Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Un, deux, trois, nous irons par là...

Guiz
RP commencé sur une autre gargote, (on le remet ici afin de pouvoir le continuer) si vous souhaitez participer par la suite n'hésitez pas à nous contacter afin de voir les grandes lignes, on vous accueillera avec plaisir .




Patay, début octobre


Accoudée à la fenêtre, le visage tourné en direction du soleil, le regard vide, Guiz observait le lent mouvement des nuages…
Imperceptiblement, ils s'écartaient au gré des vents d'altitude, laissant ainsi une chance aux rayons de les traverser. Des feuilles jonchaient le sol, recouvrant les allées du village. Parfois, on pouvait les voir se soulever sur quelques champignons qui poussaient ici ou là. Plusieurs jours plus tôt, Guiz avait fait une récolte pas trop mauvaise, coulemelles, cèpes et autres bolets avaient fini dans son panier.

A force d'errances, elle avait trouvé un coin au plus profond de la forêt où ils sortaient par dizaines, dessinant des cercles de toutes tailles dans le sous bois. Il fallait profiter de la saison pour en faire sécher un maximum, elle avait donc décidé d'aller en forêt chaque jour quelque peu ensoleillé ou tout au moins pas trop humide.

La journée promettait d’être fraiche malgré les tentatives du soleil pour réchauffer la terre. Elle s’arma de son panier et s’assura de la présence de son couteau dans sa poche. Franchissant la porte, un souffle d’air effleura son visage, elle leva les yeux au ciel, sans nul doute il pleuvrait avant la fin de la journée, il était temps d’y aller.

Tout en marchant vers la forêt, son esprit errait, les souvenirs de ces paysages traversés remontaient à la surface. Elle songea à son premier vrai voyage, celui qui l’avait menée jusqu’en Flandres, la saison était la même, une année s’était déjà écoulée. Elle vivait alors à Montargis et était devenue marchand ambulant pour tromper l’ennuie. Ensuite elle avait emménagé à Patay mais avec le temps la mélancolie avait finit par la rattraper.

Un long soupir sortit de sa bouche, elle en avait fait du chemin depuis, rencontré beaucoup de gens et vu beaucoup d’endroits. Ses pensées s’en allèrent vagabonder, des visages familiers apparaissant devant ses yeux. Ses pensées continuaient leur chemin pendant qu’elle traversait le village, saluant de la tête les personnes qu’elle croisait sans vraiment les voir. Pendant deux mois, elle s’était donnée entièrement à son rôle de maire, il l’avait séparée de tout ce qu’elle avait de plus cher. Capo, l’homme avec qui elle avait pensé partager sa vie, était mort, Juju était partie et Guiz n’avait que pu la regarder s’éloigner, ne pouvant la suivre à cause de sa charge.

Où était elle aujourd’hui, cette femme qui avait surgit un beau jour dans la taverne et qui avait réussit à remettre un peu de joie à Montargis, celle avec qui par la suite, elle avait eu tant d’éclats de rire et traversé bien des épreuves. Cela faisait des mois qu’elle s’était installée à Patay et n’avait plus eu envie d’en partir. Mais aujourd’hui, tout avait changé, elle n’avait plus cœur à aller en taverne, elle avait ouvert la « Bière s’écrit sans thé » avec Juju, et aujourd’hui, elle lui paraissait bien vide.

Le paysage défilait au rythme de sa déambulation, les arbres changeaient peu à peu, le sous bois se faisant moins dense. Quand un instant elle s’arrêta, ramenant son esprit à la réalité, elle se demanda où elle était, elle avait marché sans se soucier de son chemin, ses pas l’avait mené sur la route de Blois, l’envie de parcourir les routes venait lui chatouiller les bottes.

Elle resta là de longues minutes, faisant face à la route qui s’enfonçait au loin. Un ardent désir montait en elle, partir, là maintenant, tout laisser derrière elle, partir loin de tout ce qui aujourd’hui faisait sa vie, loin de la mélancolie qui la gagnait un peu plus chaque jour. Rien ne la retenait vraiment, elle ne cultivait plus son champ depuis des semaines, sa taverne tournait sans elle et sa boulangerie ne tournait plus que pour la taverne. Elle se retourna, jetant un regard en direction de son village. Il lui manquerait sans doute au bout d’un moment mais pour le moment, il ne faisait que l’oppresser, elle devait partir. Oui, elle partirait aujourd’hui mais pas comme ça, elle devait prévenir ses amis, sans quoi ils s’inquièteraient inutilement. Laissant là son idée de ramassage, elle fit demi tour, revenant sur ses pas d’un air décidé, accélérant le pas jusqu’à presque courir.

Elle arriva devant sa taverne, poussa la porte doucement, ça faisait des mois qu’elle n’y était pas entré. Leblond était là, il remplissait son rôle de tavernier parfaitement. Elle lui annonça son départ, il tenta bien de le lui faire retarder mais elle avait prit sa décision, elle partirait avant la nuit. Après quelques mots échangés, quelques chopes avalées, elle se retourna chez elle. La fraicheur de la journée avait profité de l’épuisement du feu de cheminée pour se glisser dans la maison, ce qui donna à Guiz l’impression d’une maison sans âme. Des étincelles s'élevèrent dans l'âtre quand elle attisa le feu, elle jeta un oeil aux claies qui étaient suspendu devant la cheminée et sur lesquelles elle faisait sécher ses champignons. Ils étaient presque secs, elle pourrait en emporter pour son voyage. Une rapide fouille de son coffre, lui permit de s'équiper convenablement pour un voyage d'une durée indéfinie, elle ne prit avec elle que le strict nécessaire, pensant revenir un jour. Il lui faudrait trouver autre chose que son pauvre bâton pour se protéger en cas d'agression, elle emporta donc avec elle quelque argent qui lui permettrait d'acheter une arme digne de ce nom quand l'occasion se présenterait.

Le soleil commençait à décliner dans le ciel, elle devait partir rapidement si elle voulait pouvoir atteindre Blois le lendemain. Sa besace sur l’épaule, le bâton à la main, elle jeta un dernier regard à sa maison et prit la route.

Enfin, elle était partie...

_________________
.juju.


Patay,été 1457


Un été entier sur les routes...oui ça fesait déjà un bon bout de temps qu'elle avait quitté son village natale.
La raison de ce départ elle ne la connaissait pas vraiment,elle sentait juste que c'était le moment

_____________________________________________________________

Le soleil réchauffait les chaumières mais pas seulement, il échauffait aussi les esprits, chaque jour était rythmé d'une voir plusieurs querelles dans le quotidien de Juju.
Elle avait ce petit quelque chose qui faisait qu'un mot ou un malheureux regard déplacé à son égard, engendrait une véritable guerre froide.
Bien souvent la personne qui avait le droit d'incarner son souffre douleur journalier était un ami, assez proche en général...et de fil en aiguille...elle finissait par en être exaspérée.

Un soir après une dispute pour ne pas changer, elle prit la décision de prendre le large, tout d'abord pour s'aérer l'esprit et surtout pour ne pas faire plus de mal a ceux qui l'entouraient et qu'elle aimait.
Elle envoya immédiatement une missive au prévôt afin de démissionner de son poste de sergent, informa son unique et meilleure amie qu'elle n'assurerait plus son rôle de tavernière et empaqueta ses quelques affaires.

Direction la mer, le sud, vaste étendu de terre chaude qu'elle rêvait de fouler depuis toujours.
Le trajet s'avéra plus long et plus compliqué que ce qu'elle avait imaginé, bon nombre de frontières étaient fermées et bien souvent il fallait soit rebrousser chemin soit traverser le duché le plus vite possible pour ne pas être repéré.
Avec toutes ces péripéties elle n'eut jamais le temps de s'accorder un moment d'écriture pour rassurer ses amis et de ce fait elle s'éloigna un peu plus d'eux chaque jour passant.
Elle resta à Montpellier une bonne dizaine de jours, jusqu'à ce qu'on l'en expulse sous peine de poursuites à vrai dire.
Juju prit alors le chemin du retour, un peu déçue de son bref séjour.

L'est, c'est par là qu'elle remonta lentement vers l'Orléanais, un territoire qu'elle avait déjà visité durant l'hiver 1456 en compagnie de toute une flopée d'amis.
Elle n'hésita pas à faire une halte dans chaque village traversé, les villageois y étaient sympathique pour le peu qui s'aventuraient en taverne et arrivée à Mâcon elle se souvint de cet hiver...elle resta dans ce village jusqu'à ce que son mari l'ait enfin retrouvé, il la ramena à la maison sans un mot.

Au bout d'une semaine de chevauché elle fut parmi les siens et tout recommença comme avant son départ.
Au plus profond d'elle même elle savait que son âme avait encore soif d'évasion et de liberté ...

_________________
Guiz


Sur la route

La nuit commençait à tomber quand elle franchit de nouveau l'orée des bois, il lui restait encore de nombreuses heures de marche avant d'atteindre Blois. Depuis toujours Guiz avait préféré voyager de nuit, ça lui permettait de se cacher plus facilement si jamais elle croisait quelqu'un. Elle restait prudente, face à un seul agresseur elle savait se défendre mais si jamais ils étaient trop nombreux, elle n'en était plus trop sure donc mieux valait faire attention.

Marchant tranquillement le long du chemin, elle repensa à la rouste qu'elle avait donné au dernier qui avait voulu lui vider les poches, un sourire se dessina sur ses lèvres, le pauvre dans quel état elle l'avait laissé... Plus tard, elle avait voulu lui écrire pour lui demander des nouvelles mais ne l'avait pas fait, ayant peur qu'il prenne cette lettre pour de la provocation. Guiz était d'un naturel plutôt diplomate tant qu'on ne la poussait pas à bout.

Au petit matin, elle décida de s'arrêter pour se reposer quelques heures. Blois était tout proche, les habitants commençait à s'activer dans les chaumières, un coq chantait pour saluer l'arrivée d'un jour nouveau et les sons qui commençait à monté de la ville vinrent jusqu'à ses oreilles. Blois était une petite bourgade animée, où il faisait bon s'arrêter lors d'un voyage, peut être y resterait-elle quelques temps mais pour le moment il lui fallait dormir.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand un de ses rayons parvint à réchauffer suffisamment la joue de Guiz pour la réveiller. Doucement, elle ouvrit un œil, puis l'autre tout aussi doucement, puis son visage s'étira dans un sourire de bien être. Les feuilles des arbres étaient moins nombreuses sur les branches, laissant passer plus de lumière qu'en été et celle aux sols avaient fait un matelas fort confortable. Pour la première fois depuis bien longtemps Guiz était sereine.

Un bruit étrange vint troubler le calme de ce début d’après midi, un espèce de gargouillis venant du plus profond de son corps, son estomac criait famine ! Voilà ce qui la décida à se remettre en route. Elle aurait volontiers passé sa journée là, à regarder les dessins que créaient ensemble le soleil et les feuilles dans les arbres. Elle entra dans Blois saluant les gardes, le sourire aux lèvres. Aucun doute, ce qui lui manquait vraiment était sa liberté, pouvoir profiter de la vie et ne vivre que pour elle-même.

Blois n’avait pas changé, certains de ses habitants travaillaient dur pour conserver cette ambiance. Les voyageurs y étaient toujours bien reçus, Guiz le savait et poussa donc la porte du « Blésois crépitant ». Cette taverne, elle en avait entendu parler bien avant de la voir. Elle pensait y croiser un peu de monde avant de repartir. Rien ne la pressait vraiment, mais elle voulait partir loin de son duché. Après s’être rassasié près de la cheminée, Guiz traina encore quelques heures avant de repartir. Comme elle l’avait espéré elle avait vu certains de ses amis, certains avaient essayé de la faire rester un jour de plus, mais les bottes de Guiz la démangeaient, la route l’appelait à nouveau.

Elle reprit sa route, partant plus tôt que la veille cette fois ci, elle avait encore du chemin à parcourir avant d'être sortie de l'Orléanais. Elle venait de recevoir une lettre, des nouvelles de Juju, elles s’étaient croisées à Patay sans pouvoir se voir et malheureusement, l’une comme l’autre n’avait pas vraiment eu de temps pour écrire depuis des mois. Les nouvelles étaient donc rares mais Guiz se refusait à s’inquiéter pour son amie. Elle apprit que Juju n’était pas trop loin, enfin juste à une petite semaine d’elle. Voilà qui donnait un but à ce voyage, Guiz irait rejoindre Juju. Ce soir là, elle décida de dormir vraiment, se faire une vraie bonne nuit de sommeil, comme on en faisait rarement quand on voyageait. Elle alluma un feu et se fit griller un morceau de viande qu’elle avait acheté le matin même sur le marché de Blois. Profitant du faible éclairage que lui donnait sa flambée, elle écrivît à son amie pour l’informer qu’elle la rejoindrait prochainement.

Cette fois Guiz était pressée, au levé du soleil elle avait déjà parcouru le reste de la route qui la séparait du village le plus proche. Arrivée en ville, elle fit quelques achats, des réserves de nourritures pour plusieurs jours et surtout elle trouva là une hache à bas prix. Le marchand lui assura qu’elle était de bonne qualité mais qu’il avait besoin de la vendre rapidement. Comme prévu donc, Guiz s’arma un peu mieux, elle s’acheta aussi un bouclier, la guerre approchant, il ne fallait pas lésiner sur les protections. En traversant la ville, elle regarda d’un air amusé son ombre se dessiner au sol. Un petit bout de femme armée jusqu’aux dents comme un guerrier, voilà qui faisait sourire. Elle avait été sommée de quitter le duché au plus vite, bonne nouvelle c’est ce qu’elle souhaitait aussi. Elle fit donc la route qui traversait le duché d'ouest en est, en un temps record, s’accordant que peu de repos et ne passant plus en taverne. Elle connaissait ces villes qu’elle traversait et n’avait jamais vraiment accroché. Arrivant à Sancerre, elle passa quand même voir en taverne si les gens qu’elle y connaissait y étaient. La ville était plus calme que d’habitude, sans doute la guerre avait cet effet là sur les campagnes.

Enfin, six jours après son départ de Patay, Cosne se dressait devant ses yeux. Entrant doucement, observant chaque personne qu’elle croisait espérant retrouver son amie. A peine entrée en ville, elle fut arrêté par les douanes, les frontières étaient fermées, elle ne pouvait pas s’aventurer plus en Bourgogne, elle expliqua au douanier qu’elle n’était que de passage, restant un jour ou deux peut être et qu’elle partirait dès qu’elle aurait rejoint son amie. Le garde la laissa partir en la prévenant qu’elle risquerait un procès si jamais elle trainait trop.

Guiz continuait sa lente traversée de la ville quand elle vit un pigeon atterrir à ses pieds.

Hé bien, je ne comprendrai jamais comment ils font pour nous trouver à chaque fois ceux là.

Elle tendit la main vers l’animal qui s’installa sur son bras. Il avait un message à la patte, délicatement elle prit le rouleau et farfouillant dans sa besace donna quelques miettes de pain à l’animal.

Juju était rendue à Nevers à cause des fermetures des frontières, elle l’attendrait là bas.

_________________
.juju.


Patay...à l'aube d'un nouveau départ



De retour au bercail, sa première impression est que le village a changé.
Les piliers de tavernes, ceux qui flânaient sur la halle du village se sont évincés pour laisser place aux nouveaux arrivants.
Où ont-ils tous disparus ??! Où sont donc ses amis ?!

A l'aube d'un nouveau jour, bien après son arrivée, elle claque la porte de sa maisonnée déjà vide, son mari a prit le chemin de l'université bien plus tôt et sa fille est encore chez Mimi.
Ses pas la guident vers un lieu qu'elle connait dans ses moindre recoins, la taverne de Guiz, son second domicile « la bière s'écrit sans thé »,machinalement elle pousse la porte et s'accoude au bar, son regard se pose derrière celui ci... c'est elle qui y était avant de l'autre coté, servait et faisait couler à flot la Pativoise et aujourd'hui... aujourd'hui... elle ne fait qu'attendre qu'on daigne venir la servir.

Un long soupire s'échappe d'entre ses lèvres lorsque petit à petit le lieu le plus convoité de Patay se remplit, chaque entrée lui tord les entrailles, elle se présente et écoute paisiblement en surveillant la porte.

Voilà plusieurs heures qu'elle est là, patientant dans l'espoir de la voir, seul un de ses plus fidèles amis a franchit le seuil en l'apercevant à travers la petite fenêtre, Clesa, il lui raconte tout et rien mais lui explique surtout que son amie a fini son mandat sur les rotules et que rares sont les fois où elle pointe le bout de son nez.
Juju se ronge les ongles de l'avoir laisser seule ainsi, devait elle vraiment partir ??
Malgré tout, elle espère encore l'apercevoir et restera là jusque tard dans la nuit, en vain...

Difficilement ses pupilles s'écarquillent sur un ciel grisâtre, tournant encore et encore sur elle même pour éviter d'affronter une énième journée dont elle connait d'avance le déroulement, son pied frappe le sol brutalement, la voilà d'attaque, son premier objectif est de récupérer sa douce Nessie, ce qu'elle fit immédiatement après s'être passé un jet d'eau fraiche sur le visage.

Elle la bizouille, la câline lui raconte son voyage, lui pose milles et une question pour savoir ce que elle a vécu, a appris, le temps passe si vite que sans s'en apercevoir la nuit envahit la chaumière familiale...


Réveil entre fille, après midi câlin et soirée à l'attendre...
Son cœur se déchire, la nuit a gagné Patay et Guiz n'est toujours pas apparu...

Une grande inspiration puis elle se lance dans l'écriture d'une pénible lettre à l'attention de son époux, il est en pleine campagne électorale... il connait ça par cœur, il saura faire face... de toute manières son choix est fait, elle quittera le village une fois encore dès le lendemain.
Ses yeux amplis d'amertume se ferment revoyant les mots qu'elle a couchés peu avant, elle déposera la fameuse lettre sur la table juste avant son ultime départ.

Midi sonne dans l'église patichonne, Juju avance, Nessie dans ses bras, le couvent ouvre grand ses portes, le moment fatidique de la séparation est venu.


Je reviens vite te chercher mon ange, soit sans crainte !!


Les larmes perlent sur ses joues rose flamboyant en se dirigeant vers St Aignan.
Elle presse le pas pour franchir les grilles qui gardent le village avant la nuit, elle est attendue de plus.

Un châle sur les épaules Juju rumine en traversant la place, voilà bien deux heures qu'elle tourne en rond en cherchant la taverne où elle a rendez-vous.
Des éclats de rires résonnent tout près, elle en prend la direction et par miracle arrive enfin à bon port.
La brunette est là, se désaltérant devant une choppe bien entendu, un sourire étire ses lèvres lorsque leur regard se croisent...
Les heures s'écoulent, la nuit prend fin effacée par les rayons réchauffant du soleil et les deux jeunes femmes se quittent devant l'auberge berrichonne.

_________________
Guiz


Cosne


Le pigeon s'envola portant à la patte sa réponse, elle serait à Nevers demain, enfin si tout allait bien. Pour le moment, il lui fallait trouver une auberge pour se reposer. Après ses quelques mois d'inactivité physique, sa semaine de voyage avait été pour Guiz extrêmement fatigante. Elle n'avait que peu dormit depuis le premier courrier de Juju, sans doute trop pressée de la rejoindre.

Le vent se leva, soufflant de plus en plus fort, amenant avec lui un froid glacial qui traversait insidieusement les vêtements de Guiz, les nuages semblaient s'être donné rendez vous au dessus de sa tête. Une grosse pluie arrivait sur Cosne. Guiz chercha une auberge où elle pourrait boire une chopine au coin d'un bon feu de cheminée. Le tonnerre gronda, zébrant le ciel de ses éclairs, l'orage était là. La pluie commença à tomber bien avant que Guiz ne puisse trouver un abri, elle entra donc trempée jusqu'aux os, le froid l'avait envahit. Comme elle, beaucoup de voyageurs et d'habitants avaient franchit la porte. La taverne était bondée, l'atmosphère en était devenue moite, le feu peinait à réchauffer la pièce que l'entrée de tout ce monde avait considérablement refroidit. Guiz avisa une table dans un coin, pas trop près de la porte, elle s'installa et commanda à boire. Son regard se promena sur les personnes présentes, des fermiers, des gardes, des voyageurs, la pluie réunissait tout le monde dans les tavernes. Enfin, elle fut servit, plongeant les lèvres dans la mousse de sa bière elle remarqua un homme qui semblait l'observer. Quand elle reposa sa chope, la main encore tremblante de froid, l'homme approcha.

J'vous connais pas, vous voyagez ma p'tite dame ?

Guiz releva la tête, le regardant droit dans les yeux.

Hum, oui...

Et bien, z'allez attraper la mort si vous voyagez si peu couverte en cette saison.

A son tour, il la regarda dans les yeux.

J'connais un bon tisserand qui se fera un plaisir d'vous fournir quelque chose de plus chaud que votre simple chemise et pour une modique somme en plus.

Je vous remercie de vous préoccuper de ma petite santé mais je vais bien, je n’ai besoin de rien, sauf de calme mais je doute en trouver où que ce soit par ce temps.

Et bien si vous changez d’avis faites le moi savoir, j'reste ici toute la soirée.

Puis il repartit proposer ses services à une table voisine où discutait un couple qui semblait voyager lui aussi. Guiz le regarda avec un petit sourire, il avait sans doute raison mais elle n’avait jamais aimé les colporteurs, encore moins quand ils lui sautaient dessus pour lui vendre leur camelote.

Pour le moment, elle espérait se réchauffer et se reposer. Le tavernier s’approcha d’elle, posant devant elle une assiette au contenu tout ce qu’il y a de plus douteux. Elle leva la main vers la sienne et y déposant quelques pièces afin de payer son repas et sa chope. Il repartit sans un mot, courant en tous sens pour servir sa clientèle. Après avoir observé son assiette un moment pour essayer de deviner ce qu’il y avait dedans, sans doute un espèce de ragoût dont elle reconnu quelques légumes flottant entre les yeux formés par la graisse en surface du liquide, Guiz trempa sa cuillère se disant que son palais l’aiderait sans doute dans son identification. A la première cuillérée avalée, elle fit la moue, elle ne devinerait jamais ce que c’était et se dit que finalement ça valait peut être mieux. Le bouillon chaud lui fit du bien, elle se réchauffait peu à peu.

La taverne ne désemplissait pas, la pluie battant les carreaux avec violence, personne ne voulait sortir. Guiz appela le tavernier afin de savoir où elle pourrait trouver une chambre, impossible de dormir dehors par ce temps, du moins pas avec un minimum d’équipement. Il lui indiqua une auberge, à l’autre bout de la ville, précisa-t-il, pensant sans doute que Guiz attendrait la fin de l’orage pour partir et donc continuerait de boire ici. Elle le remercia et se leva, elle resta un instant face à la porte la main sur la poignée. La fatigue l’envahissait de plus en plus, elle avait trop chaud mais son corps continuait de trembler.

Il lui fallait dormir, l’homme avait raison, elle finirait malade mais pas question de perdre trop de temps non plus. Elle franchit donc la porte en direction de la dite auberge.

_________________
.juju.


St Aignan


Le soleil a atteint son apogée lorsqu'elle entrouvre ses paupières, ses articulations craquent sous ses étirements, les quelques heures de sommeil qu'elle s'est accordé sous ce chêne n'auront pas redonné l'énergie nécessaire à Juju pour reprendre la route aujourd'hui.
Elle secoue sa longue chevelure parsemées de brins d'herbe, réajuste son bustier, se trémousse histoire d'être un minimum présentable avant de se rendre de nouveau dans le repère des berrichons.

La porte est grande ouverte, des hommes tentent de tenir une discussion tant bien que mal sans trop hurler, la patichonne se fraye un chemin difficilement au milieu de la masse, Ange se trouve à l'autre bout.
Les choppes défilent et les * hips* font leur apparition, la conversation tourne vite à la crise de rire mais malgré la joyeuse ambiance Juju se sent mal à l'aise ici, l'idée de repartir traverse déjà son esprit embrumé.

____________________________________________________________


La nuit avait abattu son voile et la donzelle avait englouti sa maigre ration en moins de temps qu'il en faut pour le dire, baluchon sur l'épaule, elle marchait sur un sentier forestier guidée par les étoiles.
Elle ne savait pas vraiment où demain elle serait mais cela n'avait que très peu d'importance, ses bottes lui avaient couté cher, voilà une chose qu'elle savait, ah ca oui, alors elles l'emmèneraient jusqu'à l'autre bout du royaume si il le fallait.

S'accordant un moment de répits sous le clair de lune, un chant paillard vint lui chatouiller les oreilles.
Alors que la silhouette d'un homme de corpulence moyenne se dessinait à l'horizon, Juju se tenait sur ses gardes, épée en main, camouflée derrière un buisson en cas où ce soit un brigand solitaire.
Le campagnard n'avait pas vraiment l'allure offensive, chargé comme une mule, il apparaissait plus comme un trimard missionné.
A chacun de ses pas, il semait une pomme et laissait échapper un juron.
De derrière le feuillage la patichonne ne put s'empêcher de s'esclaffer de rire en assistant à la scène, ce qui, apparemment, effraya le gaillard qui prit soudainement les jambes à son coup, abandonnant sa cargaison dans la même foulée.
Surprise, elle se planta devant le tas de sacs, s'interrogeant.
Devait-elle les ramasser ?
Après tout si ce n'était pas elle, ça aurait été le prochain....

Chemin faisant, croquant ci et là un fruit elle retourna sur ses pas.
Châteauroux, ville en guerre contre truc machin bidule, elle n'en avait que fiche de toutes ces histoires mais...c'était sans savoir que l'amie de St Aignan lui demande de se porter volontaire pour défendre le duché.
Elle s'y affaira durant une bonne quinzaine de jours sans sourciller et finalement elle se rendit compte qu'elle n'avait aucun intérêt à rester prisonnière de son engagement.
Elle annonça la nouvelle par missive à la brunette qui comprit immédiatement.

Jusqu'à présent ses pas la menait ci et là sans vraiment réfléchir à son point de chute et en quittant Châteauroux Juju savait exactement où elle allait se rendre, Nevers, ville qu'elle affectionnait tout particulièrement, accueil chaleureux, lac paisible où il fait bon de passer une après-midi en barque, oui, c'est là bas qu'elle irait.

Sûre d'elle, elle s'empressa d'envoyer un pigeon à sa meilleure amie, Guiz, Nevers serait leur point de rencontre...

_________________
Guiz


Cosne, faut partir maintenant !


Ca faisait maintenant une bonne heure que Guiz arpentait les rues, le tavernier lui avait dit la première à droite, puis tout droit et à gauche encore à gauche et à droite... ou était ce à gauche ? Il fallait se rendre à l'évidence, elle s'était perdue. La pluie avait cessé quelques temps plus tôt mais l'eau qui était tombée dans les rues n'avait pas encore fini de se déverser plus bas. Il ne restait plus un centimètre carré de tissu ou de peau de sec sur la pauvre Guiz. Encore une fois, elle se dit que l'homme de la taverne avait raison, une cape ne lui aurait pas manquée, mais non, elle n'avait pas voulu écouter les conseils de cet inconnu, camelot qui plus est.

Peu de monde se promenait sous la pluie qui venait de tomber, elle n'avait donc pas pu se renseigner quand à son chemin. Elle se résigna à frapper à une porte au travers de laquelle, elle avait distingué des voix. Les bruits dans la maisonnée s'arrêtèrent, Guiz n'entendait plus que le bruit du vent qui traversait le village, longeant les murs et s'insinuant partout. Le village semblait s'être arrêté à l'instant précis où elle avait frappé ses trois coups. Des bruits de pas virent troubler le silence, on approchait de la porte. Elle grinça en s'entrebâillant, un homme se tenait derrière, ne laissant que peu entrevoir ses traits.

C'est pourquoi ?

L'homme dévisageait Guiz en attendant qu’elle lui réponde.

B’jour, voilà, j’étais à la taverne tout à l’heure et euh…

Et euh quoi ? Vous voulez y retourner et vous êtes pommée, trop bourrée ou pas assez ?

Guiz resta bouche bée face à l’accueil qu’elle venait de recevoir. Elle était trempée, fatiguée, pas loin d’être malade et lui, là, la traitait d’alcoolique alors qu'elle n’avait bu qu’une chope des heures plus tôt. C’en était trop, partie la timidité, Guiz lui répondit sur le même ton.

Nan même pas, je cherche une auberge pour pouvoir dormir et repartir ensuite de cette ville !

L’homme masquait sa colère tout en lui indiquant le chemin. Guiz essaya de retenir l’itinéraire malgré la vitesse des indications. Elle allait lui demander de répéter quand il lui claqua la porte au nez. Il était clair au vu du nombre de fois où elle devait tourner à droite puis à gauche qu’il lui avait donné le plus long chemin pour s’y rendre. Dans un soupir, elle reprit sa marche, c’était bien beau mais à ce rythme elle devrait partir sans dormir et dans son état ce n’était pas vraiment une bonne idée. Au bout de quelques rues, elle se demanda si elle avait vraiment tourné dans le bon sens.

Un petit grincement régulier se fit entendre, Guiz l’aurait reconnu entre mille, aucun doute une échoppe n’était pas loin et au détour d’une rue, enfin se dessinait la pancarte de l’auberge. Enfin sa chance était revenue. Elle entra et se dirigea directement au comptoir, l’endroit était bien plus calme que la taverne précédente. Etait-ce dut au fait que ce soit une auberge ou plutôt à la fin de la pluie, Guiz n’en avait que faire, elle voulait une chambre, un lit éventuellement un bon bain chaud accompagné d’une soupe mais c’était tout, ou alors si, si c’était possible un petit feu dans la chambre pour avoir bien chaud quand elle se reposerait. Un sourire et quelques pièces sonnantes et trébuchantes lui permirent obtenir tout ce qu’elle avait demandé.

L’aubergiste l’installa à une table au calme, pas très loin de la cheminée pour qu’elle puisse sécher un peu, mais pas trop près afin qu’elle n’ait pas trop chaud et ne risque de finir malade pour de bon. Puis il lui apporta un ragoût, mais celui-ci n’avait ni l’allure ni le gout de celui qu’elle avait mangé plus tôt dans la journée. Celui-ci rien qu’à l’odeur, Guiz aurait pu définir ce qui le composait, des carottes, des navets, du chou et surtout, surtout un bon morceau de lard salé. Elle dégusta une première bouchée et le reste suivit le même chemin jusqu’à son estomac. Elle n’avait pourtant pas si faim mais n’avait jamais mangé aussi bien dans aucune escale de voyage alors elle en profitait.

Repue, Guiz fit signe à l’aubergiste, elle voulait monter se reposer mais ne savait où aller. Il l’emmena jusqu’à la chambre où un feu crépitait dans la cheminée. Elle entra et s’écroula sur le lit. Un grand sourire s’afficha sur son visage, le bain était là, il l’attendait dans la chambre. Elle n’avait pas osé le réclamer et elle avait eu raison, l'aubergiste ne l'avait pas oublié. Elle se redressa sur le lit et se débarrassa de ses vêtements qui avaient commencé à sécher sur sa peau, puis se plongea dans le bain. Le contact de l’eau chaude sur sa peau eut un effet décontractant à tel point qu’elle fini par s’endormir dans le baquet.

Son réveil fut plutôt rude, le printemps de son rêve se transformait en automne puis en hiver au fur à mesure que l’eau refroidissait. Guiz ouvrit les yeux d’un coup se redressant en même temps, quelle heure était-il ? Elle sortit de la baignoire, s’emmitoufla dans une serviette et s’approcha de la fenêtre. Impossible de savoir combien de temps elle avait dormit, un épais voile de nuages couvrait l’horizon cachant la position du soleil. Le feu était presque éteint et l’eau du bain froide, il devait être temps de partir. Guiz prit tout de même le temps de se rendre présentable avant d’y aller. Ses vêtements qu’elle avait étendus près de la cheminée étaient presque secs, ceux qui étaient dans sa besace ne l’étaient pas plus. Elle se rhabilla donc et essaya de remettre un peu en place ses cheveux. Quand elle fut prête elle descendit, salua l’aubergiste en lui glissant une pièce dans la main, pour l’accueil rajouta t’elle.

Et la revoici sur les routes, sourire aux lèvres, reposée, réchauffée, rassasiée, que demander de plus. Guiz sifflotait ce soir là en traversant les champs et les bois qui la séparaient de Juju.

_________________
.juju.


Châteauroux, sur le point de départ



Elle y a pensé toute la nuit, elle en a même rêvé pour le peu qu'elle a réussi à fermer les yeux.
Peu importe si ce sera un mulet ou un canasson, ses pieds la font trop souffrir depuis ces derniers jours et si par chance elle atteint Nevers dans cet état ce sera à cloche pieds, allure beaucoup trop lente pour une Juju aussi pressée.
Soucieuse, elle tient à conserver tout ses orteils la minette et compte bien se dépatouiller coûte que coûte à trouver une solution !

Le voile obscur se lève peu à peu, elle a enfilé sa tenue la plus sombre qu'elle avait dans son paquetage, vérifiant une dernière fois si elle n'oublie rien, Juju referme silencieusement la porte de la chambre derrière elle.
Gracieusement la mairie de Châteauroux lui avait proposé de la loger à l'auberge municipale, ils leurs devaient bien ça avec toutes les rondes qu'elle avait effectué et même que c'était de leurs fautes si elle avait les petons en bouillis.

Les rues sont désertes, comme elle l'avait prévu, la ville est encore endormie, l'étable accolée à la bâtisse dont elle sort tout juste est bondée.
S'infiltrant à l'intérieure tête baissée, elle monte le premier équidé qui lui apparaît, elle tâte, renifle, essaye de percevoir dans l'obscurité ce qu'elle vient d'enfourcher.
Ça ne fait pas Hi Han, il lui a fallu un bon petit saut pour pouvoir se hisser sur la bête, c'est évident que ce n'est pas un âne, à la bonne heure !
Le trajet de trois jours normalement prévu se fera en deux avec une pareille monture, pour sûr.
La donzelle donne timidement un coup de talon sur les flancs, repositionne sa capuche en approchant des gardes et serre les dents en espérant que tout se passe au mieux.
Ils la connaissent les larsouilles, ils ont fait des gardes ensemble et savent bien qu'elle a pas de cheval la demoiselle alors que diraient ils en la reconnaissant....
Les grilles sont grandes ouvertes mais quelques chose cloche dans le décor, les deux empotés de service qui se tiennent normalement de chaque cotés manquent à l'appel, Juju en profite pour talonner un peu plus fort et l'étalon se lance au galop faisant résonner sur les pavés ses fers d'un rythme effréné.
Elle lance un dernier regard en arrière s'assurant qu'aucune silhouette hurlant « Alerrrrrrrrrrrrrrrrrte générale » n'apparaisse subitement d'on ne sait où, en tenant fermement les rênes.

Les champs, les forêts, tout défile si vite, bien plus vite que lorsqu'on est à pied, c'est exaltant comme sensation mais elle ne peut s'empêcher d'avoir des remords, maigres certes mais remords tout de même.


Dans quel état doit être son propriétaire à l'heure qu'il est, il doit s'arracher les cheveux le pauvre c'est que c'est pas gratuit un bourrin de cette vivacité.
Oh pis zut si il s'en est payé un c'est qu'il a des sous le loustic alors il s'en repayera un autre, un mieux tant qu'a faire...


Rapidement elle atteint Bourges, sans aucune envie de stoppé sa lancée elle traverse la ville d'un trait, sa besace contient encore quelques fruit et le dada a fait sa petite pause peu de temps auparavant.
Le soleil ne tardera pas à prendre le chemin de la disparition et Juju en est bien consciente, la longue étendue fauchée qui se profile à l'horizon fera l'affaire pour passer la nuit, entre deux fagots de blé, une muraille de fortune en somme.

La fine rosée a œuvré, tout est humide, une goutte s'est glissée dans le creux de son oreille, du revers de la main, inconsciemment, elle se frotte encore et encore jusqu'à ce que la douleur la tire du sommeil.
Le cheval ne s'est pas fait la malle, c'est déjà une bonne chose, elle remonte en selle après s'être secouée dans tout les sens et adresse une parole à sa monture avant de reprendre la route.
Trotti trotta elle sent qu'elle approche de son but, les vertes pâtures sont occupées par les vaches, les moutons tantôt, les paysans travaillent les champs qu'elle longe, c'est signe de civilisation.
Impatiente de mettre fin à sa chevauchée, du haut de son canasson elle interroge l'un deux à la volée


B'jour m'ssieur, dites c'est encore loin Nevers ??

Un vieil homme plié en deux, le nez presque à ras le sol lui répond du tac o tac sans même se donner la peine de poser son regard sur elle

Derrière la colline ma p'tite dame, z'y êtes quoi !

Au raisonnement de ses mots, elle pousse la bête au galop en remerciant dans la foulée le vieillard.

Nevers et son lac sont là, enfin elle passe les remparts qu'elle connait aussi bien que ceux de Patay, elle stoppe son étalon en s'engouffrant dans les ruelles bondées de villageois et marche devant lui, rênes en main.

Sa taverne préférée est ouverte, elle s'empresse d'attacher le bourrin et pénètre dedans un immense sourire aux lèvres....

_________________
Guiz


Nevers, enfin...


La nuit était claire, le paysage défilait autour d'elle, les champs cédèrent la place à la forêt, par endroit la lune se reflétait dans les flaques qui persistaient après la pluie de la journée. Le vent soufflait encore et toujours, il ne s'était toujours pas réchauffé et Guiz aurait sans doute eu très froid si elle ne marchait pas aussi vite. Mais elle avait du chemin à faire et savait qu'au bout de la route, elle trouverait une fête mémorable en compagnie de Juju, une bonne cuite en perspective. Dans sa poche, elle soupesa sa bourse se demandant combien de verres elle pourrait offrir avant que celle ci ne soit vide.

Le soleil commençait son ascension quand enfin la forêt céda la place aux champs, encore quelques heures de marche et elle serait devant sa chopine et un repas bien chaud. Le souvenir de celui de la veille remonta à ses papilles et son ventre commença à se faire entendre.

Mais c'est pas possible ça, t'as pas fini de réclamer toi ?

Elle farfouilla dans sa besace et en sorti une pomme un poil flétrie mais qui ferait l'affaire pour faire patienter son estomac. Elle mangeait sacrement ces derniers temps, encore plus qu'à l'accoutumé et pourtant déjà, c'était pas mal pour une femme. Mais là avec le voyage, le grand air et la marche, son corps réclamait toujours ou presque. Le trognon atterrit dans un champ, les rongeurs s'occuperaient de le faire disparaitre rapidement. Au loin, elle vit les fermiers en route pour travailler leurs champs. Enfin, Nevers devait être à quelques minutes d'elle. Tout sourire, elle s'écarta de la route pour laisser passer les chariots remplit d'hommes et de femmes. Elle les salua de la tête et reprit son chemin. Devant elle, se dressaient les remparts, encore quelques formalités avec les gardes et elle serait arrivée. Elle attendit sagement à la porte que son tour vienne, elle se présenta, expliqua encore une fois qu'elle ne trainerait pas, qu'elle rejoignait une amie et qu'elles s'en iraient rapidement, et encore une fois on la menaça d'un procès si jamais elle trainait trop, saleté de guerre qui lui faisait perdre un temps fou à chaque arrivée dans une nouvelle ville.

Nevers n'avait pas changé ou très peu, bien que ça fasse quand même quelques mois que Guiz n'y était pas venue. Elle se mit en quête de Juju, sans doute qu'elle serait déjà arrivée. Baladant dans la rue, jetant un œil à chaque fenêtre de taverne, Guiz tomba sur une échoppe de tisserand. Les mots de l'homme de la veille résonnèrent dans sa tête.

Et bien, z'allez attraper la mort si vous voyagez si peu couverte en cette saison.

Ce n’était pas faux et elle en avait fait l’amère expérience dans la journée précédente. Elle poussa donc la porte faisant sonner le carillon cloué au dessus. Le magasin était rempli de vêtement en tout genre et de toute taille, Guiz n'aimait pas acheter des fripes, ce n'était pour elle qu'une perte de temps, il fallait choisir la couleur, essayer, faire ajuster et bien souvent, elle se retrouvait à y passer des heures alors qu'elle pourrait être en taverne à profiter de la vie. Enfin, il fallait quand même faire quelque chose, elle ne savait pas trop où elles iraient ensuite mais l'hiver approchait donc tant pis, au moins ce serait fait. Une femme sortit de l'arrière boutique, un sourire commercial sur les lèvres.

Bonjour, je peux vous aider ? Une jeune femme comme vous doit rechercher ce qu'il y a de plus beau, une houppelande par exemple, ou encore une jupe, vous serez bien plus à votre aise qu'avec ces braies. Si je peux me permettre, je vous proposerais d'autres couleurs pour une nouvelle chemise, la votre est un peu trop sombre c'est d'un triste.

Arg, encore une qui lui sautait sur le râble, saleté de vendeur tous les mêmes, toujours peur que le client ne sorte les mains vides alors vite on les lui remplit. Guiz détestait ça au plus haut point mais qu'importe elle savait ce qu'elle voulait et même la couleur donc ça devrait être rapide.

B'jour, oui vous pouvez m'aider mais vous allez voir ça va être très très simple. Je voudrai une cape marron clair, voir beige foncé, enfin un truc dans le genre, si vous avez.

La dame la regarda, une légère déception dans l'œil, il est vrai que Guiz n'est pas la plus féminine des femmes et sans doute pas celle qu'on remarquait en premier à la couleur de ses vêtements mais cela lui convenait parfaitement, elle n'avait nullement besoin d'attirer trop l'œil que ce soit en voyage ou en ville. Après un instant de réflexion la dame lui répondit qu'elle devait avoir ce qu'il fallait et partit chercher dans ce qui pour Guiz n'était qu'un amas de tissu alors que pour beaucoup d'autres femmes cela aurait été une mine d'or. La dame revint les bras chargés de différentes capes, de différentes couleurs mais une seule était beige. Elle commença à vouloir en mettre une sur les épaules de Guiz, mais elle était rouge, d'un rouge bien vif qui n'aurait fait qu'attirer l'œil sur elle.

Hum, je vais prendre la cape marron là, si ça ne vous dérange pas.

Guiz la prit et se la jeta sur les épaules, elle ne touchait pas par terre mais était suffisamment grande pour lui servir de couverture pour les nuits fraiches.

Oui, oui, bien sûr, la beige vous voulez dire, elle est un peu grande, laissez moi quelques instants que je vous l'ajuste.

Guiz regarda le bas de la cape, trop grande ? Mais non, à quoi servirait une cape si elle était trop courte justement. Poliment Guiz assura la couturière qu'elle lui convenait parfaitement au contraire. Elle paya la cape et s'en alla presque en courant.

Ah pour une fois ça a été rapide. Bon aller hop, en route choucroute, faut trouver Juju maintenant.

Guiz commença à faire le tour des tavernes, c'est qu'il y en avait quand même quelques unes dans cette ville et forcement, les deux compères n'avaient pas pensé à se donner rendez vous dans l'une d'elle. Elles risquaient de se louper un moment si elles parcouraient la ville dans le même sens.

Elle savait que Juju viendrait de l'ouest et comme elle venait du nord avec un peu de bol, elle la trouverait dans une taverne entre les deux portes. Guiz se fia à son instinct et entra dans la première qui se trouvait sur son chemin, un fière destrier était attaché devant, sans doute un nobliau, qui venait voir comment vivait la populace.

Un feu crépitait dans la cheminée, réchauffant le lieu. Guiz resta quelques instants à l'entrée, scrutant chaque visage qui s'était tourné vers elle. Son regard s'arrêta un instant sur une femme, armée jusqu'aux dents comme elle, le nez dans une chope, et un grand sourire s'étira sur ses joues.

Elle était arrivée...

_________________
.juju.


Nevers, enfin !!

Juju s'était laissé tomber comme un vieux fagot sur la chaise face à la planche miteuse qui faisait office de table, un long soupir avait suivi le « POF » brutal que son amas vestimentaire avait fait en finissant aplati sous son popotin, ses mains s'étaient posées sur le rebord, limite tremblotantes par la fatigue et tout simplement ses bras avaient suivi le mouvement précédant et s'étaient étalés de tout leur long sur la surface boisée.

Toute l'énergie qu'elle avait fournie durant ces derniers mois, à voyager aux quatre coins du royaume, venait de se relâcher laissant place à l'immense fatigue accumulée.
Elle posa son visage entre ses avant bras l'espace d'un instant et ses lourdes paupières se clorent malgré le brouhaha incessant, et le tourbillon des rêves démarra son œuvre...


Une chambrée aux rideaux clos, un bain parfumé et fumant de toute vapeur, un p'tit lit, doux et confortable...non, une table convenable remplit de mets succulents, de pichets de bière pleins à déborder, une cheminée où brûle un feu qui illumine rien qu'à lui seul la pièce...
Une secousse...hein mais qu'est ce que ça fait dans mon rêve ça, une secousse, nan, nan pas de secousse !!!
La voix d'un homme s'adressant à elle:


Ma p'tite dame c'est pas une auberge ici, on se s'coue les miches, aller !!!

Hmmm mon rêve prend une tournure bizarre.

Elle entrouvrit un œil en grommelant et se redressa aussi sec, le tavernier la toisait avec un air pas très amical même qu'a son expression, elle pouvait voir que si le bonhomme avait pu il l'aurai trainé et balancé dehors comme un sac.

Juju afficha sa moue boudeuse et le fixa tout en battant des cils histoire de le rendre plus docile.


S'cusez, je me suis endormie sans m'en rendre compte, c'est que je viens de loin et …

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que celui ci lui coupa la parole sèchement

Si vous voulez rester là faut consommer !!
Je vous sers quoi ?


Il venait de lui couper le sifflet comme jamais personne ne l'avait fait et sans broncher elle lui demanda une choppe bien fraîche.

Boire jusqu'à plus soif voilà une chose à laquelle elle aurait rêvé si seulement il l'avait pas interrompu, inconsciemment ses mains fouillèrent le fond de sa besace ainsi que les poches de ses braies, seules une poignée d'écus tinta maigrement, elle soupira longuement en comptant le nombre de bières qu'elle pourrait s'enfiler avec.
Peu à son goût, cinq, voir six pas de quoi voir les étoiles.

La mousse arriva sur la table avec un râlement en prime.


Soixante quinze deniers ma p'tite donzelle.

La patichonne trémoussa son nez, mimique d'irritation venant de sa part puis tendit les pièces à l'horrible tavernier pour qu'il disparaisse de son champ de vision au plus vite.

Pourquoi l'avaient ils collé ici celui là?
Désagréable au pas possible, on a pas idée !!


Marmonnant comme une vieille elle releva le regard et contempla les gens présents.
Les nivernais à l'exception du dit tavernier affichaient une mine joviale, riant à gorge déployée, en contemplant l'assemblée, l'image de Guiz lui revint à l'esprit.
Sans nul doute le pigeon de compétition qu'elle lui avait envoyé deux jours auparavant avait été intercepté par son amie et logiquement elles ne tarderaient pas à se retrouver.

Elle trempa ses lèvres dans sa boisson favorite, savourant son goût exquis et ne put se résoudre a la reposée sans être vide, une gorgée, deux et l'une entrainant l'autre elle siphonna le contenu d'un trait.

Brandissant « la précieuse » en l'air pour faire signe au rustre serveur de lui resservir la même Juju en profita pour lui lancer un regard noir qui en disait long sur ses pensées à son égard.
L'homme s'exécuta sans demander cette fois ci son dût, sûrement avait il comprit qu'elle ne faisait pas partie des petites demoiselles qui sont pompettes après une bonne rasade et qu'elle en commanderait d'autres s'additionnant à celle la.
La mine contrariée de l'homme étira un large sourire sur le visage de la patichonne.

Les yeux rivés sur la mousse, elle ne porta guère attention au reste pourtant les gens se tournèrent tous vers l'entrée, une femme à la démarche assurée, une hache à la ceinture venait de pénétrer dans le lieu.
Les voix se firent plus discrètes mais quelques fragments de paroles atteignirent sa table.


Je me risquerais pas à la brusquer cette gazelle là...

Intriguée par leurs mots, Juju releva le regard, certes elle était sacrément impressionnante avec une telle arme à la ceinture mais elle ne put que sourire tel un cheval en la voyant de ses propres yeux, faisant de grand mouvements de bras pour lui faire signe.

Guizzzzz par ici!!!Guizzzzz!!!!


_________________
--Askyn






La porte claque, les bruits de voix s'amenuisent, une personne vient d'entrer, de sa cape ne ressortent que ses mains et un reflet sur la lame qu'elle porte à la ceinture. Des gens murmurent à côté de moi. J'entends clairement une phrase.
Je me risquerais pas à la brusquer cette gazelle là...
Pourquoi, elle mord ? Je ne dis rien ce n'est pas la peine.

Elle semble chercher quelqu'un, son regard se porte sur toutes les personnes présentes, elle pourrait enlever sa capuche qu'on puisse voir son visage mais nan, elle continue son tour de la salle. Son regard se porte sur moi, je la regarde aussi, cherchant à distinguer ses yeux. Quelques instants encore, je ne la lâche pas du regard.
Ses mains sortent de sa cape, me permettant de voir clairement son arme, il s'agit d'une hache, une femme avec une hache ? Puis, ses mains remontent jusqu'à son visage et retirent sa capuche. Elle est brune, les cheveux mi long lui retombant sur les joues, pas très grande, l'air serein, son regard s'éclaire d'un seul coup, elle a dut trouver la personne qu'elle cherche. Un sourire s'affiche sur son visage.
Derrière moi j'entends crier.
Guizzzzz par ici!!!Guizzzzz!!!!

Je me retourne vivement et vois la femme qui vient d'appeler. C'est la p’tite dame qu'a sifflé sa chope plus vite que son ombre tout à l'heure après s'être fait réveillé par le tavernier. N'a-t-elle pas dit qu'elle venait de loin ?

Ainsi ces dames voyagent, ça peut être intéressant. Après tout, je ne perdrai rien à les écouter, bien au contraire, armées comme ça elles doivent avoir quelques petites choses intéressantes dans leurs besaces, et le canasson devant, je me penche par la fenêtre, il y est encore. Ouais y a des sous à se faire.
Elles ont raison, qu'elles boivent, on ne fait pas meilleure victime qu'une femme saoule alors deux, je souris, à tout les coups ce sont leurs hommes qui leurs ont collé ces armes dans les mains en espérant les revoir vivantes.
Enfin un coup facile en perspective, rien d'autre à faire que d'écouter et attendre qu'elles sortent. Je jette un coup d'œil à mon compagnon de route. Il les regarde aussi, pense t-il à la même chose que moi, c'est possible.
Guiz


Dans une taverne nivernaise


Guizzzzz par ici!!!Guizzzzz!!!!

Tant pis pour l'effet de surprise, Guiz avait trop trainé à l'entrée, ou alors peut être que son entrée avait été trop remarquée. Elle ne s'était pourtant pas étalée de tout son long en trébuchant sur le tapis. Pourquoi tout le monde avait les yeux braqués sur elle ? Juju faisait des grands gestes des fois que Guiz ne l'ait pas vu, elle sourit et s'avança vers elle.

Un homme ne la quittait pas du regard, il lui semblait qu'elle l'avait déjà vu mais elle était incapable de savoir où. En passant devant lui, elle se dit qu'après tout si elle le connaissait il l'interpellerait sûrement. Mais non aucun son ne sorti de sa bouche, il tourna les yeux quand elle fut à sa hauteur. Peut être l'avait elle croisé lors d'un de ses voyages, enfin peu importe...

Guiz se planta devant Juju, la joie dans ses yeux en disait plus long que le sourire sur sa bouche. Elle avait connu le vrai sens du mot "amitié" le jour où elles s'étaient rencontrées. Très rapidement, les deux femmes étaient devenues inséparables, si l'une était en taverne l'autre ne devait pas être loin, mais l'une et l'autre avaient fait des choix de vie différents pendant l'été, Guiz s'était investie en politique et était devenue maire de Patay, Juju était restée à ses cotés pour remplir le rôle de tribun, rôle qui lui allait à la perfection d'ailleurs, car même si Juju n'était pas la patience incarnée (loin de là même), elle savait être là, écouter et expliquer les choses simplement mais surtout elle était douée d'une grande empathie qui faisait d'elle une amie remarquable.

Pourtant quand Guiz se présenta pour un second mandat, Juju lui parla de son envie de partir et de son ennuie à Patay. Guiz passait beaucoup de temps à la mairie et ne mettait presque plus les pieds en taverne ou alors à des heures où plus personne n'y venait. Elle délaissait ses amis et le savait, alors elle ne chercha pas à retenir Juju, c'eût été égoïste de sa part. Ça faisait si longtemps maintenant, combien deux mois, même plus, en réalité. Elles s'étaient quittées début juillet et ensuite Guiz avait eu besoin de solitude, de beaucoup de solitude pour accepter la mort de son Amour. Ces deux mandats l'avaient beaucoup affaiblit, tant physiquement que moralement. Oh certes, elle était fière de ce qu'elle avait fait pour sa ville mais tous les à côtés l'avaient minée une fois revenue à la vie de paysanne qu'elle menait auparavant.

Cependant aujourd'hui n'était plus le temps des regrets, elle avait finit par digérer si ce n'est oublier et même si parfois le soir, dans son lit, une larme coulait encore sur l'oreiller en pensant à lui, elle voulait profiter de la vie, elle avait comprit à quel point elle pouvait être courte. Elle avait finit par sortir de son "ermitage", renouant avec les plaisirs que pouvait lui offrir la vie.

Elle se trouvait là face à son amie, le cœur remplit de différents sentiments, l'envie de la serrer dans ses bras luttant contre sa réserve naturelle, elle n'avait jamais été très expressive au niveau de ses sentiments, s'interdisant parfois le moindre geste de tendresse, comme si ça avait été pour elle une marque de faiblesse alors que venant des autres, elle ne l'avait jamais prit de telle façon. D'où cela lui venait, elle n'en savait rien, certains mots ne sortaient jamais de sa bouche, seul son regard pouvait exprimer son ressentit. Ce fut encore le cas, cette fois ci, elle se retrouvait là, sans trop savoir que faire ni que dire, elle se retourna donc en direction du tavernier qu'elle héla pour qu'il leur apporte à boire.

_________________
.juju.


L'heure des retrouvailles !!


Juju en avait ras le chapeau de marcher, elle avait beau faire de grande enjambée, elle mettait toujours autant de temps pour aller d'une ville à une autre et sa douleur aux pieds n'avait été qu'un argument de plus pour « emprunter »le magnifique canasson qui patientait dehors.
Cette fois ci elle devait faire vite, il ne restait qu'une courte distance avant de retrouver Guiz et elle avait parcouru le trajet Châteauroux-Nevers en deux jours, peu de pauses, chaque instant compté dès lors ou elle avait envoyé son meilleur pigeon.

Elle fit de grand gestes en l'apercevant sur le pas de la porte, elle n'avait pas changé d'un poil si ce n'est le visage aux traits tirés et le teint pâlot.
A ses mouvements qui ne passe pas inaperçus elle y rajouta sa voix, au cas où, malgré que beaucoup de nivernais avaient posé leur regard de Guiz à elle, elle préféra s'en assurer.
Son amie la rejoignit en quelques foulées et se momifia devant elle, Juju plissa les yeux en la regardant passé commande auprès du vieil affreux et lui sauta au cou laissant échapper un cri de joie, venant vraiment du cœur.


Ouaiiiiiiiiiiiiiiiii comme avant !!!!

Elle se recula pour la laisser respirer, elle ne voulait pas l'étouffer alors qu'elle lui manquait depuis si longtemps.
La patichonne lui adressa un clin d'œil en reprenant place sur la chaise où elle s'était affalée à son arrivée et tapota des mains en souriant.


C'est drôle je pensais justement à toi.
Alors, alors, raconte !!


Et la pipelette qu'est Juju lui posa une montagne de questions en la dévisageant.

Comment vas-tu depuis...pfiouuu...
Ton mandat s'est bien passé?
Et le trajet??
Patay?
Les amis??

Dit moi tout, tout, tout, je veux savoir tout sur le z...heuuu je m'égares.


Elle éclata de rire, se tourna en direction du comptoir, l'heure de la vengeance avait sonné.

Alors tavernier ça vient ? Mon amie meurt de soif !! à voix basse elle rajouta et moi aussi namého.

_________________
Guiz


Fait soif nan ?


L'instant de réflexion dura quelques secondes, puis dès qu'elle eu demandé ses bières, Juju lui sauta au cou, son impulsivité fit sourire Guiz qui serra son amie dans ses bras puis respira un grand coup quand elle l'eut lâché, faisant semblant d'avoir manqué d'air, c'était là, le genre de jeu idiot auquel elles s'adonnaient régulièrement. Puis Guiz tira la langue à Juju en guise de réponse à son clin d'œil, elle savait à quoi pensait son amie mais tant pis, elle était comme ça. Guiz eût à peine le temps de s'assoir qu'elle fut déjà inondée de questions.


C'est drôle je pensais justement à toi.
Alors, alors, raconte !!

Comment vas-tu depuis...pfiouuu...
Ton mandat s'est bien passé?
Et le trajet??
Patay?
Les amis??

Dit moi tout, tout, tout, je veux savoir sur le...heuuu je m'égare.


Guiz éclata de rire à la dernière phrase. Elle avait attendu que Juju finisse sa liste pour commencer à répondre, puis à l'instant où elle cherchait par quoi commencer Juju rappela le tavernier. Qu'avait-elle contre lui pour le faire se dépêcher autant, elles avaient le temps d'en boire beaucoup avant de se faire mettre dehors à la fermeture, mais la connaissant, il y avait forcément un truc.

Voyant le regard de Juju se reposer sur elle, Guiz commença à lui narrer son voyage, elle ne répondrait sans doute pas à toutes les questions dans l'ordre mais tacha quand même de ne pas en oublier.
Elle lui raconta son retrait de la vie patichonne à la fin de son mandat, lui expliqua qu'elle n'avait sut qu'elle était de retour, que le jour de son départ et qu'elles s'étaient manqué de peu. Des nouvelles de Patay, c'était à peu près tout ce que Guiz avait, si Lbb devait être parti depuis quelques jours. Les amis, elle ne les avait pas vu depuis longtemps, elle savait que Clesa se présentait aux élections, elle avait voté pour lui avant de partir mais pas grand chose de plus.

Puis, jetant un regard complice à Juju, elle se retourna vers le tavernier qui, accoudé au comptoir, discutait avec une donzelle, il vit son regard et lui coupa la parole d'un hochement de tête avant même qu'un son ne sorte de sa bouche et tira deux chopes d'un tonneau. C'est qu'il avait l'air aimable celui ci. Quand il les servit enfin, Guiz le regarda, un sourire taquin aux lèvres.

Je vous remercie, enfin un service rapide, c'est que ça se fait rare de nos jours les bons taverniers.

L'homme lui répondit par un grognement et retourna auprès de la demoiselle qui l'attendait au bar.

Les chopes claquèrent et se vidèrent. Juju et Guiz se valaient autrefois au lever de coude, elles avaient même fait un pari bête pour savoir laquelle des deux tenait le mieux, elles en étaient arrivées à la conclusion que la bière était bonne. Mais cette fois ci, Guiz savait qu'elle ne tiendrait pas autant que Juju, ça faisait trop longtemps qu'elle ne fréquentait plus les tavernes. Les chopes retournèrent rapidement sur la table mais vide cette fois. Guiz contempla le fond de la sienne.

On se commande un tonnelet directement ? Parce que vu la vitesse à laquelle il les sert on va finir morte de soif d'ici peu.


Bon et toi alors ? T'as fait quoi tout ce temps ? Tu y as été au final dans le sud ? Tu l'as vu la mer ? Elle ressemble à quoi ? C'est beau ? Et la boisson là bas ? Elle vaut pas la Pativoise je suis sûre. Et Nessie ? Toujours chez Mimi ?

Et voilà c'était au tour de Guiz de poser mille questions. Elles avaient du temps à rattraper et étaient aussi impatiente l'une que l'autre.

_________________
.juju.


Du passé au présent.


De nouveau réunies, les bonnes vieilles habitudes furent de mise, chope à volonté !!
Juju en était que plus heureuse, d'être là, avec son amie qu'elle n'avait pas revue depuis le mois de Juillet, de voir que les petites manies qu'elles avaient toutes deux n'avaient pas disparues.
Certes ce n'était pas Patay, ce n'était pas non plus « la bière s'écrit sans thé », mais, ne dit on pas qu'importe l'endroit ce qui compte c'est la personne avec qui on est ?

La donzelle écouta attentivement Guiz entamait son récit lorsqu'elle eut fini de lui poser toutes ses questions, lâchant un
« hmmm »compréhensif en apprenant sa retraite, un« pffff »de déception en l'entendant dire qu'elles s'étaient manquées de peu lors de son retour au village, des« ah? »d'interrogations et des« oh ! »de surprise pour le départ de Lbb et la candidature de Clesa à la mairie, un hochement de tête final, signe qu'elle approuvait son vote, elle en aurait fait de même si elle y avait été.

Son regard se tourna vers le comptoir en même temps que celui de son acolyte, dévisageant l'illustre tavernier de pacotille que la municipalité avait collé dans cette pauvre taverne qui autrefois était bien plus accueillante, une grimace déforma son visage réjouit en le voyant en compagnie d'une dame.
Pour Juju, il était tellement chaleureux cet homme là qu'elle n'aurait jamais cru qu'il puisse converser avec quelqu'un d'autre que lui même, elle lui aurait volontiers proposé un os pour qu'il cesse de grogner mais certainement qu'il l'aurait mal pris puis elle en avait pas en stock.
Il amena deux choppes assez rapidement, si elles pouvaient se plaindre de l'accueil elles n'avaient aucune raisons de le faire concernant la rapidité du service d'ailleurs ca devait être la seule façon qu'il avait de tenir sa clientèle, servir vite pour que les consommateurs oublient le reste, voilà ce qu'aime les bons buveurs ou gros buveurs mais ca revient au même !
Les mousses posées il repartit sans faire défaut à l'image que Juju s'était faite de lui, c'est à dire en grognant.

Elles s'empressèrent de boire le nectar qui venait tout juste de leur être apporté et Guiz suggéra une très bonne idée


On se commande un tonnelet directement ? Parce que vu la vitesse à laquelle il les sert on va finir morte de soif d'ici peu.

elle acquiesça immédiatement puis son amie l'inonda à son tour d'un monticule d'interrogations.

Bon et toi alors ? T'as fait quoi tout ce temps ? Tu y as été au final dans le sud ? Tu l'as vu la mer ? Elle ressemble à quoi ? C'est beau ? Et la boisson là bas ? Elle vaut pas la Pativoise je suis sûre. Et Nessie ? Toujours chez Mimi ?

Elle prit une grande inspiration pour essayer de répondre en une seule fois et entama son résumé, lui décrivant son escale à Montpellier, sa déception d'avoir du quitter le territoire pour cause de frontières fermées, que la mer était aussi magnifique qu'un ciel d'été puis quand elle aborda le sujet concernant la boisson elle ne put exprimer qu'un simple mais explicite« beurkkk »,c'est la seule allusion qu'elle avait trouvé pour la qualifier, elle soupira en expliquant que Nessie était dorénavant logée au couvent patichon pour laisser une certaine liberté à Mimi, elle termina en esquissant un maigre sourire et posa son regard sur les deux gouttes de bières au fond de sa chope qui se battaient en duel.

Mille questions lui passaient encore par l'esprit mais elle ne voulait pas abuser alors elle décida de posa une seule et unique dernière interrogation à son amie pour la journée.
Juju tapota des doigts sur la table en lui souriant.

Que fait on ou plutôt où va t on ensuite car les gardes n'apprécient pas de nous voir trainer dans le coin …

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)