E_newton
Zalina le rassurait par sa présence. À elle seule, elle était capable de motiver une armée entière rien que par son charisme. Ce petit bout de femme, grand chevalier sil en était, au caractère trempé, mais au cur ô combien généreux, avait été, et demeurait lun de ses guides. Combien de fois lavait-elle soutenu, défendu, rassuré ? Une peste
Tel était le qualificatif dont elle saffublait, mais lui savait bien quil nen était rien. Il lui sourit quand elle lui répondit, sachant pertinemment quelle ne lui avait absolument rien imposé. Il avait décidé de son propre chef de venir ici, parce quil voulait rendre cet hommage à celle qui se voyait récompensée de ses efforts
Lire en les yeux de Nynaeve qui lavait jugé incapable de mener son entretien navait vraiment rien de difficile. Des regards pernicieux, provocateurs, accusateurs, il en avait eu son lot, et plus quà son tour. Pas pour autant quil les rendait, ni quil en gardait rigueur. Chacun pouvait bien penser ce quil voulait de lui et de ses défauts. De paroles blessantes, il en avait encaissées, de la part des plus grands de ce Royaume, courbant léchine il avait plié préférant demeurer muet et ne pas répliquer. Alors oui, il en subirait encore et toujours, parce que là était aussi son lot et quil navait nul envie, ni besoin de se justifier. Pour autant, leur sur Licorneuse le salua, et il crut percevoir au travers des paroles quelle lui murmurait, une forme de prise de conscience. Il allait linterrompre pour la rassurer sur le fait quil ne lui en tenait pas rigueur lorsquelle lui fut enlevée par Géro
chacun son tour et logique retour des choses, se prit à penser Ethan en repensant à la scène au manoir des Dames Blanches
La cérémonie se déroulait sous ses yeux, ne comprenant pas vraiment quelle était la réelle signification de lattribution de ces oiseaux si différents les uns des autres. Il était inculte de bon nombre de choses le Licorneux. Il avait voué sa vie à lOrdre et se désintéressait du reste. Politique, religion, fauconnerie et bien dautres choses encore lui étaient totalement inconnues. Mais si cétait là la passion de Lucie, il se devait bien de tenter dy prêter attention.
Dailleurs, en parlant dattention, la sienne fut attirée par le regard quelle lui portât. Quelle avait changé depuis ces dernières semaines où il lavait à peine croisée. Elle était passée par tous les états dâmes, mais là, elle semblait toutefois sereine. Reposant loiseau sur son perchoir, elle sapprocha de lui et vint lembrasser sur la joue. De ceux quelle lui offrait désormais et quil ne lui rendait que très rarement, tentant de conserver cet imperceptible distance quelle sévertuait à vouloir supprimer. Sans soupirer, il se baissa à sa hauteur tout en écoutant les paroles quelle lui soufflait à loreille et lui rendit son baiser. Lever les yeux en lair en lentendant laffubler dun « Messire le Chevalier Ethan », et malencontreusement soupirer quand elle perdure dans ses explications sur la chevalerie. Elle lavait toujours poussé à y croire, et le moment présent ne pouvait que lui donner raison. Il ny avait cependant pas lieu non plus dextrapoler. Mais il nétait pas là pour épiloguer sur le sujet, ce nétait pas son jour à lui, mais le sien à elle. Alors au lieu dentamer une longue conversation stérile où chacun camperait sur sa position, il se contenta de lui répondre à voix basse.
Je suis heureux pour toi, Lucie. Puisses-tu enfin trouver le nouveau sens que tu cherches à donner à ta vie.