Et ils étaient autrement mieux armés que la montagne de muscles. des éclats de voix de part et d'autres, et elle perd l'ouïe un instant entendant un bourdonnement
-bourse..vie...sifflement qui la fait grimacer, tel un sac de blé il la jette du haut de son épaule et dans un gémissement de douleur elle se recroqueville, la même douleur qui lui a fait perdre pied est en train de la réveiller, malgré le sang qui colle ses cheveux à son front qui la tiraille.
Le pioupiou tentait d'intimider l'un pendant que l'autre arrache à Aelyce sa bourse, avant de lui fouler un coup de pied dans le ventre, si elle n'était pas plus amochée ils lui auraient certainement réservé un autre sort.
Profiter de l'opportunité, que le pioupiou soit assailli à présent par les deu la fois que le combat aie lieu.
Les ongles plantées dans la terre, l'humus noirâtre elle se hisse doucement jusqu'au cheval de l'un des brigands attaché plus loin à un arbre.
Pas le moment de flancher de se laisser aller, penser à Theophane qui meurt de faim, penser à son fiancé qui se vide de son sang, penser à la menace du vieux, dire qu'elle a essayé de convaincre Theognis par tous les moyens que Kervineg, si complice, si vaillant et serviable quoique langue de vipère parfois, était de confiance. Oublier tout cela, et s'approcher du cheval pour le chevaucher, lancer un dernier coup d'oeil à la bagarre, ce qu'elle n'aurait pas dû.
Elle vis la montagne de muscles se faire trancher la gorge sous ses yeux, écarquillés d'effroi, et paradoxalement elle avait envie de les remercier.
Pas de temps à perdre, elle jette un morceau de bois dans le côté opposé, ce qui lui confère le temps de dénouer le lien qui attache le canasson à l'arbre.
-Hey elle se barre la femme, vite rattrape là!
Réunissant ses derniers efforts, qui lui semblèrent surhumains, agilement elle prend son élan une main sur la selle, et un pied dans l'étrier, le cheval libéré reçoit une claque des talons des bottes de la jeune femme, avant de se lancer à toute allure parcourant l'orée des bois.Certes elle fut suivie mais les brigands n'oseraient jamais s'aventurer en ville, pas les mains, l'épée ensanglantés et une tête pendouillant en guise de trophée.
Au galop elle parvint au château abandonné, dans le jardin gisait encore le corps, le corps de Curt.
Oubliés ses persecuteurs, elle se laissa glisser du dos du cheval et pliée, les bras tendus en avant, ses jambes avalent l'espace qui la sépare du corps avant de se jeter dans un râle animal, pâle comme un cierge de ^pâques, tandis que l'évidence même lui dévore le visage, les yeux : Il était mort!
Une douleur jamais encore ressentie, criant sa rage, sa tristesse tout en secouant le visage cheri livide d'une pâleur morbide, une mouche bleu se delectant du sang séché à ses lèvres. Un baiser tenta envin de les réanimer mais aucun souffle n'en sortit.
Affliction et râge mêlées transformant ses traits, elle prit Curt contre elle en sanglotant, en se vidant des larmes de son corps, hoquetant des
"NOOooon amour ne m'abandonne pas je t'en supplie" je t'en supplie qu'est ce que je deviendrai sans toi?
Puis levant ses yeux au ciel sa tête contre son buste, elle gémit sa tristesse avec force, oubliant le sang, la douleur, oubliant le danger, son coeur était en lambeaux, les larmes au sang mêlé coulaient intarissables, s'arrêtant quelques fois pour pousser des râles bestiaux.
Ventadour
Parfois l'on croit les larmes taries mais l'on se rend pas compte qu'elles coulent encore, elle n'était plus que l'ombre d'lle même, trois courriers devaient partir en urgence à partir d'une taverne, trandis qu'elle essuyait les larmes qui tombaient sur les parchemins diluant l'encre.
Beths
Nous devions vous revoir, nous devions Curtius et moi vous redonner goût à la vie, c'était son souhait le plus cher.
Hélas, Curt est parti, il nous a abandonné vous et moi, et la vie a abandonné son corps que j'ai entre les mains inanimés.
je vous ai promis de veiller sur lui, je vous ai promis de le défendre de ma vie...
j'ai failli Beths, j'ai failli! je mérite la mort également, certainement, comment l'avoir entrainé malgré moi, dans ce qui allait être une déclaration d'amour, des sermons jusqu'à devenir un enfer.
Je vais tenter de l'emmener à Gueret pour l'enterrer là bas, je vous prie venez vite si vous le pouvez.
Aelyce
un autre pigeon au baron Sytral, évitant de lui narrer, lui dont le corps est handicapé, lui entre la vie et la mort, ne pas s'acharner sur lui, l'épargner
Cher baron
Vous m'aviez écrit pour me demander de vous escorter à Gueret, le hasard a fait que je suis dans les parages, je vous attend dans la taverne municipale.
A très bientôt cher ami
et une troisième missive, la plus importante
Theo
A l'heure qu'il est je prie le ciel que Theophane soit dans tes bras rassasié ou dans les bras d'Aelnya. Je sais que tu en prendras soin, je suis confiante.Je t'écris en urgence car Kervineg est un danger pour notre enfant, surtout ne pas le laisser approcher notre enfant.
je t'en conjure retiens le moi vivant d'une manière ou d'une autre, j'insiste vivant, nous avons un compte à régler tous les deux.
Aelyce
Elle se lève et rejoint le jeune homme près de la charrette qui porte le corps de Curt, le foudroyant du regard
je vous déconseille d'y toucher si vous voulez garder votre main collée à votre bras.
Tenez je vous envoie à Gueret, demandez le baron Theognis et demander lui des écus en contrepartie de ce parchemin d'une urgence capitale, je me suis faite brigander, au pire attendez moi là bas, je vous donnerai quelques sacs de maïs de quoi nourrir votre famille. En attendant, laissez moi la charrette et filez
Se retournant elle se trouve nez à nez avec Theophile et Kaahlan qui regardaient son oeil au beurre noir, et son bandage ensanglanté autour de la tête; d'une main fébrile, elle essaye de cacher son visage tuméfié en rabattant la capuche de capeline, tout en les saluant d'une grimace qui se voulait un sourire, puis peu à peu elle fondit en larmes en montrant le corps de Curtius dans la charrette, leur expliquant soudain tout, entrecoupée par leurs questions, incrédules face au récit mouvementé.
-Je dois l'emmener seule à Gueret, avec le baron Sytral handicapé, je me languis de voir mon enfant heureusement restés là bas entre de bonnes mains, puis je vous demander de faire un bout de chemin avec moi?
je respecte ta décision ljd Curt, mais laisse moi te dire tout le plaisir inouï que j'ai eu à jouer avec toi, que je ne t'oublierai jamais, si jamais tu reviens avec un autre personnage plus tard fais moi signe..Gros bisous
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