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[ RP ] A la conquête de la Saône

Enored
La vicomtesse, piquée au vif s'était jetée sur elle … A ça, la rouquine ne s'y était pas du tout, mais alors pas du tout attendue … Une joute verbale à la rigueur mais une sauvageonne se jetant sur elle... pourtant la lueur dans les azurs aurait du la prévenir, oui mais une nobliote froufrouteuse ça se défend pas enfin normalement … Seulement là, la rouquine avait réveillé la furie qui sommeillait dans la Vicomtesse … Si bien que, surprise, la rouquine perdit son équilibre et se retrouva à dévaler la pente boueuse. Elle cherchait à cet instant là, plus à reprendre pied qu'à s'écarter du corps qui l'entrainait toujours plus bas, rien à y faire. Alors elle laissa rouler la rouquine. Après tout quelque chose finirait bien par les arrêter ou pas et … outch ! Maudit ponton ou bénit … l'eau juste en bas et … défection elle a réussit à prendre le dessus la bougresse pis elle serre fort ! Non de non !

Langue de vipère, guenon du diable, rouquine insolente, je vous défends de juger de mes qualités de mère ... je vous ferais misère jusqu'à ce que vous imploriez mon pardon pour cet outrage !

Ah on me l'avait jamais faite celle là ! Mots qui ne réussirent pas à franchir les lèvres de la rouquine. Zut que se passait-il? L'air venait à manquer et la rouquine comprit. Les mains de la vicomtesse s'activaient sur sa gorge. Par bonheur, la rouquine n'avait pas donné toute ses lames. Vite il fallait faire vite, déjà sa vue se troublait sous l'étreinte. Vache, elle serrait fort la vicomtesse, seulement, elle avait oublié les mains de la rouquine. Par bonheur, le ponton ne lui avait pas bloqué le bras. Sa main gauche glissa jusqu'à sa ceinture pour attraper une de ses dagues bien cachée par sa cape en temps normal. La boue aida au mouvement et la main glissa rapidement jusqu'à la lame qui vint se caler dans la paume de la main en question prête à frapper.

Geste vif, rapide, main qui s'élève pour venir s'arrêter juste sous la jugulaire de la furie brune... Geste calculé pour que la folle sente le froid de la lame sur son cou. Geste légèrement appuyé pour faire perler une précieuse goutte du précieux sang. Eclair de ruse dans les émeraudes qui ont prit la couleur de la mer en furie. Voix rauque.


Jamais ! Jamais j'implorerais ! Plutôt mourir ! Grande inspiration, aussi grande que les mains serrées le permettaient Si tu veux rester en vie pour la revoir ta fillotte … lâche moi car tu s'ras morte avant moi Vicomtesse ! Lame qui appuie un peu plus, hardiesse de la rouquine qui profite de l'attention que la vicomtesse porte à ses paroles pour tenter de se libérer d'un coup de hanche et entrainer la furie plus bas dans la pente afin de reprendre enfin le dessus...
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Cajoline22
La bretonne sourit un instant au messire auquel elle venait de remettre son épée, il avait vu juste sur ses origines, son sourire partie bien vite, elles n’étaient pas là pour rigoler, et l’accueil froid de la « marraine » sur lequel elle avait répondu du même ton n’allait pas arranger les choses.

Je n'ai nulle leçon de bienséance à recevoir de vous, damoiselle. Vous qui avez lâchement abandonné sur mon parvis les quatre enfants de Reno comme l'on se débarrasse d'un pot de chambre.

La réponse de la Vicomtesse ne s’était pas faite attendre, et les mots qui lui furent destiné la laissèrent un instant pétrifié avant d’être vite remplacés par de la haine.

Une haine viscérale, instinctive, et d’une force qu’elle n’aurait jamais supposée possible s’emparait d’elle. Pour qui se prenait-elle ? Elle ne savait rien ! Que connaissait-elle de la douleur, du chagrin, de ce qui s’était passé ? Rien, elle ne savait rien, mais elle se permettait de juger et de condamner sans même savoir !
Haine qui gonfle et douleur qui la rejoint, se mêlant l’une à l’autre, s’alimentant mutuellement voilant son regard du spectacle qui débute devant elle.
Douleur, parce que cette femme appuyait là ou la douleur était toujours aussi vive…Renoan, l’amour de sa vie, celui qui l’avait quitté bien trop tôt, qui avait donné sa vie pour elle.
Oui, elle avait laissé les enfants, trois jeunes enfants et un adolescent de 16 ans, pensant qu’ils seraient mieux à se reposer de leur longue fuite entourés de Caddwallon et Blandine, avant de retrouver leur mère, dernier souhait de Renoan, qu’égoïstement elle avait réalisé pour ne pas avoir sous les yeux un souvenir vivant de celui qu’elle avait perdu. Dire qu’elle les avait laissé seuls, qu’elle s’en était débarrassé comme un pot de chambre…pour qui se prenait-elle cette garce ?

Un éclat de rire et les paroles d’Edonice levèrent le voile de rage qui obscurcissait sa vue.


"R'garde Caline les deux tigresses !"

Le spectacle qui se tenait devant elle et devant tout le chantier était…surprenant surtout si on considérait que l’une des combattantes était une Vicomtesse qui s’était permis de les juger et de leur faire la leçon sur l’attitude à avoir !

"Même en colère, j'mise à 3 contre 1 sur not'Eno."

Sourire ironique et regard tendre qui se tourne vers cette petite, qu’elle a toujours aimé comme si elle était sa propre fille, pour qui elle a tout laissé…et perdu.

Oui notre Eno a plus d’un tour dans son sac, j’miserais même 5 contre 1… voyant le moinillon s’approcher pour essayer d’arrêter les deux combattantes …. il est pas prêt d’arriver à les arrêter celui là, ferrait bien de faire gaffe va se prendre un mauvais coup !

Le combat faisait rage entre les deux femmes, Caline regardait la scène la rage et la haine toujours présente envers cette nobliote qui se permettait de les juger, de leur faire une leçon de bienséance et qui se comportait comme la pire des furies, comme une vrai folle, bonne à enfermer ! Elle ferrait bien d’en prendre des leçons !
J’vais te dire Edo… y a pas intérêt à ce que quelqu’un s’en mêle, j’ai envie qu’Eno lui donne une leçon… terminant plus bas pour elle-même elle mérite que ça de toute manière!


(edit pour ortho)

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Argael
Fichtre, de toutes les femmes il le concédait avec regret les Nordistes étaient au caractère plus trempés et ceci devant les montagnardes. Le coups aurait presque pu se devancer, entre les deux femmes, tant l’animosité pouvait se ressentir.

Le Commissaire aux mines soudain sauta sur l’une des étrangères, les entraînant vers le bas dans la boue. Pulsion exprimée sans nul doute par un antagonisme entre les deux femmes qui trouvait son origine dans un passé commun à n’en pas douter


Langue de vipère, guenon du diable, rouquine insolente, je vous défends de juger de mes qualités de mère ... je vous ferais misère jusqu'à ce que vous imploriez mon pardon pour cet outrage !


Une détermination qui fit sourire le fier peu presser dans un premier temps à intervenir, amusé de la situation qu’il était. Deux femmes se crêpant le chignon le faisait bien toujours rire. Il était toujours admiratif, oui c’était le mot de leur détermination furieuse, et de leurs rancunes bien plus importantes dans le temps que celle des hommes.

"R'garde Caline les deux tigresses !"

"Même en colère, j'mise à 3 contre 1 sur not'Eno."

Oui notre Eno a plus d’un tour dans son sac, j’miserais même 5 contre 1. il est pas prêt d’arriver à les arrêter celui là, ferrait bien de faire gaffe va se prendre un mauvais coup !

J’vais te dire Edo… y a pas intérêt à ce que quelqu’un s’en mêle, j’ai envie qu’Eno lui donne une leçon… elle mérite que ça de toute manière!


Soudain changeant d’attitude, la situation évolué, une dague fut sortie et menacer d’oter la vie désormais

Jamais ! Jamais j'implorerais ! Plutôt mourir ! ….. Si tu veux rester en vie pour la revoir ta fillotte … lâche moi car tu s'ras morte avant moi Vicomtesse !

Vissage devenu dur et froid, implacable dans sa résolution. Homme de lettre aujourd’hui il était mais avant tout ancien chef militaire. Des réflexes et un caractère inchangé malgré les années avancantes. Avisant les deux jeunes femmes d’un regard dur les incitant a se tenir immobile. L’entretien ne faisait que commencer.

Dévalant la pente, rouler bouler, bien vite il se trouva a leur niveau tandis que dans son élan, il alla plaquer la vicomtesse, la soulevant pour la retenir plus loin, l’ayant éloigné de la menace du coutela.

Se relevant bien vite en joueur de soule averti, rapidement sur ses appuis, de sa stature il dévisagea rictus mauvais l’étrangère, sourire inquiétant, retour au source de ce chasseur d’un temps lointain ou la traque au In Tenebris s’engageait. Œil pour œil, dent pour dent.

Damoiselle, vous avez abusé de ma confiance, avez trompé ma vigilance, et usurpé vos intentions. Vous voici venue avec mauvaise intention et le mensonge en votre voix, je vous donne une seconde pour vous expliquer sans détour, avant que je ne vous demande des comptes de manière plus musclée mais avec moi cette fois.

Regard couvert de boue, volonté affichée et inébranlable, il ne sera point dit que sur son chantier on vienne créer des soucis ou querelles. L’homme trapu des montagnes au visage et au corps couvert de balafres et autres cicatrices, pointait du doigt l’étrangère attendant sa réaction.

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Enored
Des pas au loin, rapides, dévalement de la pente pour arracher ce corps accroché à elle. La rouquine se redressa pour évaluer la situation, tentant tant bien que mal de reprendre son équilibre dans la boue. Solide sur les appuis, elle observe l'homme qui s'est redressé d'un bond et lui fait face. Impressionnant ... pas si inoffensif que ça au final le ministre ? oui c'était cela ministre ...

Damoiselle, vous avez abusé de ma confiance, avez trompé ma vigilance, et usurpé vos intentions. Vous voici venue avec mauvaise intention et le mensonge en votre voix, je vous donne une seconde pour vous expliquer sans détour, avant que je ne vous demande des comptes de manière plus musclée mais avec moi cette fois.

Moue de la rouquine. Certes elle avait abusé de sa confiance, c'était ainsi une pirate. Elle retint un rire avec difficulté, sa pensée l'amusait. Des comptes d'une manière plus musclée ... la rouquine détailla l'homme de la tête au pied ... certes un corps à corps ne serait pas déplaisant ... mais il ne fallait pas oublier le but de leur venue ... comme à son habitude l'Irlandaise s'était emportée. Face à la Vicomtesse, elle aurait fini par avoir le dessus, c'était certains mais là ... l'issue était moins sure.

Nouvelle moue, un peu moins amusée que la première et la rouquine essuie sa lame sur une parcelle propre de son pantalon avant de la ranger à sa ceinture.


Tha mi duilich ... voilà qu'elle s'excusait ... ça lui semblait plus simple dans sa langue maternelle ... bien expliquons nous ... J'suis désolée, mon but c't'ait pas d'vous tromper. Juste d'être prudente ... j'protège la p'tite mouvement de menton vers Edonice[/i] et y'a eut tellement d'soucis sur la route que ... 'fin voilà j'me suis emportée suite au courrier puis aux parole d'sa marraine. léger mouvement de la tête en direction d'Adrienne. Silence pesant de la rouquine qui cherche ses mots. Des gens ont donné leur vie pour elle, et même si mon éducation n'est pas celle qu'une vicomtesse peut lui donner j'serai prête à mourir pour elle s'il le fallait !

Regard franc. La rouquine a dit la vérité, espérant bien que la petite en question n'a rien saisit de ses paroles ...
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Edonice
Edonice regardait Caline en souriant. Sa "mémère" avait sans doute raison, la pirate n'allait faire qu'une bouchée de sa marraine. Face au spectacle, la gamine ne put s'empêcher de repenser à sa seule rencontre avec cette Adrienne, amie de sa mère.

A l'époque, elle était une enfant qui avait vécu des évènements terribles, mais qui n'aspirait encore qu'à une vie meilleure, entourée de sa famille. Maintenant, il n'existait plus rien que ces deux femmes qui la protégeait. Le reste n'était qu'ennemis ou cibles. La petite portait en elle une telle soif de revanche et de haine que rien sans doute ne pourrait plus jamais la rendre heureuse.

L'enfant sursauta. Voilà qu'une espèce de vieux bonhomme dévalait la pente boueuse, séparait les deux lutteuses, stoppant le combat quand il commençait à être intéressant.


Damoiselle, vous avez abusé de ma confiance, avez trompé ma vigilance, et usurpé vos intentions. Vous voici venue avec mauvaise intention et le mensonge en votre voix, je vous donne une seconde pour vous expliquer sans détour, avant que je ne vous demande des comptes de manière plus musclée mais avec moi cette fois.

Edonice avait envie d'éclater de rire en l'entendant se plaindre. Mais pour qui se prenait-il ce vieux ? Enored allait lui faire rentrer ses paroles dans la gorge et ...

La jeune fille ouvrit de grands yeux en voyant la pirate ranger sa lame.


Mais qu'est-ce qu'elle fait ? ne put-elle s'empêcher de demander à Caline.

Edonice comprenait parfaitement que la rouquine abandonnait mais l'enfant avait peine à le croire. Sa pirate abandonnée devant la nobliote. Sa déception était grande et devait se lire ouvertement sur son visage qu'elle ne parvenait pas encore toujours à contrôler.
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Cajoline22
Tout en se rapprochant, la bretonne analysait la situation qui avait évoluée vite, très vite…un étranglement, une lame acérée, la situation changeait, et l’homme chargé du camp qui avait couru a toute allure en direction d’Eno et de la Vicomtesse, ôtant cette dernière de la proximité du couteau de la rouquine et qui semblait vouloir prendre la situation en main.

Damoiselle, vous avez abusé de ma confiance, avez trompé ma vigilance, et usurpé vos intentions. Vous voici venue avec mauvaise intention et le mensonge en votre voix, je vous donne une seconde pour vous expliquer sans détour, avant que je ne vous demande des comptes de manière plus musclée mais avec moi cette fois.

Que ne fallait-il pas entendre ! Il en avait de bonne le responsable du camp, Enored n’aurait pas eu son couteau, la Vicomtesse aurait continué à l’étrangler et lui il aurait laissé faire …il faisait deux poids deux mesures le responsable du camp !
Les paroles de la rouquine arrêtèrent les mots cinglants qu’elle allait prononcer, elle s’excusait et ne faisait pas que ça...
Son regard croisa celui de son amie et un léger sourire s’étira sur son visage, elles avaient perdu beaucoup chacune et étaient toutes les deux prêtes à la même chose pour cette petite qui grandissait à vue d’œil et qui ne comprenait pas pourquoi l’irlandaise réagissait ainsi.


Mais qu'est-ce qu'elle fait ?

Le calme était revenue en elle, la haine était toujours là avec cette envie de faire ravaler à cette Vicomtesses les paroles qu’elle avait tenue plus tôt, mais Caline la réfléchie était de retour, et elle comprenait pourquoi la rouquine rangeait sa lame face aux muscles, aussi se pencha-t-elle vers Edonice et lui murmura-t-elle à l’oreille :Elle ruse, elle n’a pas oublié pourquoi nous étions là…

Puis se redressant, elle reprit d’une voix plus forte à l’intention du responsable du camp

Messire, mon amie dit vrai, nous protégeons cette jeune demoiselle…et vue l’accueil froid et "musclé" que la Vicomtesse nous a réservé j’ose dire que mon amie à bien fait de garder une lame sur elle ! – petit arrêt, elle aussi en cachait mais ça elle n’était pas prête de le dire - Il me semble que vous oubliez aussi une chose messire, c’est que mon amie n’a fait que ce défendre, cette femme – regard vers la forme recouverte de boue – toute Vicomtesse qu’elle est, s’est jetée sur mon amie avec hargne, en l’insultant…

Regard qui se plante sur l’homme, il n’allait pas avoir le toupet de lui dire qu’ici c’était tout à fait normal que les nobles se jettent sur d’"honnêtes" gens pour les étrangler sans que personne n’intervienne, mais que lorsqu’on se défendait et que ça tournait au désavantage du noble en question là on intervenait en accusant la personne qui ne faisait que se défendre.

Un sourire ironique s’étira sur son visage, tandis que son regard soudain éclairé d’une lueur étrange se tournait vers une Vicomtesse recouverte de boue, Vicomtesse qui avait du louper des leçons de bienséance dans son éducation, contrairement à ce qu’elle disait des leçons elle en avait besoin
!

Ta marraine vient de donner un bel exemple Edonice, je pense que ni moi ni Enored aurions pu te donner cette leçon là…pour elle lorsqu’on n’est pas d’accord avec une personne, quand on est en colère après elle et qu’on n’a pas assez de ses mots pour lui rabattre le caquet ou la ranger à ses arguments…et bien…on peut se jeter sur cette personne en l’insultant et si on y arrive essayer de l’étrangler ! Je dois avouer que c’est un joli principe d’éducation que vient de te donner ta marraine.


Sourire doux qui se tourne vers Edonice, assez intelligente elle le sait, pour ne pas prendre ses paroles au pied de la lettre, dernières paroles, qu'elle n'avait pu retenir, la tentation trop grande de renvoyer ses contradictions à la figure de la Vicomtesse l'avait emporté sur la raison.

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Jehan_de_montfaucon
Jehan n'avait pas encore vu la construction du port. Et pourtant, le chantier ne se trouvait que de l'autre côté de la berge où était situé le manoir de Hoegaarden. Certes, il entendait l'agitation grandissante depuis quelques jours, mais il n'avait jamais constaté de lui même l'étendu de l'événement.

Profitant que la pluie venait de cesser il y avait peu, Jehan alla demander la permission à son père de sortir voir le port. Celui-ci, après les recommandations d'usage et après avoir attaché Louis, le domestique de la famille de Montfaucon, à la surveillance de l'enfant, accepta sa requête.

Enfilant un pourpoint en vitesse, il pressa Louis et se hâta en direction de la passerelle en bois St Vincent. Il ralentit l'allure afin de ne pas choir sur les lattes en bois que la pluie avait rendu glissantes.

Le chemin pour aller rejoindre la tente de commandement que l'enfant pensait être en droit d'aller visiter fut un véritable labyrinthe. Du moins, il le fut parce que le jeune de Montfaucon était d'humeur joueuse. Il prit maintes tours et détours afin d'éviter les multiples flaques d'eau jalonnant la route, tout ceci pour ne pas salir ses chausses. Il savait que sa mère n'aimait pas quand il revenait sale. Louis, quant à lui, s'évertuait simplement à ne pas perdre l'enfant des yeux, et c'était déjà bien au vu de la quantité de personne qui s'agitait ou qui ne faisait qu'observer la grandeur du chantier.

Alors qu'il arrivait presque à sa destination, il entendit soudain un grondement s'élever de la foule. Relevant la tête de son labyrinthe flaquesque
[néologisme, quand tu nous tiens], il vit que tout autour de lui, les lyonnais semblaient attirés par quelque chose.

Sans plus faire attention à la propreté de ses chausses, Jehan tenta de franchir la barrière humaine pour savoir ce qu'il se passait. Poussant quelques personnes des mains, tentant quelques "Je suis Jehan de Montfaucon, laissez-moi passer !", profitant de sa petite taille pour se glisser dans les interstices humaines, Jehan parvint à avoir une vue de l'origine du brouhaha. Ce qu'il vit l'étonna au plus haut point.

Là, en contrebas, au niveau des piles du pont, deux femmes se battaient, toutes deux couvertes de boue. Le jeune homme ne savait pas quelle était l'origine de cette bagarre et s'en moquait bien. Il y avait du spectacle, et c'était déjà bien !

Il commença cependant à revoir sa position lorsqu'une personne intervint. Jusqu'à maintenant, Jehan n'avait vu que deux femmes couvertes de boue qu'il ne connaissait pas. Ou du moins, c'était ce qu'il croyait, vu qu'il ne pouvait les reconnaître. Aussi ne fit-il pas de cas particulier de cette joute qui pouvait arriver assez souvent.

Là où la chose commença à le perturber, ce fut lorsqu'il constata que la vélocité de la personne se dirigeant vers les deux combattantes n'était autre que le Vicomte de Monestier. Le fait de voir une personne de sa connaissance participer à une telle sauvagerie lui faisait prendre une tournure tout à fait différente. Il en vint même à jeter un regard en arrière afin de s'assurer que Louis était bien là. Il ressentit soudain un besoin d'être protégé.

Retenant son souffle, il resta là, comme tous les badauds, à attendre la suite des événements...

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Adrienne
C'est alors que la pointe acérée de la lame sournoisement dissimulée sous cape vint se poser sur la gorge de la flamande, menaçante jusqu'à y faire perler le sang. Le souffle coupé, mais sans pour autant relâcher la pression de ses mains sur la gorge de la mercenaire qui s'entêtait à ne pas lui présenter ses excuses, elle se maudissait elle-même :

Fichtre, te voici en bien mauvaise posture, une nouvelle fois ton impulsivité te perdra. Aaaah, trépasser ainsi telle une truie dans la fange voilà là peu glorieuse façon de quitter le monde des mortels.

C'est sur cette pensée très philosophique que notre Vicomtesse se retrouva catapultée loin de son assaillante par un objet roulant non identifié, sa frêle carcasse soulevée tel un sac de farine pour être placée hors de danger. Elle faillit protester avant de réaliser que le chef de port en personne venait de l'extraire d'une bien fâcheuse situation. Elle aurait d'ailleurs volontiers prolongé cette étreinte mais déjà le montagnard se redressait pour exiger des explications.

Face à cette intervention musclée nos deux tigresses, indubitablement réduites à l'état de poids plumes face à l'imposante carrure du Grand Officier Royal, se calmèrent aussitôt, l'air limite penaudes. Un petit attroupement s'était formé autour d'eux, les ouvriers non mécontents de trouver là un prétexte pour profiter d'une pause en cette rude journée de labeur. Ecoutant sa rivale, la brune ne déserrait pas les mâchoires, ruminant sa vengeance pour la vilénie des paroles proférées à son encontre et pressentant que ces excuses transpiraient la mauvaise foi.

Et voilà que la bretonne s'en mêlait, histoire de rajouter de l'huile sur le feu. Soupir exaspéré avant de s'adresser à elle non sans une certaine rancoeur dans la voix :


La protéger ? Suis-je donc une menace à vos yeux ? Je ne vous l'arracherai point contre son gré, cette petiote, mon seul désir était de la revoir, si pas heureuse au moins en vie. Et c'est armées jusqu'aux dents et pétries de mauvaises intentions que vous venez me rendre visite, ne faisant que justifier ma méfiance à votre égard.

Quant à ma hargne, je n'ai fait que me défendre de ces infâmes accusations, avec mon instinct et ma fierté de mère. Mais vous ne pouvez comprendre ces choses-là, vous ...


Lui tournant le dos pour rejoindre sa fillote, s'agenouillant à sa hauteur, elle lui parla, cherchant dans son regard à y lire une once de gaieté et d'espoir, en vain ... :

Je ne sais si tu te souviens de moi, mais je me suis engagée devant le Très Haut et ta pauvre mère à veiller sur toi, et que tu le veuilles ou non, je ne me parjurerai pas. Sache que je serais là si un jour tu en éprouves le besoin, quoi qu'il advienne, ma porte te sera toujours ouverte.

Le masque d'argile couvrant son visage avait séché, se fissurant par endroit, difficile d'y lire une quelconque expression, cependant sa voix d'ordinaire assurée tremblait légèrement, laissant deviner l'affection qu'elle vouait à la petite peste de Dunkerque.
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Enored
Silence.

Silence, c'était ce que la rouquine avait décidé d'adopter. Plus la peine d'en rajouter. Elle avait fait mouche. Elle observa la Vicomtesse remonter vers sa filleule.

Silence.

Là au milieu de la boue, la pirate restait songeuse. Edonice n'avait plus rien de la petite fille de Dunkerque. Elle s'était endurcie vite, très vite, trop vite. Léger soupire silencieux. A peine un souffle plus important que les autres.

Silence.

Elle a saisit ce qu'a dit Adrienne, ainsi que les paroles de Caline. Mais elle gardait le silence. La scène entre Edonice et sa marraine la fit frémir. La 'mome' ressemblait vraiment de plus en plus à son père. Froide, calculatrice tentant de tirer parti de chaque chose ... Aussi loin qu'elle se souvienne, elle même n'avait pas été ainsi à cet âge là. Même si elle piratait elle avait pu rester insouciante/

Silence.

Silencieusement, la rouquine navigue au gré de ses pensées. Elle a vu dans le regard d'Edo la déception et elle espérait qu'elle comprendrait un peu plus tard, peut être qu'elle répondrait à cet incompréhension ... Elle n'avait rien dit à l'enfant des motifs de leur fuite de Provence, s'opposer à un ministre du Roy aurait été une très mauvaise idée, des fois qu'il décide d'aller gratter un peu la boue provençale ...

Silence.

La rouquine se prit à frissonner suite à un léger coup de vent. La boue commençait à sécher. Pour la Vicomtesse il serait aisé de se changer, mais elle n'avait qu'une tenue... qu'en plus elle gardait pour les grandes occasions ... le froid commençait à la saisir mais qu'importait, le jeu devait en valoir la chandelle... ou la froidure ...

Silence.

Attente. La pirate observait chaque protagoniste. La vicomtesse abandonnant le combat pour retrouver sa filleule. Ses paroles l'avaient touchée. Elle ne lui prendrait pas Edonice. Soupire de soulagement. Coup d'oeil vers Argael. Comment allait il réagir ? Même s'il s'agissait d'un ministre, il avait eu le sang froid et le ton d'un homme habitué à combattre et à commander. Un ancien militaire ? Elle le détailla un instant. Physique plus que plaisant, peut être même attirant. Le visage de l'Irlandaise se décrispa en un léger demi sourire à peine perseptible. Sa colère était passée. La vicomtesse ne lui prendrait pas 'son' Edo, tout allait bien c'était à la 'petite' de jouer son rôle à présent.

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Cajoline22
Mais elle ne comprenait donc rien ! Voilà la pensée qui lui traversa l’esprit à l’entente des paroles de la Vicomtesse. A croire qu’elle le faisait exprès, qu’elle prenait ce qui l’arrangeait dans les propos de chacun. Comme si c’était elle le danger pour la petite, alors que ça ne leur était même pas traversé l’esprit ! Comme si elle pouvait croire qu’une telle pensée avait vu voir le jour alors qu’elle se souvenait très bien du baptême, il fallait être bien peut croyant, pour penser que la marraine, s’en prenne à sa filleule. Le danger, il était ailleurs, sur les routes, et même sur celles qui pouvaient mener à un simple port.

Non elle ne comprenait pas, ne savais pas ce que c’était que d’être mère, que de ressentir de la fierté d’être mère…elle ne le serait jamais, on lui avait prit celui avec lequel elle aurait aimé avoir des enfants, construire un avenir, celui qui lui avait fait découvrir ce qu’était réellement l’amour, qui lui avait offert, en signe d’engagement, cette améthyste qui ornait constamment sa main gauche. La vicomtesse avait le chic pour appuyer sans cesse ou ça faisait mal, pour rouvrir la plaie béante qui cicatrisait déjà avec le plus grand mal.

Après la haine ressentie, la tristesse, le chagrin prenaient le relais, la blonde serra les poings en essayant de rester maître de ses émotions, peine perdue il était dit aujourd’hui qu’elle passerait des extrêmes à l’autre sans arriver à garder le contrôle d’elle.
Pour cacher sa faiblesse, elle se détourna et fit quelque pas pour s’éloigner. Il ne servait à rien qu’elle réponde à la Vicomtesse, qu’elle lui explique qu’elle s’était permis de les juger sans savoir, qu’elles s’étaient sentie agressées dès leur arrivé…il ne servait à rien de revenir là-dessus, elle ne reconnaitrait rien, ne voudrait pas comprendre, et cela n’arrangerait pas les choses.

La bretonne perdit son regard azur sur celui de l’eau essayant de garder ses esprits, de rester maître d’elle-même, de ne pas craquer, ce n’était ni le moment, ni l’endroit.

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Edonice
Edonice avait vu venir à elle avec un peu d'effroi cette marraine qu'elle ne connaissait pas, elle se rendait chaque minute un peu plus compte. Hautaine envers ses deux amies, tigresse quand elle avait été piquée au vif et maintenant presque maternelle devant elle. L'enfant ne parvenait pas à bien cerner la nobliaute et cela annonçait quelques difficultés supplémentaires.

Je ne sais si tu te souviens de moi, mais je me suis engagée devant le Très Haut et ta pauvre mère à veiller sur toi, et que tu le veuilles ou non, je ne me parjurerai pas. Sache que je serais là si un jour tu en éprouves le besoin, quoi qu'il advienne, ma porte te sera toujours ouverte.

La jeune fille prit le temps de la réflexion avant de répondre. Avant, quand elle était plus jeune, cela lui semblait tellement d'années en arrière, la fillette laissait son tempérament de feu prendre le dessus, maintenant elle s'efforçait à une froideur machiavélique face aux ennemis, à tous ceux qui n'étaient pas leur trio.

Dame Marraine, je ne me souviens guère de vous. Il est vrai que je vous ai vu peu de temps et il y a fort longtemps. mes souvenirs sont un peu flou.

La petite adresse à la vicomtesse boueuse un pauvre sourire d'excuse.

Dame marraine vous venez de me proposer votre aide et mes amies et moi-même aurions besoin d'un havre de paix pour quelques jours...

Edonice ne parlerait pas de la raison pour laquelle elles avaient besoin de "disparaitre", ni de l'espoir fou qu'elle avait de pouvoir soutirer quelques richesses pour les jours à venir à la riche marraine.
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Belissende
Me voilà sur les routes à la recherche de mon passé. C'est pas facile de retrouver un passé. Non ça non. Mais je vais y arriver. Je sais pas de qui je tiens ça mais je suis têtue. Je l'ai découvert. Etrange de se découvrir comme cela tout en partant à la découverte des routes et chemins.

Me voilà donc à patauger dans la boue de ce qui ressemble à un chantier. Tiens, d'ailleurs il est animé le chantier. J'observe la scène de loin parmi les curieux lorsqu'un enfant me bouscule. Il a l'air tout aussi curieux que moi.
"Je suis Jehan de Montfaucon, laissez-moi passer !" Il en a de la chance l'enfant. Il sait qui il est lui. Moi je sais pas. Mais c'est pas grave ça ne m'empêche pas de regarder.

Si j'ai bien compris les deux tas de boue se disputent une enfant. L'enfant semble préférer l'un à l'autre. Quelqu'un s'était il disputé pour moi ? Je ne sais pas. Je soupire. Je reste à regarder un instant avant de reprendre ma route vers le Sud. Pourquoi le Sud ? je sais pas je sens que je dois aller là bas. Une femme s'écarte pour perdre son regard dans l'eau elle à l'air triste. Est ce parce qu'on s'est disputé l'enfant ? J'ai envie d'aller lui parler je sais pas pourquoi. Alors je m'approche doucement, mais j'ose pas lui parler. Je reste pas trop loin. Peut être qu'elle me remarquera, peut être pas...

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