Guy_de_dampierre

Vanitas entra dans la cathédrale de Genève. Déjà fortement éprouvée par les dégâts occasionnés par les conflits religieux qu'avait subis la ville, la grande église, partiellement reconstruite, supporttait bien mal les intempéries particulièrement rigoureuses. La neige s'était engoufrée sans difficulté en cause de l'absence de toit dont souffrait l'édifice. Cependant, la présence divine en ces lieux était palpable. Elle remplissait le coeur de ceux qui pénétraient en son sein.
Le Procureur s'agenouilla sur le sol glacé et pria. Le doute le tenaillait depuis des semaines. Peut être le chemin dans lequel il s'était engagé n'était pas le bon. Peut être ceux qui soutenaient le Lion de Juda avaient ils raison et seule la lutte armée pouvait briser le carcan que l'Eglise imposait à l'Aristotélité. Mais tous ces innocents morts à cause de ces luttes, était ce bien justifié? Il avait reçu d'Izaac une lettre d'adieu. Celui-ci lui avait dit que, jusqu'au bout, il se battrait pour pouvoir mettre en adéquation sa pensée, ses paroles et ses actes. Cela sonnait comme un reproche au Genevois qui avaient initiés l'interdiction du Lion. Et Vanitas en faisait indubitablement partie.
Il enviait parfois les fidèles du Pape. Eux n'avaient pas de doutes à avoir puisqu'ils n'avaient qu'à suivre les préceptes d'Eugène et de sa curie sans poser plus de question. C'est cette réflexion qui lui fit prendre conscience de la grandeur de Deos. Celui-ci avait donné la liberté de choix aux hommes, le libre arbitre, ce n'était pas pour se le faire confisquer par une quelconque autorité. Il eut immédiatement le sentiment que son introspection personnelle, guidée par rien d'autre que sa propre conscience glorifiait le Très Haut.
Après une seconde lecture de la lettre, Vanitas se dit que le vieil Izaac était tout de même d'una arrogance sans nom. Si accroché à ses convictions, si convaincu qu'il avait toujours raison qu'il allait en mourir et plonger dans la mort tant d'âme influençables. Au fond, à force de combattre Lorgol et Rehael, il était devenu comme eux. Prêt à toutes les forfaitures, non pas pour la gloire de Deos, ou pour que le monde soit meilleur, mais pour imposer sa pensée aux autres. Il ne cherchait pas à convaincre, il cherchait à dominer.
Sur ces difficiles pensées, qui méttaient définitivement fin à ses illusions sur celui qu'il admirait, Vanitas se leva. Il remarqua qu'une larme s'était écoulée sur sa joue. Il l'essuya rapidement en ayant une pensée pour le salut de l'âme d'Izaac et de tous ces pauvres gens qui allaient mourir, là bas, sur les contreforts pyrénéens.
Il se signa et sortit de l'édifice qui se délabrait lentement mais sûrement alors que la neige se remettait à tomber.
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Le Procureur s'agenouilla sur le sol glacé et pria. Le doute le tenaillait depuis des semaines. Peut être le chemin dans lequel il s'était engagé n'était pas le bon. Peut être ceux qui soutenaient le Lion de Juda avaient ils raison et seule la lutte armée pouvait briser le carcan que l'Eglise imposait à l'Aristotélité. Mais tous ces innocents morts à cause de ces luttes, était ce bien justifié? Il avait reçu d'Izaac une lettre d'adieu. Celui-ci lui avait dit que, jusqu'au bout, il se battrait pour pouvoir mettre en adéquation sa pensée, ses paroles et ses actes. Cela sonnait comme un reproche au Genevois qui avaient initiés l'interdiction du Lion. Et Vanitas en faisait indubitablement partie.
Il enviait parfois les fidèles du Pape. Eux n'avaient pas de doutes à avoir puisqu'ils n'avaient qu'à suivre les préceptes d'Eugène et de sa curie sans poser plus de question. C'est cette réflexion qui lui fit prendre conscience de la grandeur de Deos. Celui-ci avait donné la liberté de choix aux hommes, le libre arbitre, ce n'était pas pour se le faire confisquer par une quelconque autorité. Il eut immédiatement le sentiment que son introspection personnelle, guidée par rien d'autre que sa propre conscience glorifiait le Très Haut.
Après une seconde lecture de la lettre, Vanitas se dit que le vieil Izaac était tout de même d'una arrogance sans nom. Si accroché à ses convictions, si convaincu qu'il avait toujours raison qu'il allait en mourir et plonger dans la mort tant d'âme influençables. Au fond, à force de combattre Lorgol et Rehael, il était devenu comme eux. Prêt à toutes les forfaitures, non pas pour la gloire de Deos, ou pour que le monde soit meilleur, mais pour imposer sa pensée aux autres. Il ne cherchait pas à convaincre, il cherchait à dominer.
Sur ces difficiles pensées, qui méttaient définitivement fin à ses illusions sur celui qu'il admirait, Vanitas se leva. Il remarqua qu'une larme s'était écoulée sur sa joue. Il l'essuya rapidement en ayant une pensée pour le salut de l'âme d'Izaac et de tous ces pauvres gens qui allaient mourir, là bas, sur les contreforts pyrénéens.
Il se signa et sortit de l'édifice qui se délabrait lentement mais sûrement alors que la neige se remettait à tomber.
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