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[RP] Sans importance...

Armand.
[Campagne Lochoise, quelques jours après l'affront de Jules]

Il était essoufflé, crevé, vidé et pourtant sa course folle à travers la campagne lochoise n’avait pas soulagé son esprit. « Tu cogites trop » lui avait dit Sélene, il le savait mais il n’arrivait plus à se défaire des pensées qui hantaient son esprit. Son entrainement régulier n’était même plus un réconfort, plus il s’entrainait et plus il avait envie d’hurler. Alors il s’épuisait à la tâche, s’entrainant le matin, travaillant à la mine jusqu’à la nuit tombée dans l’espoir que le soir venu, Morphée vienne l’emporter rapidement pour un sommeil sans rêve, un sommeil réparateur. Mais chaque fois les cauchemars revenaient, chaque nuit il se réveillait en sursaut couvert de sueur, incapable de se rappeler l’endroit où il se trouvait, les odeurs nauséabondes de Joinville embrumant son esprit. Des années qu’il imposait à son corps un régime strict, s’entrainer tous les jours pour être plus fort, plus souple, plus endurant, et ca n’avait servit à rien.

Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il visitait des geôles, mais c’était la première ou cela s’était fini par de la torture. Et Armand s’en voulait d’être aussi faible, de s’être laisser avoir et aujourd’hui de laisser de simples cauchemars lui pourrir la vie. Lui, le beau gosse aimant charmer les nobles ne voulait rien de plus que de redevenir le jeune con insouciant qu’il avait été il n’y a pas encore si longtemps. Il n’était plus que l’ombre de lui-même perdu entre un rêve et une voie qui s’offrait à lui. Devait-il abandonner ce qui le motivait à se lever chaque matin depuis bientôt 5 ans, pour devenir un mercenaire comme tous ces autres ? Ou aurait-il le courage de s’effacer dans la nuit pour redevenir ce gamin lisse et roublard qui pouvait se fondre n’importe où ?

Perdu, le blond était perdu d’avoir fait un choix, part deux fois, qu’il n’était pas sur de maitriser. « Je deviendrais le plus fort des mercenaires simplement pour ne pas te perdre !» Est-ce là sa seule motivation ? Renoncer à ses rêves pour ne pas perdre la femme qu’il aimait ? Pathétique. Surement autant que son entrée dans la zoko. A ce souvenir, il brisa son bâton d’entrainement. D’où venait cette rage, cette colère qu’il ne maitrisait plus. D’où venait donc cette impression d’oppression, de s’enfoncer sur un chemin qui n’était pas le sien, de voir s’éloigner tout ce qui avait constitué sa vie pour une chimère. Qu’était-il devenu ?
Epuisé, il était épuisé de se justifier. ils ne pourraient jamais comprendre, comment leur expliquer. « Pourquoi refuses-tu de te battre contre jules ? », « pourquoi le détestes-tu ? ». Les poings du blond se serraient, ses mâchoires se crispèrent et sans raison il laissa son poing s’abattre contre le tronc d’un arbre hurlant qu’il ne le détestait pas. Seul un craquement sourd vint répondre à sa rage, la douleur de sa main venant contre balancer la douleur de son âme lui apporta étrangement un répit. Répits de courte duré alors que déjà se tenant la main meurtrie il s’adossait contre l’arbre avant de se laisser tomber dans l’herbe.

Jules… Jules avait réussit là ou lui il avait échoué. Il avait su se faire une place dans la zoko, il avait su changer. Et dire qu’il y a encore quelques semaines de cela, jules n’était pour lui qu’un villageois banal, vivant dans un village tout aussi banal avec femme et responsabilités municipales. Un type irréprochable, un « gentil ». Et aujourd’hui il était devenu ce jeune homme fougueux, ayant soif d’apprendre, d’être le meilleur, de prouver sa valeur quitte à se battre contre tous juste pour savoir... Savoir ou se placer, apprendre…. Et il était respecté. Il avait vue la façon dont Selene ou Félina le regardait, il avait discuté avec mira.
Lui, avait refusé le combat, lui était entré à la zoko parce qu’Adye n’avait pas tenu ses promesses, lui n’avait réussit à se lier à personne… lui avait peur, avait fuit… n’avait rien de tout ce qu’un mercenaire doit avoir. Il n’aimait pas tuer, blesser sans raison. Il ne prenait pas de plaisir à massacrer ou à écraser un adversaire. Lui, il aimait voler et avec classe en plus. Il n’était heureux qu’après avoir réussit à embobiner des grosses huiles trop sures d’elles.
Mais il avait fuit pour un combat, le premier depuis Joinville… il n’avait pas tenu une arme depuis être tombé…. Pathétique une fois de plus pour lui qui s’était fait la promesse de devenir un jour un grand mercenaire, un mercenaire que le colosse lui-même respecterait comme un égal.
Jules, le nouveau jules lui n’y avait vu qu’un entrainement, deux contre lui, il aurait appris… Mais pour Armand, il avait vu dans cette proposition le signe de sa faiblesse. Comment Jules pouvait accepter de se battre seul contre Félina ou Lucie ou encore Sélene mais pas contre lui. Etait-il si insignifiant qu'on lui donne de l'aide et qu’il ne méritait pas même que sa volonté soit entendue ? Et comment regarder les autres en face s’il se faisait écraser, s’il était incapable de se battre de nouveau ?

Un coup de pieds rageur lancé sur le premier caillou à sa portée vînt répondre à sa question alors que le blond portait ses mains à ses tempes devenues douloureuses. Il était en train de sombrer et il était bien trop fier pour le montrer à quiconque.
Il soupira enfin, plus fatigué que jamais et sorti la bague zokoïste de sa poche…. Voila ce qu’il était maintenant…. Un mercenaire sans aucune originalité, il était de nouveau le chien-chien de quelqu’un comme il l’avait toujours été… à Lodève, avec Adye et maintenant avec Eikorc… Il n’avait même pas réussit à faire tenir sa couverture de jeune noble auprès des mercenaires, n’avait rien réussit du tout, pas même à retenir celle qui avait volé son cœur. Il n'était rien pour les autres de la troupe,sans aucun intérêt, une simple présence égarée.

Regardant la bague, il la posa près de lui sur un petit rocher, resta un instant à la contempler puis se leva. Il savait ce que ce geste signifiait... Autant par sa lâcheté que par ses conséquences, mais la honte de lui-même, de ce qu’il était devenu l’avait emporté sur ses ambitions de jeune coq… mercenaire, zokoiste, ami, amant, noble…. Tout ca n’avait plus d’importance… il s’en alla…

Affaire classée... ?
Felina
Veille du Grand Départ

Dire que la Féline crève d’impatience ce matin là serait un doux euphémisme … Elle tourne en rond, tel un fauve en cage la Panthère. Non pas que la destination de toute la troupe lui fasse particulièrement envie, bien trop … humide selon elle, mais la simple d’idée de reprendre la route la met dans un état d’excitation rarement atteint. Son chez elle, les grands chemins, le seul endroit où elle se sente vraiment libre, le seul endroit où elle se sente totalement en harmonie avec elle-même. Dormir à la belle étoile, chevaucher à brides abattues dans la campagne, sentir le vent siffler à ses oreilles et fouetter son visage, tant de sensations que notre sauvageonne adore.

Ses nuits, elle les occupe le plus merveilleusement du monde, dans les bras d'un flamboyant amant, mais ses journées lui semblent tellement longues ...
Aussi trompe-t-elle son ennui en préparant de quoi affronter les longues journées de chevauchée, faisant les provisions nécessaires. Ce jour là, dernier avant le départ, elle a décidé de monter pour la première fois le petit cheval blanc qu’elle aurait du, si tout s’était passé comme prévu, offrir à Karyl.
Nubes (nuage) , comme elle l’avait baptisée depuis, est une jeune pouliche encore un peu sauvage, et qu’elle a décidé de garder, sans savoir vraiment pourquoi. Mais jamais encore elle ne l’a montée, ayant passé les derniers jours à progressivement apprivoiser l’animal, l’habituant à sa présence. Or, depuis, elle ne cessait de la suivre lorsqu’elle montait son propre cheval, et la Féline ne pouvait plus se rendre nul part sans que la jeune Nubes ne piaffe pour manifester son envie de venir avec eux.

C’est donc tout logiquement qu’elle a décidé d’enfin la monter, et d’aller chevaucher sur son dos, ne pouvant néanmoins soupirer en pensant que Karyl aurait du être à sa place. Comme à son habitude, elle ne l’a pas sellée, la Féline préférant depuis toute petite monter à cru, et laisses ses montures libres de toutes entraves. Seuls des rênes en simple corde, sans mord, équipent l’animal. Les premières lieues ne sont pas de tout repos, et la Féline doit bien souvent s’accrocher de toute ses forces pour éviter de chuter lourdement au sol. La pouliche est endiablée, et encore peu habituée à prendre soin de ce qu’elle porte sur son dos, mais chemin faisant, elle semble s’en accommoder et se calmer peu à peu.
Au bout de quelques heures de dressage intensif, monture et cavalière sont donc, par la force des choses, assoiffées et épuisées, aussi Féline décide-t-elle de mettre pied à terre et de marcher doucement jusqu’à la rivière qu’elle sait toute proche.

Soudain, au détour d’un sentier, le choc d’un caillou qu’on heurte suivit d’un souffle la font se retourner de surprise. Senestre qui se porte par réflexe sur la garde de l’une de ses dagues alors qu’elle s’approche doucement de l’origine du bruit, menant toujours nuage de l’autre, dépourvue de griffe en ce jour, afin de pas blesser l’animal par un geste maladroit. A sa droite un rocher sur lequel la Rastignac aperçoit la chevalière , reconnaissable entre mille avec son serpent entrelaçant un crâne, et une lueur interrogatrice vient assombrir ses iris déjà si noirs.
Poursuivant son avancée elle connaît le blondinet, Armand, qui lui tourne le dos et semble perdu dans ses pensée, et lentement le puzzle se reconstitue dans son esprit.


Et bien Blondin ? On s’promène ?

Sa main s’éloigne alors de son arme pour venir pointer un doigt vers la main d'Armand, dépourvue de l'anneau qu'il devrait porter

Tu … tu fais quoi là ? Tu t’en vas c’est ça ?

Le ton de sa voix est froid et dur, mais un léger tremblement dans le timbre trahit à la fois colère et inquiétude à l’idée que le jeune blondinet ne puisse songer à les quitter alors même qu’il vient juste d’intégrer les rangs de la Zoko.

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La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Armand.
« Qu’est ce que ça peut te foutre » fut surement la première pensée du blond quand il se retourna vers Félina, une étrange lueur dans les yeux. Il venait de se faire surprendre dans un moment de faiblesse, laissant apparaitre une faille dans son armure de jeune coq imperturbable et ça, Armand détestait. Il eut alors envie de lui balancer au visage toute la colère qu’il ressentait, il aurait été si simple de la prendre à partie, de décharger sur elle toute sa frustration, espérant autant se soulager que la faire fuir pour qu’elle ne détecte rien de ses doutes.

Et pourtant il se contenta de la détailler du haut de ses azurs assombrit, dessinant du regard les traits de son visage comme si cela lui permettait de lire en elle. Il songea alors à inventer l’une de ses explications burlesques auxquelles personne ne croyait jamais mais qui avait au moins le mérite de le faire sourire. « J’admirait juste de loin la beauté de la bague » ou alors « Il faut dire qu’elle est bien trop grosse pour des doigts aussi fins et gracieux que les miens, cette bague malgré sa valeur serait un affront à ma grande beauté ». Oui, un tas de phrases idiotes lui traversa l’esprit le temps d’une seconde. Noyer le poisson, nier tout en bloc, dévier le sujet, ne rien laisser voir. Elle lui semblait si dure, si sure d’elle, de ses choix, de sa vie… Que pourrait-elle comprendre, qu’allait-elle penser ? Avoir en face d’elle un lâche qui abandonne la partie avant même de l’avoir jouée, un faible.

Une nouvelle vague de colère s’insinua dans ses veines, embrumant son cerveau à cette pensée alors qu’il serrait les poings pour tenter de se calmer, ses azurs prenant une teinte métallique alors qu’il continuait de la dévisager. Une rage qu’il avait tant de mal à dissimuler ces derniers temps, emplit chaque parcelle de son esprit. Il avait envie de hurler. Il n’est pas faible ! Ce n’est pas un lâche… Jules se trompait…
Il avait refusé le duel car il s’était senti catalogué. Un simple pion dans les grands desseins du rouquin, une étape à franchir tel un palier avant un autre plus puissant. Un palier à deux contre un qui plus est. Il n’y avait là rien d’un combat d’égal à égal et Armand ne pouvait le tolérer. Trop fier ? Peut-être bien. Mais comment tolérer un tel affront ?

Armand soupira. Cela n’avait plus d’importance de toute manière. En insistant autant il n’était plus qu’un lâche aux yeux de toute la troupe. Les femmes se sentant même obligé de prendre sa défense et Jules n’avait pas hésité à l’en informer sans ménagement. Raillerie, provocation… Il avait tout essayé le Jules mais en refusant de se battre, quelqu’en soit les raisons, Armand s’était laissé écrasé et les mercenaires n’avaient que faire des moucherons.


Que veux tu que j'te dise on se connait même pas?
Fit enfin le blond d’un ton las avant de hausser les épaules devant la mine interdite de la jeune femme avant de reprendre d’un ton plus singlant « Qu’est ce que ca va changer pour toi que je reste ou que j’crève ? ». Armand savait ce que lâcher cette bague signifiait. Il n’y a qu’une seule façon de quitter la zoko, c’est les pieds devant, lui avait rappelé Jules. Un léger sourire vînt orner les lèvres du jeune homme à ce souvenir qui, face à Félina, ne chercha pas à fuir. Les bras ballant le long du corps il se contenter de la regarder, la rage ayant laissé place pour quelques instants à un grand vide. Quelle fasse ce qu’elle avait à faire.

Et puis, lui coupant la parole il dit d’un ton sec, non négociable :
« ne juges pas sans savoir. »
Felina
Sourcils qui se froncent alors que la réponse tarde à venir, et regard de celle qui ne comprend pas lorsqu’enfin elle arrive. Le ton d’Armand est dur, froid … une attitude qu’elle ne lui a jamais vue auparavant.
Quels démons peut donc lui torturer l’esprit et le mettre dans cet état en ce moment?
Où est donc le blondinet charmeur, toujours souriant et enjoué?
Tant de questions qui se bousculent, mais qu’elle ne pose bien évidemment pas se contentant pour le moment de l’écouter. Les mots sont cinglants, le regard océan du jeune homme froid comme la glace, pourtant elle ne cille pas, le laissant cracher son venin, après tout, il faut bien que ça sorte. D’un pas en arrière, elle vient s’adosser au tronc d’un arbre, croisant les bras sur sa poitrine, le genou se repliant et la semelle de ses bottes venant se plaquer contre l’écorce.

Son regard ébène ne quitte plus le Blondin des yeux, elle ne sourit pas, son visage reste de marbre, et nul ne peut deviner la tempête de questions qui l’assaille en cet instant. Si la Féline n’est pas femme à se confier, et ne réserve ce privilège qu’à de très rares personnes, elle a appris à écouter, et à comprendre les autres. Aussi, après avoir laissé quelques minutes de silence s’installer entre eux, se décide-t-elle enfin à prendre la parole.

La voix est douce, sans agressivité ni moquerie, et le regard franc et honnête.


Je ne juge de rien Armand … mais pour savoir, encore faudrait il que tu m’expliques. J’ne demande que ça de te connaître … A toi de voir si tu te décides enfin à faire tomber le masque et à me parler en toute franchise.

Un blanc, laissant le temps à quelques oiseaux de s'envoler loin de là, dans un bruissement d'ailes et de cris.

Pourquoi vouloir partir ?

Cette fois ci, il ne peut plus croire qu’elle se désintéresse de son sort en l’écoutant, tant sa sincérité transparait de ces quelques mots. Certes, rien ne l’obligera à parler de lui, mais s’il se décide, il trouvera là une oreille attentive et une auditrice muette comme une tombe, prête à recueillir sa confession et à l’aider si elle le peut. Les doutes elle connaît, combien de fois n’a-t-elle-même songé à quitter les rangs de la Zoko pour telle ou telle raison, sursaut d’orgueil ou bouffée de lâcheté selon les moments. Et chaque fois, il y avait eu quelqu’un pour l’écouter et la remettre dans le droit chemin, le seul désormais quoi serait le sien.

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La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Armand.
Azurs qui tournent à l’orage, palpitant qui s’emballe venant frapper les tempes du blond avec violence, poings qui se serrent laissant ses ongles malmener la chair, dents qui se crispent et des yeux où ne se reflète plus qu’une tempête trop longtemps camouflée.

Les paroles de Félina auraient du l’apaiser, elle avait parlé avec tant de douceur, de sincérité, mais il n’en fut rien. La colère intérieure du jeune homme ne fit que redoubler d’intensité, se fracassant avec rage sur les derniers remparts de son self-control. Se confier, admettre ses faiblesses devant elle était au dessus de ces forces.

Souffler… souffler…

Tombes pas dans la mièvrerie Félina, ca t’vas vraiment pas ! siffla-t-il pour toute réponse tout en essayant de maitriser le timbre sa voix vacillant sous le joug de la colère. Ses yeux lançaient des éclairs alors que tous ses muscles se contractaient. Sur ses traits avait disparu toute trace de cette douceur qui le caractérisait si bien d’ordinaire. Une facette de lui-même qu’il ne montrait jamais prenait peu à peu le dessus laissant s’effriter le masque qu’il avait mit si longtemps à ce construire. Une rage aussi forte que celle qui l’avait envahi voilà des mois au détour de Châteauroux coulait dans ses veines mais cette fois aucune hache ne pouvait l’aider.

Souffler…. Souffler... Et tenter de ne pas s’emporter….

L’œil mauvais il regarda félina tandis qu’une vive douleur vînt irradier sa joue alors que la jeune femme se tenait devant lui, la main encore levée, le fusillant du regard. Coup violent porté avec puissance sur un blond qui perdait pied. Un blond qui ne dit rien, la fixant comme elle le fixait. Ils restèrent ainsi un moment, jusqu'à ce qu' Armand ne daigne enfin prendre la parole d’une voix sèche et dure mais ne reflétait plus aucune méchanceté gratuite.

Souffler… Souffler…. Respirer et pourtant laisser son venin se déverser….

Ton petit protégé fait un boulot remarquable au sein de la compagnie. Il veut se battre et il se bat comme vous tous. Il se fiche bien des autres, ne pense qu’à lui et vous l’admirez pour ça. Il vient de débarquer de son trou perdu et vous…

Armand s’arrêta, la voix tremblante de rage. Il ne manquait pourtant que quelques mots, juste quelques mots pour expliquer pourquoi tout avait pris de telles proportions. Les poings toujours aussi serrés, Armand soupira tentant de se maitriser puis porta un regard vers le rocher où il avait déposé la bague.

Respirer... Respirer profondément et se concentrer pour ne pas exploser…

J’suis pas une brute. J’prend pas de plaisir comme vous à tuer. J’avais pas sur un champ de bataille en sautant d’joie à l’idée de faire un massacre.
Il posa alors ses azurs orageux sur la mercenaire, la dévisageant tandis que son visage n’exprimait plus aucune émotion et se contenta de poursuivre : J’suis pas comme vous.

Il marqua une pause, laissant à la féline le temps d’assimiler ses paroles puis leva le bras pour la faire taire. Il savait déjà ce qu’elle allait dire, du moins le pensait-il aussi il prit les devant :
Et vient pas me sortir que vous m’aimez comme je suis et que la compagnie se nourrit des différences. Me raconte pas ce genre de salades. Si Eikorc ou Maleus peuvent l’accepter, ils semblent bien les seuls. Jules est entré en même temps que moi dans cette putain de compagnie et il est plus des vôtres que je ne le serais jamais tout ça parce que je prends pas mon pied à buter des cons.

La colère refaisait surface, inhibant tout contrôle chez Armand qui déversa alors dans un flot de parole toute la haine qu’il avait de lui-même. Il se sentait si misérable face à eux.

Vous me verrez toujours comme un type fragile vous sentant obligés de me protéger. J’aime bien faire le guignol et c’est surement l’image que j’donne mais bordel quel besoin vous aviez d’aller demander à Jules de pas me toucher ?

Armand fit un pas vers Félina, l’air menaçant. Dans ses yeux ont lisait son envie de frapper mais il n’en fit rient et poursuivit : j’ai vécu 10 ans dans la rue, j’ai eu le nez collé dans la merde plus de fois que tu peux l’imaginer alors vient pas me sortir tes conneries de fragilité. J’peux me démerder seul et si j’ai pas accepter ce duel avec l’autre idiot c’est parce que j’pense valoir un peu plus qu’un pion sur ses grands desseins et parce qu’il a beau dire tout ce qu’il veut il m’a catalogué comme faible, tout comme vous.

Armand haletait, la colère l’empêchant de respirer correctement. Sa peau scintillait des éclats du soleil se reflétant sur les gouttes de sueur qui le parsemait.
J’sais pas bien ce qui se passe entre vous et j’m’en tape. Mais j’suis pas aveugle. J’ai bien vu comment tu le regardais et c’est pareil pour Mira ou Selène ou les chefs. C’est ce genre de gus qui vous plait tant ben gardez le, moi j’vais pas rester à vous regarder baver devant ce con. Alors oui j’vais me tirer, et Eik peut bien faire ce qu’il veut, j’m’en tape.

Souffler, souffler enfin et être juste blasé….

Le visage d’Armand n’était plus qu’à quelques centimètres de celui de la féline lorsqu’il fit volte-face et lui tourna le dos. Il n’avait aucune envie d’entendre un sermon. Au fond de lui il savait qu’il était injuste, que jules ne méritait pas ni une telle considération, ni une telle colère mais le rouquin s’en était pris à Adye avant de le faire passer pour un minable et les membres de la zoko admiraient son acharnement à combattre, sa soif d’apprendre, son goût du sang. Et plus Armand pensait voir Jules monter dans l’estime des zokoïstes autant que dans la hiérarchie et plus il s’auto-convainquait qu’il n’avait plus sa place parmi eux.

Souffler une dernière fois pour espérer tout effacer.

Armand savait que la seule façon de changer les choses et le regard des autres étaient d’évoluer lui-même. Il savait qu’il ne devait pas rejeter la faute sur Jules ou la zoko mais bien se regarder dans une glace, mais voila, l’arrivée du rouquin, lui avait fait ressentir l’indifférence des autres à son égard et le jeune coq avait bien du mal à le gérer.
Felina
Réponse arrive, brève mais provocante et la fière Rastignac ne peut retenir cette main gauche qui vient s’abattre avec force sur la joue de l’impudent qui semble la prendre pour la dernière des gourdes. Regard sombre plongé dans celui océan de l’homme qui lui fait face et qu’elle a tant de mal à reconnaître. Lueur de rage et d’incompréhension mêlée, elle ne prononce pas un mot, restant à son écoute et lui signifiant par son regard qu’elle cherche à le comprendre. Il reste pourtant silencieux, et la Féline est à deux doigts de le planter là seul dans sa clairière en lui crachant d’aller se faire voir.
Mais alors le discours commence et chacun des mots du blondinet fait mouche sur la mercenaire qui reçoit presque violemment sa confession.


Ton petit protégé …

Les sourcils se froncent : Jules … Ainsi donc tout viendrait de Jules, le rouquin qui a intégré la Zoko presqu’au même moment qu’Armand, ce rouquin qui a séduit la Féline au premier regard, cet autre qui lui ressemble tant que parfois elle voudrait le fuir. Son miroir, celui dans lequel se reflète toutes ses peurs, toutes ses faiblesses, cet aimant qui l’attire sans qu’elle ne puisse rien faire contre. Un soupir qui s’échappe de ses lèvres pincées, elle continue d’écouter. Jalousie ?
Non … cela ne ressemble pas à cela, c’est plus profond, plus douloureux pour le Blondin qu’une simple rivalité masculine.


Je ne suis pas une brute.

Elle voudrait répondre qu’elle le sait, que c’est ce qui plaît chez lui, que c’est cette qualité qu’elle admire en lui. Sa capacité à vivre et à se battre auprès de brutes sanguinaires, mettant ses talents au service d’une compagnie de tueurs sans pitié, alors même que lui conserve son recul et la douceur qui le caractérise. Pourtant en cet instant, la Féline ne lit plus aucune douceur en lui. Ne transparaît plus que sa rage. Armand fait des efforts plus que palpables pour se contenir, et la Féline tique lorsqu’il lui avoue croire que Jules est plus accepté que lui. Certes, elle n’a jamais fait aucun pas vers lui, n’a pas cherché à le connaître plus que ça, ni a briser le masque qu'il s'est fabriqué. Elle l’apprécie, et ce sûrement bien plus qu’il ne le pense, mais le personnage léger qu’il s’est construit ne l’intéressait pas plus que cela. Elle aurait voulu revoir le Armand des geôles de Bourgogne, celui qui avait tout tenté pour les sortir de cet immonde endroit, celui qui l’avait tant impressionné par son courage et son talent pour crocheter toutes les serrures, celui qui n’avait pas trembler devant les conséquences possibles d’une telle tentative. Or depuis ce jour, elle ne l’avait plus revu ce Armand là … Il était redevenu le charmeur, celui devant qui les femmes battent des cils. Et ce jeu là, elle ne l’aimait pas, pas du tout.
Peut être aurait elle du lui parler, peut être aurait elle du faire un pas vers lui alors … Mais il lui semblait bien que lui ne le souhaitait pas, et qu’il n’avait qu’une piètre opinion de ce qu’elle était, une tueuse, une mangeuse d’homme … et rien de plus.

Alors qu’il continue de s’expliquer, elle comprend qu’elle a fait une erreur, une de plus l’est plus à ça près faut dire, en allant demander au rouquin de le laisser tranquille. Elle aurait du les laisser s’expliquer seuls ses deux là. Seulement voilà l’était comme ça la Féline, du genre à se mêler de ce qui la regardait pas, à vouloir arrondir les angles, sauf lorsque cela la concernait bien sûr. Elle avait pensé bien faire, elle réalise à ce moment que tel n’était pas le cas.

Lorsqu’enfin il termine son laïus, elle reste un long moment silencieuse, légèrement perdue face à la colère du Blondin, le regard toujours accroché au sien. Un pas en arrière, retenir cette main qui ne demande de nouveau qu’à se saisir de lui et lui le cogner de toute ses forces, puis la Féline inspire longuement. Eviter de hurler pour lui dire ce qu’elle à dire, rester calme et lui exposer sa version. Pas certain que cela fonctionne, les discours ça n’a jamais été sa tasse de tisane à la sauvageonne, mais au moins les choses seront dites, et il ne pourra plus nier ce qu’elle pense de son côté.


Ca y est … t’as fini de dire des conneries ? J’peux en placer une maintenant ?


Le ton est froid, cassant et une légère ironie railleuses transparaît. Elle ne le laisse pas répondre à sa question qui n’en est pas vraiment une.

Premièrement, ta rivalité avec l’Jules ne me concerne pas. Tu m’dis que nous l’admirons tous, tu as p’têt raison, mais j’vois pas en quoi ça devrait t’poser un problème. Il est ce qu’il est, et tu es ce que tu es. On fait pas dans la concurrence et la compétition à la Zoko. Si t’as quelque chose à lui reprocher, va l’voir et crache lui ton venin au visage … j’me ferai sûrement pas l’arbitre d’un combat de coq. A mon arrivée dans la compagnie, j’étais en conflit avec Lucie depuis des années, et nous avons réglés ça toutes les deux, à notre façon, seules à seules.

Ca c’est dit, et elle n’a pas l’intention de s’éterniser plus sur un sujet qui la met plus mal à l’aise qu’elle ne voudra jamais se l’avouer : le rouquin.

Ensuite … tu dis que tu n’aimes pas tuer, tu prétends qu’à la Zoko nous sommes tous des brutes sanguinaires. Tu t’goures l’Blondinet. Finam, la grande gueule que je n’ai jamais vu tuer quiconque encore … Amberle, la sœur du Borgne … Mira la prunette … Alix …. Quatre Zokoïstes depuis belle lurette maintenant et aucun tueur là dedans. Tous ne tuent que pour défendre leur vie, et aucun n’y prends du plaisir. Et pourtant ils ont tous notre estime et notre confiance.

Tout le monde n’est pas comme Eikorc … le Borgne ou moi … Tout le monde ne réclame pas du sang pour se sentir vivant. Nous sommes tous différents, nous avons tous nos raisons d’être au service de la compagnie … Mais je t’interdis de dire que nous sommes tous des tueurs. Alors tes conclusions hâtives à deux écus, tu peux te les fourrer là où je pense
.


Les mots sont volontairement violents, et la Féline ne se prive pas pour déverser sur le malheureux toute sa hargne et sa colère suite à ce qu’il prétend être ou ne pas être. Elle se tait quelques longues secondes, avant de s’approcher de nouveau tout près du Blond, lentement. Souffle qui se mêle au sien, et prunelles ébènes qui semblent sonder les azurs qui lui font face.

Tu veux quitter la Zoko … grand bien t’en fasse. Je ne serai pas celle qui t’empêchera de le faire. Mais avant de tout foutre en l’air, demande toi pourquoi Eikorc a tant souhaité que tu acceptes enfin que tu l’intègres, interroge toi sur le fait que cette brute sanguinaire, ceux que tu sembles tant détester te fasse une telle confiance pour exprimer clairement le fait qu’il a besoin de quelqu’un comme toi dans sa compagnie. Quelqu’un qui sait se servir d’autre chose que des poings, quelqu’un qui est capable de s’opposer à la femme qu’il aime pour intégrer une compagnie qu’elle refuse, quitte à la perdre et à se perdre en même temps.

Et surtout, demande toi pourquoi tu as accepté cette offre. Etait-ce pour faire joli sur ton Cv ?
« Armand, charmeur de la Zoko Ad Eternam »…

Foutaise …. Et je le sais. J’ai bien vu ton regard dans ses foutues geôles de Bourgogne, et je viens de revoir le même lorsque tu as parlé de la Zoko.

Tu es comme nous Armand … tu te débats contre tes démons … tu as un pied en Enfer comme nous tous et c’est pour ça que tu te sens plus proche de nous tous que tu ne veux l’admettre. Tu ne vaux pas mieux que quiconque d’entre nous. Tu es Zoko, et ce depuis le jour où tu t’es battus à nos côtés en Bourgogne, mais tu te retranches derrière ta fierté pour te voiler la face.


Féline essoufflée d’avoir tant parlé … et peu convaincue que le moindre de ses mots ne trouve un quelconque écho dans l’esprit du Blondin. Mais au moins elle ne pourra pas regretter de n’avoir rien fait pour le retenir.

Tu me demandes de ne pas parler sans juger … mais tu fais la même chose, tu nous condamnes tous à l’avance et tu ne nous laisses aucune chance, parce que tu as décidé que nous étions différents de toi …

Un dernier soupir et la Féline recule de nouveau, avant de faire les quelques pas qui la séparent du rocher sur lequel est posé la bague. Elle s’en empare alors, puis se retournant, elle la lui tend.


A toi de voir ce que tu veux faire de ta vie Armand maintenant, ton avenir n’appartient qu’à toi. Mais ne rend pas les autres responsables de tes propres démons, c'est trop facile ... trop facile.


Alea jacta est ...

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La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Armand.
Elle avait parlé, parlé longtemps avec une froideur et un détachement qui, à défaut de le surprendre, convainquaient Armand qu’il n’avait pas d’intérêt à ses yeux. Surement avait-il besoin de se l’entendre dire pour commencer à aller mieux, faire le deuil d’une relation qui ne devait pas exister, une amitié entre une mercenaire et un charmeur. Il y avait pourtant tellement pensé, là bas en Bourgogne, pendant ces longues semaines à traquer le moindre indice susceptible de révéler la vérité sur Kabotine. Chaque nuit ses cauchemars le ramenaient vers cette journée là, cette tentative d’évasion, vers elle par la force des choses et l’envie de la connaître avait fait son apparition. Elle avait été là, avait vu cet autres qu’il cachait si souvent et cela rendait Félina particulière pour le blond qui devait admettre à présent qu’elle n’était pas étrangère à sa décision de rejoindre la troupe. Au contraire, elle avait figuré parmi les motivations majeures du jeune homme mais tout était allé de travers dès son arrivée. Elle avait retrouvé Jules.

Première partie du monologue, Armand détailla Félina une fois de plus, parcourant les traits de son visage de l’azur de ses yeux, songeur. Jules avait tellement changé, il était passé si rapidement du citoyen lambda au mercenaire prometteur qui un jour, avec de l’entrainement, deviendrait surement un nouvel EIkorc, un meneur d’homme hors paire s’il apprenait à canaliser sa colère et être plus réfléchit alors qu’Armand lui, avait l’impression de stagner et de s’empêtrer dans sa vie depuis des mois. Au fond, il n’en avait rien à foutre que Jules soit meilleur que lui, il craignait juste de devenir insignifiant.

Cette constatation apaisa le blond un instant. Il étouffait dans sa vie, il redoutait et réclamait en même temps de retourner dans la bataille, il voulait ressentir encore la même détermination, les mêmes certitudes que celles qui l’avaient envahit dans les Geôles de Joinville. Il voulait prouver qu’il pouvait être utile par ses dons au groupe mais ceux-ci semblaient si dérisoires face à la fougue, la rage et la soif de combattre. Que pouvait-elle en avoir à foutre cette mercenaire qui lui donnait des leçons de ses facultés à se fondre n’importe où, maniant le mensonge et à la supercherie comme un art. Il savait se sortir de geôles sans trop de problèmes, étudier des plans, monter des pièges mais il n’avait pas la carrure d’un combattant, et cette simple vérité avait suffit à le rabattre dans la catégorie des minables insignifiant aux yeux de la brune qui avait vu... pourtant.

Les poings du blond se serrèrent de nouveau faisant blanchir les articulations à mesure que la Féline déversait son lot de paroles. « Et pourtant ils ont tous notre estime et notre confiance. » Foutaise, elle en avait rien à battre de ce genre de personne la Félina, tout juste bon à être ignoré. Elle n’avait d’yeux que pour les combattant et venait à présent lui sortir ses conneries sur « les gens sont différents et on les respecte comme ils sont ». La colère du blond gronda en lui alors que sur ses traits transparaissaient ses pensées. Ses azurs retournèrent à l’orage et il lui fallut bien de la maitrise pour ne pas interrompre son interlocutrice.

Mais alors qu’enfin la belle eut finit de parler, c’est un grand vide qu’elle laissa derrière elle. Le blond n’était pas certain de savoir pourquoi il était encore en colère. Pire encore, il doutait de ses propres pensées comme il avait douté de leur bien fondé devant Jules et c’est bien là, ce qui l’avait fait déraper. Le souvenir de ce qu’il avait ressenti alors, cet impuissance, la même qu’il ressentait enfermé dans cette cage durant des heures étant enfant suffit à lui faire pêter les plombs. Ignorant la main tendue, il s’approcha du premier tronc à sa porté et se mit à le marteler de ses poings avec fureur. Il ne ressentait plus la douleur qui irradiait ses poings, ne voyait pas le sang s’écouler de la chair déchiquetée. Il avait juste besoin de frapper, frapper, frapper encore….

Ce n’est qu’une fois à bout de souffle qu’il s’arrêta, posant à plat ses mains sur le tronc intact de l’arbre, offrant son dos au regard de la Féline. Il était essoufflait, ses mains criaient de douleur suite à la violence de ses actes mais Armand n’y prêta aucune importance. Retrouvant une respiration normale il se retourna lentement vers la jeune femme pour lui faire face, ses azurs trempant alors dans le brun. Il fit un pas dans le silence et prit la bague sans esquisser la moindre grimace malgré la douleur que ce simple geste prodigua à son corps. Il la regarda un instant puis referma sa main, serrant son poing de toutes ses forces faisant couler davantage le sang. Il voulait lui montrer à la Féline que le sang, la douleur ne lui faisait pas peur. Il voulait prouver qu’il était comme eux finalement.


J’ai tué, félina. Que ce soit en armée ou en regardant le type droit dans les yeux seul à seul. Je connais le prix du sang mais sous prétexte que je n’en fais pas étalage tu m’as catalogué comme étant sans intérêt. Tu fais de beaux discours mais tu te fous pas mal des autres. Tu ne regardes même pas ceux que tu dis respecter. Il marqua une pause avant de reprendre : Quant à Eikorc et maleus, je sais ce pourquoi ils me veulent, ne te soucis pas de cela.

Armand la regardait avec froideur, posant sur elle un regard un regard de défiance puis ajouta : j’ai repris la bague, tu en sais plus sur moi et que vas-tu faire maint’nant ? Te barrer et m’ignorer comme tu le fais depuis qu’on se connait et c’est ça pour toi l’esprit de troupe ? Tu parles de respect, comment peux tu respecter quelqu’un dont tu ignores tout ? Alors la féline…. Que vas-tu faire?

Armand resta droit devant elle sans ciller, la main toujours refermée sur la bague alors que le sang coulait à présent le long de ses avant-bras. La balle était dans le camp de la mercenaire.
Felina
Que vas-tu faire ?

Elle l’a observé, elle a compris sa colère, elle l’a écouté … sans ciller alors qu’il martelait de ses poings le tronc de cet arbre innocent qui se trouve être à cet instant la victime toute désignée d’un blond en colère. Le masque tombe, et le vrai visage du mercenaire qui lui fait face lui apparaît enfin, la faisant sourire malgré elle. Pas de moquerie dans son regard, aucune raillerie, ni même la moindre lueur d’étonnement. Enfin il se dévoile, enfin il arrête de geindre et de se plaindre, et surtout … enfin il reprend la bague qu’elle lui tend. Une seule idée s’impose alors à son esprit. Il veut en apprendre plus sur elle, il prétend qu’elle se contrefout de lui comme des autres ? Elle va lui prouver le contraire, et ce de la seule façon qu’elle connaisse.


Ce que je vais faire Armand ? C’est on ne peut plus simple, je n’vais pas m’barrer comme tu l’penses, j’vais te proposer d’assumer tes paroles.

Rejoins moi d'main aux aurores, et l’on s’entraînera toi et moi, ainsi qu'tous les autres matins, le temps qu’il faudra pour qu't'arrêtes de te croire faible et inutile. On apprendra à se connaître en faisant jouer nos armes, et peut être ensuite pourrons nous parler l’un avec l’autre. Sans masques, sans jeu … Toi, moi …Plus d'faux semblants.


Silence, tandis qu’elle soutient son regard azuré qui ne semble pas s’apaiser, puis pogne tendue vers lui. Les cartes sont désormais de son côté.

Alors ? Que décide tu ? C’est à prendre ou à laisser …

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La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Armand.
Ces mains lui piquaient atrocement mais Armand était bien trop fier pour le monter, bien trop en colère pour y prêter importance. Sa colère le tenait debout, rivait ses azurs à l’ambre, lui faisait grincer les dents et serrer les poings. Il écouta tout de même la féline : « S’entrainer-tous les matins-se connaitre-parler-sans masque ». Et la colère se dissipa légèrement alors que le silence entre les deux protagonistes s’installait. Le jeune mercenaire réfléchissait. Serait-il à la hauteur ? Parviendrait-il à améliorer ses techniques ? Parfaite ses attaques ? Eviter les coups pour ne pas devenir une cible vivante ?... Allait-il laisser sa peur de l’échec guider ses pas ?

Le blond ne l’avait encore jamais fait et ne souhaitait pas commencer aujourd’hui. La peur ? Il s’en était toujours moqué jouant avec elle comme un chat joue avec une souris pour cette montée d’adrénaline aussi essentielle pour lui que d’la cam pour un junky. Non, il ne laisserait pas sa peur contrôler sa vie et bien qu’il réfléchissait encore, dans le silence doucereux de cette clairière, il savait déjà que la décision était prise.
Serrant les dents un peu plus fort un pris la main de la féline dan la sienne, serrant plus que nécessaire et autant que la douleur le lui permettait avec un éclat de détermination dans le regard et un sourire narquois au bord des lèvres. Demain à l’aube, au l’heure ou blanchit la campagne… Bref, il serait là !


Je serais là…, se contenta-t-il d’énoncer calmement d’une voix monocorde, puis il lui lâcha la main ressentant tout à coup toute la douleur de son geste inconscient. Faut qu’je soigne ça alors, fit-il alors en regardant ses poings estropiées avec une légère grimace déformant ses traits. Puis, de nouveau ses azurs se perdirent dans le regard brun de la brune, nouveau silence, et alors qu’un sourire taquin venait remplacer la grimace il enchaina : Tâches de pas t’perdre en rentrant. Nous avons un rendez-vous demain. Et sans attendre davantage, le jeune homme tourna les talons et quitta la compagnie de la mercenaire au pas de course, les idées bien moins noires et un espoir dans le coin de la tête.
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