--Lotus
Toujours sous la colère que ses orteils aillent encaissés le rebond du chandelier, elle observa son allié fourrer son visage masqué dans son coude. Un soupire de découragement sheurta contre le moule blanc qui camouflait son visage et lui balaya le portrait. Elle nen pouvait plus de cette chaleur qui saccumulait sous le poids de ses multiples couches de costumes. Limpatience augmentait pendant quelle agita son bras bien tendu en toisant du regard Anthurium. Fallait peut-être quelle lui demande aussi ? Les compères avec chacun un costume pour tromper les regards, mais rien pour déguiser la voix. Déjà quelle venait dextirpée une partie de sa douleur dans un cri libérateur, elle nallait tout de même pas jouer avec le risque une seconde fois de se faire reconnaitre.
Après un intensif regard qui sinterprétait clairement par un « grouille-toi », Anth lui refila finalement la corde qui servira à faire un joli saucisson du beau comte. Plus elle le regardait, plus elle trouvait dommage du sort quelle lui réservait. Il avait les bras qui reposaient de chaque côté sur les accoudoirs du fauteuil, une jambe croisée sur lautre Il dégageait une imposante prestance même endormi, mais le goût du luxe primait et elle avait un boulot à faire pour parvenir à ses fins. Elle rapprocha les mains du comte lune dans lautre, les ligota fermement au point de laisser une importante rougeur près du cordage et lencorda à son fauteuil comtal. Après plusieurs tours bien serrés, elle joignit le restant de corde aux pieds de Cristof pour les attacher séparément aux pattes de son confortable trône. Une fois la corde bien nouée, elle en vérifia la tension qui le maintenait captif. Restait plus quà soccuper de sa jolie bouche au cas où il se réveillerait.
Lorsquils avaient préparé leur complot, Lotus avait prit soin de broder un magnifique « L » au coin dun mouchoir à la couleur sanguinaire. La lettre contrastait puisquelle, était dune blancheur aussi pure que les nuages dans un ciel bleuté. Elle sempressa den former une boule en prenant soin de libérer le coin orné dune lettrine et tout juste avant de lui enfoncer dans la bouche, elle le gratifia dun baiser sur ses lèvres en conservant son masque. Cest la moindre des choses pour le don forcé quil leur faisait. Elle sassura que sa signature pendouillait de ses lèvres et aussitôt, elle inclina le fauteuil sur les pattes arrière. Tirant ce dernier jusquà limmense penderie au fond de la pièce, elle regretta de devoir lisoler derrière les portes. Elle en aurait bien fait son « jouet », mais les risques quils soient pourchassés nauraient vraiment pas été les mêmes. À regret, elle le poussa de peine et misère puisque les deux avares étaient occupés à piller tout ce quils trouvaient dans la pièce et clos les portes, le laissant dans une profonde noirceur.
Le compte de Cristof étant réglé, son regard se posa sur ses vils compères dont Calla qui scrutait le dessous du bureau à la recherche de je ne sais quoi ! Alors quelle ne voyait que quelques plumes dépasser de la surface, elle entendit clairement un grognement venant du bureau. Madame Maladresse en personne venait surement de se coincer le plumage. Lotus laissa lempotée reprendre ses esprits tout en tournant les yeux au plafond en signe de découragement, et pressa Anth à remplir le sac.
Une fois le méfait accomplit, la partie la plus délicate commença : sortir de ce piège sur leurs jambes. Lemplumée prit les devant dans le couloir, tandis que Lotus suivait et Anth clôturait la parade. Quelques enjambées faites, Calla stoppa brusquement le convoi en murmurant sous son masque. Elle commençait à jouer avec ses nerfs celle là ! Pourquoi ne pas lui demander le chemin un coup parti ? Le caractère bouillonnant de Lotus commençait à se faire savoir en lui faisant signe sèchement davancer Se quelle fit sans rouspéter !