--Evenement
Elles sont là les filles de petites vertus, battant la terre et le pavé, riant à pleines gorges sans plus se cacher. Le Puy nest plus un danger pour elles, les gardes depuis longtemps ont dégagés la place ou mieux, ils viennent les retrousser. Les bordels dautres fois ne sont quhistoires anciennes, les protecteurs sont partis dans les capitales avec leurs meilleures marchandises et celles qui restent pour la plupart ne sont que de pauvres filles. Sil fallait sattarder sur elles, on trouverait leur histoire pathétique, qui sen souci ? Les lanternes rouges ne servent plus, le confinement est pour les bourses pleines pas pour les filles perdues.
Le plaisir se cache dans cette pourriture, derrière une porte aux morceaux de bois brut. Seulement des chambres louées, une petite auberge transformée. Le voyageur ne sattarde pas dans cette partie du village, ils préfèrent se rendre dans des endroits plus coquets, où les femmes nont de généreux que les décolletés quils ne peuvent toucher. Des choppes propres dans lesquelles boire un doux breuvage. Pourtant, sil subsiste encore des belles de nuit, cest que lhomme même le plus rustre à besoin de sentir entre ses mains un corps alangui. Le jeu contre quelques pièces, une illusion pour quelques heures, croire à ce désir partagé lorsque de leurs lèvres séchappent le cri animal. Cest du besoin quasi viscéral de lhomme quest né la luxure, cette envie de chair plus forte que la raison.
Il faut tendre loreille pour entendre cracher la vieille logeuse, assise derrière un pupitre dès lors que les gonds grincent. Elle na quun chicot pour accueillir le client dans un sourire complètement imparfait. Malaise glissant dans le dos pour qui voudrait la détailler, imaginant la créature avenante quest celle qui vient de le faire entrer. Elle na quà tendre une main sinueuse pour faire comprendre que cest elle qui gère la maison. Personne ne pénètre sans son accord, surtout pas celui qui ose venir les poches vides. Elle veille au grain et à ses fréquentations, son amour inconditionnel pour le sonnant et trébuchant, plus que ces gagneuses, font delle une femme redoutée. Redoutable il fut une époque, lorsquelle pouvait encore respirer sans sétouffer. Souffreteuse mais tenace, renvoyant celle qui ne peut tenir des engagements. Catin nest pas qui veut, un séant reste à disposition de celui qui paie, et plus il paie cher, moins la coquine na son mot à dire.
Rapidement délesté, il est entrainé dans un couloir rudimentaire aux bougies dégoulinantes de cires fondues. Un escalier se dessine sur la gauche, à peine plus éclairé, certainement pour donner un charme à ce taudis, ou bien pour laisser limagination vagabonder au gré des lambris. Combien ont-elles donnés un avant goût du paradis artificiel entre ces marches ? Il nest point encore lheure de sattarder, il faut continuer tout droit, découvrir un salon tout aussi sommaire, lameublement pauvre et combien aguichant. On y retrouve des portraits aux formes charnues, dévêtues, souvent de mauvais goût. Des femmes et des hommes assis, indolents, se charmant pour ne pas dire ce quil se passe vraiment. La gêne et la retenue nest pas de mise ici.
Pourtant, malgré la fille qui se colle, exacerbe cette envie qui gonfle, le regard reste curieux, avide. Il se laisse entrainer, la langue devient gourmande, les mains aventureuses, le plancher craque. Les termites ou lusage. Non loin, une antichambre, reconnaissable entre mille, seul endroit dont la porte ressemble à quelque chose et qui ne contient aucun chiffre. Ce quil y a derrière le curieux ne saura que sil est là pour affaire et encore juteuse sinon à lentrée devant la caisse.
Le désir point, à létroit, le souffle court de son propriétaire qui est rapidement emmené dans une pièce où trône en son centre un lit. Cela pourrait être une chambre ou pas. Le mobilier nest pas le fort de cet établissement, presque monacal. Les draps semblent, eux, non utilisés, lendroit propre. Un coup dil circulaire pour découvrir une unique fenêtre barrée par une longue tenture de couleur sombre pour ne laisser filtrer les rayons de soleil ou pour ne rien dévoiler à la rue. Le mystère pour le passant curieux, obliger dentrer sil veut visiter. Consommer pour découvrir. La bête dans le creux des reins, il se laisse dessaper, elle sait ce quelle a à faire, pliés sur une chaise pour après le devoir accompli. Un âtre chauffe à peine, le bois réduit pour se donner jusquà la li. Et quand enfin il peut la posséder, il senfonce dans un matelas pareil à une paillasse trop sèche. Gorgé de désir, il ne pense pas à la matière qui les accueille.
Le plaisir se cache dans cette pourriture, derrière une porte aux morceaux de bois brut. Seulement des chambres louées, une petite auberge transformée. Le voyageur ne sattarde pas dans cette partie du village, ils préfèrent se rendre dans des endroits plus coquets, où les femmes nont de généreux que les décolletés quils ne peuvent toucher. Des choppes propres dans lesquelles boire un doux breuvage. Pourtant, sil subsiste encore des belles de nuit, cest que lhomme même le plus rustre à besoin de sentir entre ses mains un corps alangui. Le jeu contre quelques pièces, une illusion pour quelques heures, croire à ce désir partagé lorsque de leurs lèvres séchappent le cri animal. Cest du besoin quasi viscéral de lhomme quest né la luxure, cette envie de chair plus forte que la raison.
Il faut tendre loreille pour entendre cracher la vieille logeuse, assise derrière un pupitre dès lors que les gonds grincent. Elle na quun chicot pour accueillir le client dans un sourire complètement imparfait. Malaise glissant dans le dos pour qui voudrait la détailler, imaginant la créature avenante quest celle qui vient de le faire entrer. Elle na quà tendre une main sinueuse pour faire comprendre que cest elle qui gère la maison. Personne ne pénètre sans son accord, surtout pas celui qui ose venir les poches vides. Elle veille au grain et à ses fréquentations, son amour inconditionnel pour le sonnant et trébuchant, plus que ces gagneuses, font delle une femme redoutée. Redoutable il fut une époque, lorsquelle pouvait encore respirer sans sétouffer. Souffreteuse mais tenace, renvoyant celle qui ne peut tenir des engagements. Catin nest pas qui veut, un séant reste à disposition de celui qui paie, et plus il paie cher, moins la coquine na son mot à dire.
Rapidement délesté, il est entrainé dans un couloir rudimentaire aux bougies dégoulinantes de cires fondues. Un escalier se dessine sur la gauche, à peine plus éclairé, certainement pour donner un charme à ce taudis, ou bien pour laisser limagination vagabonder au gré des lambris. Combien ont-elles donnés un avant goût du paradis artificiel entre ces marches ? Il nest point encore lheure de sattarder, il faut continuer tout droit, découvrir un salon tout aussi sommaire, lameublement pauvre et combien aguichant. On y retrouve des portraits aux formes charnues, dévêtues, souvent de mauvais goût. Des femmes et des hommes assis, indolents, se charmant pour ne pas dire ce quil se passe vraiment. La gêne et la retenue nest pas de mise ici.
Pourtant, malgré la fille qui se colle, exacerbe cette envie qui gonfle, le regard reste curieux, avide. Il se laisse entrainer, la langue devient gourmande, les mains aventureuses, le plancher craque. Les termites ou lusage. Non loin, une antichambre, reconnaissable entre mille, seul endroit dont la porte ressemble à quelque chose et qui ne contient aucun chiffre. Ce quil y a derrière le curieux ne saura que sil est là pour affaire et encore juteuse sinon à lentrée devant la caisse.
Le désir point, à létroit, le souffle court de son propriétaire qui est rapidement emmené dans une pièce où trône en son centre un lit. Cela pourrait être une chambre ou pas. Le mobilier nest pas le fort de cet établissement, presque monacal. Les draps semblent, eux, non utilisés, lendroit propre. Un coup dil circulaire pour découvrir une unique fenêtre barrée par une longue tenture de couleur sombre pour ne laisser filtrer les rayons de soleil ou pour ne rien dévoiler à la rue. Le mystère pour le passant curieux, obliger dentrer sil veut visiter. Consommer pour découvrir. La bête dans le creux des reins, il se laisse dessaper, elle sait ce quelle a à faire, pliés sur une chaise pour après le devoir accompli. Un âtre chauffe à peine, le bois réduit pour se donner jusquà la li. Et quand enfin il peut la posséder, il senfonce dans un matelas pareil à une paillasse trop sèche. Gorgé de désir, il ne pense pas à la matière qui les accueille.