Alycianne
RP ouvert à tous. Inconnus de la mioche, ceux qu'aiment être dérangés pas un cri puissant et dévastateur de tympan, amis d'Alycianne ou simplement connaissances, vieux, moches, méchants, ou riches, n'hésitez pas !
Lorsqu'elle a aperçu la ville, au loin, elle n'a pu s'empêcher de se mettre à courir. Elle n'a pas écouté les lancements de douleur de ses pieds meurtris, et a continué sa course dans les rues pavées, ne prêtant pas même l'ombre d'une attention aux gens qu'elle bousculait. Elle ne s'est arrêtée que devant chez elle, le cur battant à la chamade. Lentement, elle a parcouru les derniers mètres qui la séparaient de la porte de la petite maison. Elle a poussé le battant de bois, de trois doigts. La porte a grincé, et s'est ouverte sur une pièce de vie vide. La poussière envahissait déjà les meubles, et la paillasse était rangée. Personne n'était passé ici depuis longtemps.
La fillette lance désespérément un : Maman ?
Elle n'aura pas de réponse.
Le panier se balance au bout de son bras. Elle s'est remise à courir. Et pratique fort bien la papillonnement de paupière plus vite qu'un cheval il galope comme son ombre. C'est une championne dans ce sport. Cligner des yeux si vite que les larmes elles ne peuvent pas couler. Maman n'est pas ici...
La gamine se dirige vers l'église. Aujourd'hui, samedi, il n'y a pas de messe. Mais l'église, c'est son point de rendez-vous avec Jullius. Et si Maman n'est pas là, au moins, lui, il doit être ici. Forcément.
Essoufflée, elle arrive sur le parvis, grimpe quelques marches. Sa main cherche machinalement le réconfort de ses cailloux. Oublier que Maman est Loin.
Et, elle cherche donc parmi les gens qui passent devant elle l'ombre d'une tignasse connue, le visage d'une personne que lui a présentée sa Maman, ou juste quelqu'un dont lui a parlé la brune.
Quelques minutes passent. Et Jullius ne vient toujours pas. "Je viendrai à l'église", lui a-t-elle écrit, ou plutôt, dame Breiz avait écrit. Celle-ci, d'ailleurs, a essayé de la retenir à Mâcon ! Mais Alycianne, elle est très sage, et ça n'est pas une sale menteuse, alors, quand elle dit qu'elle vient, même par les lettres, elle vient.
Donc elle est là, dans le froid d'un samedi de novembre, à espérer que son ami la rejoigne.
Les cailloux tressautent de plus en plus haut dans sa poche. Elle s'énerve. Ou panique. Le résultat d'avoir été seule trop longtemps, et de trouver à destination que la solitude, encore. Mais elle vous dira qu'elle a ses cailloux. Cailloux qui doivent avoir le mal de la poche, à force d'être traités ainsi, à vrai dire.
Que fait Jullius, Para Tistote ! Elle ne sait même pas où il habite. Elle fronce les sourcils, cligne des yeux pour refouler une nouvelle vague de larmes.
Et relève bruquement la tête, faisant tomber sa capuche écarlate de ses cheveux.
Juuuuulliuuuuuuuuuuuuuuuuuuus !
Une grande goulée d'air après -histoire de reprendre sa respiration-, elle sourit.
Ça, au moins, c'est sûr et certain que tous les Bourgs mignons l'ont entendu !
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