Theognis
Il avait obtenu la lettre scellée d'Alcyone, franchi les portes de Guéret devant des gardes furibards, et parcouru toute la nuit la route de Bourganeuf, sans résultats. Aucune charrette à l'horizon. Malgré la célérité de sa monture, le temps perdu dans la ville se révélait trop important. A moins que les propos de la Dame d'Arquian eurent quelque importance dans cette poursuite vaine.
L'aube le surprit, transi de froid, la mine fatiguée et les yeux brûlants. Devant lui, le chemin étendait ses courbes monotones entre les pâturages, sous un manteau de brume. Aux premières personnes qu'il croisât, Théo demanda bien des nouvelles de la carriole. Aucune ne répondit, puisqu'elles venaient de sortir de chez elle, ou qu'elles craignaient ce personnage étrange sorti de la nuit. Il renonça finalement à s'arrêter chaque fois, pour profiter de la vitesse de son cheval. La route, désormais large et bien entretenue, étranglait un peu plus son espoir à chaque virage.
Dans le milieu de la matinée, les contreforts de la cité de Bourganeuf apparurent. De nombreuses carrioles et autres charrettes se pressaient à ses portes, c'était jour de marché dans la ville limousine. Malgré tout, il interrogea les soldats du guet. Touchés par son histoire, ils répondirent volontiers à ses questions. Oui, une carriole, conduite par un homme dont la description correspondait peu ou prou aux détails donnés par le Baron, était passée par ici, peu avant l'aube....Peu avant l'aube...Le Baron fut grandement étonné de la distance gagnée par le ravisseur de son fils, à tel point qu'il n'en dit rien aux gardes qui s'émurent de ses réactions. Lui-même n'osait pas y croire.
Cependant, il reprit vite courage. Au moins, il était sur la bonne piste! Très vite, il s'aperçut que fouiller la ville, au hasard, ne serait guère payant. Des dizaines de charrette encombraient la chaussée, seulement dans la rue principale. Alors, il songea à prendre un chien pour l'aider. Contre ses vêtements, il avait porté le petit Théophane. Malgré cette course nocturne, seraient-ils encore assez odorants pour guider l'animal vers son fils? En désespoir de cause, Théo se résolut d'essayer. On lui indiqua l'adresse d'un fin dresseur de chiens, et il filait en cette direction quand il manqua, de peu, de renverser Aelyce, sans la reconnaître. Ce fut sa voix qu'il identifia en premier, son cri. En se retournant, il l'aperçut en train de cavaler vers lui.
Aelyce!
S'il avait entretenu de forts soupçons sur la mère, la vue de la cavalière le rassura en partie. La pâleur de ses traits, jusqu'aux yeux refletée, montrait qu'elle avait subi un gros choc. Théo, n'ayant pas reçu le courrier d'Aelyce, ignorait tout de la mort de Curtius. Il savait seulement qu'elle avait été agressée par des brigands, mais ce n'était pas événement à la déstabiliser ainsi.
Le Baron lui refusa tout signe d'affection. Ce n'était pas le moment de s'étreindre. Il se méfiait encore. La mort de Curtius pouvait trés bien être une mise en scène, après tout, permettant à Aelyce de s'enfuir, à terme, avec le bébé et son compagnon, et avec l'argent de Théo en prime dans une sorte de basse vengeance.
Las! Il n'y avait point de chien à l'adresse indiquée. Et ils n'eurent pas le temps d'en chercher d'autres. Il fallait partir, brûler la route, retrouver leur enfant.
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
L'aube le surprit, transi de froid, la mine fatiguée et les yeux brûlants. Devant lui, le chemin étendait ses courbes monotones entre les pâturages, sous un manteau de brume. Aux premières personnes qu'il croisât, Théo demanda bien des nouvelles de la carriole. Aucune ne répondit, puisqu'elles venaient de sortir de chez elle, ou qu'elles craignaient ce personnage étrange sorti de la nuit. Il renonça finalement à s'arrêter chaque fois, pour profiter de la vitesse de son cheval. La route, désormais large et bien entretenue, étranglait un peu plus son espoir à chaque virage.
Dans le milieu de la matinée, les contreforts de la cité de Bourganeuf apparurent. De nombreuses carrioles et autres charrettes se pressaient à ses portes, c'était jour de marché dans la ville limousine. Malgré tout, il interrogea les soldats du guet. Touchés par son histoire, ils répondirent volontiers à ses questions. Oui, une carriole, conduite par un homme dont la description correspondait peu ou prou aux détails donnés par le Baron, était passée par ici, peu avant l'aube....Peu avant l'aube...Le Baron fut grandement étonné de la distance gagnée par le ravisseur de son fils, à tel point qu'il n'en dit rien aux gardes qui s'émurent de ses réactions. Lui-même n'osait pas y croire.
Cependant, il reprit vite courage. Au moins, il était sur la bonne piste! Très vite, il s'aperçut que fouiller la ville, au hasard, ne serait guère payant. Des dizaines de charrette encombraient la chaussée, seulement dans la rue principale. Alors, il songea à prendre un chien pour l'aider. Contre ses vêtements, il avait porté le petit Théophane. Malgré cette course nocturne, seraient-ils encore assez odorants pour guider l'animal vers son fils? En désespoir de cause, Théo se résolut d'essayer. On lui indiqua l'adresse d'un fin dresseur de chiens, et il filait en cette direction quand il manqua, de peu, de renverser Aelyce, sans la reconnaître. Ce fut sa voix qu'il identifia en premier, son cri. En se retournant, il l'aperçut en train de cavaler vers lui.
Aelyce!
S'il avait entretenu de forts soupçons sur la mère, la vue de la cavalière le rassura en partie. La pâleur de ses traits, jusqu'aux yeux refletée, montrait qu'elle avait subi un gros choc. Théo, n'ayant pas reçu le courrier d'Aelyce, ignorait tout de la mort de Curtius. Il savait seulement qu'elle avait été agressée par des brigands, mais ce n'était pas événement à la déstabiliser ainsi.
Le Baron lui refusa tout signe d'affection. Ce n'était pas le moment de s'étreindre. Il se méfiait encore. La mort de Curtius pouvait trés bien être une mise en scène, après tout, permettant à Aelyce de s'enfuir, à terme, avec le bébé et son compagnon, et avec l'argent de Théo en prime dans une sorte de basse vengeance.
Las! Il n'y avait point de chien à l'adresse indiquée. Et ils n'eurent pas le temps d'en chercher d'autres. Il fallait partir, brûler la route, retrouver leur enfant.
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