la récupérer intact quand j'partirai d'là. Quand à vous ... La rouquine se tourna pour faire face à la Vicomtesse Vous ! comment pouvez vous dire que vous êtes soulagée d'voir la p'tite de Guillaume alors qu'vous z'avez même pas daigné l'attendre quand j'vous ai annoncé sa venue ! L'Irlandaise s'avanca vers Adrienne, se mettant entre elle et Edonice, dans un geste protecteur, elle cala la jeune fille derrière elle. Se trouvant à quelques pouces de la Vicomtesse, elle lacha ce qu'elle avait sur le coeur.

Comment osez vous juger not'façon de nous occuper d'Edo alors qu'vous l'avez pas attendue et qu'vous avez abandonné vot'môme en Normandie ! A c'que je sache, elle est en vie, correctement nourrie et bien protégée ! Z'étiez ou quand elle avait b'soin d'vous hein ?

L'Irlandaise aurait du se retenir oui mais ... cette femme l'énervait au plus haut point et peu importait si elle ne pouvait tirer un écu de cette noble hautaine. L'idée qu'elle veuille leur oter Edonice était insuportable pour l' Irlandaise qui s'était attachée à elle bien plus qu'elle ne l'aurait voulu.
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Argael
Echange de regard voici ce qui accueillie la demande renouvelée du « fier ». Inflexible dans l’expression et de stature posée, paume ouverte il attendait d’y accueillir les lames.

La première damoiselle semblait il, avait une intonation bretonne dans la voix qui le fit sourire. Il tenta un


Demat, Degemer mat, trugarez pour vos armes damoiselle si je ne commets point d’impair en percevant une connotation bretonne dans votre accent.

A son tour l’autre dame lui donna ses armes non sans s’être exprimé

J'donne pas mon épée à n'importe qui ! ….

…J'espère qu'elle sera sous bonne garde ! J'veux la récupérer intact quand j'partirai d'là. Quand à vous ...


Auquel cas je vous dis merci et je me présente Argael Devirieux, Ministre du Roy et ambassadeur royal auprès de la Couronne Bretonne. A Lyon en ma qualité de responsable de chantier. Je gage que cela vous rassurera quand à la confiance que vous pouvez avoir en ma personne, damoiselle et dames.

Puis ayant les armes en mains se mit en retrait écoutant d’une oreille discrète les propos qui pour le coup s’avéraient des plus surprenants et informatifs.

Comment osez vous juger not'façon de nous occuper d'Edo alors qu'vous l'avez pas attendue et qu'vous avez abandonné vot'môme en Normandie ! A c'que je sache, elle est en vie, correctement nourrie et bien protégée ! Z'étiez ou quand elle avait b'soin d'vous hein ?

La Vicomtesse, il savait sa maternité mais cette dame disait elle vrai ? Silencieux ayant déposé les armes sous bonne garde dans la tente, poursuivit l’écoute silencieux, préférant ne point intervenir pour le moment dans une affaire dont il ignorait tout.

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Adrienne
Ses doigts avaient à peine effleuré la chevelure châtaigne que la froideur de la môme fruit des amours d'un brigand et d'une religieuse la pétrifia. Adrienne n'aspirait qu'à serrer sa fillote contre elle, la rassurer, la cajoler mais son regard était dur et dénué de toute tendresse à son égard. Un an d'errance avait suffi à lui ôter toute l'espièglerie et l'innocence de l'enfance …

Ses poings se serrèrent d'impuissance en repensant à la promesse faite à Cassandre de prendre soin de sa fille s'il devait lui arriver malheur. Son père toujours porté disparu, sa mère ayait perdu la raison, Edonice se trouvait seule pour affronter la vie, à la merci de mercenaires sans foi ni loi auquel elle semblait s'être attachée malgré tout.

CRAAAAAC, bruit de la toile qui se déchire sous le poids de la bretonne. Tension à son comble entre les deux femmes qui se jaugent à présent du regard. La brune est sur le point d'exiger réparation quand l'arrivée du chef de port semble l'apaiser un instant. Lui seul a ce pouvoir, mais dès qu'il s'éloigne pour ranger les lames en lieu sûr, l'animosité remonte d'un cran après une nouvelle pique lancée par la blonde.


Dame, la comparse s’appelle Caline. Quand à nos manières, elles valent les vôtres, moi quand je bouscule une personne, je m’excuse !

Caline, la compagne de feu Reno … La Vicomtesse se remémora alors leur brève rencontre à Dunkerque ... Se tournant vers elle, elle lui lança avec mépris :

Je n'ai nulle leçon de bienséance à recevoir de vous, damoiselle. Vous qui avez lâchement abandonné sur mon parvis les quatre enfants de Reno comme l'on se débarrasse d'un pot de chambre.

La brune fulminait alors que l'irlandaise s'avançait à présent vers elle de son air menaçant, lui crachant son venin au visage :

Vous ! comment pouvez vous dire que vous êtes soulagée d'voir la p'tite de Guillaume alors qu'vous z'avez même pas daigné l'attendre quand j'vous ai annoncé sa venue !

Colère sourde qui gronde en elle, mâchoires serrées, se contenir … :

Quel toupet ! Voilà plus d'un an que je suis à sa recherche et vous profitez de mon escapade à Briançon pour larguer Duchesse et chérubins en mon manoir puis filer comme des scélérates avec la petiote. Je me refuse à ce que ma fillote grandisse telle une vagabonde, elle mérite bien mieux.

Mais la rousse persistait :

Comment osez vous juger not'façon de nous occuper d'Edo alors qu'vous l'avez pas attendue et qu'vous avez abandonné vot'môme en Normandie ! A c'que je sache, elle est en vie, correctement nourrie et bien protégée ! Z'étiez ou quand elle avait b'soin d'vous hein ?

Les mots avaient cinglé, bruts, impitoyables, et firent l'effet d'une claque à la Commissaire. Elle chancela.

Amaury … Sa vie, sa chair, son sang. Ce petit bout d'homme portant ses yeux qui ne conservait pour souvenir d'elle que celui d'une jeune femme endeuillée, ne quittant plus ses habits de ténèbres et se noyant corps et âme dans le travail et l'ivresse pour ne pas sombrer.

Lui qui avait à jamais brisé son coeur de mère en refusant du haut de ses 8 ans de la suivre dans son périple pour poursuivre son apprentissage de maître brasseur auprès des moines de l'abbaye de Tastevin et rester sous la tutelle de son parrain Sardanapale, qui contrairement à elle, pouvait lui prodiguer une existence stable et sécurisante.

Lui qu'elle avait quitté la mort dans l'âme pour qu'il exauce son rêve, sachant au fond d'elle-même que de par sa vie mouvementée, elle ne pourrait jamais rivaliser avec l'éducation qu'il recevrait en Normandie. Aucun jour ne passait sans qu'une pensée l'étreigne pour ce fils qui était sa seule fierté.

Ses azurs étaient devenus torrents déchaînés, la lionne n'entendit pas la suite, dans un rugissement, elle fonça de toute sa hargne sur Enored, la propulsant violemment en arrière, toutes deux tombant lourdement au sol, dans un jet de boue éclaboussant les ouvriers alentours, médusés. Entraînées dans leur élan, les deux furies dévalèrent le terrain en pente dans une lutte acharnée, chacune cherchant à prendre l'ascendant, leurs corps roulant jusqu'à buter contre le ponton en bois surplombant la rive où s'écoulait une Saône impétueuse.

La Vicomtesse tira avantage de sa position pour relever le buste, ses longs cheveux lui barrant le visage, sa chemise déchirée par endroit et dégoulinante de boue, maintenant fermement la rousse entre ses cuisses tandis que ses mains se portaient à la gorge de l'insolente :


Langue de vipère, guenon du diable, rouquine insolente, je vous défends de juger de mes qualités de mère ... je vous ferais misère jusqu'à ce que vous imploriez mon pardon pour cet outrage !

Et ses mains serraient, serraient, tandis que des larmes rageuses coulaient sur ses joues.
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Edonice
Edonice commençait à s'amuser. La marraine semblait un peu plus surprenante qu'elle ne le laissait supposer au premier abord. Son père ne lui disait-il pas de se méfier des apparences ? Sa nonne de mère n'avait-elle pas mis seulement deux ans pour que la religieuse devienne une Duchesse guerrière défendant la Guyenne de ses remparts ?

Après la joute verbale, la nobliaute sauta sur la pirate après quelques gentilles échangées. La jeune fille ouvrit de grands yeux, ne pouvant retenir un grandéclat de rire.


"R'garde Caline les deux tigresses !"

Edonice n'en croyait pas ses yeux. Malgré la boue qu'elle ne pouvait pas voir sur le visage des deux femmes depuis l'incident, elle imaginait très bien l'état dans lequel elles étaient.

Oubliant un instant le rôle qu'elles s'étaient fixée, Edonice reprit :


"Même en colère, j'mise à 3 contre 1 sur not'Eno."

L'enfant n'espérait qu'une chose : que personne n'intervienne pour séparer les deux femmes. Elle voulait son spectacle !
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--Frere_estienne


Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous...

Mais avec les trous, au début c'est un p'tit peu pis après c'est un gros peu !
[Désolé pour les belges et merci Coluche ^^]

Frère Estienne s'en rendait rapidement compte. Les choses changeaient à une vitesse folle. Tellement de monde était impliqué dans ce chantier que quelques heures suffisaient à modifier la topologie du terrain. A moins que ce ne soit la pluie qui n'avait cessé de tomber pendant les heures précédentes.

Tout autour de lui, ses collègues s'acharnaient avec leur pelle, pioche, seaux et autres matériels. Et, tout autour d'eux, les passants contemplaient ce spectacle, témoins de la grandeur humaine.

Le brasseur n'avait pas fait attention à la scène qui se déroulait en amont, au niveau de la tente de commande. Il entendait des voix qui s'élevaient, certes, mais comme dans tous villages, les crieurs n'étaient pas rares. Pas plus que les disputes en publique ou les conversations houleuses. Aussi n'y avait-il pas fait particulièrement attention, tout à son travail qu'il était.

Ce n'est que lorsqu'il vit passer deux masses boueuses non loin de lui qu'il fut tiré de son ouvrage.


Mais mais... !! Qu'est-c'que c'est qu'ça ?!!

L'incrédulité du brasseur était telle qu'il mit du temps à comprendre la situation. Dans le tas de boue, il entendait des gémissements, puis des cris.

Armé de sa pelle, il se rendit vers le ponton de bois où la boule de boue venait d'atterrir. Il plissa les yeux, s'agenouilla, la contourna, tendit l'oreille. Il souleva même sa pelle, s'apprêtant à l'abattre au milieu afin de stopper l'agitation, quand il La vit.

Ou plutôt quand il cru la voir, tant Son Envoyée ne ressemblait plus vraiment à Son Envoyée telle qu'il l'avait rencontré quelques mois auparavant, cueillant innocemment des fruits dans le verger de Lyon la Rugissante. La femme qu'il pensait avoir en face de lui était la Vicomtesse de Menin.

Elle était en prise avec une autre femme, visiblement rousse. A moins que ce ne soit la boue qui avait donné cette teinte à sa chevelure. En tout cas, les deux femmes semblaient vouloir s'étriper et étaient sourdes à toutes protestations venant de l'extérieur. Comme si leur duel les avait projeté dans une sorte de bulle imperméable à tout ce qui pourrait les entourer. Imperméable en terme sonore, visuel et olfactif. Puisque la boue, elle, semblait avoir été invitée à ce combat.

Ses quelques protestations "M'dames ! M'dames allons ! Un peu d'tenue ! Vicomtesse !!" n'y changèrent rien. C'était à peine si elles se rendaient compte de sa présence.

Frère Estienne pensa un instant au Vicomte d'Abbeville et se dit que s'il avait été là, il aurait vu l'un de ses plus grands fantasmes, un combat de femmes dans la boue...
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