Nephertiti
[Un Lundi matin...]
[Un peu plus tôt...]
Bourges la belle, d'habitude si calme, était réveillée de bonne heure. Les rayons blafards du soleil filtraient à travers la fenêtre crasseuse de l'hôtel où elle dormait. Le lit n'était pas défait... Elle avait passé sa nuit à contempler les étoiles.
Seule, debout dans cette chambre bien trop silencieuse, le visage marqué par l'absence de sommeil. Lentement, elle s'assit sur son lit. Sur la table de chevet, une gravure... Son fils Bastian, souriant... L'artiste avait fait des merveilles. Le petit visage poupom, dont les yeux étincellaient de malice et d'espièglerie, reconnaissable entre tous... Le visage de son père...
Le vide la happa de nouveau. Bien trop longtemps que la chair de sa chair fut si loin d'elle. La douleur qui lui brulait la poitrine depuis qu'elle s'était à contre coeur séparée de lui, s'intensifia. Sa réspiration se fit courte et saccadée. Depuis qu'elle l'avait laissé prendre le carrosse en direction d'un lieu protégé, ce pressentiment ne la quittait pas. Comme à chaque fois où elle se sentait oppressée c'est vers l'Eglise qu'elle se tournait.
Elle attrapa sa cape...
L'enfila rapidement.
Sortit de sa chambre en oubliant d'en fermer la porte.
[Le lieu Saint... Mais quelle est cette impression étrange...]
Son pas était pressé.
Ses mains plaquées sur sa poitrine.
Son souffle douloureux.
Le parvis !... Enfin !...
Le parvis !... La lourde porte ... Elle était arrivée dans ce lieu de paix.
Comme à l'accoutumée, la porte grinça... Mais l'église était vide. La Douce entra et aussitôt fut envahie par une douceur réconfortante, malgré toutes les inquiètudes qui l'habitaient encore.
Lentement elle s'avança et se signa, puis elle continua sa procession dans la nef, arrivée devant l'autel, elle prit place au premier rang.
Joignant les mains, elle leva les yeux.
Silence...
Soupire...
Juste les battements de son coeur de mère, qui raisonnent dans son crâne.
Soupire...
Silence...
Et enfin... LE VIDE... Et se pressentiment étrange... Lui laissant un goût amer dans la gorge.
Les images s'entrechoquaient encore dans son esprit. Est-ce à cause de toutes ses horreurs qu'elle vit lors de la guerre ? Ou est-ce parce qu'elle avait peur ? Nul n'aurait su le dire pour le moment.
Son fils... Sa chair...
Une larme glissa le long de sa joue.
Bastian... Son ange...
Dans le silence, Nephe s'agenouilla, un murmure... un soupire...
Seigneur ! Puissez-vous protéger mon fils.
Puissiez-vous me le rendre en bonne santé.
Puissiez-vous me le rendre bientôt.
Donnez-moi le courage de tenir.
Donnez-moi la force de me lever chaque jour en attendant son retour.
Plissement des yeux, cette fois-ci les larmes coulaient en abondance.
Même ici, même par la prière elle n'avait pas réussi à calmer cette impression funeste.
Son coeur de mère devait être trop sensible, la séparation trop longue, le manque de ses rires, de ses petits mains qui se posaient sur ses joues lorsqu'elle était triste ou fatiguée, de ses gazouillis, de ses étreintes boudeuses lorsqu'il s'aggrippait à sa jambe quand il faisait son timide, trop important...
Aucune raison, il était en sécurité... à moins que...
La Douce resta ainsi de longues heures, dans ce silence religieux.
Peut être trop...
Elle ne cessait de prier...
Pour elle...
Pour lui...
Mais la mauvaise impression ne se dissipait pas...
Le silence ! Trop de silence !
Il n'était plus calme ni apaisant. Il était lourd. Annonciateur de mauvaises nouvelles.
Peut être était-elle restée trop longtemps ici.
Elle se releva... et sortit à la hate... Son coeur bondissait contre sa poitrine. Il lui fallait s'occuper, penser à autre chose. Elle était trop inquiète.
Elle se dirigea donc vers la marché, le bruit, le monde, les jaspinades c'est ce qu'il lui fallait, pour éviter de trop penser...
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[Un peu plus tôt...]
Bourges la belle, d'habitude si calme, était réveillée de bonne heure. Les rayons blafards du soleil filtraient à travers la fenêtre crasseuse de l'hôtel où elle dormait. Le lit n'était pas défait... Elle avait passé sa nuit à contempler les étoiles.
Seule, debout dans cette chambre bien trop silencieuse, le visage marqué par l'absence de sommeil. Lentement, elle s'assit sur son lit. Sur la table de chevet, une gravure... Son fils Bastian, souriant... L'artiste avait fait des merveilles. Le petit visage poupom, dont les yeux étincellaient de malice et d'espièglerie, reconnaissable entre tous... Le visage de son père...
Le vide la happa de nouveau. Bien trop longtemps que la chair de sa chair fut si loin d'elle. La douleur qui lui brulait la poitrine depuis qu'elle s'était à contre coeur séparée de lui, s'intensifia. Sa réspiration se fit courte et saccadée. Depuis qu'elle l'avait laissé prendre le carrosse en direction d'un lieu protégé, ce pressentiment ne la quittait pas. Comme à chaque fois où elle se sentait oppressée c'est vers l'Eglise qu'elle se tournait.
Elle attrapa sa cape...
L'enfila rapidement.
Sortit de sa chambre en oubliant d'en fermer la porte.
[Le lieu Saint... Mais quelle est cette impression étrange...]
Son pas était pressé.
Ses mains plaquées sur sa poitrine.
Son souffle douloureux.
Le parvis !... Enfin !...
Le parvis !... La lourde porte ... Elle était arrivée dans ce lieu de paix.
Comme à l'accoutumée, la porte grinça... Mais l'église était vide. La Douce entra et aussitôt fut envahie par une douceur réconfortante, malgré toutes les inquiètudes qui l'habitaient encore.
Lentement elle s'avança et se signa, puis elle continua sa procession dans la nef, arrivée devant l'autel, elle prit place au premier rang.
Joignant les mains, elle leva les yeux.
Silence...
Soupire...
Juste les battements de son coeur de mère, qui raisonnent dans son crâne.
Soupire...
Silence...
Et enfin... LE VIDE... Et se pressentiment étrange... Lui laissant un goût amer dans la gorge.
Les images s'entrechoquaient encore dans son esprit. Est-ce à cause de toutes ses horreurs qu'elle vit lors de la guerre ? Ou est-ce parce qu'elle avait peur ? Nul n'aurait su le dire pour le moment.
Son fils... Sa chair...
Une larme glissa le long de sa joue.
Bastian... Son ange...
Dans le silence, Nephe s'agenouilla, un murmure... un soupire...
Seigneur ! Puissez-vous protéger mon fils.
Puissiez-vous me le rendre en bonne santé.
Puissiez-vous me le rendre bientôt.
Donnez-moi le courage de tenir.
Donnez-moi la force de me lever chaque jour en attendant son retour.
Plissement des yeux, cette fois-ci les larmes coulaient en abondance.
Même ici, même par la prière elle n'avait pas réussi à calmer cette impression funeste.
Son coeur de mère devait être trop sensible, la séparation trop longue, le manque de ses rires, de ses petits mains qui se posaient sur ses joues lorsqu'elle était triste ou fatiguée, de ses gazouillis, de ses étreintes boudeuses lorsqu'il s'aggrippait à sa jambe quand il faisait son timide, trop important...
Aucune raison, il était en sécurité... à moins que...
La Douce resta ainsi de longues heures, dans ce silence religieux.
Peut être trop...
Elle ne cessait de prier...
Pour elle...
Pour lui...
Mais la mauvaise impression ne se dissipait pas...
Le silence ! Trop de silence !
Il n'était plus calme ni apaisant. Il était lourd. Annonciateur de mauvaises nouvelles.
Peut être était-elle restée trop longtemps ici.
Elle se releva... et sortit à la hate... Son coeur bondissait contre sa poitrine. Il lui fallait s'occuper, penser à autre chose. Elle était trop inquiète.
Elle se dirigea donc vers la marché, le bruit, le monde, les jaspinades c'est ce qu'il lui fallait, pour éviter de trop penser...
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