Esquimote
A la demande d'Irella, Esquimote s'approcha du pupitre où reposait le livre des vertus.
Elle laissa glisser ses doigts sur la page où s'étalaient les enluminures que les moines avaient dessinées durant de longues heures...
Elle parcourut l'assemblée du regard et leur adressa un sourire avant de commencer sa lecture...
Une fois sa lecture terminée, elle adressa un petit signe à Irella puis revint s'assoir auprès de Squalow
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By esquimote at 2009-11-26
Elle laissa glisser ses doigts sur la page où s'étalaient les enluminures que les moines avaient dessinées durant de longues heures...
Elle parcourut l'assemblée du regard et leur adressa un sourire avant de commencer sa lecture...
Citation:
Aristote cheminait en Attique alors qu'il avait rendu visite à un lointain parent vivant à Thèbes. Il était seul, ayant laissé la responsabilité de son école à ses meilleurs élèves. Mais à une bifurcation, il se trompa de chemin et au lieu de redescendre vers la plaine et la ville, il s'engagea dans les collines. Au bout de deux heures de marches, il se rendit compte de son erreur et avisa une habitation isolée. Il décida d'y aller demander conseil sur la route à suivre.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare.
Ermite : C'est si tu y vas, que tu seras perdu.
Aristote : Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands.
Ermite : Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux.
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : Dis-moi, es-tu heureux ?
Ermite : Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux.
Aristote : Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement.
Ermite : Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes.
Aristote : Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?
Ermite : Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes.
Aristote :Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare.
Ermite : C'est si tu y vas, que tu seras perdu.
Aristote : Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands.
Ermite : Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux.
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : Dis-moi, es-tu heureux ?
Ermite : Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux.
Aristote : Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement.
Ermite : Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes.
Aristote : Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?
Ermite : Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes.
Aristote :Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !
Une fois sa lecture terminée, elle adressa un petit signe à Irella puis revint s'assoir auprès de Squalow
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By esquimote at 2009-11-26