Erlande
Elle sentait bon. Là contre elle, son torse effleurant son dos. Le nez chatouillé par la blonde chevelure. Il y avait des jours comme cela ou l'on pouvait se tenir proche du paradis et là, à cet instant, Erlande pensait en être vraiment, mais alors vraiment très proche.
Pardon... mais c'est qu'elle est placée très haute...
Et elle joua les anguilles une nouvelle fois. Pourtant, il le sentait. Il en était certain. Elle n'était pas là par hasard. Il voyait bien les signaux émis par ce corps. Par les yeux perçant, pétillant aussi parfois qui le regarde droit dans les siens. Et puis son souffle... Elle se dérobe encore. Saisissant enfin la cruche, il la laisse tranquille voyant son trouble teinté d'appréhension. Deux godets remplis, l'un tendu à la jeune femme. Il le sent, ferme les yeux. Le parfum de Lil se mélange à celui du genépi. Il en boit une gorgée et rouvre les yeux pour voir la jeune femme pivoine après y avoir gouté aussi.
ah oui... j'aurais sans doute du vous prévenir... c'est fort...
Elle se remet, une larme dévale sa joue et il lui sort un mouchoir. Elle accepte. Son cur s'emballe un peu plus lorsqu'ils se touchent les mains. Un frisson agréable le parcourt alors. Il lui sourit, et lâche la cavalerie enfin si l'on puis dire.
Vous... vous... êtes si belle
Le visage de la jeune blonde se rembrunit soudain. Elle l'évite. Pire même recule. Elle sèche rapidement ses larmes et reprend constance. Elle le sermonne gentiment et il retourne à sa place rageant intérieurement. Assit au fond de sa chaise, les bras croisés, il l"écoute lui raconter un peu de sa vie, des hommes ayant traversé son horizon. Il se dit qu'ils ont un parcourt commun, le monastère, les coups tordus aussi. Il souhaite lui raconter la sienne. Et c'est bien la première fois qu'il le ferait. elle l'arrête lui proposant de le faire devant un feu de bois lors d'une chute de neige. Il ne la comprend plus. Un coup oui, un coup non. Un pas en avant, un pas en arrière. Finalement plus de part son éducation qu'autre chose il rompt le combat.
Je sens que cela vous dérange que je vous dises que vous ne m'êtes point indifférente... Cela ne renouvellera plus... Je ne souhaite point vous mettre mal à l'aise.
Il redevient lui même ou presque. Froid, distant, son orgueil en ayant pris un coup. Mais elle est toujours là, fasse à lui, l'observant. Et il a du mal à résister. Tellement de mal.