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[RP] La chasse aux cloportes ! (saison II)

Nessty
[Elle arrive pour son lâcher de SALes clOPortes]


Nessty n'avait cessé de danser la farandole autour du Vénérable Vieux Con visiblement fort convoité
sans se laisser pour autant approcher et brassant toujours son sempiternel vent d'arrogance.
Malgré des noisettes pétillantes et quelques souffles pour dissimuler une approche discrète,
elle se contenta une fois de plus de distiller une fausse légèreté pour camoufler l'interdit.

Des jours s'étaient écoulés depuis son arrivée à Tours et toujours aucune nouvelle de ce cher Doudounier. Etrange situation qui la jetait dans l'illégalité puisque son Laissez-passer était arrivée à échéance. Elle saurait le rappeler au moment venu c'est à dire pas plus tard que cette nuit puisqu'elle avait décidé de mettre à profit son espièglerie pour faire comprendre à ses "hôtes" tourangeaux ô combien elle était pleine de gratitude. La voici donc à foncer au travers des ruelles de la ville en direction du château, sobre cette fois ci pour éviter la même maladresse qu'à Poitiers. Besace grouillante de porcelets Saint-Antoine sur le dos, négligeant le Vénérable Vieux Con qui devait surement l'attendre pour partager une chopine, souriant sur tout le chemin en s'imaginant l'effet provoqué, râlant de s'être fait traiter d'insupportable et surtout ravie de se débarrasser enfin de ses armadilles afin qu'un noblion ne la soupçonne plus d'en avoir jusqu'entre les seins.

La donzelle ne manquait jamais de s'amuser à jouer outrageusement de son corsage devant un fin connaisseur,
qui en perdait une once de sa vénérabl'Idée à en juger le regain de vitalité qui animait soudainement le collecteur de miettes.
Mais la Vilaine qu'elle était gardait en mémoire son objectif du moment, la vidange d'une besace pleine de cloportes,
dispensant toute fois avec parcimonie quelques douceurs et quelques bouderies pour ne point se faire oublier.

Arrivée au château, elle repéra tout de suite les gardes ducaux, de vrais troufions à glandouiller en tapant le carton ou à cuver leur trop plein de vinassse, de vrais trous d'fion aussi à lever le menton uniquement pour mater le potron de la greluche audacieuse. Faut il préciser que l'enchignonnée n'avait même pas pris la peine de se dissimuler sous une cape et une capuche malgré le froid ambiant ? Non. Car elle aurait entravé l'usage de ses formes et aurait pris le risque de se voir décoiffée. La Vilaine passa donc le guet sans soucis, distribuant sourires et maugréant quelques banalités au sujet de l'arrivée de l'hiver. Intérieurement, elle ruminait après cet attroupement de soldeniers dont la vulgarité les assimilaient plus à des porcs dont même Saint Antoine n'en voudrait pas plus qu'à de valeureux guerriers. C'était un ramassis d'hères propulsés plantons car même en s'approchant, ils ne se bougeaient pas. Ils restaient là à baver devant la visiteuse, qu'ils prenaient pour une fille de joie, n'imaginant même pas que le lendemain ils allaient se faire tirer... les oreilles ! La farceuse se sentit tout fois obligée de leur mettre un coup de pied au séant et, pour leur éviter d'aller à la boucherie, elle versa généreusement une poignée de cloportes dans le chaudron contenant leur soupe. Bah quoi ? Mine de rien Nessty était généreuse et comptait bien faire profiter de sa récolte à tous.

En parfaite diablesse, cette gueuse tentait de maintenir en exergue ce qu'elle ne savait vouloir et ce qu'elle n'espérait obtenir.
C'est donc avec l'aide de son chignon et de quelques mots incisifs pour faire le vide autour d'elle en taverne tourangelle
qu'elle avait oeuvré afin de focaliser une fois de plus l'attention à elle de celui qu'elle était venue sortir de sa léthargie habituelle.

Mais l'heure n'était point à rendre l'âme soldatesque à un troupeau de gueux ou de les émoustiller. Il lui fallait partir à l'assaut d'autres huis .

Hep là ! Toi ! Que fais tu ici ?

Un garde, plus judicieux que les autres et surement plus zélé, probablement l'un de ceux appartenant à la race des véritables guerriers à en juger la balafre qui lui barrait le visage. La gueuse savait les reconnaitre : ils se mouvaient le fion, tenant l'ennemi au loin avec leur braquenard levé et ne se faisait jamais tirer... les oreilles. Celui ci était bien plus ragoutant que les autres rien qu'à en juger l'odeur de sueur qui en émanait. Pouark. Nessty se rapprocha tout de même de lui, conet en mode balancier, poitrail en avant et mirettes clignotant à outrance. Elle retint sa respiration pour éviter de vomir son aversion sur les chausses du gaillard lorsqu'elle lui susurra quelques mots à l'oreille. Elle voulait ainsi lui confirmer que ce ne serait pas ce soir qu'il irait à la pêche à la greluche lui.

J'viens amuser l'duc, lui faire un ptit cadeau si t'vois c'que j'veux dire... T'vas pas l'priver d'une partie d'plaisir, hein ?

L'enchignonnée, plus aguicheuse que jamais et point menteuse, posa un doigt sur sa bouche en coeur en faisant :

Chut... secret ducal...

La triste capitale baptisée Tours et certains de ses résidents semblaient n'attendre qu'un assaut qu'elle n'envisageait point.
Pendant qu'elle déployait lascivement ses atours à la vue de tous, masquant ainsi sa malice belliqueuse et un supplice délicieux,
elle entamait inconsciemment le compte à rebours de son incroyable destin qui la vouait sans cesse à une Reconstruction.
_________________

Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
--Gardichou
Ensorcelé par des formes


Journée ordinaire
Garde ducale pas si mal
Pas le choix
Faut bien nourrir la marmaille
Journée sans intérêt
Liquide opérant le passage de la journée
Pas de carton aujourd'hui
La solde est déjà perdue

Le dos appuyé contre le mur
Lance à la main
Grand ennui mortel
Mais le travail reste le travail
Le temps ralentit au fur et à mesure que la silouhette se dessine
Une visiteuse
Mais quelle visiteuse
Poitrine en avant
Les pensées viennent du bas
Sourire aussi chaud
Que l'air est froid
Provoquerait presque de la buée en son fort interieur

Fille de joie pour soldat en détresse?
Ses yeux répondent a la question
L'envie est là
La garde se lève
Partie de jambes en l'air dans le guet
Il aimerait bien qu'elle accèpte une piécette
Ses mots se perdent
Impossiblité de répondre
Diablesse des désirs
Sorcière des envies
Elle rentre sans se justifier

Prise de conscience
L'interpeller
Mais il la laisse approcher
Lui murmurant des mots
Qui se perdent dans la déraison
Quel chanceux ce Duc!
Rester planter à cet endroit
Souvenir éphemère d'un décolleté des plus aguichants
Souvenir d'un beau popotin qui de dandine sans se priver
Tel un fantôme qui vient hanter les vivants
Elle disparait dans les songes
Comme si elle n'avait jamais exister
Reprendre peu à peu conscience
Une coupole trempée dans la soupe
Hop
Cul sec
Etrange croquage sous la dent
Ca remet les idées en place...
Nessty
[Tournicotis, tournicotons...]


Un dernier clin d'oeil, le truc bien plus grivois que suggestif, au garde et Nessty poursuivit sa progression.

Passage des divers points de garde sans soucis... C'est trop coton, mais sont encore plus crétins ici qu'à Poitiers !

La Vilaine se souvenait encore du scandale qu'elle avait soulevé en Poitou en démontrant que capitale et château étaient sans défense. Visiblement la Touraine ne faisait guère mieux. A la différence que cette fois ci, Nessty n'avait pas une vente à contracter mais un cadeau à déposer, qu'elle n'était pas ivre mais tout ce qu'il y avait de plus sobre, qu'elle n'était pas en compagnie festive mais bien seule et toujours d'humeur fort réjouie. Toute fois, elle était déterminée, comme il y a quelques mois, à foutre le bordel !

Arrivée dans la grand hall d'entrée, la gueuse se mit à se gratter le chignon. Le moment était décisif. Elle devait faire un choix tant cornélien et stratégique. Mais pourquoi donc n'y avait-elle pas réfléchi auparavant... A la droite de la jeune femme se trouvait la salle de réception faisant également office de salle du trône. Le trône, le vrai, le seul, l'unique et non les latrines à en juger l'absence de mouches. A sa gauche se trouvait la porte de service menant aux cuisines. Faire manger des porcelets de Saint Antoine à des adorateurs de cochons de lait n'était malheureusement pas son but ce soir même si elle avait eu la générosité d'agrémenter la soupe des gardes. Face à elle se profilait dans la semi-pénombre l'escalier menant aux appartements du duc. Des escaliers menant vers des couloirs sans fin et emplis de portes. De quoi se perdre une fois de plus.

Hum...

Pauvre chignon, malmené une fois de plus par des coups d'ongle de plus en plus rapides. Dans son dos, elle sentait une étrange effervescence comme si dans sa besace les porcellions avaient contracté la panique semée parmi les poux planqués sous le chignon. Des poux... surement encore des sans-papiers et des immigrés clandestins que l'impétueuse trimballait avec elle. Une honte si celui qu'elle avait baptisé Doudounier l'apprenait. Quoi qu'il en soit, cette nervosité transmise par la Vilaine à ses parasites passa aux crustacés . A croire qu'ils avaient compris que le moment d'accomplir leur mission suprême était arrivé.

Mais par où aller ? se demandait encore la gueuse dont le sens de l'orientation dans des bâtisses aussi vastes n'était décidément pas son fort.

Le dernier comte que j'ai voulu saluer en pleine nuit, c'était pour le ficeler et l'exposer tout nu devant le Poitou. Il a fini par perdre la tête, le pauvre... et moi je me suis retrouvée dans la cave d'une mairie... tssssssss ! N'empêche qu'il était trop bon le vin.

Un bout de langue vint rattraper le filet de salive naissant au coin de ses lèvres. Ce n'était pas au souvenir de ce bellâtre de Chian qu'elle n'avait d'ailleurs jamais réussi à soustraire à la Chieuse qui mettait sa gourmandise en exergue. C'était uniquement l'idée de génie d'investir une cave avec sa cohorte qui lui avait bel et bien chatouillé les papilles à cette pochtronne. Mais... oh que non, par tous les saints du ciel et de l'enfer, elle se devait de ne point céder à une telle fantaisie sous peine de se noyer dans une barrique de vin ! Elle qui avait imploré la Carnade de la mener sous terre il y a quelques mois, aujourd'hui, elle ne souhaitait plus mourir même si son rêve de plonger dans un lac de raisins fermentés était à porté de main. La Vilaine avait actuellement une autre ivresse dans son dessein.


Nessty s'accroupit en plein milieu du hall d'entrée et déposa son paquetage devant elle. D'une main, elle desserra le lacet - non pas de son corsage, pour une fois ! - de sa besace et de l'autre, elle intercepta la première bestiole qui voulut s'en échapper. Elle la flanqua sur le dos. Pauvre armadille, 7 paires de papattes battant dans le vide pour tenter de renverser la lourde carapace sur le ventre et filer au plus vite loin de ce tyran. Mais une pichenette le fit tournoyer, encore et encore, de quoi donner le tournis jusqu'à se vomir dessus. La gueuse se transformait peu à peu en véritable tortionnaire avec ce malheureux crustacé terrestre qu'elle avait pourtant choyé pendant ces dernières semaines. Là, elle s'amusait comme une gamine à donner de nouvelles impulsions pour que la danse infernale ne cesse point trop rapidement. Elle se permit même quelques exclamations et rires.

Et tournez manège ! Vive la roue de la fortune ! Que le juste chemin soit désigné par un détritiphage de retour parmi les siens !

La cuisine ? Le trône ? L'escalier ? La cuisine ? Le trône ? L'escalier ? La cuisine ? Le trône ? L'escalier ? La cuisine ? Le trône ? L'escalier ? La cuisine ? Le trône ? L'escalier ? La cuisine ? Le trône ? L'escalier ?

Qu'allait choisir le hasard incarné par la tête de ce cloporte ?

ça, c'était moins coton...
_________________

Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[... tournis ici, tournis aux cons.]


Mais qu'avait la Vilaine à faire tournoyer son cloporte de la sorte ? Elle laissait son indécision de côté pour confier le tirage au sort du lieu d'épandage de sa cohorte à l'un d'eux. C'était en occultant toute fois le multiple facteur aléatoire du hasard... En effet l'armadille tournicotante réussit en un tour de rein à se remettre d'aplomb sur ses 7 paires de papattes et fila tout droit, enfin en titubant un peu il en va de soi, vers la sortie ! Voici donc la gueuse pas plus avancée dans ce qui la turlupinait. Elle soupesa rapidement sa besace tout en inspectant une fois de plus les lieux autour d'elle.

Par malice, Nessty aurait bien organisé une course de cafards dans les longs couloirs mais les bestioles s'avéraient un peu plus rebelles qu'elle ne le pensait. Lors de ces longues journées à attendre celui qu'elle était venue voir en Touraine, elle avait eu beau tenter de dompter un clausporc, de leur apprendre un peu de discipline, de leur parler avec affection. Rien n'y fit. Elle se retrouva une fois de plus confrontée au silence le plus parfait. Tout comme avec le Doudounier. De quoi faire vitupérer cette impétueuse déjà fortement atteinte dans son aliénation de Vilaine.

J'accuse le silence d'or dans sa splendeur,
Car il préserve par doute le peu d'honneur,
Qu'il reste à ces huns, pitoyables héros,
Se targuant d'être les grands maîtres du troupeau.
(*)


L'enchignonnée soupira en remettant le fondement de son action en cause. Elle se releva et remit un peu d'ordre dans et sous son chignon, persuadée qu'elle agissait pour le bien de tous, à commencer par le sien.

Le duc zébré saurait il comprendre son geste ? Elle essayait de ne point en douter. Elle offrait par ailleurs à cet homme le moyen de se démarquer dans sa gouvernance, s'il savait bien sur entendre le message de la Vilaine échaudée par l'accueil qu'on lui avait fait en Touraine.

Son vénérable hôte saurait il lui pardonner le trouble qu'elle allait jeter ? Elle savait déjà la discussion houleuse, au point de faire plisser les yeux de son interlocuteur pour lui donner cet air sévère qu'elle adorait chez lui et qui lui mettait si bien en valeur ces ptites rides au coin des yeux.

Sa victime désignée saurait elle tirer une leçon de ces faits ? Elle s'en préoccupait point. Après tout, le bougre se prévalait de peu d'humanité envers ceux qu'il harcelait ou accusait. Il semblait même qu'il avait tout fait dans les tavernes de Tours pour éviter de croiser cette voyageuse quémandant sans cesse une réponse à ses interrogations. La donzelle n'allait pas alourdir une conscience en ce jour pour un scribouillard qui n'en avait aucune au nom d'une justice bien trop injuste.

Ses cloportes sauraient ils frapper à la bonne porte ? Elle en avait fort bien pris soin, les rendant peut être un peu obèses pour se glisser sous un huis. La gueuse pouvait afficher fièrement peu de pertes dans ses troupes si on occulte ceux qui ont rendu l'âme par frayeur de se retrouver entre ses mains (**), ceux qu'elle avait écrasé par mégarde en manipulant sa besace, ceux qui s'étouffèrent avec de la mie de pain probablement trop fraiche et... roooo, ça elle n'avait jamais osé l'avouer à son hébergeur... ceux qui avaient réussi à prendre la poudre d'escampette en une noble demeure.

J'accuse le bien de ne pas choisir de camp,
Etant même trop souvent l'apôtre du mal.
On peut se demander s'ils ne sont pas amants,
Se jouant de tout dans un vaste dédale.
(*)


Voici venu le temps des rires et des chants dans le château ducal de Touraine. Ce n'était pas tous les jours qu'une Vilaine y passait. Ce n'était pas non plus le pays joyeux des voyageurs heureux et des fonctionnaires gentils. Pour être ce paradis décrit hors des frontières, il aurait fallu un peu beaucoup d'imagination. Or rares étaient les tourangeaux qui semblaient avoir une once de capacité à pourvoir exalter un peu de gaité dans les formalités administratives et rendre à chacun la vie plus facile.

La Vilaine se dirigea vers la porte de service pour s'inviter à une festivité qui n'était que sienne et qui investirait pour quelques temps les rêves et les murs des lieux. Telle une semeuse, elle dispersa une poignée d'aselles des murs à proximité des placards, une autre dans les chaudrons vides et une encore dans les réserves de victuailles. Endroits hautement stratégiques pour la pérennité de son action car ses ptits protégés sauraient s'y construire une belle vie de châtelains pour devenir gras et prolifiques à souhait.

Puis elle se dirigea sereinement vers les étages, plongeant et replongeant sa main dans sa besace, peu perturbée par tous ces fourmillements de papattes et d'antennes dans sa paume qui donnent en temps normal des frissons d'appréhension dans le dos... Dans le sillon de celle qui jouait innocemment à petite poucette, les carapaces brunâtres se dispersaient en un clignement d'yeux. Nessty faisait à nouveau mine de chercher la couche du duc dans l'éventualité d'une rencontre, épaules et gargamelle en avant, balancement calculé de son conet pour attirer le chaland vers une marchandise qu'il n'aurait point. Mais c'est que la greluche s'amusait réellement à en juger la lueur de ses noisettes. Elle donnait l'impression d'avoir le diable au corps mais en réalité elle était elle même une diablesse en liesse. Il ne lui restait plus que peu de cloportes au fond de son sac. Nessty le réserva pour la salle du trône.


Contrairement à toutes ces pimprenelles qui se faisaient belles et rougissantes le temps d'un bal, la Vilaine fit son entrée cérémonieuse en chantonnant sa dernière rengaine avec une nonchalance non déguisée et au rythme du claquement de ses bottes sur le magnifique sol.

J'accuse l'ingérence qui prône l'ordre,
Et sème la graine violente du chaos;
De ne ressembler qu'à une vulgaire horde,
Animée par un obscur dessein de corbeau.
(*)

Elle marqua un arrêt en plein milieu de la vaste pièce totalement vide pour en admirer faste et splendeur avant de mettre un genou à terre. Non avec certitude, elle ne venait point prêter une allégeance à un animal aux stries colorées puisqu'elle lui avait déjà promis pacifisme et prêt de compétence belliqueuse. Nessty versa le reste de sa cohorte au centre des armoiries tourangelles qui ornaient le sol. Elle resta un instant à admirer la joie de ses ptits soldats du salpêtre de passer à l'offensive et ramassa quelques cadavres de ces héros morts sans avoir combattu ainsi qu'un rouleau de vélin. Ce dernier était joliment cerclé par un ruban couleur lie de vin et cacheté du sceau des Vilains. En effet, ce qui devait être initialement une mission à vocation personnelle avait pris une tournure plus altruiste.

Le chignon reprit de la hauteur avec la gueuse qui se remettait sur ses 2 pieds. Une fois arrivée auprès du siège de la sommité locale, Nessty y déposa son vélin et saupoudra le réceptacle à séant ducal de ces ptites choses inerte et recroquevillées sur elles même. Un pas en arrière pour admirer son oeuvre et la garcelette rebroussa chemin, satisfaite d'avoir accomplit jusqu'au bout son plan machiavélique.


(*) Freedom for King Kong
(**) paix à l'âme de feu Sentinelle, cloporte 1er, voué à la prospérité sous le scel d'une Vilaine !

_________________

Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
--Claus_porc
[La danse d'une cohorte de cloportes pour le chant d'une sirène.]





    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      Mais qui toque à ma porte ?
      Ah c'est vous les cloportes...
      Que le diable vous emporte !
      Mais qui toque à ma porte ?
      Ah c'est vous les cloportes...
      Surtout que personne ne sorte !(*)

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      Certains ont des volatiles de toute sorte et de tout bord
      Qui virevoltent dans le ciel avant d'arriver à bon port
      Parmi les mouettes fientant à bâbord,
      Parmi les corbeaux cyniques croassant à tors,
      Parmi les colombes roucoulant trop fort,
      Parmi les hirondelles fuyant chez les maures,
      Parmi les moineaux picorant des trésors.

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      Ils ont tous la bougeotte,
      Grignotent tes biscottes,
      Tes carottes, ta ptite crotte !
      Ils ont tous la bougeotte,
      Grignotent tes biscottes
      Et puis enfin ils te croquent !(*)

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      D'autres ont des clausporcs diablotins,
      Qui ressemblent à des messagers du destin.
      Gigotant fièrement près du ruban couleur lie de vin
      Qu'Aristote avait donné aux Vilains,
      Ils venaient lâcher leur chargement avec entrain,
      Non de salpêtre mais de parchemin,
      Sur le noble siège d'un duc entouré de crétins.
      Avant de se planquer dans des murs sans teint
      Qui leur serviraient de domicile jusqu'au lendemain.

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      Les cloportes t'asticotent.
      Tu en trouves dans tes bottes,
      Ta chemise, ta culotte !
      Les cloportes t'asticotent.
      Tu en trouves dans tes bottes.
      Sur tes petits pieds, ils trottent !(*)

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)


Citation:
Sir,

J'espère qu'un peu de compagnie vous fera plaisir. En fait, je pense que celle que je vous ai offert, vous ravira en divers points car, quelque part, ces cloportes vous rappelleront certains de vos conseillers :

- ils se planquent aux yeux de tout public au grand jour,
- ils sortent la nuit pour se nourrir, s'amuser et terroriser les hères de passage sur leur territoire,
- ils font des cliquetis à chaque mouvement de leur carapace et c'est le seul son que l'on peut tirer d'eux,
- vous pouvez leur parler autant que vous voulez, jamais ils ne vous répondront,
- on les écrase aisément sans que cela ne dérange qui que ce soit.

Pourquoi ce charmant présent ? Pour vous remercier pour ce coup d'épée que vous avez probablement du me porter dans la nuit du 12 au 13 octobre aux abords de Chinon ? Même pas, ma rancune a été soignée comme mes plaies par votre admirable médicastre ducal. Je vous fais ce cadeau tout simplement afin que vous trouviez une saine occupation à l'un de vos douaniers devenu votre procureur ! En effet, ce dernier semble adorer chasser les étrangers, les intrus ou autres bestiaux ne portant pas l'estampille tourangelle. Je ne puis vous assurer la provenance de ces cloportes car ils n'ont jamais été en mesure de me présenter leurs pédigrées ou un quelconque laissez-passer. Et même, auraient ils eu des papiers, j'aurais fait comme votre douanier : j'aurais purement et simplement ignoré tout seing officiel pour continuer à les menacer avec la semelle de l'une de mes chausses. De véritables indésirables donc, permettant aisément de dupliquer à l'infini un acte procédurier de base appelé le coup de pied au cul.

J'estime que tant que le sieur sera occuper à chasser les cloportes, il laissera en paix certains voyageurs dont je fais partie. A moins que vous ne lui trouviez au plus vite une place digne de sa vocation : moine copiste dans un monastère perdu au plus profond de votre campagne.


Trève de plaisanterie ! C'est bel et bien en tant que Vilaine que je m'adresse à vous et pour des faits bien plus graves que l'invasion d'une cohorte de cloportes.


Par la présente, j'entend déposer officiellement plainte auprès de votre Grandeur contre votre douanier et votre procureur, le dénommé Sentineltemplar pour les motifs suivants :

- mépris envers un écrit ducal
- menaces envers des voyageurs en situation régulière
- menaces envers une personne venant se mettre au service de votre duché
- incompétences dans sa fonction de douanier
- incompétences dans sa fonction de procureur
- usage de sorcellerie
- impolitesse notoire.

A ce jour, je n'ai toujours aucune réponse à ma missive datée du 29 novembre 1457. J'espère qu'au travers de vous ou de la justice tourangelle, j'en aurai et surtout, j'espère que votre Grandeur aura l'intelligence suffisante pour destituer de toutes ses fonctions un tel gaillard !

Si j'en viens à vous par ce procédé pour vous remettre directement ma plainte, c'est que pour attirer votre attention car il me serait fort désagréable de devoir assigner ce sieur devant la Haute Cour de Justice ou de faire venir des troupes armées pour le déloger de ses fonctions.

En attendant que cette affaire soit réglée, vous comprendrez que je m'installe en Touraine afin de lever l'illégalité de ma présence en vos terres, illégalité imposée par le silence du sieur cité précédemment. Puis j'avoue commencer à me plaire ici, notamment grâce à un charmant seigneur m'offrant logis et bouillote en cet hiver vigoureux. J'en profiterai également pour défendre les intérêts de certains concitoyens poitevins, enfin... des citoyens du Poitou tout court puisque ma résidence devient tourangelle et que le con n'est réellement pas de rigueur pour cette femme et cette enfant bafouées par vos paires. Je me réserve également l'exclusivité d'un tel qualificatif à un Vénérable Vieux.

Vous me remercierez à l'occasion pour ce cadeau des plus originales.

Fort respectueusement,

Déposé en ces premiers jours de la nouvelle année 1458 dans l'enceinte du château ducal.



PS : Attention à votre culotte, parait que les cloportes vous asticotent jusqu'à s'y glisser...


    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)

      Encore ?

    Toc toc toc !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en légion, en escorte !
    C'est la cohorte des cloportes,
    en quelque sorte !(*)


(*) Sylvain et les Bifluorés


Nessty
[Après le silence du Doudounier, celui du Marchand de Fables]


La Vilaine scrutait désespérément son pigeonnier, non celui de son corsage mais bel et bien celui qui accueillait les volatiles de tout bord.

Aucune réponse du Duc. Quelle tristesse ! Dire que j'avais une once de confiance en l'humanité de ce bougre. En fait, il s'avère n'être qu'un bellitre de Chinon, ni plus ni moins... Un vulgaire marchand de fables...

Un soupire de déception brisa le silence. La gueuse allait devoir se résigner à mettre ses promesses en application et elle n'y manquerait pas car, pour elle, une parole ne se devait pas d'être vaine. Elle commença par constituer la liste des malotrus de ce duché, histoire de ne jamais oublier leur manque de bienséance, voir leurs malversations.

Citation:

Doudounier allias Sentineltemplar :
- douanier sorcier résident à Loches, expédiant des missives menaçantes en prétendant avoir vu les voyageurs de Chinon
- ne tient compte d'aucun document portant la signature ducal
- procureur sans coeur, ayant mis en procès des voyageurs en retraite au moment des fêtes de la nativité
- n'ayant jamais eu la politesse de répondre à ma missive du 29 novembre 1457

Zebracolor :
- duc en fonction n'ayant pas pris la peine de répondre à ma missive de début janvier 1458
- méconnait visiblement les lois royales
- a commis le crime de poutrer mon Titi

Kiboki :
- prévôte invisible
- sorcière résident à Vendôme prétendant avoir vu les voyageurs à Tours
- ment ouvertement au tribunal que cela soit dans l'affaire de la petite Kiiara comme dans celle d'Elisabeta.



Ceci n'étant point exhaustif.

La Vilaine reposa un instant sa plume pour rassembler ses idées, laissant ses noisettes divaguer quelques instants sur le tas de papiers étalés sur la petite table de sa chambre. Il lui fallait aussi penser à récupérer le refus de laissez-passer fait par la prévôte à son amie Eli.

Dire que la bougresse à la tête de la maréchaussée a osé témoigner qu'Eli n'avait pas formulé le renouvellement de son laissez-passer... Dire qu'ils ont collé en procès une ancienne nonne alors qu'elle avait choisi de passer la fin d'année dans un couvent... Dire qu'ils ont eu l'outrecuidance de faire la même chose avec la fillette d'un comte... Dire qu'ils ont gaché la couenne de Truffot...

Nessty secoua son chignon et soupira une nouvelle fois, excédée par tant de stupidité et se remit à la tâche.

Voici un excellent début de liste. De quoi cibler ceux à allonger dans un fossé en priorité si l'on escompte jouer sur le même terrain qu'eux et à armes égales !

Enfin, elle reprit sa plume, mais cette fois ci pour adresser un dernier mot au marchand de fables, à savoir le duc Zebracolor. On ne pourra pas lui reprocher d'avoir tenté une conciliation avant d'entrer en guerre au nom des siens.

Citation:

Cher duc,

J'espère que mon présent vous réjouit. Il est inusable et se renouvelle sans fin. Peut être la seule différence entre les cloportes et certains de vos conseillers.

Je vous rappelle que je suis toujours dans l'attente d'une réponse à ma missive. Votre silence est d'ors et déjà considéré comme :
- une reconnaissance tacite et officielle de l'incompétence de votre cour de justice à statuer au sujet de ma plainte ;
- l'acceptation tout aussi tacite de mon installation en Touraine avec abandon de toutes poursuites juridiques.

Vilainement,

Fait à Vendôme en ce 16ème jour de janvier 1458.



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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Zebracolor


Un pigeon arriva (enfin).
Il secoua la patte pour faire tomber un peut rouleau

Citation:
Nessty,

Ayant eu votre deuxième courrier, je vous réponds pour vous dire que mon silence n'est point un silence de refus de répondre, mais un silence d'une personne qui du travail par dessus la tête, et qui malheureusement, décide de faire passer les affaires du duché qui lui semble importante avant celle de votre petite personne.

Oui, j'y répondrais.

En temps et en heure.

Zebracolor, Duc de Touraine.


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Zebracolor, Duc des Roches l'Evêques, Baron de Bourgueil

Nessty
[Tout est relatif... ]
... mais c'est rarement la taille qui compte.


En découvrant une missive au cacheton plus gros que le sien, la Vilaine enragea et fit une jolie boulette de papier qui finit dans un jet défiant le mur du son dans l'âtre.

Ma ptit personne... j'vais lui en donner moi d'la ptite personne ! Nan mais ! Il n'a pas compris jusqu'où j'étais prête à aller lui !

Nessty donna une semaine de plus au drôle de zèbre pour qu'il lui réponde en bonne et due forme. Ce délais enfin passé, elle revint une ultime fois à la charge. Ce n'est pas un amas de poussière sur son dossier qui lui fera oublier l'accueil qu'on lui avait réservé. Mais visiblement elle et le duc n'avaient pas la même notion du temps, de taille, de récurrence et de gravité.

Le jour où il croupira dans un trou l'duc, il comprendra ce qu'c'est d'attendre chez les angevins puis d'se faire cueillir comme une malpropre pour la seconde fois...

Citation:

Cher duc,

Puis je vous rappeler que je dépose une plainte contre un membre du conseil ? Est ce là un fait anodin pour vous ? Ignorez vous donc que votre inertie me donne droit à recourir en Haute Cour de Justice avec toutes les conséquences que cela engendre pour la Touraine ?

En parlant de votre travail, cessez de trancher en rondelles mes amis même s'ils sont angevins et mettez vous les nasaux dans la pile de papelards plus haute que votre tête couronnée avant qu'un feu vienne vous en libérer. N'oubliez pas que ça brûle bien le papier. Un château aussi...

Fait à Vendôme en ce 25ème jour de janvier 1458




Spèce d'cheval strié ! Pô parc'que t'as un scel tout gros qu'j'vais l'avaler jusqu'à m'en étouffer !

Ne dit-on pas que les roquets sont de petite taille mais redoutables de part leur grande gueule et leur hargne ? La Vilaine avait largement eu le temps de prendre renseignements pour concrétiser sa démarche. Il ne lui restait plus qu'à poser son ptit cachet de grande Vilaine et sa grande missive de ptite personne partirait.
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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[Zut ! Mais elle n'arrêtera donc jamais ?]
... ben non, pourquoi ?


Des jours ? Des semaines ? Bah, la Vilaine ne les comptait plus. Le Doudounier s'était fait la malle. Allez savoir pourquoi car il balança du fiel en place public et ne répondit jamais à la gueuse au sujet de ses étranges accusations. Et le duc ? Surement collé derrière une tapisserie ou un coussin pour se faire oublier.

Nessty n'avait jamais eu de réponse à sa missive du 29 novembre 1457 et n'en attendait vraiment plus. En revanche elle avait eu le temps de mettre ses Vilains et autres amis sur la trace de ce douanier sorcier et pro de la cure sans coeur. On le disait dans le nord du Royaume. Mais où exactement ? Elle l'ignorait encore sachant qu'immanquablement l'information lui arriverait aux oreilles. Elle ferait alors suivre son pli, pour que le bougre se rappelle encore un peu d'elle puis elle laisserait agir ses amis qui prolongeront sa mémoire au cas où se crétin voudrait se prévaloir d'expérience réussies en Touraine.

Sentineltemplar avait de la Vilaine collé au séant là et risquait d'avoir du mal à s'en défaire. D'ailleurs ce ne serait pas le seul en Touraine...


Que mes amis se réjouissent jusqu'à ce que chopines les réunissent. Que les bouseux de la verve, les amoureux de la verveine et les nourseux de la bedaine craignent leur déveine devant la Vilaine.

Clamait elle à chaque fois avant d'entamer sa rengaine de grande Vilaine.

    J'suis bien des choses dans votre imagination.

    J'suis une gueuse ou une vilaine.
    J'suis le début ou la fin.
    C'est à vous de deviner...

    Qu'on m'traite de belle ou de chienne,
    pour moi ça ne change rien.
    C'est vous qui jacassez...

    J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
    J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !

    Mes amis, j'vous dis ceci :
    Pour bien comprendre la valeur de la vie,
    Il faut goûter à la mort aussi.
    Mais j'suis pas là pour vous effrayer,
    J'fais juste mon travail qui est de se révolter,
    Avec votre aide, contre les hautes sphères
    Et on va faire de très bonnes affaires.

    Mes ennemis, j'vous dis enfin :
    Pour bien comprendre les valeurs des Vilains,
    Il faut avoir été un gueux sur les chemins.
    Mais j'suis pas là pour vous aimer,
    J'fais juste mon travail qui est d'vous secouer.
    J'sais que j'suis pas la seule vraie justice
    Mais j'm'en prendrai à vos nerfs jusqu'au supplice.

    J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
    J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !
    J'vous ronge déjà l'âme, j'vous rongerai les os
    Tôt ou tard car j'vous colle dorénavant à la peau.

    J'suis bien des choses dans votre imagination.
    Mais avant tout, j'suis une grande Vilaine pleine de passion.


Ainsi, la gueuse impétueuse avait toujours le sarcasme acerbe pour le moindre marasme en gerbe. Elle avait d'ailleurs découvert nouveau nid d'une race noble d'armadilles.
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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[Ils en ont gros ? Elle en a de plus grosses...]
    ... des quoi ?
      mais des pices !

    c'est quoi ?
      les machines dans les braies !

    ça sert à quoi ?
      à avoir du courage !



Nessty avait accepté de figurer la liste ducale du Vénérable Vieux Con. Il était passé par le pigeonnier de Chinon pour formuler une demande des plus poignantes. Elle lui avait répondu de la même façon, se dévoilant plus que de raison mais il était temps de s'avouer apprivoisée.

L'objectif des VVVC était clair et défendable en toute honnêteté. Elle se mit sans sourciller au service de son Coeur, l'admirant et l'adulant comme toujours, n'exigeant aucune éligibilité du fait de son installation récente et dispensant ses idées pour aider la Touraine à avancer. Mais... c'était sans compter l'avidité humaine et cette ambition malsaine qui rongent la majorité des candidats quand il s'agit de se mettre au travail dans un esprit de partage. Tous voulaient caresser le rêve d'être élus mais peu s'en donnaient les moyens, comptant sur le charisme du Vénérable et le dynamisme désintéressé de personnes adorables comme une Drusillia, une Tsétsé, un Spm ou une Hermine.

Une nouvelle chasse aux cloportes ou autre s'annonçait pour la belle !

La Vilaine, dont le travail n'était pas d'aimer les gens mais de les secouer, entra rapidement en guerre contre ceux qui exigeaient une place en se targuant de titres, de fonctions et de faits très souvent erronés. Notamment 2 chipoteurs de numéro : la belle Eleanice et le chiffonnier, qui la talonnait sans cesse et dont la gueuse ne se souvenait déjà plus du nom. Fort heureusement, ils quittèrent la liste des VVVC pour tenter d'intégrer la liste des crétins et des sorciers de cet homme dont la gueuse n'avait jamais entendu parler en politique. Excellente place pour eux, il en va de soi. La Vilaine avait l'intuition à fleur de peau et continua à les soupçonner fortement de vouloir jouer sur plusieurs tableaux et dans l'ombre bien évidemment. Elle n'eut point tort. Comme si des inconnus en Touraine et des rebutés par les autres régions pouvaient être indispensables en une contrée qui n'avait rien demandé...

La chasse aux blattes battait son plein !

D'un autre côté, les nombreuses demandes de la Vilaine au chef de port de Tours restèrent vaines. Le gaillard affable en vie publique prouva à l'enchignonnée qu'il l'était jusque dans ses fonctions. Vraiment pas de quoi plaire à la gueuse. Elle était en pleine ébullition, surtout quand on voulait dupliquer des organisations ronflantes et indigestes de très grands duchés qu'elle connaissait à la Touraine. Malheureusement Hakon s'accrochait pour obtenir un poste confortable au conseil, chose qu'il n'aurait jamais par sa seule bravoure et chose que Nessty s'était juré de ne jamais lui accorder.

La chasse au blaireau était lancée !

Le mutisme ne faisant pas partie des habitudes de Nessty comme tout le monde a pu le remarquer, elle rappela l'objectif de la liste, celui que tous avaient acceptés avec une vocation majoritairement axée sur les Réjouissances Populaires. Ceux qui furent vexés de voir leur dessein purement personnel dévoilé quittèrent donc la liste, laissant une blondasse enclencher des hostilités relevant de ses sautes d'humeur légendaires comme de cette sorcellerie Hors de tout Raisonnement Pragmatique.

Il ne manquait plus que la chasse à la bécasse...

Pourquoi tant de hargne ? De la part de la Vilaine, c'était naturel et tout le monde savait à quoi s'en tenir avec une telle garcelette. De part de prétendus notables prônant le pacifisme et l'entraide, c'était déjà plus surprenant. Quoi que, comprendront tous ceux qui ont déjà tenté de piquer un nonos à un clébard ou encore qui ont assisté à cet instant de solitude d'un ami alors que sa maman raconte un détail croustillant de son enfance. Donc, mettre en exergue avant l'heure les faiblesses de personnes incapables de travailler en équipe ou de supporter la moindre forme de contestation, il n'y avait rien de mieux selon la Vilaine pour cerner les gens et leurs capacités à oeuvrer sainement en un conseil comtal ou ducal. Et elle avait vu juste. Sauf qu'elle avait surestimé les capacités de son Coeur. Il était clair que cet homme n'était point fait pour gérer les conflits sentimentaux et encore moins pour trancher entre 2 amis quand une décision importante se présentait, surtout s'il ne tenait pas un petit marteau entre les mains. Il était tout aussi clair que la donzelle qui l'assistait, celle qui semblait s'être démenée pour sélectionner les colistiers précités, n'assumait pas ses choix. Puis comme Jades était l'hôtesse de tout ce petit monde, qu'elle interdise l'accès à sa cave à l'enchignonnée ou qu'elle lui confisque ses bouteilles, ça n'avait pas arrangé les choses.


Nessty était au centre du cataclysme ambiant et même si elle n'était pas responsable de tout, comme de l'aigreur personnelle d'un candidat, on n'hésitait pas à l'employer comme paillasson. Peu importe, la belle avait le chignon haut placé et la verve tranchante, elle saurait se défendre en toute circonstance, elle, et surtout sans avoir recours à la sorcellerie. Elle connaissait ce genre de situation plongeant dans l'inconfort même ceux qui n'avait rien demandé mais soit on était honnête et on respectait la ligne de conduite imposée par l'adhésion aux VVVC, soit on acceptait de passer pour une blatte, un blaireau ou une autre bestiole aux yeux de la Vilaine intransigeante.

Toujours est il qu'en ce 1er jour de vote, les VVVC avaient été les premiers à valider leur participation, certains encore fidèles à leur engagement initial mais aucun n'avait ouvert comme prévu la buvette en place publique pour attiré dans la bonne humeur les badauds... Un signe du destin ? En tout cas des plus significatifs sur le comportement à venir de certains s'ils étaient élus. La Vilaine ayant quitté les VVVC pour des raisons très personnelles en avait gros, plus gros que eux car elle au moins pouvait se prévaloir d'avoir les pices suffisantes pour s'exposer au dialogue comme au courroux. Elle attendait cette buvette, elle fourmillait de questions pour le blaireau, pour dame Poufiasse et pour ceux qui oseraient se montrer. Elle leur avait dit. La Vilaine n'avait qu'une parole et irait pourrir la liste du Vénérable Vieux Con de façon à ce que Hakon et dame la Pouffiasse n'accède pas au conseil.
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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[De prise de bec avec Bécasse à crise de pouf avec Poufiasse !]


Quelqu'un eu l'idée de génie d'atteindre le talon d'Achille de la gueuse : s'en prendre à ce qui avait le plus de valeur pour l'enchignonnée et auquel elle vouait une passion démesurée. Non, on ne l'avait pas décapitée de son ornement capillaire ! C'était bien pire, pernicieux, odieux, lâche... à un tel point qu'elle ne trouvera jamais les mots suffisant pour décrire ce qu'elle ressentit quand dame "Pouffiasse" osa toucher au Vénérable Vieux Con pour atteindre Nessty. Vomir aurait surement adéquat mais tentez de faire revenir un chignon en ébullition amoureuse à la raison surtout quand elle usait déjà de sa bouche pour expulser des vitupères peu digestes. C'est peine perdue...


Pour comprendre la suite, il faut bien intégrer que la Vilaine avait toujours fait la distinction entre sa vie personnelle et ses activités belliqueuses ou politiques. Ses chèvres, c'était autre chose : un peu comme sa famille et elle était plus que fière d'avoir réussi à troquer ne serait ce que quelques instant le fauteuil de noble de Hiji contre une simple meule de foin.

Voici que ce dimanche soir à Tours, il y a environ une semaine de cela, juste avant de reprendre la route de Chinon, Nessty se décida à s'offrir une chopine au coin du feu de la taverne municipale. Elle y fut rapidement rejointe par celui qui lui offrait sans débours ni détours, bonheur et bonne humeur. Trop beau pour être vrai ? et bien oui. Soudain la porte qui s'ouvre dans un grincement épouvantable et le monstre qui entre en sa demeure... Même pas ! Quand l'enchignonnée abandonna le regard arc-en-ciel de son Coeur pour voir qui torturait un huis de la sorte, elle fut ravie de reconnaitre non un monstre hideux, sanguinaire et caractériel, mais une blondinette connue il y a des mois de cela et présente sur la liste des VVVC. Elle espérait partager enfin avec elle ce verre qu'elle lui avait promit au château de Jades à l'issue d'une discussion où Nessty avait pris position, une fois de plus il faut le dire, pour cette drôlesse malgré sa tendance à la peroxydation et la grande gueule. Bah oui, la Vilaine savait reconnaitre les mérites de certains et les propos économiques de Gatimasse étaient des plus avisés même si la façon de les présenter ne relevait pas l'unanimité. En général, la Noisette Sarcastique ne s'arrêtait pas sur les défauts des gens rencontrés et fort heureusement pour certains sinon ils ne seraient plus de ce monde pour en témoigner...

Après un bref passage sur le marché de Tours pour s'acquérir l'outil d'un meurtre caprin prémédité - par pitié, ne venez pas à penser que Nessty veut assassiner Gati ! Pas tout de suite ! Du moins pas Encore ! Un peu de patience, sil vous plait... - donc après un bref passage sur le marché de Tours, l'enchignonnée était émerveillée : une capitale aux étales aussi bien fournis et avec des prix raisonnables, elle n'avait jamais vu cela et comptait le faire savoir. L'occasion se présenta rapidement à l'impétueuse en taverne municipale. Elle bafouilla comme à chaque fois qu'elle croisait la blonde :

Oh ! la pouf...humpf... la blond...arf... Gati... Grrr... dame Gatim... asse

Ralalalalala, que ne venait elle pas de dire là ! Rien de nouveau en tout cas. En effet, avant de mettre une semelle en Touraine, un certain Juliuz du Gras Double de Chinon et de partout, ami de Nessty et Vilain de la première heure, avait eu l'occasion de causer pendant de longues heures de celle qu'il appelait avec grande affection la "Poufiasse". De longues heures sur la route entre le Poitou et le Périgord pour accompagner la "grande" et prendre les armes afin de faire du petit bois avec un certain Buchettes, faucheur à ses heures puis fauché à son tour. Imaginez vous ces longues heures à supporter dans une charrette exigüe un gros puant, rotant sans cesse des effluves de saucisse de foi, au gras vacillant à la moindre ornière au point de s'étaler sur Néférouré plus râleuse que jamais, faisant hurler sous son poids les essieux malmenés, se farcir les pets d'une ribambelle de porcelets tenus en laisse et parlant sans cesse de sa "Poufiasse" tourangelle... Il fallut énormément de courage à tous pour survivre à un tel supplice et c'est là que le mot vomir prend toute sa signification... Mais deux choses restèrent dans l'esprit de la Vilaine : l'énormissime générosité du Jul et son histoire d'amour platonique du sans-rognons avec sa célèbre "Poufiasse". A chaque fois donc que Nessty rencontrait Gatimasse, elle pensait immanquablement à tout cela et sa langue d'impétueuse manquait à chaque fois de déraper.

Jamais elle ne prononça le mot en entier, par respect pour la dame qu'elle n'avait pas trouvé si grognasse que cela en avril et avec laquelle elle pensait avoir sympathisé; et par respect tout court même si le souvenir des aventures du Jul planait encore sur toute la Touraine.

VLAN !

Non, ce n'était point le fantôme du gros qui venait de claquer la porte mais bel et bien Gatimasse qui faisait sa bécasse vexée en sortant aussitôt de la taverne et sans un mot. Nessty et Hijikata en restèrent bouche bée, dans l'incompréhension totale laissée par une blonde souffrant surement de vapeurs mensuelles mal gérées, de débordements lunaires ou de l'un de ces pétages de plomb qui faisait sa réputation ! Soit. Nessty n'aura pas l'occasion de féliciter la mairesse ce soir là pour la tenue du marché turon.

VLAN !

Mais c'est qu'elle revint comme une furie blonde, la Gatimasse ! Provocante à souhait en plus. Faisant du chantage à la gueuse au sujet d'un mot qui n'avait absolument pas été dit. Non, Nessty n'avait pas traité la donzelle de "pouffe" même si dans le cas présent elle le méritait grandement. Ordonnant à une garcelette de revenir au vouvoiement dû aux nobles après des mois de familiarité conviviale. Le choc des titans eut lieu devant un juge impartial ou plutôt devant un homme sacrément coincé dans ses braies puisqu'il était vassal de l'une et compagnon de l'autre. Qu'allait il choisir ? Raison ou passion ?

La Gatimasse menaça la Vilaine de procès pour manque de respect à une dame de sa condition. L'enchignonnée crevait d'envie de répondre pouet-pouet à l'accusation putative, rien que pour faire enrager un peu plus la peroxydée... mais la bécasse persistait et insistait très lourdement, n'entendant même pas que Hijikata annonçait qu'il refuserait légitiment d'être juge dans cette affaire. Le chantage s'amplifiait, le scandale elle le voulait vraiment. On était réellement à 2 doigts d'entendre le son "pouf" se transformer en mot "putain" tellement la nobliote montait sur ses grands chevaux et déformait la réalité. Des insultes envers Nessty tombèrent en pleine tronche du couillu qui n'arrivait ou ne voulait en placer une... La Vilaine attendait elle aussi que le choix de la raison ou de la passion se fasse. C'était lui l'homme après tout. En vain. Elle se leva donc, en repoussant dédaigneusement celui qu'elle appelait encore il y a peu "son Coeur" et qui n'en menait vraiment pas large entre les 2 charpies. Truffe arrogante en avant et noisettes faisant office de lance flammes, la brune s'avéra soudainement aussi enragée que la blonde et donna fièrement matière à l'offusquée qui restait derrière son comptoir avec ses menaces de procès.

Mais bien sur... dame "Poufiasse" ! Faites !

Le mot était dit ! Dit et non crié, hein ! Dans son intégralité et avec l'intonation, non pas amicalement taquine mais narquoise à souhait pour que cela résonne comme une réelle insulte, l'une de celles venant du fond des tripes comme ce reflux putride qui aurait du inspirer Nessty quelques jours plus tard pour qualifier le geste de la bécasse. Nessty venait d'accepter le procès. Elle n'était plus à cela de près.

Nessty a écrit:
Si je puis mettre ma verve de Vilaine réputée des plus acerbes à votre service, je le ferai au risque de passer mon temps en geôles.

avait-elle écrit à son Coeur même si elle ne pensait pas le mettre en application ainsi. Mais il lui fallait mettre un terme à ce chantage éhonté qui mettait celui pour qui elle était prête à tout dans une situation peu confortable.

La mesquinerie féminine fulminait sous le chignon et avec une éclatante ironie, Nessty rentra dans le jeu de la nobliote, celui du chantage, et lui annonça sans vergogne que si elle déposait plainte pour un tel motif, la vulgaire gueuse qu'elle était ferait savoir à tous comment la magnifique altesse de la plus haute noblesse tourangelle avait vulgairement écarté les cuisses en taverne de Chinon, avec un duc qui n'était point son mari.

VLAN ! VLAN !

Sur ce, double claquement de porte... Le Vénérable Vieux Con s'était barré excédé par le spectacle et devançant de peu la Vilaine hors d'elle. D'ailleurs elle faillit se prendre l'huis dans la figure et lui en voulut énormément. Ce soir là, il est inutile de préciser qu'elle dormit avec ses chèvres. Et les jours qui suivirent aussi, boudant dans un mutisme inhabituel le seigneur de Léméré et en profitant pour rédiger une chronique relatant un adultère croustillant qui ne manquerait pas d'égayer les gazettes locales à la page Voici-Voilà.
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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[Grincements de dents et grimaces de notables au faciès travaillé ne seront pas d'un grand secours pour panser les blessures des vérités cinglantes ! *]
(*copyrightage pour qui se reconnaitra)


Si seulement celle qui se retrouvait dorénavant affublé du nom de "dame Poufiasse" quand Nessty parlerait de Gatimasse avait pu s'arrêter là... Mais nan, têtue comme une bourrique, du moins autant que les baudets et l'enchignonnée elle même, il fallut qu'elle en rajoute... Bien sur, dame "Poufiasse" faisait partie des vexés qui n'avaient honte de rien en pleine campagne électorale et voulait prendre la défense des nobles présents comme des perdants du bras de fer électorale lancé à l'intérieur de la liste VVVC. Elle obligea même la Vilaine à baisser armes et à transgresser sa règle principale concernant le non mélange entre vie privée et vie publique, et ce devant l'ensemble des colistiers du seigneur de Léméré. Oui, c'est bien une blondasse qui cette idée de génie : pourrir celle qui lui faisait probablement de l'ombre au travers de son vassal et ami. Comme si elle n'osait plus s'adresser directement à une donzelle...

Le pugilat orchestré par la bécasse versa spontanément dans la sorcellerie. Etrange, étrange oui, sauf lorsqu'on est un lecteur du Journal du Néo Cochon Parfumé. Le sieur Hakon s'associa à la blondasse, sentant là qu'il y avait une ouverture et qu'il aurait soutien. Un peu lâche tout de même pour un couillu, qui se veut plein de mérites, de se planquer de la sorte derrière une peroxydée, mais bon on ne le refera pas celui là. Le bougre sortit de sa réserve, c'était déjà ça ! sauf que ce fut pour supplier qu'on lui laisse le confort d'un silence avant qu'il n'occupe son poste de conseiller, dans 8 jours. Nessty manqua de s'étouffer en entendant cet aveux grandiloquent de fainéantise.

Les incantations du duo furent celles des blaireaux acculés pour leur propre odeur qui n'était point celle de la sainteté et qui cherchaient à faire croire à plus Hargneux et Rageurs Putois qu'eux. Nessty était habituée à un tel vent putride et inspira un grand coup sans laisser percevoir son dégout. Quand le couperet de la bassesse suprême cingla dans ses oreilles comme un coup de tonnerre :

Censuré par Mercredi. MP en cours d'écriture.

Mais elle était réellement à la masse la dame "Poufiasse" ... Elle avouait publiquement avoir lancer un procès qui impliquerait immanquablement la tête de liste puisqu'il était le compagnon de l'accusé et le juge encore en fonction... Elle venait d'enclencher avec toute sa peroxy-attitude la mort de la liste VVVC !

Non, non, non, paaaaaaas par la faute de Nesstyyyyy... Nan, nan, naaaaaaaan... L'un des thèmes de la liste était bien que les conseillers assument, hein ? Et bien pour la dame "Poufiasse", qui s'était voulue en plein milieu de la liste pour officier dans la splendeur de son prestige passé mais sans se fouler, il allait falloir qu'elle assume en tant que future et potentielle conseillère dès l'instant où elle avait prononcé son abominal chantage... Elle le fit : en demandant à être recalée à la place de la gueuse dans la liste, c'est à dire pas loin derrière et surtout là où on est certain de ne pas être élu... Finaude... Naaaaan, ribaude !

La Vilaine, elle, elle était en guimauve décomposée et aurait pu prononcer ces mots :
Elle assume, dame "Poufiasse" ?
Nan, elle assure comme une bécasse !
Mais non, l'ironie n'était point de mise là et ce sentiment de lassitude aurait vaincu bien plus dur roc si celui ci avait été en amour avec la victime du chantage. L'impétueuse, la chieuse, la hargneuse, bref la Vilaine en avait déjà comme ça ras le bol de voir celui en qui elle avait mis sa confiance tenter de ménager la chèvre et le chou pour une liste électorale gérée par 2 têtes pas forcément en phase. Pour la gueuse, c'était simple: la chèvre bouffait le chou une fois pour toute et tout problème était résolu. Sacrifier un légume n'était pas grand chose surtout quand il permettait de faire avancer le troupeau. Pour lui, c'était une nébuleuse silencieuse dont le malaise qu'il affichait se transformait en souffrance au plus profond des entrailles de Nessty. La godinette était bien plus que guimauve, elle avait succombée aux délices et aux affres de l'amour. S'il fallait qu'elle soit le chou cette fois ci, elle le serait car voir ainsi le Vénérable Vieux Con être obligé de se montrer Vieux Con et perdre toute sa "Vénérabilité", Nessty le refusait ! Cette fois ci, ce n'était plus son chignon que l'on torturait mais bien plus : son Coeur et son coeur. Et peu importe si elle le boudait depuis quelques jours, si elle ne l'appelait plus "mon Coeur" mais "Sir" comme à chaque fois qu'elle était contrariée, si elle puait le bouc pour avoir partagé paillasse avec lui. Toujours Vilaine à défendre par tous les moyens ceux qu'elle affectionnait, alors que serait ce si l'honneur de celui qu'elle aimait en dépendait ?

Nessty a écrit:
Si je puis mettre ma miséricorde, celle que vous m'avez rendue après l'avoir faite forger à neuf, à votre service, je le ferai au prix de ma vie.

avait-elle écrit à son Coeur même si elle ne pensait pas le mettre en application ainsi. Mais il lui fallait mettre un terme à ce chantage éhonté qui mettrait celui pour qui elle était prête à tout dans une situation peu confortable.

Elle avait acheté à Tours de quoi trucider une chèvre... - Maintenant vous pouvez comprendre les envies de meutre de Nessty et penser qu'elle va assassiner Gati ! - Et bien non, elle ne salirait pas une si ptite lame pour la décollation d'une si ptite tête. La haine sera cette main qui guidera son verbe incisif jusque devant tribunal. Et dans toutes les feuilles de chou de Touraine, l'on pourra lire l'histoire de la chèvre.


Censuré aussi.
Un MP sera bientot dans les bacs.

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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Nessty
[Quand on étouffe un un brin de vie en Touraine pour rendre ce royaume encore plus terne...]


Nessty se morfondait. Elle tournait en rond dans sa chèvrerie et même dans sa fromagerie flambante neuve. Aristote savait ô combien elle s'était fait une joie d'acquérir cette échoppe, d'y apposer le label ducal et de promouvoir son crottin tourangeaux. Mais non, il n'en sera rien. Elle n'avait personne avec qui partager cela donc à quoi bon ? Elle garderait le silence d'autant plus que "dame Poufiasse" lui avait jeté un machiavélique sort pour évincer la Vilaine des élections et de toute vie publique.

Nessty se morfondait. Elle attendait ce procès que la nobliote à blondattitude à fleur de peau lui avait promis à plusieurs reprises. La première, ce dimanche soir en taverne quand elle avait jeté à la tête du Vénérable Vieux Con qu'il trainait avec une moins que rien, une pouilleuse des plus douteuses de surcroit. Pas pour rien que l'enchignonnée avait baptisé Gatimasse "dame Poufiasse". La Vilaine n'allait tout de même pas plier devant les chantages d'une plainte et d'une mise en procès proférés par un jupon frivole. La seconde fois, c'était quelques jours plus tard quand cette même blondasse avait tourné cette fois ci son odieux chantage vers son vassal, exigeant d'Hijikata qu'il choisisse entre sa compagne et sa suzeraine. Qui aurait osé faire cela ? Faire éclater un chantage en pleine campagne électorale ? Imposer à un ami un tel choix ? Personne en dehors d'une Gatimasse aussi décérébrée qu'exacerbée ! La troisième fois... et bien oui, il devait bien avoir une troisième, voir une quatrième, une cinquième... une nième fois comme lors l'acharnement d'une bécasse lorsqu'elle tombe sur un os à la place d'un limaçon. En tout cas Nessty se retrouvait bel et bien condamnée au mutisme le plus total, en pleines élections ducales, comme par magie. Surement un sort lancé par "dame Poufiasse". Il ne pouvait en être autrement car les véritables ennemis de la gueuse, les vrais, les couillus, ceux qui avaient du sang belliqueux bouillonnant pour défendre l'honneur et la vérité à coups de lame ou de verve, et bien ceux là n'agissaient guère dans l'ombre mais osaient affronter la Vilaine par tous les moyens mais toujours loyalement. Un sort, un ensorcellement, un envoutement, un coup bas issue de la magie, l'enchignonnée n'avait jusqu'à ce jour trouvé aucune autre explication plausible au silence et au retrait qui lui étaient imposés, tels des barreaux invisibles d'une geôle divine.

Nessty se morfondait. Son idée de publier dans les gazettes locales les frasques d'une blondasse et d'un barbu avec le ton moqueur imparti pour amuser toute la Touraine lui était grandement passée. Toute fois, elle avait promis qu'elle rendrait cela publique et, sa parole de Vilaine une fois donnée, elle mettait tout en oeuvre pour s'y tenir. Pas de promesse en l'air chez cette bougresse ! C'est donc un vélin, que certains trouveront respectueux envers son destinataire et d'autres fielleux car n'acceptant point que l'on ose penser à appliquer le même stratagème qu'eux même ont initié, qui fut adressé aux autorités compétentes. Sans le sourire narquois habituel, l'enchignonnée laissa sa plume acerbe dicter sa lassitude et sa soif de justice.

Citation:
Dame Alandrisse,
Prévôt de Touraine.

Il parait qu'une plainte a été déposée contre moi pour insulte à la haute noblesse. Qu'en est il ? J'ai beau eu le dire à plusieurs reprises, mais j'assumerai devant tribunal le sobriquet de "Pouffiasse" dont j'ai affublé dame Gatimasse, comme le faisait feu Juliuz.

Cela fait des jours que j'attends le procès annoncé par la blondasse titrée et que je ne vois rien venir. Je suis même impatiente de mettre en lumière le mépris témoigné par cette personne qui se prétend pourtant noble bien qu'elle ne le fut pas dans les mots à mon encontre. Tout comme je suis impatiente de témoigner des moeurs légères de cette dame comme j'ai pu le constater en avril de l'an passé alors qu'elle copulait ouvertement avec le duc en fonction alors qu'elle était encore mariée.

Pécore, je suis fière de l'être sauf quand l'on me décrit à plusieurs reprises comme une moins que rien en exigeant d'un seigneur qui m'est cher qu'il se défasse de ma présence. Vilaine, je le suis notamment pour faire front légalement à cette noblesse qui interdit le droit de vivre aux paysans et aux artisans alors qu'ils leur fournissent vivres et richesses.

Si plainte n'a pas été maintenue contre moi pour je ne sais quelle pleutrerie, je souhaite engager une procédure contre "dame Pouffiasse" afin qu'elle réponde de ses actes et paroles. Son comportement va en effet à l'encontre du caractère respectable exigé d'un noble tourangeau selon le coutumier en vigueur et vous n'êtes pas sans ignorer que cela vaut retrait des titres octroyés. Je vous prierai donc de m'indiquer la démarche à suivre.

Bien à vous

Nessty
grande Vilaine


Nessty se morfondait. Elle attendait ce procès promis, clamé, crié, hurlé par "dame Poufiasse" en taverne et en château. Une parole était une parole pour elle et ne se jetait pas en l'air sans que l'on ne l'assume jusqu'au bout. L'honneur... Un mot qui parait il n'appartient qu'aux titrés, cette haute bourgeoisie ennoblie pour une prétendue bravoure dont on ne se souvient plus dès le lendemain de l'intronisation à l'hérauderie. Aujourd'hui la gueuse se marrait en entendant parler de cet honneur tant il lui semblait qu'il n'y ait plus que les pouilleux, les pécores ou les péquenauds comme elle qui en connaissent la véritable valeur, dusse être au prix du sang versé en son nom. Vilaine, elle l'était et le serait toujours. Le procès de dame "Poufiasse" ne venait pas et il était pourtant pour la gueuse le seul moyen à ce jour de dévoiler le faciès hideux et présomptueux de Gatimasse à la vue du peuple tourangeau. Et le seul moyen pour une femme amoureuse de laver l'honneur de son galant mêlés à de tels chantages...

Nessty se morfondait. Elle avait trouvé refuge ces dernières nuits comme les précédentes dans des draps joliment ourlés d'une fine dentelle blanche, des draps comme elle en avait que peu connus et dont elle admirait chaque jour la finition. Elle avait surtout retrouvé dans les bras de son Coeur un lieu de sérénité et de douceur comme elle n'en avait que peu connu et dont elle avait tant de mal à s'extirper après y avoir goûté. Blottie contre lui, alors que dehors la lune lavait de ses rayons le bourbier de la journée, la Vilaine desserrait enfin mâchoire et poings pour sentir renaitre en elle l'envie de sourire. Un sourire timide et imperceptible mais qui se glissait jusqu'au bout de ses doigts pour venir se déposer sur un autre sourire, à quelques centimètres du sien. Ce geste là, envié ou jalousé à outrance même s'il était inconnu de tous, aucun enchantement malsain ne pourrait l'en priver. Mais Nessty se morfondait dès que le jour se levait et que les obligations tant caprines que de bouquine ne séparent une Vilaine et un Vénérable Vieux Con.

Nessty se morfondait. Elle avait bien essayé de tirer sur la barbichette d'un bouquetin pour l'obliger à lui causer, en pensant à un certain ancien bailli, adepte de la Bibi-Thur, mais en vain. L'effet fut décevant et un béguètement outré retenti dans la chèvrerie, un peu comme le gloussement d'une bécasse dans la forêt de Torve. L'enchignonnée dut donc se contenter de la conversation d'un bouc d'un autre genre : un vieux radin parlant de mortecouilles tout en se montrant vert de la verve. Cela lui coutera au final 3 mois de bagne mais cette fois dans une fromagerie à faire tout un fromage, pas trop mou et pas trop odorant qu'il avait dit l'ancien CàC en rut mais une vraie crotte de Ness d'ors et déjà baptisée le Saint BoucRuth afin d'honorer le sir Sein-va-vite. Moments d'anthologie qui resteront à jamais dans les limbes du silence comme tant d'autres.

Nessty se morfondait. Elle s'était réveillée un petit matin, seule. Sa main se crispa sur l'oreiller vide à côté d'elle. Son Coeur avait à nouveau réussi à filer en prenant soin de ne pas la déranger et déjà elle pestait après lui bien sur, après la couche moelleuse dans laquelle elle perdait toute vigilance, après le soleil qui se perchait déjà trop haut à son goût... même après le pauvre piaf qui tentait de piailler assez fort pour appeler le printemps. Prestement, elle sauta du lit et enfila ce qu'elle trouva en plus de ses braies, une chemise d'homme au lin si blanc et si fin que l'on pouvait voir au travers. Pas le temps de réparer son erreur que déjà elle courait dans les ruelles en ajustant au mieux son bustier pour retenir un tant soit peu le tissus sur son torse. Elle n'avait pas oublié que c'était un grand jour pour la Touraine et probablement pour son muguet. Arrivant en place publique où l'on clamait déjà le nom du nouveau régnant fraichement élu, elle ne put retenir un sourire de joie. Ainsi donc, tout le travail fourni depuis plus d'un mois par le Vénérable Vieux Con allait pouvoir se concrétiser : ses Rêves, ses Projets, tout ce qui lui tenait tant à coeur, tout ce qui le rendait heureux avec pour dessein de rendre les autres heureux, tout ce qu'elle avait partagé secrètement avec lui... malgré l'odieux chantage de "dame Pouffiasse" pour tenter d'asservir une si noble âme... La gueuse impétueuse voulut pourfendre la foule pour témoigner son enthousiasme à son Duck à elle mais on la repoussa en lui signifiant qu'elle n'avait pas sa place auprès d'un duc.

Nessty se morfondait. Elle s'était retrouvée en plein milieu d'une foule en liesse, ballotée par les remous de la masse, repoussée sans cesse par des gardes anonymes. Etait-ce sa vesture qui la reléguait ainsi loin du faste ducal ? ou était ce sa condition de gueuse ? Ses noisettes avaient beaux chercher à intercepter le regard arc-en-ciel tant aimé, soit un badaud plus grand qu'elle lui couvrait la vue, soit une grognasse endimanchée retenait l'attention du nouveau duc. L'enchignonnée resta là, les bras ballants, sans mot avec un sourire de joie qui s'estompait de plus en plus pour laisser place à une étrange tristesse. Après "dame Pouffiasse", voici que les soldats la traitaient de pouilleuse et de moins que rien alors que la Vilaine n'avait jamais prétendu renier sa condition. Mais aujourd'hui ces mots se voulaient incisifs car ils n'avaient pour seule vocation que de l'éloigner de son Coeur en creusant encore plus le fossé séparant leurs conditions sociales respectives. Elle tourna les talons et dut se résigner à signifier son intention par un billet, espérant que les pigeons, eux, ne seraient point triés selon un cachet de noblion.

Citation:
Mon Coeur,

Toutes mes félicitations et que vénérable, noble et juste soit votre mandat.

Tendrement,

Votre Songe


Nessty se morfondait. Loin de tout, elle se retrouvait seule à attendre celui qui lui avait rendu la vie et son goût pour elle. Elle finit par se faufiler dans l'antre du Vénérable Vieux Con, Sa bibliothèque. Persuadée de l'y trouver comme à chaque fois, elle poussa la lourde porte pour se glisser dans la pièce, prête à bondir pour se jeter à son cou et lui couvrir le visage de milles bises. Mais la pièce était inhabituellement vide et ce vide se transmit à tout son être, allant jusqu'à la glacer. Elle fit cent fois le tour des lieux, laissant sa main glisser sur les tranches des livres si joliment alignés puis suivant du bout des doigts les courbes de Son bureau et de Son fauteuil, eux aussi vides. Ils ne sauraient rester ainsi très longtemps selon elle, elle connaissait son Coeur et se décida à l'attendre ici même. Lui faire la surprise, mendier quelques minutes d'une intimité qu'elle savait déjà mise à mal, lui voler ne serait ce qu'un baiser pour lui donner le courage d'affronter ses nouvelles charges. Les minutes s'égrainèrent, les heures suivirent et la Vilaine tournait encore et toujours dans la bibliothèque en effleurant inconsciemment tout ce qui pouvait lui rappeler le maître des lieux comme si c'était sa peau qu'elle caressait.

Nessty se morfondait. Loin de Lui, sans Lui. La fatigue et la lassitude prirent possession de la donzelle qui se montrait pour une fois extrêmement patiente et toujours aussi déterminée. Le fauteuil et toute la signification qu'il avait pour elle l'attiraient de plus en plus. Intimidée ou plutôt craintive de violer le trône de son bienaimé sans qu'il ne lui offre l'assise de ses genoux, elle posa délicatement une fesse sur l'accoudoir, sans plus. Scrutant sans cesse vers la porte, son petit coeur tout guimauve palpitait à chaque pas dans le couloire. Elle priait à chaque fois pour que ce soit Lui mais la déconvenue se rajoutait à chaque fois à la tristesse qui l'enveloppait de plus en plus. S'adosser un peu et fermer les yeux pour l'imaginer entrer avec un sourire déguiser par un ronchonnement, elle n'en demandait pas plus en attendant que cela se produise. C'est ainsi qu'elle se retrouva sans s'en rendre compte recroquevillée dans le fauteuil du Vénérable Vieux Con, dormant, une joue et une main posées contre le dossier du siège comme s'il s'agissait de Lui tout simplement.

Nessty se morfondait. Même dans ses rêves, alors qu'elle se sentait en sécurité dans un endroit où tout était imprégné de Sa présence, une désagréable impression la poursuivait. Elle se voyait combattre cette abominable sorcière blonde avec une épée ensanglantée, tout cela pour rejoindre son Tendre qui l'attendait pourtant au bord d'une rivière, sur cette pierre plate qu'il lui avait montré au printemps dernier. En vain, la sorcière évinçait tous ses coups avec un ricanement silencieux et la Vilaine se retrouvait un genoux à terre sans pouvoir se relever et prononcer un mot ne serait ce qu'une vitupère bien méritée. Un cauchemar donc dont seul le fracas de la porte de la bibliothèque ouverte brusquement l'en tira. Sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait, la Vilaine se retrouva prise par les bras par des gardes peu bienséants et jetée hors de l'université avec pour seules explications des insultes.

Nessty se morfondait. Assise le séant dans une flaque de boue, elle portait un regard vide sur ceux qui l'avaient si violemment ramenée à sa réalité de gueuse appartenant et vouée à la fange. L'incompréhension et la tristesse qui la submergeaient firent que la Vilaine n'éprouva aucune haine à ce moment là. Elle resta ainsi, le potron dans le caniveau du petit peuple, à écouter les railleries, toujours sans sourciller. Ainsi donc, elle appris qu'elle n'était qu'une catin en ayant fricoté avec un seigneur. Ainsi donc, elle devenait la première et la plus grande catin de Touraine pour escambiller avec un duc. Tels étaient les mots des soldats l'ayant mise à la porte, tels étaient les mots repris en choeur par les badauds qui passaient par là. Le chignon défait, la chemise trop grande lui tombant totalement des épaules, couverte de boue jusqu'au bout de la truffe, sans armes et sans larmes, c'est une femme blessée et non une teigne réputée qui se releva pour faire front aux médisants. Un crachat l'atteint en pleine figure. Bizarrement, le pleutre à l'origine de ce geste des plus bas n'osa pas se faire connaitre craignant probablement que la Vilaine, même en si dégradante posture, ne se transforme en ce fauve que tout le monde connaissait : sarcastique et caustique, arrogante et insolente, pleine de haine et très Vilaine, chieuse et odieuse. La gueuse crottée défia du regard tous ceux autour d'elle et soupçonna cette blondasse qui filait déjà en douce, en tournant du popotin, le menton fièrement tenu haut pour qu'on ne l'imagine pas s'être avilie avec un tel acte indigne pour son rang. Nessty soupira et essuya comme si de rien n'était la bave reçue. Puisqu'elle n'avait rien à faire ici aussi, elle s'en retournerait auprès de ses caprins et de ses baudets dont l'entendement et le courage dépassaient avec certitudes ceux de moultes personnes ici même.

Nessty se morfondait. Dans sa chèvrerie où elle avait trouvé refuge, elle s'était vautrée dans la paille. Toujours débraillée et sale comme une vulgaire catin reléguée au carré des lépreux, elle réfléchissait à sa condition et aux évènements des derniers temps. Il est vrai qu'elle n'avait jamais eu besoin d'aucun titre pour se mettre au service des opprimés et du peuple, il est vrai qu'elle ne s'était jamais targuée d'avoir fait quoi que ce soit pour faciliter la vie de la populace, il est vrai qu'elle avait misé toute sa fortune à plusieurs reprises pour équiper et indemniser ceux qui la suivaient, il est vrai qu'elle n'avait jusqu'à là fait que partager ses quignons de pain ou son expérience avec les plus démunis, il est vrai qu'elle était fière d'être une gueuse apatride et libre, il est vrai que sa raison avait succombé au chant de son coeur, il est vrai que son Coeur était noble soumis à sa suzeraine et maintenant duc... Il est vrai qu'elle n'avait rien à faire dans ce royaume et c'est donc sans vergogne qu'elle se retira de toute vie publique, laissant les pouilleux dans l'âme se morfondre à leur tour dans leur piètre existence.

Nessty se morfondait encore et toujours. Dans les jours qui suivirent, un instant de répit durant lequel les larmes ne l'accablèrent pas permit à l'enchignonnée de rassembler quelques mots pour expliquer son retrait à celui pour qui et part qui elle vivait, trouvant le courage de rester digne uniquement grâce à ses Vilaineries habituelles.

Citation:
Mon Coeur,

Ma place n'est parait il pas à côté de vous et je la concède donc avec grande peine à ces greluches superficielles qui vous convoitent, celles là même qui se prétendent nobles de titre mais qui ne le sont point d'âme comme le cardinal Clodeweck a si bien su les décrire dans son sermon de dimanche dernier à Vendôme.

Je me retire ce jour dans ma chèvrerie de Vendôme, loin de toute crétinerie, loin de toute vie publique tourangelle et loin de vous afin de ne pas entraver votre règne. Ainsi les bien-pensants souhaitant gouverner ce royaume grâce à la sorcellerie et les emmer deurs vous entourant en faisant bonne figure devant tous ne pourront point soutenir qu'une pouilleuse comme moi hante la couche ducale par intérêt.

Tendrement,

Votre Songe




N'ayant jamais eu le MP adéquat promis et me voyant interdire purement de jouer librement, je ne vois pas l'intérêt à continuer à animer avec mes RP de Nessty le forum.

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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.
Hijikata
[ Quand le Vénérable se fait vulnérable... ]


Les temps changent... malheureusement... d’une vie parsemée de voyages et de soins envers les donzelles... il avait évolué en une vie sédentaire des plus calmes tout du moins en ce qui concerne les routes... d’une vie parsemée d’actes frivoles et de connaissances en tout genre... il était devenu dévoué à une âme... d’une vie de médicastre libre hachée de fonctions diverses... il s’était fait l’homme d’un poste...

Debout regardant à travers la vitre de la bibliothèque... brin de vie presque mort... le regard se portant au loin à travers une nuit que d’autres pourraient trouver paisible... il avait besoin de calme... de ce calme qui lui importait tant... de ce silence si pesant mais dont il avait besoin afin de pas sombrer dans une mort de l’âme qui aurait signifié la fin des grognements... il était devenu Duc par la force des choses... il n’aurait peut être pas du... mais à l’image de son slogan qui avait touché les gens durant la campagne, il assumait...conséquence malheureusement prévisible... une missive qu’il tenait dépliée dans sa main... pas besoin de moult lectures... une seule avait suffit pour assombrir une âme qui commençait lentement à se reconstruire et conjuguer un verbe si compliqué au futur...

Les temps changent... le Qlipoth qui tendait vers l’effacement depuis que l’entremêlement dans un chignon venait de resurgir de plus belle... le voici plus sombre et plus beau qu’a l’oraison de l’annonciation du décès de celle qui avait réussit à faire de se droiture un exemple sans faille... s’engouffrer dedans sans aucun mérite... pas besoin de se forcer... la vision de la ville reste devant lui mais n’atteint plus le corps astral qui s’embourbe comme à ses plus belles heures dans le paradis des landes perdues... plus douloureux que jamais... plus dur que ces derniers temps... la revanche de cette partie d’âme obscurcit par une peur certaine... mais aucune réaction... presque un brin de nostalgie en s’asseyant en son monde le plus bas... dépotoir des âmes perdues... cries stridents en guise de salutations... oui ça faisait longtemps... il a manqué...

Fessier se déposant à terre... genoux venant se coller contre sa poitrine... le menton sur le dessus... le tout entouré par ses bras... le corps astral ne bouge plus... esprit sans pitié tournant autour... scrutant le moindre affaiblissement pour s’emparer de son âme... jamais trop nombreux la dedans... le souffle glacial des spectres hurlants à la mort enivre... s’y sent bien... peut être là le lieu où il devrait vivre... avant d’entamer son l’introspection de son corps astral... une question depuis longtemps oubliée... sûrement trop... depuis qu’une vilaine a fait son apparition dans sa vie... aurait-il du survivre à Nahomi... il l’avait presque oublié cette interrogation... il n’avait jamais su trouver une réponse qui lui convienne... et maintenant que son âme ressentait sensiblement la même chose... tout cela venait de ressurgir sur lui... peur de reperdre ce qui ne doit pas l’être... douleur morale qui faisait tomber la pluie sur son corps physique... dans sa bibliothèque... inondant goutte à goutte son visage...

Les temps changent... murmure d’une voix l’entraînant lentement dans une vie chargée de regrets... se nourrissant de celle-ci pour entraîner le vulnérable dans des affres encore plus sanguinolentes... cherchant la faille pour arriver à l’enlacer mortellement et ainsi le faire devenir un confrère... corps astral libéré de toute douleur physique...

D’une rencontre à fleur de peau pour l'un... d’une rencontre en forme de soin pour l’autre... le décolleté avait vaincu sans difficulté une droiture un peu beaucoup bancale... étincelle le marquant au plus profond de son être sans jamais vouloir l’avouer durant de longs mois... d’une envie de revoir un sourire... à l’envie de replonger dans le fruit défendu... un pas franchis au bout de quelques mois... accoutumance du corps mais surtout de l’esprit... ce qu’il avait voulu n’être qu’une aventure avec un décolleté était bien plus... sans jamais se l’avouer... sans jamais lui l’avouer... bien plus qu’une relation physique...

Deuxième pas de fait... voir même deux voir trois lorsqu’une simple missive apparaît devant sa porte... un long trou noir ensuite... même pas le temps de se faire aspirer par le Qlipoth... tiraillé par un mal intérieur qui le trouble fortement... quand l’objectif d’une vie devient la survit d’une autre... pas de mot rien... juste une aiguille qui enlace la peau ensanglantée... pour finalement se retirer sous la pression d’un menteur...

Les choses changent... âmes hurlantes à la mort l’enroulent comme pour le consoler attendant un simple faux pas... rétrospective... retrouvailles amères pour d’autres et délicieuses pour lui... l’envie fait son petit bonhomme de chemin... direction Vendôme... en merveilleuse compagnie... vision pré-apocalyptique? D’une joie qui ne pouvait durer... pas le temps d’y penser... juste se sentir bien... retrouver l’envie de s’investir dans quelque chose de plus durable... une même envie qu’autrefois... qu’avant... l’idée de faire et de l’entendre être fière de ses actes et de son engagement... que cette fierté d’être avec lui soit égal avec celle qu’il éprouve lorsque son chignon fait son apparition... confiance aveugle en la vilaine qu’elle se dit être...

Oui mais voila... les choses changent... à en vouloir en faire trop... le corps astral tremble comme une feuille lors d’une pluie diluvienne... prête à se détacher de l’arbre pour qui elle vit... les âmes égarées tentent... une chaleur mortuaire prenant l’apparence d’une délivrance... à peine des félicitations... aucune présence lors des cérémonies... un détachement tout en froideur dont il avait tant peur... peur qu’elle avait su lui faire oublier par la confiance qu’ils avaient mutuellement malgré l’être maladroit qu’il était dés qu’il s’agissait de prouver un sentiment enfoui au fond de lui...

Les choses changent... une baiser pour fêter son accession au poste de juge... une missive avec un tendre mot pour le féliciter de sa nomination en tant que Duc... et maintenant... une horreur comme presque-lettre de rupture... les yeux de l’âme se ferment lentement... à trop vouloir en faire... pour elle... se retrouve sans ces bras dont il a tant besoin pour se reposer... lieu ou aucun débat politique n’entre... lieu de repos pour l’homme politique qu’il est devenu... à trop voler seul... s’épuise... sentiment de lassitude... presque dix longues années pour retrouver ce qu’il avait perdu... à courir de donzelles en donzelles... pour finalement... je me retire...

Le corps astral à deux doigts de flancher... résiste... encore et toujours... ne pas laisser s'echapper ce qui ne doit pas l'être... rester un instant... une seconde... une minute... aucune idée... rester encore un peu ici... ou le besoin de paraitre n'a pas lieu d'etre... ou il peut laisser son âme saigner comme il n'a jamais su le faire ou que ce soit... Qlipoth... la ou personne n’entend… la où personne n’écoute… la où personne ne parle… mais la où personne ne juge… ne croise personne… ne voit personne… juste seul… un dépotoir ne se modifie que très rarement… heureusement… car s’il fallait en plus se réadapter a ce territoire… ce serait un comble tout de même… Qlipoth… lieu indigeste ou il retourne régulièrement… comme aimanté… abstraction lunaire… comme si ce lieu avait une gravité qui appelle sans cesse les âmes a retourner vers lui pour de nouveau la mettre de coté et vivre ainsi… allez y… fuyez moi… vous y reviendrez bientôt… vous ne pouvez m’échapper…

Les choses changent... heure de relever la caboche... heure de faire face... comme toujours... heure de faire disparaitre la pluie qui tombait du plus profond de sa bibliotheque... quelques pas... un regard en arriere... regarder ces âmes... une derniere fois... avant la prochaine... le corps astral reprend sa place dans le corps physique... il temps d'avancer... de contrecarrer cette chose qui l'éloigne d'un brasier dans lequel il aime se perdre... reprendre ses esprits... combien de temps s'est-il passé... aucune importance... l'heure est au travail pour le moment...

Cette nuit en dormant d'un somme inquiété,
J'ai toujours combattu de tristes rêveries,
La clarté d'un tison dans une obscurité
M'a fait à l'impourvu paraître des Furies.

Dur labeur pour oublier... pour ne pas y penser... avant de s'égarer en taverne... l'antre s'échauffe lorsqu'un chignon fait son apparition... terrible desillusion... un mot... peut etre le plus blessant qu'elle aurait pu dire... “Sir”... comme s'il pouvait se considerer Duc en face d'un regard comme le sien... legere explication... petite mise au point... causes sont reelles... il peut la comprendre... mais de la a prendre cette décision... tente à sa façon de lui faire comprendre... termine dans un rabibochage des plus tendres... mais la question... celle qui ébranle sa confiance reste en suspend... peur de la réponse... peur de s'etre fait des idées... corps contre corps... il n'y pense plus mais des que la nuit surgit au détour d'un bouquin trop longuement lu... le Qlipoth reapparait... sentiment de malaise... jusqu'a ce qu'il se retrouve enbaumé par un delicieux parfum provenant du cou de celle qui occupe ses pensées...

Près de moi la Discorde, et l'Infidélité
Montraient leur violence en mille barbaries,
Et de sang épandu, partout leur cruauté
Souillait l'argent de l'onde, et l'émail des prairies.

Tente de s'auto-convaincre... tente de ne rien laisser paraitre... en Vieux Con qu'il est et qu'il assume... croisant au chateau une conversation sur celui qui a osé trainer la boue les deux du triumvirat ducal... aucune hesitation... legere convocation personnelle dans son bureau... une tache s'ecrivant sur le sol... deux morceaux lancés par la fenetre... ça lui apprendra... personne n'a le droit de lui faire ça... aucun mot à Nessty de cette action... enfermement de plus en plus fort sur lui meme... autre journée ou le croisement s'opere en taverne... autre journée ou il n'aurait pas du... une arrivée tête baissée... elle se perd en explication... lenteur... longueur... pour aboutir à quelque chose qui ne méritait pas tant de place... une histoire de bourse et de bougie avec son ami Ruthenix... l'action n'est pas reprehensible en elle meme... mais comme le sentiment d'avoir raison sur la confiance qu'il lui accorde... un sentiment qui colle à la peau... prend mal cette histoire... plutot la façon dont elle lui la raconté... comme s'il y avait une suite... un sous entendu... quelque chose de plus qu'une simple anecdote...il en reste un peu beaucoup vexé... du mal a la comprendre quelques fois...

Troublé de ces horreurs je ne sais que penser,
Si ce n'est que le ciel me veuille menacer
De quelque changement en l'âme de Silvie.

Les choses changent... malheureusement... entrailles qui le font souffrir... une presence en taverne anecdotique... meme plus un geste rien... degradation... pas un mot... les elections... bien plus interessant que les grognements d'un vulnérable... tant pis etre la... juste la... la regarder faire... d'une oeil bienveillant... peut etre cette petite pointe de... qu'il n'avait plus ressenti depuis si longtemps... sortie de taverne... la laisse discuter tranquillement de ses affaires... vrai qu'ils se melent jamais de ce que fait l'autre... respect mutuel... ne jamais parler du duché... ne jamais parlé des elections... le route defile sous ses pieds... une terrible envie bouillant au fond de lui... a peine arrivé à la bibliotheque... quelques mots couchés sur un velin... des mots... aucun de forcé... juste un manque... trou béant qui ne cesse de s'élargir et qui se fait grignoter à chaques instants par son Qlipoth... une arrivée... les pensées qui s'emmelent... au diable les études pour cette fois... juste une nuit... juste un moment d'éternité... aucun mot... encore une fois... des gestes... rien que ça...

Songe, fantôme affreux, noir ennemi du jour,
Parle-moi si tu veux de la fin de ma vie,
Mais ne m'annonce point la fin de son amour !*

Les choses changent... malheureusement... le lendemain... gueule de bois d'une soirée studieuse et tendre... seul dans sa bibliotheque... la caboche qui déborde... ce besoin urgent de lui dire ce qu'il redoute... de lui dire qu'il ne souhaite pas passer pour ce qu'eux deux ne sont pas... se mordre la levre jusqu'a ce qu'une larme de sang coule sur son menton... il est temps maintenant... ça ou la folie... sort de sa seconde habitation... direction le centre du village... un stand de picole politique ouverte par ses soins... d'un pas décidé... étrange sensation que celle d'avoir choisis... d'etre sur... alors que les mots ne sont pas encore sorti... arret brusque... une pointe d'incomprehension... au bras d'un homme... la pluie est a deux doigts de se mettre a inonder le paysage... caboche fiere de ses sentiments se retrouve pointée vers le bas... pas besoin d'explication... la hantise est de retour... le Qlipoth en pleine journée et sans que son esprit ne s'égard... un retour encore plus rapide dans sa bibliotheque... son fauteuil est toujours la... ses livres aussi... à la matiere froide glissant sur sa peau... la pluies chaude envahissant les pages... noyant les lignes qu'il devorait quelques instants auparavant... l'envie n'est plus... n'abandonne pas ce qui est indispensable... mais... à quoi bon tout ceci... s'il n'y a plus personne pour le partager...


*François Tristant L'HERMITE – Les songes funestes
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Nessty
[Décision indéterminée d'une indécise déterminée]


Prendre ses distances, partir toujours plus loin, le fuir, l'éviter, se faire oublier. Tels étaient les souhaits de Nessty afin que la paix soit rendue à celui auquel elle tenait. Plus elle restait à l'écart, plus elle avait l'impression de s'éloigner, plus elle était persuadée du bien fondé de départ, plus elle se détournait de l'inavouable, plus elle disparaissait du paysage, plus elle souffrait de sa décision et plus son envie obsessionnelle de le voir la submergeait. Elle serait pourtant dents et poings pour assumer son choix, torturant tout ce qu'il y avait sous le chignon et encore plus ce qui lui servait de coeur enguimauvé. Le prix de sa propre personne lui importait peu, elle se sacrifiait une fois encore pour Lui et Lui seul. Un petit matin, elle avait même scellé son cheval et emporté son barda de vadrouilleuse. Prête à reprendre la route en destination de l'est, un retour sur les abords du Rhin afin d'y retrouver peut être certains s'ils étaient encore en vie. Respirer la poussière des grands chemins, il n'y avait rien de mieux pour lui rendre sa hargne. Tant pis si elle abandonnait ses chers baudets et biquettes au soin du premier pécore croisé qui voulut bien empocher une bonne poignée de piécettes en plus de la ménagerie. Elle partait. Toute fois la bougresse voulut entrapercevoir une ultime fois une certaine silhouette sans prendre le risque de faire tomber ses noisettes dans le piège d'un regard arc-en-ciel.

Ne pas le regarder dans les yeux, ne pas sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, ne pas se laisser envahir par des sentiments refoulés, ne pas... Etre Vilaine et non femme, être froide et non sensible, être odieuse s'il le faut et non naturelle... se répétait-elle inlassablement.

Une rencontre superficielle et un sir, voici ce que la donzelle Lui offrit, se délectant pourtant secrètement d'une dernière fois de Sa présence tout en combattant l'instinct qui l'aimantait à Lui. Quelques mots, interrompus par des tergiversations ducales comme toujours, puis un débat politique sans fin au sujet de l'incompétence du maire de Vendôme. Trop de monde pour murmurer un adieu du bout des lèvres ou suffisamment pour éviter l'étalage de justifications privées. Un billet glissé discrètement sous une chopine, celle de l'enchignonée bien sur. Un regard qui se voulait pour elle être celui d'un adieu silencieux sur le seuil d'une porte alors qu'Il quittait les lieux pour rejoindre son antre de solitaire. Le malaise était perceptible, l'environnement houleux s'interposait, les volontés inavouées se confrontaient : le chignon hurlait au départ de raison, le coeur sanglotait de se voir imposer une telle décision. Tout les séparait indéniablement, même ces quelques mètres entre eux. Les noisettes se baissèrent, fuyantes et humides derrière leur rideau de fierté.

Ne pas le regarder dans les yeux, ne pas sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, ne pas se laisser envahir par des sentiments refoulés, ne pas... ne pas le vouloir.

Le bout de parchemin se dévoila, la porte claqua. Peu de mots et tout s'effondra : certitude, détermination, courage d'une Vilaine froide et odieuse. La malédiction de vouloir trop reporter un objectif venait à nouveau de la frapper. Une main tremblante replia le billet et l'enfouit dans la cage aux trésors mammaires. Se rendre à la bibliothèque, une dernière fois, pour Lui dire que tout n'était que foutaises mais qu'il en était ainsi et qu'elle s'y tiendrait ? Pourquoi pas puisqu'Il lui suggérait de venir. Le faire souffrir pour qu'il la laisse enfin rejoindre le destin qui avait toujours été le sien, pourquoi pas puisqu'elle ne voyait que cette unique issue. S'avilir encore plus puisqu'elle n'était qu'une pouilleuse, une catin et la Vilaine, sans aucun doute !


L'indécise déterminée se dirigea vers à la bibliothèque qu'affectionnait tant le Vénérable Vieux Con. La nuit était à peine entamée. Elle frappa légèrement contre l'huis sans le pousser. Une habitude dont elle n'arrivait pas à se défaire par crainte de perturber la sérénité en ce haut lieu d'érudition. Elle était également intimidée, comme à chaque fois qu'elle s'y rendait. C'était son endroit à Lui, Sa grotte, Son refuge, Sa seconde demeure. Il y vivait et y respirait comme à chaque fois qu'Il avait été loin d'elle, peut être même de trop à son goût mais elle n'avait jamais su exiger qu'Il sacrifie sa vie pour qu'ils puissent passer chaque seconde ensemble. Il lui avait déjà concéder une journée entière sur la paille de sa chèvrerie et de longues nuits en la demeure coquette quasiment désertée depuis des années. Elle savait que cela était énorme pour Lui et avait apprécié plus que tout de s'y retrouver avec Lui, seuls et loin de tout. Malheureusement les fonctions ducales réduisaient le temps de sommeil et annihilaient encore plus tout épanouissement personnel, comme toutes fonctions de meneur d'hommes au final quand l'on endossait en toute conscience de telles responsabilités. Contraint donc, Il s'était à nouveau reclus dans sa bibliothèque. Impuissante donc, elle ne pouvait rien y faire, toujours respectueuse mais cette fois ci du mot assumer Elle l'avait elle même vécu alors qu'elle menait ses Vilains au front. De plus, ses diverses tentatives de s'effacer afin de restituer un temps si précieux pour Lui s'étaient avérées incomprises. Il ne lui restait plus qu'à se retirer mais pas avant de Lui avoir dit de vive voix, pas en laissant le billet sans réponse en tout cas, pas comme ça.

Ne pas le regarder dans les yeux, ne pas sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, ne pas se laisser envahir par des sentiments refoulés, ne pas... en guise de consignes.

Nessty osa entrer, n'entendant point le sésame habituel l'invitant à le faire, c'est à dire un ronchonnement
d'ours dérangé dans son hibernation. Il était pourtant là, assoupi dans son fauteuil, la tête posée sur ses avant bras, au dessus d'un livre ouvert. Elle ne pouvait guère voir son visage mais l'imaginait serein, apaisé, heureux. Elle ne put s'empêcher de se rapprocher sur la pointe des pieds. Il voulait qu'elle le réveille ? Elle ne le ferait point. Elle tendit une main hésitante pour la Lui passer dans les cheveux et se pencha pour y mêler une bise avant de repartir comme elle était venue. La raison de la Vilaine venait de vaincre une fois de plus, aidée par le destin ou plutôt la fatigue, malgré un geste d'affection et malgré un qui coeur saignait. La route était maintenant devant elle et elle y retournerait l'âme en peine. Son cheval, son barda et l'horizon lointain l'attendaient. C'était suffisant, maintenant qu'elle l'avait vu une dernière fois et sans avoir à combattre cette sensibilité féminine trahissant sa véritable personnalité devant Lui.

Le regarder dans les yeux, sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, se laisser envahir par des sentiments refoulés... sans le pouvoir pourtant.



Au moment d'enfourcher son destrier, une main lui prit le bras. Les noisettes sombrèrent malgré l'obscurité dans le gouffre de l'arc-en-ciel fatal en cet état de surprise. La panique de la raison disparut comme le côté impétueux d'une simple gueuse rattrapée par un Vénérable Vieux Con. Tant de plans construits si longuement s'envolèrent dans un éclair de folie. Ne Lui avait-il pas écrit avoir besoin de ses bras dans ce billet si succinct ? C'était elle qui en eut besoin à cet instant là, pour le repousser aussitôt, enfin presque. Une dernière nuit, pourquoi ne la Lui offrirait-elle pas sans qu'Il ne le sache. Après tout, elle n'était que la catin ducale et peu importait pour elle si elle avait envie d'emporter un souvenir au prix démentiel bien supérieur à celui d'une silhouette. Demain serait un autre jour, celui où elle irait au bout de sa volonté. Cette nuit serait funestement symbolique, celle de l'ultime rencontre entre un Esprit et une Idée. Malédiction ou bénédiction ? Le petit matin le révèlerait peut être.

Le regarder dans les yeux, sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, se laisser envahir par des sentiments refoulés... Une ultime fois... Etre femme et non Vilaine, être sensible et non froide, être naturelle et non odieuse... suppliait-elle. ... Une ultime fois... en se laissant bercer par des paroles qui se voulaient tant méfiantes que conciliantes.

Qu'une chandelle incongrue elle ait tiré, qu'un bras courtois elle ait accepté, qu'un corsage garni elle ait tendu ou autre pour susciter quiproquos, doutes, craintes ou jalousie, le tout était difficile à concevoir et donc encore plus ardu à atténuer tant elle culpabilisait déjà par le simple fait d'exister telle qu'elle était, Vilaine et vilaine. Un jour, deux jours, trois jours... c'est justement la Vilaine en elle, avide d'actions et de justice, qui dévorait l'être vivant sous le chignon mais c'est également la femme en elle qui n'arrivait guère à s'estomper, rejaillissant systématiquement quand Il s'approchait. Dualité, contradictions et incompréhensions tant que mots ne seraient pas mis en lumière. C'est encore une fois le destin qui offrit à Nessty l'opportunité d'exercer son métier de chieuse professionnelle exigeant que vérité aux yeux du peuple se fasse. Les élections municipales de Vendôme furent une bonne aubaine pour elle. Spontanément, elle déposa une candidature surprenante face à la réitération de l'incompétent en place. Une autre manière bien plus pernicieuse pour repousser encore la mise en oeuvre de sa décision, une façon inconsciente aussi de rester non loin de Lui alors que tout continuait à les séparer : Lui aux prises des affaires ducales, elle afférée entre barriques de vin et saucisson brandi en clamant le droit de vote pour les animaux. La conviction de partir sous peu pour le libérer du tumulte qu'elle causait immanquablement était toujours présente. L'indécision liées aux révélations était flagrante.

Ne pas le regarder dans les yeux, ne pas sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, ne pas se laisser envahir par des sentiments refoulés, ne pas...
ou
Le regarder dans les yeux, sombrer dans l'âme qui s'y dissimule, se laisser envahir par des sentiments refoulés...
?


D'un pas en avant, elle en faisait 2 en arrière pour bondir à pieds joints de 3 sur le côté. Ainsi perdurait la farandole de la gueuse déchirée entre raison et déraison, mendiant l'ultime sans fin, insufflant le trouble en continu mais perdant sa superbe de Vilaine dès que ses akènes se faisaient décortiquées par le spectre de cette lumière céleste ensoleillant chaque regard malgré l'absence de clarté. Canasson et paquetage n'étaient jamais bien loin au besoin. Il ne manquait qu'un évènement déclencheur pour qu'elle retrouve ou non sa prime détermination.
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