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Vox populi

Princesse_blanche
Blanche était la.

Dans une ruelle de Ghent.


Elle avait rabattu sa capuche sur sa tête.
Pour une fois, elle voulait passer inaperçu. Surement la première fois que ce sentiment étrange l'envahit.
Passer inaperçu...


C'est comme demander à un cracheur de feu de boire un verre d'eau.
Voyez pas le rapport ?
Moi non plus ...

C'était juste une illustration des sentiments habitants Blanche.
Qui a déjà vu un cracheur de feu boire de l'eau ?


Qui a déjà vu Blanche se faire discrète ?

Personne.

Deux solutions.
Elle le fait très bien.
Ou elle n'use jamais de tenues de camouflage.

Je vous laisse pencher pour l’une ou l’autre solution selon vos degrés d’aptitude personnelle à le faire.



Son âne, dont personne ne connaissant le nom, têtu comme pas deux il avait fermement refusé de le dire, s'obstinant à un regard plein de compassion quand Blanche, pour huit-cent-mille-sept-cent-vingt-deuxième fois lui posait la question.

En général, les gens le reconnaissaient aisément.
Le seul âne de la création à avoir sur le dos une couverture rose et une noire.
L'histoire dit que quelque chose est brodée sur la couverture. L'âne n'est pas assez commode pour se laisser approcher pour le déchiffrage.
Mais bon, ce ne sont que des "il parait".



Ros'n Black.

RB.

Hervé.


Ros'n Black, ca avait plus la classe tout de même que Hervé !



Blanche, ne connaissant pas son nom, respectait cette absence de savoir. Ainsi, elle le nommait comme la situation se présentait à elle.
L'âne pouvait donc se pavaner d'avoir été nommé de pas moins de surnoms que le Seigneur Noir a fait de méfaits.
Ca vous en bouche un coin, hein !


Et MA Blanche ..
-- Ta Blanche ?
-- Oui, MA Blanche.
Quelle sotte ! J'ai oublié de me présenter à Vous !

** petite révérence **

Monsieur, je suis votre conscience ! Celle que vous écoutez quand bon vous semble !

Madame, votre sixième sens ! Celui que vous entendez sans savoir d'où cela vient. Qui vous fait affirmer '' Mais j'en étais sure ! ''


C'est grâce à moi tout cela !
Je suis toujours près de vous a vous racontez mes histoires !
Comme sauriez-vous tous cela sur Blanche si je n'étais point la ?


** silence acquiesceur **


-- Que disais-je déjà ?
-- Ta Blanche ..

** réflexion pour reprendre le fil de son charabia **

--Ah oui !
MA Blanche, elle aimait bien le nom de Ros’n Black.
Mais en général, elle tronquait. Elle disait juste ‘n Black.

Atlantide lui avait dit que ça faisait plus ‘’d’jeuns’’


** yeux tournés sur la silhouette **


Regardez comme elle a l’air triste !
Cet air abattu.. Oooh .. Elle me brise le cœur cette pauvre petite !


** instant de silence **


-- qu’est ce qu’il lui arrive ? demanda la jeune femme ?

-- Ah ! J’ai cru que j’étais tombée sur la seule femme qui avait l’immense défaut –ou qualité, tout dépend du point de vu – de ne pas être curieuse comme le veut nos gènes !
Elle a quitté le Parlement !

** petit cri d’horreur qui ne franchira jamais les lèvres de la jeune femme **

-- Non ! Je ne peux le croire !

-- Puisque je te le dis !

-- C’est horrible !

-- Comme tu le dis !

-- Elle fait quoi maintenant pour occuper ses soirées ?

-- Elle erre. En Flandres.


** rien **


-- Elle erre ?

-- Du coup, elle profite de son errance pour distribuer les lots. lots de la tombola.
Ça lui permet de noyer momentanément le poisson de sa tristesse.


~~ Bon vieille voix qui résonne dans mon crane, ‘‘poisson de sa tristesse’’, ça veut strictement rien dire ! il serait nettement plus facile de porter un quelconque crédit à ton bavardage incessant si tu pouvais dire des choses censées ! ~~ Ceci est une pensée, bien évidemment vous le savez déjà, je ne sais pourquoi je me crois obligée de le préciser, masculine. ~~




Donc Blanche était là, dans sa ruelle.

Caressant ‘nBlack distraitement.

Elle était là. De passage à Ghent avant de regagner Bruges.



Elle profitait que personne ne lui demandait rien, que personne ne la regardait, que personne ne lui parlait, pour laisser libre cours à ses pensées, à ses larmes.

Elle quittait les Flandres …


-- Pauvre petite !
Regardez ! Des perles sur ces joues !
Rho .. Ça donne envie de la serrer dans mes bras …



** questionnement de la jeune femme sur le comportement qu’elle doit adopter. L’ignorer ? Compatir ? Lui payer une bonne choppe ? Aller taper la discut’ ? Aller la serrer dans ses bras comme le suggère son sixième sens ? **


_________________
Blanche, Fée Rousse, Brugeoise, touriste, collectionneuse de chemises, tutrice pas très légale d'Estienne.
K.tchoo
Acte I
Bruges, tard, un soir de printemps.



Katchoo jeta un dernier regard à sa chaumière.
Le silence, presque total, à l’exception de quelques aboiements perdus dans la nuit.
La jeune femme caressa d’une main distraite le rosier maigrichon qui poussait dans son minuscule jardin, s’attarda un instant sur une fleur encore en bouton, remarquant avec quel acharnement cette petite plante avait réussi à se frayer un passage dans ce monde, imposer sa fragile présence sur cette terre tourmentée…


- « Vous avez le regard des pensées hautement philosophiques, Miss », remarqua Atlantide qui s’était discrètement faufilée à côté d’elle.

Katchoo sursauta en posant une main sur son cœur.

- « Punaise Atlantide, je t’ai dit combien de fois de t’annoncer quand tu arrivais ?... »
- « J’ai pas osé, vous aviez l’air… de réfléchir... Je me suis dit que c’était pas souvent, qu’il fallait vous laisser en profiter… »

Katchoo retint un sourire et détailla la gamine des pieds à la tête.
Osseuse, les pieds nus et sales, quelques vêtements usés jusqu’à la corde mais propres, ou presque… Et puis, cette flamme farouche dans la prunelle, cette moue dubitative qui dessinait sa bouche, et le frémissement imperceptible de ses narines quand Atlantide cherchait la petite bête…


- « Je me demande si je vais finalement pas te confier aux moines durant mon absence… »

Atlantide jeta un regard mi figue mi raisin à son interlocutrice.
Katchoo s’esclaffa devant la tête de la gamine et l’attira brièvement contre elle, rare marque d’affection qu’elles se permettaient toutes les deux
.

- « Allons, ne t’en fais pas. Il est hors de question que je te laisse là bas… Tu n’es pas faite pour rester cloîtrée entre quatre murs au milieu des tuniques. »

Elle arracha un sourire à Atlantide

- « Et pis t’y foutrais l’feu au bout de deux jours, et je n’ai aucune envie d’avoir encore à rebrousser chemin pour calmer trois moines à moitié cramés. »

La jeune femme passa son sac en bandoulière et, après qu’Atlantide fut sortie du jardin, referma le petit portail. Elle sortit de sa poche une petite clef fraîchement forgée.

- « Tiens, voilà les clefs. Passe de temps en temps s’assurer que personne ne squatte la grange en mon absence. »
- « Vous pensez à quelqu’un en particulier ? »
- « Oui », fit Katchoo en chassant de ses pensées le volubile Toffie. « Je soupçonne quelqu’un d’être capable de sentimentalisme, mais je pense qu’il appréciera plus encore les coups de balais qu'une quelconque forme de sympathie si tu le débusques. »

Atlantide hocha la tête.


- « Autre chose, Miss ? »
- « Oui, tu arroses les fleurs deux fois par semaine, sauf celle là, » fit elle en désignant le rosier sur lequel elle s’était attardée un peu plus tôt.
- « Encore une expérience ? »
- « Disons plutôt que c’est juste une théorie qui demande confirmation », répondit la jeune femme en tournant le dos à sa masure.

Katchoo extirpa de sa besace une petite bourse rondelette qu’elle glissa dans la poche du manteau rapiécé d’Atlantide.

- « Et ça c’est pour toi. Ne dépense pas tout en accessoire de théâtre s’il te plait, garde toi de quoi manger. »
- « Merci Miss », marmonna Atlantide qui n’avait pas l’habitude qu’on lui donne de l’argent et encore moins celle de dire merci.

Les deux silhouettes sombres s’éloignèrent sans mot dire, du moins, sur les cent premiers mètres.

- « Vous voulez faire un tour de la ville, Miss, avant le départ ? »
- « Nan, j’en ai fait un il n’y a pas si longtemps, ça suffira. Je compte juste m’attarder un peu à la tribune. »
- « Et à la taverne ? », demanda la gamine en désignant le Brugeois Bourgeois d’un signe de tête.

Katchoo accorda un coup d’œil à la taverne.

- « Non plus, sinon, on décollera jamais… »
- « Vous retrouvez Miss Blanche ? »
- « En effet, » acquiesça la jeune femme.
- « Et Estienne, il sera avec vous ? », continua la gamine sur le ton de la conversation.

Katchoo éclata de rire dans le silence de la nuit brugeoise.

- « C’est donc ça… Non, Estienne reste là lui aussi… »

Elle résista à l’envie de taquiner Atlantide et son air de profond soulagement auquel se mêlait agacement et bouderie toute proche.

- « Je l’ai d’ailleurs chargé de garder un œil sur toi. »
- « Pas besoin de chaperon. », grommela-t-elle
- « Mais oui, bien sûr, et le Baron n’a pas besoin de tuer de vierges à la pleine lune pour être aussi méchant»
- « Mais il n’en a pas besoin… », fit remarquer la gamine.
- « … Un point pour toi… mais tu vois ce que je veux dire… »

Katchoo s’arrêta soudainement et désigna la tribune.

- « On y est. Maintenant écoute moi bien Atlantide… »

Elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.
Malgré ses douze ans (douze et demi, aurait elle rectifié si elle avait pu), Atlantide restait plutôt petite. Sa silhouette filiforme et chétive ne laissait aucune forme s’épanouir encore sur ce corps d’adolescente. Si elle n’avait pas eu les cheveux longs et ses grands yeux en amandes aux cils épais, on l’aurait sans problème confondu avec un petit garçon tout juste sorti d’une crise de rachitisme.
Katchoo effaça sur la joue juvénile une trace de suie avant de se lancer :


- « Blanche et moi nous partons, comme tu le sais. Nous devrions être de retour avant l’automne. Tu es chargée de me représenter sur les terres flamandes dés que je les aurais quittées… En gros, tu es chargée de surveiller la tribune… Attention ! », précisa Katchoo en voyant s’embraser la lueur dans les yeux fauves d’Atlantide, « La surveiller, ce n’est pas la flamber à la moindre occasion… on est d’accord, hein ? »

La gamine hocha la tête de mauvaise grâce.

- « Le feu, c’est en dernier dernier dernier dernier recours… On s’est bien comprise ? »
- « Mmmm. Alors j’fais quoi au juste ? »
- « Pas grand-chose en fait », avoua la jeune femme. « Tu me tiens au courant de ce qui se passe dans le coin… et tu continues de placarder quelques tracts de temps en temps, histoire de respecter les traditions ».

Le clocher de Bruges sonna une heure.

- « Tu veux venir dire au revoir à Blanche avant de partir ? » demanda Katchoo en se remettant en marche
- « Vous croyez qu’elle me donnerait une mèche de cheveux si je lui demandais? »
- « Quelle drôle d’idée … tu veux en faire quoi ? »
- « C’est pas pour moi, c’est pour le Sergent Dolonov, pour éviter qu’il chouine pendant des mois, histoire qu’il ait un truc auquel se raccrocher, savoir qu’elle a bien existé un jour blablabla quoi… »
- « Quel altruisme… »
- « Détrompez vous, il m’en propose 30 écus… »

Elles échangèrent un sourire.

- « On va voir ce qu’on peut faire… Soutirer 30 écus à Dol, ça relève de l’exploit et si exploit il y a, je veux bien en être… »
_________________
Forgeron, élève des cochons, Tavernière du "Petit chaperon louche", Fée brune de l'Inexistence , fière détentrice de feu Luchadore, cochon de 26 jours, Mécène des "Enfants de Bruges présentent" ...
Princesse_blanche
Acte II
Bruges, aussi tard, le même soir de printemps.


Elle avait fait la route depuis Anvers solitaire. Solitude forcée par quelques verres de Glandée Volante de trop. Solitude qui lui avait permis d’avoir quarante-huit heures de supplémentaires pour dire au revoir aux anversois, touristes d’Anvers, et autres phénomènes de passage dans la ville pour « raisons professionnelles ».

A la fameuse question « Vous partez sans regret ? »
Elle avait pompeusement rétorqué « Qu’elle partait sans regret de quitter les Flandres avec regret. »
En fait, c’était pas vrai.
C’est avec regret qu’elle quittait les Flandres sans regret.



- Blanche ?

Blanche sursauta en posant une main sur son cœur.

- Estienne ! Je t’attends depuis … depuis longtemps !

- Tu m’avais dit « à la tombée de la nuit ». Avec la demie-heure flamande, le quart d’heure brugeois et l’heure loréalienne, j’ai encore vingt-huit secondes d’avance !

Blanche souriait. Le regard espiègle d’Estienne allait lui manquer.
Son air « j’ai raison, tu te plantes encore ma pauvre Blanchy, mais je ne te le ferai pas remarquer par respect pour ton entêtement qui n’a d’égal que le nombre de jour pluie à P. City » s’affichait sur son visage angélique.


- Bon ! je voulais faire un tour de ma piaule avec toi, pour te laisser les dernières consignes.


Estienne la suivit à l’intérieur en trainant des pieds.

- J’la connais par cœur ta maison ! T’oublie que j’y passe des heures avec Atlantide.

Blanche fit volte face.
- Alors comme ca, c’est ici le lieu de vos petits rendez-vous clandestins ?


Le teint du garçon prit une jolie couleur cramoisie.
- Oui, non … c’est que d’ici on voit la route de Gent, on guettait votre arrivée.

Blanche se retourna, laissant au gamin le temps de reprendre ses esprits, calmer son cœur qu’elle entendait battre la chamade.
Elle ouvrit la porte de la remise.


- Bon alors, ici, j’ai rangé tout ce qui trainait fans la maison.
J’emmène Souris avec moi, elle avait éloigné les rongeurs de la maison, mais bon, j’imagine qu’ils vont pas se gêner pour squatter …

Estienne était encore sur le seuil de la porte, scotché, il restait sans voix.
Oui, il avait l’habitude de venir passer des heures au Moulin, parce que c’était le lieu idéal pour jouer entre le fouillis princier à cache-cache...
La salle nettoyée et rangée lui apparaissait complètement inconnue.


- Blanchy … qu’est ce qu’il s’est passé ?
- Nettoyage de Printemps mon Grand !

- la veille de ton départ ?
- Maman disait toujours mieux vaut tard que jamais.

- je croyais que t’avais pas connu ta mère ?
- p’tre, mais je suis sure qu’elle le disait …


Leurs regards se croisent, les sourires s’épanouissent.

- Bon alors. Méthodiquement j’ai rangé ça comme ça : Tout en haut, tous mes pots, fioles, contenants vides. J’en ai un ou deux dans ma besace pour mes trouvailles.
N’hésite pas à les remplir et à les é-ti-que-ter ! On dit toujours « impossible que j’oublie que le 22 novembre à 23 heures j’ai recueilli de la vapeur de larme de Dragon, mais un jour p’tre que ..

- En l’occurrence t’as pas oublié.
- Normal, j’oublie jamais rien

- Alors pourquoi t’étiquette ?

** mots suspendus. Le galopin l’a piégée comme il aime le faire **

- Ici, c’est tout ce qui est inutile mais ca me crevait le cœur de jeter. Tu peux servir comme tu le souhaites.


Estienne s’approcha de l’étagère désignée. Pêle-mêle était posé des pots de confitures, des carnets à moitié remplis, une pub pour une crème pour la Roche-Posay, des allumettes craquées, des notes griffonnées à la va vite, un ou deux flacons contenants des liquides de couleurs étranges, des pétales de jonquilles …
Il attrape un calepin avec une couverture à grosses fleurs couleurs criardes.


- Je peux ? demande-t-il en enfouissant la trouvaille dans une poche de son pantalon. Atlantide adorera les couleurs et motifs années 40.

-par là, ce sont les graines pour les pigeons, évite le maïs transgéniques, ils sont assez douteux comme ça.

- Ouais, enfin … les pigeons ils font leur vie !
- Et chaque dimanche, tu nous envois une missive. Avec tes coupures de journaux.

-Hé ho ! T’as confié ça au Grincheux Grogneur, non ?

** regard circonspect vers l’enfant **

- Comment le sais-tu ?

- Bluff. Mais t’es tellement prévisible …

Indéniablement, Estienne allait lui manquer…


- Donc ! Là, les graines pour pigeons, ici les croquettes pour chat ..

- T’as un chat ? interroge-t-il étonné
- Ecoute Estienne ! J’ai entassé bien du bordel ! Tu vas pas m’interroger sur chaque sac qui encombre ce placard quand même !

- C’est pour savoir si j’avais une gamelle à remplir !
- Non, j’ai pas de chat, mais des croquettes, ca te va comme réponse ?

- Oui ! très bien !

Le ton était monté. Blanche s’en voulait. Le stress du départ lui faisait perdre son calme. Elle regarda l’enfant, comme pour s’excuser. Il lui souriait, il comprenait, il connaissait que trop bien les sauts d’humeur de Blanche pour s’en formaliser.

Le clocher de Bruges sonna une heure.
L’heure d’aller à la tribune retrouver Kat.

Elle prit une boite noire, s’adossa contre le mur, se laissa glisser jusqu’à se retrouver accroupie.


-Approche Estienne
murmura-t-elle doucement. Veille la dessus comme sur la prunelle des yeux d’Atlantide.

Elle la caressait doucement.
Estienne s’asseyant à coté d’elle, essuya une larme qui coulait le long de sa joue.


- Tu pleures ?

Ignorant la question, Blanche continua


- Ce sont des copies. Les originales, je les gardes sur moi. Des lettres aux
points de suspendus torrides. Je te les confie au cas où …
*les éventualités de la disparition des missives, elle ne voulait pas y penser, et encore moins les formuler *
Elle planta ses yeux dans ceux du garçon.

- Estienne, je te demande de ne pas les lire. Tu es bien trop jeune pour tant …

- d’érotisme ?
- pour ce langage.
Estienne, écoute moi. Si cette boite doit disparaitre, c’est par le feu ! Pas l’eau, pas la perte, le feu et seulement le feu !! Tu entends ?? Le feu !!

Estienne hocha la tête. Pas qu’il ne puisse pas entendre, Blanche lui criait dans les oreilles, mais plutôt pour faire signe à la rousse qu’il comprenait le sens profond de ses paroles.
Il tendit les mains, prit la boite, l’ouvrit, extirpa l’enveloppe noire, la rangea dans la poche intérieure de son manteau sous le regard vigilant de Blanche.

*une minute de silence suivie *

Estienne se leva, attrapa la main de Blanche.

- Aller, on va vraiment être en retard ..

Elle attrapa sa besace, remplie des objets dont elle ne se séparerait pour rien au monde.
Blanche jeta un dernier regard à la « Grande Salle ». Elle avait appris une chose, appeler les choses par ce que vous voulez qu’elles soient, s’en persuader, après, ca devenait acquis pour le reste du royaume.


- Et ça ? tu le laisse crever là ? demanda Estienne en pointant du doigt un cafard dans une petite cage improvisée par une chope retournée sur la table.
- Ah non ! Tiens, prends-le ! Merci, j’l’avais oublié ! T’iras le déposer chez l’Boulanger « le meilleur pain de mie de l’est de l’ouest ». Le pauvre loulou, il a du suivre Jsou quand il nous a fait les livraisons de pain. Faut le raccompagner !

Estienne, connaissant le cœur immense de Blanche, ne pouvait que hocher la tête devant tant de miséricorde visible pour la petite bête. Délicatement, il s’empara de la bestiole, la glissa dans une poche qu’il referma, en se jurant d’aller le faire des que Blanche aurait pris la route.

- Et tiens, tu lui glisseras ce mot sous sa porte.
Lui dit-elle en lui tendant un morceau de papier sur lequel elle avait tracé quelques simples mots : « Nourrir les Loreal, c’est comme faire du 100% pain de mie, sans croute : le privilège des meilleurs ! on grignotera un casse-croute sur la dune du Pyla en pensant à toi ! Merci ! »


- Tu vois cette étoile ? *montre du doigt l’étoile du Berger *
- oui
- ne t’y fis pas. Concentre toi sur celle-ci *pointe l’étoile à leur vertical * l’étoile du Nord, l’étoile Flamande, l’étoile Brugeoise. Ou que tu sois, elle est là car les Flandres rayonnent dans tous le royaume.
- c’est ton départ qui te donne des poussées de chauvinisme ?
- surement …



** pas raisonnants sur le pavé brugeois **
Le silence les entoure.


- Estienne, je t’ai pas précisé, mais ca va de soi, tu veilleras sur Atlantide.
Si vous avez besoin de quelque chose, vous pouvez aller toquer de ma part chez Piscalie, elle a un esprit pratique incroyable, ou Toffie, si c’est pour discutailler, il t’offrira surement une tranche de saucisson s’il aime bien ta trogne, Tonio si vous avez besoin d’argent, mais rappelle toi qu’il est stupide, Dol sauf si c’est pour de l’argent, le Baron, il commence à te connaitre maintenant, si tu as besoin d’infuence.
Puis y’a Doudou, pour faire du détournement de fond, Guichard, mais l’été arrive, à moins que tu veuilles offrir une robe à fleurs assortie au carnet à l’autre gamine …

- l’appelle pas « gamine » ! s’écrie-t-il comme toujours qu’elle la nommait de la sorte
Blanche continuait l’énumération, sans noter l’interruption du gamin :
ou Mehar, si t’as besoin d’un bourreau, si t'as faim, Jsou oucescafards devraient te proter assistance, tu peux implorer l’esprit de feu mon Parrain, il est là dans chaque allumette …
Blanche réfléchissait aux personnes qu’elle avait oublié de nommer .

- En dernier recours, tu nous envois le pigeon rose flamand. En dernier recours hein ! on tire pas les sirènes d’alarme comme ca !


- Blanchy ! Je sais bien à qui on peut faire appelle en cas de besoin !Tu vas pas nous énumérer les Flandres ! Mais on est GRANDS maintenant !

Elle regarda Estienne, et constata seulement cette nuit comme il avait grandit.


Des perles demandaient qu’à venir voir la lune, Blanche tentait de les conserver précieusement en elle.


Estienne lui tira la manche et d’un coup de menton, lui indiqua deux ombres au bout de la ruelle.

_________________
Blanche, Fée Rousse, Brugeoise, touriste, collectionneuse de chemises, tutrice pas très légale d'Estienne.
K.tchoo
ACTE III, suite et fin


- « Les voilà », fit Atlantide en faisant un geste aux deux silhouettes qui étaient apparues au bout de la route
- « Déjà ? » s’étonna Katchoo en jetant un regard à Blanche et Estienne.
- « Pour une fois qu’ils sont à l’heure, vous allez pas protester non plus ? »
- « Non, non, c’est que… je pensais avoir un peu plus de temps pour… »

Atlantide lui jeta un regard amusé.

- « Pour faire preuve de sentimentalisme ? »
- « Oui », avoua Katchoo dans un sourire.

Elle laissa courir ses doigts sur les nervures de la tribune.

- « Y a tellement de souvenirs ici, j’aurais voulu avoir le temps de les énumérer une dernière fois… », murmura-t-elle plus pour elle que pour la môme.
- « C’est ça, et dans cinq minutes, Miss Blanche et vous vous fondez en larmes et vous décollez plus. Vous croyez que je vois pas que vous avez les yeux brillants ? »
- « C’est de voir à quel point tu es délicate dans tes propos qui m’émeut à ce point », fit Katchoo.

La jeune femme essuya d’un geste vif la buée qui lui montait aux yeux tandis que Blanche et Estienne finissaient de les rejoindre.


- « Prête ? » demanda Katchoo.
- « Tu as pleuré ? », remarqua Blanche d’un ton qui signifiait « parce que si tu pleures, je pleure aussi ».
- « Deux minutes de plus et c’était les grandes eaux », déclara la voix suave de Vanyla.

Le petit groupe se tourna vers la pulpeuse blonde adossée dans un recoin sombre de la tribune. La jeune femme serra son manteau sur ses épaules et les rejoignit dans le faible halo de lumière.
Elle passa un bras affectueux autour des épaules de Katchoo et lui décocha un sourire tranchant.


- « Et toi, tu vas pas chialer. Je vais avoir l’air de quoi avec une rouquine écervelée d’un côté et une brune à moitié cadavre de l’autre ? »

Vanyla fit une pause pour réfléchir.


- « En fait, j’ai déjà été plus mal accompagnée, mais que cela ne vous force pas à en rajouter… »

Les trois jeunes femmes se sourirent.

- « Je préfère ça », déclara-t-elle. « Je vous laisse dire adieux à vos pouilleux, je vous attends à l’entrée de la ville. »

Elle tourna les talons et s’éloigna tandis qu’Atlantide se permettait un geste peu amical dans son dos.

- « Tu me paieras ça à mon retour, pisseuse », lui promit elle sans même se retourner.

Atlantide grommela quelques mots inintelligibles avant de reporter son regard sur Blanche et Katchoo, hilares.


- « Kat, on donne les dernières consignes ? »

La jeune femme hocha la tête.

- « Ne soyez pas trop sages, on a une réputation à tenir », commença-t-elle.
- « N’oubliez jamais de demander aux gens de ce qu’ils pensent de la condition des escargots dans le Larzac… »
- « Oui, c’est important. »
- « Un peu que c’est important ! »
- « Dites toujours bonjour, c’est important la politesse même quand ça vous arrache la gueule. »
- « Et au revoir, bien sûr, c’est important aussi de soigner son départ. »
- « Interdit d’acheter Doudou en l’absence de Lafred. »
- « Et même quand elle sera là, c’est interdit. »
- « Soyez créatifs. »
- « Ah oui, c’est bon ça, ça résume tout. Soyez créatifs », confirma Blanche.
- « C’est fini ? », demanda Atlantide qui s’impatientait visiblement.

Les deux brugeoises eurent une conversation télépathique Loréalienne :

« C’est fini ? »
« Oui, je crois, je vois rien à rajouter »
« J’adore ce que t’as fait à tes cheveux »
« Merci. T’as mis des œufs dans ton shampoing pour que les tiens brillent autant ? »
« Non, j’ai essayé l’argile douce »
« Ah ? »
« Moitié argile, moitié eau, un quart d’heure de pose…»

- « Hum ! » s’exclama Estienne pour attirer leur attention. « Vous avez fini alors ? »
- « Oui, » répondirent elles en chœur.
- « Y en a un pour chacune de vous, » fit Atlantide en leur tendant trois parchemins proprement pliés.
- « C’est pour qui le troisième ? »
- « La blonde vulgaire », renifla Atlantide.
- « Elle appréciera l’attention.», l’assura Katchoo dans un sourire contenu.
- « Allez Estienne, on y va », déclara abruptement Atlantide en le tirant par la manche.
- « Déjà ? Si vite ? »
- « On va pas y passer la nuit non plus, quand même », grommela Atlantide.

Blanche attrapa Estienne et le serra contre elle en poussant un long soupir.


- « Vous voulez pas me prendre dans vos bras tant qu’on y est, Miss ? » demanda Atlantide, sur le ton du défi.
- « J’ai peur que tu me mordes… »
- « Je peux peut être me retenir… »
- « Voilà qui me rassure », conclut la brugeoise en attirant la gamine vers elle et en déposant un baiser sur son front.

Les quatre silhouettes restèrent figées une longue minute, profitant des derniers parfums des êtres chers : soleil et encre, embruns et bois brûlé…


- « Bon allez, ça suffit », trancha Atlantide en se dégageant, frottant ses yeux d’un coup de manche. « Bon voyage ».

Elle recula de quelques pas, se retourna et dévala la rue en courant. Estienne la regarda bouche bée avant de tourner un visage interrogateur vers Blanche.


- « Rejoins là », lui conseilla Blanche.

Le gamin hocha la tête.

- « Une dernière chose avant », se permit le commis le regard accroché au sol devant lui.

Par terre, un caillou reflétait la lune.
Du Quartz, le diamant des sélénites. La précision pour les crétins.


- «Tiens Blanche. Car l'étoile verticale indique les Flandres, dans ce caillou, c'est Bruges qui scintille. Voilà ta boussole pour rentrer au Moulin. »

Il lui tendit le caillou ramassé. Et d'une voix enrouée, il se mit à réciter :


- « Trois oiseaux sur les chemins
Deux chats qui attendent au moulin
Sept éclats brillants au soleil
Six yeux pour dévorer la mer
Uwite pour les guider jusqu’au réveil » *

Il posa le caillou dans la main de Blanche.

- « Bon voyage », leur lança le commis avant de courir derrière la gamine.
- « Gotfordum, » répondit Katchoo en regardant Estienne rejoindre l’ombre de la rue
- « Tu es sûre que ça s’emploie dans ce sens là ? »
- « Non, mais j’essaye de le placer une fois par jour pour qu’on ne l’oublie pas. »

Elles regardèrent les deux silhouettes disparaître avant d’échanger un coup d’œil et de se mettre à leur tour en route.

- « Une prédiction ? » demanda-t-elle en ressassant les derniers mots du garçon.
- « Oui, sûrement. Et Uwite ? »
- « Le nom du caillou j’imagine »

La brune tendit son parchemin plié à la rousse.

- « Y a quoi sur le tien ? »
- « Ne coupe pas la ficelle quand tu peux en défaire le noeud, » lut Blanche à haute voix. « Et toi ? »
- « On n’écrase pas deux fois les testicules d’un aveugle... », répondit Katchoo
- « Et sur celui de la blonde ? »
- « Chaque femme rencontrée est une mauvaise nouvelle »

Elles éclatèrent de rire.

- « Elle va adorer », assura-t-elle tandis que la route de Dunkerque s’offrait à elles et que la silhouette impatiente de Vanyla faisait les cent pas.


C’est ainsi que le départ de Bruges fut lancé, direction, la frontière, le Royaume…




(RP à 4 mains)
(* : Pour ceux qui souhaitent avoir une explication sur cette acrostiche de Physique avancée, prière de s’adresser à Blanche via le forum ou les pigeons)
_________________
Forgeron, élève des cochons, Tavernière du "Petit chaperon louche", Fée brune de l'Inexistence , fière détentrice de feu Luchadore, cochon de 26 jours, Mécène des "Enfants de Bruges présentent" ...
Alineaire
ALineaire prit sa plume et écrivit une lettre très courte.


Citation:
Zorg

La période actuelle en Flandres démontre combien tout ce que tu disais il y a 1 an se révèle exact. Ou es tu Zorg ?

Ton ami Alineaire
[/i]
_________________
--Atlantide.
Les tapisseries de Bayeux, carte postale normande




Katchoo, Blanche et Vanyla restaient immobiles, les sourcils froncés et l’air inspiré.
Aimbaud, lui, avait décrété qu’ « il avait mieux à faire que de s’abreuver de croûtes brodées », aussi, s’essayait il à la ventriloquie assis sur un banc, non loin, avec le Chevalier Majeur.


- « On est obligée de rester là encore combien de temps ? », demanda finalement Vanyla sans retenir une pointe d’impatience dans sa voix.
- « Il nous regarde encore ? », fit Blanche en faisant mine de s’attarder sur un détail.

Katchoo jeta un œil au guide touristique qui les couvait du regard à une dizaine de mètres.


- « Oui. »
- « Non, parce que bon, d’accord, c’est impressionnant », céda la blonde en s’écartant d’un pas, « mais ça va pas non plus casser trois pattes à un canard… J’ai vu des tapisseries cochonnes vachement mieux faites que ça… »

Elle détacha le regard de l’œuvre magistrale.

- « J’vous montrerai. »

La brune et la rousse acquiescèrent sans se départir d’un sourire.

- « Bon, on se casse, il fait beau comme tout dehors et on moisit à l’intérieur », ronchonna Vanyla. « J’occupe le guide, prenez le Virus et sortez, je vous rejoins à la Gourmandie… »
- « Mais, et notre culture G ? », demanda Katchoo en prenant un air outré.

Un chapelet de mots grossiers s’échappa des lèvres perlées de la jeune femme, déclanchant une crise de fou rire brugeois. Le guide n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, Vanyla venait de le saisir par le bras et de l’entraîner plus loin.


- « Aimbaud ! »
, appela Katchoo en cherchant le môme du regard.

Celui-ci agitait Chevalier Majeur devant une octogénaire perplexe. Il tourna la tête vers elles, sauta du banc sur lequel il était assis, fit trois pas dans leur direction, revint en arrière, et fila un coup de pied à la vieille avant de courir les rejoindre.


- « Elle l’a pas volé », se contenta-t-il de dire en passant devant leurs regards ahuris.
- « Dépêchons nous avant qu’elle ne réussisse à alerter quelqu’un», proposa Katchoo en tournant le dos à la tapisserie de Bayeux et à la vieille qui appelait à l’aide.

Elles rejoignirent le parvis de la cathédrale où un ciel bleu limpide les attendait.
Ascalon
Ascalon passa devant la tribune de Vox Populi, il s’y arrêta pour apprécier le calme et s’asseoir sur une marche, calme qui était antan étranger ici. Il faisait bon en ces moments se rappeler des vrais hommes aux verbes pas creux, comme on les côtoie par ces jours ensoleillés en Flandres.

Il ferma les yeux pour ensuite rejoindre la place publique répondre aux vrai-faux soldats, aux vrai-faux gentils flamands, aux vrai-faux hommes d’honneur qui sont partis faire semer le trouble en Hollande.



ps: pour garder cette tribune.
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pnj
Elle ne pût s'empêcher de prendre en pitié ce pauvre Comte qui s'arrêtait devant une tribune désertée, sans doute à court d'arguments dans le débat qui faisait rage dans la pièce à côté.



PS : le sujet est en sondage, il ne risque donc pas de disparaître.
--Atlantide.
Carte postale Testerine, Guyenne, le pays de l'huitre



- « On y est. »

Blanche jeta un regard perplexe autour d’elles.


- « Tu es sûre ? »

La brune pivota, droit vers l’embouchure du Bassin.

- « Oui, c’est bien là. »
- « Mais… Kat… elle est où la dune ? »
- « On est dessus. »

Blanche regarda le monticule de cinq mètres sur lequel elles étaient perchées face à l’océan.

- « Je croyais… enfin, j’avais cru comprendre qu’on la dévalerait… qu’elle était plus haute, quoi… »
- « Elle le sera », prophétisa la Flamande, un sourire de victoire au bord des lèvres.
- « Avant qu’on parte ? »
- « Non, deux jours, c’est trop juste… mais dans quelques années… »
- « Quelques années comment ? Deux ? Cinq ? Dix ans ? »
- « Je dirais plutôt 400… »

La rousse se tourna vers la brune.

- « Comment ça 400 ans ? »

- « Faut le temps que le sable s’accumule, Blanche. Y a que des marais dans le coin, mais un jour, les gens planteront des arbres, alors, non seulement ces putains de marais plein de moustiques disparaîtront, mais en plus, le sable sera arrêté et s’accumulera… tu verras… »
- « Oui, évidemment… m’enfin, c’est long 400 ans. »
- « Je n’ai jamais dit que ce serait facile. »

Blanche ne put qu’acquiescer.
Katchoo sortit deux fioles de son sac et les remplit de sable avant de les reboucher avec soin. Elle en tendit une à Blanche qui la rangea dans sa besace.


- « Une pour les souvenirs, une pour l’expérience. »

Un « plop » retentit. Blanche venait de déboucher la bouteille de Glandée Volante. Elle remplit deux petits godets et en tendit un à Katchoo.

- « On n’attend pas Vanyla ? »
- « Tu plaisantes ? Avec toutes les dunes qu’il y a dans le coin et entre les pêcheurs, les bergers et les résiniers qu’elle a branchés en venant, elle a de quoi être occupée jusqu’au départ. »
- « Pas faux. »

Le regard flamand se perdit quelques instants dans les vagues sombres qui roulaient de l’Atlantique pour venir écorcher les langues de sable disséminées dans le Bassin.

- « C’est vrai que c’est pas mal », avoua finalement Blanche.

Katchoo tourna la tête vers elle, un sourire éclatant dévorant son visage.


- « Tu trouves aussi ? »
- « Un peu trop de sable à mon goût, mais ouais, on est bien là… con, de la bonne mère… », enchaîna-t-elle avec application, une pointe d’accent local habilement distillée sur les voyelles.
- « Anki* , Blanche », rétorqua Katchoo aux anges, laissant à son tour le Sud prendre le pas sur le Nord, « si tu continues comme ça, on sera jamais taxée de soustrouilles*. »
- « Fais moi penser à amarrer la pinasse* ce soir. »
- « Tu vas pêcher des Trogues* ? »
- « Ou des Vendangeurs* »
- « Mmmm, et si on accompagnait ça de quelques coutoyes* ? »
- « Ou des anguilles! T’as encore ton Foëne * ? »
- « Il me sert à rien, j’ai paumé mes patins* hier… »
- « Ou alors on se fait des Crépinettes* ? »
- « Avec des Bidaous* ? J’en ai vu plein en venant… »

Katchoo finit de cocher mentalement tous les mots d’argot qu’elles avaient appris ces derniers jours.


- « On s’améliore Blanche. On les a tous placé en moins de deux minutes. »
- « Gloire à nous ! », répondit l’intéressée, ravie.

Les godets tintèrent et les autocongratulations cédèrent leur place à la dégustation.

- « C’est quand même bon le goût des Flandres. »
- « Ouais enfin … »

Quintes de toux.

- « … ça arrache toujours autant. »
- « C’est ça qu’est bon. »

Elles échangèrent en sourire avant de se resservir.






Citation:
Multiples * : mots typiques, argotiques du bassin d’Arcachon

Anki : onomatopée équivalent à « Boudiou ». Se décline aussi en Ankigueille.
Soustrouilles : gens peu fréquentables, mal habillés, qu’on repère de suite
Pinasse : bateau typique du bassin
Trogues : argot de éperlan
Vendangeurs : argot de rouget
Coutoyes : argot de palourde
Foëne : fourche pour pêcher les anguilles
Patins : indispensable pour pêcher les anguilles sans s’enfoncer dans la boue
Crépinettes : met typique du coin
Bidaous : champignons poussant dans le sable
--Atlantide.

Carte postale Gasconne -Première partie-, « Aux pieds des Pyrénées, à potron-minet »


tous en choeur! (*)

Les Pyrénées, fières, aux sommets les plus hauts encore enneigés, la forêt, gagnant en densité puis se raréfiant selon le bon vouloir de ses flancs, tantôt escarpés, tantôt en pente douce, les sons diffus des clochettes accrochées au cou des chèvres plus haut (une pensée commune pour le Baron), l’odeur forte du sous bois, la ville en contrebas, maisons de poupées pour de petites fourmis…

Carte postale Gasconne, clichée certes mais revigorante.


- « C’est beau… »
- « Très. »
- « … mouais… enfin, c’est qu’une montagne... pire, c’est juste de la terre en pente à ce stade »
- « Tant de pragmatisme… c’est pourtant là que tout commence ! » s’exclama la brune en embrassant les lieux d’un regard.

Katchoo posa une main sur une veine de pierre en face d’elle, en même temps que Blanche, attentive.


(Moment magique)

Un oiseau gazouille sur une haute branche, une biche sauvage bondit à quelques mètres pour traverser un ruisseau, tandis qu’une famille de petits lapins blancs sort leurs museaux frémissants de leur tanière.

(Pause du moment magique)

- « Punaise, la blonde, tu la poses ta main, oui ?! C’est un moment magique… »

Vanyla grommela quelques mots dont « charogne », « crève » et « rousse » furent audibles, puis, posa sa main à coté des deux autres…

(Reprise du moment magique!)

Le soleil darde ses rayons bienveillants sur les cheveux des trois fées, graciles, vaporeuses et majestueuses ! A quelques mètres, un cerf qui boit à la rivière, ici, un renard qui bondit entre les fougères et là, un vol de grives !
« Pi-ou-pi-ou », gazouillent les oisillons
« Tac ! Tac ! Tac ! », martèle le pivert en rythme
« Sweek » fait joyeusement le bébé chien de prairie
« Hiiiiiiiik », crie le faucon en fondant sur sa proie, avant de l’emmener loin, se faire déchiqueter par ses petits…

(Fin du moment magique)

Les trois jeunes femmes firent une grimace de concert en entendant les os de l’adorable bestiole se briser dans les serres aigues du rapace avant de se jeter un coup d’œil.

- « C’est beau mais faut pas que ça dure de trop, les moments magiques, sinon, ça finit toujours mal », observa finalement Katchoo
- « Rentrons vivre un moment magique en taverne avant que l’orage ne nous tombe sur la gueule », proposa Blanche en regardant un flot de nuages noirs s’amonceler à l’Ouest.
- « Et ça c’est pas pragmatique, peut être ? »
- « Un jour Vanyla, il faudra apprendre à faire la différence entre le bon sens et le pragmatisme », asséna Blanche en faisant fi de la lèvre retroussée de la blonde
- « Le bon sens des gens censés ? », demanda Katchoo en échangeant un sourire avec Blanche.
- « J’vais lui dépecer son bons sens, moi », grommela Vanyla en redescendant le chemin sans les attendre.
- « Dis Kat, on n’a pas vu de marmottes… »
- « C’est normal, y avait pas de comtesse… »
- « Bien sur », fit Blanche en se rendant à l’évidence.

Katchoo sortit une bouteille de sable Testerin de sa besace et la tendit à Blanche. La flamboyante rousse la lui prit et caressa distraitement l’étiquette du doigt.


- « Tu sais quel jour on est ? » demanda-t-elle en fixant la bouteille.

Kat hocha la tête. Elle savait toute la symbolique de la date
.

- « Le 15 juin. »
- « Il existe déjà tu crois ? », demanda-t-elle rêveuse, en soupesant la bouteille.
- « Je sais pas si je veux y penser en fait », murmura-t-elle, la gorge nouée.

Blanche ne rajouta rien, et se prépara à lancer la bouteille « pour voir si elle allait se casser » comme le stipulait l’intitulé de l’expérience.
Mais le geste resta suspendu, la bouteille entière, sans que ni l’une ni l’autre ne dise rien.


- « J’peux pas… c’est comme si la jeter allait le faire exister… On le fera plus tard, d’accord ? Le plus tard possible…»

Coup de tonnerre dans le lointain. Hochement brun. Fin de la promenade matinale.


Fin de la Partie première, à suivre…

(*) De l’avis de Blanche et Katchoo, celui qui a coupé cette chanson l’a fait comme un sagouin mais nous le remercions pour son timing parfait.
--Estienne

Carte postale Gasconne - Deuxième Partie -,
[Tard, après un arrosage à Vox Populi] ... car croyez le ou non, quand on touche les Pyrénées, les tavernes prennent des noms tribunesques



- « ca caille. »

* silence *

Si, normalement, en sortie de taverne elles s’évertuaient à réveiller le patelin en s’usant les cordes vocales, ce soir, elles étaient silencieuses.
Ce soir, elles avaient l’esprit occupé.
C’est donc dans un silence des plus total qu’elles traversèrent la ville.


- « Kat, il pleut »
- « Je sais, je suis toute décoiffée, accélérons..»
- « Tu crois pas que le résultat de l’expérience sera faussé ? »
- « Surtout que t’as la frousse de la lancer ! » glisse très justement la Blonde.
Blanche lui lança un regard noir, celle-ci continuant a à la narguer :

- « Trois mois que tu nous baratines avec ce que tu appelles pompeusement "expérience", et maintenant, tu te débines ! »
- «C'est que ça va changer la face du monde... ça se fait pas à la légère tu comprends... Les expériences, ça demande un instant I, le moment M..» dit Kat en lui attrapant la main.
-« jamais le moment M avec elle …» ronchonne-t-elle.


Enfin, elles arrivèrent en haut de la plus haute des petites collines avant les grands sommets.
Doucement, elles s’approchèrent du bord.


- « Vas pas sur la corniche, avec tout le stress, j’ai peur d’avoir les mains moites … »

Blanche se tourna vers Kat, la dévisageant un instant et éclata de rire. Le rire des deux autres ne tarda guère à se joindre au sien.
Les tensions accumulées, enfin, étaient évacuées.

Kat ouvrit sa besace et en sortit la bouteille flamande de Glandée volante, tandis que Vanyla tenait les verres prêts au remplissage.

Les Loréal levèrent le verre.


- « Au sable ramassé »
-« Au vide manquant »
-« Aux moines qui rougiront »
-« Au but touché »
-« Aux enfants pas nés »
-« Aux hommes enlaçants »
-« Aux villes qui bruleront »
-« Aux duchesses qui nous accueilleront »
-« Aux fioles qui se fracassent »

Blanche regarda la Blonde : « tu peux pas t’en empêcher ! »

Elles cognèrent leur verre, le vidèrent d’un trait.
Les « Aaaah », « Pfiooouu .. » et « Wooo ! » se firent entendre.

Délicatement, Blanche se saisit de la fiole de sable testerine.
Très solennellement, elle s’approcha du bord. Elle osa jeter un regard en bas.


-« C’est haut … »
-« J’vous dis que ca servait a rien de monter aussi haut ! »
Ignorant la Vanille, elle tendit le bras au-dessus du vide, et fixant la fiole elle déclara :
-« il est écrit : "Toucher les Pyrénées du bout des doigts et y jeter d'en haut une bouteille de sable de la future dune du Pyla pour voir si elle casse."
il est tant de savoir … »
et prononçant ses mots, elle ouvrit la main.

Les trois femmes fermèrent les yeux et écoutaient le silence à la recherche d’indice sonore prouvant que la fiole était entière. Ou non.


* rien *



-« le « pas de bruit », on ne l’avait pas envisagé, non ? » demande Blanche.
- « hum … ca veut dire qu’il n’est pas ce que nous pensons qu’il est »
- « Et on pense quoi déjà ? »
-« C’était à l’expérience de nous le dire … »


* sursaut de Kat qui provoque celui de la Rousse ce qui fait rire la Blonde *
Yeux ronds des trois femmes : trois Marmottes se dressent devant elles.



-« C’est à vous ça ? »
demande la première en tendant la fiole
-« Ca va pas de polluer de la sorte la Nature ?? » assène agressivement la deuxième
-« Vous auriez pu blesser quelqu’un ! » fait remarquer la troisième.

Les trois femmes se regardent, médusées.
Vanyla lorgnant le fond de son verre vide :
« C’est puissant les Flandres ! »
-« Kat … »
-« Merci ! » articule Kat en récupérant la fiole et la rangeant dans sa besace
-« Kat, tu avais dit qu’il n’y avait pas de marmottes car pas de Comtesse.
Les marmottes arrivent en retard car la Comtesse n’est pas encore ? »


Un grand sourire vient illuminer le sourire de Blanche. Et se tournant vers les marmottes, elle continue : « Dites ! dans quelques temps, je donne une grande fête au Château de Bruges. Vous êtes conviées ! »
-« Si les ours viennent avec nous »
-« Et que vous repeignez notre carriole, elle fait honte ! »
-« Et que vous subventionnez des costumes dignes de ce nom ! »

Trois fois Kat et Blanche hochèrent de la tête.
-« On a pas que ca à faire » déclare la plus grincheuse des marmottes en s’éloignant, suivie des deux autres.
-« Surveillez vos détritus, qu’on ne vous y reprenne pas ! »
-« Et merci pour l’invitation ! »
finit joyeusement la dernière, certainement la plus jeune, du reste.


Les trois femmes restèrent silencieuses un moment long, très long, surtout sous la pluie.


-« résultat de l’expérience : la fiole n’est pas cassée et nous a été retournée par trois marmottes écolos » consigne Blanche dans son carnet.
- « comme prévu, on fera l’interprétation demain, mais je suis sure que c’est ultra positif ! »

Vanyla, distribuant les verres remplis de la boisson flamande : « On trinque ? »

Silence appréciateur rompu par le tintement des verres.


-«Alors ça veut dire quoi? Qu'il est pas né?»
-« Il est peut être inconcevable...»
- «Tu m'étonnes, tant d'inexistence à faire exister... Ça demande plus qu'une nuit de noces, soyons honnêtes...»
- «C'est mal de se réjouir?»
-« Oui, mais c'est pas grave. Réjouissons-nous encore.»

Et les verres se remplirent à nouveau.
--Estienne
[carte postale de Lyon à venir]
--Atlantide.
Dijon, Août 1457, très tôt le matin.


Dans les rues de Dijon, un jeune homme encapuchonné marchait d’un pas alerte vers l’auberge qu’on lui avait indiqué plus tôt. Arrivé à destination, il en poussa la porte pour se retrouver nez à nez avec un aubergiste rougeaud.

- « Je cherche trois flamandes, elles sont bien ici ? »
- « Premier étage, la porte rouge », acquiesça-t-il

Le jeune homme se dirigeait vers les escaliers quand l’aubergiste l’interpela.


- « J’vous conseille pas de monter. »
- « Pourquoi ? »
- « Elles ont expressément demander à ce qu’on ne les réveille pas avant midi, » fit il en soulevant une mèche de ses cheveux pour montrer son front cabossé. « Hier j’ai oublié… »
- « Croyez moi, non seulement je vais les réveiller mais il se peut même qu’elles en soient ravies. »

L’aubergiste se signa tandis que le jeune homme montait à l’étage et toquait à la porte rouge.

Toc !Toc ! Toc !

A l’intérieur de la chambre, Kat et Vanyla s’agitèrent sur le lit en grommelant tandis que Blanche se redressait d’un bond du bureau sur lequel elle avait finir par s’endormir, un parchemin collé à la joue.
Elle promena un regard hagard autour d’elle sans comprendre ce qui l’avait réveillée lorsque trois nouveaux coups plus forts furent toqués.

Toc ! Toc ! Toc !

- « Putain ! » , beugla la blonde en tendant le bras au sol pour attraper la première chose qui lui tombe sous la main (sa botte), et l’envoyer percuter la porte. « Dégage ! »

Raclement de gorge dans le couloir avant qu’une voix ne se fasse entendre.

- « Je viens de la part du Connétable de Champagne vous délivrer vos LP. »

Moment de silence dans la chambre durant lequel les trois flamandes échangèrent un coup d’œil miraculeusement éveillé vu l’heure.
Quelques secondes plus tard, le coursier vit la porte s’ouvrir sans fracas, laissant apparaître trois têtes échevelées : une rousse, une brune, une blonde.


- « C’est vrai ? » demanda Katchoo en le dévorant des yeux.
- « Trois beaux LP tout neuf », certifia-t-il. « Attention, l’encre est encore fraîche. »

La brune tendit lentement la main vers les précieux sésames et les plaqua contre son cœur.

- « Merci », chuchota-t-elle fébrilement en lui tournant le dos pour rentrer dans la chambre, suivie de prés par Blanche.

Elles s’approchèrent de la fenêtre et déplièrent le parchemin pour le lire. Les deux jeunes femmes échangèrent un regard ému tandis que la porte se refermait.

- « J’imagine qu’il va falloir faire une belle lettre de remerciements… »
- « J’imagine que c’est aussi ça, avoir la classe », admit Kat en s’asseyant au bureau et en prenant la plume de comtesse de Blanche. « Tu permets ? »
- « Elle est faite exprès pour ce genre d’occasions. »


Citation:
« Pour l’exploit qu’ils ont accompli en nous permettant d’obtenir le LP de tous les LP, nous tenons à remercier, dans l’ordre d’apparition : Le Vicomte de Tourcoing, le Baron de Renaix, la Duchesse de Chaligny, la Princesse Armoria, le Comte des Flandres Louis Alexandre de Clairambault et toutes les petites mains anonymes qui ont touché à ce dossier.

Merci de votre soutien et de nous permettre de rentrer chez nous dans les meilleures conditions possibles.

Flamandement,

Blanche, Katchoo et Vanyla »



- « C’est … court… Ca change de ce qu’on fait d’habitude, non ? »
- « Faut croire qu’on est très émue… »
- « Un truc à rajouter la blonde ? »


Kat et Blanche se retournèrent pour ne trouver personne. La rousse glissa jusqu’à la porte qu’elle entrouvrit pour la refermer quasi de suite.


- « Elle remercie le coursier. »

C’est ainsi qu’à Bruges, quelques heures plus tard, on put lire, placardé sur la tribune, le court mais émouvant parchemin de remerciements dijonnais.
K.tchoo
Retour dans les Flandres


Katchoo s’arrêta brusquement. Blanche, quelques pas derrière la rejoignit et interrompit sa marche à son tour.
Au loin, les lueurs de Tournai.


- « On y est Blanche. »
- « On est rentrée », acquiesça-t-elle d’une voix qui manquait tout simplement de ton.
- « C’est moi ou ça fait bizarre ? »
- « C’est toi et ça fait bizarre… mais j’te rassure, c’est moi aussi et ça fait bizarre. »

Regards flamands vers le comté père, la terre mère.

- « C’est quoi qu’on voit de là bas ? »
- « Bruges. »
- « Punaise, Bruges est encore debout ! J’aurais cru… »

Blanche se tourna vers Kat.

- « J’en suis presque vexée ! Le monde flamand ne s’est pas arrêté sans nous ! »
- « C’est qu’on lui a pas demandé aussi, Blanche. »
- « Pas faux, m’enfin j’sais pas, deux sous de délicatesse et il aurait compris ! »

Katchoo haussa les épaules dans un sourire tandis que le vent, chargé des senteurs des arbres fruitiers de Tournai, venait leur chatouiller les narines.

- « Ca sent pas le cramé… tu crois que le Baron est en vacances ? »
- « J’espère pas, pour une fois que j’ai une bonne excuse de traîner à Tournai... »

Katchoo jeta un coup d’œil en arrière. La silhouette de Dol restait encore invisible. Elle laissa tomber son sac à terre et s’assit, le regard toujours perdu vers les Flandres.
Blanche l’imita, et toutes deux restèrent silencieuses quelques instants.


- « Si on devait faire les comptes, Blanche, on en retiendrait quoi ? »
- « Que c’était long mais choutte. »
- « Ca on peut le dire, ce fut choutte comme tout. »
- « On peut aussi dire que c’était nécessaire. »
- « Et on peut aussi dire qu’à l’avenir, on laissera un mot au monde pour qu’il arrête de tourner sans nous. »

Hochement roux dans la nuit.

- « On peut aussi dire que l’Inexistence amène de la Poésie dans la vie. »
- « Et que le Monde s’arrête avec l’Existence. »
- « Ouais, il avait du Le prévenir… il soigne ses sorties le môme, on pourra pas le lui reprocher… »

Instants de réflexion

- « On peut dire qu’elles nous ont manquées ?» demanda-t-elle en embrassant les Flandres du regard.
- « Non, ça, faudra nous torturer pour qu’on l’admette. »
- « T’as raison, on est de retour à la maison, fini le sentimentalisme ! »
- « Ouais, ce serait con qu’on nous prenne pour des touristes quand même… »
- « Tu m’étonnes, la honte ! »

Une dizaine de mètres derrière, la voix ronchon d’un chauve retentit :

- « Rha, vous êtes où ? »

Katchoo leva mollement le bras et l’agita pour signaler leur position.

- « Merci de m’avoir attendu ! C’est pas comme si vous m’aviez laissé porter tout seul toutes vos affaires depuis la frontière »
- « Te fâche pas, on était pressée d’admirer la vue. »
- « J’vois pas c’qu’elle a la vue », grommela Dol en s’asseyant à son tour.
- « Y a que c’est celle de la maison… »
- « Et vous faites quoi ? »
- « On fait les comptes. »
- « Les comptes ? J’adore ça les comptes ! Vous en êtes où ? »
- « Pas loin. On était en train de s’attendrir… Une pensée pour la tendresse avant de clore le sujet ? »
- « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… », fit le Brugeois, rêveusement.

Silence.
Pouffements.
Eclats de rires colorés dans la nuit flamande.


- « Ah punaise, le cul-cul, j’y crois pas. »
- « Héééé, tu me traites pas de cul-cul. », s’exclama-t-il en lui lançant un regard noir
- « J’te traite de c’que je veux, j’suis flamande en terre flamande, c’est comme si Aristote rentrait chez lui. » asséna la brune dans un sourire, en se relevant
- « Blanche, dit un truc ! »
- « A boire ?, » proposa-t-elle dans un sourire, emboîtant le pas à Kat.
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Forgeron, élève des cochons, Tavernière du "Petit chaperon louche", Fée brune de l'Inexistence , fière détentrice de feu Luchadore, cochon de 26 jours, Mécène des "Enfants de Bruges présentent" ...
Princesse_blanche
Coupure de journal a écrit:
FAIT DIVERS : Suicide dans le secteur de la littérature



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Extrait d'un programme comtal a écrit:

II) Un organe vital de notre Comté, le Parlement

Le parlement est une institution indispensable de notre Comté. C’est pourquoi nous nous engageons à faire en sorte qu’il garde sa sérénité et sa capacité à travailler de façon intelligente. Pour cela, nous demanderons à ce que chaque parlementaire ne respectant pas ce lieu soit réprimandé dès la première dérive, que ceux qui insistent soient punis sans attendre.
Le parlement sera maintenu dans sa forme actuelle si, et seulement si, l’ordre y règne !

La commission juridique ayant été un échec et, son travail revenant, selon nous, au parlement, nous souhaitons lui rendre cette charge qui n’aurait jamais dû lui être retirée.






Cette petite patte de mouche structure notre pensée, elle nous ouvre les porte de l'énumération sans limite,
nous autorise une pause dans le monde brutal dans lequel nous vivons même si parfois elle peut être séparatrice, le plus souvent, elle préfère unifier.
Larme de Vierge effarouchée qui sonne faux et voilà tout un monde qui s'écroule !
Pourquoi ce malaise ? Comment cette ponctuation, si anodine dans son existence, pouvait-elle devenir si dérangeante ?
Retour sur les lieux du drame.

L'agressée : Mademoiselle Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si, la condition sine qua none de fonctionnement, point clé de la démonstration.
Comment une virgule, si simple en apparence, peut-elle devenir si violente envers cette demoiselle qui équivaut à son pesant d'or ?

Après cette première action, vue au premier abord comme une agression raciste, Monsieur Cékuaiph'dé, Président de la Confédération Des Conjonctions Mathématiques (CDCM) s'est exclamé «Ils veulent notre mort !»

Quelques minutes après ces mots, la Vierge recherchée par les services de sécurité a mis fin à sa jeune vie de manière atroce.

Bien qu'effondré par ce que chacun se persuade maintenant de la nature accidentelle, Monsieur Cékuaiph'dé a souhaité ne pas rompre le dialogue avec la Grande Asperge. Tout au long de l'entrevue, celle-ci n'a eu de cesse de clamer son innocence, allant jurer sur «la tête de Point Virgule» son innocence.
L'hypothèse a été émise de son influence agressive sur la jeune Vierge et, par cela, de la déviance de son amie. En effet, elle a été vue à la fin de la phrase où la Vierge effarouchée avait commis l'agression sur la Demoiselle Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si
«Toutes les pistes sont explorées, aucun indice laisse à croire d'une action terroriste" a déclaré lors de la conférence de presse l'inspecteur en charge de l'enquête ouverte hier après-midi suite aux événements.
Un comité de soutien à l'Asperge, "Pas de joie sans exclamation !", s'est créé ce soir parmi la communauté ponctuative.

Monsieur Cékuaiph'dé a souhaité apaiser les esprits en énonçant « ne pas vouloir salir la mémoire de feue la Vierge mais souhaite que la lumière soit faite au plus vite sur cette sombre histoire.». Dans la même conférence, il a renouvelé son souhait profond de la mise en place d'une politique préventive.

Rencontre avec la sœur de la Vierge qui, malgré son chagrin, a accepté de nous accorder quelques instants de sa journée afin «d'éviter toute diffamation par [une population] avide de scandale.»
C'est émue qu'elle se confie à nous. «Vierge était jeune. comme chacune d'entre nous, elle avait des envies de liberté. Nous avons toutes, a un instant de notre existence, imaginer l'indépendance. Mais rares sont celles qui passent à l'acte et s'en sortent sans dommage. Elle était fragile, elle a osé ...» . C'est avec une voix remplie d'émotion qu'elle nous a lu le suicide de sa sœur : «[...] ayant été un échec et, son travail revenant, selon nous, au parlement, nous souhaitons [...]».
Enfin, lorsque nous lui avons demandé si des procédures avaient été entamées à l'encontre de Vierge, elle hoche tristement la tête et ajoute qu'elle est en discussion avec l'Association Rythmique du Royaume (ARR) afin qu'elle retire sa plainte.

Demain après-midi, aura lieu à partir de 16h, un cortège funèbre.
La première agressée,Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si soutenue par le Président de la CDCM, Monsieur Cékuaiph'dé, le comité "Pas de joie sans exclamation !" et le Porte-Parole de l'ARR ont d'ors et déjà annoncé leur présence.





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